1 – Le paradoxe du suicide
1Le suicide exprime un message paradoxal: «Voyez ma détresse et ma souffrance: Occupez-vous de moi!» Mais en même temps, ce geste prend une autre signification: «Je veux me séparer de vous!».
2 – Un deuil « particulier »
2Les proches sont violemment projetés dans le processus de deuil dans toute son intégralité. L’expression de la douleur semble toute aussi paradoxale: les «pourquoi?» subsistent malgré la conscience qu’une réponse définitive est impossible; la peine, la rancune et la colère s’entrechoquent et se chevauchent dès le début du deuil ou, parfois même, longtemps après; l’aversion vis-à-vis un tel geste s’entremêle à la peur d’y avoir soi-même recours.
3La culpabilité est envahissante. S’en dégager implique de la personne endeuillée qu’elle reconnaisse d’abord les gestes, les paroles ou les événements difficiles du passé qui sont survenus entre elle et la personne décédée. Puis, qu’elle se les pardonne et qu’elle distingue entre, d’une part, un remord normal et d’autre part, la culpabilité omniprésente d’avoir «causé» le suicide à la suite de tels gestes. L’accès à l’estime de soi, la solitude et particulièrement l’autonomie permettent de reconnaître l’autonomie de l’autre dans le geste qu’elle a posé, et donc, de ne pas «se sentir responsable du suicide de cette personne».
4L’échec prédomine: «Mon amour n’a pas été suffisant pour le sauver».
5La hantise et la peur d’une autre «catastrophe» (comprendre: «d’un autre suicide»: le sien, celui d’un proche ou même de tout être humain) sont omniprésentes pour un bon moment.
6La honte et l’isolement résultent des stigmates et de la curiosité malsaine créée par l’entourage. Vivre avec l’absence de réponses à ses «pourquoi?» est suffisant. Le blâme subtil ou le fait d’être pointé du doigt intensifie cette honte et cet isolement.
7Les restrictions imposées par l’appareil judiciaire dès les premières minutes qui suivent le suicide dépossèdent de toute intimité et agressent plutôt que d’aider. Il n’y a pas de place pour l’émotion, mais que pour la loi et la raison (tel un diagnostic déjà lu: «Suicide de façon accidentelle»…).
8Enfin, le sentiment d’être amputé, l’abandon et l’impuissance font aussi partie des émotions ressenties en alternance, avec une acuité et une impression de souffrance aiguë.
3 – Comment aider?
«Après les cris, les larmes. Après les larmes, les plaintes et la parole vide et répétitive et stérile du regret. Puis vient le temps du récit, récit de la mort puis de la vie. Après le récit, le commentaire… Enfin trouvent-ils place dans notre mémoire sous la forme de personnages de si douce compagnie, modèles ou repères, complices ou témoins!».
10Tiré du livre: Vivre c’est perdre, Collectif, Collection Autrement, 1992.
11Ce «voyage» dans la souffrance si bien décrit dans ce livre, m’amène à proposer des perspectives d’interventions pour guider ce périple à la fois nécessaire et terrifiant.
123.0 - Une première piste consiste à trouver avec la personne le véhicule d’expression et d’action dans lequel elle se sent confortable et en confiance: poésie, écriture, dessin, musique, sport, travail, etc. Offrir à la personne des moyens qui cadrent bien avec elle: rituels, thérapies, groupes d’échanges, dédicaces, réalisations à la mémoire de la personne décédée, etc.
13Au cours de notre intervention, amener la personne à nommer à haute voix et reconnaître le suicide de l’autre. Cette attitude peut lui éviter de porter un secret honteux susceptible d’être transmis à sa famille ou à ses générations futures sous une forme équivoque.
14Il faut également l’aider à reconnaître et ressentir les sentiments qui l’habitent et à explorer sa propre vision des événements qui pourra lui permettre de replacer les faits dans un contexte plus clair. Enfin, lui ouvrir la porte qui lui donne accès à ses peurs et à sa souffrance sans y être aspiré ou détruite, seule voie qui mène au détachement.
153.1 - Un aspect trop souvent négligé consiste à permettre à la personne d’identifier et d’explorer un épisode inachevé de sa vie dont la souffrance est semblable et aussi intense que celle suscitée par le suicide.
16Chacun de nous avons, bien enfouies dans notre vie, une ou plusieurs expériences où nous nous sommes sentis «victime» (à tort ou à raison) devant un événement ou devant l’attitude de certaines personnes.
17Nous avons alors développé une façon de «réagir» à ces événements: oublier, ne pas ressentir, devenir agressif, s’activer, nier, etc. Ce moyen nous a permis de «survivre».
18Dès lors, souvent bien inconsciemment, nous persistons dans cette attitude de victime lorsque des événements présents comme un suicide, nous replongent dans cette souffrance associé à ce passé «victimisant». Être victime sous-tend:
- une perte de pouvoir,
- un refus d’assumer les responsabilités inhérentes à la situation,
- une impossibilité d’action,
- un état de passivité et de «martyr»,
- des gains secondaires propres à cet état.
19Il faut donc distinguer entre:
- être victime d’un événement, ce qui peut arriver à tout le monde,
- adopter une attitude de victime.
- prendre conscience des gains secondaires qu’apporte cet état de victime et qui se sont souvent développés sournoisement à notre insu,
- apprendre à s’en départir et découvrir les avantages de s’en départir,
- se réapproprier le pouvoir d’agir dans le domaine concerné par ce modèle de survie,
- se réapproprier par le fait même une plus grande capacité de choisir,
- apprendre à «agir sur…» plutôt que de «réagir à…»,
- reconnaître que ces mécanismes de survie nous ont longtemps bien servi, et être en mesure de mettre ces mécanismes de survie au service de ses valeurs, plutôt que d’être soi-même au service de ce modèle de survie.
- associer sa souffrance présente à un événement passé par le biais de la tension corporelle (le corps se souvient…),
- exprimer la souffrance que son personnage intérieur n’a jamais pu manifester autrement que par ce mécanisme de défense,
- réconcilier l’adulte et ce personnage en lui donnant accès aux ressources que possède maintenant l’adulte.
- d’un «état de conscience altérée». La personne se sent prisonnière du choc et de l’état de stress. Ça l’amène à tourner en rond dans des états émotifs souffrants et dans des comportements répétitifs «cul-de-sac», donc décourageants pour elle.
- à «un état de conscience modifiée». La personne trouve elle-même des solutions et des attitudes qui l’amènent à ne plus être victime, mais agissante.
20Comment composer avec ces scènes récurrentes et obsédantes pour plusieurs? Une approche que nous utilisons consiste à amener l’autre à «rencontrer la personne qui s’est suicidée».
21L’exercice suivant peut être fait à haute voix ou en silence et/ou avec un fond musical.
22Nous demandons à la personne:
- de fermer les yeux et de prendre contact avec sa respiration pendant quelques instants,
- de s’imaginer sur la plage, face à la mer et d’imaginer les couleurs, les objets, les formes, les odeurs et les sons,
- de profiter de cet instant de paix et de tranquillité,
- d’imaginer au loin sur la plage, un point qui bouge tranquillement vers elle. Laisser approcher graduellement la personne décédée et demander d’imaginer ses formes, ses vêtements, ses traits (donner du temps entre chaque mot),
- de laisser approcher cette personne le plus près possible d’elle,
- d’imaginer très spontanément ce qu’elle aimerait dire, ce qu’elle aimerait faire à cette personne et ce que cette personne aimerait lui dire, lui répondre ou faire. Laissez aller le dialogue ainsi, le temps nécessaire. Lorsque la personne manifeste qu’on peut aller de l’avant, demandez-lui de s’imaginer face à face avec l’autre. Demandez-lui d’imaginer des fils se créant entre elle et l’autre et d’être attentive d’où partent les fils sur elle et à quels points du corps prennent-ils contact sur l’autre personne,
- de se voir reculer de quelques pas et d’être attentive à ce qui se produit au niveau des fils. Après quelques moments, demandez-lui d’imaginer l’autre personne se reculant et d’être encore une fois attentive aux fils pour voir ce qui se produit,
- de voir, avant de quitter l’autre personne, s’il y a des gestes à poser ou des paroles à dire de sa part ou de la part de l’autre personne. Donnez du temps,
- d’imaginer l’autre quittant les lieux et redevenant un point lointain, remplacé par un objet qui symbolise bien cette personne,
- de se revoir sur la plage, face à la mer et d’imaginer les couleurs, les objets, les formes, les odeurs et les sons,
- de profiter de cet instant de paix et de tranquillité (la laisser quelques minutes dans cette image),
- de revenir dans la pièce en ouvrant les yeux, lorsqu’elle y sera prête.
23–Au moment du récit, alors que la personne décrit cette image récurrente et paralysante, nous arrêtons le récit et demandons à la personne d’imager la scène, comme un film.
24–Nous proposons alors à la personne de la décrire et de lui parler à haute voix. Elle peut même «poser des gestes» (exemple: très souvent, la personne sera portée à décrocher la personne qui s’est suicidée par pendaison). La personne disparue peut également répondre à haute voix.
25NB: Les techniques décrite plus haut le sont de façon sommaire. Pour les utiliser, il est nécessaire d’être formé en conséquence.
263.3 - Comment aider les personnes qui ont vécu les restrictions imposées par l’appareil judiciaire, dès les premières minutes qui suivent le suicide? Cette réalité dépossède de toute intimité et agresse plutôt que d’aider. Il n’y a pas de place pour l’émotion, mais que pour la loi et la raison. Comment est-il alors possible de faire ses adieux, de dire ce qu’on voulait dire mais qu’on n’a pas pu à cause des interdits judiciaires.
27J’insiste sur cette notion de «faire ses adieux» d’une façon toute personnelle. Il est étonnant de voir comment chacun trouve une façon adaptée à ses croyances et à ses valeurs pour prendre le temps de dire adieu…
28Élisabeth Kubler-Ross insiste sur l’importance de «terminer». Elle écrit:
29… Pour moi, c’est tout ce que j’achève qui me rapproche, de plus en plus vivante, du seuil. Tous ces processus d’achèvement nous font pénétrer une multitude de petites morts, celle de nos idées fixes, de nos fausses perceptions, de nous, des autres, du monde, de nos défenses qui nous attaquent, de notre avidité qui nous dépossède, toutes ces parties obscures et nouées qui nous empêchent de vivre en entier. Le paradoxe pourrait bien être que la mort, dont on a tellement peur, soit surtout celle d’avant, quand nous étions encore vivants mais à demi, toutes ces pertes qui nous faisaient sombrer ou progresser ou les deux à la fois selon que nous prenions soin d’en retirer l’énergie…». (Fin de la citation)
30Il importe donc d’aider la personne à trouver une façon toute personnelle de «faire ses adieux», parfois à retardement. Nous sommes très étonnés parfois de voir comment chaque personne a les ressources intérieures pour créer un rituel d’adieux conforme à ses croyances. Il n’est pas nécessaire que ce rituel soit fait en la présence de la personne décédée.
313.4 - Enfin, il importe d’explorer avec elle le pardon: se pardonner, pardonner à la personne qui a posé ce geste et à ceux ou celles que l’on juge responsables en tout ou en partie.
323.5 - ?Comme dernière piste d’intervention, ne pas oublier d’amener la personne à prendre conscience et agir sur les changements qui affecteront sa famille ou son entourage à la suite d’un tel geste.
4 – Deuil et suicide
33Les fantaisies de suicides à la suite d’un deuil prennent des formes diverses: Sentir le besoin de rejoindre la personne décédée: «C’est la seule façon de la retrouver!» Avoir l’impression d’être attirée dans la spirale de l’être disparu: «Elle aurait souhaité que je parte avec elle» Craindre le réveil de nos monstres intérieurs: «C’est plus fort que moi!» Devoir demeurer fidèle à une malédiction: «C’est le troisième de la famille! Vais-je être le quatrième??»
5 – La prévention
34Le thème de la prévention pourra être abordé au cours de l’exposé:
- démystifier toute la «beauté idéale» de la mort ressentie par plusieurs personnes, à partir de certaines chansons, poésies ou films concernant la beauté et l’idéalisation de la mort.
- stimuler les gens à s’impliquer dans des projets qui mettent l’accent sur l’espoir et l’ouverture aux autres. Ces réalisations rompent l’isolement et l’impression d’être seule au monde à endurer sa souffrance.
- susciter les occasions de solitude (et non d’isolement) et apprivoiser quotidiennement ses émotions, ses souffrances, ses joies et les choix toujours possibles dans l’attitude à adopter devant un coup dur.
- apprendre à terminer: terminer ses relations, ses emplois, les événements marquants de sa vie. Éviter de laisser en plan un moment ou une situation inachevée de notre vie, susceptible de refaire surface à tout moment.
6 – En général
356.0 - Dans nos interventions, il faut également être conscients de voir à qui nous avons à faire:
- Victimes primaires: Personnes directement victimes de la catastrophe
- Victimes secondaires: Personnes témoins de la catastrophe
- Victimes tertiaires: Personnes proches et amis des victimes
36–Un traumatisme…
37…est défini comme étant le résultat potentiel du contact qu’un individu peut avoir avec une «catastrophe» (macro-sociale ou micro-sociale): mort, atteinte de l’intégrité psychologique ou physique, changement marquant comportant des conséquences désagréables et durables et conduisant à un trouble de l’adaptation.
38–Une catastrophe…
39…peut être naturelle (ex: tremblement de terre) ou le résultat d’un comportement humain (guerre, prise d’otage, suicide, accident).
40En soit, certains événements sont plus à risque que d’autres pour déclencher des états de stress post-traumatiques. De même, certaines personnes sont plus à risque de vivre des états de stress post-traumatiques.
416.2 - Les conséquences
42– État de confusion: en interrompant brutalement et souvent physiquement le déroulement du quotidien. Il altère ainsi la perception et la compréhension de la situation.
43– Sur-stimulation émotionnelle: terreur, dégoût, douleur.
44– Profond sentiment d’impuissance: c’est complètement en dehors du contrôle de la personne sur la situation.
456.3 - Il faut également évaluer la place qu’a prise ce suicide.
46Il peut en résulter:
- un deuil normal. Le stress est «imprimé». Le souvenir ne crée pas de déséquilibre important.
- un état de stress aigu. Le stress est «marqué»: L’ancrage ramène à d’autres scènes paralysantes du passé.
- un syndrome de stress post-traumatique. Le stress est «engravé»: La personne est obnubilée et vit continuellement dans le flash back.
7 – Le deuil fait partie d’un long processus
477.0 - «Non, c’est pas vrai!»
48Cette exclamation marque le début d’un long processus de changement. Notre monde s’écroule, notre existence n’a plus de sens, notre univers bascule. L’ensemble des images bien agencées qui composaient notre réalité quotidienne n’a plus de forme, n’a plus de sens.
497.1 - ?«Plus rien ne va!»
50Notre éducation fait en sorte qu’après un tel choc, nous espérons nous protéger d’une blessure intérieure, en tentant de conserver un équilibre précaire. Les réactions sont multiples.
51Certains cherchent à comprendre, souvent trop vite, pour éviter la souffrance, parfois intenable, suscitée par de tels événements. Pour d’autres, c’est le désespoir, la peine inconsolable, le gouffre. Plusieurs expriment une colère intérieure par la recherche d’un coupable: le médecin, un membre de la famille, la société, eux-mêmes. Certains tentent de nier les sentiments qui les habitent.
52Ces attitudes visent à sauvegarder une intégrité et une identité personnelles chèrement acquises et qui sont menacées par un tel choc. Ces attitudes sont saines et font partie d’un processus de deuil «normal». Cependant, si cette perte et les sentiments qui s’y rattachent sont niés, projetés ou refoulés trop longtemps, la personne perd pied. Peuvent s’ensuivre des conséquences parfois dramatiques: fugue, tentative de suicide, maladie, décrochage scolaire, stress, burn out, démotivation, non-productivité, conflit, séparation.
53La perte nous place devant l’impuissance d’agir et nous confronte à notre propre finalité: Nous allons «perdre la vie» un jour. La perte représente une porte d’entrée donnant accès à une «transition» qui s’effectue lentement, naturellement, au rythme de la vie. Cette «transition» nous entraîne dans une période de rupture, d’errance et de renouveau, périodes susceptibles de nous aider à donner un sens à une situation souffrante en créant un nouvel équilibre personnel.
547.2 - «Tout est à refaire!»
55Il y a quelques années, un violent incendie a détruit un secteur du parc «Yellowstone» aux États-Unis. Les premiers reportages parlaient d’une catastrophe sans précédent. On croyait perdue à tout jamais cette partie du patrimoine américain. Des montagnes entières furent ravagées et dénudées de leur flore et de leur faune. Des sites parmi les plus beaux furent dévastés. Tout n’était que cendres, ruines et poussières. Cet état de désolation et de mort perdura plusieurs mois après que le dernier foyer d’incendie fut éteint. Puis, graduellement, la vie s’est de nouveau manifestée, différente et riche. Ce qu’on croyait détruit à tout jamais a progressivement repris place. La vie existait encore!!! Récemment, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre par le biais d’un reportage télévisé que l’incendie du parc «Yellowstone» avait été bénéfique pour le sol, pour la flore et la faune, laissant place à de nouvelles espèces auparavant absentes.
56Le processus de transition, déclenché par une perte significative, se compare à une telle dévastation et peut être représenté par une boucle.
577.3 - D’abord, la rupture.
58Comme les premières images de l’incendie, au cours des premiers jours et des premières semaines suivant une perte, l’impression dominante est celle du choc: «Ce n’est plus comme avant». La notion de permanence à laquelle nous sommes habitués, laisse place à la désorientation puis au sens de la perte. Notre vision du futur change. Notre monde n’est plus réel.
597.4 - ?Vient ensuite une grande période de désordre et d’errance
60Suite au feu de forêt, l’état de désolation s’est manifesté par la disparition de points de référence connus, tel un sentier ou un lieu aimé. Tout y était gris. De façon analogue, à la suite d’une perte, les sentiments de désorientation et de perte apparus lors de l’étape de la rupture, laissent place graduellement à la désolation et au chaos. Ce passage de notre vie se compare à une «traversée du désert»: Grande solitude, instabilité affective, absence de points de référence connus, impression de cauchemar dont on ne sortira jamais. C’est une étape qui laisse place à la peur et à l’anxiété. En même temps qu’elle permet un recul et une perspective, elle élimine les points d’appui bien connus sur lesquels nous nous reposions quotidiennement. Peu de gens se sentent à l’aise au cours de ce voyage dans l’inconnu.
617.5 - Puis, un jour, le renouveau se pointe
62Longtemps après l’incendie, la végétation se manifeste, fragile, à travers les cendres. Les animaux réapparaissent et la nature reprend progressivement sa place. De façon semblable, il nous arrive de reprendre goût à… Nous acceptons plus facilement de lâcher prise. Un intérêt à de nouvelles activités se manifeste. Malgré nos hésitations, nous «osons» découvrir de nouvelles opportunités.
63C’est donc ce cycle de rupture, de désespoir et d’incertitude, puis de renouveau auquel la perte nous donne accès. Comprenons-nous bien. Vivre ce processus de transition ne constitue pas un voyage de plaisir! C’est ardu, souffrant. Il n’y a pas de recette magique et rapide pour intégrer une perte. De plus, ce n’est pas parce que nous vivons un deuil que nous nous comporterons nécessairement d’une façon très différente de ce que nous avons toujours été. Devant la perte comme devant la vie, chaque être humain a ses croyances, ses habitudes, ses craintes et ses moyens de faire face à ses angoisses.