Notes
-
[1]
Olivier Compagnon, « En marge de la guerre ? Les Amériques latines », in Alya Aglan, Robert Frank (dir.), 1937-1947 : la guerre-monde, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2015, t. I, p. 565.
-
[2]
Pierre Montagnon, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Flammarion, 2008.
-
[3]
Jacqueline Covo Maurice, La Révolution mexicaine : son passé et son présent, Paris, Ellipses, 1999, p. 83.
-
[4]
En 1938, le gouvernement mexicain Cárdenas nationalise différents secteurs industriels (le secteur pétrolier et les chemins de fer) à la suite de forts mouvements de grève. Cette décision provoque une crise diplomatique avec de nombreux pays (entre autres, États-Unis et Grande-Bretagne) qui déclenchent un boycott du pétrole mexicain.
-
[5]
Olivier Compagnon, op. cit., p. 571.
-
[6]
Verena Radkau, « El Tercer Reich y México », in Brígida von Mentz, Verena Radkau, Daniela Spencer, Ricardo Pérez Montfort (dir.), Los empresarios alemanes, el tercer Reich y la oposición de derecha a Cárdenas, Mexico, CIESAS, 1988, p. 69-142.
-
[7]
Discours du président Lázaro Cárdenas del Río devant le Congrès, 1 de septembre 1939. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1939_226/Quinto_Informe_de_Gobierno_del_presidente_L_zaro_C_1241.shtml (site consulté en décembre 2017). Pour l’ensemble des discours et rapports présidentiels voir l’ouvrage suivant : XLVI Legislatura de la Cámara de Diputados, Los presidentes de México ante la Nación: informes, manifiestos y documentos de 1821 a 1966, Mexico, Cámara de Diputados, 1966, 5 tomes.
-
[8]
Idem.
-
[9]
Timothy Anna et al., Historia de México, Mexico, Crítica, 2001, p. 290.
-
[10]
Blanca Torres Ramírez, Historia de la Revolución Mexicana. Período 1940-1952: México en la segunda guerra mundial, Mexico, El Colegio de México, 1979, p. 66-67.
-
[11]
Mouvement réactionnaire mexicain s’inscrivant dans la vague des fascismes européens.
-
[12]
Discours du 1er septembre 1940 du Général Lázaro Cárdenas del Río, ouverture du Congrès en sessions ordinaires. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1940_245/Sexto_Informe_de_Gobierno_del_presidente_L_zaro_C__1242.shtml (site consulté en décembre 2017).
-
[13]
Sur les premières conférences panaméricaines voir : Víctor A. Arriaga, « México en los inicios del movimiento panamericano, 1889-1890 », in Roberto Blancarte (dir.), Cultura e identidad nacional, Mexico, FCE, 1994.
-
[14]
Blanca Torres Ramírez, op. cit., p. 19.
-
[15]
Timothy Anna et al., op. cit., p. 290.
-
[16]
Remedios Gómez Arnau, México en la organización de la defensa hemisférica en los años de la Segunda Guerra Mundial (1938-1945), Mexico, Thèse de Licenciatura en Relations Internationales, Colegio de México, 1979, p 32-33.
-
[17]
Discours du président Manuel Ávila Camacho annonçant que « le Mexique déclare l’état de guerre aux puissances de l’Axe », 28 mai 1942. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1942_243/Discurso_del_presidente_Manuel_vila_Camacho_inform_1438.shtml (site consulté en décembre 2017).
-
[18]
Pour une étude exhaustive de cette liste intitulée « Lista Especificativa », voir l’étude de Mauricio Cruz García, « Gobierno y movimientos sociales mexicanos ante la Segunda Guerra Mundial », Foro Internacional, Mexico, vol. 51, no 3, juillet-septembre 2011, p. 15.
-
[19]
Parmi les nouvelles écoles créées, on trouve – entre autres – l’École supérieure de guerre, le Collège militaire, l’École militaire de l’aviation, l’École de médecine militaire, l’École militaire des mécaniciens de l’aviation, l’École militaire des infirmiers.
-
[20]
Senado de la República/Instituto de Investigaciones Jurídicas de la Unam, La política exterior de México en los años de la Guerra Mundial, Mexico, UNAM, 2010, p. 32.
-
[21]
Combats du 17 juillet 1942 au 2 février 1943 pour le contrôle de la ville de Stalingrad.
-
[22]
Combats qui se déroulèrent dans le Pacifique opposant le Japon et les États-Unis en juin 1942.
-
[23]
Cet épisode a été relaté à maintes reprises dans la presse mexicaine de l’époque. Voir par exemple le journal Excélsior, « Llega a Manila el Escuadrón 201 de México » (01 mai 1945) ou El Nacional, « El Escuadrón 201 celebró la victoria contra los Nipones » (16 août 1945). Au retour de l’escadron 201, le journal El Universal publiait sa une avec le titre suivant « Gran manifestación patriótica a la llegada del Escuadrón 201 » (19/11/1945). Par ailleurs, l’épisode fut l’objet d’un film mexicain sorti en 1945 intitulé Escuadrón 201 réalisé par Jaime Salvador.
-
[24]
Delia Salazar, Eduardo Flores, « Soldados mexicanos en el frente México y la Segunda Guerra mundial », Historias 40, abr.-sep. 1998, p. 88. Voir également sur le rôle des médias durant la guerre l’ouvrage de José Luis Ortiz Garza, México en guerra, la historia secreta de los empresarios mexicanos de comunicación, los nazis y Estados Unidos, Mexico, Espejo de México, Planeta, 1989.
-
[25]
Cinquième Rapport présidentiel du gouvernement de Manuel Ávila Camacho du 1er septembre de 1945. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1945_240/Quinto_Informe_de_Gobierno_del_presidente_Manuel_A_1247.shtml (site consulté en décembre 2017).
-
[26]
Delia Salazar, Eduardo Flores, op. cit., p. 88.
-
[27]
L’ambassadeur incriminé était Henry Lane Wilson.
-
[28]
Olivier Compagnon, op. cit., p. 576.
-
[29]
En avril 1941, le secrétaire des Affaires étrangères du gouvernement d’Ávila Camacho, Ezequiel Padilla, défendait devant le Sénat la « doctrine continental du Mexique » en prônant un rapprochement clair avec les États-Unis. Senado de la Repúplica/Instituto de Investigaciones Jurídicas de la Unam, op. cit., p. 21.
-
[30]
Maria Teresa Gutierrez Haces, « L’État mexicain et les États-Unis du protectionnisme au libre commerce », in Marie-France Prévôt Schapira, Jean Revel-Mouroz (dir.), Le Mexique à l’aube du troisième millénaire, Paris, Éditions de l’IHEAL, 1993.
-
[31]
Jacqueline Covo Maurice, op. cit., p. 99.
-
[32]
Loi promulguée le 11 mars 1941 autorisant le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, à aider le Royaume-Uni, sans entrer dans la guerre, par le prêt, la location ou la vente de tout matériel militaire jugé nécessaire et contre un remboursement différé. Olivier Compagnon, op. cit., p. 575.
-
[33]
L’Argentine était favorable à l’Allemagne nazie et, même si elle continuait à entretenir des relations avec ses partenaires latino-américains, elle prenait ses distances avec les États-Unis.
-
[34]
Lorena Ruano, « La relación entre México y Europa: del fin de la Segunda Guerra Mundial a la actualidad (1945-2010) », Revista Mexicana de Política Exterior, Mexico, jan.-avr. 2013, no 97, p. 6.
1Les guerres mondiales n’ont pas été considérées comme « des temps forts » des histoires latino-américaines [1]. Alors que pour certains pays elles constituent des moments de véritable désarticulation historique, le Mexique, comme bon nombre de pays latino-américains, semble s’être tenu en marge de la Seconde Guerre mondiale. Effectivement, aucune bataille n’eut lieu sur le sol mexicain et l’armée mexicaine a joué un rôle à la fois symbolique et économique durant les différentes phases du conflit. Symbolique tout d’abord car le pays déclare entrer en « état de guerre » le 22 mai 1942 à la suite du naufrage de l’un de ses navires pétroliers. Le pays envoie un petit corps expéditionnaire pour libérer les Philippines lors des dernières batailles de la guerre du Pacifique [2]. Économique, ensuite, car le Mexique devient l’un des principaux fournisseurs de matières premières notamment pour les États-Unis avec lequel de nouvelles relations diplomatiques se mettent en place. La Seconde Guerre mondiale a été surtout propice à la « régénération » des relations avec le voisin du Nord et, en ce sens, constitue un tournant que l’on peut qualifier de décisif dans l’histoire nationale.
2Dans cet article, nous nous attacherons principalement à dégager les principales phases d’interventions du pays dans le conflit en montrant, dans un premier temps, comment après l’ambiguïté des années 1939-1941, le Mexique est passé du principe de neutralité – promu et affirmé lors des différentes conférences panaméricaines – à un « état de guerre » ou « invention » d’un état de guerre pour terminer sur les effets de l’adoption de la politique de « bon voisinage ». Il s’agira avant tout de revenir sur cette histoire singulière où se sont mêlés des événements nationaux et régionaux et qui font de la Seconde Guerre mondiale un épisode loin d’être insignifiant.
De la neutralité (1934-1940)…
L’ambiguïté des premiers temps
3Lorsque la guerre éclate en Europe, le Mexique est gouverné par le président Lázaro Cárdenas (1934-1940) qui met en place une série de mesures visant à transformer l’agriculture et l’industrie et à moderniser le pays. En 1938, le président transforme le Parti national révolutionnaire (PNR) en Parti de la révolution mexicaine (PRM) pour permettre l’institutionnalisation de la révolution mexicaine [3]. Le pays, qui avait signé les accords de la conférence de Lima de décembre 1938 qui prévoyait la non-intervention des différents États américains dans le conflit, avait maintenu dans un premier temps ses relations diplomatiques et commerciales avec l’Allemagne, conséquence de l’expropriation pétrolière de mars 1938 [4] et du boycott économique des compagnies pétrolières anglaises et nord-américaines. Le Mexique n’était pas une exception dans la région car le gouvernement nazi avait essayé dès 1933 de renforcer ses liens avec bon nombre de pays latino-américains afin de s’assurer un approvisionnement en matières premières. Berlin inquiétait le voisin du Nord car il était devenu un partenaire économique de taille. En effet, « l’Allemagne a considérablement renforcé ses positions commerciales tout au long des années 1920 et 1930, recevant 10,3 % des exportations de l’Amérique latine et représentant 17,1 % de ses importations à la veille de la Seconde Guerre mondiale [5] ». En ce sens, l’Allemagne permettait de suppléer au manque de revenus, conséquence de la politique de nationalisation du président [6].
4Cependant, face à l’agression nazie, le gouvernement cardéniste tout en condamnant très rapidement avec fermeté la violation du traité de Versailles en 1935 et l’annexion de l’Autriche en 1938 réaffirmait la neutralité du Mexique dans le conflit.
Conformément aux idéaux de paix et de justice nationale et internationale qui ont été la norme du Gouvernement et du peuple mexicain, face à la gravité des événements qui sont sur le point de déclencher la guerre entre les puissances européennes, le Gouvernement que j’ai l’honneur de présider a communiqué et rendu publique sa sympathie et sa sincère adhésion aux déclarations formulées par Sa Majesté le Roi de Belgique, invité au Groupe d’Oslo, dont font partie la Belgique, le Danemark, la Finlande, la Hollande, le Luxembourg, la Norvège et la Suède, afin de trouver avec les pays en conflit une solution pacifique au moyen de conventions internationales et de négociations amicales et de discuter sur les divergences pour éloigner toute possible combat qui causerait des ravages énormes non seulement dans les pays belligérants mais aussi sur l’humanité toute entière [7].
6Plus tard, le gouvernement mexicain interdit toute propagande allemande sur le territoire et affirmera son soutien à la lutte républicaine durant la guerre civile espagnole en prônant une politique d’accueil des réfugiés espagnols.
Face au respect des droits universels d’hospitalité et face aux malheurs collectifs en Espagne, nous ouvrons les portes du Mexique aux membres républicains qui sont en danger de mort dans leur patrie et nous considérons de plus qu’il s’agit d’une contribution à l’humanité et à la race […] à la formation de notre nationalité [8].
8Septembre 1939 marque à la fois le début de la Seconde Guerre mondiale et le début des assemblées panaméricaines qui se centrèrent sur les problèmes de sécurité du continent et sur le maintien de la paix. Le Mexique exprime son appui aux démocraties en promettant la coopération du pays contre toute éventuelle attaque de l’Axe contre le continent américain.
De l’opposition aux soutiens des différents groupes sociaux
9Malgré le principe de neutralité décrété par le pays, les forces armées du pays furent réorganisées. Aucun homme ne fut pour autant envoyé directement sur le front de guerre. Il s’agissait avant tout de restructurer et de renforcer tout au plus l’armée nationale en cas d’éventuelles menaces. Les dépenses militaires qui avaient fait l’objet de drastiques coupures après la révolution mexicaine passèrent de 15,8 % en 1939 à 19,7 % en 1940 sous le mandat de Lázaro Cárdenas [9]. Une nouvelle loi du service militaire décréta que tous les jeunes de plus de 18 ans devaient servir la patrie pour un an en cas de protection du territoire national. Face aux mesures prises qui s’éloignent de la neutralité prônée au début par le gouvernement, différents secteurs de la population ont néanmoins exercé des pressions contre le régime cardéniste.
10La CTM (Confédération des travailleurs mexicains), antenne de la gauche officielle, apporta sans hésiter son appui à la croisade démocratique du gouvernement cardéniste arguant que le Mexique s’en trouverait renforcé idéologiquement et économiquement, et ce, malgré la prise de position du Parti communiste mexicain qui considérait que cette guerre n’était rien d’autre qu’une guerre impérialiste en faveur des marchés et que le Mexique devait rester neutre. Après moultes vicissitudes, au début de l’année 1941, la CTM confirma son appui au gouvernement et promit de fournir toute l’aide matérielle nécessaire pour lutter contre le fascisme allemand [10]. Les différentes attaques nazies sur le territoire soviétique et l’attaque de Pearl Harbor réunirent la gauche mexicaine alors que certains partis conservateurs tel que le Parti d’action nationale (Partido de Acción Nacional) ou les mouvements d’extrême droite tels que l’Union nationale synarchiste (Unión Nacional Sinarquista – UNS, créée en 1937 [11]) critiquèrent la collaboration militaire avec les États-Unis. Cependant, pour les Mexicains, la loi sur le service militaire rappelait le recrutement forcé sous le régime de Porfirio Díaz au xix e siècle ou encore pendant la révolution mexicaine de 1910. Face à cette pression nationale, entre 1938 et 1940, le régime cardéniste modéra sa position insistant sur le fait que le Mexique ne serait « jamais » un pays agresseur et qu’il s’alignerait « toujours » du côté des démocraties.
La transformation de l’ancien Secrétariat de Guerre en Secrétariat de la Défense Nationale donne un nouveau sens à notre institution et confirme l’esprit profondément pacifiste du Gouvernement de la Révolution. En effet, la raison d’être de la glorieuse Armée de la République est la défense de notre nationalité et la stabilité de nos institutions, la garantie de la tranquillité sociale et de l’ordre légal ; le Mexique n’a jamais et ne sera jamais un pays agresseur car le pays est respectueux de la souveraineté et de l’indépendance de tous les peuples ; c’est pourquoi la guerre en soi n’est pas une finalité […], par contre, ce qui prime c’est la sécurité constante et minutieuse de notre nationalité [12].
12À la fin de son mandat, Lázaro Cárdenas tentait de calmer les tensions internes, de consolider les réformes et surtout de sauver l’appareil politique et économique.
… À la déclaration de guerre (1940-1946)
Le bon voisin mexicain et l’entrée en guerre
13Face à la menace nazie sur le continent européen, les États-Unis décidèrent un rapprochement avec leurs voisins du Sud, la fameuse politique de « bon voisinage » (Good Neighbour Policy) se substituant à celle du « gros bâton » (Big stick). Le président Roosevelt en ouvrant les différentes conférences panaméricaines de Buenos Aires (1936) et celle de Lima (1938) réaffirmait la détermination des États à faire respecter leur indépendance [13]. Lors des réunions qui se tiennent au Panama en 1939 et à La Havane en 1940, des accords ont été signés pour défendre la sécurité mondiale et pour ratifier la neutralité du continent. Les États-Unis s’engagèrent à soutenir économiquement les différents pays en échange de leur alignement politico-militaire [14]. Le Brésil et le Mexique devinrent les principaux acteurs de cet « alignement hémisphérique [15] » et durant la période allant de 1940 à 1941, alors que les craintes nord-américaines envers le Japon se confirmèrent, le Mexique devint un allié politique et stratégique pour les États-Unis au niveau du continent latino-américain. Les prises de position antifasciste et les condamnations du gouvernement mexicain ont permis d’accélérer le rapprochement diplomatique entre les deux voisins. Alors que le président Lázaro Cárdenas avait maintenu des relations très compliquées avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, la relation avec le voisin du Nord changea surtout lors du mandat de Manuel Ávila Camacho (1940-1946) qui plaça son sexennat sous le signe de l’unité nationale et durant lequel le Mexique adopta un nouveau modèle économique de développement. Les conflits liés notamment à la nationalisation des champs de pétrole ont été réglés par diverses négociations et trouvèrent finalement un terrain d’entente dès 1941.
14D’autre part, lorsque le nouveau président Ávila Camacho prend ses fonctions présidentielles en 1940, les événements de 1941-1942 accélèrent l’entrée en guerre des deux pays. Face à l’attaque de la base américaine de Pearl Harbor en décembre 1941, le Mexique rompt ses relations avec les pays de l’Axe et concède des droits spéciaux à la marine nord-américaine. À partir de janvier 1942 se met en place une commission de Défense. Le Mexique participe à la conférence de Rio de Janeiro et réitère son soutien aux États-Unis. Le pays signe les accords qui créent la Junte interaméricaine de défense et le Conseil de défense politique [16]. Les pays réaffirment la solidarité hémisphérique et déclarent la rupture des relations avec les pays de l’Axe.
15Les événements se précipitent dès mai 1942 : le naufrage des navires mexicains, le Potrero del Llano, le 14 mai 1942 provoquant la mort de 5 marins mexicains et celui du Faja de Oro, le 22 mai, par des sous-marins allemands dans le golfe du Mexique provoquent une série de protestations dans tout le pays. Face à ces attaques et au refus allemand de reconnaître les faits, le président Ávila Camacho réunit dans l’urgence son cabinet. Le Mexique déclare « l’état de guerre » contre les pays de l’Axe, formule diplomatique nouvelle qui sous-entendait que la guerre était une lutte défensive pour le pays, imposée à un peuple qui ne le souhaitait pas. L’attaque des navires mexicains mettait en jeu la souveraineté de la nation mexicaine et le gouvernement devait réagir :
À partir de cette date notre pays entre en état de guerre avec l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Ces mots « état de guerre » ont donné lieu à des interprétations si imprévues qu’il est indispensable de préciser leur portée. Évidemment, « l’état de guerre » est la guerre. Oui, la guerre, avec toutes ses conséquences ; la guerre, que le Mexique aurait aimé proscrire pour toujours de ses méthodes de cohabitation civilisée, mais qui, dans le cas présent et dans le désordre actuel mondial, constitue l’unique moyen d’affirmer notre droit à l’indépendance et de conserver intacte la dignité de notre République. […] La déclaration de guerre suppose une volonté spontanée de faire la guerre. […] D’autre part, celui qui déclare la guerre reconnaît implicitement la responsabilité du conflit. Et¸ dans notre cas¸ ce serait d’autant plus absurde que nous sommes ceux qui ont été agressés [17].
17Le ministère des Affaires étrangères élabora alors une liste qui devait définir certaines mesures dites d’urgence en « état de guerre [18] ». Parmi cette dernière, on trouve tout d’abord une série de documents d’ordre politique et juridique : des instructions générales sur les règles de neutralité, l’établissement de « listes noires » de citoyens et d’entreprises étrangères dangereuses pour la paix et la sécurité nationale, etc. Une nouvelle gestion au cas par cas des relations bilatérales entre le Mexique et certains États concernés par la sécurité de l’hémisphère est mise en place. Par ailleurs, le Mexique décide d’adopter des mesures de prévention et de défense contre les possibles activités ennemies : le Code pénal est reformé et diverses restrictions sont appliquées (interdiction des messages codés, restrictions de naturalisation des étrangers, restrictions de l’usage des armes à feu, etc.). Concernant les mesures d’ordre économique et financière, le Mexique interdit les exportations vers certains pays de l’Axe et la circulation de monnaie étrangère, modifie les impôts à l’importation et adopte une loi – Ley relativa a Propiedades y Negocios del enemigo – loi qui limitait le commerce ainsi que les droits à la propriété des étrangers. Le pays souhaite protéger la navigation et la pêche et met en place des autorisations présidentielles pour la signature de contrats mercantiles.
18Par ailleurs, entre 1942 et 1943, le Mexique s’engagea dans des réformes de réorganisation et de modernisation de son armée (modernisation financée notamment par certains prêts des États-Unis). Dès 1942, furent créés le service militaire national, le Conseil Suprême de la Défense et l’ex-président Cárdenas fut nommé Secrétaire de la Guerre. Cette nomination permit de calmer également les oppositions internes au parti concernant les collaborations trop hâtives avec l’ancien « ennemi » du Nord. L’État mit en place une éducation publique militaire [19] et de nombreuses lois vinrent renforcer la protection des civils contre les éventuelles agressions aériennes. Dans le même temps, de nombreuses voix du PRM, de certaines organisations ouvrières et agricoles et d’autres formations politiques s’élevèrent contre ces changements dénonçant une nouvelle forme étatique de contrôle social [20].
19Lorsque le conflit mondial devint favorable aux Alliés dès 1943 (surtout après les victoires de Stalingrad [21] et celle de Midway [22]) et craignant de possibles attaques du Japon en Basse Californie, le Mexique envoya un escadron de forces aériennes – le numéro 201 (connu comme les Aigles aztèques) – aux côtés des forces états-uniennes dans le Pacifique pour participer au combat du printemps 1945. Cette décision provoqua immédiatement un flot de nouvelles et d’annonces dans les différents médias [23]. On assista alors une véritable campagne de propagande financée par l’État mexicain mais aussi par des entreprises de communication nord-américaines qui investirent de nombreux espaces publicitaires pour vanter les mérites de la campagne pro-alliée [24]. Une fois la guerre terminée, le président Ávila Camacho rendit hommage aux héros de la nation dans une fervente allocution qui n’avait d’autre objectif que de renforcer l’unité nationale :
Le gouvernement ne prétend pas s’attribuer la victoire [de la guerre] c’est une victoire du Mexique, du Mexique entier, puisque nous n’avons fait qu’interpréter les desseins de notre histoire et respecter le mandat de notre peuple. C’est au peuple, par conséquent, à qui appartient cette victoire, car ce mandat est un droit inviolable, un prestige de la politique que nous respectons, et, après l’avoir mentionné ici, je le soumets à votre respect et m’incline devant son intégrité, et je reconnais d’autant plus les privations que le peuple a acceptées sans faille et sans rancune. […] je pense en premier lieu aux membres de la Force Aérienne Expéditionnaire qui amenèrent jusqu’en dans le Pacifique le vol des Aigles mexicains et dont certains ne pourront plus partager avec nous le pain du travail et de l’espoir. Aux mères, aux veuves, aux filles et aux sœurs, aux nobles dames ou aux tendres filles dont les visages portent le deuil stoïque de la République, j’exprime notre fervente gratitude. La guerre est terminée mais pas les préoccupations liées à la guerre [25].
21L’envoi de l’escadron 201 au large du Pacifique – bien que symbolique car il n’était pas question d’envoyer davantage de troupes mexicaines au front – permit de créer un environnement « artificiel de guerre [26] ». Malgré la distance géographique, il constituait une rupture historique car le Mexique, depuis la perte de la moitié de ses territoires en 1848, et l’implication d’un ambassadeur nord-américain [27] dans l’assassinat de Francisco Madero, un des chefs armés de la révolution de 1910, « vivait dans une relation de forte conflictualité avec les États-Unis qui s’était notamment cristallisée dans le contexte de la Première Guerre mondiale [28] », et s’était renforcée avec l’expropriation pétrolière de 1938. En déclarant « l’état de guerre » le 22 mai 1942, le pays réaffirmait son adhésion aux principes panaméricains de « défense continentale » [29] et retrouvait sa place au niveau de la communauté internationale.
La bataille pour la production
22La Seconde Guerre mondiale a été un autre temps fort en termes économiques. Il s’agit avant tout d’une « bataille pour la production » que le président Ávila Camacho annonce dans ses vœux de la nouvelle année de 1942. Les déséquilibres économiques liés à la guerre ont permis au Mexique de pouvoir appliquer une nouvelle politique en termes d’industrialisation. À cause – ou grâce – à la guerre, les importations étrangères (surtout en provenance des États-Unis) avaient chuté et il fallait les remplacer par des produits nationaux. La crise provoquée par la guerre supposait dans la mesure du possible une réponse rapide de la part de l’État qui n’hésita pas à mettre en place des mesures spécifiques pour pouvoir approvisionner en produits énergétiques (principalement en pétrole et en hydrocarbures) les Alliés. Même si la Seconde Guerre mondiale privait le Mexique d’une grande partie de ses marchés traditionnels, « la majorité croyait qu’une fois la guerre terminée, le Mexique retournerait à une diversification de ses marchés et de ses produits ; une minorité seule considérait qu’il fallait se centrer sur un projet étroitement lié à l’économie américaine [30] ». Le Mexique devient en somme une « soupape de sécurité » face à la pénurie internationale, une espèce de garantie en cas de rupture d’approvisionnement de certaines matières premières.
23Comme bon nombre de pays latino-américains à la suite de la guerre, le pays adopta le modèle de développement industriel par substitution des importations. Après la Seconde Guerre mondiale, les exportations qui recommencent à s’apprécier prennent un nouvel essor : « La pénurie des pays en guerre, leur besoin accru d’importations et leur incapacité à produire les biens de consommation qu’ils exportaient naguère stimulèrent la production mexicaine qui put, ensuite se consolider [31]. » Le Mexique renégocia par ailleurs certains accords bilatéraux avec le voisin du Nord dans le cadre du programme « Prêt-Bail [32] » (Lend-Lease) promu par Washington, notamment lors des différentes conférences panaméricaines qui se tinrent pendant la guerre. Les États-Unis annoncèrent leur soutien économique aux pays latino-américains atteints dans leurs échanges commerciaux. Le Mexique profita alors des décisions concrètes qui resserraient les alliances panaméricaines notamment la mise en place de nouvelles politiques de libéralisation douanière qui favorisèrent les échanges en matières premières. Signalons d’autre part que la fin de la guerre est l’époque durant laquelle se sont constitués et ont émergé les premiers braceros, ces ouvriers mexicains qui traversèrent la frontière pour couvrir les besoins en main-d’œuvre agricole du voisin du Nord. Face aux nouveaux flux de migrants légaux et illégaux, d’autres accords sur le travail des migrants dans les exploitations agricoles (connu comme le « Programme bracero » ou aux États-Unis comme Mexican Farm Labor Program) furent signés et feront l’objet jusqu’à nos jours des principales préoccupations migratoires entre les deux pays.
Épilogue – l’après 1945
24La victoire des Alliés sur les puissances de l’Axe en 1945, le contexte de reconstruction post-guerre et la redéfinition des relations de pouvoir dans un contexte de Guerre froide vont fragiliser le Mexique sur la scène internationale. Bien avant la fin de la guerre, Mexico était devenu le siège de la conférence interaméricaine de Chapultepec le 21 févier 1945 à laquelle participeront tous les pays du continent (excepté l’Argentine [33]). La conférence a joué un rôle pionnier dans la redéfinition de l’ordre mondial après la Seconde Guerre mondiale car, outre la réaffirmation du principe de défense, la participation de l’Amérique dans la future organisation universelle des Nations Unies et la reconnaissance des principes fondamentaux liés aux droits de l’Homme, elle permettait de reconnaître les nouveaux besoins régionaux. En effet, face à la crainte de la chute de la demande mondiale et des matières premières dont ils étaient la plupart fournisseurs, les différents pays tentèrent de trouver de nouveaux mécanismes qui permettraient de limiter les effets négatifs de la guerre sur leurs économies. La conférence était aussi l’occasion pour les États-Unis de promouvoir leur vision du monde, notamment les principes de libre-échange face au nationalisme économique adopté par la plupart des pays de la région.
25Les désaccords entre les puissances sur le nouvel ordre mondial à construire et la mise en place des deux blocs soviétique et nord-américain font que le Mexique adopte une position « isolationniste [34] ». Avant même la fin du conflit, des différences notables apparaissent entre les États-Unis et les pays latino-américains. Pour le premier, il devient urgent de participer à la reconstruction de l’Europe pour contrôler la mainmise russe ; pour les alliés latino-américains et en particulier pour le Mexique, la situation des pays dévastés par la guerre signifiait une redéfinition des relations économiques. Une fois la reconstruction en marche, les relations entre le Mexique et l’Europe ne sont plus considérées comme prioritaires. Les relations diplomatiques et économiques avec les traditionnels partenaires européens (France, Grande-Bretagne et Allemagne) se relâchent et se fragilisent très rapidement.
26Face à cette perte de visibilité sur la scène internationale, il devient urgent pour le Mexique de mettre en place de nouvelles mesures économiques. C’est ce que s’efforceront de faire les gouvernements d’après-guerre sous les présidences de Miguel Alemán (1946-1952) et d’Adolfo López Mateos (1958-1964) en tentant de diversifier les exportations malgré une politique de développement basée sur la substitution des importations et de concentrer la dépendance du marché états-unien. Le Mexique ouvre alors ses portes aux investissements privés et aux multinationales sous la pression du contexte international. Les « effets » de la guerre se feront ressentir plus tard, dans les années cinquante, notamment avec la période d’essor spectaculaire qui sera qualifiée de « miracle mexicain » caractérisé par le développement de l’infrastructure nationale, le lancement de grands travaux publics ou encore la création des avantages sociaux (dont l’institution d’un système de santé publique).
Conclusion
27Même si le Mexique est demeuré en marge du front et que le prétexte du rapprochement panaméricain a surtout permis aux États-Unis de consolider leur hégémonie à l’échelle régionale, le pays a manifesté un vif intérêt lors des différentes conférences panaméricaines pour les questions de défense continentale. Derrière un apparent immobilisme, la Seconde Guerre mondiale a été un accélérateur pour le Mexique qui se voit contraint de redéfinir stratégiquement sa position à l’échelle régionale et de se rendre visible – même modestement – à l’échelle internationale. La décision d’envoyer un escadron alors que se tenait à Mexico l’une des dernières conférences panaméricaines n’a pas eu l’impact diplomatique escompté. Cependant, le pays a donné à voir l’image d’un pays inscrit dans la modernité, qui restait fidèle à ses principes de non-intervention et de respect de la souveraineté dans un contexte de violences de masse. Dans un même temps, la période 1938-1945 a été synonyme de croissance économique. Les conséquences mondiales de la guerre que sont l’effondrement de l’ordre libéral et la fin du fameux laissez-faire créent les conditions favorables à la mise en place de projets nouveaux tels que la substitution des importations qui fera les beaux jours du pays. Ironie du sort, la Seconde Guerre mondiale fut enfin synonyme d’adoucissement des tensions politiques avec le voisin du Nord et ce, paradoxalement, dans un contexte de tension internationale à son paroxysme.
Notes
-
[1]
Olivier Compagnon, « En marge de la guerre ? Les Amériques latines », in Alya Aglan, Robert Frank (dir.), 1937-1947 : la guerre-monde, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2015, t. I, p. 565.
-
[2]
Pierre Montagnon, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Flammarion, 2008.
-
[3]
Jacqueline Covo Maurice, La Révolution mexicaine : son passé et son présent, Paris, Ellipses, 1999, p. 83.
-
[4]
En 1938, le gouvernement mexicain Cárdenas nationalise différents secteurs industriels (le secteur pétrolier et les chemins de fer) à la suite de forts mouvements de grève. Cette décision provoque une crise diplomatique avec de nombreux pays (entre autres, États-Unis et Grande-Bretagne) qui déclenchent un boycott du pétrole mexicain.
-
[5]
Olivier Compagnon, op. cit., p. 571.
-
[6]
Verena Radkau, « El Tercer Reich y México », in Brígida von Mentz, Verena Radkau, Daniela Spencer, Ricardo Pérez Montfort (dir.), Los empresarios alemanes, el tercer Reich y la oposición de derecha a Cárdenas, Mexico, CIESAS, 1988, p. 69-142.
-
[7]
Discours du président Lázaro Cárdenas del Río devant le Congrès, 1 de septembre 1939. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1939_226/Quinto_Informe_de_Gobierno_del_presidente_L_zaro_C_1241.shtml (site consulté en décembre 2017). Pour l’ensemble des discours et rapports présidentiels voir l’ouvrage suivant : XLVI Legislatura de la Cámara de Diputados, Los presidentes de México ante la Nación: informes, manifiestos y documentos de 1821 a 1966, Mexico, Cámara de Diputados, 1966, 5 tomes.
-
[8]
Idem.
-
[9]
Timothy Anna et al., Historia de México, Mexico, Crítica, 2001, p. 290.
-
[10]
Blanca Torres Ramírez, Historia de la Revolución Mexicana. Período 1940-1952: México en la segunda guerra mundial, Mexico, El Colegio de México, 1979, p. 66-67.
-
[11]
Mouvement réactionnaire mexicain s’inscrivant dans la vague des fascismes européens.
-
[12]
Discours du 1er septembre 1940 du Général Lázaro Cárdenas del Río, ouverture du Congrès en sessions ordinaires. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1940_245/Sexto_Informe_de_Gobierno_del_presidente_L_zaro_C__1242.shtml (site consulté en décembre 2017).
-
[13]
Sur les premières conférences panaméricaines voir : Víctor A. Arriaga, « México en los inicios del movimiento panamericano, 1889-1890 », in Roberto Blancarte (dir.), Cultura e identidad nacional, Mexico, FCE, 1994.
-
[14]
Blanca Torres Ramírez, op. cit., p. 19.
-
[15]
Timothy Anna et al., op. cit., p. 290.
-
[16]
Remedios Gómez Arnau, México en la organización de la defensa hemisférica en los años de la Segunda Guerra Mundial (1938-1945), Mexico, Thèse de Licenciatura en Relations Internationales, Colegio de México, 1979, p 32-33.
-
[17]
Discours du président Manuel Ávila Camacho annonçant que « le Mexique déclare l’état de guerre aux puissances de l’Axe », 28 mai 1942. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1942_243/Discurso_del_presidente_Manuel_vila_Camacho_inform_1438.shtml (site consulté en décembre 2017).
-
[18]
Pour une étude exhaustive de cette liste intitulée « Lista Especificativa », voir l’étude de Mauricio Cruz García, « Gobierno y movimientos sociales mexicanos ante la Segunda Guerra Mundial », Foro Internacional, Mexico, vol. 51, no 3, juillet-septembre 2011, p. 15.
-
[19]
Parmi les nouvelles écoles créées, on trouve – entre autres – l’École supérieure de guerre, le Collège militaire, l’École militaire de l’aviation, l’École de médecine militaire, l’École militaire des mécaniciens de l’aviation, l’École militaire des infirmiers.
-
[20]
Senado de la República/Instituto de Investigaciones Jurídicas de la Unam, La política exterior de México en los años de la Guerra Mundial, Mexico, UNAM, 2010, p. 32.
-
[21]
Combats du 17 juillet 1942 au 2 février 1943 pour le contrôle de la ville de Stalingrad.
-
[22]
Combats qui se déroulèrent dans le Pacifique opposant le Japon et les États-Unis en juin 1942.
-
[23]
Cet épisode a été relaté à maintes reprises dans la presse mexicaine de l’époque. Voir par exemple le journal Excélsior, « Llega a Manila el Escuadrón 201 de México » (01 mai 1945) ou El Nacional, « El Escuadrón 201 celebró la victoria contra los Nipones » (16 août 1945). Au retour de l’escadron 201, le journal El Universal publiait sa une avec le titre suivant « Gran manifestación patriótica a la llegada del Escuadrón 201 » (19/11/1945). Par ailleurs, l’épisode fut l’objet d’un film mexicain sorti en 1945 intitulé Escuadrón 201 réalisé par Jaime Salvador.
-
[24]
Delia Salazar, Eduardo Flores, « Soldados mexicanos en el frente México y la Segunda Guerra mundial », Historias 40, abr.-sep. 1998, p. 88. Voir également sur le rôle des médias durant la guerre l’ouvrage de José Luis Ortiz Garza, México en guerra, la historia secreta de los empresarios mexicanos de comunicación, los nazis y Estados Unidos, Mexico, Espejo de México, Planeta, 1989.
-
[25]
Cinquième Rapport présidentiel du gouvernement de Manuel Ávila Camacho du 1er septembre de 1945. Visible en espagnol sur : http://www.biblioteca.tv/artman2/publish/1945_240/Quinto_Informe_de_Gobierno_del_presidente_Manuel_A_1247.shtml (site consulté en décembre 2017).
-
[26]
Delia Salazar, Eduardo Flores, op. cit., p. 88.
-
[27]
L’ambassadeur incriminé était Henry Lane Wilson.
-
[28]
Olivier Compagnon, op. cit., p. 576.
-
[29]
En avril 1941, le secrétaire des Affaires étrangères du gouvernement d’Ávila Camacho, Ezequiel Padilla, défendait devant le Sénat la « doctrine continental du Mexique » en prônant un rapprochement clair avec les États-Unis. Senado de la Repúplica/Instituto de Investigaciones Jurídicas de la Unam, op. cit., p. 21.
-
[30]
Maria Teresa Gutierrez Haces, « L’État mexicain et les États-Unis du protectionnisme au libre commerce », in Marie-France Prévôt Schapira, Jean Revel-Mouroz (dir.), Le Mexique à l’aube du troisième millénaire, Paris, Éditions de l’IHEAL, 1993.
-
[31]
Jacqueline Covo Maurice, op. cit., p. 99.
-
[32]
Loi promulguée le 11 mars 1941 autorisant le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, à aider le Royaume-Uni, sans entrer dans la guerre, par le prêt, la location ou la vente de tout matériel militaire jugé nécessaire et contre un remboursement différé. Olivier Compagnon, op. cit., p. 575.
-
[33]
L’Argentine était favorable à l’Allemagne nazie et, même si elle continuait à entretenir des relations avec ses partenaires latino-américains, elle prenait ses distances avec les États-Unis.
-
[34]
Lorena Ruano, « La relación entre México y Europa: del fin de la Segunda Guerra Mundial a la actualidad (1945-2010) », Revista Mexicana de Política Exterior, Mexico, jan.-avr. 2013, no 97, p. 6.