L’histoire ? Elle semble jaillir de la caméra. Premier plan : un Noir qui court, la nuit, dans des chantiers, des usines démantelées, des docks mal éclairés, poursuivi par des flics. L’essentiel du métier de Fabienne (Catherine Frot), capitaine de police dans une petite ville du Sud-Ouest qui pourrait être Sète, c’est cela : traquer les sans-papiers et les expulser. Cette nuit-là, retour d’une énième intervention, elle en a marre. Au moment où elle s’apprête à rentrer enfin chez elle, on amène au commissariat une jeune femme russe, Olga, arrêtée pour racolage dans la gare maritime. Et voilà qu’une petite phrase va suffire à changer le cours de sa vie :
Je vous en prie, madame, laissez-moi retourner là-bas. Il est tout seul. Il a quatre ans.
Sous le regard ahuri du jeune inspecteur qu’elle vient de rabrouer, Fabienne Bourrier, la bourrue, la dure, qui avait fini sa journée et voulait rentrer chez elle, embarque Olga dans sa voiture et file vers la gare maritime. Là, elle commet sans doute la première faute de sa carrière : enlever ses menottes à Olga…qui s’enfuit. Le lendemain, elle ira constater sa mort : Olga est tombée de la terrasse de l’immeuble qui jouxte le sien. Suicide ou assassinat ?
Pour le supérieur de Fabienne, l’affaire est vite classée : personne n’a vu personne sur la terrasse ; et l’enfant, puisqu’on ne l’a pas retrouvé, n’était qu’un faux prétexte inventé par Olga pour être relâchée. Seule Fabienne s’en-tête. Cet enfant existe. Elle en est sûre…