Notes
-
[1]
J. P. Delong, O. Burger et M. J. Hamilton, Current demographics’ suggest future energy supplies will be inadequate to slow human population growth, University of Utah, États-Unis, 2010.
-
[2]
Gtep : tonne équivalent brut pétrole.
- [3]
- [4]
-
[5]
Rapport Ramsès 2014, IFRI, Paris, 2013 ; Rapport matières premières- Cyclope, Economica, Paris, 2014.
-
[6]
A. du Castel, Les nouveaux perturbateurs de l’ordre international, CHEAM, Paris, 1987.
-
[7]
P. Duez, « La place de l’économie des territoires dans la construction d’une théorie générale intégrant l’espace », Revue d’économie régionale et urbaine, volume 4, 2011.
-
[8]
J. Blanc, rapport d’information Sécurité stratégique en France, Sénat, n°349, 10 mars 2011.
-
[9]
G. Achard, La com’ au pouvoir- Le nouveau langage des politiques et des médias enfin décrypté !, ed. fyp, Paris, 2011.
-
[10]
C. Birraux, C. Kert, « Les enjeux des métaux stratégiques : le cas des terres rares », Rapport du Sénat, n°782, 23 août 2011. Voir www.senat.fr/rap/r10-782/r10-782.html
-
[11]
Ibid.
-
[12]
Lanthane, prométhium, thulium, cérium, samarium, dysprosium, ytterbium, praséodyme, europium, holmium, lutécium, néodyme, gadolinium, erbium.
-
[13]
Matériaux du groupe platine : platine, palladium, iridium, rhodium, ruthénium, osmium.
-
[14]
Antimoine, fluorite, gallium, germanium, graphite, indium, magnesium, terres rares, tungsten.
-
[15]
Cobalt, tantale.
-
[16]
Niobium, tantale.
-
[17]
The 2010 Environmental performance index, EPI, CIESIN, Columbia University, Etats-Unis, 8 mai 2012.
-
[18]
C. Birraux, C. Kert, Les enjeux des métaux stratégiques : le cas des terres rares, OPECST, 8 mars 2011.
-
[19]
M. Humphries, Rare Earth Elements : The Global Supply Chain, Congressional Research service, 30 septembre 2010.
-
[20]
B. Stephen, C. et J. B. Hedrick, Rare Earth Element, Rare Element resources Ltd, 2011.
-
[21]
Nature Geoscience, 3 juillet 2011.
-
[22]
« Le secteur de l’énergie », Les Cahiers du FSI, n°1, mai 2012.
-
[23]
Ex. : Daher pour le nucléaire, Gorgé pour les ETI, création du fonds nucléaire, etc.
-
[24]
Ex. : Technip, CGG Veritas, Vallourec, etc.
-
[25]
Ex. : Soitec pour le solaire photovoltaïque à concentration, Soprol pour la production de biodiesel, les marchés de l’éolien onshore et offshore, etc.
-
[26]
Selon le rapport publié par J. M. Barosso et M. Monti, Une nouvelle stratégie pour le marché unique au service de l’économie de la société européenne (UE, 3 mai 2010), un investissement de mille milliards d’euros est nécessaire afin de développer l’interconnectivité européenne.
-
[27]
C. Stoffaës, « La sécurité gazière de l’Europe – De la dépendance à l’indépendance », Centre d’analyse stratégique, Rapports et documents n°26, La Documentation française,
Paris, 2010. -
[28]
B. Badie, Nouveaux mondes- Carnets d’après Guerre froide, CNRS éditions, Paris, 2012 et
F. Encel, Perspectives énergétiques, Ellipses, Paris, 2013. -
[29]
J.-J. Mosconi, « Les défis de la sécurité énergétique », Energies n°12, Total, 2007.
-
[30]
Dossiers européens, mai-juin 2012.
-
[31]
L. Macek, L’élargissement met-il en péril le projet européen ?, La Documentation française, Paris, 2011.
-
[32]
C. Stoffaës, « La sécurité gazière de l’Europe. De la dépendance à l’indépendance », Centre d’analyse stratégique, Rapports et documents n°26, La Documentation française, Paris, 2010.
-
[33]
C. Martin, « Les mesures prévues pour améliorer la sécurisation des opérations pétrolières et gazières en mer », Le Journal de la marine marchande, 8 mars 2013.
-
[34]
C. Ashton et G. Oettinger, « Comment libérer l’Europe de la malédiction de l’énergie », Le Figaro, 8 mars 2012.
-
[35]
Par exemple au Nigéria.
-
[36]
Préservation de l’outil immatériel, actifs immatériels, données, réputation, savoir-faire.
-
[37]
C. Revel, Développer une influence normative stratégique internationale pour la France, Janvier 2013.
-
[38]
C. Revel, entretiens avec J.-F. Fiorina, « La Géopolitique du smart power », Note CLES – Les entretiens du directeur, juillet 2012 – http://notes-geopolitiques.com/.
-
[39]
Dans le secteur privé, la guerre économique signifie la concurrence exacerbée entre entreprises par des pratiques agressives (espionnage industriel, dumping, etc.).
-
[40]
La propriété intellectuelle est composée de la propriété industrielle (création technique, ornements et signes distinctifs) et de la propriété littéraire et artistique (droit d’auteur, droits voisins pour les artistes-interprètes). www.inpi.fr.
-
[41]
G. Humphrey, J. De Werra, J.-F. Maraia, R. Schlosser, I. Cherpillod et C. Joye, Entreprise et propriété intellectuelle, LexisNexis, Paris, 2010 et www.inpi.fr.
-
[42]
E. Hiller et B. Mamene, « De la méthode pour une économie intelligente », Les cahiers de la compétitivité- Intelligence économique, Le Monde, 13 juin 2007.
-
[43]
R. D. Collin, « Vers une société en réseaux de la connaissance », Les cahiers de la compétitivité- Intelligence économique, Le Monde, 13 juin 2007.
-
[44]
C. Audétat et C. Voirol, Le processus d’adaptation chez les êtres humains, Psynergie : Neuchâtel, Suisse, 1998.
-
[45]
J. Montfort, Préface de l’ouvrage de V. du Castel, La sécurité des approvisionnements énergétiques. Enjeux et défis pour l’Union européenne, L’Harmattan, Paris, 2014.
-
[46]
www.transition-energetique.gouv.fr
-
[47]
Taux d’indépendance énergétique : pourcentage entre la production nationale d’énergie primaire et la disponibilité totale en énergie primaire sur le territoire. Cf B. Mérenne Schumaker, Géographie de l’énergie, Belin, Paris, 2011.
-
[48]
H. Martre, Mondialisme et patriotisme, www.lesechos.fr, 4 juin 2008.
-
[49]
E. Le Boucher, « Climat ou pouvoir d’achat », Les Echos, 26 février 2011.
1Les questions liées à la transition énergétique constituent l’une des préoccupations majeures des États. Nombreux sont ceux qui ont été ou sont confrontés à des choix énergétiques, souvent induits par des événements extérieurs, tels que le poids des opinions publiques, ou la proximité d’échéances électorales importantes. La catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 a ainsi provoqué une forte inquiétude dans l’opinion en Allemagne, qui possédait à l’époque un important parc nucléaire. Face à cette opinion hostile et certainement en vue également des échéances électorales imminentes, la Chancelière Merkel avait annoncé sa sortie du nucléaire d’ici à 2022.
2Les décisions liées aux questions énergétiques ont ainsi des impacts électoraux, mais également économiques et financiers, ne serait-ce que par le budget que représentent le développement et la mise en place d’énergies renouvelables. D’une façon générale, choix énergétiques et choix politiques sont intimement liés. Le secteur énergétique, plus encore que d’autres, est au confluent d’enjeux géopolitiques, géoéconomiques, géostratégiques, industriels, technologiques, réglementaires et sociétaux.
3Dans le même temps, il existe une forte interconnexion entre les problématiques énergétiques et la croissance démographique mondiale. Il en découle alors une dynamique nouvelle relative à la production, au transport et à la distribution de l’énergie, en adéquation avec l’évolution de la population.
4Selon de nombreuses études prospectivistes [1], la transition démographique est irréversible : en 2050, la population mondiale s’élèvera à neuf milliards d’habitants (dont deux milliards n’auront pas accès à des services énergétiques durables et fiables et dont 1,6 milliards se trouveront dans les pays en développement). L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une demande énergétique en augmentation forte : 22 et 27 Gtep [2] en 2050 contre 10 Gtep en 2000. Les niveaux de production énergétique doivent donc en tenir compte. Il est nécessaire à la fois de maîtriser la consommation énergétique [3] et d’anticiper les besoins des pays émergents notamment en Asie (en particulier la Chine et l’Inde). En 2030, ils représenteront un tiers de la consommation énergétique mondiale, tout en maintenant une forte croissance économique et démographique [4]. De plus, la consommation d’énergie n’a cessé de s’accroître et ce beaucoup plus vite que la population mondiale.
5Face à cette multi-dimensionnalité, quelles sont les voies permettant de mieux appréhender les spécificités du secteur de l’énergie, en termes géoéconomique, géopolitique et géostratégique ? Dans un marché de l’énergie en profonde mutation, quelles sont les nouvelles perspectives stratégiques à adopter pour les États ?
D’une géopolitique à une nouvelle donne géostratégique ?
6La géopolitique actuelle est en constante mutation, et entraîne dans son sillage des analyses spécifiques qui évoluent au gré de ce changement. La géopolitique de l’énergie (ou géo-énergie) permet ainsi l’analyse anticipatrice des situations par l’intermédiaire d’expertises ciblées. Le secteur de l’énergie, dans de nombreux pays, notamment les États producteurs d’hydrocarbures ou détenteurs de matières nucléaires, a souvent un effet de levier sur l’ensemble de l’économie. Le dynamisme et la croissance de l’économie sont ainsi interconnectés au secteur énergétique.
Géo-énergie : outil de la géostratégie ?
7La géopolitique de l’énergie ou géo-énergie est fondamentale au XXIe siècle, notamment en raison de l’instabilité mondiale. Elle est en lien avec [5] :
- la faiblesse de gouvernance : dans les États faillis ou à faible gouvernance, caractérisés par une absence de régulation et de gouvernance, de nombreux perturbateurs de l’ordre international [6] prennent alors une place importante : piraterie maritime, émergence de nouvelles puissances, etc. Leur but est de s’imposer dans un contexte économique où une place est laissée libre en raison d’une conjoncture de dérégulation, mais dans un contexte de conflits [7]. Implicitement, ce système influence négativement l’autorité de l’État, la démocratie, le développement des États, l’État de droit et la bonne gouvernance ;
- les tensions qui existent sur les marchés : plus largement, il apparaît indispensable d’identifier les moyens de transformations adaptés et de sécuriser les sources, de mettre en place des stratégies de contournement (alternatives technologiques, regroupements industriels, mutualisation, prise de participation, etc. [8]). En effet, les décideurs devront faire des choix énergétiques adaptés, tenant compte ou non des volontés de leurs opinions publiques. D’une part, cette situation renforcerait le rôle des États et pourrait diminuer les tensions sur les marchés internationaux, notamment au Moyen-Orient. D’autre part, cela entrainerait une hausse de la coopération internationale, notamment dans le secteur privé.
8L’énergie est un enjeu géostratégique utilisé par les États au nom de la sécurité nationale. Les zones de guerres, de tensions et de conflits pour l’énergie sont nombreuses et variées. S’agit-il d’une guerre spécifique à l’énergie ou d’une simple conséquence de la mise en place d’une sécurité nationale ?
Implantations stratégiques : outils de la guerre économique ?
9Du coté des entreprises, les implantations stratégiques sont recherchées et les avancées technologiques permettent aux sociétés pétrolières d’accéder à de nouveaux gisements, mais pour cela il est nécessaire pour elles de trouver les bonnes informations et de les exploiter au bon moment. Cette situation rencontre bien souvent des problèmes endogènes qui agissent comme autant de freins. L’anticipation est le mot-clef, afin d’obtenir les informations stratégiques pour les corréler à d’autres, mais aussi pour les exploiter en temps opportun et enfin pour protéger les données stratégiques détenues par l’entreprise énergétique. L’intelligence stratégique va s’ériger comme un outil privilégié de décryptage permettant d’orienter la décision et influencer le décideur.
10Les entreprises énergétiques, de plus en plus souvent, communiquent sur toutes sortes de thématiques : le changement climatique, la sécurité, la sûreté, le développement durable, etc. Ces problématiques intéressent la société civile qui est partie prenante de leur expansion. Dès lors, les entreprises doivent opter pour une communication structurée autour de trois axes essentiels : la stratégie appropriée, la structure nécessaire à mettre en place par rapport aux objectifs, et l’identité qui conditionne les choix et les déterminants de l’entreprise [9].
11Les problématiques liées aux terres rares s’inscrivent dans cette même perspective stratégique.
Terres rares : la nouvelle donne géo-énergétique ?
12Les terres rares sont des ressources stratégiques : « elles soutiennent le développement des nouvelles technologies ; elles sont très difficiles à substituer ; elles peuvent permettre d’économiser d’autres ressources [10] ». Entre 2007 et 2013 la demande mondiale pour les terres rares a augmenté de 50 %. Il existe deux catégories de terres rares [11] : légères (larthane, cérium, praséodyme, néodyme, que l’on trouve principalement en Chine) ; et lourdes (tout le reste, que l’on trouve notamment en Chine, ou en Russie dans la péninsule de Kola). Les terres rares, qui vont sans doute connaître une hausse de la demande de plus de 10 % dans les années à venir, subissent une double crise : celle de l’offre, en raison d’éventuelles interruptions d’ordre conjoncturel et temporaire de la production (stockage massif, intempéries de forte intensité, etc.) ; et celle de la demande, en raison de problèmes structurels et de commercialisation intensive.
13Les terres rares (qui sont des métaux rares) sont composées de dix-sept éléments [12] qui se trouvent en grande quantité aux États-Unis (13 % des réserves de terres rares), en Chine (36 % des réserves et 23% des réserves accessibles), mais aussi en Russie et dans les pays de la Communauté des États indépendants (CEI, 9 %), en Pologne, en Autriche, en Inde, au Canada et en Australie (6 %) et, dans une moindre mesure, au Brésil, en Malaisie, en Afrique du Sud, au Burundi, en Tanzanie, au Sri Lanka. Le contrôle de l’essentiel de la production des terres rares est assuré par quatre pays : la Russie [13], la Chine [14], la République démocratique du Congo (RDC) [15] et le Brésil [16]. Pour l’UE d’ici 2030 : « quarante et une matières premières issues de terres rares seront indispensables aux TIC et sont qualifiées de critiques ; elles sont importées à 95 % et très peu recyclées ou substituées » [17]. Le risque encouru alors est celui de la rupture des approvisionnements avec de lourdes conséquences induites sur les industries [18].
14La demande mondiale de terres rares est estimée à 134 000 tonnes par an avec une production globale annuelle qui avoisine les 124 000 tonnes. Les estimations s’élèvent à 180 000 tonnes par an à court terme (2-3 ans). Par ailleurs, il convient de ne pas négliger le fait que les nouveaux projets miniers pour l’extraction de terres rares peuvent prendre dix ans environ avant d’être opérationnels [19].
15Actuellement, les terres rares présentent deux types de risques bien spécifiques : une vulnérabilité aux ruptures d’approvisionnement et une radioactivité issue des éléments contenant du thorium. Il devient ainsi nécessaire d’envisager un financement approprié pour la recherche et l’exploitation [20]. En termes de vulnérabilités stratégiques des approvisionnements en terres rares, une domination de la Chine (en situation monopolistique) est à envisager dans la mesure où Pékin détient aujourd’hui 1/3 des réserves mondiales et assure 95-97% de la production mondiale. La récente découverte de terres rares au fonds du Pacifique (estimation évaluée à 90 milliards de tonnes) n’est cependant pas une alternative, dans la mesure où les droits d’exploitation des gisements situés dans les eaux territoriales seraient alors sous administration de l’Autorité internationale des fonds marins (ONU) [21]. Il est donc impératif, afin de réduire la dépendance européenne, de réactiver des sources d’approvisionnements alternatives (par exemple, dans les DOM-TOM), de développer de nouvelles techniques d’extraction et de mettre en place une filière de recyclage performante (collecte, démontage, prétraitement et raffinage).
Vers de nouvelles perspectives stratégiques ?
16L’énergie étant un secteur stratégique, de nombreux États ont classé les entreprises concernées comme « champions nationaux ». Dans cette optique stratégique, trois axes fondamentaux se dégagent donc [22] : l’émergence de « champions nationaux » [23], la promotion du savoir-faire et de la technologie hors du cadre national [24], et leur accompagnement dans l’évolution du bouquet énergétique [25].
Vers de nouveaux enjeux ?
17Dans ce contexte, il convient d’envisager les enjeux géoéconomiques de l’énergie qui reposent sur les intérêts pour la croissance et le développement national, les retombées économiques de stabilisation et enfin, la relance de l’innovation et de la R&D.
18Au lendemain de la libéralisation du marché de l’énergie, les problématiques de l’UE sont doubles : le manque d’interconnectivité ou d’interconnexion des infrastructures entre les États-membres [26] auqel s’ajoute la fragmentation des marchés du gaz et de l’électricité. Il est donc nécessaire d’accroître les engagements des États-membres et d’homogénéiser les cadres réglementaires. C’est dans ce contexte que s’inscrit le paquet Énergie-Climat également appelé « 3x20 » dont le but est de réduire la consommation d’énergie de 20 % d’ici 2020 et élever à 10 % la part des biocarburants dans la consommation des véhicules. Dès lors, la nouvelle ligne stratégique de l’UE repose sur six axes majeurs [27] :
- infléchir la tendance à la consommation croissante en gaz ;
- réviser périodiquement en toute transparence nos besoins en gaz et construire les infrastructures nécessaires à la solidarité ;
- se donner les moyens de conclure des partenariats énergétiques avec les trois régions productrices qui bordent l’Europe : Russie et Afrique du Nord dans un premier temps, Moyen-Orient ultérieurement ;
- développer les partenariats entre les opérateurs de l’amont et de l’aval ;
- lancer une réflexion sur la mise en place et la coordination des stocks européens autour d’un programme pluriannuel allongeant progressivement la durée des stocks nationaux ;
- établir des normes minimales destinées à sécuriser les approvisionnements pour les autorisations de fourniture.
Vers de nouvelles stratégies ?
19L’UE est placée face à de nouveaux enjeux stratégiques auxquels Bruxelles se doit d’apporter une réponse pragmatique, équitable et transparente pour les vingt-huit États-membres. Il en va de la crédibilité de sa puissance géoéconomique et géopolitique.
20Depuis le 11 septembre 2001 en particulier, les zones stratégiques évoluent, notamment en raison de critères sécuritaires et/ ou politico-économiques, tout en revalorisant dans le même temps les stratégies individuelles et/ou collectives des États [28]. La sécurité énergétique est donc globale : militaire (projection de troupes, installations de bases, formation d’armées étrangères, etc.), diplomatique (accords de défense, accords d’assistance, etc.), mais aussi intérieure, au regard du renseignement
21(installations de moyens, surveillance, appel à des compagnies privées, appels à des anciens militaires, cartographie des acteurs, lobbying) [29]. La sécurisation des approvisionnements stratégiques est intrinsèquement liée aux politiques de transition énergétique envisagées par les différents États.
22La sécurité des approvisionnements énergétiques au niveau européen ne peut se concevoir que dans le cadre d’une adaptation à toutes les évolutions et mutations, notamment pour les mécanismes de la transition énergétique [30]. Les récentes crises de l’énergie ainsi que la reconfiguration internationale du pouvoir politique, militaire, économique et social bouleversent les plans des entreprises du secteur ainsi que leur territoire. Se dirige-t-on vers de nouveaux défis ?
Vers de nouveaux défis ?
23L’UE se doit donc de relever un défi endogène qui repose sur son manque de leadership et sur le poids des grands États ; il conviendrait, dans le même temps, que Bruxelles développe davantage la solidarité [31]. Dans ces conditions, trois scénarios d’occurrence apparaissent [32] :
- innovation et énergie : mise en application de la stratégie « 3x20 » où les énergies renouvelables n’atteindront pas les objectifs avant 2050 ; un affranchissement de l’UE de la tutelle des États ;
- l’établissement d’accords avec l’UE pour déterminer la place des énergies vertes et une tarification commune ;
- nouvelles sources d’approvisionnements avec une diversification par voie d’approvisionnement, par type de fournisseur et par type d’énergie ; et nouvelles techniques, avec les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), les cavités souterraine (CAES), les batteries Nas.
24L’UE, en février 2013, est parvenue à un accord relatif à la sécurisation des activités pétrolières et gazières offshore, et a alors instauré « des conditions minimales de sécurité et de nouvelles procédures applicables à l’ensemble des installations existantes et futures » [33].
25L’objectif prioritaire de la politique étrangère de l’UE repose sur la sécurité énergétique [34] :
- diversification des sources d’énergie : le but est d’éviter les problèmes de rupture d’une source d’approvisionnement déterminée pour qu’ils ne dégénèrent pas en une crise touchant l’ensemble de l’UE ;
- développement du « Corridor Sud » : le but est d’acheminer par gazoduc en passant par la Turquie, le gaz du bassin de la Caspienne dans une partie de l’Europe qui ne dépend quasiment, pour son approvisionnement, que d’un seul fournisseur monopolistique. Cette problématique est renforcée par la crise russo-ukrainienne. Le bouquet énergétique devra comprendre une part importante d’énergies renouvelables afin de diminuer la dépendance aux fournisseurs traditionnels et accroître les perspectives de coopération avec de nombreux pays par rapport aux technologies vertes ;
- soutien à la modernisation de l’approvisionnement énergétique et plus significativement des modes d’extraction, d’acheminement et d’utilisation : il s’agit ici d’aider les producteurs à mieux utiliser à long terme leurs recettes pétro-gazières en promouvant le transport et en rétablissant un climat d’investissement plus attrayant [35] ;
- développement important de débats sur les questions énergétiques dans les relations bilatérales avec les grands producteurs que sont la Russie, la Norvège, l’Algérie, le Qatar, l’Afrique occidentale et avec les grands consommateurs que sont l’Inde et la Chine.
L’énergie, outil d’influence de la diplomatie énergétique de demain ?
Influence et intelligence stratégique : les leviers de la diplomatie énergétique ?
26L’influence est un pilier et un outil de l’intelligence économique qui s’appuie sur trois axes majeurs : la veille, la sécurité économique [36] et l’influence proprement dite. Cette dernière consiste, d’une part, à agir sur son environnement, sans le subir, en le connaissant et en l’anticipant afin d’influencer l’environnement des entreprises ; d’autre part, l’influence amène à travailler son image afin d’optimiser sa crédibilité. Claude Revel précise que « l’influence sur les règles du jeu international est une composante essentielle quoique peu visible de la compétitivité des entreprises et des États. Elle est aussi une composante du soft power, cette attractivité des États qui peu à peu pénètre les esprits et forge les opinions » [37].
27Concrètement, l’influence repose sur trois étapes : la séduction, la conviction par l’argumentation et la démonstration dans un esprit de respect de l’intérêt général. Claude Revel écrit également que, « s’agissant du soft power, l’influence, multiforme, disséminée dans le temps et l’espace, en constitue le socle. Le culturel, l’économique, le juridique, bref tout ce qui contribue à former les cerveaux et les futures élites, à animer et faire prospérer des réseaux, se trouve concerné par l’influence et le soft power. La géopolitique doit prendre en compte ces pouvoirs, lesquels, s’ils sont discrets, n’en sont pas moins redoutablement efficaces » [38].
28L’intelligence stratégique apparaît alors comme un outil indispensable pour les entreprises, notamment pour celles du secteur énergétique, tant la géo-énergie influence l’environnement compétitif, afin de renforcer les relais de croissance, les modes de gouvernance et de stratégies. Les États, acteurs de premier plan aux côtés des entreprises, doivent désormais entrer dans une logique d’affirmation. Ainsi, les effets d’annonce sont souvent abandonnés au profit d’une démonstration de puissance qui ne relève cependant pas forcément d’une supposée « guerre économique » [39].
Sécurité des entreprises : un incontournable de la géo-énergie
29La protection est un élément stratégique pour l’entreprise dans la mesure où il s’agit d’une valeur essentielle. Actuellement, les entreprises ne peuvent plus se dispenser de protéger leurs actifs et cela passe par la propriété intellectuelle [40], notamment en matière de contrefaçon mais aussi d’interdiction de continuer l’exploitation. Dans le même ordre d’idées, il peut s’agir d’obtenir des informations stratégiques sur la capacité de production et/ou d’approvisionnement, attaque de l’image de marque, concurrence déloyale, débauche d’employés, détournement de clientèle, protection des secrets économiques, etc. Dès lors, les entreprises se doivent de protéger leur créativité et leur capital technologique en déposant des titres de propriété industrielle (brevets, marques, dessins et modèles). Les brevets représentent un outil pertinent car ils permettent à la fois d’anticiper et d’évaluer tout en identifiant les acteurs, les compétences et les stratégies. Les entreprises ont à leur disposition tout un arsenal d’armes juridiques et technologiques afin de garantir l’authenticité et d’assurer la traçabilité des produits tout au long du cycle de vie [41].
30Actuellement, s’opère une véritable mutualisation des ressources de compétences disponibles afin d’optimiser les objectifs communs et les savoir-faire [42]. Le partage de l’information au sein d’un réseau, voire avec la concurrence, renforce l’expertise. Ainsi, le pouvoir réside dans le nécessaire partage des connaissances dans la propriété intellectuelle. L’information est devenue stratégique [43].
31Dans le même temps, de nouveaux rapports au temps, à l’espace et à l’information s’établissent dans l’environnement actuel des affaires. Le changement, quand il se confronte à la dépendance et à la stabilité des populations ou des personnes est perçu comme une menace qui entraine des résistances ; quand il est accepté, au contraire, le changement devient un outil permettant le choix et l’action après trois phases essentielles : le repérage, la distanciation et l’exposition. De fait, les opposants parviennent à lâcher prise, acceptent la réalité nouvelle qui leur est proposée et favorisent ainsi l’accueil du changement dans leur quotidien. Dans le secteur de l’énergie en particulier, le processus est basé sur l’information et la communication afin de favoriser la confiance [44].
Scénarii prospectivistes
32Dans ce contexte, il apparait intéressant de développer des scénarii d’occurrence.
L’énergie, une arme de la diplomatie énergétique ?
33Les tensions intérieures liées au développement économique conditionnées par la consommation d’énergie sont autant de menaces pour la sécurité des États. De plus, les crises économiques ou politiques sont également des moyens de pression, à l’image de la récente crise entre la Russie et l’Ukraine.
34La crise ukrainienne est un événement à la fois géopolitique et géostratégique, modifiant à terme la sécurité internationale, en remettant en cause un principe fondamental du droit international, celui de l’intangibilité des frontières (accords d’Helsinki, 1975). Elle remet aussi en cause le mémorandum de Budapest.
35Le nouveau pouvoir en place va devoir changer sa stratégie énergétique et sans doute opérer de nouveaux choix de politique énergétique afin de demeurer un État indépendant.
L’Afrique, enjeu géo-énergétique de demain
36L’énergie est donc bel et bien, pour certains États, une arme politique, objet de nombreuses manipulations à des fins souvent uniquement politiciennes. C’est le cas de la Russie à travers Gazprom en Afrique.
37Les investissements de Gazprom en Afrique constituent à la fois un vecteur d’influence de Moscou et aussi un moyen de mise sous contrôle des sources d’approvisionnement et d’acheminement du gaz et du pétrole. À titre illustratif, trois exemples parmi d’autres [45] :
- un accord a été signé entre l’Algérie (Sonatrach), le Nigeria (NNPC) et le Niger sur Transsaharian Gas Pipeline (TSGP) qui doit acheminer sur 4 200 kilomètres, 20 à 30 milliards de mètres cube de gaz naturel par an du Nigeria vers l’Europe à partir de 2015 ;
- en Namibie, Gazprombank et la compagnie nationale pétrolière Namcor ont signé un contrat de financement pour la construction d’une centrale gazière qui exportera de l’électricité vers l’Afrique du Sud. Gazprom aura accès à un gisement gazier offshore, situé à 140 kilomètres des côtes namibiennes. Par ailleurs, dès juin 2009, l’uranium a été au cœur des discussions entre la Russie et la Namibie, cette dernière étant susceptible d’en devenir rapidement l’un des premiers producteurs mondiaux ;
- en Angola, la Russie négocie le financement de la construction de deux centrales hydroélectriques. Dmitri Medvedev a indiqué en 2009 au président angolais Jose Eduardo dos Santos que « la coordination de nos actions sur le marché énergétique mondial est importante. Si nous agissons ensemble, nous obtiendrons un grand succès ». L’Angola signe également le 5 mai 2009 un mémorandum avec la Norvège sur le développement des industries électro intensives.
38La Russie repart donc à la conquête de l’Afrique qu’elle a quittée au lendemain de la chute de l’Union soviétique dans les années 1990 et qui a été abandonnée par l’UE et les anciennes puissances coloniales que sont la France, la Grande-Bretagne et le Portugal mais investie de plus en plus par les intérêts chinois.
39La stratégie de Gazprom est implacable, tant pour les sources d’énergie visées que pour les pays convoité. Gazprom ne se limite plus aux hydrocarbures mais entend devenir un acteur incontournable sur la scène internationale, également dans le domaine du nucléaire. Toutes les restructurations en cours ont pour but d’accroître la production d’uranium afin que la Russie puisse se positionner au troisième rang des réserves prouvées. D’autre part, les accords conclus avec les pays producteurs, en particulier en Afrique, ont pour but de mettre l’uranium sous contrôle. Il s’agit bien pour la Russie de s’imposer comme un interlocuteur incontournable face aux sociétés internationales, telles que Areva (France), Westinghouse (États-Unis), Toshiba (Japon), etc., et là encore de menacer leur indépendance énergétique.
40Gazprom mène délibérément une stratégie qui pourrait passer inaperçue mais dont les effets sont dévastateurs à long terme, à commencer par la dépendance totale de l’Europe. Il est donc plus que nécessaire de rester vigilant, de développer une stratégie d’intelligence économique (voire de guerre économique). La stratégie russe se dessine de plus en plus clairement : contrôler la production mondiale de gaz et plus globalement de toute l’énergie dans le monde.
41Dans un tel contexte, il est important d’envisager les tenants et les aboutissants de la transition énergétique.
Terres rares, arme de la transition énergétique ?
42Les terres rares sont une composante essentielle de la transition énergétique basée sur les énergies renouvelables, ce qui n’est pas sans poser de nouvelles problématiques en termes d’indépendance. En effet, les terres rares sont indispensables dans la conversion de l’énergie solaire, les cellules solaires, l’éolien, les parcs marins éolien, l’induction électromagnétique, les lampes et ampoules basse consommation, le photovoltaïque, la miniaturisation et la production de masse dans les smart grids et les villes intelligentes … mais aussi dans la transformation des énergies fossiles, le nucléaire, les piles à combustible, etc.
43Au-delà des problématiques énergétiques globales, c’est la transition énergétique qui préoccupe les dirigeants, dans un contexte géopolitique en mutation. La transition énergétique repose sur de nombreuses incertitudes technologiques et de ressources. Dans ce contexte, le débat s’inscrit dans une problématique géopolitique plus globale qui repose sur quatre axes majeurs [46] :
- interrelation entre évolutions énergétiques internationales et puissance (ou renaissance de la puissance) d’un État ;
- rôle et puissance des problématiques énergétiques dans les relations géopolitiques avec les États voisins ;
- maîtrise des exportations énergétiques nationales comme garantie de pérennité ;
- effet de domino des enjeux et conflits énergétiques.
44D’ici 2030, la demande d’énergie fossile devrait s’accroître de 60 %, en raison de la faiblesse des ressources énergétiques européennes et par voie de conséquence, augmentera une dépendance énergétique déjà forte dans certains pays.
45Dans ce contexte, la politique de sécurité des approvisionnements de l’UE doit alors être indissociable de la maîtrise de la demande (économie d’énergie, des ressources énergétiques alternatives à hauteur de 20%, etc.), ce qui nécessite une gestion commune des stocks au plan européen. C’est à ce prix que peut être envisagée l’indépendance énergétique qui ne peut être orientée que sur deux axes complémentaires [47] : le renforcement de la sécurité énergétique et la nécessaire diminution de la demande intérieure associée au développement des énergies alternatives et d’une hausse des investissements.
Conclusion
46La géo-énergie au niveau mondial est donc confrontée à de nouvelles menaces dans une perspective stratégique.
47Dans ce contexte, les enjeux géo-énergiques à l’horizon 2030 laissent apparaître des scénarii de risques de rupture d’approvisionnement comprenant des hausse des prix et une nécessaire adaptabilité des États aux besoins, favorisant par là-même une nouvelle lutte d’influence sur les principaux pays producteurs. Dès lors, de nouvelles stratégies se mettent en place, incluant des redéfinitions d’alliances, des transferts d’équilibre géostratégique. L’UE pourrait ici jouer un rôle alternatif et d’outsider, mais encore faut-il que Bruxelles parvienne à une politique énergétique commune.
48De même, avec la montée en puissance des pays émergents (l’Inde et la Chine notamment) sur la scène internationale, l’usage de l’intelligence stratégique (IS) doit s’adapter à de nouvelles pratiques et cultures. Globalement, l’État prend une place de plus en plus importante dans les affaires. Le secteur des hydrocarbures est symptomatique de cette évolution mondiale. À titre d’exemple, il convient de citer les fonds souverains (russe, norvégien et du Moyen-Orient) ou les crises énergétiques en Ukraine et en Biélorussie, etc. [48] L’IS a d’ailleurs fortement été intégrée par les fonds d’investissement d’une façon générale.
49D’ici 2020, l’UE va subir de plein fouet les conséquences de la « course à la compétitivité », en raison de l’augmentation du prix des matières premières (énergie notamment) et les impôts de remboursement des dettes de crise [49].
50Dans ces conditions, les terres rares représentent-elles les défis de demain ? L’UE se donne-t-elle les moyens de ses ambitions ?
Notes
-
[1]
J. P. Delong, O. Burger et M. J. Hamilton, Current demographics’ suggest future energy supplies will be inadequate to slow human population growth, University of Utah, États-Unis, 2010.
-
[2]
Gtep : tonne équivalent brut pétrole.
- [3]
- [4]
-
[5]
Rapport Ramsès 2014, IFRI, Paris, 2013 ; Rapport matières premières- Cyclope, Economica, Paris, 2014.
-
[6]
A. du Castel, Les nouveaux perturbateurs de l’ordre international, CHEAM, Paris, 1987.
-
[7]
P. Duez, « La place de l’économie des territoires dans la construction d’une théorie générale intégrant l’espace », Revue d’économie régionale et urbaine, volume 4, 2011.
-
[8]
J. Blanc, rapport d’information Sécurité stratégique en France, Sénat, n°349, 10 mars 2011.
-
[9]
G. Achard, La com’ au pouvoir- Le nouveau langage des politiques et des médias enfin décrypté !, ed. fyp, Paris, 2011.
-
[10]
C. Birraux, C. Kert, « Les enjeux des métaux stratégiques : le cas des terres rares », Rapport du Sénat, n°782, 23 août 2011. Voir www.senat.fr/rap/r10-782/r10-782.html
-
[11]
Ibid.
-
[12]
Lanthane, prométhium, thulium, cérium, samarium, dysprosium, ytterbium, praséodyme, europium, holmium, lutécium, néodyme, gadolinium, erbium.
-
[13]
Matériaux du groupe platine : platine, palladium, iridium, rhodium, ruthénium, osmium.
-
[14]
Antimoine, fluorite, gallium, germanium, graphite, indium, magnesium, terres rares, tungsten.
-
[15]
Cobalt, tantale.
-
[16]
Niobium, tantale.
-
[17]
The 2010 Environmental performance index, EPI, CIESIN, Columbia University, Etats-Unis, 8 mai 2012.
-
[18]
C. Birraux, C. Kert, Les enjeux des métaux stratégiques : le cas des terres rares, OPECST, 8 mars 2011.
-
[19]
M. Humphries, Rare Earth Elements : The Global Supply Chain, Congressional Research service, 30 septembre 2010.
-
[20]
B. Stephen, C. et J. B. Hedrick, Rare Earth Element, Rare Element resources Ltd, 2011.
-
[21]
Nature Geoscience, 3 juillet 2011.
-
[22]
« Le secteur de l’énergie », Les Cahiers du FSI, n°1, mai 2012.
-
[23]
Ex. : Daher pour le nucléaire, Gorgé pour les ETI, création du fonds nucléaire, etc.
-
[24]
Ex. : Technip, CGG Veritas, Vallourec, etc.
-
[25]
Ex. : Soitec pour le solaire photovoltaïque à concentration, Soprol pour la production de biodiesel, les marchés de l’éolien onshore et offshore, etc.
-
[26]
Selon le rapport publié par J. M. Barosso et M. Monti, Une nouvelle stratégie pour le marché unique au service de l’économie de la société européenne (UE, 3 mai 2010), un investissement de mille milliards d’euros est nécessaire afin de développer l’interconnectivité européenne.
-
[27]
C. Stoffaës, « La sécurité gazière de l’Europe – De la dépendance à l’indépendance », Centre d’analyse stratégique, Rapports et documents n°26, La Documentation française,
Paris, 2010. -
[28]
B. Badie, Nouveaux mondes- Carnets d’après Guerre froide, CNRS éditions, Paris, 2012 et
F. Encel, Perspectives énergétiques, Ellipses, Paris, 2013. -
[29]
J.-J. Mosconi, « Les défis de la sécurité énergétique », Energies n°12, Total, 2007.
-
[30]
Dossiers européens, mai-juin 2012.
-
[31]
L. Macek, L’élargissement met-il en péril le projet européen ?, La Documentation française, Paris, 2011.
-
[32]
C. Stoffaës, « La sécurité gazière de l’Europe. De la dépendance à l’indépendance », Centre d’analyse stratégique, Rapports et documents n°26, La Documentation française, Paris, 2010.
-
[33]
C. Martin, « Les mesures prévues pour améliorer la sécurisation des opérations pétrolières et gazières en mer », Le Journal de la marine marchande, 8 mars 2013.
-
[34]
C. Ashton et G. Oettinger, « Comment libérer l’Europe de la malédiction de l’énergie », Le Figaro, 8 mars 2012.
-
[35]
Par exemple au Nigéria.
-
[36]
Préservation de l’outil immatériel, actifs immatériels, données, réputation, savoir-faire.
-
[37]
C. Revel, Développer une influence normative stratégique internationale pour la France, Janvier 2013.
-
[38]
C. Revel, entretiens avec J.-F. Fiorina, « La Géopolitique du smart power », Note CLES – Les entretiens du directeur, juillet 2012 – http://notes-geopolitiques.com/.
-
[39]
Dans le secteur privé, la guerre économique signifie la concurrence exacerbée entre entreprises par des pratiques agressives (espionnage industriel, dumping, etc.).
-
[40]
La propriété intellectuelle est composée de la propriété industrielle (création technique, ornements et signes distinctifs) et de la propriété littéraire et artistique (droit d’auteur, droits voisins pour les artistes-interprètes). www.inpi.fr.
-
[41]
G. Humphrey, J. De Werra, J.-F. Maraia, R. Schlosser, I. Cherpillod et C. Joye, Entreprise et propriété intellectuelle, LexisNexis, Paris, 2010 et www.inpi.fr.
-
[42]
E. Hiller et B. Mamene, « De la méthode pour une économie intelligente », Les cahiers de la compétitivité- Intelligence économique, Le Monde, 13 juin 2007.
-
[43]
R. D. Collin, « Vers une société en réseaux de la connaissance », Les cahiers de la compétitivité- Intelligence économique, Le Monde, 13 juin 2007.
-
[44]
C. Audétat et C. Voirol, Le processus d’adaptation chez les êtres humains, Psynergie : Neuchâtel, Suisse, 1998.
-
[45]
J. Montfort, Préface de l’ouvrage de V. du Castel, La sécurité des approvisionnements énergétiques. Enjeux et défis pour l’Union européenne, L’Harmattan, Paris, 2014.
-
[46]
www.transition-energetique.gouv.fr
-
[47]
Taux d’indépendance énergétique : pourcentage entre la production nationale d’énergie primaire et la disponibilité totale en énergie primaire sur le territoire. Cf B. Mérenne Schumaker, Géographie de l’énergie, Belin, Paris, 2011.
-
[48]
H. Martre, Mondialisme et patriotisme, www.lesechos.fr, 4 juin 2008.
-
[49]
E. Le Boucher, « Climat ou pouvoir d’achat », Les Echos, 26 février 2011.