1Si à la tombée du jour, quand vient la nuit, nous avons toutes les raisons d’être pessimistes, tant les assauts quotidiens nous atteignent et nous désespèrent, dès l’aube, il nous faut puiser dans les lueurs de l’aurore un optimisme invincible. Cet enseignement me vient d’Haïti, le tout petit pays de toutes les misères, constamment meurtri et harassé, où je suis née. En Haïti, vivre c’est résister et par tous les moyens. C’est ce ressort face au pire, cet esprit de résistance comme force pour déjouer le sort, cette espérance indestructible pour un avenir meilleur qui m’anime, chaque jour, à la tête de la Francophonie.
2C’est aussi cet esprit de résistance qui anime la Francophonie. Ce qui nous définit d’abord dans la Francophonie, c’est bien sûr la langue française qui reste, nous l’affirmons fièrement et sans complexes, cette grande langue de communication internationale, langue de création et d’innovation, langue de l’économie, des sciences et de la société de l’information, langue juridique, d’enseignement, de partage des connaissances et de recherche.
L’unité dans la diversité, une force pour la Francophonie
3Ce qui nous définit dans la Francophonie, c’est une formidable diversité des langues et des cultures. Dans le vaste espace francophone que constituent nos 80 États et gouvernements, présents sur les cinq continents, nous nous réjouissons que la langue française s’épanouisse dans un foisonnement d’autres langues – plus du quart des 6 000 langues encore parlées dans le monde le sont dans les pays de la Francophonie – et qu’elle soit, aussi, bien imbriquée dans une formidable mosaïque de cultures que nous nous attachons à valoriser, à faire se rencontrer, se mieux connaître, se féconder mutuellement, avec la conscience que préserver la diversité culturelle en 2016, c’est œuvrer en faveur de la paix, en faveur d’un projet de société à l’échelle du monde ; c’est résister à une déferlante d’uniformisation et de standardisation, mais aussi à l’instrumentalisation dont la culture est l’objet.
4Nous voyons en effet monter en puissance le refus de la diversité des expressions culturelles, jusqu’à l’intérieur même des nations, où il devient parfois source d’affrontements politiques ou armés. Le patrimoine culturel mondial lui-même est devenu la cible directe du terrorisme, du fanatisme, de la barbarie, de tous ceux qui refusent la différence. La profanation, le saccage des Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan, du sanctuaire d’Al Askari en Irak, des mausolées de Tombouctou, des manuscrits de la bibliothèque Ahmed Baba, et de tant d’autres sites millénaires, ne sont en rien un effet collatéral. Ce sont des attaques volontaires, ciblées, haineuses contre tout ce qui illustre précisément la diversité des cultures. C’est l’affirmation horrifiante du refus totalitaire de la différence, et plus grave encore, du refus totalitaire de l’Autre dans sa différence.
5Et dans les instances internationales, ce droit à la différence est devenu, pour certains, prétexte à remettre en cause, au nom de particularismes confessionnels ou culturels, l’universalité de ces valeurs et principes qui honorent la famille humaine depuis 1948, date de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
6La Francophonie est entrée en résistance contre ce relativisme culturel, parce que ce qui nous définit, par-delà la diversité de nos cultures, de nos traits de civilisation, de nos religions, c’est aussi le partage de valeurs universelles. De même, la Francophonie s’inscrira toujours en faux contre la théorie du choc des cultures ou des civilisations, parce que notre capacité, dans l’espace francophone, à vivre, à agir, à penser ensemble, unis dans nos différences, démontre bien que nous sommes en présence de deux projets politiques : l’un fondé sur la destruction, la régression, l’obscurantisme, la haine, et la négation ; l’autre sur le progrès, l’esprit des Lumières, de toutes nos Lumières, l’esprit de fraternité. Et ce dernier projet est partagé par des milliards de femmes et d’hommes qui pensent que, par-delà leurs différences, tous les êtres humains peuvent se rejoindre dans une essence commune, des valeurs communes, des aspirations communes.
La Francophonie à l’international, un groupe de pression solidaire
7L’Organisation internationale de la Francophonie en a tiré toutes les conséquences. Dans les instances internationales tout d’abord, en jouant un rôle déterminant dans l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre de la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, étape décisive qui a permis d’inscrire la diversité en principe du droit international. Au sein de son propre espace, ensuite, en appuyant la production audiovisuelle, la promotion des littératures, le développement de la lecture publique, le soutien à la circulation des artistes, l’accompagnement de ses pays membres dans la production et la diffusion de leurs expressions culturelles et dans le développement des industries culturelles à l’heure du numérique.
8Pour nous, de la Francophonie, la culture ne se réduit pas à ses œuvres et à ses productions. Elle est aussi l’expression de choix politiques, économiques et sociaux. Elle incarne une certaine conception de l’humain et de son environnement, une certaine manière de voir le monde, de dire le monde, d’être au monde dans son rapport avec les autres cultures. Et nous avons un impérieux besoin de cette diversité d’approches et de points vue, au moment où la mondialisation des menaces et des défis requiert la mondialisation des solutions et l’engagement de tous.
9Décider du destin de milliards d’êtres humains ne peut plus être l’apanage d’une oligarchie qui cumule puissance culturelle, linguistique, économique, technologique et militaire. Au nom de l’égale dignité de toutes les cultures, la Francophonie revendique donc la réalisation effective du principe « Un État, une voix » partout où s’élaborent les normes nouvelles, partout où se prennent les décisions qui engagent le devenir de la planète. C’est la démocratie internationale, la légitimité des organisations internationales et la qualité du multilatéralisme qui sont en jeu.
10C’est cette conviction qui nous conduit à résister, à nous mobiliser, en véritable groupe de pression solidaire dans toutes les enceintes multilatérales, toutes les grandes conférences où se décide le sort du monde, où s’infléchit dans un sens ou dans l’autre le cours de la mondialisation, comme nous l’avons fait au long de l’année 2015, année de toutes les promesses et de tous les engagements de la communauté internationale : en mars à New York lors de la 59e session de la Commission de la condition de la femme ; en mai à Incheon lors du Forum mondial sur l’éducation ; en juillet à Addis-Abeba lors de la 3e Conférence internationale sur le financement du développement ; en septembre à New York lors du Sommet sur le développement durable ; en décembre à Paris lors de la Conférence sur le climat, mais aussi au sein de l’OMC ou des Institutions de Bretton Woods.
11C’est cette conviction qui nous conduit à fournir à nos pays membres les plus vulnérables, tous les outils nécessaires pour une participation pleine et effective dans toutes les grandes négociations et rendez-vous internationaux.
12C’est cette conviction qui nous conduit enfin à résister et à nous mobiliser pour que le droit fondamental de s’exprimer, de s’informer, de travailler, de négocier dans la langue de son choix, dans la langue que l’on maîtrise le mieux, soit respecté dans les organisations internationales. Il ne viendrait à l’idée de personne de nier que démocratie nationale et parti unique sont incompatibles. Alors comment prétendre que la démocratie internationale peut s’instaurer sur la base de l’usage d’une langue unique ? Le tout en anglais nous conduit immanquablement à un déficit de nuances, de perspectives, de concepts et de contenus.
La Francophonie, un laboratoire de l’état de la planète
13Ce qui nous définit dans la Francophonie, c’est aussi notre statut de véritable laboratoire de l’état de la planète, avec ses inégalités, ses disparités, ses défis, ses menaces, mais aussi avec ses forces, ses accomplissements, ses modèles de développement, ses capacités de faire, de produire, d’innover et d’inventer, avec ses femmes, ses hommes et ses jeunes de très grande volonté, de talent et de courage.
14La Francophonie de 2016 compte au rang de ses membres des pays parmi les plus riches et les plus industrialisés de la planète, des pays sur la voie de l’émergence, et des pays parmi les moins avancés. La plupart des pays de la Francophonie vivent en paix ; d’autres malheureusement sont encore en proie à des crises et des conflits meurtriers. La plupart des pays de la Francophonie connaissent des régimes politiques stables, fondés sur le respect de la démocratie, de l’État de droit, des droits de la personne ; d’autres, bien qu’engagés dans la réalisation de ces idéaux, connaissent encore des ruptures de la démocratie et de l’ordre constitutionnel, des violations quotidiennes des droits et des libertés. La plupart des pays de la Francophonie offrent des systèmes d’éducation performants à leurs citoyennes et leurs citoyens ; d’autres, malheureusement, malgré des efforts, ne parviennent pas encore à assurer à tous les enfants, filles et garçons, un accès à une éducation de qualité.
15C’est dans cet ensemble des plus contrastés que la Francophonie inscrit ses actions de coopération au service de l’éducation, de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, au service du développement durable, au service de la diversité culturelle et linguistique, au service de la démocratie, de l’État de droit, des droits de la personne et de la paix, avec pour levier la langue française, pour mot d’ordre la solidarité, et pour idéal, l’humanisme.
16La Francophonie est donc au cœur de toutes les urgences du monde. Et elle est par là-même un acteur incontournable des relations internationales, un partenaire reconnu et recherché, par exemple pour l’Organisation des Nations unies et ses différentes agences, mais aussi pour l’Union africaine, l’Union européenne et tant d’autres organisations ou institutions.
17Elle est fondée à prendre le pouls de la planète, à poser des diagnostics, à témoigner d’expérience, à proposer des solutions, mais aussi à se constituer en lanceur d’alerte.
18Et de fait, la Francophonie est en perpétuelle résistance. Nous ne nous résoudrons jamais à dire, avec détachement et indifférence : ainsi va le monde. Nous ne nous accommoderons jamais, malgré les progrès accomplis dans certains pays, de la situation de ces dizaines de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, atteints dans leur dignité, dans leur humanité parce que privés de leurs droits les plus fondamentaux, au XXIe siècle encore.
19La Francophonie est en perpétuelle résistance parce que, malheureusement, ce qu’il est convenu d’appeler la communauté internationale est parasitée et paralysée par l’égoïsme des États, la primauté persistante de l’intérêt particulier sur l’intérêt général. Une fois assis à la table des négociations, les pays de la planète se satisfont trop souvent et trop facilement de repousser de conférence en conférence, de décennie en décennie, la réalisation des objectifs qu’ils se fixent pour remédier à ces situations révoltantes, intolérables et sources de déstabilisation au plan national, régional et désormais planétaire. Car, nous le savons, il n’y a plus de défi local, de tragédie locale, de menace locale. Les instabilités, les crises, leurs effets ne connaissent plus de frontières. Et pourtant, la réalisation, en 2015, des objectifs du Millénaire pour le développement, qui avaient été adoptés unanimement et solennellement en 2000, est restée bien en-deçà des attentes et des besoins. Les Objectifs de développement durable qui leur ont succédé repoussent désormais à l’horizon 2030 la concrétisation de nos ambitions pour l’humanité souffrante.
L’urgence de l’action
20Pourrons-nous attendre quinze ans ? Non. Il y a urgence, le temps presse. La temporalité des mutations, des turbulences que nous vivons n’est plus la temporalité des négociations et de l’action à laquelle nous continuons de nous référer, et nous somme de répondre à l’accélération des changements par une accélération de la réaction, tout en acceptant de travailler sur le long terme.
21Nous n’avons plus le temps de perdre notre temps.
22Il suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir les yeux sur l’état de la planète que nous laisserons aux générations futures, d’ouvrir les yeux sur le drame des migrants, sur ces centaines de milliers d’hommes et de femmes, majoritairement des jeunes, qui sont prêts à risquer leur vie pour fuir une misère persistante, les effets du dérèglement climatique, des conflits meurtriers, voire le chaos total. Ils ont été plusieurs centaines de milliers à avoir franchi la Méditerranée en 2015. Plusieurs milliers d’entre eux y ont perdu la vie ! Nombre de ces désespérés sont des ressortissants de pays de la Francophonie, parmi les plus vulnérables. Et c’est aux portes d’autres pays de la Francophonie qu’ils frappent dans l’espoir d’être accueillis. Aujourd’hui on parle de centaines de milliers de personnes, mais demain ils seront des millions qui partiront si on ne leur redonne pas au plus vite l’espoir d’une vie digne. N’oublions pas non plus que 80 % des réfugiés se trouvent actuellement dans des pays du Sud.
23Nous n’avons plus le temps de perdre notre temps.
24Il suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir les yeux sur la détresse, le désenchantement, la colère de ces centaines de milliers de jeunes qui sont, dans tous nos pays, sans emploi, tenaillés par l’impression d’un avenir bouché, qui sont prêts à épouser une cause qui n’est pas la leur, une idéologie de mort et de destruction portée par ceux qui leur promettent de retrouver ce sentiment d’identité et d’appartenance que nos sociétés ne sont plus en mesure de leur offrir.
25Il y a urgence. Il faut agir sur les causes, en usant stratégiquement et à long terme de ces forces de construction massive que sont l’éducation, la formation, la culture, les initiatives citoyennes, les actions concrètes en faveur du développement économique et de l’emploi, en faveur de la démocratie et de l’État de droit. Les actions militaires seules pour lutter contre le terrorisme et la radicalisation ne suffiront pas, elles ne sont qu’une réponse à court terme. De même, le « tout sécuritaire », les murs et les barbelés, les politiques de quotas ne constituent en rien une politique migratoire lucide, responsable et constructive.
Changer de paradigme en matière de coopération et de financement
26Il y a urgence. Nous n’avons plus le temps de nous perdre dans les méandres de l’assistanat, d’actions de coopération trop éparses et redondantes, souvent déconnectées des réalités de terrain et des vrais besoins. Que de déperdition d’énergie et de moyens ! Nous savons pourtant, depuis la Déclaration de Paris de 2005 sur l’efficacité de l’aide, ce qu’il faudrait faire pour gagner en impact et en résultats.
27Il y a urgence. Nous n’avons plus le temps de nous perdre en rivalités entre coopérations bilatérales et multilatérales. L’heure est à des modes de coopération multipartenariale et au travail en réseau. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons tirer bénéfice de tous les savoir-faire, de toutes les expériences, de toutes les expertises et de toutes les bonnes pratiques, en mettant à contribution toutes les forces vives, dans la richesse de leur diversité et de leurs compétences : organisations internationales, organisations régionales, acteurs publics, acteurs privés, entrepreneurs, acteurs de la société civile.
Pour une Francophonie des solutions
28Une Francophonie qui capitalise, jour après jour, sur ses réseaux de parlementaires réunis au sein de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, d’universitaires réunis au sein de l’Agence universitaire de la Francophonie, de maires de grandes villes réunis au sein de l’Association internationale des maires francophones, mais aussi sur ses réseaux d’organisations non gouvernementales et de la société civile, sur ses réseaux de femmes et de jeunes, sur ses réseaux institutionnels et professionnels : institutions supérieures de contrôle, cours constitutionnelles, hautes juridictions de cassation, commissions nationales des droits de l’homme, conseils économiques et sociaux, autorités de protection des données personnelles, procureurs et poursuivants, régulateurs des médias, avocats, notaires, formation policière, compétences électorales, diffusion du droit. Nous disposons là d’un vivier unique en son genre de compétences à confronter, à partager, à mutualiser sur les cinq continents. Ce sont aussi autant d’opportunités d’inventer et d’innover, de déployer ensemble des solutions originales, d’élaborer de nouveaux concepts, en toute liberté, bien loin de la pensée unique ou dominante.
29Il y a urgence. Nous n’avons plus le temps d’adapter nos défis aux financements disponibles. Il faut franchir le cap des financements innovants, briser les résistances et les tabous et admettre que l’on ne peut continuer à diminuer les budgets de l’aide publique au développement, les budgets de la solidarité internationale et, dans le même temps, s’opposer à la mise en place de nouvelles sources de financement.
30La Francophonie de 2016 ne s’interdit rien. Elle va de l’avant sans complexes, toujours plus audacieuse dans ses partenariats, toujours plus stratégique dans ses interventions, ciblant prioritairement les femmes et les jeunes, acteurs incontournables d’un développement humain et économique durable et par là-même vecteurs de stabilité et de paix, pour nos sociétés, pour nos pays et pour le monde.
31C’est comme cela qu’il faut lier la stratégie pour la jeunesse et la stratégie économique pour la Francophonie, adoptées par les chefs d’État et de gouvernement lors du dernier Sommet de la Francophonie à Dakar, en novembre 2014.
32Cette stratégie économique, j’y crois profondément et j’ai souhaité dès mon arrivée à la tête de l’Organisation que nous puissions très vite la décliner concrètement, pour commencer en Afrique subsaharienne et dans l’océan Indien, à travers la mise en place d’incubateurs de TPE et de PME dans des filières créatrices d’emplois, des activités de formation adaptées, le renforcement de l’environnement des affaires, la mise en réseau de toutes les énergies créatives et innovantes dans l’espace francophone. Avec ce programme, nous faisons le pari de redonner de vraies raisons d’espérer aux jeunes et aux femmes, de soutenir leurs initiatives, de leur permettre de travailler et de vivre dignement, de créer des passerelles et d’accéder à des marchés nouveaux. Nous entendons aussi contribuer, au côté des gouvernements, au renforcement et à la sécurisation de l’environnement entrepreneurial en matière, par exemple, de simplification des procédures administratives, de renforcement des cadres juridiques, de normalisation et de certification, de production sur des standards de qualité pour rejoindre des marchés. Plus globalement, nous avons l’ambition de travailler à la construction d’un solide espace économique, dynamique et gagnant pour toute la Francophonie, pour tous les entrepreneurs, pour tous nos pays.
33Les possibilités sont immenses, car la Francophonie, c’est à la fois 33 pays africains, 17 pays membres de l’Union européenne, un portail asiatique avec le Vietnam, le Laos et le Cambodge. C’est aussi l’océan Indien, des pays des Amériques, y compris d’Amérique latine. Les synergies à créer, les échanges et les accords économiques à sceller sont innombrables. C’est tout cela que nous avons l’intention d’activer, de renforcer, dans une véritable dynamique partenariale, bien loin des logiques d’assistanat d’antan.
Conclusion
34Volonté, ambition, audace, tels pourraient donc être les maîtres mots pour qualifier la Francophonie en ce début de XXIe siècle, car je demeure convaincue qu’un avenir meilleur est entre nos mains et qu’il n’y a dans notre destinée aucune fatalité. Seulement de la volonté, de l’audace, de la résistance et de la persévérance. Savoir que nous sommes vaincus dès lors que nous renonçons, que nous mésestimons nos forces et que nous ne faisons rien. Savoir que rien n’est impossible. Que nous devons tout mobiliser, tout ce qui nous définit, tout ce qui nous rassemble, dans ces combats qu’il nous faut mener avec courage, pour la défense de cet idéal d’un humanisme intégral auquel nous croyons.