Gestalt 2020/1 n° 54

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Article de revue

Témoignage d’un voyage en maladie

Pages 127 à 135

Notes

  • [1]
    Dans cet article, les passages en italiques font référence à des moments et des vécus du 2017, au moment de la maladie de l’auteure.
English version

1

« 2017, Je vais bien. Je peux même dire que je suis heureuse. Mon bébé est en bonne santé et va bien. J’ai pu passer quatre mois avec lui, dans le calme et le soin. J’aime cette nouvelle créature et sa façon d’être au monde. Je me prépare à reprendre le travail, j’en ai envie, c’est le bon moment.
Avant la reprise, je fais mes examens médicaux de routine, que je fais chaque année depuis dix ans. Je suis calme et confiante. Mais, cette fois-ci, les examens ne s’arrêtent pas là. Cette fois-ci, le médecin ne dit pas : “Tout va bien, à l’année prochaine.” Il voit quelque chose qui n’est pas comme d’habitude. Il me rassure mais je sens l’urgence et l’inquiétude dans sa voix. Des examens plus poussés, des analyses, d’autres médecins à consulter… Vingt jours agités pendant lesquels alternent la confiance et la peur.
Le diagnostic arrive. Je suis malade. Une partie de moi est malade et on doit faire vite. Tout s’effondre : le corps devient mou et la tête est envahie par la terreur et l’angoisse la plus profonde, celle intrinsèque à la vie. Pour quatre longues semaines, tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes et chaque seconde, ma tête, mon cœur, mon corps, mon âme touchent, respirent, vivent la peur de mourir et l’angoisse de laisser ce bébé. Rien d’autres compte ou arrive à prendre la place de cette pensée immobile.
Les premiers jours sont pour moi, tout pour moi. Ma vie s’effondre, je ne peux rien faire d’autre que de garder ensemble les morceaux pour, peut-être, reconstruire une forme[1]. »

2Comment être et rester thérapeute dans la maladie, quand le corps se transforme et s’affaiblit, quand l’angoisse semble tout prendre, même la capacité à rester là avec l’ Autre et quand tu ne sais pas si tu pourras être fidèle à ton engagement de continuité dans la relation ?

Pas toute seule, pas à pas

3Le premier mouvement que j’ai eu, à ce moment, a été d’aller chercher de l’appui, pour moi comme personne et pour moi comme thérapeute. Je savais ne pas pouvoir faire un voyage aussi dur et douloureux sans la certitude d’avoir toujours un lieu sûr où me poser, reposer, reprendre les énergies et me nourrir.

4Un, ensuite deux et à la fin trois thérapeutes ont accepté de m’accompagner. Trois hommes qui, avec douceur, patience et magie, ont pris soin de moi, en marchant parfois devant moi pour trouver et éclairer la route et parfois derrière moi pour s’assurer que je ne tombe pas et que je sens toujours une main sur mes épaules pour m’encourager à continuer à marcher.

5Trois thérapeutes, mais aussi ma superviseuse qui m’a pris tout de suite dans les bras et m’a fait sentir, par le corps, sa présence et son engagement à ne pas me lâcher : le corps et sa puissance pour sentir pleinement l’ Autre avec soi.

6Elle a compris tout de suite ce dont j’avais besoin d’entendre : « Il n’y a pas d’urgence pour le moment, tu continues à travailler et on verra. Nous allons faire ensemble, je vais t’aider. » Et ce « faire ensemble » et « pas d’urgence » m’ont permis de passer de l’impossible au possible. Je lui ai fait confiance et j’ai continué à marcher, comme personne, comme mère, comme thérapeute, parfois très doucement mais toujours en mouvement.

7Un jour, elle a aussi osé me dire : « En tout cas, si tu meurs, tu ne vas pas mourir tout de suite, il y a du temps. » Elle a osé nommer ma peur et, pour un moment, rendre réelle et présente la morte qui, comme un nuage de fumée dans l’air, enfin se posait à terre. Je pouvais la regarder, la renifler, mais pas toute seule. Une main sure me gardait proche mais en dehors de la fumée. Une phrase étonnante, osée, dure, mais simplement vraie : il y avait du temps. Oser dire ce qui est là : mon risque de mourir et le temps de vie qui est encore là. Je suis ainsi sortie de l’urgence et du « faire vite » pour « aller vers » lâcher mon corps vivre l’ici et maintenant, lentement et doucement. Cela m’a aidée à me concentrer sur ce qui était là à chaque moment, entre moi et l’ Autre, entre l’organisme et l’environnement; un moment qui change perpétuellement, d’où l’intérêt d’ici rester au plus proche pour goûter chaque nouveauté et micromouvement. Cela a changé ma pratique.

Dévoiler et se dévoiler

8J’étais, je suis, une thérapeute relationnelle. Une chose majeure me touchait cette fois-ci, je ne pouvais pas la garder pour moi : trop présente dans le champ pour ne pas la nommer. Cet événement, ma maladie, était là à chaque moment, au début tout le temps et ensuite dans un coin de ma tête, elle s’inscrivait dans mon corps, dans mon visage, elle marquait la relation et investissait le champ relationnel. Ne pas la nommer aurait créé du flou, du non-dit, du secret, entre le patient et moi. Je ne le souhaitais pas : ce lien, pour moi, méritait l’« oser dire ». Nommer était une manière pour protéger et prendre soin du lien, avec honnêteté et conscience.

9La première étape a été donc de nommer à chacun de mes patients que j’étais malade et que j’entamais un parcours de soins, sans trop de détails et en les rassurant, comme je pouvais. Un exercice difficile surtout au début : quels mots choisir ? Jusqu’à quel dévoilement ? Comment montrer l’émotion sans se faire déborder ? Chaque récit avec les patients me rappelait que la maladie était maintenant dans ma vie, elle s’inscrivait dans mon présent, elle était réelle. Je répète ce récit une fois, deux fois, dix fois, vingt fois… C’est dur, mais cela m’aide aussi à intégrer, à rendre réel, ce que je suis en train de vivre et peut-être à commencer à l’apprivoiser.

10J’ai trouvé la formule pour les rassurer, tout en disant la vérité. J’ai nommé ce que je vivais sans prendre trop de place dans le cadre de leur espace de travail. Les questions plus fréquents étaient : « Vous êtes sure que vous pouvez travailler ? Je ne vais pas trop vous fatiguer? » Ma réponse était toujours la même : « Si je suis là, cela veut dire que je me sens physiquement et psychologiquement bien pour faire mon travail correctement et vous accompagner au mieux. Soyez rassurés sur ça. » Avec cette phrase, je les déchargeais, je crois, d’un poids que je venais de mettre dans notre champ de travail. Cela les rassurait et créait à nouveau un espace de travail vaste et qu’ils pouvaient investir sans crainte.

11Ensuite, pour chaque patient, nous avons regardé ensemble comment gérer mes éventuelles annulations ou des périodes de congé, si nécessaires. Nous avons installé un nouveau cadre pour maintenir, la previsibilité, la sécurité et la continuité du lien et du travail. Cela a été le moment de montrer que, malgré tout, mon engagement était pleinement là. Sentir le plein engagement en face, malgré la fatigue, les rassurait. C’était cela qui comptait.

12Pour certains patients, cela a été suffisant et ils ont repris à investir pleinement leur espace de travail avec des petites questions de temps en temps : « Vous allez bien ? » « Comment votre traitement se déroule ? »

13Pour quelques-uns, la nouvelle a été, en revanche, envahissante : du trop dans leur espace de travail, trop d’inquiétude, trop peur de la séparation éventuelle, leurs angoisses qui amplifiaient la mienne. Nous n’avons pas pu travailler tout ça ensemble et des collègues ont ainsi pris le relais, nous permettant une clôture de la relation moins douloureuse et plus douce. Difficile de les voir partir, difficile pour eux de partir, mais nécessaire et important pour continuer à travailler pleinement. Ils sont restés dans mes pensées.

14Avec ceux qui sont restés, j’ai mis souvent au travail les signes de la maladie présents sur mon corps et cela a été l’occasion d’autres dévoilements précieux et d’une intimité fortement révélatrice.

15« Je me rappelle d’une patiente qui, en notant un changement dans mon physique, a pris soudainement conscience de la gravité de ma maladie car sa mère était passée par là. Nous avons pu travailler dans l’émotion de ce qui émergeait et elle a pu me dire une chose qu’elle n’avait pas osé dire à sa mère car elle s’était protégée par l’évitement : “Tu continues à être belle.” » Cela lui a permis de réparer quelque chose, cela m’a aussi permis de réparer un morceau important pour moi.

16« Avec une autre patiente, l’apparence de signes évidents de ma maladie a été l’occasion de parler clairement de son imperfection physique, jusque-là peu dévoilée. Comment faire avec une beauté abîmée qui est présente et qui ne peut pas être autrement ? C’est injuste, c’est difficile mais c’est l’ici et maintenant avec lequel nous devons vivre. À plusieurs reprises, nous en avons parlé de façon directe. Être à deux, ensemble, dans une “imperfection” évidente, présente et nommée lui a permis d’aller regarder tout cela et voir aussi “comment l’autre, en face, fait avec l’imperfection”. » Nous avons pu regarder et expérimenter ensemble « le faire avec ».

Vivre ensemble la finitude

17L’angoisse de finitude (toujours assez présente dans nos cabinets) s’est révélée et imposée soudainement entre le patient et moi. Tout d’un coup, sans préavis, sans aucune précaution « la couleur et le parfum » de la finitude ont rempli la pièce de mon cabinet et ils l’ont investie pour longtemps : peur de mourir (la mienne), peur de me perdre (celle du client), peur de devoir lâcher l’autre, peur de l’abandon. Elle était là, elle était nommée, nous la touchions d’une façon plus ou moins forte.

18En miroir, le client et moi-même vivions, pour un an, tout cela dans le champ relationnel. Mon corps changeait et il renvoyait les signes de la maladie et du traitement, j’ai dû m’absenter trois semaines car j’ai été hospitalisée. J’ai annulé de temps en temps des rendez-vous, car j’étais trop fatiguée. À chaque fois, j’expérimentais et je faisais expérimenter à mon patient un lien moins prévisible et qui parfois se colorait de la « clôture possible », avec l’angoisse qui va avec.

19« À la fin du mois de mai, le traitement s’était intensifié et mon corps s’affaiblissait de plus en plus. Une hospitalisation urgente était nécessaire. J’informe dans les temps et avec soin chaque client, sauf une. Je l’oublie, je ne sais pas comment ni pourquoi. J’oublie la seule cliente qui a vécu dans un foyer d’accueil parce que ses parents ne pouvaient pas s’occuper d’elle car ils étaient en détresse. J’oublie celle que je n’aurais pas dû oublier. Présente au cabinet au jour et à l’heure prévue, elle m’appelle en colère quand je suis à l’hôpital et me laisse un message clairement énervé. Elle comprend ensuite la situation et elle se calme, mais son corps a vécu quelque chose d’extrêmement difficile. Nous en reparlons en séance trois semaines après : “Je l’avais laissé tomber”, “Je l’avais oubliée”, “Encore une fois l’autre était trop concentré sur soi-même et sa souffrance pour continuer à la regarder et à penser à elle”. Elle ose exprimer tout cela. Nous avons regardé et déployé cela ensemble. Elle a pu exprimer dans le cabinet, en sécurité, la douleur ressentie, la peur de me perdre, la peur d’être une fois de plus abandonnée. Nous étions au cœur du lien. Elle a pu me faire des requêtes, j’ai pu les accueillir et nous avons pu ensemble penser comment s’y prendre pour une éventuelle prochaine fois. Durant cinq mois, elle m’écrivait toutes les semaines un message pour vérifier le rendez-vous et, durant cinq mois, j’ai répondu présente à chaque message. » Nous avons fait ensemble du nouveau et évité la répétition. Aujourd’hui, quand nous évoquons, de temps en temps, cet événement, elle peut le faire avec un sourire de satisfaction.

Un travail à petit pas, ici et maintenant

20Ma vie a changé complètement durant le traitement : des rendez-vous de soin, une nouvelle façon de se nourrir, des nouvelles pratiques, plus de temps, plus de repos, plus de lenteur. J’ai expérimenté beaucoup le calme et le repos que j’ai toujours peu connus : un calme qui n’était pas, cette fois-ci, forcement « mortifère ».

21La notion du temps a changé. Le temps me semblait plus long, plus dilaté. Je ne pouvais pas me permettre de regarder le long terme car, sinon, l’angoisse me visitait. Chaque jour était différent et peu prévisible. Mon corps chaque matin se présentait différemment, j’apprenais à reconnaître chaque petite modification, chaque petit mouvement. Pour la psyché s’était pareil : les émotions partaient et revenaient, sans cesse et sans que je puisse contrôler ou tout simplement apprivoiser.

22J’ai appris à reconnaître et à percevoir des micromouvements et à m’adapter tout doucement en intégrant le nouveau, le plus harmonieusement possible. Une grande et continue expérimentation du « tout petit », « du changement », une pratique perpétuelle de l’« ici et maintenant », en conscience.

23Cela a changé, ou affiné, ma façon d’entrer en contact avec l’ Autre et ma façon de travailler avec mes patients. J’ai développé une capacité à regarder ce qui est proche, ce qui est là, au moment précis de l’être ensemble. Je regardais beaucoup plus les petits détails, cela me fatiguait moins et cela me semblait évident. Je regardais plus les micromouvements de l’ Autre et de la relation. Les « formes » qui émergeaient étaient plus petites. J’avais l’impression de construire ensemble avec mes patients un petit chemin clair et solide à chaque séance. Cela m’a surpris et les a surpris.

24

« Ce changement de perspective a été flagrant et révélateur avec une patiente : exigeante, rapide, engagée, une femme puissante qui cherchait l’ Amour. Un jour, pendant un travail avec des photos, je lui ai dit :En ce moment, je regarde plus le détail. Essayez de regarder petit, simple, regardez tout proche et vous trouverez, peut-être, une beauté.Parmi les photos proposées, qu’elle trouvait trop grises et trop moches, elle avait trouvé, enfin, une beauté cachée. Le travail a été très émouvant. Je ne sais pas si elle projetait sur moi des choses, mais cette phrase, arrivée au bon moment pour elle, a ouvert beaucoup. Une nouvelle forme pouvait émerger.
Un an après, elle se mariait avec un homme extraordinaire qui était dans sa vie depuis plusieurs années, il était déjà là, tout proche, et il la regardait avec amour depuis longtemps. Une vraie beauté toute proche, difficile à voir jusqu’à là. Quelques mois après, elle attendait un bébé. »

25Je ne sais pas si cette phrase a été aussi magique, mais pour elle ce moment a été expérience pour ralentir et arrêter le regard sur la beauté du paysage qui est tout proche.

Ce que je n’ai pas pu et ce que j’ai pu donner

26Surtout au début, durant les premiers mois, je me posais sans cesse la question : « Est-ce que je suis encore une bonne professionnelle ? Je ne suis plus aussi sécurisante qu’auparavant, je n’ai pas la même énergie, je suis plus centrée sur moi, je suis envahie souvent par l’angoisse. Est-ce que c’est suffisant ce que je peux donner aux patients, aujourd’hui ? » Aujourd’hui, je pense pouvoir dire « oui », peut-être à voix basse, mais « oui ». Et je garde ça, précieusement, avec moi.

27Soudainement, j’étais une thérapeute qui n’était pas la même que quelques mois auparavant : difficile de se reconnaître. J’ai dû apprivoiser cela et le patient aussi. C’était difficile. Nous avons dû travailler ensemble pour nous familiariser avec cette nouvelle situation.

28Le patient avait en face de lui une thérapeute de facto plus fragile, plus vulnérable, moins équilibrée, peut-être une thérapeute moins puissante. La peur et la perte s’invitaient au cabinet régulièrement, les questions existentielles coloraient quotidiennement mon cabinet. C’était plus lourd, moins coloré.

29Mais, aujourd’hui, j’ose dire : « Quelle grande opportunité » pour nous deux ! Nous avons eu l’occasion d’aller ensemble explorer l’angoisse la plus profonde de l’existence humaine, nous avons vécu et apprivoisé ensemble la peur, nous avons déployé la sensation de perte et adouci ensemble ce vécu, le plus possible. Nous sommes restés là pour quelques mois, à vivre et à explorer, main dans la main, des paysages difficiles mais profondément existentiels. Le patient a vu sa thérapeute faire un voyage périlleux et douloureux juste en face de lui, l’a vue dans la douleur et la peur. Il a vu sa thérapeute se centrer sur ses besoins sans perdre le contact avec l’ Autre, il l’a vue s’appuyer et faire ensemble, rester engagée et en lien, malgré la détresse. Cela a été une expérience précieuse pour regarder et déployer ensemble la vulnérabilité et pouvoir l’aimer avec tendresse.

30Souvent, dans ma posture de thérapeute, j’ai eu tendance à voir ce qui ne va pas, ce qui manque, ce qui est à changer, parfois chez l’ Autre, mais surtout chez moi. Ceci est un mouvement surement important pour la croissance, mais cela nous fait souvent oublier l’opportunité présente à saisir, même si elle est difficile ; nous oublions de regarder ce que nous pouvons ajouter et transformer, plutôt que d’enlever. Nous oublions ce qui est là, la matière brute, parfois défaillante, mais que nous pouvons mettre au travail pour la transformer en beauté.

31J’ose dire que je regarde aujourd’hui le voyage dans la maladie, ma maladie, comme cette beauté qui s’est révélée en la mettant pleinement au travail. Elle a été dure à vivre et à regarder, mais elle a questionné, ouvert, transformé. Mes patients ont été témoins de ce adjustement créateur.

32Et si cela a permis à mes patients de « se vivre » et de vivre leur voyage de vie douloureux aussi comme une forme d’art, j’en suis profondément touchée et reconnaissante.

Ce qui est là, aujourd’hui

33Aujourd’hui, je vais bien, la partie du voyage la plus dure a été faite, même si le voyage continue, mais il est plus doux. Je suis une personne qui a changé profondément en très peu de temps et qui a dû intégrer cela tout en continuant à marcher. Je suis une thérapeute qui n’est plus malade, mais qui s’occupe encore beaucoup de ses blessures. J’aime ce travail, ce que je vis chaque jour avec mes patients et je suis touchée de ce que nous avons fait ensemble depuis ce jour de 2017. J’ai fait avec eux et ils ont fait avec moi. Ce voyage est le fruit d’une cocréation intime et intense, parfois silencieuse. Nous avons dû traverser ensemble une mer en tempête quand on ne s’y attendait pas, mais nous avons pu le faire ensemble et, tout doucement, arriver de l’autre côté, en sécurité.

34Cette expérience est profondément inscrite dans mon corps, aujourd’hui. Chaque cellule a vécu et est en train d’assimiler tout cela. Peut-être que cette expérience de vie très forte s’est aussi inscrite dans l’histoire et le corps de mes patients. Si c’est le cas, nous avons fait ensemble une expérimentation gestaltiste profonde qui a amené du nouveau pour chacun de nous. Si c’est le cas, je suis très fière de nous.


Mots-clés éditeurs : dévoilement, séparation, mort, pathologie, deuil, clôture, maladie

Mise en ligne 30/07/2020

https://doi.org/10.3917/gest.054.0127

Notes

  • [1]
    Dans cet article, les passages en italiques font référence à des moments et des vécus du 2017, au moment de la maladie de l’auteure.
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