Une fantastique aventure managériale et conceptuelle sous-tend ce livre, riche de nombreux entretiens, de témoignages, oraux et écrits, et d’archives (p. 525-527) et d’une trentaine de pages de références, dont de nombreux rapports de propositions ou de gestion. Des encadrés substantiels plongent plus avant dans le récit. C’est au fond une histoire à la fois stratégique et économique ; d’un côté, il reconstitue les enjeux géopolitiques, les débats autour de la politique de réarmement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de modes d’alliance et de coopération avec les États-Unis (comme dans les années 1960, p. 140-150s), des concepts de défense nationale pendant la Guerre froide. De l’autre, il soupèse le potentiel d’innovation et de production au sein de plusieurs pôles, le plus souvent publics, qui doit être activé afin de fédérer les forces intellectuelles et industrielles autour de grands projets, eux-mêmes déclinés en programmes pluriannuels successifs, tout en précisant les processus de transfert d’une partie des découvertes et méthodes mobilisées dans le cadre des activités civiles du Commissariat à l’énergie atomique.
Des « frottements » managériaux – et des tensions dans la mise en œuvre des projets – freinent ces programmes ; des équipes s’arcboutent sur leur capital de compétences et rechignent à le partager avec d’autres ; l’osmose entre pôles de recherche en amont et pôles d’innovation technologique et productive, en aval, est parfois délicate. Il faut des arbitrages ministériels, mais, à l’inverse, il s’avère que des décisions au sommet ne sont guère mises en œuvre à cause de ces divisions…
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