Le 18 septembre 2018, un discours d’Emmanuel Macron annonce une transformation du système de santé d’ampleur et d’ambition équivalentes à celle opérée par les ordonnances de 1958 prises sous l’impulsion de Robert Debré, qui installaient notamment des médecins à temps plein dans les hôpitaux et créaient les centres hospitaliers et universitaires. La volonté personnelle du président d’agir vite et fort est expressément revendiquée : « La France n’est pas un pays qui se réforme par petits pas. »
La surcharge des services hospitaliers d’urgences est longuement décrite comme le symptôme d’une organisation défaillante des soins de premier recours. Il s’agit donc d’y remédier afin de rendre accessibles à tous des soins immédiats, de qualité et coordonnés tout au long du parcours. La position volontariste s’affirme spécialement dans la création, d’ici 2021 ou 2022, dans l’ensemble du pays, de communautés professionnelles territoriales de santé, regroupant des équipes pluridisciplinaires de soins ambulatoires, et desservant entre 20 000 et 100 000 patients : « Je veux précisément que l’exercice isolé devienne progressivement marginal, devienne l’aberration et puisse disparaître à l’horizon de janvier 2022. » En regard et en collaboration avec ces communautés, les hôpitaux de proximité seront mieux identifiés que maintenant, parmi trois niveaux de spécialisation croissante. « Dans les territoires où la situation des urgences hospitalières est la plus critique, je souhaite vraiment que cette organisation des soins non programmés, comme on dit, et donc des urgences de ville, soit mise en œuvre au plus tard en 2020…