En quelques semaines, Radio France, son président, et avec eux l’ensemble de l’édifice audiovisuel public, ont versé dans le psychodrame. Tel que le petit monde de la communication peut donner le sentiment d’en être avide ; mais d’une ampleur réellement surprenante et qui appelle un minimum de réflexion si l’on ne veut pas n’en récolter qu’un peu plus encore d’indifférence pour une industrie qui ne sait plus assez valoriser sa contribution à la construction de notre société.
Une grève inédite, par sa durée et son issue d’autant plus incertaine qu’elle n’a pu être acquise qu’avec l’intervention d’un tiers. La déstabilisation d’un président d’entreprise pourtant récemment nommé, sur fond de dépenses jugées douteuses et qui, même après l’intervention rapide et théâtralisée d’une double inspection – Culture et Finances –, alimente la suspicion. La lecture romancée des intentions et des enjeux cachés du marigot que semble être l’audiovisuel public, où figurent en bonne place les relations supposées houleuses entre l’exécutif et le Csa. Une autorité de nomination indépendante dont l’action est mise en cause puisque le président de Radio France incarnait, un an plus tôt, le plus glorieux fait de guerre d’une institution qui cherche encore sa place. Des commentaires peu liés à la situation d’un secteur soumis à de forts mouvements – dans un contexte économique difficile pour lui comme pour tous, et à un moment de restructuration industrielle qui donne aux puissants compétiteurs du numérique le rôle des futurs dominants…