Il sera bientôt trop tard ! Quinze mille scientifiques viennent de lancer très solennellement ce nouveau cri d’alarme, dénonçant la destruction catastrophique de la biodiversité, la dégradation du climat, le dépérissement de la vie marine, la disparition rapide des forêts, etc., et appelant à renforcer l’action de protection de l’environnement et contre les changements climatiques. Les scientifiques alertent aussi confusément – c’est une première depuis vingt-cinq ans – sur la croissance démographique de la population mondiale, facteur tabou dans l’univers du multilatéralisme, mais évidemment majeur dans la fragilisation de la biosphère et de ses ressources, au fondement même de la thèse de l’anthropocène. D’où l’urgence, clament-ils, de réformer nos modes de consommation, d’alimentation et de vie.
Quelques semaines plus tôt, le 31 octobre, l’Organisation des Nations unies soulignait également que la bataille du climat était très mal engagée. L’été cataclysmique 2017, avec sa succession d’ouragans, d’inondations, de sécheresses et d’incendies, a mis en évidence la vulnérabilité des pays pauvres comme des pays riches aux dérèglements climatiques. De plus, comme l’atteste leur rapport, on est très loin de la baisse drastique des émissions exigée pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris : afin de limiter le réchauffement à deux degrés Celsius, il faudrait contenir les rejets globaux sous la barre des 42 gigatonnes (Gt) de carbone en 2030, (et même viser 36 Gt pour le seuil de 1,5 °C) alors que nous en sommes aujourd’hui à 52 Gt équivalent C…