Couverture de FP_026

Article de revue

Sur la névrose de transfert

Pages 273 à 287

Notes

  • [1]
    Les italiques sont de moi (J.S.). Pour les diverses citations, j’utiliserai les traductions qui me paraissent les plus pertinentes, en fonction des textes, sans me limiter à l’OCPF. Dans tous les cas, il m’arrive de modifier ou remplacer un terme qui me paraît trop éloigné du sens allemand originel, sans que je puisse le signaler à chaque fois.
  • [2]
    S. Freud, « Remémoration, répétition, perlaboration » (1914), dans La Technique psychanalytique, Paris, Puf, coll. « Quadrige », 2007, p. 138.
  • [3]
    S. Freud, Abrégé de psychanalyse (1938), Paris, Puf, 1975, p. 45.
  • [4]
    C’est moi qui souligne.
  • [5]
    Freud, « Remémoration, répétition, perlaboration », op. cit., p. 135.
  • [6]
    Ibid. p. 138.
  • [7]
    J. Lacan, Le Séminaire, Livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (1964), Paris, Le Seuil, 1973, p. 210.
  • [8]
    S. Freud, « Remarques sur l’amour de transfert », dans La Technique psychanalytique, op. cit. p. 152 (passage en italique souligné par moi).
  • [9]
    Je corrige en remplaçant « animiques » par « psychiques ».
  • [10]
    S. Freud, « Remarques sur l’amour de transfert », op. cit., p. 153.
  • [11]
    S. Freud, « Sur l’engagement dans traitement » (1913), dans La Technique psychanalytique, op. cit., p. 124.
  • [12]
    S. Freud, Malaise dans la culture (1930), en particulier le chapitre 7, Paris, Puf, coll. « Quadrige », 1995.
  • [13]
    Plusieurs fois dans son œuvre, Freud emprunte cette expression à L’ennemi du peuple, une pièce écrite en 1880, par Henrik Ibsen où il met en scène un médecin, Stockmann, qui se trouve mis au ban de la ville balnéaire par tous les notables et politiciens, parce qu’il a découvert et dénoncé le scandale d’une pollution des eaux thermales.
  • [14]
    S. Freud, Malaise dans la culture, op. cit., p. 73.
  • [15]
    Ibid., p. 44.
  • [16]
    S. Freud, « Sur l’engagement dans le traitement », op. cit., p. 126.
  • [17]
    Ibid., p. 125.
  • [18]
    Ibid., p. 126.
  • [19]
    S. Freud, Études sur l’hystérie (1895), dans OCPF II, Paris, Puf, 2009, p. 331.
  • [20]
    S. Freud, L’Homme aux rats ; Remarques sur un cas de névrose de contrainte, Paris, Puf, coll. « Quadrige », 2000, p. 9.
  • [21]
    S. Freud, « Conseils au médecin » (1912), dans La technique psychanalytique, op. cit.
  • [22]
    S. Freud, « Sur l’engagement dans le traitement », op. cit.
  • [23]
    Ibid., p. 119.
  • [24]
    Ibid., p. 119-120.
  • [25]
    S. Freud, « Conseils au médecin dans le traitement psychanalytique », op. cit., p. 89-90.
  • [26]
    Ibid., p. 88 (traduction revue).
  • [27]
    Ibid., p. 85-86.
  • [28]
    S. Freud, « Analyse de la phobie d’un enfant de 5 ans. Le petit Hans » (1909).
  • [29]
    S. Freud, « Conseils au médecin », op. cit., p. 86.
  • [30]
    S. Freud, Abrégé de psychanalyse (1938), op. cit., p. 46.
  • [31]
    S. Freud, « Sur la dynamique du transfert », dans La technique psychanalytique, op. cit., p. 82.
  • [32]
    F. Perrier, La Chaussée d’Antin, Paris, Albin Michel, 1994, p. 297.
  • [33]
    S. Freud, « Abrégé de psychanalyse », dans OCPF XX, Paris, Puf , 2010, p. 267.
  • [34]
    E. Kantorowicz, Les deux corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Âge (1957), Paris, Gallimard, 1989.
  • [35]
    S. Freud, Conférences d‘introduction à la psychanalyse, Paris, Gallimard, 1999, p. 427-429.
  • [36]
    S. Freud, Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, 34e Conférence, Paris, Gallimard, 1984, p. 204-205.

1 Nous ne le répéterons jamais assez, Freud n’a pas inventé le transfert qui est la chose du monde la mieux partagée, toute notre vie durant. Le transfert est l’essence même de la relation à l’autre. Il est le mal essentiel de l’humanité et, pour reprendre un titre de Jean Starobinski, il peut également être « le remède dans le mal ». Tel est, en quelque sorte, le sens de la « névrose de transfert » que Freud a inventée et dont il parle tardivement en 1914, dans « Remémoration, répétition, perlaboration », un des écrits métapsychologiques auxquels il peut se consacrer dans une période où la rareté des patients durant la Première Guerre mondiale lui laisse plus de temps, après vingt ans de pratique.

2 Cette idée vient d’un constat que fait Freud : la résistance à la remémoration qu’éprouvent ses patients, durant la cure, les empêche de progresser et les laisse prisonniers des réminiscences et de représentations. Utiliser le transfert sur l’analyste et dans l’analyse comme pivot pour permettre au patient de mieux cerner qui sont les personnages de son passé qui sont embusqués derrière ses différents transferts va lui permettre de reconduire au passé ce qui se fait passer pour présent et à mieux progresser dans l’effort de subjectivation que constitue la cure.

La névrose de transfert

3 Voici ce que Freud écrit à propos de cette « névrose de transfert », dans « Remémoration, répétition, perlaboration » :

4

« Lorsque le patient fait preuve de suffisamment de prévenance pour respecter les conditions d’existence du traitement, nous réussissons régulièrement à donner à tous les symptômes de la maladie une nouvelle signification transférentielle et à remplacer sa névrose ordinaire par une névrose de transfert, dont il peut être guéri par le travail thérapeutique. Le transfert crée ainsi un royaume intermédiaire (zwischen Reich) entre la maladie et la vie, à travers lequel s’effectue le passage de la première à la seconde. Le nouvel état a repris tous les caractères de la maladie mais il constitue une maladie artificielle[1] qui est en tous points accessible à nos interventions [2]. »

5 Il ne faut jamais oublier, en effet, que dans le processus psychanalytique, on s’éloigne exigiblement de la vie réelle. Freud découvre que la situation analytique telle qu’il l’a peu à peu mise en place provoque une organisation symptomatique, une « maladie artificielle ». La névrose de transfert est en quelque sorte une interface qui permettra de faire communiquer la maladie, les symptômes, avec la vie réelle.

6 Son rôle, au cours des séances, est de canaliser, dans le processus analytique, c’est-à-dire dans le transfert sur l’analyste et dans l’analyse, les répétitions multiples passées ou présentes, qui se jouent ou se sont jouées sur la scène de la réalité. Il s’agit d’une situation artificielle grâce à laquelle l’analysant va pouvoir commencer à rejouer en analyse, de façon indifférenciée, toutes ses répétitions passées et présentes, en les focalisant sur une seule personne à laquelle il les adresse au lieu de les revivre avec toutes les personnes faisant partie de sa vie réelle. Cette situation permet au patient de se rendre compte à quel point les relations qu’on a aux personnes présentes relèvent en grande partie de situations passées. Pouvoir les recentrer sur l’analyste seul, rassembler sur lui l’ensemble des relations présentes et passées fait prendre conscience à l’analysant que nos relations sont marquées du sceau de la répétition, et que notre présent prend en charge notre histoire, ou même est chargé, c’est-à-dire accablé, par notre histoire. Dans son Abrégé de psychanalyse, dernier texte très riche et pourtant méconnu, que Freud a commencé en 1938 et a laissé inachevé, il insiste sur sa mise en garde des « illusions » :

7

« L’analyste a pour tâche d’arracher chaque fois le patient à sa dangereuse illusion, de lui montrer sans cesse que ce qu’il prend pour une réalité nouvelle n’est qu’un reflet du passé [3]. »

8 La résistance à la remémoration est donc précisément une résistance à sortir de l’amnésie dans laquelle le présent et le passé sont confondus, rendant impossible de repérer les traces de l’infantile en nous.

9

« L’analysé répète au lieu de se remémorer, il répète en étant soumis aux conditions de la résistance ; nous sommes maintenant en droit de demander : mais, à vrai dire, que répète-t-il ou qu’agit-il (er agiert) ? La réponse est qu’il répète tout ce qui, provenant des sources de son refoulé, s’est déjà imposé dans son être manifeste : ses inhibitions, ses attitudes ne servant à rien, ses traits de caractère pathologiques. Évidemment, il répète aussi pendant le traitement tous ses symptômes. Nous pouvons dès lors remarquer qu’en mettant en relief la contrainte de répétition, nous n’avons abouti à aucun fait nouveau, mais seulement à une conception plus unitaire. Nous voyons maintenant clairement que l’état de maladie de l’analysé ne peut cesser avec le commencement de son analyse, que nous n’avons pas à traiter sa maladie comme une affaire d’ordre historique, mais comme une puissance actuelle. Cet état de maladie est donc amené fragment par fragment dans l’horizon et dans le domaine d’action de la cure ; et alors que le malade le vit comme quelque chose de réel et d’actuel[4], nous avons à y opérer le travail thérapeutique qui consiste pour une part essentielle à reconduire les choses au passé (Zurückführung auf die Vergangenheit) [5]. »

10 Dans la perspective freudienne, le rôle de l’analyste est donc, dans l’espace de la cure, de reconduire au passé des situations qui apparaissent comme actuelles. Il n’est pas là pour interpréter – parce que l’interprétation relève de l’analysant lui-même et de son activité de pensée. Freud définit ainsi son rôle dans « Remémoration, répétition, perlaboration » :

11

« Nous lui ouvrons avec le transfert une scène où il lui est permis de se déployer dans une liberté presque totale et où il lui est assigné de nous mettre sous les yeux tout ce qui, en fait de pulsions pathogènes, s’est caché dans la vie psychique de l’analysé [6]. »

12 Le patient ne peut accéder à la névrose de transfert que dans la mesure où l’analyste accepte de représenter pour le patient « l’absent de l’histoire » du sujet, selon l’heureuse expression de Michel de Certeau, permettant alors à la névrose de transfert de s’instaurer en rassemblant, unifiant tous les transferts de la vie réelle.

13 Dans Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Lacan écrit cette remarque : « Le transfert est un phénomène où sont inclus ensemble le sujet et le psychanalyste [7]. »

L’amour de transfert

14 L’amour de transfert, tel que le définit Freud, est étroitement lié à la névrose de transfert. Il fait partie de ce scénario, dans la mesure où il est la répétition d’amours passées, la poursuite d’amours enfantines, qu’on tente de prolonger dans le présent.

15 Dans un court texte intitulé « Remarques sur l’amour de transfert », datant de la même année (1914), Freud écrit :

16

« L’amour de transfert a peut-être un degré de liberté moindre que l’amour survenant dans la vie et qualifié de normal, il permet de connaître plus clairement sa dépendance à l’égard de l’état préalable infantile[8]… »

17 L’amour de transfert est donc, en quelque sorte, la photographie des dépendances que nous avons vécues dans l’état infantile. Freud ajoute d’ailleurs une remarque qui prête à contresens quand elle n’est citée que partiellement, à propos de l’amour prétendu « authentique » :

18

« Résumons donc : on n’a nullement le droit de contester à l’état amoureux se montrant au grand jour dans le traitement analytique le caractère d’amour “authentique”. S’il apparaît si peu normal, cela s’explique suffisamment par le fait que même l’état amoureux habituel, en dehors de la cure analytique, rappelle davantage les phénomènes psychiques [9] anormaux que ceux qui sont normaux. […] Nous n’avons pourtant pas le droit d’oublier que ce sont justement ces traits s’écartant de la norme qui constituent l’essentiel de l’état amoureux [10]. »

19 Pour parler de l’état amoureux, Freud emploie le mot allemand qui veut dire très exactement « état passionnel » (Verliebtheit). Il est donc important de ne pas citer la première partie de ce « résumé » isolément, si on ne veut pas faire de contresens sur ce qu’écrit Freud. Quand on évoque l’amour de transfert comme un amour « authentique », on oublie très souvent de rappeler que, pour Freud, tout état amoureux est un état pathologique. Or cet état pathologique entre lui aussi dans le cadre de la névrose de transfert, si l’analyste veut bien l’entendre en tant que participant à cette névrose dans laquelle il est inclus, comme le dit très justement Lacan. L’énamoration de certains analysants envers leur analyste relève effectivement d’un état passionnel qu’il ne faut pas prendre au réel, à l’actuel, mais comme la reprise ou la photographie d’amours passées. Dans la perspective freudienne, le patient ne peut sortir de cette énamoration que dans la mesure où ce rassemblement de tous les transferts qu’il a eus dans sa vie, peut s’actualiser dans la cure analytique. C’est à partir de là qu’on peut percevoir la dimension essentiellement infantile qui est au cœur de tous nos états amoureux. Et c’est en prenant conscience de ce processus que, peu à peu, on peut repérer comment nos relations actuelles conservent des traces de relations infantiles qu’elles tentent de prolonger.

20 Ainsi, l’amour de transfert concerne aussi bien l’analysant que l’analyste, puisqu’il s’agit chez l’analysant d’une tentation de faire du un avec du deux, de faire une communauté à deux avec son analyste. En effet, c’est en tant que représentant des « absents de son histoire » que l’analysant reconvoque son analyste, durant la cure.

21 En 1913, dans son texte « Sur l’engagement dans le traitement », Freud précise à quel point la contrainte de répétition est essentielle pour que le transfert puisse être analysé :

22

« Le premier but du traitement est bien d’attacher le patient à la cure et à la personne du médecin. Pour cela, on n’a rien d’autre à faire que de lui laisser du temps. Lorsqu’on témoigne au patient un intérêt sérieux, qu’on élimine soigneusement les résistances qui émergent au début et qu’on évite certaines interventions malencontreuses, celui-ci instaure de lui-même un tel attachement et relie le médecin à l’une de ces imagos de toute cette série de personnes dont il avait l’habitude de recevoir des marques d’amour [11]. »

23 L’analysant tente d’arraisonner son analyste en le mettant à la place des « absents de son histoire », dans une indifférenciation entre passé et présent. Cette volonté d’arraisonner l’analyste relève de la pulsion d’emprise, une pulsion que l’analysant exerce à l’égard de l’analyste pour tenter de retrouver une dyade dans laquelle il y aurait un appareil psychique pour deux personnes. C’est pour cette raison que la scène analytique est, d’une certaine façon, le paradigme du « Malaise dans la culture [12] », où les choses se rejouent sur un plan individuel : créer une foule à deux, en « intégrant (einzureihen) l’analyste dans les représentants de son histoire ».

24 Le rôle de l’analyste est alors de se mettre à la place du représentant de l’absent de son histoire pour le patient, en acceptant de créer une foule à deux avec l’analysant : c’est en cela que consiste la névrose de transfert. Son but étant d’aider ainsi le patient à sortir de cette « compacte majorité », selon l’expression que Freud emprunte volontiers à Ibsen [13], l’analyse de la névrose de transfert doit permettre au patient de renoncer à « des relations réelles entre le moi encore indivis et un objet externe [14] », car cette indivision le rend en réalité « dépendant d’un morceau du monde extérieur, à savoir l’objet d’amour élu [15] ».

25 L’analyste doit également se laisser arraisonner par l’analysant pour laisser davantage de place au savoir du patient qu’à son propre savoir. Freud est très clair sur ce point dans « Sur l’engagement dans le traitement », en 1913, quand il dénonce ce qui a été initialement sa propre erreur : le fait de se situer dans une position intellectualiste de savoir :

26

« Dans les tout premiers temps de la technique analytique, nous avons – il est vrai dans une position de pensée intellectualiste (intellektualistchen Denkeinstellung) – accordé une grande valeur au savoir du malade touchant ce qui était oublié de lui et nous avons en cela à peine différencié notre savoir du sien [16]. »

27 Il tire alors lucidement les conclusions d’une telle position, en mettant en garde l’analyste de céder à la tentation, comme il a pu le faire, de se contenter de prononcer des « diagnostics foudroyants » ou de faire des « traitements-éclair [17] », en subordonnant la clinique à la théorie, ce qui n’a abouti qu’à un échec :

28

« Ce fut une grave déception de voir le résultat escompté faire défaut. Comment pouvait-il donc se faire que le malade qui savait maintenant ce qu’il en était de son expérience vécue traumatique se soit pourtant conduit comme s’il n’en savait pas plus qu’autrefois ? À la suite de la communication et de la description du trauma refoulé, le souvenir de celui-ci ne voulait émerger [18]. »

29 Freud remet ici en question un savoir qui serait imposé de l’extérieur à partir d’informations que l’analyste pourrait avoir obtenues grâce à des proches du patient (ce qui était le cas fréquent de Freud, à Vienne, puisqu’il connaissait souvent la famille des patients qui venaient le consulter). Ce savoir extérieur ne sert à rien s’il n’y a pas un travail de remémoration. Freud scelle ici le déclin de l’interprétation émise par l’analyste qui se veut théoricien.

30 Et ce qui va permettre à l’analyste, selon Freud, de faire toute sa place au savoir du patient, dans la mesure où il accepte le rôle de dritte Person, cette « tierce personne » que Freud a mise à jour, dès 1895, dans le chapitre intitulé « La psychothérapie de l’hystérie » qui conclut Les Études sur l’hystérie. Évoquant les divers obstacles qui se présentent dans la cure, Freud aborde une difficulté très particulière :

31

« Elle résidait dans le fait d’amener la malade à communiquer, là où apparemment des relations personnelles entraient en ligne de compte, où la tierce personne coïncidait avec celle du médecin [19]. »

La règle fondamentale (Grundregel)

32 Freud en vient ainsi à élaborer peu à peu ce qu’il appelle la « règle fondamentale », pour permettre à la fois d’entrer dans la névrose de transfert, puis de sortir enfin de l’amour de transfert, en entrant dans un processus qui permettra d’accepter la séparation, comme condition de la fin de l’analyse.

33 Cette règle, tout comme la mise en œuvre de la névrose de transfert, est la résultante des différentes expériences cliniques que Freud a menées et vécues, avec des succès et des échecs : analyse réussie avec Elisabeth von R. ou Miss Lucy, analyse vouée à l’impasse avec Dora, par exemple. Mais c’est surtout l’analyse de l’Homme aux rats, avec ses intuitions ou ses ratages, qui permet à Freud de mieux percevoir ce qui deviendra la règle fondamentale. En effet, la consigne énoncée par Freud, lors de la deuxième séance avec l’Homme aux rats, en octobre 1907, contient en quelque sorte les prémisses de ce qui deviendra un des pendants de la règle fondamentale : laisser surgir les pensées (der Einfall).

34 À propos de cette deuxième séance, Freud note dans ses « Remarques sur un cas de névrose de contrainte » :

35

« Le lendemain, après que je l’eus mis en devoir de respecter l’unique condition de la cure, dire tout ce qui passe par la tête, même si cela lui est désagréable, même si cela lui paraît sans importance, ne relevant pas du sujet ou insensé, et que je l’eus laissé libre de choisir le thème par lequel il allait ouvrir ses communications, il débute comme suit… [20] »

36 Ernst Lanzer enchaîne alors sur ses relations complexes avec un ami et confident.

37 En laissant surgir ses pensées, c’est donc l’analysant qui va déterminer le modèle de la cure et qui va apprendre à l’analyste dans quelle direction se tourner. Le cadre de la cure est défini par ce que le patient va construire à partir de cette ouverture. Freud se dépossède ainsi d’une position d’efficacité, de maîtrise, de savoir, pour confier à l’analysant lui-même le déploiement, le déroulement de sa propre cure. Il s’agit donc d’une étape vraiment capitale, parce que cette séance signe ce qu’il est convenu d’appeler « la conduite de la cure », dans la vulgate psychanalytique, même si alors Freud ne peut vraiment saisir la portée de cette ouverture.

38 Ce n’est qu’à partir de 1912, dans « Conseils au médecin dans le traitement analytique [21] », puis dans « Sur l’engagement dans le traitement [22] » en 1913, que Freud parvient élaborer plus nettement ce qu’il appellera explicitement la « règle fondamentale » (Grundregel). Ces deux textes très complémentaires sont un bilan de son parcours, de ses errances et trouvailles quant à la gestion du transfert et à la conduite de la cure.

39 Cette règle fondamentale comporte deux versants : l’un concernant l’analysant, l’autre précisant la position à tenir de la part de l’analyste.

40 Du côté de l’analysant, Freud érige en règle ce qu’il avait instauré intuitivement avec Ernst Lanzer :

41

« Il est totalement indifférent de savoir avec quel matériau on commence le traitement, si c’est avec l’histoire de vie, l’histoire de maladie ou les souvenirs d’enfance du patient. Mais en tout cas de manière à ce qu’on laisse raconter le patient et qu’on lui donne le libre choix de son point de départ. On lui dit donc : “Avant de pouvoir vous dire quelque chose, je dois en avoir appris beaucoup sur vous ; communiquez-moi, s’il vous plaît, ce que vous savez de vous” [23]. »

42 Freud poursuit aussitôt en imaginant ce que peut être le propos initial (et exceptionnel) de l’analyste qui exhorterait le patient à adopter le comportement d’un « voyageur », au cours de sa future analyse :

43

« C’est seulement pour la règle fondamentale de la technique psychanalytique à observer par le patient que l’on fait une exception. On la lui fait connaître dès le tout début : “Encore une chose avant que vous ne commenciez. Votre récit doit pourtant sur un point se différencier d’une conversation habituelle. Alors que d’ordinaire vous essayez à bon droit de maintenir dans votre présentation le fil de la cohérence et que vous écartez toutes les idées incidentes et pensées adventices perturbantes pour ne pas, comme on dit, discourir à perte de vue, vous devez ici procéder autrement. Vous observerez que, pendant votre récit, vous viendront diverses pensées que vous aimeriez repousser en recourant à certaines objections critiques. Vous serez tenté de vous dire : ‘’Telle ou telle chose ne relève pas ici du sujet, ou bien elle est dénuée de toute importance, ou bien elle est dénuée de sens, et on n’a pas besoin de la dire.” Ne cédez jamais à cette critique et dites la chose malgré vous, cela précisément parce que vous éprouvez une aversion à le faire. La raison de cette prescription – à vrai dire la seule que vous deviez suivre – c’est plus tard que vous l’apprendrez et saurez la comprendre. Dites donc tout ce qui vous passe par l’esprit. Conduisez-vous par exemple à la manière d’un voyageur, assis côté fenêtre dans un wagon de chemin de fer, qui décrit à quelqu’un d’installé à l’intérieur le paysage se modifiant sous ses yeux. Enfin, n’oubliez pas que vous avez promis une totale franchise et ne passez jamais sur quelque chose parce que, pour une raison ou une autre, la communication vous en serait désagréable [24]. »

44 Il n’est donc pas question d’activité associative, mais bien d’une attitude passive qui consiste à « laisser surgir les choses et laisser des représentations s’imposer à soi ».

45 En ce qui concerne l’analyste, c’est dans « Conseils au médecin » que Freud développe et précise ce qu’il en est de la règle fondamentale :

46

« De même que l’analysé doit communiquer tout ce qu’il attrape au vol dans son auto-observation, en refrénant toutes les objections logiques et affectives qui veulent l’inciter à faire une sélection, de même le médecin doit se mettre dans la situation d’exploiter aux fins de l’interprétation, de la reconnaissance de l’inconscient caché, tout ce qui lui est communiqué, sans remplacer par une censure personnelle la sélection à laquelle renonce le malade ; pour le résumer en une formule : il doit tourner vers l’inconscient émetteur du malade son propre inconscient en tant qu’organe récepteur, se régler sur l’analysé comme le récepteur du téléphone est réglé sur la platine [25]. »

47 Cette image de l’émetteur-récepteur de Freud ramène le rôle du psychanalyste à une position passive, elle aussi. C’est en effet cette passivité qui lui permet de saisir vraiment l’inconscient et les signifiants du patient.

48 Freud souligne également de manière très ferme ce qui constitue pour lui la ligne fondamentale de la position exigible chez l’analyste :

49

« Pour l’analyste, la juste conduite consistera à se déplacer, suivant les besoins du patient, d’une position psychique à l’autre, à ne pas spéculer ni ruminer aussi longtemps qu’il analyse et à ne soumettre qu’ensuite le matériel obtenu au travail de pensée synthétique, une fois l’analyse achevée [26]. »

50 L’analyste ne pense pas, pendant la séance, pour Freud. Il doit se régler sur la parole allocutive de son patient, et se mettre à la place psychique d’où l’analysant peut être entendu. Freud définit ainsi la position exigible de l’analyste :

51

« Cette technique est pourtant simple. Elle récuse tous les moyens auxiliaires, comme nous le verrons, même la prise de notes et consiste simplement à ne vouloir porter son attention sur rien de particulier et à accorder à tout ce qu’il nous est donné d’entendre la même “attention en égal suspens” (gleichschwebende Aufmerksamkeit) selon la dénomination que j’ai déjà employée [27]. »

52 Freud avait déjà employé une image très proche, dans son texte sur le Petit Hans, en 1909 : « Laissons provisoirement notre jugement en suspens et acceptons avec une égale attention tout ce qui peut être observé [28]. » Le terme allemand schwebende qui signifie le suspens évoque également la métaphore de la balance. Le fléau de la balance oscille sans privilégier tel aspect, quant au suspens, il suggère l’attitude de dresser l’oreille.

53 L’analyste travaille donc sans filet… Et Freud rappelle une donnée essentielle en fin de paragraphe : « On ne doit pas oublier que la plupart du temps il nous est en effet donné d’entendre des choses dont la signification n’est reconnue qu’après coup [29]. »

54 Or ce déplacement d’une position psychique à l’autre, c’est ce qui s’oppose précisément à la « position intellectualiste de pensée » qui faisait qu’on avait, dans une position d’emprise, un savoir sur la psyché de l’autre. C’est ce qui impliquait l’indifférenciation entre le savoir de l’analyste et celui du patient. Dans son Abrégé de psychanalyse, en 1938, Freud revient sur cette exigence, dans un chapitre sur « La technique psychanalytique », en proposant une formule sans équivoque : « Nous ne devons jamais confondre ce que nous savons, nous, avec ce qu’il sait, lui [30]. »

55 Freud postule ici une séparation radicale entre le sujet et l’objet, entre le psychanalyste et l’analysant, et nous sommes bien dans le registre d’un axe temporel dans lequel il s’agit d’un déplacement de représentation, où l’analyste tente de reconduire au passé ce que l’analysant ressent comme « réel et actuel ».

56 En remettant en cause ce « savoir imposé de l’extérieur » et une « position de pensée intellectualiste », qui suppose une indistinction, une indifférenciation entre nos propres pensées et celles de l’autre, Freud prend en compte le fait que, dans la séance d’analyse, il existe un espace pour deux psychés. En « oscillant d’une position psychique à l’autre » et en « évitant toute spéculation », l’analyste ne peut plus dès lors faire comme s’il y avait une connaissance commune, co-partagée, donc une langue commune entre l’analyste et l’analysant. C’est sur ce postulat de deux appareils psychiques séparés et de deux langues, deux idiomes différents que le processus psychanalytique peut être opérant, dans la perspective freudienne, afin de conduire à un processus de séparation, qui est la condition d’une subjectivation pour le patient.

57 Une question s’impose alors : Qui est l’analyste ? Pour Freud, il est le représentant de l’ancêtre ou du mort, ce qui l’amène à cette remarque, à la fin de « La dynamique du transfert » :

58

« Il est indéniable que soumettre à contrainte les phénomènes de transfert comporte pour le psychanalyste les plus grandes difficultés, mais on ne saurait oublier que ce sont justement ces phénomènes qui nous procurent l’inestimable service de rendre actuelles et manifestes chez les malades les motions d’amour cachées et oubliées, car finalement nul ne peut être tué in absentia ou in effigie[31]. »

59 En déterminant le paradigme de la cure analytique, la règle fondamentale nous éclaire également sur ce qu’est un analyste et sur sa position, position très bien définie par François Perrier dans un texte à propos de la relation de l’analyste au schizophrène :

60

« Pour comprendre les schizophrènes, il faut être hystérique. Pour parler valablement des schizophrènes, il faut s’identifier hystériquement à leur négativité, c’est donc un message qu’on ne peut formuler qu’au moment où l’on s’en va, qu’au moment où l’on s’oublie et qu’on renonce à soi pour devenir le héraut du message d’un sujet qui se veut personne au sens négatif du terme [32]. »

61 Ici se trouve sans doute une des clés de la fonction analytique, de la position de l’analyste : cette aptitude à « être personne », c’est-à-dire savoir s’exiler de soi au moment où l’on s’oublie et où l’on renonce à soi pour être traversé par ce qui vient du patient. Cette relation va au-delà de la relation au schizophrène. Il faut ajouter que Freud a toujours évité de s’affronter à la schizophrénie qu’il a abandonnée à Jung et à l’école de Zurich avec Bleuler. Il faudra longtemps pour que les analystes français affrontent cette pathologie.

62 Dans l’« Abrégé de psychanalyse », que Freud entreprend en 1938, sans pouvoir le terminer, il éprouve le besoin de revenir longuement sur l’importance de la règle fondamentale, en employant d’autres termes que dans ses écrits de 1912 et 1913, mais qui complètent et éclairent ce « contrat » qui constitue l’axe de la cure psychanalytique :

63

« Avec les névrosés, nous concluons donc le contrat suivant : sincérité totale contre stricte discrétion. Cela donne l’impression que nous n’aspirons qu’à la position de confesseur laïc. Mais la différence est grande, car nous ne voulons pas seulement l’entendre dire ce qu’il sait et cache aux autres, il doit aussi nous raconter ce qu’il ne sait pas. Dans cette intention nous lui définissons plus précisément ce que nous entendons par sincérité. Nous l’astreignons à la règle fondamentale analytique qui doit désormais régir son comportement envers nous. Il ne doit pas seulement communiquer ce qu’il dit intentionnellement et de bon gré, ce qui lui apporte un soulagement comme dans une confession, mais aussi toutes les autres choses que lui livre son auto-observation, tout ce qui lui vient à l’esprit, même si cela lui est désagréable à dire, même si cela lui apparaît sans importance, voire insensé. S’il réussit, après ces instructions, à mettre hors circuit son autocritique, il nous livre une quantité de matériel, pensées, idées incidentes, souvenirs, qui se trouvent déjà sous l’influence de l’inconscient, qui sont souvent des rejetons directs de celui-ci et qui nous mettent donc en situation de deviner l’inconscient refoulé chez lui et d’élargir par notre communication la connaissance qu’a son moi de son inconscient [33]. »

64 Le fait que Freud ait découvert l’importance de la « névrose de transfert » à un moment où il travaillait en institution pourrait nous amener à faire la supposition suivante : si Freud a inventé la névrose de transfert, c’est précisément qu’il a observé chez certains patients que les différents transferts vécus sur la scène de la réalité n’étaient pas analysables, mais le devenaient une fois rassemblés et transposés par la névrose de transfert, ce que Freud désignait sous le terme de « règle d’abstinence ». De fait, lorsque l’analyste prend la figure de « maître » et que s’établit parallèlement un investissement sur une institution et sur une théorie analytique, il n’y a plus d’analysabilité des transferts du sujet. Les transferts ne font que se reproduire, se prolonger indéfiniment, sans que soit rendu possible un processus de subjectivation qui libèrerait des différentes aliénations auxquelles on s’est assujetti. On est dès lors dans une « analyse infinie ».

65 Au terme de ce parcours sur la névrose de transfert et sur la règle fondamentale, il serait tentant d’appliquer à l’analyste ce que propose Ernst Kantorowicz, dans son essai sur Les deux corps du roi (1957 [34]), où cet historien tire les conclusions de son analyse de plusieurs monarchies (notamment la famille des Tudor et les rois de France). Selon Kantorowicz, le roi est doté d’un double corps : il possède un corps terrestre et mortel, comme chaque être humain, mais il incarne aussi le corps politique, immortel, de la communauté que constitue le royaume. Si le roi est roi, ce n’est pas au titre de son identité personnelle, mais parce qu’il est le représentant symbolique d’une fonction où il assume de représenter la nation. Il ne s’agit donc pas d’un sujet, mais d’une fonction, au sens du latin persona ou du grec prosôpon : ce mot qui, dans les deux langues, désigne le masque que revêt l’acteur de théâtre antique pour représenter le personnage qu’il doit jouer. Chateaubriand écrit pour sa part : « Lorsqu’on met sa main sur l’épaule du roi, il cesse d’être roi. » À l’inverse, lorsque la parole de l’analysant atteint l’oreille de l’analyste, il cesse d’être « analyste » pour représenter l’autre, les autres auxquels l’analysant veut faire entendre de son histoire.

66 Ainsi, les messages qui sont adressés à l’analyste ne le visent pas personnellement, mais bien parce qu’il n’est qu’un représentant. Pour Freud, quand l’analyste parle, ce devrait être en tant que persona, en incarnant chaque fois une fonction différente, selon l’histoire singulière de chaque sujet. L’analyste ne peut pas recevoir ce qui est dit comme un message qui lui serait adressé à titre personnel. Cette idée parcourt de nombreux textes de Freud bien avant Le malaise dans la culture, en 1930. Dans une conférence sur « L’évolution de la libido [35] », en 1916-1917, Freud revient sur cette pluralité des fonctions :

67

« L’individu humain doit se consacrer à la grande tâche de se déprendre (Ablösung) de ses parents, sa solution seule lui permettant de cesser d’être un enfant pour devenir un membre de la communauté sociale. Pour le fils, la tâche consiste à se détacher […], ces tâches incombent à chacun. »

68 Cette difficulté essentielle de s’exiler de soi pour être au lieu de l’autre est peut-être ce qui, pour Freud, différencie la psychothérapie de la psychanalyse, ainsi qu’il en fait la remarque, en 1933, dans une de ses Nouvelles conférences :

69

« Les psychothérapeutes qui se servent aussi, à l’occasion, de la psychanalyse, ne se trouvent pas sur un terrain analytique solide ; ils n’ont pas toute l’analyse, mais ils l’ont diluée, peut-être désintoxiquée [36]. »

70 Pour conclure, je voudrais apporter une précision sur la nature du travail d’éclairage que nous avons tenté de faire, un travail de « nettoyage » dans le sens où l’écrit Paul Ricœur : « Il faut nettoyer les mots pour leur redonner leur sens. » Marx dit cela en d’autres termes : « L’humanité ne se pose jamais que les problèmes qu’elle peut résoudre. » Les psychanalystes ne se posent eux aussi que les problèmes qu’ils peuvent résoudre, dans le meilleur des cas.

71 Pour travailler sur un auteur, il faut toujours se demander, comme dans la cure, d’où vient un concept, à quoi il correspond, pourquoi il disparaît à un moment donné, et pourquoi d’autres concepts viennent le remplacer pour mieux comprendre certains phénomènes nouveaux.

72 Pour ma part, je ne me situe pas comme freudien, mais seulement comme freudologue, tout en étant aussi très attaché à d’autres auteurs. Passer du freudisme à la freudologie est une démarche qui participe précisément de ce que Ricœur appelle le « nettoyage » des mots, en s’attachant à périodiser et à contextualiser les différentes avancées (ou reculs) de Freud. Cette démarche est capitale, décisive, selon moi, car elle nous permet d’éviter la dérive fondamentaliste qui consisterait à présenter un texte détaché de son contexte historique comme vérité. Or les fondamentalismes pullulent depuis deux siècles. Déjà Dostoïevski l’énonçait à sa manière dans Les Frères Karamazov : « Il n’y a point pour l’homme de souci plus constant que de chercher un Autre devant qui s’incliner. »

Notes

  • [1]
    Les italiques sont de moi (J.S.). Pour les diverses citations, j’utiliserai les traductions qui me paraissent les plus pertinentes, en fonction des textes, sans me limiter à l’OCPF. Dans tous les cas, il m’arrive de modifier ou remplacer un terme qui me paraît trop éloigné du sens allemand originel, sans que je puisse le signaler à chaque fois.
  • [2]
    S. Freud, « Remémoration, répétition, perlaboration » (1914), dans La Technique psychanalytique, Paris, Puf, coll. « Quadrige », 2007, p. 138.
  • [3]
    S. Freud, Abrégé de psychanalyse (1938), Paris, Puf, 1975, p. 45.
  • [4]
    C’est moi qui souligne.
  • [5]
    Freud, « Remémoration, répétition, perlaboration », op. cit., p. 135.
  • [6]
    Ibid. p. 138.
  • [7]
    J. Lacan, Le Séminaire, Livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (1964), Paris, Le Seuil, 1973, p. 210.
  • [8]
    S. Freud, « Remarques sur l’amour de transfert », dans La Technique psychanalytique, op. cit. p. 152 (passage en italique souligné par moi).
  • [9]
    Je corrige en remplaçant « animiques » par « psychiques ».
  • [10]
    S. Freud, « Remarques sur l’amour de transfert », op. cit., p. 153.
  • [11]
    S. Freud, « Sur l’engagement dans traitement » (1913), dans La Technique psychanalytique, op. cit., p. 124.
  • [12]
    S. Freud, Malaise dans la culture (1930), en particulier le chapitre 7, Paris, Puf, coll. « Quadrige », 1995.
  • [13]
    Plusieurs fois dans son œuvre, Freud emprunte cette expression à L’ennemi du peuple, une pièce écrite en 1880, par Henrik Ibsen où il met en scène un médecin, Stockmann, qui se trouve mis au ban de la ville balnéaire par tous les notables et politiciens, parce qu’il a découvert et dénoncé le scandale d’une pollution des eaux thermales.
  • [14]
    S. Freud, Malaise dans la culture, op. cit., p. 73.
  • [15]
    Ibid., p. 44.
  • [16]
    S. Freud, « Sur l’engagement dans le traitement », op. cit., p. 126.
  • [17]
    Ibid., p. 125.
  • [18]
    Ibid., p. 126.
  • [19]
    S. Freud, Études sur l’hystérie (1895), dans OCPF II, Paris, Puf, 2009, p. 331.
  • [20]
    S. Freud, L’Homme aux rats ; Remarques sur un cas de névrose de contrainte, Paris, Puf, coll. « Quadrige », 2000, p. 9.
  • [21]
    S. Freud, « Conseils au médecin » (1912), dans La technique psychanalytique, op. cit.
  • [22]
    S. Freud, « Sur l’engagement dans le traitement », op. cit.
  • [23]
    Ibid., p. 119.
  • [24]
    Ibid., p. 119-120.
  • [25]
    S. Freud, « Conseils au médecin dans le traitement psychanalytique », op. cit., p. 89-90.
  • [26]
    Ibid., p. 88 (traduction revue).
  • [27]
    Ibid., p. 85-86.
  • [28]
    S. Freud, « Analyse de la phobie d’un enfant de 5 ans. Le petit Hans » (1909).
  • [29]
    S. Freud, « Conseils au médecin », op. cit., p. 86.
  • [30]
    S. Freud, Abrégé de psychanalyse (1938), op. cit., p. 46.
  • [31]
    S. Freud, « Sur la dynamique du transfert », dans La technique psychanalytique, op. cit., p. 82.
  • [32]
    F. Perrier, La Chaussée d’Antin, Paris, Albin Michel, 1994, p. 297.
  • [33]
    S. Freud, « Abrégé de psychanalyse », dans OCPF XX, Paris, Puf , 2010, p. 267.
  • [34]
    E. Kantorowicz, Les deux corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen Âge (1957), Paris, Gallimard, 1989.
  • [35]
    S. Freud, Conférences d‘introduction à la psychanalyse, Paris, Gallimard, 1999, p. 427-429.
  • [36]
    S. Freud, Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse, 34e Conférence, Paris, Gallimard, 1984, p. 204-205.
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