« La Chine et les États-Unis doivent essayer d’éviter une nouvelle guerre froide et trouver de nouveaux moyens de coopérer malgré leurs différences », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Wang Yi devant l’Assemblée populaire nationale (Apn) qui s’est réunie exceptionnellement en mai pour cause de coronavirus. Le ministre s’exprimait après que les « loups guerriers », cette nouvelle race d’ambassadeurs, avaient adopté une attitude offensive contre les pays occidentaux, mais aussi contre de nombreux pays africains. La pandémie de Covid-19 qui, dans un premier temps, avait permis à Pékin d’améliorer largement son image internationale grâce à ses offres de masques et de matériel médical, a aujourd’hui des effets contraires : d’une part, la Chine refuse d’annuler la dette des pays les plus pauvres et, d’autre part, elle fait du chantage à ses partenaires pour leur envoyer ce matériel médical. Certains cercles proches du pouvoir s’inquiètent de la détérioration de l’image de la République populaire à un moment où les échecs occidentaux, notamment américains, dans la lutte contre la pandémie auraient dû lui permettre de marquer des points sur la scène internationale. Qu’à cela ne tienne, les plus radicaux semblent avoir le vent en poupe et le discours des modérés, comme l’ambassadeur de Pékin aux États-Unis Cui Tiankai, est de moins en moins influent. Ce radicalisme est renforcé par l’attitude de Donald Trump, qui accuse la Chine de tous les maux. Xi Jinping estime que son adversaire est prêt à tout et qu’il n’hésite pas à utiliser Hong Kong et Taïwan pour empêcher la République populaire de renforcer sa position sur la scène internationale…