« Ils ne le mettront pas à l’eau. Il n’aime pas l’eau, Alfred. Il le leur a dit mille fois. » (p. 9). Un comble pour celui qui a cumulé quinze titres de champion de France, fut recordman du monde sur 200 mètres brasse et sélectionné deux fois aux Jeux olympiques.
Alfred Nakache naît à Constantine le 18 novembre 1915 dans une famille juive traditionnelle. A cette époque, personne n’aurait misé sur lui, car si le jeune Alfred se passionne pour le football, il a une peur bleue de l’eau. Très rapidement pourtant, il impressionne par la facilité avec laquelle il évolue dans l’eau. En 1931, il remporte la « coupe de Noël de Constantine ». 400 mètres de nage libre en pleine mer !
Repéré, Alfred Nakache traverse la Méditerranée pour rejoindre Paris. Pensionnaire au lycée Janson de Sailly, il enchaîne les longueurs à la piscine du Club nautique de Paris. Nager est déjà toute sa vie. Quand il entre dans l’eau, il sourit. Quand il en sort, il sourit. D’un sourire éclatant, d’un « sourire invincible » pour reprendre l’expression de Renaud Leblond. Et ce, malgré l’antisémitisme ambiant.
Car nager, Alfred Nakache, il aime ça.
Aux championnats de France de septembre 1934, il termine deuxième en crawl, derrière son idole Jean Taris, « le plus grand phénomène de la natation et le premier Français qui créa l’énorme surprise de venir troubler, entre les deux guerres, la suprématie des Japonais et des Américains ». Une performance qui lui vaut une sélection en équipe de France et les grands titres de la presse…
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