Les auteurs de cet ouvrage collectif s’attellent à une tâche ambitieuse ; décrire la diversité des parcours des géographes universitaires français au cours du second conflit mondial. Adoptant une approche prosopographique, ils proposent de dépasser une « mémoire empoisonnée » par une suspicion de connivence disciplinaire avec le régime de Vichy qui prôna régionalisme, natalisme et retour à la terre. Les auteurs n’éludent pas des proximités avérées mais la variété des parcours présentés permet de dépasser efficacement ce seul aspect.
L’ouvrage se compose, hors introduction et conclusion, de dix-huit chapitres rédigés par quinze contributeurs. Ces chapitres sont répartis en quatre parties thématiques, malheureusement dépourvues de propos introductifs ou conclusifs. Une mise en perspective initiale, sur l’état de la géographie française en 1939 puis au cours des années de guerre (organisation du corps enseignant et de recherche, flux d’étudiant(e)s, nombre de thèses soutenues, spectre des sujets de ces thèses, dynamique des revues mais aussi influence de la guerre via le nombre de géographes prisonniers, déportés ou évadés de France…) aurait permis de mieux cerner les parcours individuels ensuite détaillés au fil des chapitres. Il est dommage qu’un tel tableau ne soit amorcé que dans la conclusion.
Le titre de la première partie, Géographier sous contrainte en zones libre et occupée (cinq chapitres), peut interroger, faute de comparaison effective entre les deux zones (celle-ci n’est formulée que dans la conclusion générale du livre, treize chapitres plus loin)…
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