Depuis une vingtaine d’années des voix véhémentes et de plus en plus influentes se font entendre dans l’espace public. Elles prônent un alignement de la condition animale sur la condition humaine et, dans leurs slogans les plus radicaux, militent pour une libération totale des animaux des formes d’exploitation et de prédation dont ils seraient victimes. Ces revendications sont portées par des philosophes, des personnalités en vue et une nébuleuse d’associations qui font du lobbying auprès des médias et des responsables politiques. Leur idéologie se dit « anti-espéciste », car luttant contre le prédicat « espéciste » (ou « spéciste ») de la supériorité de l’Homme sur les autres espèces et les inégalités de traitement qui en résultent. Elle repose sur la conviction que tous les êtres vivants sont « sentients », c’est-à-dire qu’ils sont capables de tirer des enseignements de leurs expériences et qu’ils ressentent de manière subjective du plaisir et de la souffrance. Dès lors, garantir non plus seulement la bientraitance, mais le bien-être des animaux et donc le respect de leur vie est l’objectif que se fixent les militants « anti-espécistes », parfois par l’intermédiaire d’actions violentes qui ciblent les élevages industriels, les abattoirs et les étals des bouchers. Inciter leurs concitoyens à renoncer à la consommation de produits animaliers selon les déclinaisons graduelles du végétarisme, du végétalisme et du véganisme est également à l’agenda politique de ces activistes.
Deux ouvrages parus en 2017 et 2018 expriment parfaitement les termes et les enjeux de l’âpre débat dont les thèses animalistes font l’objet, tant leur point de vue et leurs arguments s’opposent…