S’il est un sujet qui, dans la sphère large du ministère de la Culture et de la Communication, occupe les esprits médiatiques, c’est bien celui de l’audiovisuel public. Compte tenu des enjeux budgétaires (3,78 milliards d’euros sur les 7 que compte le budget du ministère) et de l’ampleur du public concerné (plus de 28 % de l’audience nationale), ce n’est guère surprenant. Mais la récurrence des thèmes abordés, aussi loin qu’on plonge dans les échos qu’en donne la presse, est telle qu’on peut s’interroger sur l’intérêt de poursuivre le débat. Car sur quoi cherche-t-on à déboucher ? Alors que le mandat de Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, est remis en jeu, on peut tenter de peser sereinement les termes de ce débat.
Peut-on converger sur un modèle de télévision publique ? Y a-t-il « une » réforme consensuelle mais à l’engagement de laquelle ne manquerait qu’un peu de « courage politique » ? Ou bien se complaît-on dans la répétition d’un discours aussi automatique que vain ? Et ne se focalise-t-on sur l’ambition d’un projet que pour cacher l’intérêt exclusif que l’on porte en réalité au seul jeu de la nomination et aux enjeux de pouvoir qu’il recouvre ? Trois thèmes dominent.
D’abord, celui de la rénovation de la gestion. France Télévisions (Ftv) serait mal gérée. Elle coûterait trop cher, aurait trop d’employés, se permettrait des frais de bouche disproportionnés… Qu’il y ait des économies possibles, liées au seul fonctionnement – et non au périmètre –, de l’entreprise, reste envisageable, même si la part des coûts incompressibles (par exemple, le coût de la diffusion) est trop importante dans le budget pour prétendre trouver la solution en claquant des doigts…