Notes
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[1]
V. Clavurier, « Les présentations cliniques. De la psychiatrie à la psychanalyse », Essaim, n° 33, Toulouse, érès, 2014.
-
[2]
Les citations non référencées dans la suite de l’article en sont extraites. Certaines transcriptions sont accessibles sur le site de Patrick Valas (http://www.valas.fr).
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[3]
S. Freud, Correspondance, Paris, Gallimard, 1979, p. 197, cité par R. Dorey, « Pour la présentation clinique », Nouvelle revue de psychanalyse, t. 42, Paris, Gallimard, 1990, p. 139.
-
[4]
E. Porge, « La présentation de malades : Charcot, Freud, Lacan, aujourd’hui », dans Un siècle de recherches freudiennes en France, Toulouse, érès, 1986, p. 91.
-
[5]
Selon le témoignage de sa fille aînée citée par E. Jones, « Communication personnelle », dans La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, Paris, Puf, p. 232, cité dans Essaim, n° 2, Toulouse, érès, 1998, p. 118.
-
[6]
F. Samson, « Freud, traducteur de Charcot », Essaim, n° 2, op. cit., p. 147-149.
-
[7]
Ibid, p. 147.
-
[8]
Ibid.
-
[9]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, Toulouse, érès, 2005, p. 179.
-
[10]
É. Roudinesco, Jacques Lacan. Esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée, Paris, Fayard, 1993, p. 520.
-
[11]
B. Nominé, « Ne pas reculer devant la psychose. Les présentations de malades du docteur Lacan », Link, n° 10, Paris, Forums du Champ lacanien.
-
[12]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », Évolution psychiatrique, n° 66, Paris, Elsevier Masson, 2001, p. 294.
-
[13]
Cf. E. Porge, Jacques Lacan, un psychanalyste. Parcours d’un enseignement, Toulouse, érès, 2005, p. 37.
-
[14]
Cf. J. Lacan, Le sinthome, séance du 17 février 1976, cité par E. Porge, « La présentation de malades », Littoral, n° 17, Toulouse, érès, 1985, p. 32.
-
[15]
Cité par A. Vanier, « Conclusion », dans Esquisses psychanalytiques, septembre 1989, hors-série n° 1, p. 97.
-
[16]
J. Lacan, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, séance du 5 mai 1965, inédit.
-
[17]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 296.
-
[18]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 187.
-
[19]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 291.
-
[20]
J. Lacan, « La troisième », Discours à Rome, cité par F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit.
-
[21]
M. Depussé, Qu’est-ce qu’on garde ?, Paris, POL, 2000, cité par F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan, art. cit., p. 293.
-
[22]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 293.
-
[23]
C. Millot, « La présentation de malades – Table ronde », dans Lacan, psychanalyste, Marseille, Éditions du Hasard, 2002, p. 51.
-
[24]
Cf. E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 186.
-
[25]
A. Didier-Weill, « La présentation de malades – Table ronde », dans Lacan, psychanalyste, op. cit., p. 21.
-
[26]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 186.
-
[27]
Ibid., p. 187.
-
[28]
Ibid., p. 180.
-
[29]
J. Lacan, « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », dans Écrits, op. cit., p. 835.
-
[30]
B. Nominé, « Pour une conférence à Venise », décembre 2000, cité par E. Mac Clay, Communication orale (27 mars 2007).
-
[31]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 289.
-
[32]
Cf. Y. Diener, « Apports de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique en Chine : un effet de présentation », Essaim, n° 13, Toulouse, érès, 2004, p. 58.
-
[33]
Cf. J.-P. Falret, De l’enseignement clinique des maladies mentales, Paris, impr. de Martinet, 1850, p. 68-71, cité par M. Foucault, Le pouvoir psychiatrique, Paris, Gallimard/Seuil, 2003, p. 195.
-
[34]
Cf. E. Porge, « La présentation de malades : Charcot… », art. cit., p. 94.
-
[35]
Ibid., p. 95.
-
[36]
Ibid.
-
[37]
Cf. J. Allouch, « Hommage à Georges Lanteri-Laura »
(http://www.oedipe.org/fr/actualites/lanterilaura) -
[38]
Cf. J.-P. Falret, « Discours d’ouverture : De la direction à imprimer à l’observation des aliénés », dans Leçons cliniques de médecine mentale faites à l’hospice de la Salpêtrière, Paris, J.-B. Baillière, 1854, p. 19-20, cité par M. Foucault, Le pouvoir psychiatrique, op. cit., p. 195.
-
[39]
Cf. J. Lacan, Les psychoses, Paris, Le Seuil, 1981, p. 233-234, je souligne.
-
[40]
J. Lacan, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, séance du 5 mai 1965 (inédit), cité par E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 188.
-
[41]
M. Foucault, Naissance de la clinique, Paris, Puf, 1963, p. XI, cité par F. Gorog, art. cit., p. 292.
-
[42]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 292.
-
[43]
Cf. A. Vanier, « Conclusion », art. cit., p. 95.
-
[44]
E. Trillat, « Regards sur l’hystérie », L’évolution psychiatrique, n° 72, Paris, Masson, 2007 [1970], p. 724.
-
[45]
J. Lacan, Les psychoses, op. cit., p. 128.
-
[46]
On la retrouve notamment chez André Meynard, Quand les mains prennent la parole. Dimension désirante et gestuel, Toulouse, érès, 2002.
-
[47]
A.-M. Braud, « Stabitat », Essaim, n° 15, Toulouse, érès, 2005, p. 131.
-
[48]
E. Trillat, « Regards sur l’hystérie », L’évolution psychiatrique, n° 72, Paris, Masson, 2007 [1970], p. 724.
-
[49]
J. Lacan, Écrits, Paris, Le Seuil, 1966, p. 313.
-
[50]
Cf. E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 73.
-
[51]
Cf. ibid., p. 71-100.
-
[52]
J. Lacan, « La chose freudienne ou Sens du retour à Freud en psychanalyse », dans Écrits, op. cit., p. 409.
-
[53]
E. Porge, « La présentation de malades : Charcot… », art. cit., p. 96.
-
[54]
C. Millot, « La présentation de malades… », art. cit., p. 53.
-
[55]
Ibid.
-
[56]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 290.
-
[57]
Cf. J. Lacan, Écrits, op. cit., p. 489.
-
[58]
R. Dorey parle pour sa part d’une Aufhebung à ce sujet dans « Pour la présentation clinique », art. cit., p. 137.
-
[59]
Cf. J.-P. Winter, « La présentation de malades – Table ronde. Intervention de Jean-Pierre Winter », dans Lacan, psychanalyste, op. cit., p. 61.
-
[60]
E. Porge, « Vive la Chine. La Cina é vicina », Essaim, n° 13, Toulouse, érès, 2004, p. 50.
-
[61]
Cf. « Les présentations de malades : bon usage et faux problèmes », Analytica, vol. 37, n° 4, 1984.
-
[62]
Cf. E. Porge, Des fondements de la clinique psychanalytique, Toulouse, érès, 2008, p. 27-33.
-
[63]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 183.
-
[64]
Ibid.
-
[65]
J.-A. Miller, « Enseignements de la présentation de malades », Ornicar?, n° 10, Paris, Lyse, juillet 1977.
-
[66]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 184.
-
[67]
Ibid.
-
[68]
Cf. A. Vanier, « Conclusion », art. cit., p. 96.
-
[69]
E. Porge, « Vive la Chine… », art. cit., p. 50.
-
[70]
Ibid.
-
[71]
Y. Dorey-Assedo, « Étude de la limite dans le dispositif de la présentation du cas », L’évolution psychiatrique, n° 72, Paris, Elsevier Masson, 2007, p. 163.
-
[72]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 295.
-
[73]
Cf. E. Porge, « La présentation de malades », art. cit., p. 48.
-
[74]
Ibid.
-
[75]
J. Allouch, « Hommage à Georges Lanteri-Laura », art. cit.
-
[76]
E. Porge, Des fondements de la clinique psychanalytique, op. cit., p. 28.
1 Dans un précédent article [1], je me suis attaché à étudier la présentation clinique telle qu’elle fut importée et pratiquée en psychiatrie par les aliénistes. Je voudrais maintenant m’intéresser à la reprise de cet exercice par Lacan, qui entendait lui donner un tour inédit, spécifiquement analytique. Nous en avons des témoignages par certains de ses élèves et pouvons également prendre connaissance de transcriptions existantes [2]. J’explorerai cette question, déjà traitée par d’autres, à partir de ma propre expérience de membre du public dans différents dispositifs. Cette expérience a marqué ma pratique de l’analyse (à diverses places), mais elle me laissa également parfois perplexe et le problème soulevé est le suivant : l’exercice est-il bien le lieu d’un acte analytique, et à quelles conditions, ou n’est-il resté qu’un procédé d’objectivation du malade à des fins d’enseignement doctrinal ? Comment caractériser précisément la différence entre présentation psychiatrique et présentation psychanalytique ? En quoi les présentations menées par Lacan et ceux qui s’en réclament ont pu rendre proprement analytique le dispositif ?
Freud, public de Charcot
2 Freud assista aux présentations de Charcot lors de son séjour à Paris en 1886 et en fut profondément affecté [3]. Pourtant, il ne pratiqua pas lui-même l’exercice et choisit la voie plus littéraire des récits de cas pour transmettre la clinique. Mais il ne critiqua pas « ce style d’enseignement de Charcot, bien qu’il ne se soit pas empêché de le critiquer sur ses théories étiopathogéniques [4] ». Il avait d’ailleurs dans son cabinet à Vienne puis à Londres, au-dessus de son divan, une reproduction du tableau de Brouillet montrant la présentation d’une patiente hystérique par Charcot, tableau qu’il affectionnait particulièrement [5].
3 Peut-être est-ce la façon dont il a expérimenté le dispositif, avec le style de Charcot orienté par la recherche du tableau clinique, qui ne lui a pas permis d’envisager sa pertinence pour la nouvelle approche qu’il entendait fonder. D’ailleurs, un travail précis [6] sur sa traduction des présentations de Charcot révèle certains éléments précurseurs de ce qui deviendra une véritable différence de paradigme. Freud traducteur fait le choix de substituer à bon nombre de formulations impersonnelles des adjectifs possessifs et des pronoms personnels « qui mettent le particulier subjectif en valeur [7] ». Il substitue également parfois un « nous » à la première personne du singulier prononcée par Charcot. Ce faisant, « Freud traducteur s’inclut dans ce nous, de même qu’il se fait aussi l’adresse de la parole des personnes présentées au public des Leçons [8] ». L’inflexion de la traduction freudienne porte l’attention à la fois sur la singularité des propos (préférée à une description impersonnelle du cas) et sur une prise en considération de l’adresse, c’est-à-dire de la place du public dans le dispositif.
Lacan, un psychanalyste en présentation
Un mode de recueil clinique original
4 Lacan a quant à lui beaucoup pratiqué les présentations cliniques : à partir de 1953, elles font même « partie intégrante de son enseignement » et « constituent un mode de recueil clinique original sur lequel il s’est constamment appuyé dans son élaboration théorique [9] ». Un signe de l’importance de cet exercice est qu’il l’a maintenu aussi longtemps que cela lui fut physiquement possible, jusqu’en octobre 1980 [10]. Lorsqu’il rencontrait un malade, il « ne s’agissait pas du tout d’en faire un cas qui conforterait sa brillante théorie mais d’en attendre un témoignage subjectif qui [la] ferait avancer [11] ». Il n’était donc pas question d’illustration mais de mise au travail de sa propre théorie en train de se faire. On trouve dans son séminaire de nombreuses références à des malades rencontrés lors de présentations. Par souci de confidentialité, Lacan réduit alors le cas à son trait décisif (ce qui est d’ailleurs un point de méthode remarquable). Par exemple, « l’hallucination “truie” est un […] de ces signifiants qui est le cas lui-même, non des précisions personnelles risquant de causer des indiscrétions [12] ». D’autres exemples montrent la fécondité de ces rencontres et combien Lacan présentateur était disponible aux surprises et événements de parole susceptibles de provoquer des remaniements théoriques : le surgissement du terme « galopiner » ; la rencontre avec Mlle B, qui lui permet d’avancer sur une question qui le taraudait et qui concernait Joyce [13] ; les « paroles imposées » décrites par M. L. qui lui permettent de radicaliser sa thèse selon laquelle la normalité est une méconnaissance du caractère parasite de la parole [14]…
5 Lors des discussions qui suivent les présentations, les références à un diagnostic et à la nosographie classique existent mais elles ne viennent pas clore la réflexion : elles ouvrent au contraire sur autre chose et désarçonnent le savoir établi. Une « certaine assiette de savoir [15] » est subvertie. Les propos sont bien souvent énigmatiques et demandent de la part de l’auditoire un travail considérable pour tenter de les élucider. Il s’agit de ne pas chercher à se « rassurer » par un appel au classicisme nosographique. Le psychanalyste qui présente n’est alors pas différent de celui qui reçoit en pratique privée : il ne doit pas se mettre en position de « savant rempardé derrière des catégories, au milieu desquelles il essaie de se débrouiller pour faire des tiroirs dans lesquels il aura à ranger les symptômes qu’il enregistre de son patient, psychotique, névrotique ou autre [16] ». Il doit plutôt mettre ces catégories en crise, les éprouver du fait de la singularité du cas et de son dire. Du coup, avec Lacan, à l’issue de la séance, « la perplexité changeait de bord et ce n’était pas la moindre subversion des présentations cliniques [17] ».
Un style
6 Les présentations menées par Lacan se démarquent de celles issues du traitement moral en ce qu’elles ne visent ni à asseoir l’autorité du psychiatre, ni à convaincre le malade de sa maladie et à l’« endoctriner [18] », ni à conforter le magistère du présentateur. Pour autant, elles n’étaient pas une rencontre avec un bon samaritain [19] puisque l’attitude charitable, si elle n’est pas la première à blâmer, risque de mener à « l’archi-raté [20] ». On trouve dans les présentations de Lacan de nombreuses marques de bienveillance adressées aux patients avec qui il converse. Certains rappellent son « sourire de bonté [21] » et lui-même parlera de sa « douceur » dans l’approche.
7 Mais la lecture le montre aussi très insistant pour obtenir un témoignage le plus précis possible, ce qui donne parfois une impression de brusquerie. On peut y voir un lien avec sa théorisation de « l’insistance de la chaîne signifiante [22] ». Il continue de questionner et veut avoir « fait le tour », comme il le dit lui-même. Catherine Millot va jusqu’à comparer le questionnement à un « interrogatoire de police [23] » et parle de la « violence » de certaines interprétations. Lacan n’hésite pas non plus à faire revenir une patiente lorsqu’il apprend de son médecin qu’elle a passé sous silence des propos possiblement délirants et il l’interroge très directement sur ce sujet à son retour.
8 S’il n’hésitait pas à nommer les choses et à demander le point de vue de son interlocuteur de façon directe, c’était aussi une manière de le pousser vers une subjectivation, un choix entre deux positions distinctes : se reconnaître pour quelque chose dans ce qui lui arrive, les voix, les phénomènes auxquels il est confronté, ou au contraire se démarquer nettement de ce qui lui est attribué par l’Autre. Ainsi, à une patiente qui s’entend traiter de pute et dit : « La vérité blesse », Lacan réplique : « Ça veut dire que vous êtes une pute ? », obligeant la patiente à se positionner par rapport à ce qui est le point de vue des voix. Dès lors qu’elle affirme n’en être pas une, Lacan répond : « Je ne le pense pas non plus. » Puis peut venir la recherche du foyer d’imputation de cette « putation ». À une autre, il demande : « Vous pensez que vous êtes folle ? », question qu’il posait semble-t-il fréquemment [24].
9 Autre point saillant du style de Lacan présentateur, sa lenteur à comprendre, son incompréhension affichée devant ce que le patient raconte. Alain Didier-Weill parle de Lacan toujours « étonné », qui « n’y comprend rien [25] », et il explique cette position par le refus de la maîtrise de l’expert et de la démonstration d’un savoir-faire. Erik Porge y voit quant à lui une fonction plus opératoire : d’abord « faire limite au parasite du tout savoir dont le psychotique pâtit [26] » et prévenir ainsi un glissement persécutif ; et surtout « l’incompréhension comme élément vide de sens, trouant le supposé savoir de l’Autre, le mettant en suspens, contribue à créer la confiance chez le malade et l’incite à faire savoir ce qui lui arrive de l’extérieur, du réel, et que nous nommons hallucination, délire. Tout l’art de l’analyste, son savoir-faire consiste à mettre le psychotique en position, disposition de faire savoir. Disposition dont le dispositif de la présentation donne le support [27] ». La lenteur de Lacan à comprendre va constituer une invitation à dire, à faire savoir.
Une « règle de base [28] » : la soumission avertie aux positions subjectives du malade
10 Lors d’une présentation, une « trouvaille » ne peut surgir selon Lacan qu’au prix d’« une soumission entière, même si elle est avertie, aux positions proprement subjectives du malade, positions qu’on force trop souvent à les réduire dans le dialogue au processus morbide, renforçant alors la difficulté de les pénétrer d’une réticence provoquée non sans fondement chez le sujet [29] ». C’est « au prix de cette soumission que Lacan obtenait ce qu’il voulait, à savoir : un témoignage le plus juste possible de l’expérience subjective de la psychose et notamment en ce qui concerne le rapport du sujet à la parole [30] ». Cette indication rappelle aussi comment Lacan qualifiait Freud de « docile à l’hystérique [31] », saluant par là le fait que c’est en obtempérant à l’injonction de sa patiente Fanny Moser que la psychanalyse était née [32].
11 Mais en quoi cette manœuvre de l’analyste est-elle différente d’une habileté pour faire avouer, comme le préconisaient Falret [33] ou Clérambault [34] ? Si Clérambault s’autorise à manœuvrer les malades, c’est au nom d’un idéal scientifique qui, lui, n’est pas trompeur [35] ; tandis que si Lacan s’y résout, c’est « pour rester au plus près des positions subjectives du malade [36] » et non pour produire une description objectivante. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’une habileté pour extraire du savoir sur le malade, même si l’interrogatoire est serré. Lacan souhaite « faire dire » au patient, tournure qu’il emploie parfois dans le cours des conversations, mais cela afin de provoquer le sujet à dire ce qu’il vit, dans quel filet de signifiants il est pris, dans l’espoir d’élucider son coinçage et d’obtenir ainsi pour lui-même et pour l’équipe soignante un déplacement de problématique [37]. Encore faut-il pour cela que le service dans lequel a lieu la présentation soit travaillé par la psychanalyse et véritablement engagé dans le dispositif.
12 La soumission avertie aux positions subjectives peut également être reliée à une préconisation antérieure : l’invitation à se faire « le secrétaire de l’aliéné ». La formule est reprise des aliénistes eux-mêmes qui lui donnaient une valeur négative [38]. Lorsque Lacan la reprend à propos de sa méthode de lecture des Mémoires d’un névropathe, c’est pour s’en prévaloir, et il la relie immédiatement à la manière dont il pratique la présentation : il s’agit de prendre les propos du patient « au pied de la lettre », dans une écoute qui se situe « au niveau du phénomène signifiant-signifié [39] ». Cette indication se retrouve lorsqu’il dit en 1965 qu’une présentation de malade « ne peut absolument pas être [la] même au temps de la psychanalyse et au temps qui précède [40] ». C’est en portant l’attention sur le jeu du signifiant plutôt que sur la caractérisation d’une symptomatologie typique que la présentation clinique sera proprement psychanalytique.
Un changement de paradigme : de la clinique du regard à la clinique du dire
13 Foucault définissait, dans la clinique du regard et du tableau, le « contact » entre le « coup d’œil » du clinicien et un ensemble de signes, contact conçu comme « préalable à tout discours et libre des embarras du langage [41] ». Au contraire, il est patent lors des présentations de Lacan que lui-même et le patient sont « empêtrés dans les rets du langage [42] », et le présentateur manifeste parfois son embarras à l’issue des entretiens. Là où l’aliéniste veut comparer des images (y compris verbales), l’analyste souhaite entendre un dire. Entre ces deux manières de concevoir la clinique, il y a un profond changement de paradigme [43].
14 Avec l’hystérie, paradoxalement, malgré les tableaux spectaculaires présentés par Charcot, il n’y a rien à voir mais il y a à entendre. Étienne Trillat fait d’ailleurs un parallèle audacieux entre la démarche freudienne et celle de l’anatomophysiologie, au sens où elle va aller chercher la cause du côté de l’invisible [44]. Cependant, il y a encore dans les Études sur l’hystérie une volonté de faire tableau, de dresser une typologie au regard de laquelle le matériel clinique recueilli pourra être comparé. Or ce qui définit la clinique du regard est cette volonté de construire ou de se référer à un tableau, à un type, un savoir déjà là, et non l’organe utilisé pour cela. C’est justement dans le refus du tableau, certes problématique mais nettement marqué chez Lacan, que se situe la spécificité analytique. L’expression « clinique du dire » semble adéquate à en qualifier le paradigme. Le dire n’est bien sûr pas limité aux paroles émises et le regard peut y être inclus : les mouvements ou les immobilités du corps participent de « cette articulation qui organise nos actions comme des actions parlées [45] ». L’expression « clinique du dire [46] » est préférable à celle de « clinique de l’écoute » parce qu’elle inclut ces éléments. L’écart paradigmatique dont il est question est illustré par l’échange suivant entre un patient et un analyste lors d’une présentation :
« À la fin du dialogue avec le psychanalyste, un jeune homme lui dit :
– L’assistance a peut-être vu un fou ?
– Elle n’a rien vu l’assistance, elle a essayé d’entendre ce que vous disiez [47]. »
Savoir et vérité dans la présentation psychanalytique
16 Foucault qualifiait le psychiatre présentateur de « maître de vérité [48] ». Le terme signifiait qu’il se montrait lors de la présentation comme éminemment capable de discerner le vrai du faux, le normal du pathologique, un type clinique d’un autre type clinique. S’il est frappant que Lacan ait utilisé la même formule pour qualifier le psychanalyste [49], il serait faux d’en « déduire que l’analyste aurait une quelconque maîtrise de la vérité [50] ». L’expression semble plutôt renvoyer à la tradition présocratique, où la vérité était pensée comme dévoilement (a-letheia), s’opposant étymologiquement plus à l’oubli (lethe) qu’à l’erreur ou la fausseté [51]. La vérité qui pourrait gésir au sein de la maladie n’intéresse pas le nosographe tandis qu’elle est au cœur même du travail analytique. Si la vérité est une énonciation (« Moi la vérité je parle [52] »), la présentation clinique est une invitation pour le malade à la dire et à prendre la parole. Le dispositif vise ainsi à susciter « un événement de parole [53] » qui pourrait réaliser pour le patient l’« heure de vérité [54] », susceptible de se transformer en « rencontre destinale [55] ». Il y a un écart entre dire le vrai en ce sens et le dire au sens aliéniste de l’aveu.
17 On a vu Lacan inviter le présentateur à une soumission avertie aux positions subjectives du patient. Fidèle à « la docte ignorance [56] », « l’ignorance formée [57] », le présentateur doit donc être à la fois averti – pas sans savoir – et suspendre son savoir. Même s’il en fait l’économie ou qu’il le suspend au moment du dialogue, l’analyste est lui-même un sujet transformé par un savoir qui lui permet de s’orienter dans l’échange et qui n’est pas un simple bagage. C’est un savoir qui a conduit à une transformation et qui concerne sans doute en premier lieu sa cure personnelle. Il concerne également la nosographie classique : qu’il la subvertisse nécessite qu’il ne l’ignore pas [58]. Enfin, ce savoir relève du signifiant : il s’agit alors du savoir comme lien entre des signifiants, lien qui surgit des paroles du patient. C’est un savoir textuel et non positif. Dans ses présentations, Lacan traque le signifiant, le fait surgir, le serre et le fait parfois jouer dans l’entretien en proposant des interprétations littérales. Par exemple lorsqu’il extrait des propos du patient le signifiant « fumier [59] » pour lui demander s’il pense en être un.
18 Les discussions qui suivent les présentations permettent souvent de « mesurer l’écart entre une formation clinique et marquée par la culture psychiatrique américaine et celle issue de l’accueil des signifiants du sujet [60] ». Cet écart éloigne aussi d’une certaine psychologisation [61]. À l’issue d’une présentation à laquelle j’assistai, un psychiatre présent dans le public considéra par exemple que le patient avait évoqué son passage en prison d’une façon trop victimaire. Or la trajectoire du patient était balisée par un signifiant évident, venu de l’enfance et repérable dans son choix délinquant. Par là même, cette position de victime n’était que l’expression d’un désarroi devant quelque chose que fondamentalement il n’avait pas voulu, bien qu’il l’ait d’une certaine manière choisi.
19 Même si l’on trouve de multiples références au savoir psychiatrique dans les discussions qui suivent les présentations de Lacan, elles passent au second plan et sont convoquées davantage pour leur non-conformité au cas présenté, et en tout cas d’une manière qui « laisse le crédit de quelque chose sur quoi on puisse agir ». Il arrive très rarement que Lacan se serve d’un cas pour, en passant, « illustrer » sa théorie, par exemple la notion de « semblant » (Mlle B.). Encore le fait-il en liant ce propos à une question vive sur ce qui permettrait à cette malade de tenir. La référence théorique prend une tournure interrogative et s’éloigne du caractère figé des illustrations telles qu’elles fonctionnent dans la clinique du regard.
20 Un autre problème est que, souvent, l’un des enjeux de la présentation clinique est de donner un point de vue sur la structure : psychose, névrose ou perversion. Or, contrairement au savoir défini comme lien entre des signifiants, intrinsèque en ce qu’il est un savoir propre au sujet lui-même (même s’il est insu), le savoir sur la structure semble extrinsèque. Rechercher un tel point de vue ne s’apparente-t-il pas à une tentative d’établir une connaissance positive, en référence à un savoir préétabli (un type) ? Comment concilier cette approche extrinsèque avec le paradigme psychanalytique tel que nous l’avons décrit ? La structure ne fait-elle pas tableau ? La question est délicate [62]. Peut-être ne fait-elle pas tableau tant que le point de vue sur elle est dynamique, tant qu’il engage une dimension de pari. Par exemple, Lacan dit à l’issue d’une présentation : « C’est un cas où il faut parier […] Je fais le pari qu’elle va reprendre ce que j’ai appelé tout à l’heure sa routine […] Elle a eu certainement une année [acmé ?], à proprement parler une poussée psychotique. C’est là-dessus que porte le pari. C’est dire que cela ne va pas durer […] On a le sentiment que la psychose n’a pas gagné, qu’elle n’est pas omniprésente. » Évidemment le pari peut être inverse et « pas très optimiste »… Il entretient en tout cas un suspens, un point d’ignorance qui fait vaciller la connaissance positive. Mais, lors d’une présentation, le risque est patent que ce point de vue sur la structure ne fige le dire du patient et le réduise à une illustration de la doctrine analytique.
Positions du public
21 Dans le dispositif, « il y a au moins trois places et sans doute faut-il en compter quatre [63] » : le présentateur, le malade, le public, le monde extérieur. Le public représente parfois le monde extérieur et permet au patient de lui adresser indirectement ses propos, son délire, ses inquiétudes plus ou moins folles, qui sortent ainsi symboliquement des murs de l’hôpital. Le dispositif de la présentation constitue une scène d’où le patient parle au monde représenté par le public, élément à la fois extérieur au dialogue et concerné par lui. Contrairement à la présentation des aliénistes où une certaine connivence peut apparaître entre le présentateur et le public, le dispositif analytique nécessite le strict « maintien d’une séparation des places » qui « transforme l’espace de la présentation en scène où malade et analyste sont comme des acteurs – en quête d’auteur, car ils n’ont pas de texte à réciter [64] ». Le public de la présentation a parfois été identifié au chœur antique [65]. Pour autant, la métaphore théâtrale ne peut pas être filée bien longtemps : la présentation n’est pas une représentation et, comme le dit un patient : « Ce n’est pas une histoire que je vous raconte, c’est ma vie. » Sans être donc vraiment comparable à du théâtre, la présentation crée une scène sur laquelle le patient peut jouer sa partie, son drame. Créer une scène, espace symbolique, « est l’action inverse de la forclusion, puisque celle-ci rejette dans le réel ce qui est forclos du symbolique [66] ».
22 En outre, « la séparation d’avec le public permet que du tiers fonctionne et ce tiers est le lieu où le trait d’esprit s’accomplit. La scène est en continuité avec ce que Freud (après Fechner) appelait “l’Autre scène”, soit ce lieu d’où une manifestation de l’inconscient peut être entendue [67] ». Le public est alors l’une des adresses du dire du malade, véritable « instance dans le dispositif mis en place [68] », lieu où pourra surgir le savoir analytique. Par exemple, lors d’une présentation en Chine, c’est le médecin de la malade, présent dans l’assistance et peu au fait de la psychanalyse, qui entendit un lien entre deux termes qui avait échappé au présentateur [69].
Finalités
23 Historiquement, la fonction explicite originaire de la présentation est celle de l’enseignement. Elle reste pertinente dans le cas de la présentation analytique dans la mesure où effectivement quelque chose d’un savoir-faire passe et se transmet lors des présentations. Encore faut-il entendre savoir-faire non pas au sens d’une technique duplicable, imitable, mais comme la mise en œuvre de certaines dispositions qui favorisent la rencontre, la parole et l’écoute. En tant que mode de transmission, le dispositif présente la singularité suivante : « Il s’agit d’un cas, privilégié, où la transmission de la clinique est synchrone à ce qui est transmis, où par conséquent la transmission fait partie intégrante de la clinique [70]. » L’écart avec une transmission écrite (récit de cas et même transcription) est remarquable. Ainsi, à la lecture de la transcription d’une présentation à laquelle j’avais assisté, une collègue considéra (à l’encontre de ce qui s’était effectivement produit) que le présentateur s’était montré dénué de tact et d’attention. Cet écart illustre comment le mode de transmission (l’écrit) transforme la clinique. La présentation est alors d’autant plus précieuse et pertinente qu’elle est le véhicule de la chose et la chose même : la clinique s’y transmet en s’y faisant.
24 En outre, l’intérêt de la présentation comme mode de transmission est qu’elle ne laisse personne indemne. Il y a « altération [71] » au sens où chacun des protagonistes fait dans le meilleur des cas l’expérience d’une rencontre avec de l’autre, irréductible mais parfois en résonance avec un insu propre. En ce sens, la présentation est aussi l’occasion pour chaque un du public de faire surgir de nouvelles questions dans sa cure personnelle et c’est une heureuse manière d’y mettre du sien.
25 Une autre fonction de cette présentation, plus originale, est celle qu’en espérait Lacan : l’invention d’une sémiologie qui subvertirait la notion même de signe. Deux points sont remarquables : d’abord, à partir des années 1970, Lacan reprend les termes mêmes employés par le patient pour désigner ce qui le tracasse, l’invention sémiologique vient dans ce cas du patient lui-même, c’est lui qui nomme [72] (« télépathe émetteur », « pensées imposées », « écho de la pensée ») ; ensuite, Lacan attend du public que surgisse une sémiologie du signifiant. Que pourrait-elle désigner ? La question reste ouverte.
26 Enfin, ultime finalité du dispositif et première de ses motivations légitimes, il est espéré d’une présentation psychanalytique un effet thérapeutique. Dans certains cas, la présentation semble avoir opéré un gain thérapeutique direct pour le patient : « l’action ternaire de la présentation » a eu un effet sur des « symptômes de transfert » (tics, actes agressifs, énurésie…) « associés ou dans le prolongement des phénomènes élémentaires [73] » de la psychose. « Ces symptômes peuvent être ce sur quoi le dire a une action et dont la disparition ou l’atténuation peut avoir des effets positifs sur la psychose [74]. » Mais l’effet thérapeutique peut aussi être indirect et il concerne alors la façon dont les soignants perçoivent le malade et la relance du soin que la présentation peut provoquer [75]. Dans un cadre hospitalier fermé où la division entre soignants et soignés est très marquée et où le patient risque d’être vite réduit à sa pathologie, la présentation l’« humanise » (selon le mot d’un infirmier). En lui donnant la parole, elle le réinscrit dans une existence à la fois riche et banale, dont il peut témoigner et qui est notre lot commun.
Ponctuation
27 Je me suis attaché jusqu’ici à montrer l’écart entre deux types de présentation. Ils connaissent probablement une relation dialectique, voire des moments de recoupement, plutôt qu’une opposition frontale. Mais certains points susceptibles d’éloigner la présentation de sa légitimité psychanalytique sont tout de même cruciaux : soit que le malade ne soit pas authentiquement consentant (dérive autoritaire) ; soit que le présentateur se rabatte sur une clinique du regard, se cantonnant à un repérage nosographique ou structurel (dérive psychiatrique) ; soit qu’il ne considère pas suffisamment la présentation comme un événement de parole mais plutôt comme l’occasion d’illustrer la doctrine analytique (dérive universitaire) ; soit qu’il contrevienne au principe de non-connivence avec le public (dérive qui traite, par exemple, le public comme une foule à séduire) ; soit qu’il méconnaisse la fonction d’adresse et les apports qui peuvent venir du public. Que le présentateur se présente comme psychanalyste et que le public utilise les mots de la psychanalyse ne préjugent pas de la conformité de l’exercice à ces principes. Au-delà du dispositif, la présentation reste un acte, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de garantie.
28 S’agit-il d’ailleurs d’une présentation de malade, de patient, d’une présentation clinique ? La dernière formule me semble plus adaptée. D’abord parce que le patient n’est malade que dans une optique médicale : pour le psychanalyste, il est « normal dans sa structure [76] ». Ensuite, ledit malade n’est pas « présenté » comme on présenterait à des hôtes un objet exposé à leurs regards. Il se présente, et c’est d’ailleurs souvent cette réalité qui fait tomber les préjugés qu’on peut nourrir sur le dispositif. Puis le psychanalyste qui se risque à l’exercice est tout aussi présenté ou présentant que ledit malade. Pourquoi ne pas alors parler d’une « présentation de psychanalyste » ? Ou d’une « présentation de public » ? Si l’on considère le point de vue du patient, c’est le psychanalyste et également le public qui lui sont présentés. Il y a en outre présentation du travail fait par le service psychiatrique qui reçoit le patient, ou encore présentation des membres du public au personnel du service dès lors qu’ils prennent le risque d’intervenir lors de la discussion. L’appellation « présentation clinique » a ainsi le mérite de maintenir ces équivoques : de quelle clinique parle-t-on ? Qui est présenté ? Et à qui ? La présentation est clinique au sens où, plus que tel ou tel malade, la clinique s’y présente.
Notes
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[1]
V. Clavurier, « Les présentations cliniques. De la psychiatrie à la psychanalyse », Essaim, n° 33, Toulouse, érès, 2014.
-
[2]
Les citations non référencées dans la suite de l’article en sont extraites. Certaines transcriptions sont accessibles sur le site de Patrick Valas (http://www.valas.fr).
-
[3]
S. Freud, Correspondance, Paris, Gallimard, 1979, p. 197, cité par R. Dorey, « Pour la présentation clinique », Nouvelle revue de psychanalyse, t. 42, Paris, Gallimard, 1990, p. 139.
-
[4]
E. Porge, « La présentation de malades : Charcot, Freud, Lacan, aujourd’hui », dans Un siècle de recherches freudiennes en France, Toulouse, érès, 1986, p. 91.
-
[5]
Selon le témoignage de sa fille aînée citée par E. Jones, « Communication personnelle », dans La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, Paris, Puf, p. 232, cité dans Essaim, n° 2, Toulouse, érès, 1998, p. 118.
-
[6]
F. Samson, « Freud, traducteur de Charcot », Essaim, n° 2, op. cit., p. 147-149.
-
[7]
Ibid, p. 147.
-
[8]
Ibid.
-
[9]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, Toulouse, érès, 2005, p. 179.
-
[10]
É. Roudinesco, Jacques Lacan. Esquisse d’une vie, histoire d’un système de pensée, Paris, Fayard, 1993, p. 520.
-
[11]
B. Nominé, « Ne pas reculer devant la psychose. Les présentations de malades du docteur Lacan », Link, n° 10, Paris, Forums du Champ lacanien.
-
[12]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », Évolution psychiatrique, n° 66, Paris, Elsevier Masson, 2001, p. 294.
-
[13]
Cf. E. Porge, Jacques Lacan, un psychanalyste. Parcours d’un enseignement, Toulouse, érès, 2005, p. 37.
-
[14]
Cf. J. Lacan, Le sinthome, séance du 17 février 1976, cité par E. Porge, « La présentation de malades », Littoral, n° 17, Toulouse, érès, 1985, p. 32.
-
[15]
Cité par A. Vanier, « Conclusion », dans Esquisses psychanalytiques, septembre 1989, hors-série n° 1, p. 97.
-
[16]
J. Lacan, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, séance du 5 mai 1965, inédit.
-
[17]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 296.
-
[18]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 187.
-
[19]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 291.
-
[20]
J. Lacan, « La troisième », Discours à Rome, cité par F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit.
-
[21]
M. Depussé, Qu’est-ce qu’on garde ?, Paris, POL, 2000, cité par F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan, art. cit., p. 293.
-
[22]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 293.
-
[23]
C. Millot, « La présentation de malades – Table ronde », dans Lacan, psychanalyste, Marseille, Éditions du Hasard, 2002, p. 51.
-
[24]
Cf. E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 186.
-
[25]
A. Didier-Weill, « La présentation de malades – Table ronde », dans Lacan, psychanalyste, op. cit., p. 21.
-
[26]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 186.
-
[27]
Ibid., p. 187.
-
[28]
Ibid., p. 180.
-
[29]
J. Lacan, « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », dans Écrits, op. cit., p. 835.
-
[30]
B. Nominé, « Pour une conférence à Venise », décembre 2000, cité par E. Mac Clay, Communication orale (27 mars 2007).
-
[31]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 289.
-
[32]
Cf. Y. Diener, « Apports de la psychanalyse à la sémiologie psychiatrique en Chine : un effet de présentation », Essaim, n° 13, Toulouse, érès, 2004, p. 58.
-
[33]
Cf. J.-P. Falret, De l’enseignement clinique des maladies mentales, Paris, impr. de Martinet, 1850, p. 68-71, cité par M. Foucault, Le pouvoir psychiatrique, Paris, Gallimard/Seuil, 2003, p. 195.
-
[34]
Cf. E. Porge, « La présentation de malades : Charcot… », art. cit., p. 94.
-
[35]
Ibid., p. 95.
-
[36]
Ibid.
-
[37]
Cf. J. Allouch, « Hommage à Georges Lanteri-Laura »
(http://www.oedipe.org/fr/actualites/lanterilaura) -
[38]
Cf. J.-P. Falret, « Discours d’ouverture : De la direction à imprimer à l’observation des aliénés », dans Leçons cliniques de médecine mentale faites à l’hospice de la Salpêtrière, Paris, J.-B. Baillière, 1854, p. 19-20, cité par M. Foucault, Le pouvoir psychiatrique, op. cit., p. 195.
-
[39]
Cf. J. Lacan, Les psychoses, Paris, Le Seuil, 1981, p. 233-234, je souligne.
-
[40]
J. Lacan, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, séance du 5 mai 1965 (inédit), cité par E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 188.
-
[41]
M. Foucault, Naissance de la clinique, Paris, Puf, 1963, p. XI, cité par F. Gorog, art. cit., p. 292.
-
[42]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 292.
-
[43]
Cf. A. Vanier, « Conclusion », art. cit., p. 95.
-
[44]
E. Trillat, « Regards sur l’hystérie », L’évolution psychiatrique, n° 72, Paris, Masson, 2007 [1970], p. 724.
-
[45]
J. Lacan, Les psychoses, op. cit., p. 128.
-
[46]
On la retrouve notamment chez André Meynard, Quand les mains prennent la parole. Dimension désirante et gestuel, Toulouse, érès, 2002.
-
[47]
A.-M. Braud, « Stabitat », Essaim, n° 15, Toulouse, érès, 2005, p. 131.
-
[48]
E. Trillat, « Regards sur l’hystérie », L’évolution psychiatrique, n° 72, Paris, Masson, 2007 [1970], p. 724.
-
[49]
J. Lacan, Écrits, Paris, Le Seuil, 1966, p. 313.
-
[50]
Cf. E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 73.
-
[51]
Cf. ibid., p. 71-100.
-
[52]
J. Lacan, « La chose freudienne ou Sens du retour à Freud en psychanalyse », dans Écrits, op. cit., p. 409.
-
[53]
E. Porge, « La présentation de malades : Charcot… », art. cit., p. 96.
-
[54]
C. Millot, « La présentation de malades… », art. cit., p. 53.
-
[55]
Ibid.
-
[56]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 290.
-
[57]
Cf. J. Lacan, Écrits, op. cit., p. 489.
-
[58]
R. Dorey parle pour sa part d’une Aufhebung à ce sujet dans « Pour la présentation clinique », art. cit., p. 137.
-
[59]
Cf. J.-P. Winter, « La présentation de malades – Table ronde. Intervention de Jean-Pierre Winter », dans Lacan, psychanalyste, op. cit., p. 61.
-
[60]
E. Porge, « Vive la Chine. La Cina é vicina », Essaim, n° 13, Toulouse, érès, 2004, p. 50.
-
[61]
Cf. « Les présentations de malades : bon usage et faux problèmes », Analytica, vol. 37, n° 4, 1984.
-
[62]
Cf. E. Porge, Des fondements de la clinique psychanalytique, Toulouse, érès, 2008, p. 27-33.
-
[63]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 183.
-
[64]
Ibid.
-
[65]
J.-A. Miller, « Enseignements de la présentation de malades », Ornicar?, n° 10, Paris, Lyse, juillet 1977.
-
[66]
E. Porge, Transmettre la clinique psychanalytique, op. cit., p. 184.
-
[67]
Ibid.
-
[68]
Cf. A. Vanier, « Conclusion », art. cit., p. 96.
-
[69]
E. Porge, « Vive la Chine… », art. cit., p. 50.
-
[70]
Ibid.
-
[71]
Y. Dorey-Assedo, « Étude de la limite dans le dispositif de la présentation du cas », L’évolution psychiatrique, n° 72, Paris, Elsevier Masson, 2007, p. 163.
-
[72]
F. Gorog, « Les présentations cliniques de Jacques Lacan », art. cit., p. 295.
-
[73]
Cf. E. Porge, « La présentation de malades », art. cit., p. 48.
-
[74]
Ibid.
-
[75]
J. Allouch, « Hommage à Georges Lanteri-Laura », art. cit.
-
[76]
E. Porge, Des fondements de la clinique psychanalytique, op. cit., p. 28.