Bye bye Belgium, l’émission du 13 décembre 2006 de la Rtbf qui a fait la une de la presse belge et étrangère a-t-elle écrit un nouvel épisode de la saga séparatiste belge ? Non bien sûr, mais elle a provoqué un tel emballement de l’opinion publique francophone, qu’il est intéressant de l’analyser. Au vu des réactions politiques que cette émission a provoquées il est bon de se demander si le « quatrième pouvoir » peut mélanger les genres sans faillir à sa déontologie.
Mercredi 13 décembre, la Rtbf (la télévision publique de la Communauté française de Belgique) interrompt son programme. Le générique du journal télévisé apparaît pour une émission spéciale : il est 20 h 26, le présentateur habituel annonce d’une voix grave, que la Flandre va proclamer son indépendance. C’est parti ! Les francophones médusés suivent les premières minutes de l’indépendance de la Flandre, en direct du Palais royal et de la place des Martyrs où se trouve le Parlement flamand. Le scénario, qui va durer plus d’une heure, est remarquablement construit. Informations, séquences en direct, interviews d’hommes politiques – notons que pas un n’a été pris au piège –, explications, déclarations de responsables économiques, de professeurs, de signataires de divers manifestes, images d’archives, analyse explicative, tout s’enchaîne, dirigé avec brio par le présentateur habituel. Bref, une mise en scène remarquable : on ne peut en attendre moins du réalisateur de l’émission de documentaires Striptease.
Les téléspectateurs francophones (précisons qu’il n’y a plus, depuis des décennies, de médias nationaux en Belgique) sont littéralement sous le choc…