Depuis quelques années, la question de la place de l’éthique à l’école revient périodiquement en débat. Elle est même devenue suffisamment sensible pour que, dès 2008, les programmes de l’école élémentaire présentent l’« instruction civique et morale » comme un « enseignement à part entière ». Il aura fallu attendre septembre 2011 pour qu’une circulaire du ministère de l’Éducation nationale définisse des objectifs et des orientations pour cette « instruction morale à l’école ». Le texte aurait mérité mieux que l’exécution sommaire qui fut assez souvent son lot. Son contenu soulève en effet de vraies questions. Sur la méthode et ses bases culturelles, ce document révèle une certaine faiblesse, manifeste dans le développement sur « La maxime morale, support privilégié de la démarche pédagogique ». Ces vues simplistes sur la pédagogie de l’éthique sont probablement significatives de la posture d’un gouvernement qui traitait par le mépris la formation des enseignants. En principe, des éléments d’appui supplémentaires auraient dû être publiés dans l’année. Il n’en fut rien. Cependant, très récemment, le Centre national de documentation pédagogique (Cndp) annonçait la publication prochaine d’un gros ouvrage destiné aux enseignants contenant des analyses, des fiches pédagogiques, des textes. Il faut souhaiter que cette initiative soit suivie par d’autres, notamment par des dossiers sur les expériences menées ici ou là et notamment à l’étranger. En France même, la note publiée par l’inspection académique de Strasbourg constitue une contribution intéressante puisque dans le dispositif particulier à l’Alsace Lorraine, l’enseignement de la morale concerne les enfants dont les familles refusent un enseignement religieux…