Les élections présidentielles iraniennes du 14 juin 2013, contre toute attente, se sont bien déroulées et ont donné un résultat surprenant. L’élection d’un ecclésiastique réservé, Hassan Rohani – qui a prêté serment le 3 août –, comme onzième président de la République islamique a fait naître un grand espoir, en Iran comme à l’étranger. L’absence de consensus entre les candidats conservateurs a facilité la victoire de Rohani, le vote conservateur s’étant divisé entre les quatre candidats de la ligne dure. De plus, le retrait du candidat réformiste Mohammad-Reza Aref a empêché une dispersion des voix entre lui et Rohani. Celui-ci est donc devenu le seul candidat non conservateur, abordant les questions économiques et des libertés civiles. En fin de compte, les élections du 14 juin se sont transformées en mobilisation non violente contre le conservatisme de la politique iranienne, mais aussi en référendum sur des questions telles que l’inflation, le chômage, les relations avec l’Occident, et plus spécifiquement sur le programme nucléaire iranien et les sanctions auxquelles il a donné lieu.
Rohani est le mieux placé sur cette question : farouche soutien du programme nucléaire, il n’en est pas moins très critique vis-à-vis des erreurs commises par les équipes de négociateurs iraniennes successives. N’oublions pas que lorsqu’il était le principal négociateur du programme nucléaire, sous la présidence de Mohammad Khatami, il avait scrupuleusement construit la position iranienne après avoir consulté tous les acteurs majeurs de la scène politique du pays…