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Article de revue

L’agenda financier France 2022 : un tournant des lois de programmation et de la décentralisation ?

Pages 7 à 15

Notes

  • [1]
    Le « Six Pack » est un ensemble de cinq règlements (n° 1173 à 1177/2011/UE) et d’une directive (directive 2011/85/UE) valant pour l’ensemble des États-membres de l’UE.
  • [2]
    Le « Two Pack » comprend deux règlements (n° 472 et 473/2013/UE) s’appliquant aux États de la zone Euro.
  • [3]
    Rappelons que l’article 6 du règlement 473/2013 du « Two pack » oblige les États-membres à rendre leur programme budgétaire annuel à la Commission qui se prononce alors, souvent de manière assez critique, en particulier à l’endroit de la France. L’opinion rendue le 22 novembre 2017 par la Commission sur le PLF 2018 illustre bien le rôle de censeur budgétaire désormais dévolu à l’Union : « Based on the Draft Budgetary Plan, France would not make sufficient progress towards compliance with the debt reduction benchmark in 2018 …/… Overall, and after considering the need to balance the two objectives of strengthening the ongoing recovery and ensuring fiscal sustainability, the Commission is of the opinion that the Draft Budgetary Plan of France for 2018, which is currently under the corrective arm and could become subject to the preventive arm and the transitional debt rule from 2018, is at risk of non-compliance with the provisions of the Stability and Growth Pact. In particular, the Commission projects a risk of significant deviation from the required adjustment towards the MTO for 2018. Therefore, the Commission invites the authorities to take the necessary measures within the national budgetary process to ensure that the 2018 budget will be compliant with the SGP and to use windfall gains to accelerate the reduction of the government debt-to-GDP ratio. Compliance with the preventive arm requirements is a key relevant factor when assessing compliance with the debt criterion. »
  • [4]
    Le Haut conseil des finances publiques a été mis en place dans le cadre de l’article 4 du TSCG du 2 mars 2012 et des articles 5 à 12 de la LOPGFP du 17 décembre 2012 qui traduit en droit interne les dispositifs esquissés par le Traité budgétaire européen.
  • [5]
    Le SEC 1995 révisé en 2010 est un système homogène de comptabilité nationale au sein des pays de l’Union européenne défini dans la foulée du Traité de Maastricht.

La nouvelle loi de programmation des finances publiques 2018-2022 conserve un pas de temps de cinq ans qui rend ses prévisions macroéconomiques hasardeuses. Un souci de réalisme entoure toutefois les hypothèses retenues pour la période 2018-2020. L’effet d’une croissance et d’une inflation soutenue est déterminant pour respecter les objectifs européens de déficit et de dette ramenés au PIB. Les dépenses publiques restent cependant orientées à la hausse en termes réels sauf pour les collectivités territoriales. Un nouveau dispositif d’encadrement des finances publiques locales assure dès 2018 une forte capacité de régulation budgétaire à l’État. C’est une conséquence remarquable du nouvel ordre budgétaire européen appliqué en France que de renforcer la main mise financière du pouvoir central sur la sphère locale.

Introduction

1Près de dix ans après le début de la crise économique de 2008 et du déséquilibre des finances publiques qui s’en ait suivi dans l’Union, le droit budgétaire des États-membres a sensiblement évolué. Partant d’une « douce insouciance » et de l’application molle des dispositions du Pacte de stabilité et de croissance de 1997, le cadrage des déficits et des dettes publiques s’est affiné. Au-delà des changements du droit dérivé communautaire, qui a durci les conditions de retour à l’équilibre des comptes, le Traité budgétaire européen de 2012 a souligné le consentement de ces derniers à s’engager dans des politiques de rigueur sans précédent.

2Parmi les conséquences de la crise, le développement de l’effectivité du principe de pluriannualité est remarquable à l’échelle communautaire. En France, la loi organique relative au pilotage et à la gouvernance des finances publiques du 17 décembre 2012 a cependant incorporé de façon minimale les exigences du Traité budgétaire européen. Les lois de programmation des finances publiques, qui avaient été instituées par la réforme constitutionnelle de 2008, ont certes été renforcées sur le plan formel. Toutefois, elles sont longtemps restées de nature purement indicative.

3La nouvelle mandature qui commence tient désormais sa loi de programmation des finances publiques 2018-2022, son « agenda financier France 2022 ». Les enjeux de cette loi de cadrage budgétaire sont multiples : il s’agit en effet de redonner à l’État des marges de manœuvre financière afin de moderniser le pays tout en réduisant le déficit, respecter nos engagements européens et, par la même, recouvrer la crédibilité suffisante pour pousser l’Allemagne dans un mouvement de réforme communautaire. Enjeux de politiques internes et européennes se mêlent ainsi intimement. À la question de savoir comment rééquilibrer les comptes de la Nation sans recourir davantage aux prélèvements obligatoires, le nouvel agenda financier de la France répond par des promesses de modération de la dépense de l’État central et de la Sécurité sociale ainsi que par de véritables réductions pour ce qui concerne les collectivités territoriales. Il se fonde aussi sur des perspectives optimistes de croissance et d’inflation en fin de période. Même si l’objectif d’une baisse du déficit structurel en dessous de 0,5 % ne semble pas pouvoir être atteint, une diminution sensible du déficit nominal est annoncée. Alors que tous les dispositifs de baisse de la dépense ne sont pas encore précisés et que le Plan Action publique 2022 devra venir « éclairer le chemin » courant 2018, il est d’ores et déjà clair que la sphère locale sera fortement touchée par le nouvel agenda financier. La nouvelle rigueur budgétaire qui pèse sur le pays ne condamne-t-elle pas l’ambition décentralisatrice du début des années quatre-vingt ?

4Le développement des lois de programmation des finances publiques est relativement récent et doit beaucoup à l’affirmation du nouvel ordre budgétaire européen (I). La loi de programmation des finances publiques pour la période 2018-2022 paraît marquer un tournant dans l’ambition, la précision et l’effectivité de ce type de loi en France. Elle semble a priori fortement contraindre les finances publiques locales (II).

1 – L’intégration de la pluriannualité dans l’ordre budgétaire européen

5Dès l’origine du Pacte de stabilité et de croissance, l’Union européenne a imposé à ses membres de suivre de manière triennale et glissante des engagements de maîtrise du déficit. A la suite de la crise de la dette souveraine, le dispositif en faveur de l’encadrement des trajectoires budgétaires des États-membres s’est perfectionné et durci. En France, la loi organique relative au pilotage et à la gouvernance des finances publiques a traduit en droit interne, de manière minimale, la nécessité d’un suivi pluriannuel des déficits et de l’endettement publiques.

A – Le Traité budgétaire européen et la réforme du Pacte de stabilité et de croissance, vecteurs d’une pluriannualité opérationnelle pour les États-membres

6Le « paquet de six » (Six Pack[1]) et le « paquet de deux » (Two Pack[2]), respectivement adoptés en 2011 et 2013, ont profondément réformé le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) établi en juin 1997 lors du Conseil européen d’Amsterdam (M. Bouvier et al., 2014). Non seulement les objectifs de maîtrise du déficit et de la dette publique ont été renforcés mais la définition d’un plan budgétaire pluriannuel s’est imposée afin de tendre vers le double objectif de limiter le déficit nominal à 3 % du PIB et le déficit structurel à 0,5 % du PIB. De manière opérationnelle, le suivi de la trajectoire de retour à l’équilibre des comptes publics et, à long terme, de résorption de la dette supérieure à 60 % du PIB passe désormais par un contrôle annuel des budgets des États-membres. De ce point de vue, les dispositions du règlement 473/2013/UE du 21 mai 2013, qui fixe un calendrier annuel et des règles communes précises en matière de finances publiques, marquent l’émergence d’un « nouvel ordre budgétaire » communautaire qui combine une vision pluriannuelle du rétablissement de l’équilibre des comptes publics et un contrôle annuel exercé par la Commission européenne à travers le suivi rigoureux des plans budgétaires des États-membres (R. Degron, 2015).

7En complément du droit communautaire dérivé, qui sert de vecteur au PSC et à ses réformes successives, le Traité relatif à la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire du 2 mars 2012 (TSCG) a ancré, au sommet de la hiérarchie des normes de la plupart des États-membres, l’engagement de revenir à l’équilibre des comptes à brève échéance via la définition d’un objectif de moyen terme (OMT). Un dispositif de contrôle budgétaire interne et des mécanismes de correction ont été institués dont le Pacte de responsabilité est un avatar à l’échelle française. Sous l’impulsion de l’Union, selon des modalités variables d’un pays à l’autre (S. Flizot, 2015), les États ont révisé leur système budgétaire interne en le refondant sur un suivi pluriannuel des engagements financiers souscrits lors de la crise de la dette souveraine. Le cas français est archétypal d’une intégration a minima, sans contrainte juridique réelle des engagements pluriannuels. Dans le sillage du rapport dirigé par Michel Camdessus intitulé « Réaliser l’objectif constitutionnel d’équilibre des comptes publics » (2010), l’idée d’une loi cadre d’équilibre des finances publiques avait germé. Cette loi cadre, si elle avait vu le jour, aurait permis de soumettre au juge constitutionnel les lois de finances annuelles a priori non conformes au cadre pluriannuel préétabli. Faute d’une majorité au Congrès à la fin de la XIIIe législature, le Gouvernement d’alors n’a pas pu transformer l’essai et matérialiser l’idée d’une loi-cadre via la révision de l’article 34 de la Constitution, article 34 déjà révisé le 23 juillet 2008 avec l’introduction des lois de programmation des finances publiques, nouveau type de loi de programmation à caractère purement indicatif.

B – La LOPGFP et les lois de programmation des finances publiques, facteurs d’adaptation du droit français à l’ordre budgétaire communautaire

8C’est finalement sous la pression communautaire que la France a mis en œuvre les dispositions du Traité budgétaire européen via l’adoption de la loi organique relative au pilotage et à la gouvernance des finances publiques du 17 décembre 2012. Ce texte est venu consolider le dispositif assez souple des lois de programmation des finances publiques introduit par la réforme constitutionnelle de 2008. Les deux premières lois de programmation des finances publiques (LPFP) étaient triennales (2009-2012 et 2011-2014) alors que les deux suivantes ont adopté un pas de temps quinquennal (2012-2017 et 2014-2019). La question du pas de temps de référence interroge d’emblée : on conçoit l’intérêt politique d’établir une feuille de route à cinq ans, en phase avec le renouvellement de la représentation nationale et du pouvoir exécutif ; on ne peut toutefois que constater la difficulté de prévoir des taux de croissance à cinq ans, fondement des prévisions en recettes, dans une période de grande instabilité économique (R. Degron, 2017). La révision de la LPFP du 31 décembre 2012 pour la période 2013-2017 par la LPFP du 29 décembre 2014 pour la période 2015-2019, soit deux ans après la première loi de programmation de la XIVe législature illustre la fragilité des prévisions quinquennales. Alors que la première loi de programmation tablait sur une croissance de 2 % dès 2014, il a fallu que la seconde loi de programmation revienne à une cible de 0,4 % pour cette échéance et reporte à 2018 le retour à une croissance potentielle estimée à 2 %. Ne serait-il pas sage de fixer un cadre financier pluriannuel national à trois ans qui permette de reconsidérer la situation politique et économique à mi-mandat afin de crédibiliser l’action publique qui ne peut faire abstraction du contexte économique ? Cette approche pragmatique est d’ailleurs celle retenue pour les seules perspectives financières de l’État à travers le budget triennal (R. Duplay, 2016).

9Si le droit budgétaire national a commencé de faire mouvement vers un peu plus de pluriannualité nonobstant l’incertitude entourant les prévisions de recettes à cinq ans, il convient cependant de noter que le cadre posé par les premières lois de programmation des finances publiques reste purement indicatif et n’emporte pas de dispositif juridique permanent contraignant, c’est-à-dire de règles sanctionnées qui poussent les parties prenantes de l’action publique à corriger effectivement leur pratique. Alors que la contrainte budgétaire européenne demeure soutenue s’exprimant en particulier par les remontrances de la Commission européenne [3] et que le nouveau Président de la République souhaite améliorer les performances financières de la France au sein de l’Union afin de pouvoir davantage peser dans les réformes communautaires, un saut qualitatif s’imposait dans le dispositif d’encadrement du déficit public.

2 – L’agenda financier France 2022 : des perspectives financières crédibles jusqu’en 2020 et un contrôle durablement serré des dépenses locales

A – Une loi de programmation portée par d’heureuses perspectives de croissance plus que par des réductions sensibles de dépenses publiques

1 – Des hypothèses macroéconomiques optimistes après 2020

10Comme les précédentes lois de programmation adoptée sous la XIVe législature, la LPFP actuellement en vigueur est quinquennale. Le pas de temps de cinq ans n’est pas idéal en matière de prévision macroéconomique et oblige nécessairement à faire un pari sur le niveau de croissance attendu en fin de mandat. Une révision de la loi de programmation à mi-mandat apparaît quasiment inéluctable. Au-delà de la croissance, les hypothèses faites en terme d’inflation sont également déterminantes pour comprendre les conditions du retour à l’équilibre des comptes attendus en fin de mandature. Le diktat des critères de Maastricht exprimés en point de PIB, que ce soit pour le déficit ou la dette, oriente mécaniquement le jeu des acteurs à maximiser les hypothèses de croissance et d’inflation.

11S’agissant des projections de croissance faites sur la période 2018-2022, il convient de bien distinguer ce qui concerne la période 2018-2020 et l’après 2020. S’agissant des trois premières années du quinquennat, les prévisions établies par la loi de programmation revêtent sans doute un plus haut degré de crédibilité que sous les anciennes LPFP. Le Haut conseil des finances publiques, institution indépendante d’expertise des données macroéconomiques sur lesquelles se fondent les lois financières [4], a validé les prévisions portées par la LPFP 2018-2022. Selon les termes de l’avis n° HCFP 2017-3, « Le Haut Conseil relève la forte révision à la baisse de l’estimation de l’écart de production (écart entre la production effective [Le PIB en volume] et le PIB potentiel) par rapport aux textes financiers des dernières années. La nouvelle estimation se situe dans la partie basse des évaluations des organisations internationales. Le Haut Conseil la juge plus réaliste. ». Le Haut conseil met toutefois en garde contre les retournements de conjoncture, une « nouvelle crise majeure » toujours possibles et note qu’après 2020, l’hypothèse d’un taux de croissance autour de 1,8 % est sujette à caution : « il considère que l’hypothèse d’un écart de production en fin de période est plutôt optimiste. » Comme le souligne l’avis du HCFP, à moyen-long terme, il serait sans doute plus prudent de tabler sur une croissance proche de la croissance potentielle de l’économie française, croissance potentielle dont la loi de programmation estime qu’elle devrait être autour de 1,35 % en 2022. En matière de croissance potentielle, le recul historique incite en effet à la prudence. Le graphique A retrace l’érosion de la croissance potentielle de la France des années soixante à 2016 avec une chute de 5,5 % en moyenne en début de période à 1,25 % en fin de période.

Graphique A

Évolution de la croissance effective et potentielle de la France de 1961 à 2016

Graphique A

Évolution de la croissance effective et potentielle de la France de 1961 à 2016

Source : Insee, calculs DG Trésor

12Sans doute, le Gouvernement fait-il le pari que les réformes économiques lancées en début de mandature rendront possibles un regain de croissance dans les deux dernières années de son action. Ici, la stratégie des finances publiques de la Nation rejoint les lignes de politiques économiques générales définies par l’exécutif récemment installé. Le fait est que l’ambition du Gouvernement, si elle lui permet d’annoncer un déficit public nominal proche de zéro, n’est pas suffisante pour atteindre un niveau de déficit structurel sous la barre imposée par le Traité budgétaire européen, à savoir moins de 0,5 % du PIB. Au mieux, le déficit structurel pourrait atteindre 0,8 % du PIB à l’échéance 2022. Même avec une croissance au rendez-vous, la situation structurelle des finances publiques françaises demeurera donc fragile, susceptible d’être durement affectée par le retour d’éventuelles difficultés économiques : la France n’a pas reconstitué les marges de manœuvre financière lui permettant de faire face à une crise majeure comme l’Allemagne s’est employée à le faire par une politique de sur-consolidation budgétaire qui a réellement infléchi sa trajectoire d’endettement (cf. graphique B).

Graphique B

Évolution du solde et de l’endettement publique en Allemagne et en France de 2010 à 2015, en  % du PIB

Graphique B

Évolution du solde et de l’endettement publique en Allemagne et en France de 2010 à 2015, en  % du PIB

Rapport dit Pébereau 2, 2017, sur une base Eurostat

13Autre variable macroéconomique susceptible de servir le dessein de réduction tendancielle du déficit public, le taux d’inflation prévu par le Gouvernement apparaît un peu élevé avec une inflation de 1,75 % en 2021 et 2022 alors que l’économie européenne et française est entrée dans une longue période de neutralisation de la boucle prix-salaire avec le développement de la robotisation dans le champ industriel mais aussi de la numérisation dans le secteur des services. Certes, le prix de l’énergie et des matières premières est orienté à la hausse (Banque de France - Eurosystème, 2017), pas suffisamment toutefois pour que la Banque centrale européenne mette fin à sa politique de liquidité accommodante. En tout état de cause, la combinaison d’un taux de croissance et d’un taux d’inflation relativement élevés en fin de période de programmation des finances publiques va dans le sens de maximiser le PIB en valeur et donc de minimiser les ratios s’y rapportant, celui du solde public, de la dette, des prélèvements obligatoires ou des dépenses publiques qui sont exprimées en points de PIB. C’est sur ces types d’agrégats, assez réducteurs, que se fondent les analyses européennes.

14Le tableau 1 présente la dynamique attendu du déficit public de 2018 à 2022 ainsi que les hypothèses de croissance et d’inflation sur la période. Nous verrons plus loin que les évolutions en termes réels des dépenses publiques donnent une tout autre image de la maîtrise des finances publiques. Par construction, l’amélioration des performances financières de la France, dont le déficit passerait de 2,8 % en 2018 à 0,3 % en 2022, est fortement influencée par le regain de croissance nominale qui s’appuie sur un taux de croissance en volume relativement élevé à hauteur de 1,7-1,8 % et une inflation passant de 1,0 à 1,75 % sur cinq ans.

Tableau 1

Principaux agrégats économiques et budgétaires de la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, en  % pour la croissance et l’inflation et en  % du PIB sinon

20182019202020212022
Croissance du PIB en valeur2,72,83,13,453,55
Croissance du PIB en volume1,71,71,71,71,8
Croissance potentielle en volume1,251,251,251,301,35
Inflation (IPC hors tabac)1,01,11,41,751,75
Déficit public nominal-2,8-2,9- 1,5-0,9- 0,3
Dette publique96,997,196,194,291,4
Taux de prélèvements obligatoires44,343,443,743,743,7

Principaux agrégats économiques et budgétaires de la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, en  % pour la croissance et l’inflation et en  % du PIB sinon

2 – Un taux de prélèvement obligatoire orienté à la baisse et des impôts supprimés

15Du côté des prélèvements obligatoires, le pari fait par le Gouvernement est de réduire en termes relatif et absolu leur poids afin de libérer la croissance par le jeu d’un regain de la consommation des ménages et la relance de l’investissement des entreprises. L’effet d’augmentation du PIB nominal joue dans la trajectoire tracée par la loi de programmation mais, en termes réels cette fois-ci, une baisse effective de la fiscalité est aussi à l’œuvre. Le tableau n° 1 montre l’évolution du taux de prélèvement obligatoire de 2018 à 2022 qui devrait perdre 0,7 point en cinq ans pour atteindre 43,7 %. Le tableau 2 reprend la liste des mesures fiscales envisagées à court terme par le gouvernement. De nombreuses impositions de toute nature sont supprimées que ce soit en faveur des ménages les plus modestes (ex. suppression en trois ans d’environ 80 % de la taxe d’habitation), les particuliers les plus aisés (ex. suppression de la partie mobilière de l’assiette de l’impôt de solidarité sur la fortune) ou les entreprises (ex. abaissement du taux de l’impôt sur les sociétés).

Tableau 2

Principales mesures fiscales du projet de loi de finances pour 2018, en Md€

Dégrèvement de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages-3,0
Baisse de l’ISF par création de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI)-3,2
Mise en place d’un prélèvement forfaitaire unique-1,3
Baisse du taux d’impôt sur les sociétés (IS) de 33 % à 25 %-1,2
Suppression de la 4ème tranche de la taxe sur les salaires-0,1
Hausse de la fiscalité énergétique3,7
Hausse de la fiscalité sur le tabac0,5
CICE - Montée en charge et hausse de taux de 6 à 7 %-4,0
Crédit d’impôt sur la taxe sur les salaires-0,6
Elargissement du crédit d’impôt pour l’emploi de personnes à domicile-1,0
Total-10,3

Principales mesures fiscales du projet de loi de finances pour 2018, en Md€

16Cette limitation du poids relatif de la fiscalité n’emporte cependant pas de conséquence suffisamment forte pour imposer une réduction sensible de l’ensemble des dépenses publiques en termes réels. La dépense publique demeure à un niveau élevé exception faite du segment des dépenses de la sphère locale.

3 – Des dépenses publiques qui restent à un niveau élevé sauf pour les collectivités territoriales

17Du côté dépenses publiques, appréciées en termes réels, l’analyse des données et prévisions contenues dans la loi de programmation rend compte de l’effort différentiel entre les différentes composantes des administrations publiques. En phase avec la nomenclature imposée par le système européen des comptes 2010 [5], les prévisions de dépenses portent à la fois sur l’Administration publique centrale (APUC), les Administrations de sécurité sociale (ASSO) et les administrations publiques locales (APUL). Selon les champs considérés, les enjeux de finances publiques ne sont pas quantitativement les mêmes et les niveaux d’ambition de la maîtrise de la dépense sont fort variables. Les dispositifs de régulations apparaissent par ailleurs plus ou moins sophistiqués et susceptibles d’être efficaces. Le tableau 3 montre l’évolution, en termes réels, non rapportée PIB, des différents champs de la dépense publique.

Tableau 3

Principales variations des dépenses publiques prévues par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, en  % d’évolution interannuelle

20182019202020212022
ASSO0,90,40,10,60,4
APUC0,30,81,20,70,2
APUL0,20,9-0,4-1,6-0,6
Total APU0,60,70,30,20,1

Principales variations des dépenses publiques prévues par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022, en  % d’évolution interannuelle

18Pour ce qui concerne les ASSO qui représentent, le premier poste de la dépense publique avec environ 44 % de la dépense totale en 2016, la loi de programmation table sur une augmentation mesurée des dépenses sociales d’ici 2022. Le tableau 4 présente les évolutions relatives d’une année sur l’autre des trois grands champs de dépenses sociales, maladie, vieillesse et famille. Notons en particulier que l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) devrait continuer de progresser à hauteur de 2,3 %/an. Cette évolution prévisionnelle de l’ONDAM est supérieure à celle enregistrée en 2016 et envisagée pour 2017 avec respectivement 1,8 % et 2,1 %. On conçoit mal comment infléchir la trajectoire des finances publiques sociales dans un contexte de vieillissement de la population et de large accès au soin.

Tableau 4

Evolution des charges des régimes de base de la Sécurité sociale de 2018 à 2020, en  % d’évolution interannuelle

201820192020
Branche vieillesse2,32,52,6
Branche famille0,10,80,8
ONDAM2,32,32,3

Evolution des charges des régimes de base de la Sécurité sociale de 2018 à 2020, en  % d’évolution interannuelle

19S’agissant des APUC, qui représentent – État central et ODAC confondus – environ 38 % de la dépense publique en 2016, elles apparaissent les plus directement sous contrôle de l’exécutif. À la lecture de la loi de programmation, ce segment de la dépense publique devrait supporter une réduction de 1,6 points de son montant en pourcentage du PIB entre 2018 et 2022 passant de - 3,4 à - 1,8 %. Au regard des évolutions budgétaires des principales missions de l’État, il semble cependant difficile de percevoir les sources d’économies réelles. Les grandes missions de l’État sont globalement orientées à la hausse sur le triennal 2018-2020. Les 31 missions opérationnelles portées par la LPFP représentent, en crédits de paiement, une masse de 243 Md€ en 2018 qui devrait atteindre 249 Md€ en 2020, soit une hausse de 2,5 %. Les deux principales missions budgétaires en volume attirent en particulier l’attention : la mission enseignement scolaire devrait passer de 50 à 52,9 Md€ en crédits de paiement sur la période (+5,8 %) ; la mission défense passerait de 32,4 à 37,6 Md€ sur trois ans (+16 %).

20En marge des missions lolfiennes opérationnelles, quelques postes de dépenses obligatoires massives et quasi incompressibles sont orientés à la hausse que ce soit les pensions civiles, les charges d’intérêt de la dette ou le prélèvement sur recettes au profit de l’Union européenne (cf. tableau 5). Ainsi, s’agissant des pensions civiles, qui sont directement impactées par l’arrivée à l’âge de la retraite des générations de fonctionnaires issus du papy-boom, le compte d’affectation spéciale Pensions devrait passer de 56,5 à 59 Md€ en trois ans (+4,4 %). La dynamique des taux d’intérêt devrait par ailleurs renchérir mécaniquement la charge des intérêts de la dette : situé à 1,10 % en 2017, le taux des OAT à 10 ans devrait remonter à 4 % en 2022. Le montant des intérêts servis de 2018 à 2020 passerait de 41,2 à 44,7 Md€ (+8,5 %). La contribution de la France au budget de l’Union augmenterait quant à elle passant de 20,2 à 24,1 Md€ sur le triennal (+19 %).

Tableau 5

Evolution de dépenses quasi incompressibles de l’État de 2018 à 2020, en Md€

201820192020
CAS Pensions56,557,859
Charge des intérêts de la dette41,241,944,7
PSR Union européenne20,223,324,1
Total117,9123127,8

Evolution de dépenses quasi incompressibles de l’État de 2018 à 2020, en Md€

21Après 2020, ce seront les dispositions du Plan Action Publique 2022 qui porteront ou non des économies du côté de l’État central et de ses opérateurs. Le plan, attendu pour la mi-2018, devrait donner « le mode d’emploi » d’une modernisation économe de l’État. Il convient, à ce stade de rester d’autant plus prudent que les expériences passées ont montré les limites de ce type d’exercice. À travers l’expérience du Pacte de responsabilité établi en 2014 pour la période 2015-2017, on a déjà vu l’écart séparant les promesses d’économie de leur réalisation : selon la Cour des comptes (2016), sur les 18,1 Md€ d’économie qui devaient être réalisées en 2015, seuls 12 Md€ ont effectivement été réalisées. Les administrations centrales auraient dû réduire leur dépense de 8,4 Md€, elles n’auront réussi qu’à la diminuer de 3,3 Md€. Sans présager de ce que sera le contenu du Plan Action Publiques 2022, force est de constater qu’il sera fort difficile de toucher aux deux principales missions budgétaires que sont l’enseignement scolaire, élargie à l’enseignement supérieur et la recherche, et la défense, élargie à l’ensemble des moyens de la sécurité intérieure et extérieure de la France. Dans l’un comme l’autre cas, on voit mal comment réduire significativement les dépenses. Est-ce que, dans les deux dernières années de la législature, le Gouvernement prendra le risque de réduire ces budgets sensibles ? Même s’il part d’un bon sentiment et qu’il s’inscrit, de fait, dans le sillage de la RGPP ou de la MAP, le PAP 2022 risque fort de butter sur les mêmes difficultés systémiques et politiques surtout s’il tente de se déployer en fin de mandat.

22Le cas des administrations publiques locales, et en particulier des collectivités territoriales au sens de l’article 72 de la Constitution ainsi que de leurs groupements, attire l’attention à la fois par l’ampleur des réductions de dépenses espérées mais aussi par la précision des mécanismes de régulation instaurés. Dans l’histoire des lois de programmation, la LPFP 2018-2022 est la première à imposer un système aussi fin de pilotage des finances publiques locales, bien au-delà du suivi purement indicatif de l’Objectif d’évolution des dépenses locales prises dans leur globalité (ODEDEL) qu’avait introduit la loi de programmation 2014-2019.

B – Une loi de programmation qui contraint de manière forte les dépenses locales

23Sous l’empire de la LPFP 2014-2019, l’État avait décidé, afin de répondre aux exigences du Pacte de responsabilité, corollaire du mécanisme de correction voulu par l’Union européenne, de réduire de 50 Md€ les dépenses publiques. Sur ce montant, 11 Md€ devaient provenir de la sphère locale. La technique employée alors était de diminuer, d’environ 3 Md€/an les prélèvements sur recettes au profit des collectivités territoriales. Rappelons que ces PSR-CT sont le principal relai de la transmission des financements de l’État aux collectivités via la dotation globale de fonctionnement et le fonds de compensation de la TVA.

24Le système mis en place dans le cadre de la nouvelle loi de programmation repose sur une ambition supérieure en termes de diminution de la dépense locale et sur une méthodologie profondément révisée. Le montant des PSR-CT est désormais plafonné à environ 48Md sur la période 2018-2022. Il est associé à ce plafond une enveloppe de réduction de 13 Md€ des dépenses publiques locales sur cinq ans. À cette fin, la hausse annuelle des dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales est limitée à 1,2 %, taux modulable en fonction de la situation locale et avec une prise en compte des contraintes d’aide sociale particulières des départements. En pratique, l’effectivité de cette nouvelle cure d’austérité sera assurée par une contractualisation entre l’État et les 340 plus grandes collectivités (régions, départements, métropoles et grosses agglomération). Le nouveau système mis en place est assez équivalent à une contractualisation de la DGF dont le montant serait ajusté au niveau « micro » pour assurer la tenue de l’objectif de réduction « macro » de la dépense locale. L’orientation retenue n’est pas sans rappeler l’idée que nous défendions dès 2014 d’une gestion différenciée des dotations de l’État en fonction de la diversité des situations locales (R. Degron, 2014).

25Le Gouvernement aurait pu aller encore plus loin dans l’encadrement de l’endettement local en mettant en place un nouveau dispositif de contrôle budgétaire des collectivités territoriales Suite à l’opposition du Sénat lors de l’examen du projet de loi, la nouvelle possibilité de saisine par le préfet de la chambre régionale des comptes a été écartée pour l’instant. L’article 24 de la LPFP introduit finalement un dispositif complexe de contractualisation sur trois ans entre l’État et les grandes collectivités. En fonction de la prise en compte de divers paramètres locaux comme l’évolution démographique, le revenu moyen par habitant ou les évolutions passées de la gestion publique, celui-ci va permettre à l’État de peser localement sur la baisse des dépenses de fonctionnement, l’augmentation de la capacité d’autofinancement et la diminution de l’endettement des principales collectivités territoriales. Le niveau cible d’endettement se situe à 12 ans de capacité d’autofinancement pour les communes et leur groupement, à 10 ans pour les départements et la métropole de Lyon, à 9 ans pour les régions. Non régulé par une juridiction régionale des comptes comme cela était initialement prévu, le contrat sera cependant assorti d’une pénalité en cas de dépassement des objectifs de dépenses de fonctionnement via une « reprise financière » sur les recettes locales ou d’un bonus en cas de respect des engagements souscrits via une majoration du taux de subvention des opérations éligibles à la dotation de soutien à l’investissement local. En cas de non contractualisation, le non-respect des objectifs « forfaitaires » assignés à la collectivité territoriale sera quant à lui sanctionné plus durement en terme de reprise financière. Les collectivités locales visées seront de fait obligées de jouer le jeu d’une contractualisation qui s’apparente à s’y méprendre à une « remise à plat » de leur gestion par l’État. Ainsi le nouveau système contractuel impactera tout l’équilibre budgétaire des grandes collectivités territoriales, orientant leurs politiques, en particulier de GRH, de moyens de fonctionnement des services et de subvention au tissu local, notamment associatif. L’investissement matériel sera a priori encouragé sous réserve de ne pas trop s’endetter et de dégager des capacités d’autofinancement plus importantes que par le passé.

26Dans ce contexte, sans doute les élus locaux seront-ils pressés de hâter le pas des fusions organiques (ex. communes nouvelles, élargissement des périmètres intercommunaux) ou des mutualisations fonctionnelles (ex. développement des compétences intercommunales) afin de réduire leurs dépenses de fonctionnement par réalisation d’économie d’échelle. Il est vrai que le précédent quinquennat avait été marqué par d’importantes avancées institutionnelles qui restent encore à transformer dans la réalité de l’action publique territoriale. Les dynamiques de réforme institutionnelle demeurent toutefois difficiles à lancer, lentes à mettre en place et plus lente encore à produire un effet financier. Pire, dans le mouvement de recomposition de la carte régionale et intercommunale, les coûts de transition sont importants (Cour des comptes, 2017). Côté recettes, les élus locaux gardent la possibilité de rehausser les taux de la fiscalité foncière sur les ménages (taxe foncière et taxe d’habitation) et les entreprises (contribution foncière des entreprises). Cette voie semble cependant délicate à continuer d’explorer alors que les élections municipales interviendront en 2020. Reste à développer des politiques d’attractivité territoriale afin d’essayer de développer les bases mais ce type de politique entraîne souvent de nouveaux services publics ou dépenses d’équipement. En outre, c’est un jeu à somme nulle pour les collectivités prises dans leur ensemble : à l’échelle nationale, la collectivité qui attire un investissement privé le détourne en effet d’un autre territoire.

27Au-delà des dispositifs explicites de régulation de la dépense locale portés par la loi de programmation des finances publiques, on peut noter que l’évolution de la fiscalité locale des ménages va dans le sens d’un contrôle renforcé des recettes locales par le pouvoir central. Une fois que l’État se sera substitué à l’équivalent de 80 % des contribuables à la taxe d’habitation, il ne peut être exclu que les conditions de prise en charge de ladite taxe changent. Aux termes de l’article 3 du projet de loi de finances pour 2018, le Gouvernement s’est engagé à dégrever la principale taxe ménage et ainsi à rendre la réforme « transparente » pour les élus. À moyen-long terme, le maintien de cette situation paraît fort incertain compte-tenu des ambitions européennes du Président et de son gouvernement qui vont devoir trouver des moyens de réduire la dépense publique pendant cinq ans. Les pouvoirs décentralisés n’ont sans doute pas fini d’être les variables d’ajustement des performances financières de la France, une réserve potentielle d’économie au cas où le PAP 2022 ne serait pas à la hauteur des espérances, ce qui ne peut être exclu à ce stade. La remise en cause de la décentralisation voulue au début des années 1980 est d’autant plus forte qu’elle est désormais assortie d’une régulation financière fine.

28Porté par l’espoir d’un regain durable de la croissance et d’une remontée de l’inflation, le nouvel agenda financier de la France parviendra peut-être à réduire suffisamment le déficit nominal exprimé en point de PIB mais ne parviendra pas à réduire la dépense publique en termes réels d’ici 2022. Au contraire, plusieurs postes clefs sont structurellement orientés à la hausse. Le Plan Action Publique 2022 est de fait porteur de beaucoup d’attentes qui devront être confrontée s à la réalité politique des deux dernières années de la mandature. Une chose est claire, les collectivités territoriales seront fortement et continûment mises à contribution à travers le nouveau système d’encadrement de leur dépense de fonctionnement, de leur endettement, voire de leur principale fiscalité des ménages. C’est une conséquence remarquable du nouvel ordre budgétaire européen du début des années quatre-vingt-dix, durci au début des années deux mille suite à la crise de la dette souveraine, que de renforcer le contrôle de l’État sur la sphère locale en France après l’élan donné à la décentralisation au début des années quatre-vingt.

Bibliographie

Bibliographie

  • Banque de France - Eurosystème, Projections macroéconomiques pour la France, Juin 2017.
  • Bouvier Michel, Esclassan Marie-Christine, Lasalle J.-P., Finances publiques, L.G.D.J., 2014.
  • Camdessus Michel (sous la direction de), Réaliser l’objectif constitutionnel d’équilibre des comptes publics, Rapport au Premier ministre, La Documentation Française, 2010.
  • Cour des comptes, Les finances publiques locales, Rapport sur la situation financière et la gestion des collectivités territoriales et de leurs établissements publics, Octobre 2017.
  • Cour des comptes, Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, Juin 2016.
  • Degron Robin, Vers un nouvel ordre territorial français en Europe, collection Système, L.G.D.J. – Lextenso, 2014.
  • Degron Robin, Les finances publiques à l’heure européenne, collection Les Carrés, Gualino, 1re édition, 2015.
  • Degron Robin, Les finances publiques à l’heure européenne, collection Les Carrés, Gualino, 3e édition, 2017.
  • Degron Robin, Pluriannualité et Performance : Droit budgétaire européen et national – Fertilisation croisée, Revue Gestion et Finances publiques, n° 3, mai-juin 2017, pp. 11-19.
  • Duplay Renaud, La pluriannualité et la LOLF, Revue Gestion et Finances publiques, n° 6, novembre-décembre 2016, pp. 21-25.
  • Flizot Stéphanie, La règle d’or des finances publiques en Europe : une règle homogène ?, Revue de Gestion et Finances Publiques, n° 1/2 – Janvier-Février 2015, pp. 80-87.
  • Monnier Jean-Marie (sous la direction de), Les finances publiques, Les Notices, La Documentation Française, Juin 2015.
  • Pébereau Michel (sous la direction de), Dépense publique : État d’alerte - Réviser et réduire la dépense publique pour renouer avec la prospérité, Institut de l’Entreprise, février 2017.

Mots-clés éditeurs : finances locales, budget, finances des administrations publiques, loi de programmation des finances publiques (LPFP)

Mise en ligne 14/04/2019

https://doi.org/10.3166/gfp.2017.00139

Notes

  • [1]
    Le « Six Pack » est un ensemble de cinq règlements (n° 1173 à 1177/2011/UE) et d’une directive (directive 2011/85/UE) valant pour l’ensemble des États-membres de l’UE.
  • [2]
    Le « Two Pack » comprend deux règlements (n° 472 et 473/2013/UE) s’appliquant aux États de la zone Euro.
  • [3]
    Rappelons que l’article 6 du règlement 473/2013 du « Two pack » oblige les États-membres à rendre leur programme budgétaire annuel à la Commission qui se prononce alors, souvent de manière assez critique, en particulier à l’endroit de la France. L’opinion rendue le 22 novembre 2017 par la Commission sur le PLF 2018 illustre bien le rôle de censeur budgétaire désormais dévolu à l’Union : « Based on the Draft Budgetary Plan, France would not make sufficient progress towards compliance with the debt reduction benchmark in 2018 …/… Overall, and after considering the need to balance the two objectives of strengthening the ongoing recovery and ensuring fiscal sustainability, the Commission is of the opinion that the Draft Budgetary Plan of France for 2018, which is currently under the corrective arm and could become subject to the preventive arm and the transitional debt rule from 2018, is at risk of non-compliance with the provisions of the Stability and Growth Pact. In particular, the Commission projects a risk of significant deviation from the required adjustment towards the MTO for 2018. Therefore, the Commission invites the authorities to take the necessary measures within the national budgetary process to ensure that the 2018 budget will be compliant with the SGP and to use windfall gains to accelerate the reduction of the government debt-to-GDP ratio. Compliance with the preventive arm requirements is a key relevant factor when assessing compliance with the debt criterion. »
  • [4]
    Le Haut conseil des finances publiques a été mis en place dans le cadre de l’article 4 du TSCG du 2 mars 2012 et des articles 5 à 12 de la LOPGFP du 17 décembre 2012 qui traduit en droit interne les dispositifs esquissés par le Traité budgétaire européen.
  • [5]
    Le SEC 1995 révisé en 2010 est un système homogène de comptabilité nationale au sein des pays de l’Union européenne défini dans la foulée du Traité de Maastricht.
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