Notes
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[1]
Harri Englund, Prisoners of Freedom : Human Rights and the African Poor, Berkeley/Los Angeles, University of California Press, 2006.
-
[2]
Sylvie Capitant, « La radio en Afrique de l’Ouest, un “média carrefour” sous-estimé ? », Réseaux 150, no 4, 2008, p. 189-217 ; André-Jean Tudesq, L’Afrique parle, l’Afrique écoute. Les radios en Afrique subsaharienne, Paris, Karthala, 2002.
-
[3]
Voir Richard Fardon, Graham Furniss (éd.), African Broadcast Cultures : Radio in Transition, Oxford, James Currey, 2000 ; Liz Gunner, Dina Ligaga et Dumisani Moyo (éd.), Radio in Africa : Publics, Cultures, Communities, Johannesburg, Wits University Press, 2012. Une des contributions des travaux africanistes à l’anthropologie des radios est l’accent sur la matérialité des postes et les contextes sociaux de l’écoute : Debra Spitulnik, « Mobile Machines and Fluid Audiences : Rethinking Reception through Zambian Radio Culture », dans Lila Abu-Lughod, Faye Ginsburg et Brian Larkin (éd.), Media Worlds : Anthropology on New Terrain, 2002, p. 337-354.
-
[4]
D’autres travaux ont aussi trouvé dans les émissions de radio participatives des matériaux pour éclairer les dynamiques politiques et sociales : voir notamment Dorothea E. Schulz, « “In Pursuit of Publicity” : Talk Radio and the Imagination of a Moral Public in Urban Mali », Africa Spectrum, 34, no 2, 1999, p. 161-185 ; Florence Brisset-Foucault, « “Polis Academy”. Talk shows radiophoniques, pluralisme et citoyenneté en Ouganda », Politique africaine, n° 113, 2009, p. 167-186 ; Cécile Van den Avenne, Aïssatou Mbodj-Pouye, « Faire entendre sa voix : deux corpus de lettres envoyées à une radio locale à Mopti », Journal des Africanistes, vol. 83, n° 1, 2013, p. 38-69 ; Tilo Grätz, « Radio Call-In Shows on Intimate Issues in Benin : Crossroads of Sentiments », African Studies Review, 57 (1), 2014, p. 25-48.
-
[5]
Johanna Siméant, Contester au Mali. Formes de la mobilisation et de la critique à Bamako, Paris, Karthala, 2014.
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[6]
Ainsi la thèse résonne avec des tentatives plus récentes pour reconsidérer les liens de dépendance dans l’Afrique contemporaine, qui suscitent de vifs débats. Voir James Ferguson, « Declarations of Dependence : Labour, Personhood, and Welfare in Southern Africa », Journal of the Royal Anthropological Institute 19, no 2, 2013, p. 223-242, et le débat qui est y adjoint.
-
[7]
L’auteur s’inscrit dans la veine des travaux de Karin Barber qui a contribué à faire exister le champ des travaux sur les cultures populaires en Afrique (par son essai « Popular Arts in Africa », African Studies Review, 30, n° 3, 1987, p. 1-78) et qui a plus récemment promu une approche anthropologique des textes transversale à l’oral et à l’écrit (The Anthropology of Texts, Persons and Publics. Oral and written culture in Africa and beyond, Cambridge, Cambridge University Press, 2007).
-
[8]
L’outillage de l’anthropologie linguistique, mobilisé par Karin Barber, est toutefois peu présent dans le livre d’Englund, alors qu’il aurait permis d’approfondir certains points (par exemple, la discussion sur l’émission comme un « genre » que la réflexion de Johannes Fabian sur les genres émergents aurait permis de consolider ; « Genres in an Emerging Tradition », dans J. Fabian (éd.), Time and the Work of Anthropology : Critical Essays, 1971-1991, Chur, Harwood, 1991, p. 45-63).
-
[9]
Pour reprendre le titre de son article « Ethnography after Globalism : Migration and Emplacement in Malawi », American Ethnologist, 29, no 2, 2002, p. 261-86.
-
[10]
Notamment Harri Englund, James Leach, « Ethnography and the Meta-Narratives of Modernity », Current Anthropology, 41, no 2, 2000, p. 225-248.
-
[11]
Jean Comaroff, John L. Comaroff, Zombies et frontières à l’ère néolibérale : le cas de l’Afrique du Sud post-apartheid, Paris, Les prairies ordinaires, 2010.
-
[12]
À nouveau les travaux des Comaroff sont exemplaires de cette tendance : Jean Comaroff, John L. Comaroff, Theory from the South : Or, How Euro-America is evolving toward Africa, Boulder/Londres, Paradigm Publishers, 2012.
À propos de...
1Depuis 1998, l’émission Nkhani Zam’maboma (Nouvelles des districts) de la radio nationale du Malawi diffuse chaque soir en chichewa, la principale langue véhiculaire, une sélection des « informations » qui lui sont adressées depuis l’un des 27 districts de ce petit pays enclavé d’Afrique australe. Comment des histoires obscures d’instituteurs corrompus, de sorciers démasqués et de déboires de conjugaux sont-elles érigées au rang de « nouvelles », dignes d’intérêt autant pour les journalistes qui les retravaillent avec professionnalisme que pour les auditeurs qui en font un point de départ de leurs réflexions sur l’état du pays ? Quels sont les ressorts de l’audience nationale du programme, et quel type de public présuppose-t-il et constitue-t-il ? Pour répondre à ces questions, le livre d’Harri Englund propose une étude minutieuse de ces récits, de leur contexte de production et de la réception de l’émission. Ce faisant, il aborde des questions clefs de l’anthropologie et des études africaines actuelles : les effets de la promotion des droits de l’homme et les espaces effectifs du débat moral dans l’Afrique contemporaine ; la place de l’occulte et le statut du christianisme pentecôtiste. Au-delà de la monographie, le livre défend un type d’objet de recherche et une posture épistémologique originaux.
2Cet ouvrage s’appuie sur un travail de terrain auprès de journalistes, de correspondants locaux et d’auditeurs de Nkhani Zam’maboma, complété par l’étude d’un corpus de 566 « nouvelles » diffusées entre 2003 et 2008, dont 7 figurent en version originale et en traduction anglaise en annexe du livre. Il se nourrit de la familiarité de longue haleine qu’a l’auteur avec des terrains urbains et ruraux au Malawi depuis 1992. Après une première partie qui donne des éléments de contexte et de cadrage théorique, une partie centrale intitulée « The ethos of equality » analyse le contenu thématique, argumentatif et stylistique des nouvelles et met en évidence la part prise par les journalistes dans la production des nouvelles, puisque, quoiqu’ils s’en défendent, ils opèrent un travail éditorial substantiel sur les courriers reçus ; enfin, la dernière partie (« The aesthetics of claims ») détaille les modalités et les enjeux de la réception, en milieu rural et urbain, et analyse les critiques, émanant notamment de chrétiens pentecôtistes, dont l’émission fait l’objet.
3L’argument central du livre repose sur une mise en rapport inattendue entre les revendications qui s’expriment dans Nkhani Zam’maboma et les acteurs, arguments et espaces reconnus de l’activisme des droits de l’homme au Malawi tel que l’auteur les a étudiés dans un ouvrage précédent [1]. Harri Englund s’attache à montrer que, ancrés dans des contextes locaux et mobilisant des répertoires moraux vernaculaires, les récits de cette émission ont une portée critique et sont bien plus aptes à susciter des débats moraux que les discours didactiques de promotion des droits de l’homme diffusés par des activistes qui se considèrent à distance des populations qu’ils visent à sensibiliser. À l’inverse, les journalistes de la radio étudiée partagent largement des conditions de vie de leurs auditeurs, et les « nouvelles » qu’ils relaient ne se concluent pas par des leçons de morale univoque.
4L’émission est créée à la fin des années 1990, qui sont celles de la transition démocratique après plus de trente ans sous la coupe du régime autoritaire d’Hastings Banda. Ce moment est marqué, comme ailleurs sur le continent africain, par la libéralisation des médias. Or dans les pays d’Afrique subsaharienne, la radio est très souvent le premier média, notamment dans les campagnes où la presse écrite est peu diffusée (à cause de l’alphabétisation limitée et des contraintes linguistiques), et où l’accès à la télévision et internet est également restreint pour des raisons d’équipement et d’accès à l’électricité [2]. Si l’émission est diffusée sur une chaîne nationale (la MBC, Malawi Broadcasting Corporation) ce qui singularise ce contexte d’autres exemples africains où dans les années 1990 les radios privées ont constitué des espaces d’innovation en termes de langues comme de contenus [3], son émergence est bien liée à ce moment de la libéralisation des ondes, d’abord parce qu’elle est initiée pour répondre au contexte nouveau de concurrence entre radios, mais aussi parce qu’elle a recours aux contributions des auditeurs, ce qui correspond à une injonction plus large à l’usage de modèles « participatifs » dans les médias [4].
5Chaque nouvelle reçue correspond ainsi à une lettre (plus rarement un appel téléphonique ou un email), qui doit être signée pour que le journaliste puisse réaliser une vérification de l’identité de l’expéditeur et de sa présence dans la localité d’où il prétend écrire ; après des plaintes dans les débuts de l’émission, les journalistes ont cependant rapidement opté pour l’anonymisation de l’expéditeur et des protagonistes lors de la diffusion à l’antenne. Les journalistes opèrent un tri parmi les histoires reçues puisque leur nombre excède les possibilités de diffusion. Ce tri repose sur deux critères essentiels. Le premier est le souci d’éviter d’attiser des lignes de clivage politique, ethnique ou religieux. À cet égard, l’auteur souligne que malgré la précarité de leur statut, leur faible rémunération et leurs perspectives de carrière limitées, les journalistes de la MBC considèrent que leur mission est de « servir le gouvernement quel qu’il soit », formule qui renvoie moins à une allégeance au pouvoir en place qu’à une exigence de neutralité qui les rend à même de poursuivre leur travail par-delà les changements de régime. Cette posture les amène à révoquer les nouvelles qui expriment une prise de position partisane. Deuxièmement, les histoires doivent se conformer au genre de l’émission, celui de la « nouvelle » dans une émission d’information, ce qui conduit à écarter les lettres qui relèvent apparemment du règlement de compte visiblement personnel. L’élément clef n’est pas celui d’une véridicité des faits qui amènerait à recouper les informations apportées et à congédier comme douteuses, par exemple, les histoires de sorcellerie, mais celui de la confiance dans la bonne foi de l’expéditeur, telle qu’elle ressort du texte envoyé, ou telle qu’elle est établie par la réputation d’un « correspondant ». Ces derniers sont des auditeurs non rétribués et non professionnels, mais qui pour des raisons de prestige local notamment, s’engagent dans l’écriture régulière au programme. Enfin, le plus souvent, les journalistes s’attellent à une réécriture partielle, qui porte sur l’expression (ajouts de proverbes par exemple) et sur le fond, réorganisant parfois en profondeur le contenu d’une histoire. Celles-ci sont des récits factuels, sans commentaire moral explicite, même si le recours à un style expressif et l’usage des proverbes peuvent orienter l’interprétation.
6Ainsi, tout ce travail n’aboutit pas à un reformatage des histoires dans la veine didactique qui était celle des concepteurs de l’émission, qui espéraient initialement susciter des exemples réussis du développement. Au contraire, le trait distinctif des « nouvelles » est l’expression de griefs envers les autorités, dans une dénonciation dont les ressorts moraux sont internes : il ne s’agit pas de subvertir les fondements du pouvoir mais de rappeler ceux qui l’exercent à leurs devoirs. À distance de ce qu’Harri Englund appelle l’égalitarisme abstrait des promoteurs des droits, qui font souvent fi des capacités de réflexion des plus démunis, les histoires rapportées dans l’émission reposent sur un ethos de l’égalité partagé par les journalistes et leurs auditeurs. Celui-ci s’accommode d’une reconnaissance de statuts différents, mais permet la dénonciation de la non-reconnaissance des obligations qui sont au fondement des relations entre époux, villageois ou membres d’une même congrégation. Bridées par l’interdiction d’attaques partisanes, les dénonciations visent souvent des figures intermédiaires, pasteurs, instituteurs ou chefs de village (qui même s’ils ne sont pas nommés, sont aisément reconnaissables localement). Parant à une objection qui dénierait à ces histoires une portée politique plus large, voire considérerait que ces boucs-émissaires locaux détournent le public d’une critique politique réelle, l’auteur souligne l’aptitude des auditeurs à passer d’une échelle à une autre et à transposer cette critique de l’autorité à d’autres niveaux.
7L’opposition presque terme à terme qu’Harri Englund dresse entre les critiques locales (telles que cette émission en offre un bel exemple) et des formes de critiques exogènes que seraient les discours des activistes des droits de l’homme fait sans doute bon marché de la porosité de ces différents espaces et de l’existence de figures intermédiaires aptes, notamment, à mobiliser le répertoire des droits de l’homme dans des débats locaux [5]. Plus profondément, l’argument repose sur une mise en avant de l’importance des relations dans les conceptions de la personne en Afrique dont le fondement et la pérennité dans les sociétés contemporaines auraient mérité d’être amenés, dans cet ouvrage, de manière plus précise pour être entièrement convaincante. Mais au-delà de cette thèse principale, qu’on peut discuter et qui s’inscrit dans des débats en cours [6], deux aspects de la démarche de l’auteur semblent essentiels à souligner.
8Le premier est le choix d’objet et l’attention revendiquée aux productions textuelles, orales et écrites, en langues locales ; certes, cette démarche s’inscrit dans un courant plus large d’intérêt pour les textes vernaculaires qui a pris de l’ampleur dans les années 1990 suite aux travaux pionniers de Johannes Fabian et Karin Barber [7]. Mais il ne suffit pas de considérer les cultures populaires africaines comme des objets dignes d’intérêt, permettant de répondre à des questions anthropologiques plus larges, pour s’engager de manière rigoureuse dans l’analyse de productions souvent liées à des genres oraux, qui requiert des compétences et un outillage linguistiques solides [8]. Au-delà de la précision du travail ethnolinguistique, l’enjeu est aussi d’assumer une perspective sociale sur ces discours, comme le fait l’ouvrage d’Harri Englund, en s’intéressant à la fabrication de ces « nouvelles des districts », à la fois dans une filiation avec d’autres formes d’expression orales et écrites mais aussi en les restituant dans leur contexte social et politique de production, et précisément en les rapportant aux conditions de travail et aux conditions matérielles d’existence des auditeurs-scripteurs, des correspondants et des journalistes.
9Surtout, et c’est le second point, l’invitation à explorer les sphères vernaculaires du débat public n’est pas simplement une revendication de spécialiste mais une posture épistémologique en faveur de l’ethnographie sous la forme du terrain de longue durée. Ce parti-pris a une portée plus large, et répond à une question désormais classique en anthropologie, celle de ce que peut être « l’ethnographie après la globalisation [9] ». La posture épistémologique qui en découle est apparemment modeste, en ce qu’elle privilégie la description sur l’interprétation, selon une perspective que l’auteur a défendu ailleurs [10]. Mais elle cache pourtant une ambition théorique forte, qui permet des prises de position contre des paradigmes dominants de l’anthropologie africaniste. L’enjeu est en effet d’articuler la réflexion théorique et les concepts de l’analyse aux modes d’intelligibilité de ses interlocuteurs ; l’auteur infère des « nouvelles » et du type de discussion qu’elles suscitent les catégories morales qui servent de pivot dans l’analyse.
10Ainsi, bien que le tiers des nouvelles diffusées dans l’émission mobilise la sorcellerie, il relativise la portée de ces références, s’inscrivant moins « contre l’occulte » (selon le titre du chapitre 3), que contre une propension dans l’anthropologie à faire de l’occulte l’espace de signification central des dynamiques sociales et économiques des sociétés africaines contemporaines [11]. De manière similaire, il fait droit, dans l’avant-dernier chapitre, aux critiques de l’émission qui émanent des milieux chrétiens pentecôtistes, mais réfute l’idée d’une rupture radicale dans les trajectoires de conversion pentecôtisme. Certes, comme on peut s’y attendre, les pentecôtistes dénoncent dans l’émission la complaisance envers un état de la société qu’ils entendent réformer ; mais l’analyse détaillée d’une autre émission, sur une radio pentecôtiste, fait également ressortir les similarités avec les « nouvelles » : les histoires des born again ne sont pas des récits de conversions solitaires mais des narrations qui mettent en jeu un ensemble dense de relations interpersonnelles, tout comme les nouvelles de Nkhani Zam’maboma. Si le style des revendications diffère, avec une prise de parole en son nom dans l’émission pentecôtiste, dans les deux cas, « les obligations apparaissent comme ce qui constitue les personnes » (p. 215).
11Dans l’anthropologie contemporaine, notamment dans les débats anglophones, les terrains africains jouissent parfois d’un statut d’exemplarité de phénomènes globaux, lieux d’expression par excellence et par anticipation des dynamiques néolibérales amenées à affecter le monde entier [12]. Le livre d’Harri Englund est un salutaire appel à la prudence dans l’interprétation, refusant les métanarrations sous-jacentes à de telles théorisations, mais rappelant la capacité unique de l’ethnographie à déplacer des catégories d’analyse préexistantes en prenant au sérieux le travail intellectuel de nos interlocuteurs.
Notes
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[1]
Harri Englund, Prisoners of Freedom : Human Rights and the African Poor, Berkeley/Los Angeles, University of California Press, 2006.
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[2]
Sylvie Capitant, « La radio en Afrique de l’Ouest, un “média carrefour” sous-estimé ? », Réseaux 150, no 4, 2008, p. 189-217 ; André-Jean Tudesq, L’Afrique parle, l’Afrique écoute. Les radios en Afrique subsaharienne, Paris, Karthala, 2002.
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[3]
Voir Richard Fardon, Graham Furniss (éd.), African Broadcast Cultures : Radio in Transition, Oxford, James Currey, 2000 ; Liz Gunner, Dina Ligaga et Dumisani Moyo (éd.), Radio in Africa : Publics, Cultures, Communities, Johannesburg, Wits University Press, 2012. Une des contributions des travaux africanistes à l’anthropologie des radios est l’accent sur la matérialité des postes et les contextes sociaux de l’écoute : Debra Spitulnik, « Mobile Machines and Fluid Audiences : Rethinking Reception through Zambian Radio Culture », dans Lila Abu-Lughod, Faye Ginsburg et Brian Larkin (éd.), Media Worlds : Anthropology on New Terrain, 2002, p. 337-354.
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[4]
D’autres travaux ont aussi trouvé dans les émissions de radio participatives des matériaux pour éclairer les dynamiques politiques et sociales : voir notamment Dorothea E. Schulz, « “In Pursuit of Publicity” : Talk Radio and the Imagination of a Moral Public in Urban Mali », Africa Spectrum, 34, no 2, 1999, p. 161-185 ; Florence Brisset-Foucault, « “Polis Academy”. Talk shows radiophoniques, pluralisme et citoyenneté en Ouganda », Politique africaine, n° 113, 2009, p. 167-186 ; Cécile Van den Avenne, Aïssatou Mbodj-Pouye, « Faire entendre sa voix : deux corpus de lettres envoyées à une radio locale à Mopti », Journal des Africanistes, vol. 83, n° 1, 2013, p. 38-69 ; Tilo Grätz, « Radio Call-In Shows on Intimate Issues in Benin : Crossroads of Sentiments », African Studies Review, 57 (1), 2014, p. 25-48.
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[5]
Johanna Siméant, Contester au Mali. Formes de la mobilisation et de la critique à Bamako, Paris, Karthala, 2014.
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[6]
Ainsi la thèse résonne avec des tentatives plus récentes pour reconsidérer les liens de dépendance dans l’Afrique contemporaine, qui suscitent de vifs débats. Voir James Ferguson, « Declarations of Dependence : Labour, Personhood, and Welfare in Southern Africa », Journal of the Royal Anthropological Institute 19, no 2, 2013, p. 223-242, et le débat qui est y adjoint.
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[7]
L’auteur s’inscrit dans la veine des travaux de Karin Barber qui a contribué à faire exister le champ des travaux sur les cultures populaires en Afrique (par son essai « Popular Arts in Africa », African Studies Review, 30, n° 3, 1987, p. 1-78) et qui a plus récemment promu une approche anthropologique des textes transversale à l’oral et à l’écrit (The Anthropology of Texts, Persons and Publics. Oral and written culture in Africa and beyond, Cambridge, Cambridge University Press, 2007).
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[8]
L’outillage de l’anthropologie linguistique, mobilisé par Karin Barber, est toutefois peu présent dans le livre d’Englund, alors qu’il aurait permis d’approfondir certains points (par exemple, la discussion sur l’émission comme un « genre » que la réflexion de Johannes Fabian sur les genres émergents aurait permis de consolider ; « Genres in an Emerging Tradition », dans J. Fabian (éd.), Time and the Work of Anthropology : Critical Essays, 1971-1991, Chur, Harwood, 1991, p. 45-63).
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[9]
Pour reprendre le titre de son article « Ethnography after Globalism : Migration and Emplacement in Malawi », American Ethnologist, 29, no 2, 2002, p. 261-86.
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[10]
Notamment Harri Englund, James Leach, « Ethnography and the Meta-Narratives of Modernity », Current Anthropology, 41, no 2, 2000, p. 225-248.
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[11]
Jean Comaroff, John L. Comaroff, Zombies et frontières à l’ère néolibérale : le cas de l’Afrique du Sud post-apartheid, Paris, Les prairies ordinaires, 2010.
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[12]
À nouveau les travaux des Comaroff sont exemplaires de cette tendance : Jean Comaroff, John L. Comaroff, Theory from the South : Or, How Euro-America is evolving toward Africa, Boulder/Londres, Paradigm Publishers, 2012.