Des matinées passées à traîner en pyjama devant les dessins animés aux retrouvailles joyeuses avec les cousins, en passant par les inoubliables « grands jeux » du centre aéré ou ces après-midi de solitude à la recherche d’un copain disponible pour jouer : quel adulte ne garde pas de souvenirs intenses de ses grandes vacances d’écolier, périodes de liberté et d’oisiveté que nombre d’entre nous ne retrouveront pas avant l’âge de la retraite ? On doit à l’écrivain Marcel Pagnol quelques-unes des plus belles pages sur cette institution emblématique de l’enfance, où les jours, « toujours semblables à eux-mêmes, ne faisaient pas avancer le temps ». Dans La Gloire de mon père, il décrit la torpeur des dernières semaines d’école : « Les maîtres nous lisaient des contes […] puis nous allions jouer dans la cour pendant la plus grande partie de la journée. Mais nous poursuivions sans conviction ces jeux d’écoliers, tout à coup rapetissés et désenchantés par l’approche, lente mais sûre, des jeux éternels des grandes vacances. » Devenir adulte nous aurait-il fait oublier l’étendue des bienfaits de cette trêve estivale ?
Objectif numéro un des vacances, le repos dont les enfants ont besoin après une année d’école n’est pourtant pas simple à définir. « On imagine souvent qu’il s’agit de mettre leurs cerveaux sur “pause”, alors que c’est physiologiquement impossible : celui-ci est constamment en activité, même quand on dort », rappelle Olivier Houdé, professeur en psychologie du développement à Université Paris Cité et auteur d’un ouvrage de synthèse des connaissances en neurosciences à destination des parents et des enseignant…