Karola Fings dresse dans cet entretien un bilan critique des politiques mémorielles allemandes relatives aux crimes nazis perpétrés contre les Sintis et les Roms, reconnus tardivement comme génocide, en 1982. Elle inscrit la politique de privation de droits et d’extermination des Sintis et des Roms dans un antitsiganisme de longue durée, qui explique aussi en partie l’échec de la gestion pénale de ces crimes après 1945/1949. Le virage juridique des années 2010 est arrivé trop tardivement pour traduire la majorité des coupables, déjà morts, devant la justice. Cette jurisprudence représente toutefois un signal positif dans la reconnaissance tardive de ce génocide, dont la visibilité s’est accrue dans l’espace public allemand cette dernière décennie.
The political and legal recognition of the Nazi genocide of Sinti and Roma in the Federal Republic of Germany
In this interview Karola Fings takes a critical look at Germany’s memory policies relating to the Nazi crimes against Roma and Sinti, belatedly recognized as a genocide in 1982. She situates the policy of disenfranchisement and extermination of Sinti and Roma within a long-standing Antitziganism, which also partly explains the failure of the criminal justice system to deal with these crimes after 1945/1949. The legal shift of the 2010s came too late to put on trial the majority of the Nazi criminals, who are already dead. However, this case law represents a positive signal in the belated recognition of this genocide, whose visibility has increased in the German public arena over the past decade.
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