Essayiste, professeur de philosophie et membre du comité de rédaction des Temps Modernes, Robert Redeker a reçu des menaces de mort dans sa boîte aux lettres électronique suite à la publication d’une tribune libre, « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? », dans Le Figaro du 19 septembre 2006. Sitôt connue, cette information a donné lieu à de nombreuses réactions dans la presse, dans les courriers des lecteurs et les tribunes libres, ainsi qu’à une pétition de soutien. Pour les signataires et d’autres intellectuels, la liberté de presse et d’opinion est indivisible. Cependant, parce que la pétition réclamait qu’on défende Robert Redeker « quel que soit le contenu de son article », son opportunité a aussi donné lieu à des appréciations divergentes. Ainsi, refusant de « défendre les droits élémentaires d’une personne » au prix de l’abandon de l’esprit critique, Jean Baubérot expliquait dans une tribune pourquoi il ne pouvait signer cet appel :
Combattre le gouffre de l’intolérance n’implique pas de se coucher devant la bêtise haineuse.Les journalistes eux-mêmes ont pris position sur le sujet puisque dans la chronique du médiateur du Monde, la responsable de la page débat, Sophie Gherardi, expliquait pourquoi elle n’aurait pas publié un tel texte :
La tribune de Robert Redeker sur l’islam mélange tous les niveaux. Elle prend cette religion comme un tout, où il n’y aurait ni pluralisme ni différences, alors que les textes que nous recevons tous les jours démontrent le contrair…