Matteo Renzi est rapide. En moins de deux ans, il est passé de maire de Florence à premier secrétaire du Parti démocrate (PD, centre gauche), président du Conseil (après avoir obtenu la démission d’Enrico Letta) et enfin leader de l’Europe, que l’Italie préside depuis le 1er juillet 2014, après avoir remporté avec le PD plus de 40 % des voix aux élections européennes de mai.
Matteo Renzi est ambitieux. Dès son arrivée à la tête de l’État, il a annoncé vouloir faire une réforme par mois : code du travail, réforme électorale, institutionnelle, territoriale, tout devait y passer. Il rottamatore (le démolisseur) promettait de mettre à bas la « caste » politique qui freine l’Italie tout en redonnant du pouvoir et de l’argent aux citoyens eux-mêmes, pour sortir de la crise.
Matteo Renzi est charmeur. Ancien boy-scout, visage poupin, il a adopté un style décontracté et une communication qui fait grand usage des nouvelles technologies, se montrant volontiers avec une tablette et un smartphone, utilisant PowerPoint dans ses conférences de presse. Sur la photo de son compte Twitter, qui compte plus de 1?160?000 abonnés, il est en T-shirt, souriant et hâlé.
Pour certains, il n’est qu’une version plus jeune de Berlusconi. Même bagout, même capacité à se vendre et à vendre ses projets. Pour d’autres, il joue sur les ressorts populistes, comme Beppe Grillo, le chef du Mouvement 5 étoiles, opposant le peuple et les élites, flattant les bas instincts pour mieux parvenir à ses fins…