En 2016, Guerres mondiales et conflits contemporains publiait un dossier, sous ma coordination, consacré aux rôles des monarques européens pendant la Première Guerre mondiale. Les différentes contributions avaient alors mis en lumière non seulement l’aspect symbolique absolument central de la Couronne pour un pays en guerre, même et surtout pourrait-on dire, dans un système démocratique ; mais aussi l’implication politique des souverains, malgré les limites constitutionnelles imposées à leurs pouvoirs. Le vent de l’histoire, qui souffla en brusques bourrasques en 1917-1918, emporta, avec une facilité déconcertante, des dynasties séculaires, ne laissant sur leur trône que les monarques vainqueurs (Royaume-Uni et Italie) ou neutres. Les États balkaniques, gouvernés à l’exception de la Serbie, devenue en 1929 Yougoslavie, par des familles d’origine allemande, les conservèrent, se contentant souvent d’un changement de titulaire. Signe d’une évolution majeure, les nouveaux États issus du démembrement des grands empires (Pologne, Tchécoslovaquie) adoptèrent tous des systèmes républicains, rompant ainsi avec la tradition d’aller chercher un roi dans le vivier des parentèles royales, comme ce fut encore le cas en 1912 avec l’Albanie et le malheureux Guillaume de Wied.
Plusieurs systèmes monarchiques survécurent donc et se trouvèrent confrontés à la montée des mouvements communistes et fascistes, et bien sûr à la Seconde Guerre mondiale. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé important de consacrer un nouveau dossier sur cette question monarchique, cette fois entre 1939 et 1945. Devant un tel cataclysme, qui bouleversait en profondeur et ouvrait la voie à des ruptures radicales, la pérennité de la monarchie pouvait apparaître comme un élément de continuité et de stabilité, dont la papauté entendait bien tirer profit, comme j’essaye de le démontrer dans ma contribution…
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