Le percepteur est le personnage principal de la Revue du Trésor éditée entre 1921 et 2008 (1). Cet agent du Trésor public, responsable d’un poste comptable, souvent rural et ne comptant que quelques employés, a été pendant cinquante ans la figure emblématique des services de la direction de la comptabilité publique. La sélection des articles de la Revue fait ressortir 24 articles dont 22 de 1921 à 1963, un de 1989 et un de 1993, c’est-à-dire bien après qu’a été publié le décret du 30 août 1957 portant statut particulier des personnels des services extérieurs du Trésor, qui substitue l’expression d’inspecteur du Trésor au mot de percepteur. Sans compter plusieurs éditoriaux et les nombreux articles consacrés principalement à la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables publics dont l’argumentaire se réfère très souvent aux conditions d’exercice du métier de percepteur et qui font l’objet d’un autre article.
La revue a pourtant affirmé avec constance sa volonté de réunir l’ensemble des comptables et agents du Trésor, sans distinction, qu’ils exercent à l’administration centrale, dans les trésoreries générales et les recettes des finances, dans les trésoreries ou dans les postes spéciaux. Mais le percepteur méritait bien une attention particulière. Il incarne un style d’administration aujourd’hui périmé mais qui a laissé des traces et des nostalgies. L’évolution du contenu du métier et de la sociologie de ceux qu’ils l’exercent est riche d’enseignements sur l’histoire de notre administration et même de notre société ; les réformes pressenties ou souhaitées par les éditorialistes et auteurs de la Revue du Trésor ont ouvert des perspectives d’avenir (2)…