Notre rapport à l’argent relève à la fois de la morale, de l’économie et de la politique. L’approche économique prédominante ne suffit pas parce que l’argent n’est pas un simple instrument d’échange. Il touche aux passions et aux identifications, et il a surtout tendance à déborder sans cesse son statut d’outil, au point d’annexer la totalité des sphères de la vie et de subordonner l’ensemble des valeurs. Si la politique a pour rôle d’ordonner les conflits de valeurs, les sagesses, si anciennes soient-elles, n’ont peut-être pas dit leur dernier mot devant les problèmes du présent.