Notes
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Dans d’autres pays au contraire, les travaux sur l’agriculture intra-urbaine prédominent : en Afrique et dans les mégapoles d’Asie et d’Amérique latine par exemple (Smith et al., 1996), mais aussi en Amérique du Nord.
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Voir par exemple le nouveau projet anr jassur « Jardins Associatifs Urbains et villes durables : pratiques, fonctions et risques », 2012-2015.
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Comparaison avec Grenoble, Strasbourg, Nantes et Rennes (source : Scot de Montpellier, 2006).
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[5]
Politique agricole commune.
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[6]
Le cirad (Centre international de recherche agronomique pour le développement), l’inra (Institut national de la recherche agronomique), l’irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) et Montpellier Supagro (Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques) exploitent des parcelles agricoles expérimentales sur la commune de Montpellier.
1L’agriculture a toujours existé dans et autour des villes. Les villes sont même nées grâce à l’agriculture (Steel, 2009). Cependant, au cours du xxe siècle, elles ont perdu peu à peu leurs espaces agricoles suite au développement simultané des transports, de l’étalement urbain, de l’industrie agroalimentaire et de la mondialisation des échanges. Aujourd’hui, le paradigme du développement durable met en question à la fois les modes d’approvisionnement alimentaire des citadins et l’étalement urbain. Il s’impose dans l’agenda des politiques publiques, mais il rencontre aussi l’engouement d’acteurs multiples pour des initiatives locales plaidant pour un retour à la proximité entre ville et nature, entre ville et agriculture, entre ville et alimentation. Ce phénomène amène à s’interroger sur l’agriculture comme infrastructure de la ville dite « durable » (Fleury et Moustier, 1999) et comme contribution à l’avènement de villes plus prospères, plus saines, plus équitables et plus durables (Mougeot, 2006 ; Viljoen et Wiskerke, 2012). Dans cet article, nous posons l’hypothèse que la relation ville agriculture est en train de se réinventer. En complément des travaux qui portent sur le renouvellement des liens producteurs-consommateurs par les systèmes alimentaires de proximité (Maréchal, 2008), et de ceux qui se penchent sur le design d’un nouvel « urbanisme agricole » apte à intégrer l’agriculture à l’aménagement urbain (Viljoen et al., 2005 ; Boucher, 2009), c’est le fait agricole que nous souhaitons explorer au sein de la ville même, à travers ses acteurs, ses espaces et ses pratiques. Existe-t-il encore des espaces agricoles dans la ville ? De quels enjeux font-ils l’objet de la part des différents acteurs mobilisés autour des questions agricoles et urbaines ? De nouvelles formes d’agriculture sont-elles en émergence ?
2Après avoir défini l’agriculture intra-urbaine et formulé les enjeux scientifiques de son analyse, nous présenterons notre cas d’étude : l’agriculture urbaine à Montpellier, sa prise en compte par les politiques urbaines, ses dynamiques spatiales et ses acteurs. Les résultats obtenus ouvrent une discussion sur ce que cultiver en ville signifie pour la ville et l’agriculture de demain.
L’agriculture intra-urbaine en France : un monde peu connu
3Une telle assertion peut surprendre tant les préoccupations et les travaux scientifiques qui traitent d’agriculture périurbaine sont nombreux en France. En réalité, les travaux croisant agriculture et ville se sont focalisés sur des points de vue longtemps séparés, sans aller jusqu’à une analyse symétrique du rapport ville-agriculture. En France, les études sur l’agriculture périurbaine sont nées de l’aménagement urbain dans les années 1970 (Bonnefoy, 2011). Depuis une quinzaine d’années, elles mettent en avant les multiples fonctions que l’agriculture périurbaine peut remplir pour la ville (Donadieu, 1998). Toutefois, à notre connaissance, les chercheurs travaillant sur l’agriculture périurbaine se sont rarement intéressés à l’agriculture intra-urbaine [1]. En France, les travaux intra-urbains ont porté jusqu’à présent essentiellement sur les jardins familiaux (Consales, 2000), et sur les jardins associatifs sous l’angle de leur contribution au développement durable des villes [2]. Mais les relations entre les différentes agricultures présentes dans la ville, agriculture dite de loisir et agriculture marchande telles qu’observées en périurbain, ne sont pas étudiées.
4Rapprocher ces deux champs de recherche peut être fécond. Dans la lignée des travaux qui ont réintégré la nature dans la conception même de « l’habiter urbain », en croisant les sciences sociales et l’écologie urbaine (Blanc, 2008), pourquoi ne pas imaginer que la ville durable « s’agrarise » (Salomon-Cavin et Niwa, 2011) ? À l’heure où les citadins sont en manque de nature et glorifient la campagne comme lieu de vie rêvée, la question mérite d’être explorée. Cultiver en ville, n’est-ce pas une nouvelle manière de cultiver la ville ?
5Explorer cette question nécessite de dépasser les barrières conceptuelles inscrites dans les catégories d’analyse et d’action. En France, qualifier une exploitation agricole de citadine ou un jardinier d’agriculteur amateur n’est pas habituel. Pourtant, cela s’impose si l’on adopte une définition ouverte de l’agriculture, au sens de l’activité de production de denrées alimentaires (ou ornementales, fourragères, médicinales, énergétiques…), qu’elle soit professionnelle ou amatrice, pratiquée sur des terres agricoles ou sur tout autre milieu. Suivant cette acception, l’agriculture intra-urbaine désignera toutes les formes d’agricultures qui co-existent au sein de l’espace urbain. Saisir cette diversité à différentes échelles (un centre-ville, un quartier, une municipalité, une agglomération) suppose une approche territoriale et systémique des relations agriculture-ville (Soulard et Aubry, 2011), des études de cas combinant un relevé cartographique des espaces et productions agricoles, une analyse de la place de l’agriculture dans l’action publique locale, et le recueil des points de vue des acteurs impliqués dans l’agriculture urbaine.
6Nous avons choisi d’étudier l’agriculture située dans la commune de Montpellier. Huitième ville française, Montpellier compte 250 000 habitants au sein d’une communauté d’agglomération de 400 000 habitants. Depuis les années 1960, la forte croissance démographique est allée de pair avec une expansion urbaine dépassant les limites communales. Cependant, Montpellier a aujourd’hui une densité de population inférieure à d’autres villes françaises de même taille [3] et comporte des interstices urbains constitués de parcs, jardins et parcelles agricoles. Si Montpellier fut une ville viticole tournée vers les marchés nationaux et d’exportation, elle s’est depuis 50 ans développée autour d’une économie résidentielle et de services centrée sur l’informatique et la recherche. Elle entretient donc a priori désormais peu de relations de proximité avec la viticulture environnante tournée vers des marchés extérieurs. Les productions maraîchères y sont peu développées et la ville n’est pas leader en matière de circuits courts alimentaires, même si des initiatives intéressantes existent (Aubry et Chiffoleau, 2009). En revanche, elle est reconnue pour ses politiques publiques volontaristes dans le domaine de la biodiversité et l’agglomération l’est pour la préservation des espaces agricoles et naturels dans son SCoT.
7Quelles dynamiques agricoles se déploient dans un tel contexte urbain ? Nous appuyant sur une étude de terrain (Scheromm, 2011), nous proposons ici une approche géographique de l’agriculture intra-urbaine combinant trois angles d’observations : 1) l’analyse de la place de l’agriculture dans les politiques urbaines, à travers l’étude des documents d’urbanisme et du plan biodiversité ; 2) une analyse spatiale visant à repérer la diversité des espaces agricoles intra-urbains et leurs dynamiques ; 3) des entretiens semi-compréhensifs sur les pratiques et les représentations de l’agriculture, menés au cours de l’année 2011, auprès d’agriculteurs et de jardiniers rencontrés lors des repérages de terrain.
L’agriculture dans l’ombre de la politique municipale : réserve foncière, poumon vert et espace récréatif pour les citadins
8L’agriculture figure dans différents documents de politique urbaine. À l’échelon communal, elle est citée dans les zonages du plan local d’urbanisme (plu). Elle est aussi présente dans le plan de préservation de la biodiversité, géré à Montpellier par la direction Paysage et Biodiversité en charge des espaces verts. Enfin, la préservation des espaces agricoles et naturels est une des priorités politiques du schéma de cohérence territoriale (SCoT) élaboré à l’échelle de l’agglomération de Montpellier. Regardons comment ces outils de politique locale considèrent l’agriculture.
9L’actuel plu de Montpellier a été adopté le 2 mars 2006 et n’a pas connu de révision d’ensemble depuis [4]. Dans le document, l’environnement urbain de qualité suppose le maintien de l’élément naturel en ville « pour la constitution de poumons verts ». Le plan insiste sur la protection des zones classées naturelles (N) qui constituent un réseau vert formé de grands espaces boisés, de parcs et de coulées vertes. Le zonage classe également 240 hectares en zone agricole (A), en priorité là où se trouvent des vignobles en appellation d’origine contrôlée (figure 1). Les autres espaces non bâtis sont classés en zones à urbaniser (AU) et sont souvent couverts par des zones d’aménagement différé (zad), où la ville peut exercer son droit de préemption. Certaines parcelles agricoles sont donc des réserves foncières publiques ou privées pour un temps indéterminé avant urbanisation. Au final, le plu et son projet d’aménagement et de développement durable protègent quelques espaces agricoles sans discuter la place de l’agriculture urbaine dans une vision prospective.
Cartes des zones du plan local d’urbanisme et des espaces agricoles de la commune de Montpellier
Cartes des zones du plan local d’urbanisme et des espaces agricoles de la commune de Montpellier
10À l’échelle de la Communauté d’agglomération de Montpellier, un diagnostic agricole a été réalisé par des chercheurs de l’inra et de SupAgro (Thinon et al., 2003), laissant entendre que l’urbanisation future tiendrait compte de la valeur des terres agricoles. Cette étude a eu pour effet « d’inverser le regard » des urbanistes en charge du SCoT, qui ont proposé de penser l’avenir de l’agglomération en valorisant son armature naturelle et agricole (Jarrige et al., 2006). Cela s’est traduit par l’inscription dans le SCoT d’un objectif de préservation des espaces agricoles et naturels, par des interventions foncières ciblées sur les limites d’urbanisation et par la création d’« agriparcs », des espaces agricoles à dimension paysagère et récréative, localisés sur les franges urbaines. Le SCoT promeut également les produits agricoles locaux en soutenant l’essor de marchés de producteurs, de journées festives et de routes de découverte des domaines viticoles de l’agglomération. Depuis l’approbation du SCoT en 2006, l’agglomération se présente comme un acteur sensible au maintien de l’agriculture. Elle a par exemple récemment acheté sur le périmètre de la commune de Montpellier un domaine viticole de 10 ha afin d’accueillir de jeunes agriculteurs souhaitant s’installer, et des viticulteurs de l’agglomération qui auraient été expropriés.
11La Ville de Montpellier développe quant à elle une politique plutôt environnementale, initiée à partir de sites emblématiques, comme le jardin des plantes (le plus ancien de France) ou le parc zoologique du Lunaret. Dès le début des années 1990, la municipalité a privilégié des pratiques respectueuses de l’environnement dans les parcs et jardins. En 1996, Montpellier s’est dotée d’une charte de protection des arbres en milieu urbain et a créé une réserve naturelle de 14 ha. Peu à peu, les actions en faveur de la nature se sont élargies, avec des initiatives relatives aux économies d’eau ou à la gestion des friches. Les acteurs de cette politique se sont également diversifiés. Le pôle de recherche en agronomie et environnement participe aux études écologiques. Le milieu associatif a été impliqué, en particulier dans le programme d’animation « Main verte » proposant des animations sur la biodiversité et des ateliers de jardinage dans les jardins collectifs de la ville. Les actions locales d’éducation à l’environnement et les événements d’envergure nationale et internationale se sont multipliés, portés par la mairie, les maisons de quartiers, les associations, les universités, etc.
12Le « plan biodiversité » 2010-2014 de la Ville rassemble et coordonne ces actions, qui conjuguent gestion et conservation de la biodiversité, développement de la nature en ville, reconnexion des espaces de nature (trame verte) et renforcement du lien social. Le fait agricole est peu présent dans ce plan, si ce n’est à travers les projets de jardins collectifs et d’agriparc. Les jardins collectifs ne sont pas une tradition à Montpellier. La Ville a répondu dans ce domaine à une demande des habitants en lançant en 2004 un programme de création de jardins familiaux et partagés sur des parcelles municipales. Elle a établi un partenariat avec des associations à qui elle confie l’animation des jardins partagés dans le cadre d’un cahier des charges impliquant un mode de production biologique. La ville de Montpellier propose ainsi aujourd’hui 14 jardins partagés et plus de 120 parcelles de jardins familiaux en location. Cette politique se poursuit car la Ville reçoit chaque jour des demandes qu’elle ne peut satisfaire. Par ailleurs, la municipalité s’est inspirée du concept d’agriparc proposé dans le SCoT pour aménager le domaine viticole du Mas Nouguier acquis en 2007. Le projet a été financé par la plus-value issue de l’aménagement immobilier de l’éco-quartier voisin. Baptisé « Agriparc : la campagne à la ville », cet espace est valorisé par la ville en tant que paysage, réservoir de biodiversité et symbole de ruralité. Il associe des éléments d’activité agricole (un vignoble, des ruches et une oliveraie), des aménagements de gestion de l’écosystème urbain (réserve de biodiversité et réservoir de rétention d’eaux de pluie), et des activités de loisirs et d’éducation à l’environnement. Le volet agricole prévoit la réhabilitation d’un vignoble de 12,5 ha d’ici 2015, dont la gestion serait confiée à un exploitant par convention de droit d’usage précaire du domaine public en longue durée. Les autres espaces, chemins, prairies, bois et oliveraie, seront gérés en régie communale. La Ville promeut ici une agriculture de service public, sans exploitation agricole au sens familial du terme, une agriculture dédiée à l’amélioration de l’environnement urbain.
13Dans les documents de politique urbaine, l’agriculture apparaît ainsi à Montpellier comme une réserve d’espace à urbaniser, comme un paysage de nature à conserver ou comme un lieu de récréation et de contemplation pour les citadins. Mais la production agricole et les agriculteurs sont peu visibles. Nous avons donc complété cette analyse documentaire en recensant les parcelles et les productions agricoles.
Les espaces agricoles en ville : confins agricoles, interstices urbains et jardins
14En croisant l’analyse de photos aériennes et l’observation sur le terrain, nous avons inventorié les espaces agricoles de la commune de Montpellier. Leur emprise totale est de 435 ha, ce qui représente 7 % de la superficie communale, avec une dominante de blé dur et de vigne. L’élevage est absent, mais on rencontre des chevaux de loisir pâturant sur des prés et des friches. La figure 1 montre que les principales surfaces agricoles sont situées à la périphérie de la commune mais que de petites parcelles sont également disséminées dans des interstices urbains.
15On peut tout d’abord repérer de grands îlots de vignes relativement pérennes. À l’Est, ces vignes appartiennent à des domaines viticoles ayant leur propre cave de vinification. Elles sont situées dans l’aoc Grès de Montpellier et sont classées pour la plupart en zone agricole dans le plu. Il n’est donc pas prévu de changements de destination de ces terres agricoles à court terme. Au Sud-ouest, les vignes ne sont pas en aoc mais une zone agricole du plu englobe un domaine viticole privé ainsi que l’agriparc du Mas Nouguier. Ces confins agricoles témoignent de l’histoire viticole de Montpellier. Dans les années 1950, les vignes étaient présentes sur l’ensemble de la commune. L’expansion urbaine en auréoles concentriques à partir du centre médiéval s’est réalisée aux dépens de nombreux domaines, mais quelques-uns ont perduré jusqu’à aujourd’hui, souvent en continuité des bassins de production viticoles plus vastes des communes limitrophes. Par un classement agricole ou naturel au PLU, la municipalité favorise pour l’instant le maintien de ces domaines viticoles patrimoniaux, porteurs de notoriété et d’image pour Montpellier.
16Les cultures annuelles et les friches prédominent en revanche dans les espaces agricoles en sursis, voués dans le plu à l’urbanisation à court ou moyen terme. Au Sud-est de l’autoroute A9, par exemple, les espaces agricoles sont progressivement rachetés par l’agglomération afin d’y implanter d’ici 2018 la nouvelle gare tgv. De nombreuses vignes ont été arrachées. De même, à la périphérie ouest de la commune, les cultures céréalières et les friches sont pour la plupart situées dans un périmètre de zad, tandis que quelques vignes se maintiennent sur une zone naturelle inconstructible à la limite communale. Au nord-ouest, enfin, des vignes viennent d’être arrachées suite à la relance d’un projet de zad en suspens depuis vingt ans. Mais les protestations des riverains contre l’urbanisation (association « Non au béton ») pourraient conduire la municipalité à conserver des parcelles agricoles au sein du projet d’aménagement, comme cela a été le cas pour l’agriparc du Mas Nouguier. S’ils ne sont pas laissés en friches, les espaces agricoles en sursis sont souvent cultivés en blé dur afin de toucher la prime accordée par la pac [5] pour cette culture. Cette substitution des cultures pérennes par des cultures annuelles est observée depuis une dizaine d’années autour de Montpellier sur des espaces sous pression foncière urbaine (Jarrige, 2004).
17Enfin, des instituts de recherche [6] possèdent des terres agricoles, notamment au Nord de la commune. Répondant à des besoins d’expérimentation, ces espaces agricoles ne sont pas susceptibles d’être urbanisés à court terme.
18À côté de ces surfaces agricoles relativement vastes situées à la périphérie de la commune, des parcelles agricoles subsistent au sein même des espaces bâtis. Deux formes d’agriculture occupent ces interstices (figure 2). Les traces du passé viticole et maraîcher de la ville sont encore présentes à travers de petites parcelles reliques de vignes, d’oliveraie ou de maraîchage. La croissance urbaine récente de Montpellier a eu la particularité de mêler au sein de chaque quartier du logement collectif et de l’habitat individuel, si bien que seuls le centre médiéval et les anciens faubourgs du xixe siècle offrent de fortes densités urbaines. Les quartiers construits depuis les années 1960 comportent tous des maisons individuelles avec jardin, et parfois des dents creuses, dont certaines sont encore cultivées par des exploitants agricoles, en activité ou à la retraite. Sauf le long du fleuve Lez où elles sont inondables, ces parcelles reliques sont situées en zone urbaine dans le plu, et sont donc constructibles. Elles disparaissent progressivement, notamment quand les héritiers ne sont pas en mesure de payer les droits de succession ou qu’ils n’ont plus de rapport avec le monde agricole. À côté de ces parcelles reliques en lent recul, la ville de Montpellier compte environ 11 ha de jardins collectifs, et ces surfaces sont en progression. Les plus anciens jardins collectifs sont ceux d’edf/gdf et de la sncf. Depuis 2004, parallèlement au programme municipal de création de jardins collectifs, des universités et des écoles ont aménagé des jardins partagés sous l’impulsion des étudiants. D’autres jardins se sont aussi développés à l’initiative d’associations ou de collectifs d’habitants sur des terres privées.
L’agriculture dans les interstices urbains
L’agriculture dans les interstices urbains
19L’analyse spatiale a ainsi révélé qu’au-delà de l’agriculture promue par les politiques urbaines, il existait à Montpellier différentes formes agricoles aux évolutions contradictoires, synthétisées dans la représentation chorématique (figure 3). Les espaces agricoles continuent de reculer lorsqu’ils sont constructibles à court terme ; les friches et les cultures annuelles permettent de repérer cette agriculture urbaine en sursis. Parallèlement, des îlots agricoles résistent, plutôt à la périphérie communale : les domaines viticoles patrimoniaux, les parcelles expérimentales des instituts de recherche et les parcelles soumises à un risque environnemental. Enfin, les jardins collectifs se multiplient. Ces dynamiques agricoles, entre déclin, résistance et réinvention, peuvent être mieux comprises en analysant le point de vue des acteurs impliqués.
Dynamiques agri-urbaines dans la commune de Montpellier
Dynamiques agri-urbaines dans la commune de Montpellier
Qui cultive en ville ? Viticulteurs, maraîchers, entrepreneurs de travaux agricoles, jardiniers
20Le recensement des espaces agricoles a permis d’identifier des acteurs de l’agriculture à Montpellier ; 7 viticulteurs, 6 maraîchers, un entrepreneur de travaux agricoles, un propriétaire terrien non exploitant et 12 jardiniers ont été interviewés dans le but de comprendre le lien entre l’activité agricole ou jardinière et l’environnement urbain dans lequel elle s’exerce.
21Chez les agriculteurs interviewés, la tendance dominante est au déclin et au pessimisme. Tous ont souligné la difficulté à vivre du maraîchage ou de la vigne en milieu urbain, qu’ils commercialisent leurs produits en circuits courts (vente directe) ou longs (par des coopératives, à l’export…). Beaucoup sont issus de familles de propriétaires terriens, la plupart sont en fin de carrière ou à la retraite, sans successeur identifié. Ils ont vu disparaître autour d’eux de nombreuses exploitations au cours des dernières décennies. Toutefois, deux jeunes viticulteurs font de la résistance, diversifiant leurs activités pour faire vivre leur exploitation. Issus de familles nobles, ils possèdent des propriétés avec mas ou châteaux où la vigne est présente depuis l’époque romaine. Leur famille a maintenu l’exploitation dans la ville pour des raisons patrimoniales et eux-mêmes s’y investissent personnellement à plein-temps ou à temps partiel. Ils sont conscients de contribuer à la qualité du cadre de vie urbain et considèrent que le travail de la terre est une valeur à transmettre, un patrimoine pour la ville.
« Nous jouons un rôle environnemental alors même que notre réalité économique est difficile. Il y a lieu de réfléchir à une viticulture de qualité, assurée par un exploitant travaillant sur des terres qui ne lui appartiendraient pas forcément, de réfléchir et d’agir pour définir les règles les meilleures pour bien utiliser la terre ».
23La prestation de service est une autre logique d’adaptation au milieu urbain, qui se développe tant sur les propriétés privées de citadins non agriculteurs que sur les propriétés de la Ville (l’agriparc du Mas Nouguier par exemple). Un propriétaire terrien et un entrepreneur de travaux agricoles nous l’ont confirmé. L’entrepreneur souligne la difficulté de réussir en viticulture. Lui-même tire son épingle du jeu en travaillant à la fois sur des terres viticoles qu’il possède, pour des propriétaires privés qui font cultiver leurs terres en blé dur « pour faire propre », et pour les collectivités territoriales.
« La viticulture, c’est pas valorisant financièrement, l’avenir est dans le service et le commerce. Il y a de moins en moins d’espaces agricoles mais Montpellier reste une ville verte qu’il faut entretenir ».
25Ainsi, l’agriculture marchande est en déclin. Seuls résistent certains viticulteurs implantés sur des propriétés historiques et les entrepreneurs de travaux agricoles cultivant des terres en prestation de service.
26À l’inverse des exploitations agricoles, les jardins collectifs sont de plus en plus nombreux à Montpellier. Les jardiniers y cultivent des légumes, des arbres fruitiers, des plantes aromatiques et ornementales. Ils soulignent que le jardinage leur permet d’avoir des légumes de qualité, frais, qui ont plus de goût. Ils se disent respectueux de l’environnement et s’inscrivent dans des pratiques proches de l’agriculture biologique, voire biodynamique.
« Le jardin est cultivé manuellement, planté en fonction du calendrier lunaire. Il suit les grands principes de l’agriculture biologique ».
28Cependant, ce qui frappe dans la plupart des entretiens, c’est l’absence d’impératif de production. La fonction alimentaire n’est pas citée spontanément, sauf dans les jardins familiaux où les enquêtés déclarent être autosuffisants en légumes pour 2 personnes environ.
« Ce qui est prioritaire, ce n’est pas le fait de produire, mais d’être là ; dans l’appartement, on a un balcon mais c’est pas pareil ».
30La fonction la plus présente dans les discours des jardiniers est la fonction récréative, liée au plaisir issu du contact avec les plantes, la terre, la nature, apportant bien-être et sérénité, bien que des contraintes liées à l’activité soient aussi énoncées (astreinte, pénibilité). Cette recherche d’activité récréative associée à un besoin de contact avec la nature se retrouve dans de nombreux travaux sur le jardinage urbain (Boukharaeva et Marloie, 2011 ; Wegmuller et Duchemin, 2010). Cette notion de plaisir a été évoquée par 10 jardiniers.
« Pour moi, l’essentiel est de revenir à la nature et à la terre. Je suis fait pour être dehors, mon jardin, c’est un endroit soupape ».
« C’est une nécessité pour mon équilibre personnel ».
33La fonction sociale du jardin se traduit par des pratiques d’échange de graines, d’outils et même de main-d’œuvre, à l’intérieur du jardin ou avec d’autres jardins. Le partage est également cité par la plupart des jardiniers, dont beaucoup donnent une partie des légumes qu’ils cultivent. L’apprentissage, élément essentiel de la pratique, se fait aussi par et avec les autres : dans le partage de bonnes recettes de culture, de livres, d’adresses…
34Répondant à un besoin de la population citadine de renouer avec la terre et le vivant, les jardins sont perçus comme de véritables lieux de vie, de loisir et de ressourcement, parfois aussi des lieux d’engagement autour de valeurs environnementales et solidaires.
35Les entretiens ont ainsi révélé un fossé entre le discours pessimiste des agriculteurs pour lesquels la ville contraint et néglige la production agricole, et celui des jardiniers pour lesquels le travail de la terre redonne un sens à la vie citadine.
La dynamique duale d’une agriculture urbaine en transition
36La ville de Montpellier présente un cas d’étude intéressant par la diversité des formes d’agriculture urbaine qui co-existent, avec des dynamiques contrastées.
37La durabilité de l’agriculture marchande est fortement menacée à court terme par plusieurs projets d’aménagement urbains. Les derniers maraîchers risquent de disparaître, mais quelques domaines viticoles de renommée ancienne résistent. Cette viticulture assure des fonctions culturelle, économique, environnementale, d’aménagement et de cadre de vie, auxquelles la Ville et la Communauté d’agglomération sont sensibles. Elle participe à l’image méditerranéenne et à l’attractivité de Montpellier, en ménageant aux entrées de la ville des paysages à haute valeur patrimoniale. Parallèlement, les pratiques citadines de jardinage à dimension de loisir se répandent dans tous les quartiers de Montpellier. La politique municipale contribue fortement à cet essor, bien que les résultats de l’analyse spatiale et des entretiens mettent aussi en évidence des initiatives de jardins collectifs portés par des associations ou des collectifs d’habitants. Ces jardins collectifs constituent des formes d’agriculture urbaine hybrides, entre production et agrément, à l’échelle de l’individu ou du petit collectif. L’agriparc du Mas Nouguier, acheté et géré par la Ville, représente également une forme hybride entre agriculture de production et parc d’agrément ouvert au public. Nous qualifierons ces formes hybrides d’agriculture/nature. Leur essor récent nous invite à les considérer comme une nouvelle manière de cultiver la ville, car une dimension sociale et culturelle est associée de manière explicite à la pratique agricole. Cette agriculture/nature, qu’elle soit exercée par un prestataire de service ou par des jardiniers, pourrait jouer un rôle de médiation sociale entre agriculteurs et citadins, et d’interface spatiale entre espaces bâtis et naturels. Reste à confirmer que de nouveaux liens se créent effectivement entre agriculteurs et citadins et que ces espaces agricoles hybrides ne sont pas des réserves foncières pour l’urbanisation future.
38Au-delà de la diversité des formes agricoles dans la ville, nos résultats mettent en exergue une double dynamique : déclin/résistance de l’agriculture marchande sur foncier privé et croissance/renouveau du jardinage et de formes d’agricultures hybrides entre production et agrément, sur foncier public et privé. À l’image de ce qu’on observe dans d’autres régions viticoles d’Europe (Perrin, 2011), ces deux tendances s’exercent indépendamment l’une de l’autre, sans lien entre les acteurs. Ce sont deux mondes séparés, opérant à des échelles de production différentes et dans des réseaux sociaux et économiques distincts. L’agriculture à Montpellier apparaît ainsi pour l’instant en transition, d’une agriculture marchande, négligée par la Ville, vers une agriculture/nature, promue par la Ville et les citadins. Ces deux types d’agriculture pourraient cependant être considérés comme deux éléments complémentaires, à promouvoir dans le projet urbain autour de ce qui les rapproche : l’acte de production et les fonctions paysagère, environnementale et sociale. L’agriculture urbaine dans sa diversité deviendrait alors un bien commun pour la ville, un outil de marketing urbain, de cohésion sociale et spatiale à l’échelle des quartiers, un moyen d’éducation environnementale voire d’amélioration des pratiques alimentaires.
Cultiver en ville, pour cultiver la ville : une perspective ?
39L’approche géographique de l’agriculture urbaine à Montpellier a révélé un décalage entre la réalité agricole lisible sur les cartes et la façon dont l’agriculture urbaine est perçue par les acteurs et les politiques urbaines. L’agriculture marchande est encore présente, ce qui est encore le cas dans de nombreuses villes françaises. Considérer l’agriculture urbaine uniquement sous l’angle des jardins, de l’émergence de nouvelles pratiques citadines et des projets publics associés, nous semble donc insuffisant. Les chercheurs ont un rôle à jouer en analysant la diversité des formes agricoles urbaines, que ce soit à travers la notion de ville fertile, dépassant l’opposition villes-campagnes (Salomon-Cavin et Niwa, op. cit.) ou en intégrant dans leurs analyses différentes échelles de production : micro (balcons, platebandes), méso (jardins) et macro (exploitations, serres), comme le proposent Pearson et al. (2010).
40Si à Montpellier de nouvelles formes d’agriculture intra-urbaines se dessinent dans le paysage de la ville, elles ne relèvent pas encore d’une forme d’urbanisme réconcilié avec l’agriculture. L’enjeu pour la ville serait donc aujourd’hui de réussir à articuler les deux dynamiques, marchande et citadine, dans un projet agricole urbain pour une ville durable : préserver les activités de maraîchage et de viticulture historiquement liées au développement de la ville, tout en accompagnant l’émergence de nouvelles formes d’agriculture/ nature et leur connexion avec des organisations de marchés et des circuits courts alimentaires urbains.
41Car cultiver en ville, c’est autant de manières de cultiver la ville. Les citadins qui jardinent en ville s’engagent dans la vie de la cité. Au sein des jardins collectifs se développent en effet des dynamiques sociales (convivialité et rencontres intergénérationnelles), éducatives (pratiques du jardinage) et socio-politiques (par exemple, autour des valeurs de l’économie sociale et solidaire). Par leurs pratiques d’agriculture biologique, les jardiniers contribuent à construire des systèmes productifs urbains en phase avec les enjeux environnementaux et de santé publique des villes. Ils peuvent même être à l’origine d’innovations agro-écologiques (Soulard et al., 2011). Les jardins collectifs pourraient ainsi être analysés comme des lieux citadins par excellence, où l’urbanité peut se construire dans un rapport renouvelé avec la nature et avec l’agriculture. Les agriculteurs aussi cultivent la ville en la rendant plus belle, plus attractive, plus écologique. Par le simple fait de continuer à exploiter la terre malgré les contraintes que le contexte urbain peut engendrer au quotidien, les agriculteurs contribuent à l’entretien d’un cadre urbain de qualité, à la condition que leurs pratiques soient respectueuses de l’environnement. Certains sont conscients de cette mission de service public et souhaiteraient qu’elle soit mieux reconnue par les acteurs publics, voire qu’elle puisse donner lieu à une rétribution. Dans ce domaine, les pistes d’action publique ne manquent pas. Certaines villes dans le monde ont mis en place des politiques de soutien à l’agriculture intra-urbaine, que ce soit par le biais d’incitations fiscales à Tokyo (Niwa, 2009) ou de l’aide à l’accès au foncier pour des projets d’agriculture urbaine à Baltimore ou à Milwaukee (Goldstein et al., 2011).
42En France, les politiques de soutien à l’agriculture urbaine peinent à émerger, que ce soit au niveau national ou au niveau local. Peu d’exemples montrent une réelle connexion, une complémentarité entre agriculture marchande et agriculture/nature telle que nous l’avons définie plus haut. La capacité productive des villes pourrait pourtant être mobilisée pour aller vers la mise en œuvre d’une agro-écologie au service de la cité. La mise en culture des toits et des bâtiments, des friches et des interstices non bâtis constitue un véritable enjeu en termes de production agricole dans la ville (Viljoen et al., 2005 ; Mc Clintock et al., 2013). Les travaux récents menés à Rennes Métropole (sous la direction de Darrot et Boudes, 2011) vont dans ce sens, montrant que la valorisation de tous les espaces productifs permettrait de nourrir pour partie la population urbaine. Au Japon, au Canada et aux États-Unis, les mouvements citoyens et les politiques alimentaires urbaines attirent de plus en plus de citadins vers la production agricole (Mok et al., 2014). La Ville de Montréal, par exemple, considère les jardins communautaires comme un des éléments clefs de son plan de développement durable (Duchemin, 2011), et certains jardins prennent progressivement une dimension marchande. En France, les politiques de ville durable semblent davantage prêtes à intégrer l’agriculture/nature que l’agriculture marchande. Les perceptions individuelles et sociales devront encore évoluer afin qu’émerge véritablement un nouveau lien de proximité entre ville et agriculture. Reconnaître chaque forme d’agriculture en tant que telle, en tenant compte de sa capacité de production et de son urbanité spécifique pourrait être un moyen d’avancer dans ce sens, pour les mettre en synergie et de les intégrer dans une politique de ville durable.
Remerciements
Cette recherche a bénéficié du soutien financier de l’Agence Nationale de la Recherche (projet daume anr-10-stra-007). Les auteurs remercient André Bouchier pour l’appui cartographique, ainsi que les relecteurs de cet article.Références bibliographiques
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Mots-clés éditeurs : jardin, ville durable, politique publique, pratique, espace
Date de mise en ligne : 01/08/2014
https://doi.org/10.3917/esp.158.0049Notes
- [*]
- [**]
- [***]
-
[1]
Dans d’autres pays au contraire, les travaux sur l’agriculture intra-urbaine prédominent : en Afrique et dans les mégapoles d’Asie et d’Amérique latine par exemple (Smith et al., 1996), mais aussi en Amérique du Nord.
-
[2]
Voir par exemple le nouveau projet anr jassur « Jardins Associatifs Urbains et villes durables : pratiques, fonctions et risques », 2012-2015.
-
[3]
Comparaison avec Grenoble, Strasbourg, Nantes et Rennes (source : Scot de Montpellier, 2006).
- [4]
-
[5]
Politique agricole commune.
-
[6]
Le cirad (Centre international de recherche agronomique pour le développement), l’inra (Institut national de la recherche agronomique), l’irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) et Montpellier Supagro (Centre international d’études supérieures en sciences agronomiques) exploitent des parcelles agricoles expérimentales sur la commune de Montpellier.