Depuis la parution de son livre La Logique de l’honneur, en 1989, Philippe d’Iribarne est bien connu de ceux qui, dans les entreprises, s’intéressent au management interculturel. Depuis cette date et cette mise en scène dans le management contemporain de la logique « féodale » version française, de la logique du contrat version anglo-saxonne ou de celle du consensus version néerlandaise, il n’a cessé d’approfondir et d’enrichir ses idées sur la compréhension des traditions et du passé pour assurer le succès d’un management moderne dans des cultures de plus en plus diverses et variées.
Par exemple, dans son livre Le Tiers Monde qui réussit (2003), il nous montre comment le management moderne, pour s’établir dans différents pays en développement, utilise et met en exergue des éléments de modernité puisés dans la tradition. Parallèlement, avec L’Étrangeté française (2006), il passe au crible les exemples de relations ambiguës que le Français nourrit avec l’autorité et évalue les possibilités d’évolution du modèle socioculturel français dans un contexte de mondialisation. Il semble ainsi « logique » que, dans le livre qu’il vient de publier, L’Épreuve des différences : l’expérience d’une entreprise mondiale, Philippe d’Iribarne ait souhaité tester et affiner ses travaux de recherche précédents en rassemblant ceux qu’il a effectués sur Lafarge, grande entreprise aux racines françaises, dont l’internationalisation s’était grandement accélérée à la fin des années 80 et qu’il fréquentait depuis une vingtaine d’années…