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Article de revue

Avoir 18 ans

Au-delà des théories : le vécu au quotidien

Pages 45 à 53

Notes

  • [1]
    Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ), Guide d’accompagnement pour la mise en œuvre du Plan de cheminement vers l’autonomie (PCA). Disponible sur : www.acjq.qc.ca/pca (consulté le 27 mai 2014).
  • [2]
    Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ), Programme qualification des jeunes. Disponible sur : http://www.acjq.qc.ca/qualification (consulté le 31 mai 2014).

1 Handicapé, victime, immigrant, délinquant, fugueur, suicidaire, toxicomane, décrocheur, inapte au travail, itinérant, diagnostiqué... existe-t-il une étiquette plus nuisible qu’une autre aujourd’hui ? Que pensez-vous de « majeurs » ?

2 En tant qu’intervenante en protection de la jeunesse, j’ai eu à sauver des vies de suicidaires de 17 ans et 3/4, à accueillir les larmes de filles dévastées d’avoir 18 ans et à déménager des jeunes dans des taudis, avec des sacs de vidange en guise de valises (ça ne se passe plus comme cela, heureusement !) faute d’argent. J’ai aussi accompagné des jeunes lors de leurs premières courses à l’épicerie pour constater qu’ils ne savaient pas faire la différence entre du bœuf et du porc crus. J’ai eu à me confronter à des adolescents qui croyaient qu’en agressant des adultes, ils s’assuraient d’une présence humaine à leur majorité via un dossier criminel. Et malheureusement, assister à des funérailles. Je vous assure que le nom de ces personnes est gravé dans ma mémoire et mon cœur à jamais ! Vivre avec eux ces montagnes russes d’émotions m’a amenée à me questionner sur les formations qui sont offertes aux intervenants, les pratiques professionnelles et les orientations gouvernementales. L’arme secrète d’un intervenant, c’est son savoir-être (personnalité, talents, etc.), qui se modifie légèrement au fil du temps, peu importe ce qu’il fait. Il apprend à jongler avec tout ce qu’il doit savoir selon son rôle et son milieu de travail (théories, approches, protocoles, etc.). Le plus ardu pour les travailleurs que je rencontre semble être de mettre en pratique leur savoir-faire dans ce contexte. Tous veulent faciliter cette transition à la vie adulte, mais par quels moyens ? Comment amener ces jeunes à prendre leur place dans la société ? En ont-ils une ?

3 Mon intérêt pour cette transition remonte au tout début de ma carrière d’intervenante, au milieu des années 1990. Mes premiers contacts avec la clientèle multiproblématique se sont faits avec des adultes incarcérés.

4 À cette époque, je trouvais bien particulier qu’ils se considèrent souvent entre eux comme des membres d’une même famille. J’ai compris par la suite, en travaillant dans le secteur jeunesse, comment ce sentiment d’appartenance pouvait s’accroitre au fil des ans.

5 Mes vingt ans d’expérience comme intervenante et mes dernières années comme agente de liaison pour la mesure « Engagement jeunesse » m’ont permis d’identifier un fil conducteur entre ces jeunes : la peur d’être seul. Selon moi, c’est dans la relation qu’ils ont développée entre eux qu’ils ont vécu le plus de stabilité. Ils ont appris à se comprendre, à se soutenir, à se battre, à s’encourager, à se chicaner et à se réconcilier ensemble. Ils ont grandi côte à côte, partagé les mêmes souffrances et rêvé d’un monde meilleur ensemble.

6 Selon le dernier recensement de Statistique Canada en 2011, 59,3 % des Canadiens de 20 à 24 ans vivaient encore à leur domicile familial, alors que les personnes prises en charge par les services sociaux devaient subvenir seules à leurs besoins dès la nuit de leurs 18 ans. Ces jeunes sont-ils prêts ? Est-ce que tout a été fait pour les préparer à la réalité du monde adulte ? La réponse est souvent non, malheureusement. Quel revirement de situation que d’avoir à payer ses comptes, entretenir son loyer, aller à l’épicerie et cuisiner seul, du jour au lendemain ? L’accompagnement clinique, les normes de gestion, les règles de financement des programmes gouvernementaux et les missions des organismes communautaires sont-ils adaptés à ce genre de situation ?

7 La migration des étudiants mineurs vers l’éducation des adultes est un phénomène en progression. C’est un choix souvent planifié : cette forme d’apprentissage, réservée aux 16 ans et plus, vise les matières essentielles et un cheminement individualisé en fonction des aspirations personnelles. « Entre 2000 et 2009, le nombre de jeunes poursuivant leur cheminement scolaire en formation générale aux adultes a augmenté de 25,8 %, passant de 44 480 à 56 077 » (Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec, 2011). Est-ce parce qu’on les laisse travailler à leur rythme ? Parce que l’on axe davantage sur les tâches et les cours obligatoires ? Parce que ces jeunes veulent être autonomes et reconnus comme étant autonomes ? Parce qu’on vit dans une société qui prône la rapidité et l’efficacité ? Parce que ces jeunes ont été oisifs ou qu’ils n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail ? Je n’ai aucune réponse à ces questions, peut-être qu’eux, oui.

8 À mon avis, les travaux d’Olivier Galland aident à rapprocher le monde de la recherche de celui de l’intervention. Sa conception des transitions reliées à la vie adulte, c’est-à-dire de l’école au marché de l’emploi, de la résidence familiale à un logement autonome et du départ du milieu familial d’origine à la fondation de sa propre famille, illustre l’accompagnement nécessaire à offrir (Galland, 2000). En identifiant ainsi les ponts à traverser, on peut mieux planifier les interventions et se questionner sur les meilleures façons de faire. L’intégration sociale n’est plus vue juste comme une montagne à gravir chacun de son côté où l’autonomie financière est l’unique but à atteindre. Chaque pas semble plus précis, suit une logique et vise à travailler main dans la main pour se rendre au sommet de l’intégration sociale globale du jeune.

De l’école à…

9 La Loi sur l’instruction publique au Québec oblige les jeunes à fréquenter l’école jusqu’à l’âge de 16 ans. Que font-ils après ? Avec qui ? Et si on se posait ces questions avant qu’ils aient 16 ans ? « Peu importe, à 16 ans, ils ont l’âge de travailler », je pense que c’est ce qu’on se dit. Pourtant, en 2012, près de 200 000 Québécois de 15 à 29 ans n’occupaient pas de travail rémunéré et n’étaient inscrits dans aucun établissement d’enseignement (Institut de la statistique du Québec, 2013).

10 Au Québec, les jeunes de moins de 18 ans ne sont pas admis dans les programmes d’aide à l’emploi. Je crois que ce critère d’âge vise à les inciter à poursuivre leurs études. Mais cet obstacle est de taille pour ceux qui doivent subvenir à leurs besoins. Les emplois trouvés sont précaires, sous-payés ou carrément illégaux. Lorsque les obligations financières prennent le dessus, un retour aux études pour se qualifier dans un métier plus valorisant ou payant devient vite impensable. De plus, certains jeunes ont des retards si importants que retourner sur les bancs d’école pour revivre les mêmes échecs leur est inimaginable. Et vous, continueriez-vous sur une route sans issue ? Ils sont appelés « décrocheurs », mais à quoi peuvent-ils se raccrocher au juste ? À l’espoir que la société fonctionne mieux ? Mais, au fait, qui se charge des jeunes de 16 et 17 ans qui ont arrêté l’école déjà ?

11 Les déterminants de la santé reflètent les conditions de vie d’une population et ont une influence directe sur les inégalités sociales. L’éducation en est un, important. Heureusement, ce secteur d’activité innove et cherche à s’adapter aux multiples enjeux associés au passage à la vie adulte. On arrive même à inventer de nouveaux diplômes afin de maintenir les jeunes à l’école plus longtemps. Ils conservent alors une routine de vie, un réseau de soutien. Ils ont une raison de sortir du lit. Toutefois, au risque de recevoir des tomates, permettez-moi d’oser poser la question suivante : est-il possible que le marché du travail d’aujourd’hui soit un obstacle à leur insertion socioprofessionnelle ? Est-il rendu trop exigeant ? Est-il ouvert aux jeunes en difficulté ?

12 Plusieurs métiers nécessitent une formation précise et du personnel qualifié, dès l’embauche. Malheureusement, il m’arrive souvent de voir des citoyens de tous âges exclus pour cette raison, alors que plusieurs auraient les compétences nécessaires pour apprendre un métier au quotidien, comme le faisaient les générations antérieures, sans avoir à s’asseoir sur les bancs de l’école jusqu’à l’obtention du « papier » tant demandé. Et que dire des interminables exigences et descriptions de tâches qui ne reflètent en rien le quotidien d’un employé ? Cela élimine bon nombre de candidats qui auraient enfin une chance de se sortir de la misère. Et les questions visant la médication dans les entrevues écrites ? Elles ne sont peut-être pas illégales, mais elles laissent planer un sérieux doute sur la discrimination dont sont victimes les personnes aux prises avec des troubles de santé mentale.

13 Pour faciliter le passage de l’école à la vie active, il faudrait selon moi développer un lien plus étroit et cohérent entre la réalité des jeunes vulnérables, les milieux de l’éducation, de la santé, de l’emploi et les besoins des employeurs. « En effet, l’échange d’information entre ces acteurs permettrait d’assurer une continuité dans l’accompagnement et, possiblement, de réduire le temps d’attente pour accéder à ces différents services, particulièrement lorsqu’un retour à la santé physique ou mentale s’avère nécessaire avant l’intégration en emploi. Également, les collaborations intersectorielles favoriseraient une meilleure appropriation du panier de service destiné aux jeunes par les acteurs de la sphère publique et communautaire » (Comité consultatif jeunes, 2013).

14 Les programmes de stages en entreprise permettant aux personnes en difficulté de s’approprier un métier sont un modèle à suivre. La présence d’un intervenant pendant l’apprentissage aide le jeune à s’adapter à son nouveau milieu et permet au patron de comprendre les difficultés que rencontre son employé. Cela permet également de procéder aux ajustements nécessaires de part et d’autre pour solidifier et rendre durable une association qui aurait été vouée à l’échec autrement.

15 Le milieu scolaire devrait aussi sensibiliser ses élèves très tôt aux responsabilités auxquelles ils devront faire face en tant que citoyens adultes. Toutefois, qu’ils soient à l’école, en emploi, occupés à faire du bénévolat ou à participer à des ateliers, l’intégration socioprofessionnelle des jeunes vulnérables ne peut être réussie que si leurs conditions de vie quotidienne leur offrent un minimum de stabilité.

D’un lieu de résidence à 17 ans vers…

16 Quel défi que celui de la situation résidentielle, et ce, pour n’importe qui... ou presque ! Développer ses connaissances et ses habiletés en matière de logement, de budget, de santé, etc. n’est pas une mince affaire. Bizarrement, c’est souvent l’aspect le plus négligé en intervention. Ces jeunes sont souvent « pris en charge » dès le départ selon une modalité de groupe : la gestion du nombre étant un facteur prédominant, l’organisation du temps aussi, etc.

17 On parle d’institutionnalisation quand un jeune passe une longue période de sa vie en milieu aseptisé. On lui fournit tout ce dont il a besoin pour répondre à ses besoins et à peu de choses près, voici dans quel environnement il grandit : on lui organise une routine de vie avec des temps précis pour manger, se laver, dormir, faire du sport et même pour être seul et réfléchir. On lui prête une chambre pour un temps déterminé, on lui livre sa nourriture déjà cuite selon des normes gouvernementales et on l’informe de la structure de conséquences préétablies. Malgré l’obligation de participer à de petites tâches ménagères (exemple : faire son lit), du personnel qualifié est là pour assurer tout l’entretien ménager. Aspect non négligeable aussi, on s’assure que le jeune prenne sa médication et ait accès à des soins médicaux rapidement. L’accès à de l’argent comptant et l’achat d’objets n’est donc pas monnaie courante.

18 Puis, arrive l’âge adulte où l’argent fait foi de tout. En trouver devient un défi, en avoir assez pour manger et se loger aussi. Ça représente presque un travail à temps plein, du moins ça devient vite une préoccupation constante. De plus, les propriétaires de chambres ou d’appartements demandent souvent un endosseur [garant] aux jeunes locataires pour être certains d’obtenir les montants dus. Convaincre cet inconnu est un obstacle important pour un jeune qui n’a pas de références, n’a jamais appris à gérer de l’argent et à payer des factures. Certains jeunes oublient leurs obligations ou dépensent trop, ne sachant pas faire la différence entre leurs besoins et leurs désirs. Sans parler de leurs dépendances qui ont évidemment un impact sur le reste : la propreté des lieux et le respect des voisins notamment. L’accès aux services d’aide se complique également faute de transport : plusieurs sont incapables de se le payer. Cette raison est suffisante pour nuire à la mise en place de projets pertinents ou à la poursuite d’un suivi médical, par exemple. La dosette de pilules est souvent la première chose qu’un jeune laisse tomber à sa majorité. Selon mon expérience, le coût en semble en partie responsable, mais le besoin de se tester sans elle et l’incompréhension de son utilité aussi.

19 Aller à l’épicerie, cuisiner et prendre soin de soi sont des habiletés à développer pour quiconque commence sa vie d’adulte. Or, ces jeunes manquent souvent d’expérience et de personnes modèles. Il est essentiel que les milieux juvéniles se sensibilisent à cette réalité et les soutiennent, qu’ils les aident à développer ces habiletés nécessaires au quotidien. Les milieux adultes, quant à eux, doivent assouplir leurs exigences envers ces jeunes et adapter leur accompagnement. Pourquoi, par exemple, certains organismes offrent-ils des services en milieux scolaires adolescents, mais obligent les étudiants adultes à se déplacer dans leurs locaux ? Et s’ils offraient des services dans les centres d’éducation pour adultes ?

Du développement d’un réseau de soutien à… ?

20 Une intégration sociale et professionnelle réussie réside, entre autres, dans le développement d’habiletés relationnelles et personnelles. À 18 ans, les jeunes ont encore besoin d’accompagnement. Sachant que le réseau de soutien des personnes vulnérables est majoritairement constitué d’intervenants, il est essentiel qu’ils développent des relations de confiance avec certains adultes de leur entourage avant leur départ du milieu juvénile pour atténuer l’effet brutal que cause l’instantanéité de cette transition. Autrement, la peur d’être seul soulignée en introduction peut les amener à s’associer à quiconque veut bien d’eux, même si cela les conduit en prison...

21 S’attarder sur le réseau d’amis, de connaissances, sur la famille élargie et les intervenants du secteur adulte avant leur départ pourrait avoir une importance cruciale dans leur vie. En quittant les centres de protection de l’enfance, les jeunes retournent souvent chez leurs parents. Bien que les ordonnances du tribunal et les statistiques ne reflètent pas cette réalité, on constate régulièrement que « les relations familiales ne s’améliorent pas [et] même que la distance physique et relationnelle avec leur famille est maintenue » après leurs placements (Pagé, Bouchard et Mireault, 2013). Quelques semaines suffisent parfois pour réaliser que la cohabitation n’est pas plus facile qu’avant. Le jeune quitte alors à nouveau le domicile familial. Certains jeunes sont aussi confiés légalement à leurs parents, mais seulement pour des raisons administratives et de responsabilités civiles (assurances habitation, notamment). Dans les faits, ils vivent seuls en appartement avant leur majorité.

22 Plusieurs organisations soutiennent qu’il est difficile de mobiliser ces jeunes adultes. Mais savez-vous combien d’intervenants ils ont côtoyés ? Est-ce raisonnable de croire qu’ils veulent une pause ? Et que dire de la stigmatisation sociale c’est-à-dire la réaction des gens face à une personne vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale ? Cela entraîne un phénomène particulier : l’autostigmatisation. Le jeune qui a ressenti des préjugés à son égard (ou à l’égard de ses proches) redoute la discrimination et s’abstient de faire certaines démarches (retour à l’école ou au travail, par exemple).

23 « Les préjugés incitent près de 2/3 des personnes atteintes à ne pas chercher l’aide dont elles ont tant besoin » (Association québécoise pour la réadaptation sociale, 2014).

24 Au cours des dernières années, beaucoup de projets ont été mis sur pied pour améliorer le sort des jeunes et faciliter leur intégration sociale. J’ai eu le privilège de m’impliquer dans quelques-uns d’entre eux :

25

  • le Plan de cheminement vers l’autonomie (PCA), un outil d’intervention gratuit et accessible sur internet, qui génère un portrait des jeunes sur les plans socioprofessionnel, résidentiel et relationnel [1] ;
  • la mesure innovatrice Engagement jeunesse, une entente interministérielle mettant à contribution quatre ministères et visant à développer des passerelles entre partenaires locaux et régionaux ;
  • le Programme qualification jeunesse qui a été mis en œuvre par l’Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ) pour prévenir la marginalisation des jeunes des centres jeunesse au moment de leur passage à la majorité et augmenter leurs chances de s’intégrer dans un projet de vie socialement épanouissant [2] ;
  • et le Projet d’évaluation des pratiques du Centre jeunesse de Québec-Institut Universitaire qui a permis d’évaluer l’unité de réadaptation l’Odyssée.

26 Les intervenants de l’Odyssée accompagnent des adolescentes de 16 à 18 ans, placées en hébergement selon la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) ou la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), dans le développement de leur autonomie. Cet accompagnement est inspiré des transitions de Galland et vise à les outiller concrètement selon leurs besoins individuels (Galland, 2000) par la modification de leurs routines de vie, des activités d’autonomie, tant informationnelles que pratiques (exemples : gestion du budget, ateliers culinaires, information sur leurs droits, etc.), des visites d’organismes pour adultes afin d’assurer la continuité des services, etc. Une gestion du risque calculée fait partie de la philosophie de gestion de l’unité. Afin d’accompagner les jeunes dans leur problématique de fugues ou de dépendances, des balises inspirées de l’approche motivationnelle et de la réduction des méfaits guident les sorties et les conséquences liées à un comportement dommageable (exemples : surdose, tentative de suicide, violence, etc.).

27 Au cours de l’étude évaluative à laquelle j’ai collaboré dans cette unité, les intervenants ont comptabilisé leurs interventions auprès des jeunes qui continuaient à demander de l’aide (visites ou téléphones) après leur passage à la majorité. En un an, 134 interventions ont été réalisées auprès de 27 filles.

28 Quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?

29 Peu importe l’étiquette que certains souhaitent accoler aux jeunes d’aujourd’hui pour tenter de les comprendre ou pour financer des programmes ou organismes qui leur viennent en aide, une chose devrait être prioritaire : les voir dans leur globalité. Continuer à les fragmenter pour mettre en évidence leurs déficits me semble une façon de faire révolue. De plus, aucun secteur, organisme ou personne n’est capable de répondre seul aux besoins de cette clientèle fragile. Même si les problèmes qu’ils ont vécus démontrent qu’ils sont forts, persévérants et capables de surmonter l’insurmontable, tous les secteurs ont la responsabilité d’harmoniser leurs services et d’unir leurs forces et leurs compétences afin d’accompagner ces jeunes au cours de ce passage difficile. Parce que ces jeunes ne veulent qu’une chose : avoir une place dans le monde actuel. Une place et des projets qu’ils auront euxmêmes choisis et qui répondront à leurs intérêts, à leurs talents et à leurs rêves. Ne pourrait-on pas se servir de ces projets comme leviers pour stabiliser ou embellir leurs parcours ?

Bibliographie

Bibliographie

  • Association québécoise de la réadaptation psychosociale, La lutte contre la stigmatisation et la discrimination associées aux problèmes de santé mentale au Québec, mars 2014.
  • Comité consultatif jeunes, « Les jeunes éloignés du marché du travail », in Avis, 2013.
  • Commission des droits de la personne et de la jeunesse au Québec, « Le profilage racial et discrimination systémique des jeunes racisés », in Rapport de consultation sur le profilage racial et ses conséquences, 131 p., 2011.
  • Demers, Marc-André, Les jeunes qui ne sont ni au travail ni aux études : une perspective québécoise, Flash-info sur le site de l’Institut de la statistique du Québec : http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/travailremuneration/bulletins/flash-info-201302.pdf (consulté le 7 juin 2014).
  • Galland, Olivier, Entrer dans la vie adulte : des étapes toujours plus tardives, mais resserrées, Économie et statistique, n° 337-338, 2000.
  • Gouvernement du Québec, « Pour une jeunesse engagée dans sa réussite », 2006. http://www.jeunes.gouv.qc.ca/documentation/publications/documents/strategie-action-jeunesse-2006-2009.pdf (consulté le 31 mars 2015).
  • Pagé, Mélanie; Bouchard, Patricia et Mireault, Gilles, L’Odyssée 2012 : une aventure vers l’autonomie, Québec, Centre jeunesse de Québec-Institut universitaire, 2013. Secrétariat à la jeunesse Québec, « Défi des régions en action », mai 2012. http://www.jeunes.gouv.qc.ca/strategie/defiregions/en-action.asp (consulté le 31 mars 2015).
  • Statistique Canada (2011), La situation des jeunes adultes âgés de 20 à 29 ans dans les ménages, Recensement en bref, n° 3 sur le site Statistiques Canada. Disponiblesur : http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2011/as-sa/98-312-x/98-312-x2011003_3-fra.pdf (consulté le 3 juin 2014).

Notes

  • [1]
    Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ), Guide d’accompagnement pour la mise en œuvre du Plan de cheminement vers l’autonomie (PCA). Disponible sur : www.acjq.qc.ca/pca (consulté le 27 mai 2014).
  • [2]
    Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ), Programme qualification des jeunes. Disponible sur : http://www.acjq.qc.ca/qualification (consulté le 31 mai 2014).
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