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Article de revue

Pratiques responsables des dirigeants de PME : influence du profil du dirigeant

Pages 197 à 228

Notes

  • [*]
    Ce travail a bénéficié d’une aide de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d’Avenir » portant la référence ANR-10-LABX-11-01.
  • [1]
    Le terme PME est défini selon la recommandation de la Commission de l’Union européenne 2003/361/EC : « entreprise autonome qui emploie moins de 250 personnes, avec un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros, dont le total bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros, et qui ne détient pas plus de 25 % de parts dans une autre entreprise et qui n’est pas détenue par une entreprise ou organisme public pour plus de 25 % ».
  • [2]
    La réponse à la question « Taille de l’entreprise » au sein du questionnaire s’exprime en nombre de salariés. Nous avons choisi d’utiliser pour nos régressions le logarithme népérien de la taille exprimée plutôt que la taille réelle afin de réduire les effets de dispersion statistique.
  • [3]
    Les réponses à la question « Âge du dirigeant » proposée dans le questionnaire ont été codées sous forme de classes d’âge et non de réponses ouvertes (âge réel).
  • [4]
    Inférieures à la valeur critique 10 (Hair, Anderson, Tatham et Black, 1995), voire à la valeur 5 (Rogerson, 2001).
  • [5]
    Selon Hichri et al. (2017), la PAF « fait l’hypothèse que la variance des variables peut être décomposée en une part de variance commune, ou partagée avec les autres variables, et une part de variance qui est spécifique à chaque variable et qui inclut le terme d’erreur (ce qui est plus probablement le cas lorsque les données intègrent des échelles de Likert) », alors que l’ACP utilise simplement la variance totale des variables.

Introduction

1La Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) suscite un intérêt croissant des différents acteurs économiques et des chercheurs. Elle repose sur deux courants. D’une part, celui du Développement Durable (DD), qui va faire l’objet d’une opérationnalisation à l’issue du sommet de Rio en 1992 à travers le triple bottom line : Profit, People, Planet. D’autre part, le courant de la Corporate Social Responsability (CSR), qui repose sur une base historique fondée sur des principes éthiques et moraux, décrits par Bowen en 1953. Bien qu’aucune définition acceptée par tous n’ait émergé (Weber, 2008), la RSE peut être identifiée comme le développement de pratiques responsables en matière sociale, sociétale, environnementale et économique vis-à-vis des différentes parties prenantes.

2Si les recherches sur la RSE concernent majoritairement les grandes firmes (Thornton et Byrd, 2013), il semble nécessaire de s’intéresser aux PME qui représentent une proportion très importante dans l’économie mondiale, en nombre et en emplois. L’impact de leur stratégie et de leurs comportements est donc évident, aussi bien en termes de protection de l’environnement que de respect des communautés (Hillary, 2000 ; Hitchens, Thankappan, Trainor, Clausen et De Marchi, 2005 ; Jenkins, 2004, 2009 ; Murillo et Lozano, 2006 ; Williamson, Lynch-Wood et Ramsay, 2006). Au sein de ces structures, le dirigeant, acteur de la gouvernance, a un rôle majeur dans les stratégies RSE de son entreprise, et cela dans les PME de différents pays (Carland, Hoy, Boulton et Carland, 1984 ; d’Amboise et Muldowney, 1988 ; Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012 ; Harms, Wagner et Glauner, 2010 ; Hsu et Cheng, 2012 ; Madueno, Larràn et Martinez, 2012 ; Solymossy et Masters, 2002). Par ailleurs, les dirigeants de PME sont plus à l’aise avec les expressions d’engagement responsable ou de pratiques responsables qu’avec la RSE, plus formelle et plus connotée grande entreprise.

3Les recherches récentes observant la place des dirigeants et leur lien avec la RSE sont de plus en plus nombreuses (voir par exemple Berger-Douce et Deschamps, 2012 ; Besser, 2012 ; Bos-Brouwers, 2010 ; Cassells et Lewis, 2011 ; Hockerts et Wüstenhagen, 2010 ; Kuckertz et Wagner, 2010 ; Lähdesmäki, 2012 ; Lamberti et Noci, 2012 ; Madueno, Larràn et Martinez, 2012 ; Pacheco, Dean et Payne, 2010 ; Schaltegger et Wagner, 2011 ; Spence, Ben Boubaker-Gherib et Ondoua-Biwolé, 2011 ; Thornton et Byrd, 2013 ; Uhlaner, Berent-Braun, Ronald et Gerrit de Wit, 2012) et mettent en exergue la forte hétérogénéité des entrepreneurs, déjà constatée dans la littérature générale sur les PME. Les recherches tendent ainsi à s’intéresser à des éléments de profil de dirigeants de PME comme déterminants de l’engagement responsable. Parmi eux, certains relèvent de caractéristiques plutôt intrinsèques, comme l’âge ou le sexe (Buttner, 2001 ; Labelle et St-Pierre, 2010 ; Marta, Singhapakdi et Kraft, 2008 ; Schaper, 2002 ; St-Pierre, Carrier et Pilaeva, 2011). Mais d’autres caractéristiques, de nature extrinsèque, peuvent être modifiées et constituer ainsi des leviers d’action. C’est en particulier le cas de la formation et/ou de l’information ou la sensibilisation (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012 ; Hsu et Cheng, 2012 ; Parry 2012 ; Schaper, 2002 ; Tilley, 1999).

4Cette recherche trouve son intérêt dans le fait qu’elle s’intéresse aux pratiques RSE développées dans les entreprises, alors que la majorité des études portent sur les intentions ou les attitudes. En effet, les publications traitant des relations entre éléments de profil de dirigeants et pratiques de RSE en PME sont très rares. De nombreuses études existent sur les déterminants de profil et l’intention éthique et/ou l’attitude envers la RSE. Un écart important peut exister entre ce que les dirigeants affirment ou ce à quoi ils aspirent, et ce qu’ils font vraiment en matière de RSE (Basu et Palazzo, 2008 ; Cassels et Lewis, 2011 ; Schaper 2002 ; Tilley, 1999). De plus, une large proportion d’études est constituée de recherches réalisées auprès d’échantillons d’étudiants. Les études auprès des étudiants sont biaisées car elles ne sont pas réalisées en situation et ignorent les facteurs externes qui peuvent modifier les perceptions éthiques (Deshpande, 1997 ; Tyson, 1992). D’autres recherches concernent des managers ou des employés, voire la population en général. Plus rares sont celles qui observent directement des dirigeants de PME. Finalement, seules quelques rares recherches s’intéressent aux relations entre profil de dirigeant et RSE en se focalisant sur des pratiques et non sur des intentions.

5Ainsi, l’étude de l’impact de deux catégories de caractéristiques (intrinsèques et extrinsèques) de profils de dirigeants de PME, sur les pratiques de RSE – définies comme une articulation d’actions sociales, environnementales et sociétales – revêt un intérêt certain sur le plan empirique et théorique. Enfin, la différence entre ces deux catégories permet également d’améliorer la compréhension de l’engagement responsable des dirigeants et constitue un intérêt pratique et managérial, pour les dirigeants ainsi que pour les institutions et structures qui les accompagnent dans l’implémentation de la RSE. Les enjeux liés sont forts. En effet, comprendre les caractéristiques intrinsèques peut permettre d’adapter le discours aux différentes populations d’âge et de sexe différents, si cela apparaît comme opportun. Mais pouvoir agir sur les représentations par le biais de sensibilisations ou de formations semble constituer un levier encore plus puissant (Ahmad et Ramayah, 2012 ; Bos-Brouwers, 2010 ; Hsu et Cheng, 2012 ; Kum-Lung et Teck-Chai, 2010 ; Petts, Herd et O’Heocha, 1998).

6Cet article présentera donc tout d’abord les débats existant dans la littérature, à propos des pratiques responsables et des caractéristiques des dirigeants. La méthodologie de l’étude quantitative sera présentée ensuite, détaillant une enquête menée sur un échantillon de 212 dirigeants de PME. Les résultats obtenus seront alors discutés et permettront d’élaborer des conclusions à propos des différentes caractéristiques de profil et de leurs relations avec la mise en œuvre de la RSE.

1 – Impact des variables de profil sur la RSE

7La littérature étudiée est principalement empirique et s’intéresse à l’influence de deux grands types (intrinsèque et extrinsèque) de variables de profil du dirigeant sur son engagement responsable. Cette approche s’inscrit dans le cadre de deux approches complémentaires (Messeghem et Sammut, 2011) de la théorie entrepreneuriale, l’une concernant plutôt ce qu’est l’entrepreneur, et l’autre plutôt ce qu’il fait. Elle se rapproche en particulier de Gartner (1989) qui s’inscrit contre l’école traditionnelle des traits de personnalité au profit des comportements. Cette théorie répond principalement pour deux raisons aux exigences de la présente recherche. D’une part, elle considère que l’entrepreneur est un acteur qui apprend et s’enrichit, d’autre part, elle intègre nécessairement de nombreuses dimensions environnantes du dirigeant. On pourra ainsi considérer que les caractéristiques intrinsèques choisies renvoient à des éléments plutôt immuables du profil du dirigeant alors que les caractéristiques extrinsèques renvoient davantage aux processus mis en œuvre.

1.1 – Caractéristiques intrinsèques

8Les caractéristiques intrinsèques traitées ici seront d’une part le sexe du dirigeant et d’autre part son âge.

1.1.1 – Sexe du dirigeant et pratiques RSE

9La question de l’influence du sexe du dirigeant sur la stratégie d’entreprise (Olson et Currie, 1992) est fréquente et intéresse de nombreux chercheurs. La majorité des observations réalisées à propos de prédispositions plus ou moins favorables des femmes ou des hommes en matière éthique ou de RSE donnent des résultats allant dans deux directions : soit les femmes obtiennent des scores supérieurs et peuvent être considérées comme plus concernées que les hommes, soit les analyses ne permettent pas d’identifier de différences significatives. Très rares sont les recherches qui concluent à une supériorité masculine (Dutta et Banerjee, 2011).

10Les pratiques effectives ayant été très peu explorées, la référence à des recherches plus élargies peut être justifiée. Le recours à l’observation d’orientations éthiques peut permettre de constater que les résultats sont nuancés. Une certaine partie des travaux concluent à des jugements ou des intentions plus éthiques des femmes parmi les responsables d’entreprises ou les managers (Amin et Banerjee, 2006 ; Ekin et Tezolmez, 1999 ; Ibrahim, Angelidis et Tomic, 2009 ; Marta, Singhapakdi et Kraft, 2008 ; Hsu et Cheng, 2012 ; Dawson, Breen et Satyen, 2002) comme parmi les employés (Lund 2008 ; Schaefer et Welker, 1994 ; Singhapakdi, Vitell et Franke, 1999 ; Valentine et Rittenburg, 2007). Une autre partie ne permet pas de conclure à une supériorité (Brady et Wheeler, 1996 ; Cole et Smith, 1996 ; Deshpande, 1997 ; Dubinsky et Levy, 1985 ; Ergeneli et Arikan, 2002 ; Fraedrich, 1993 ; Harris, 1990 ; Radtke, 2000). Par contre, les quelques enquêtes concernant plus précisément la RSE dans les PME montrent une préoccupation féminine plus marquée. Une étude auprès de 490 dirigeants de PME montre que les femmes ont globalement une sensibilité accrue à l’ensemble des pratiques RSE (Labelle et St-Pierre, 2010) et une autre, auprès de 433 chefs d’entreprises indique que les femmes auraient une attitude plus favorable au développement durable que les hommes (St-Pierre, Carrier et Pilaeva, 2011). De plus, les femmes auraient une vision plus large du rôle de l’entreprise en termes de RSE dans la société (Riddle et Ayyagari, 2011).

11Dans les domaines plus précis des relations sociales, il semble très clairement que les femmes aient une tendance à diriger de manière plus participative et démocratique (Buttner, 2001, observe 117 entrepreneurs) et Dawson (1997) constate même des différences d’éthique entre hommes et femmes dans le domaine relationnel alors qu’elle n’en relève pas dans les domaines non relationnels. Il semblerait que les femmes leaders décrivent leur leadership différemment : les femmes utiliseraient plus le leadership participatif, les encouragements, le charisme et les contacts (pouvoir personnel) alors que les hommes utiliseraient plus la position, le titre et l’autorité (pouvoir de structure) (Rosener, 1990). De manière plus précise, il semble que la discrimination (Serwinek, 1992 ; Weeks, Moore, McKinney et Longenecker, 1999) et les conditions de travail (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012) soient des éléments beaucoup plus sensibles pour les femmes que pour les hommes, peut-être parce qu’elles se sentent plus directement concernées.

12La partie des relations avec la communauté est également traitée par quelques études, qui montrent une tendance à une plus grande sensibilité éthique des femmes envers les parties prenantes (Blodgett, Lu, Rose et Vitell, 2001), même si cette sensibilité est supérieure envers les salariés qu’envers la société extérieure (Simga-Mugan, Daly, Onkal et Kavut, 2005). Quelques éléments sont quelquefois mis en évidence, par exemple la santé liée aux produits (Weeks, Moore, McKinney et Longenecker, 1999), ce qui peut se comprendre par une implication encore majoritaire des femmes dans l’organisation de la maison.

13C’est dans le domaine de l’environnement que les résultats sont les plus nuancés. Weeks, Moore, McKinney et Longenecker (1999) trouvent que chez les travailleurs, les femmes auraient un comportement éthique supérieur en ce qui concerne la violation des standards de pollution. Mais d’autres chercheurs ne parviennent pas à des conclusions qui différencieraient les hommes et les femmes en matière de comportement environnemental (Hines, Hungerford et Tomera, 1986 ; Schaper 2002 ; Schahn et Holzer, 1990).

14Cela conduit à proposer la première série d’hypothèses sur le lien entre les pratiques responsables et le sexe des dirigeants.

  • Hyp 1 : Les femmes dirigeantes développent davantage de pratiques RSE que les hommes.
    Hyp 1a : Les femmes dirigeantes développent des pratiques plus responsables vis-à-vis de l’environnement que les hommes.
    Hyp 1b : Les femmes dirigeantes développent des pratiques plus responsables socialement que les hommes.
    Hyp 1c : Les femmes dirigeantes développent des pratiques plus responsables envers la communauté que les hommes.

1.1.2 – Âge du dirigeant et pratiques RSE

15L’âge des dirigeants est une autre variable souvent explorée en lien avec l’éthique et la RSE, même si les travaux sont moins nombreux que ceux sur le genre. Si certains auteurs ne concluent pas à des différences de jugement éthique chez les managers ou les dirigeants (Ekin et Tezolmez, 1999 ; Fraedrich 1993), d’autres auteurs reconnaissent dans l’âge un puissant déterminant de prédispositions éthiques des personnes (Brady et Wheeler, 1996 ; Serwinek, 1992).

16Les managers ou les travailleurs plus âgés semblent montrer des prédispositions éthiques supérieures à leurs jeunes collègues (Cole et Smith 1996 ; Dawson, 1997 ; Deshpande 1997 ; Ede, Panigrahi, Stuart et Calcich, 2000). Une relation positive entre l’âge et le comportement éthique est d’ailleurs constatée par Madueno, Larràn et Martinez (2012) dans une revue de littérature. Ces tendances se retrouvent dans les travaux de Labelle et St-Pierre (2010) qui concluent que les dirigeants de PME les plus âgés montrent une sensibilité accrue à l’ensemble des pratiques du DD, ou ceux de Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten (2012) montrant que l’âge a une influence positive sur la contribution à la RSE, les managers et employés plus âgés contribuant davantage à la RSE que les plus jeunes. Dawson, Breen et Satyen (2002) interprètent cette tendance par le fait que les plus de 50 ans sembleraient montrer une plus grande expérience face à la conséquence de leurs actions.

17Par exemple, Labelle et St-Pierre (2010) affirment que les plus âgés seraient plus aptes à apprécier les économies réalisables par les innovations environnementales. Pour Petts, Herd et O’Heocha (1998), l’âge apparaît comme ayant un impact sur les attitudes environnementales, les jeunes paraissant moins concernés. Les préoccupations et actions environnementales donnent d’ailleurs lieu à davantage d’observations que les autres piliers du DD. Dans ce cadre, tout comme Cassells et Lewis (2011) qui ne notent pas de différences liées à l’âge en ce qui concerne les attitudes envers l’environnement, Schaper (2002) rejette l’hypothèse d’une plus grande performance environnementale des plus jeunes dirigeants de pharmacies observés. En effet, le bon sens pourrait amener à penser que les tendances RSE sont relativement modernes et que les plus jeunes pourraient y être plus sensibles, leur préoccupation pouvant être davantage environnementale que sociale (Hines, Hungerford et Tomera, 1986). Mais les conclusions vont beaucoup plus dans le sens d’une plus grande préoccupation des plus âgés en matière de RSE.

18Le second groupe d’hypothèses se présentera de la façon suivante :

  • Hyp 2 : Les dirigeants les plus âgés développent davantage de pratiques RSE que les plus jeunes.
    Hyp 2a : Les dirigeants les plus âgés développent des pratiques plus responsables vis-à-vis de l’environnement que les plus jeunes.
    Hyp 2b : Les dirigeants les plus âgés développent des pratiques plus responsables socialement que les plus jeunes.
    Hyp 2c : Les dirigeants les plus âgés développent des pratiques plus responsables envers la communauté que les plus jeunes.

1.2 – Caractéristiques extrinsèques

19Deux caractéristiques extrinsèques ont été retenues pour être étudiées dans la littérature : les actions de sensibilisation à l’environnement et le niveau d’éducation.

1.2.1 – Sensibilisation environnementale et pratiques RSE

20Pour Bos-Brouwers (2010), les programmes de formation formelle et informelle jouent un rôle essentiel dans la réussite de l’innovation RSE, le dirigeant restant un pivot de cette innovation. Certains dirigeants perçoivent la formation comme un catalyseur de pratiques environnementales telles que le tri des déchets ou les économies de flux. La formation est alors un support précieux dans des structures qui manquent de ressources et peuvent ainsi les développer en interne. La sensibilisation a donc un rôle majeur sur les pratiques en permettant une prise de conscience et une identification des comportements environnementaux pertinents (Petts, Herd et O’Heocha, 1998) et la formation environnementale est nécessaire à l’amélioration de la performance environnementale (Brammer, Hoejmose et Marchant, 2012 ; Del Brio et Junquera, 2003).

21Il est toutefois intéressant de constater que les formations de sensibilisation à l’environnement ne débouchent pas seulement sur des améliorations environnementales. Garavan, Heraty, Rock et Dalton (2010) citent Cook et Seith (1992) qui montrent que les formations environnementales apportent des bénéfices significatifs, particulièrement en termes d’impact sur la motivation des employés et la clarification des rôles dans la mise en place de pratiques RSE. Elles améliorent aussi l’engagement des salariés. Par prolongement, elles peuvent logiquement avoir des impacts sur des aspects plus sociaux ou sociétaux de la RSE. Hui, Chan et Pun (2001) montrent également que l’éducation environnementale permet aux employés de mieux s’approprier les questions environnementales et améliore l’adhésion des salariés à l’organisation. Donc finalement, la formation environnementale jouerait un rôle sur les attitudes. Dans une étude concernant des entrepreneurs en création de start-up, Lourenço, Jones et Jayawarna (2012) affirment que l’éducation entrepreneuriale à l’environnement influence les attitudes, et cela d’autant plus que les formateurs sauront montrer les avantages pouvant être retirés d’un comportement socialement responsable. Plus globalement, pour Ahmad et Ramayah (2012), les programmes de formation envers les dirigeants de PME peuvent montrer que les relations entre la planification stratégique, l’éthique et la responsabilité sociale de l’entrepreneur sont de grande importance.

22La sensibilisation environnementale peut également passer par des modes plus informels de formation ou par de l’information ciblée. Et l’écart entre les intentions des dirigeants et les pratiques effectives peut être attribué à un manque d’information sur le management environnemental et la RSE (Fassin, Van Rossem et Buelens, 2011 ; Longenecker, McKinney et Moore, 1989 ; Thompson et Smith, 1991). L’information et les mesures de formation-sensibilisation pour les PME auraient ainsi un rôle sur la performance environnementale des PME (Palmer et France, 1998 ; Schaper, 2002), Tilley (1999) suggérant que l’accès à une information environnementale est une clé déterminante pour l’engagement environnemental. Et d’après Parry (2012), le niveau d’information disponible pour les dirigeants est significativement relié au développement d’activités vertes dans l’entreprise.

23Les hypothèses pouvant être proposées sont les suivantes :

  • Hyp 3 : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques RSE.
    Hyp 3a : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques environnementales.
    Hyp 3b : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques sociales.
    Hyp 3c : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques envers la communauté.

1.2.2 – Niveau d’éducation et pratiques RSE

24Les avis concernant l’influence des niveaux d’éducation sur l’éthique sont assez partagés. Kum-Lung et Teck-Chai (2010), observant des managers et des étudiants plus ou moins formés, concluent que les plus formés montrent des scores plus élevés en termes d’éthique des affaires et que les moins éduqués seraient les moins éthiques. Les individus qui ont un plus haut niveau d’éducation tendraient à être plus éthiques parce qu’ils ont reçu une éducation formelle et ont plus de ressources en main pour fonder leur jugement sur un comportement éthique. D’après May, Luth et Schwoerer (2009), l’éducation (et en particulier des programmes incluant de l’éthique des affaires) aiderait l’individu à décider ce qui est acceptable ou non. Ce serait finalement davantage en permettant à l’individu de se sortir de problèmes moraux complexes et en l’encourageant à tenir bon avec ses convictions, qu’il serait plus enclin à développer des comportements éthiques. Certains auteurs vont trouver des différences beaucoup moins marquées, comme Deshpande (1997) qui ne décèle qu’une différence significative (gonflement des notes de frais) qui tendrait à indiquer que les plus hauts niveaux de formation de managers intermédiaires induisent des pratiques plus éthiques. D’autres vont conclure à l’impossibilité de trouver des liens significatifs, que cela concerne les dirigeants d’entreprises (Dawson, Breen et Satyen, 2002 ; Fraedrich, 1993), les managers (Ekin et Tezolmez, 1999) ou les employés (Serwinek, 1992 ; Singhapakdi, Vitell et Franke, 1999).

25Concernant les valeurs RSE, Waldman, Sully de Luque, Washburn et House (2006) indiquent que le niveau d’éducation du propriétaire ou de l’actionnaire est significatif relativement aux valeurs RSE. Hsu et Cheng (2012) vont dans le même sens en indiquant que les niveaux d’éducation des propriétaires dirigeants étudiés ont un effet marqué sur les initiatives RSE. L’impact serait plus fort pour les dirigeants les plus formés. Le niveau d’éducation des managers apparaît pour les auteurs comme un facteur vital de promotion du développement de la RSE. Leur conclusion est qu’il y a peut-être plus de cours d’éthique des affaires ou de RSE dans les niveaux plus élevés. Par contre, Labelle et St-Pierre (2010) n’apportent pas d’information à propos d’un rôle éventuel des niveaux de formation des 490 dirigeants de PME observés.

26Dans son étude, Schaper (2002) rejette l’hypothèse selon laquelle un plus haut niveau d’éducation permet une performance environnementale supérieure, alors que les conclusions de la méta-analyse de Hines, Hungerford et Tomera (1986) peuvent laisser penser que les variables associées à des comportements responsables sont bien liées à de plus hauts niveaux d’éducation.

27Enfin, concernant plutôt les pratiques sociales et selon Buttner (2001), le haut niveau d’éducation des entrepreneurs tendrait à leur faire adopter un management plus participatif et démocratique.

28Les dernières hypothèses à tester seront les suivantes :

  • Hyp 4 : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques RSE.
    Hyp 4a : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques environnementales.
    Hyp 4b : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques sociales.
    Hyp 4c : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques envers la communauté.

2 – Méthodologie

29L’étude quantitative a été réalisée par le biais de l’administration d’un questionnaire et la définition de variables de nature différente.

2.1 – Échantillon et collecte des données

30Les données utilisées dans le cadre de cette étude sont extraites d’un questionnaire ayant pour objectif de proposer des solutions adaptées pour aider les PME dans la mise en place pratique d’actions RSE [1]. Dans le cadre d’une coopération, le questionnaire a pu être administré en 2011 à des populations de dirigeants de PME françaises et canadiennes. Il a été traduit en anglais par un chercheur spécialiste du domaine pour la soumission au Canada.

31Le questionnaire a été développé suite à une revue exhaustive de littérature et une étude qualitative. Cette étude en amont a été réalisée à l’aide d’entretiens et de réunions d’experts, de manière à identifier les critères pertinents de repérage des pratiques socialement responsables dans le contexte particulier des PME. Il a fait l’objet d’un pré-test auprès d’experts, d’universitaires et d’entreprises, et comporte des questions centrées autour des caractéristiques de l’entreprise et du dirigeant ainsi que des pratiques RSE de l’entreprise. L’ensemble des secteurs d’activité sont représentés au sein de cette enquête, et les questionnaires ont été administrés auprès des dirigeants. Les entrevues permettent de collecter des opinions divergentes sur la RSE, pouvant aller de celle du dirigeant n’étant pas du tout impliqué dans des pratiques environnementales, sociales ou sociétales à celles du dirigeant démontrant une implication et une prise en compte des pratiques très fortes.

32À la fin de la campagne d’interviews, 307 participants étaient recensés au sein de l’échantillon. Les questionnaires présentant trop de non-réponses et dont les variables à exploiter dans le cadre de l’expérimentation n’étaient pas ou peu renseignées, ont été exclus. Ainsi, l’échantillon final totalise 212 participants (dirigeants de PME ayant répondu à l’enquête), dont 139 français et 73 canadiens, et présente une diversité en termes de secteurs d’activité, de taille de l’entreprise ou d’âge du dirigeant. Le tableau proposé en annexe 1 présente les statistiques descriptives de l’échantillon.

33L’échantillon révèle une certaine homogénéité dans la répartition des effectifs par modalité. De manière globale, le profil type de l’entreprise ciblée se dessine autour d’une entreprise française de services aux professionnels, employant entre 6 et 14 salariés, existant depuis plus de 19 ans et dont le dirigeant est âgé entre 45 et 54 ans. Si l’échantillon respecte globalement la distribution des entreprises dans les communautés observées, il est nécessaire de noter toutefois que les entreprises jeunes (moins de 4 ans) et n’employant pas de salariés (0 salariés) sont délibérément peu représentées, principalement, pour ces dernières, en raison de leur absence de prise en compte des enjeux sociaux (conditions de travail des salariés), dimension incontournable du concept de RSE.

2.2 – Définition des variables

34Trois catégories de variables sont définies : celles relatives aux pratiques responsables des dirigeants, les variables de profil du dirigeant et les caractéristiques de l’entreprise. Au total, nous observons 10 variables dont 3 relatives aux pratiques responsables des dirigeants, 4 aux profils des dirigeants et 3 aux caractéristiques de l’entreprise. Le tableau 1 propose une synthèse des variables mobilisées dans le cadre de cette étude. Le codage des variables et le choix des proxys sont détaillés et argumentés en annexe 2.

Tableau 1

Synthèse des variables testées dans le cadre de l’étude [2][3]

Tableau 1
Variables Définition et mesure de la variable Hypothèse(s) testée(s) Caractéristiques de l’entreprise PAYS Pays d’implémentation de l’entreprise Variables de contrôle sur l’ensemble des hypothèses testées (H1a à H4c) SECTEUR Secteur d’activité de l’entreprise TAILLE Logarithme népérien de la taille (nombre de salariés) de l’entreprise2 Profil du dirigeant de PME SEXE Sexe du dirigeant H1a à H1c ÂGE.DIR Âge du dirigeant3 H2a à H2c FORM.ENV Sensibilisation/formation du dirigeant aux enjeux environnementaux H3a à H3c ÉTUDES.DIR Niveau d’études du dirigeant H4a à H4c Pratiques responsables du dirigeant de l’entreprise ENV Pratiques environnementales Variables dépendantes sur l’ensemble des hypothèses testées (H1a à H4c) SOC Pratiques sociales COMM Pratiques communautaires

Synthèse des variables testées dans le cadre de l’étude [2][3]

2.3 – Traitement des données

2.3.1 – Tests de fiabilité et multi-colinéarité

35L’expérimentation intègre plusieurs variables dépendantes, indépendantes et de contrôle. Il convient donc de tester dans un premier temps la corrélation entre l’ensemble de ces variables et items (annexe 3). Les variables et items ne présentent pas de corrélations fortes (en dessous de 0,5), cela renforce la fiabilité du construit.

36Par ailleurs, plusieurs tests de fiabilité ont été effectués pour vérifier la cohérence du construit des échelles de mesure utilisées pour estimer les niveaux de pratiques RSE des dirigeants de PME. Il est possible de conclure que ces échelles sont fiables, puisque l’Alpha de Cronbach estimé pour les 15 items ou modalités composant les 3 dimensions de pratiques responsables est de 0,76 (> 0,7) et que les 15 alphas de Cronbach estimés après chaque retrait d’item s’inscrivent dans l’intervalle [0,74 ;0,78]. Ces résultats sont significatifs puisqu’ils se situent au-dessus du seuil de 0,5 requis pour les recherches exploratoires comme la nôtre et pas trop proches de la valeur 1, ce qui indiquerait une trop forte corrélation entre les variables (Peterson, 1994). Par ailleurs, l’indice KMO extrait de l’analyse factorielle est de 0,56, ce qui reste moyen mais convenable pour entreprendre la recherche de corrélations et influence entre variables. Le test de Bartlett est significatif au seuil de 1 % (p value = 0,000), rejetant ainsi l’hypothèse nulle qu’il n’y aurait pas de corrélations entre les variables.

37Enfin, nous n’observons pas de multi-colinéarité entre les variables indépendantes (SEXE, ÂGE.DIR, FORM.SPE et ÉTUDES.DIR) puisque les valeurs issues de l’indicateur variance inflation factor (VIF) s’inscrivent entre les valeurs 1 et 1,3 [4].

2.3.2 – Analyse factorielle des correspondances

38Nous décidons de mener une analyse factorielle des correspondances afin d’observer dans un premier temps et de manière exploratoire le regroupement et les relations d’interdépendance des variables étudiées. Nous utilisons donc une méthode d’extraction par facteurs communs basée sur une factorisation en axes principaux (PAF ou Principal Axis Factoring). La PAF est souvent considérée comme offrant une analyse plus affinée que l’analyse en composantes principales (ACP) [5]. Le nombre de facteurs a été déterminé en fonction du tracé d’effondrement – Scree test – (annexe 4), ainsi que du pourcentage de variance expliquée par chaque facteur déterminé (annexe 5).

2.3.3 – Régression linéaire multiple (OLS indépendantes)

39Pour tester l’ensemble des variables au sein des hypothèses et vérifier si les résultats d’interdépendance observés dans la PAF sont confirmés par une relation explicative, nous utilisons des régressions linéaires (régressions OLS indépendantes).

40Nous effectuerons dans un premier temps une régression multiple par variable dépendante incluant l’ensemble des variables indépendantes simultanément au sein du modèle (mod1) pour tester leur effet combiné. Dans un second temps, nous proposerons dans un deuxième modèle (mod2) une régression linéaire multiple « pas à pas » (stepwise) afin de tester tout d’abord la significativité du groupe de variables de contrôle puis celle des variables indépendantes introduites une à une. L’avantage de ce type de régression hiérarchique est d’évaluer quelles sont les variables les plus significatives du modèle et d’éliminer les variables redondantes. L’entrée progressive des variables permet d’observer plus en détail comment se comportent le modèle et l’apport de chaque bloc en termes de pourcentage de variance expliquée (R²).

41Nous présenterons ainsi le pouvoir explicatif de chaque modèle par l’observation des R² et R² ajustés. Ceci nous permettra notamment dans le deuxième modèle (mod2) de comprendre si l’introduction de nouvelles variables modifie significativement sa qualité (et donc d’identifier les variables les plus significatives).

3 – Résultats

3.1 – Analyse factorielle des correspondances

42La factorisation en axes principaux met en évidence 4 facteurs qui expliquent 76,2 % de la variance totale (annexe 5). L’ensemble des contributions de chaque variable au sein des facteurs identifiés est présenté dans le tableau 2.

Tableau 2

Rotation de la matrice des facteursa

Facteur
1234
PAYS0,4730,0630,0550,192
SECTEUR-0,397-0,2940,1790,056
TAILLE-0,0500,8010,086-0,096
ÂGE.DIR0,350-0,0200,086-0,038
ÉTUDES.DIR-0,0440,004-0,0670,542
FORM.ENV0,160-0,0840,2430,410
SEXE0,0540,0020,1040,007
ENV0,677-0,0500,3540,047
SOC0,2520,4470,4270,231
COMM-0,0030,0820,633-0,003

Rotation de la matrice des facteursa

Méthode d’extraction : factorisation en axes principaux
a. Convergence de la rotation dans 6 itérations

43Le facteur 1 (F1) qui explique plus de 31 % de la variance s’articule autour de la pratique environnementale (ENV). Nous observons ici qu’il existe une relation d’interdépendance entre les pratiques environnementales du dirigeant de PME, son pays d’origine, son âge, sa sensibilisation/formation à l’environnement et au secteur d’activité de l’entreprise. Plus le dirigeant est âgé, originaire du Canada et sensibilisé/formé aux enjeux environnementaux, plus les pratiques environnementales sont élevées. Nous pouvons ajouter que les pratiques sont également élevées lorsque l’entreprise se situe dans un secteur d’activité de production et non de services.

44Le facteur 2 (F2) qui explique près de 18 % de la variance est identifié autour de la pratique sociale (SOC) des dirigeants de PME. Nous observons qu’il existe une relation d’interdépendance entre les pratiques sociales du dirigeant de PME, la taille de l’entreprise et son secteur d’activité. Plus la taille de l’entreprise est élevée et plus l’entreprise appartient au secteur « Production », plus les pratiques sociales du dirigeant sont élevées. À noter que les variables relatives au profil du dirigeant de PME ne sont pas identifiées sur ce facteur (pas de contributions significatives).

45Le facteur 3 (F3) qui explique près de 16 % de la variance englobe l’ensemble des pratiques responsables (ENV, SOC, COMM) de manière significative avec une contribution plus forte pour la pratique communautaire (COMM). Il est ainsi possible d’identifier chacun des 3 premiers axes autour d’une pratique responsable distincte. Nous observons ici que la sensibilisation/formation en environnement du dirigeant a un lien de corrélation avec le niveau d’engagement dans la communauté du dirigeant de PME (et à un degré moindre au niveau de prise en compte des pratiques environnementales et sociales). Les variables SECTEUR et SEXE sont également corrélées positivement au niveau de pratiques responsables des dirigeants mais à un degré moindre (plus l’entreprise appartient aux secteurs « Production » ou « Commerce » et plus le dirigeant est un homme, plus les pratiques responsables et en particulier l’engagement dans la communauté sont élevées).

46Enfin, le facteur 4 (F4) n’identifie pas de relations fortes entre les pratiques responsables de dirigeants de PME et leur profil (hormis pour les pratiques sociales et la sensibilisation/formation aux enjeux environnementaux). Par contre, nous observons un lien d’interdépendance important entre le niveau d’études du dirigeant et sa sensibilisation/formation aux enjeux environnementaux (plus le niveau d’études est élevé, plus les dirigeants sont formés à ces enjeux).

3.2 – Régression linéaire multiple (OLS indépendantes)

47Les tableaux 3 et 4 reprennent l’ensemble des résultats obtenus par la mesure de l’influence des variables indépendantes sur les pratiques RSE (ENV, SOC et COMM) via les deux modèles de régression linéaires (mod1 et mod2).

Tableau 3

Influence des caractéristiques du dirigeant de PME sur les pratiques RSE (mod1)

Tableau 3
ENV SOC COMM β t-stat β t-stat β t-stat Caractéristiques de l’entreprise PAYS 0,185 2,443** 0,146 1,966** -0,015 -0,184 SECTEUR -0,176 -2,584*** -0,037 -0,559 0,132 1,859* TAILLE -0,089 -1,316 0,368 5,556*** 0,175 2,485** Profil du dirigeant ÂGE.DIR 0,116 1,518 0,027 0,362 0,05 0,626 ÉTUDES.DIR -0,085 -1,238 0,06 0,892 -0,084 -1,177 FORM.ENV 0,190 2,773*** 0,156 2,329** 0,245 3,438*** SEXE 0,009 0,138 0,006 0,088 0,045 0,633 R² 0,164 0,202 0,097 R² ajusté 0,134 0,173 0,064 Variation de R² 0,164 0,202 0,097

Influence des caractéristiques du dirigeant de PME sur les pratiques RSE (mod1)

Modèle 1 (mod1) : régressions linéaires multiples indépendantes (OLS) avec intégration simultanée des variables d’influence.
***, ** et * respectivement significatifs au seuil de 1 % ; 5 % et 10 %
Tableau 4

Influence des caractéristiques du dirigeant de PME sur les pratiques RSE (mod2)

Tableau 4
ENV SOC COMM β t-stat β t-stat β t-stat Étape 1 : bloc « variables de contrôle » (caractéristiques de l’entreprise) PAYS 0,257 3,791*** 0,189 2,882*** SECTEUR -0,182 -2,628*** 0,131 1,810* TAILLE 0,349 5,267*** 0,156 2,174** R² 0,115 0,171 0,033 R² ajusté 0,102 0,158 0,019 Variation de R² 0,115 0,171 0,033 Étape 2 : intégration du bloc « variables indépendantes » (profil du dirigeant) PAYS 0,230 3,393*** 0,163 2,479** SECTEUR -0,185 -2,704*** 0,128 1,803* TAILLE 0,365 5,560*** 0,177 2,526** ÂGE.DIR 0,130 1,762* ÉTUDES.DIR FORM.ENV 0,172 2,618*** 0,168 2,589*** 0,230 3,305*** SEXE R² 0,224 0,198 0,084 R² ajusté 0,205 0,182 0,066 Variation de R² 0,111 0,027 0,051

Influence des caractéristiques du dirigeant de PME sur les pratiques RSE (mod2)

Modèle 2 (mod2) : régressions linéaires multiples indépendantes (OLS) avec intégration pas-à-pas des variables de contrôle dans une 1re étape puis des variables indépendantes dans une 2de étape. Les variables qui n’ont aucune significativité et influence sont exclues du modèle (seules les coefficients de régression et t-stat des variables ayant une influence significative sont reportés).
***, ** et * respectivement significatifs au seuil de 1 %, 5 % et 10 %

48Au sein du modèle 1 (tableau 3), nous observons que la variable SEXE n’influence pas les pratiques RSE, puisque les coefficients observés sont non significatifs. Il n’émerge donc pas de différenciation « homme/femme » dans le niveau de considération des pratiques RSE des dirigeants de PME. Il en est de même pour le niveau d’études et l’âge du dirigeant (ÉTUDES.DIR et ÂGE.DIR). Seule la sensibilisation/formation du dirigeant aux enjeux environnementaux (FORM.ENV) a une influence importante sur son niveau de pratiques environnementales et communautaires (significatif à 1 %) et sociales (significatifs à 5 %). Au-delà des variables de profil du dirigeant, nous observons que les variables TAILLE, SECTEUR et PAYS ont également une influence plus ou moins importante selon les pratiques. Concernant la variable PAYS, nous observons que les PME canadiennes ont des pratiques environnementales et sociales élevées (coefficients positifs significatifs à 5 %) par rapport aux PME françaises. Les PME du SECTEUR « Production » et « Commerce » possèdent généralement des pratiques environnementales supérieures aux entreprises de « Service » (coefficient négatif significatif à 1 %) alors que les PME du secteur « Service » intègrent mieux les pratiques d’engagement dans la communauté que les entreprises de « Production » et de « Commerce » (coefficient positif significatif à 10 %). L’observation des R² nous permet de conclure que les modèles sur les variables ENV et SOC sont les plus ajustés même si les coefficients sont plutôt faibles.

49Le modèle 2 (tableau 4) propose une intégration progressive du jeu de variables. L’étape 1 intègre les variables de contrôle relatives aux caractéristiques de l’entreprise puis l’étape 2 insère une à une les variables indépendantes au sein du modèle. Les modèles les plus ajustés sont ceux inhérents aux pratiques environnementales et sociales compte tenu des R² observés. Les variations de R² nous démontrent que les variables indépendantes de profil de dirigeant modifient significativement le modèle (pour les pratiques environnementales et communautaires notamment) dès lors qu’elles sont introduites. Nous observons ainsi que la variable relative à la sensibilisation/formation aux enjeux environnementaux du dirigeant (FORM.ENV) est fortement significative lorsque les variables indépendantes sont introduites en étape 2 au sein du modèle et ce pour l’ensemble des pratiques responsables identifiées. La sensibilisation/formation a donc une influence très élevée sur les pratiques responsables du dirigeant de PME. Nous pouvons ajouter que l’âge du dirigeant (ÂGE.DIR) a une influence sur leurs pratiques environnementales (significatifs à 10 %). A contrario, que le dirigeant soit un homme ou une femme (SEXE) et que son niveau d’études soit élevé ou pas n’influence aucunement son degré de prise en compte des pratiques responsables. Enfin, les variables de contrôle relatives aux caractéristiques de l’entreprise (SECTEUR, TAILLE, PAYS) semblent toujours jouer un rôle significatif dans le niveau de pratiques responsables des dirigeants de PME. En effet, en confirmation de l’analyse de régression du mod1, les PME canadiennes ont des pratiques environnementales et sociales d’un plus haut niveau que les françaises, les PME de plus grande taille des pratiques sociales et communautaires plus élevées que les PME les plus petites et les PME du secteur « Production » et « Commerce » des pratiques environnementales plus élevées lorsque les PME de « Service » ont des pratiques communautaires plus inscrites.

50Le tableau 5 ci-dessous propose un récapitulatif des résultats en lien avec les hypothèses formulées.

tableau im4
Hypothèses Modèles d’analyse Conclusion générale Analyse factorielle des correspondances OLS indépendantes (mod1) OLS indépendantes (mod2) H1a : Les femmes dirigeantes développent des pratiques plus responsables vis-à-vis de l’environnement que les hommes. Invalidée Invalidée Invalidée Invalidée H1b : Les femmes dirigeantes développent des pratiques plus responsables socialement que les hommes. Invalidée Invalidée Invalidée Invalidée H1c : Les femmes dirigeantes développent des pratiques plus responsables envers la communauté que les hommes. Inversée (hommes ont des pratiques plus responsables) Invalidée Invalidée Invalidée H2a : Les dirigeants les plus âgés développent des pratiques plus responsables vis-à-vis de l’environnement que les plus jeunes. Validée Invalidée Validée Validée partiellement H2b : Les dirigeants les plus âgés développent des pratiques plus responsables socialement que les plus jeunes. Invalidée Invalidée Invalidée Invalidée
tableau im5
H2c : Les dirigeants les plus âgés développent des pratiques plus responsables envers la communauté que les plus jeunes. Invalidée Invalidée Invalidée Invalidée H3a : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques environnementales. Validée Validée Validée Validée H3b : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques sociales. Validée Validée Validée Validée H3c : Les dirigeants ayant eu accès à des actions de sensibilisation environnementale développent davantage de pratiques envers la communauté Validée Validée Validée Validée H4a : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques environnementales. Invalidée Invalidée Invalidée Invalidée H4b : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques sociales. Validée Invalidée Invalidée Invalidée H4c : Les dirigeants ayant un plus haut niveau d’éducation développent davantage de pratiques envers la communauté. Invalidée Invalidée Invalidée Invalidée
Note : une hypothèse est validée pleinement dès lors que l’ensemble des tests pratiqués la valident de manière indépendante. Elle est validée partiellement lorsque 2 tests sur 3 la valident et invalidée dès lors qu’un seul test la valide de manière indépendante ou qu’aucun test ne la valide.

4 – Discussion et prolongements

51La discussion des résultats va permettre de montrer d’une part les différences entre les caractéristiques intrinsèques et extrinsèques de profils, et d’autre part de comparer les conclusions avec celles des recherches existantes. Il paraît toutefois nécessaire de rappeler que très peu de recherches passées ont porté sur les pratiques effectives des dirigeants en matière de RSE. Même si l’étude présentée repose sur du déclaratif, de nombreuses précautions ont été prises pour essayer de se rapprocher au mieux de la réalité des entreprises (multiplication des items, échelles).

4.1 – Influence presque inexistante du sexe, de l’âge et du niveau de formation

52Tout d’abord, le sexe apparaît comme non influent sur les pratiques RSE. Quelques travaux recensés concernant les comportements effectifs montrent la même difficulté à trouver des différences (Hines, Hungerford et Tomera, 1986 ; Schaper 2002 ; Schahn et Holzer, 1990). Plusieurs études montrent que si les femmes se conforment à des attitudes ou des intentions attendues ou répondant à des normes sociales, elles se démarquent moins quand il s’agit de mettre en pratique ces intentions. Cole et Smith (1996) observant 537 étudiants et 158 personnes d’expérience trouvent que s’il existe une différence de sexe chez les étudiants, elle n’existe plus chez les praticiens. Schahn et Holzer (1990) évoquent un lien entre préoccupation environnementale et genre mais pas entre comportement effectif et genre. Les théories relatives aux biais de désirabilité sociale (Roxas, 2012), plus forts chez les femmes (Dalton et Ortegreen, 2011), peuvent être avancées pour expliquer en partie ces tendances observées. Ces biais peuvent être renforcés par l’intégration de l’idée de socialisation du genre (Hunt, 1997 ; Ibrahim, Angelidis et Tomic, 2009), ces différentes approches tendant finalement à montrer que si les femmes se conforment à des standards implicites et à l’image que l’on attend d’elles en termes de révélation d’intentions, ces attitudes ne sont pas toujours transformées dans les pratiques au sein d’un monde d’entrepreneurs reconnaissant beaucoup plus des valeurs masculines (Ahl, 2006 ; De Bruin, Brush et Welter, 2006 ; Olson et Currie, 1992). Le contexte peut ainsi avoir un rôle majeur dans la réalisation des actions (Hoffman, 1998).

53L’âge semble avoir un peu plus d’impact puisque l’hypothèse selon laquelle les plus âgés montrent des pratiques plus développées en matière environnementale est partiellement validée. Pour Dawson, Breen et Satyen (2002), les niveaux éthiques augmentent avec l’âge et l’expérience, et Gadenne, Kennedy et McKeiver (2009), Vives (2006), Schaper (2002) ou Valentine et Fleischman (2008) avancent que les dirigeants plus expérimentés seraient plus aptes à apprécier les économies réalisables par les innovations environnementales ou sociales. Il serait ainsi possible de relier l’âge à l’expérience, porteuse d’une formation informelle, sur le tas, un learning by doing (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012) des plus âgés, tendant à accroître la vision des conséquences des actions (Dawson, Breen et Satyen, 2002) et donc finalement une meilleure perception des responsabilités. Cole et Smith (1996) montrent d’ailleurs en élaborant un lien avec l’expérience que les jeunes arrivés ont des prédispositions éthiques inférieures.

54Enfin, le niveau d’éducation ne montre pas non plus d’influence. Peu de formations à l’environnement ou à l’attention envers la communauté sont incluses dans les cursus aujourd’hui. Il apparaît que l’implémentation de pratiques RSE dans les entreprises passe par une formation des dirigeants à ces enjeux (Lourenço, Jones et Jayawarna, 2012 ; Murillo et Lozano, 2006) et cela depuis longtemps (Bird, 1996 ; Wehrmeyer, 1996). Ainsi, les établissements d’enseignement supérieur ont un rôle crucial à jouer dans la promotion des avantages des pratiques commerciales durables (Cotton, Bailey, Warren et Bissell, 2009 ; Junyent et Ciurana, 2008). Jenkins (2009) et Pedersen et Gwozdz (2014) élargissent ces enjeux de formation des dirigeants ou des managers à des mesures plus globales et interreliées. Si la formation est nécessaire pour acquérir les compétences requises pour saisir les opportunités liées à la RSE, cela inclurait les formations des employés, les formations des consultants et les cursus de business school, tout comme le mentoring, les détachements, les partenariats et réseaux avec d’autres entreprises dans le partage des bonnes pratiques (Jenkins, 2009). Il est peu probable que l’avantage concurrentiel puisse être créé ou maintenu sans un apprentissage dans l’organisation. Ainsi, l’amélioration de la compréhension des enjeux de la RSE par les dirigeants semble essentielle (Ardichvili, 2012).

4.2 – Influence significative et globale de la formation/sensibilisation à l’environnement

55Les résultats obtenus montrent que les formations de sensibilisation / information à l’environnement influencent significativement les pratiques environnementales, sociales et sociétales. Cela conforte les conclusions de Pedersen et Gwozdz (2014) pour qui la formation et l’éducation au management responsable constituent des outils pouvant agir sur les comportements de recherche d’opportunité en matière de RSE. Ce qui paraît le plus marquant dans ces résultats est que les formations concernant l’environnement influencent aussi le social et le sociétal. La sensibilisation à l’environnement constituerait ainsi une porte d’entrée pour l’ensemble des pratiques RSE. Se préoccuper de l’environnement conduit rapidement à se poser la question du respect mais aussi de la coopération, des communautés environnantes et des salariés de l’entreprise. Il semble ainsi que c’est par une évolution des représentations que les pratiques peuvent changer, au-delà d’un contenu spécifique. Ce résultat conduit à mettre en évidence les croyances et les valeurs personnelles des dirigeants, reconnues comme des facteurs importants de motivation pour les pratiques de RSE en PME (Del Baldo, 2012 ; Fassin, Van Rossem et Buelens, 2011 ; Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012 ; Hsu et Cheng, 2012 ; Parry 2012). Il semble alors opportun d’affirmer que des actions visant à sensibiliser les dirigeants aux avantages de la RSE sont nécessaires pour une meilleure implémentation. En ce domaine, deux approches sont possibles (Courrent et Gundolf, 2009 ; Spence et Rutherfoord, 2001). Certains affirment la nécessité de montrer l’utilité et les bénéfices économiques apportés par une démarche RSE (Lourenço, Jones et Jayawarna, 2012). Par exemple, pour Cassells et Lewis (2011) les priorités sont données aux pratiques qui améliorent le bénéfice financier des PME plus qu’une motivation de protection de l’environnement. La problématique du manque de ressources est souvent avancée (Gerstenfeld et Roberts, 2000 ; Gombault et Versteege, 1999 ; Harms, Wagner et Glauner, 2010 ; Verheul, 1999) même si pour certains l’engagement ne dépend pas de la taille ou des ressources disponibles mais bien plus de la motivation des dirigeants (Baumann-Pauly, Wickert, Spence et Scherer, 2013). D’autres pensent qu’il s’agit de jouer sur la corde morale et la satisfaction morale personnelle des dirigeants (Ardichvili, 2012 ; Garavan, Heraty, Rock et Dalton, 2010 ; St-Pierre, Carrier et Pilaeva 2011). De nombreux observateurs spécialistes de PME montrent d’ailleurs que les dirigeants ont souvent d’autres motivations que le profit dans leur activité entrepreneuriale (Klein et Kellermanns, 2008). Une approche complémentaire de ces deux orientations semble pertinente, à l’image des observations de Hammann, Habisch et Pechlaner (2009) qui affirment que les valeurs des dirigeants comme la fiabilité ou l’honnêteté peuvent permettre de créer plus de valeur ajoutée. Une autre variable déterminante venant renforcer les observations de cette recherche est l’existence de réseaux et l’encastrement. Les réseaux peuvent jouer un rôle d’information majeur pour faire évoluer les représentations RSE des dirigeants (Fassin, Van Rossem et Buelens, 2011 ; Parry 2012). Selon Del Baldo (2012), l’engagement RSE provient de l’encastrement dans l’environnement socio-économique local et le réseau, et la relation avec la communauté locale serait un élément déterminant de pratiques RSE en PME (Murillo et Lozano 2006 ; Madueno, Larràn et Martinez, 2012 ; Tilley (1999). Selon Boiarsky, Long et Zimmerman (1999) les dirigeants de PME préfèrent d’ailleurs obtenir l’information par leurs fournisseurs, des publications auxquelles ils adhèrent et d’autres entreprises. Ils sont moins attirés par les informations institutionnelles et les mass-media.

4.3 – Influence de la taille, du secteur et du pays

56L’apport de cette recherche réside certainement dans l’identification précise de l’influence de variables de contrôle, qui sont souvent évoquées comme limites en conclusion dans les articles, mais font rarement l’objet de mesures. Les trois variables de contrôle qui ont fait l’objet d’une observation dans notre recherche semblent influencer les pratiques responsables.

57Dans notre étude, la taille influence seulement les pratiques sociales et communautaires, les plus grandes entreprises étant davantage impliquées. Allant à l’encontre de certains auteurs pour qui la taille n’est pas déterminante (Baumann-Pauly, Wickert, Spence et Scherer, 2013 ; Hofmann, Theyel et Wood, 2012), ces conclusions confortent toutefois les résultats présentés par Labelle et St-Pierre (2010) pour qui la taille a une influence, laquelle concerne d’ailleurs davantage les aspects sociaux qu’environnementaux. Une explication tient dans les faibles ressources dont dispose une petite structure et qui ne vont pas faciliter l’implémentation d’une démarche responsable (Marta, Singhapakdi et Kraft, 2008 ; Perrini, Russo et Tencati, 2007 ; Schaefer et Welker, 1994 ; Schaper, 2002). De nombreuses pistes d’explications pourraient être évoquées, partant des motivations qui poussent les dirigeants à s’engager. La contrainte ou la motivation environnementale peut ne pas dépendre de la taille des entreprises et s’imposer davantage en fonction des représentations, comme vu ci-dessus ou du secteur, ce que nous aborderons plus loin. Par contre, les aspects sociaux évoluent de manière évidente en fonction de la taille (les effectifs). Pour ce qui concerne la question de l’engagement communautaire, la question reste posée. Les effets de grossissements, en particulier l’effet de microcosme, évoqués par Mahé de Boislandelle (1996), ainsi que le phénomène d’égotrophie décrit par Torres (2003) semblent être des pistes d’explication, le dirigeant des plus petites entreprises privilégiant plus volontiers l’immédiat et le proche.

58Concernant les secteurs, les résultats montrent une opposition entre les secteurs de production et de commerce et les secteurs de services. Le premier groupe serait davantage engagé dans des pratiques environnementales et le second dans des pratiques responsables vis-à-vis de la communauté. À propos de l’engagement environnemental, des études montrent de manière assez logique que les secteurs les plus polluants s’engagent plus (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012) ou que les PME issues de secteurs plus tangibles introduisent plus facilement des pratiques de management environnemental (Uhlaner, Berent-Braun, Ronald et Gerrit de Wit, 2012). Nos résultats rejoignent donc en partie les conclusions déjà évoquées dans la littérature. Par contre, concernant l’engagement des services vis-à-vis de la communauté, les interprétations sont plus délicates. Il semble toutefois que les entreprises de services incluent une part plus importante d’activité en face à face direct avec le public, ce qui peut les inciter à se préoccuper davantage de la qualité de leurs relations avec la société civile et les partenaires les plus proches.

59Enfin, les entreprises canadiennes de notre échantillon présentent une démarche sociale et environnementale plus engagée que les françaises. Le mouvement de la responsabilité sociale des entreprises est plus ancien sur le continent américain qu’en Europe. Et même si le développement exponentiel du phénomène RSE dans les deux régions du monde suit sensiblement la même courbe depuis une quinzaine d’années, les préoccupations environnementales et sociales peuvent être plus anciennes, liées par exemple à une démarche plus sécuritaire des populations, à des enjeux environnementaux différents ou à une réflexion sociétale (citons le droit des femmes) plus ancrée.

Conclusion

60Partant de l’observation de quatre variables d’influence du profil du dirigeant sur les pratiques responsables, il est apparu que ce sont principalement des formations spécialisées en environnement qui peuvent être reliées à des pratiques globales plus engagées. L’intérêt étant de constater un phénomène de diffusion de la responsabilité au-delà des seules préoccupations environnementales. L’autre résultat majeur concerne l’impact des variables de contrôle – taille, secteur, pays- sur les résultats. Si ces dernières ne peuvent donner lieu à des actions directes d’amélioration, il semble par contre que le levier formation/sensibilisation puisse être activé avec profit, et au-delà, que le travail sur les représentations puisse favoriser l’implication responsable.

61Notre étude a permis de confirmer, pour les pratiques RSE, plusieurs éléments que la littérature propose en termes d’intention ou d’attitudes. Elle met l’accent sur un point essentiel qui est celui de la formation et de la sensibilisation. En effet, cette étude démontre, sur un même échantillon, la supériorité de l’action (formation ou sensibilisation) sur les variables intrinsèques. Elle vient ainsi confirmer les théories entrepreneuriales portant davantage sur le How que sur le Who (Stevenson et Jarillo, 1990).

62Les résultats obtenus dans cette recherche permettent finalement l’identification de trois sources particulières d’évolution des représentations.

63La première concerne l’expérience que l’on peut acquérir dans le cadre de son activité. Il semblerait qu’une plus grande maîtrise de son activité et une plus grande expérience permettent davantage d’attention envers des enjeux RSE, en particulier environnementaux, et donc d’actions. Cela peut être interprété de nombreuses façons : des dirigeants plus anciens qui observent plus facilement un état de dégradation de la planète, une possibilité de se dégager de l’urgence pour se consacrer à des projets différents grâce à une plus grande maîtrise du quotidien, plus de connaissances en matière de management responsable, une reconnaissance des avantages pouvant être apportés par la responsabilité environnementale, etc. Notons que les comportements eux-mêmes peuvent être « renforçants ». L’action, tout comme la mise en situation, apparaît comme un moyen de guider et de faire évoluer la pensée, qui elle-même va induire de nouveaux comportements (Clarke, Thorpe, Anderson et Gold, 2006). Le rôle des reflective thinking paraît d’ailleurs majeur pour former les dirigeants (Howorth, Smith et Parkinson, 2012).

64La deuxième source concerne la formation elle-même. L’intégration de programmes de formation dans les centres de formation initiale et continue est certainement un levier puissant de développement de la RSE.

65La troisième source renvoie aux actions directes de sensibilisation dans l’entreprise, par le biais de parrainage, d’information, d’accompagnement, de formations ciblées, etc. Il a été vu que cette dernière ne se limite pas au thème enseigné – par exemple l’environnement – mais se diffuse à d’autres pratiques – par exemple sociales (Ahmad et Ramayah, 2012 ; Hui, Chan et Pun, 2001 ; Lourenço, Jones et Jayawarna, 2012).

66Dans tous les cas, les formations portant sur les représentations doivent intégrer les motivations possibles et les valeurs correspondantes et considérer la spécificité des dirigeants de PME (Howorth, Smith et Parkinson, 2012). Qu’elles soient individualistes et utilitaires, relationnelles ou collectivistes (Brickson, 2007), ces formations peuvent transformer l’engagement des dirigeants (Noé, 1986).

67L’étude revêt toutefois certaines limites. Deux semblent s’imposer :

68La première concerne l’aspect déclaratif à propos des pratiques. Même si l’utilisation de plusieurs items et d’échelles peut réduire la difficulté, il est évident qu’une telle recherche ne peut égaler une observation dans les entreprises.

69La seconde limite est liée à la réduction à quatre dimensions et l’absence de nuances concernant par exemple les dimensions psychologiques, éthiques, religieuses, politiques, les capacités de gestion, le leadership, les contenus des formations suivies en environnement, les programmes de formation en lien avec leur niveau d’étude, etc.

70Pour répondre à ces deux limites, seules des études qualitatives pourraient être performantes. Cela peut être considéré comme un apport supplémentaire de la recherche présentée, qui indique que nous sommes peut-être arrivés à un moment de l’exploration de la question où il faut davantage entrer dans le détail et les nuances.


Annexe 1

Statistiques descriptives de l’échantillon de PME et de dirigeants étudiés

ÉchantillonModalitéEffectifFréquence (%)
SexeFemme4219,8
Homme17080,2
PaysFrance13965,6
Canada7334,4
Secteur d’activitéProduction5525,9
Commerce de gros83,8
Commerce de détail2612,3
Services aux professionnels6832,1
Autres services5525,9
Taille de l’entreprise0 à 3 salariés5927,8%
4 à 5 salariés3717,5%
6 à 14 salariés6329,7%
Plus de 15 salariés5325,0 %
Âge du dirigeant< 35 ans2310,8
35-44 ans5525,9
45-54 ans8942
55 ans et plus4420,8
Annexe 2

Mesure et codification du jeu de variables étudié

Variables dépendantes : pratiques responsables des dirigeants de PME

71Les pratiques responsables des dirigeants de PME sont décrites selon trois dimensions : environnementale, sociale et sociétale (engagement dans la communauté). Ces dimensions correspondent aux enjeux actuels de la RSE. Il s’agit donc de mesurer seulement le degré d’importance de prise en compte et d’application des pratiques RSE au sein des PME. Est exclue de notre recherche la mesure du degré d’implication et d’intégration stratégique du concept au sein de l’entreprise.

72Concernant la dimension environnementale (ENV), les pratiques identifiées s’articulent autour de 6 modalités : tri des déchets, réutilisation des déchets, utilisation d’énergies renouvelables et de méthodes peu ou pas polluantes, économie d’eau et d’énergie, prise en compte de l’impact des produits utilisés sur l’environnement durant leur cycle de vie (écoconception). Concernant la dimension sociale (SOC), les items étudiés sont au nombre de 5 : investissement dans la formation du personnel, investissement dans la sécurité au travail, prise en compte de la diversité (âge, sexe, handicap), amélioration des conditions de travail, mise en place de système de participation et intéressement aux bénéfices. Concernant la dimension sociétale ou communautaire (COMM), 4 modalités sont recensées : prise en compte d’un recrutement local ou régional, approvisionnement local ou régional, engagement dans des actions d’intérêt collectif (sponsoring, mécénat), mise en place de partenariats locaux (ONG, entreprise, associations). In fine, les trois dimensions (ENV, SOC, COMM) englobent 15 items tous mesurés sur une échelle de Likert à 5 points (de « jamais » à « systématiquement »). Les scores pour chacune des trois dimensions sont basés sur la moyenne des items composant la dimension (sur une échelle de Likert à 5 points).

Variables indépendantes : profils de dirigeants de PME

73Les caractéristiques de profil de dirigeant de PME sont définies autour de 4 variables : l’âge, le sexe, le niveau d’études et si le dirigeant a bénéficié d’une sensibilisation/information dans le domaine de l’environnement.

74La variable « Sexe » (SEXE) se définit comme une variable catégorielle binaire codée de manière dichotomique (1 si femme et 2 si homme). Au sein de l’échantillon de 212 dirigeants d’entreprise, sont recensés 170 hommes (80,2 %) et 42 femmes (19,8 %).

75La variable « Âge du dirigeant » (ÂGE.DIR) se définit comme une variable qualitative ordinale qui intègre 4 tranches d’âge : « moins de 35 ans » (modalité 1), « 35-44 ans » (modalité 2), « 45-54 ans » (modalité 3) et « 55 ans et plus » (modalité 4). Elle est mesurée par l’âge du dirigeant au moment où celui-ci a répondu au questionnaire.

76Deux variables sont considérées comme pouvant définir le niveau de formation du dirigeant de PME sondé. La première mesure si le dirigeant a bénéficié d’une formation spécifique ou d’une sensibilisation/information dans le domaine de l’environnement (FORM.ENV). Cette variable est une variable catégorielle binaire codée de manière dichotomique (1 si le dirigeant a bénéficié d’une formation, 0 s’il n’en a pas bénéficié).

77La seconde variable définit le niveau d’études du dirigeant de PME (ETUDES.DIR). Cette variable qualitative ordinale est mesurée selon 4 classes : « autodidacte, n’ayant réalisé aucune étude ou seulement jusqu’au secondaire » (modalité 1), « niveau bac » (modalité 2), « niveau bac+3 » (modalité 3) et « niveau bac+5 » (modalité 4). Le niveau d’études est celui du dirigeant au moment où ce dernier a répondu au questionnaire.

78Dans le cadre des hypothèses H1, la variable indépendante est représentée par la variable SEXE. Dans le cadre des hypothèses H2, la variable dépendante est représentée par la variable ÂGE.DIR. Les hypothèses H3 et H4 mobilisent respectivement comme variables indépendantes les variables FORM.SPE et ETUDES.DIR.

Variables de contrôle : caractéristiques de l’entreprise

79Trois variables définissent les spécificités de l’entreprise : la taille de l’entreprise, le secteur d’activité ainsi que le pays d’implémentation. La taille de l’entreprise (TAILLE) est une variable quantitative exprimée en nombre de salariés équivalent temps plein sur la dernière année d’activité. Si l’impact de la taille sur la RSE est reconnu, il est également ambigu (Lepoutre et Heene, 2006 ; Parry, 2012 ; Uhlaner, Berent-Braun, Ronald et De Wit, 2012). Pour certains, la taille sera plus déterminante pour les aspects sociétaux qu’environnementaux (Labelle et St-Pierre, 2010), pour d’autres, les PME sont plus activement impliquées dans la qualité environnementale que dans les aspects sociaux (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012). D’autres contradictions peuvent émerger : certains chercheurs concluent que les plus petites entreprises sont moins en mesure d’implémenter la RSE, principalement par manque de ressources (Marta, Singhapakdi et Kraft, 2008 ; Perrini, Russo et Tencati, 2007 ; Schaefer et Welker, 1994 ; Schaper, 2002), d’autres affirment que la petite taille apporte de la flexibilité (Mirvis, 1994) ou une proximité (Madueno, Larràn et Martinez, 2012) favorables à la RSE (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012). D’autres, comme Hofmann, Theyel et Wood (2012) ou Baumann-Pauly, Wickert, Spence et Scherer (2013) enfin tendraient à minimiser l’influence de la taille au profit d’autres variables.

80Le secteur d’activité (SECTEUR) est une variable catégorielle divisée en 5 classes ou secteurs : « production » (modalité 1), « Commerce de gros » (modalité 2), « Commerce de détail » (modalité 3), « Services » (modalité 4) et « Autres services » (modalité 5). Le secteur « Production » inclut toutes les activités de fabrication, transformation et construction. Le « Commerce de gros » s’inscrit dans une logique d’échanges avec des professionnels et entreprises, tandis que le secteur « Commerce de détail » regroupe les entreprises développant une activité en lien avec une clientèle de particuliers. Les « Services » s’inscrivent dans une logique de services aux professionnels (conseil et expertise, ingénierie, services aux entreprises et industries…). La catégorie « Autres services » inclut les services aux particuliers et ménages (nettoyage et réparation, santé, logement…). L’objectif était d’identifier des secteurs d’activité représentatifs des PME (production, ventes, services) afin de pouvoir les croiser avec des types de clients différents (entreprises, organismes publics, ménages), ceci dans le but d’obtenir une représentation significative des types d’acteurs les plus influents dans l’univers des PME. Les activités industrielles lourdes et les activités commerciales écologiques ne sont pas représentées dans l’échantillon. Les conclusions liées à l’influence des secteurs sur l’engagement RSE sont également très diverses. Des auteurs ont trouvé des différences significatives en fonction des secteurs (Ergeneli et Arikan, 2002 ; Hofmann, Theyel et Wood, 2012 ; Parry, 2012 ; Perrini, Russo et Tencati, 2007) alors que d’autres non (Ekin et Tezolmez, 1999). Certains concluent que les secteurs les plus polluants s’engagent plus (Graafland et Mazereeuw-Van der Duijn Schouten, 2012) ou que les PME issues de secteurs plus tangibles sont davantage susceptibles d’introduire des pratiques de management environnemental que celles des autres secteurs (Uhlaner, Berent-Braun, Ronald et De Wit, 2012). Les explications ou interprétations ne sont pas toujours évidentes.

81Enfin, l’entreprise peut être basée soit en France, soit au Canada. La variable PAYS est ainsi codée selon 2 modalités « France » (modalité 1) et « Canada » (modalité 2). Ainsi, dans le cadre de l’ensemble des hypothèses, les variables TAILLE et SECTEUR sont neutralisées, ceci dans le but d’isoler l’influence réelle des variables indépendantes expérimentées sur les pratiques RSE mais également de tester leurs influences. Nous intégrons également la variable PAYS compte tenu de la construction de nos données et du fait que les entreprises peuvent être françaises ou canadiennes (1 si France et 2 si Canada), ceci pouvant influencer les niveaux de pratiques RSE (compte tenu de la culture du pays sur la RSE, de son niveau d’engagement, de la présence éventuelle de la RSE dans les formations…).

Annexe 3

Moyennes, écarts-types et corrélations des variables de l’étude

tableau im6
Variables (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) PAYS (1) 1,000 SECTEUR (2) -0,156** 1,000 TAILLE (LN) (3) 0,036 -0,209*** 1,000 ÂGE.DIR (4) 0,446*** -0,109* -0,017 1,000 ÉTUDES.DIR (5) 0,105* 0,031 -0,055 -0,061 1,000 FORM.ENV (6) 0,153** 0,011 -0,091* 0,062 0,224*** 1,000 SEXE (7) 0,015 0,013 0,028 0,209*** 0,022 0,059 1,000 ENV (8) 0,282*** -0,200*** -0,060 0,238*** -0,030 0,213*** 0,041 1,000 SOC (9) 0,207*** -0,136** 0,363*** 0,097* 0,087 0,159** 0,034 0,323*** 1,000 COMM (10) 0,023 0,093* 0,130** 0,055 -0,038 0,215*** 0,074 0,228*** 0,288*** 1,000 Min 1 1 0 1 1 0 1 1 1 1 Max 2 5 5,52 4 4 1 2 5 5 5 Mean 1,34 3,28 2,02 2,73 2,76 0,08 1,80 2,82 2,95 2,87 SD 0,033 0,106 0,085 0,063 0,066 0,019 0,027 0,069 0,071 0,055 Obs. 212 212 212 212 212 212 212 212 212 212
***, ** et *respectivement significatif au seuil de 1%, 5% et 10%
Annexe 4

Tracé d’effondrement (Scree Test)

figure im7
Annexe 5

Pourcentage de variance expliquée pour chaque facteur déterminé

tableau im8
Valeurs propres initiales Sommes extraites du carré des chargements Sommes de rotation du carré des chargements Facteur Total % de la variance % cumulé Total % de la variance % cumulé Total % de la variance % cumulé 1 2,686 31,187 31,187 1,329 13,286 13,286 1,059 10,588 10,588 2 1,545 17,935 49,122 0,978 9,784 23,070 0,949 9,487 20,075 3 1,357 15,750 64,873 0,634 6,336 29,406 0,833 8,331 28,407 4 0,972 11,289 76,162 0,469 4,689 34,094 0,569 5,688 34,094 5 0,722 8,384 84,546  6 0,486 5,641 90,187  7 0,476 5,532 95,719  8 0,170 1,970 97,688  9 0,134 1,559 99,247  10 0,065 0,753 100,000

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Mots-clés éditeurs : formation, engagement responsable, PME, sexe, RSE, âge

Date de mise en ligne : 12/03/2018

https://doi.org/10.3917/entre.163.0197

Notes

  • [*]
    Ce travail a bénéficié d’une aide de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d’Avenir » portant la référence ANR-10-LABX-11-01.
  • [1]
    Le terme PME est défini selon la recommandation de la Commission de l’Union européenne 2003/361/EC : « entreprise autonome qui emploie moins de 250 personnes, avec un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros, dont le total bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros, et qui ne détient pas plus de 25 % de parts dans une autre entreprise et qui n’est pas détenue par une entreprise ou organisme public pour plus de 25 % ».
  • [2]
    La réponse à la question « Taille de l’entreprise » au sein du questionnaire s’exprime en nombre de salariés. Nous avons choisi d’utiliser pour nos régressions le logarithme népérien de la taille exprimée plutôt que la taille réelle afin de réduire les effets de dispersion statistique.
  • [3]
    Les réponses à la question « Âge du dirigeant » proposée dans le questionnaire ont été codées sous forme de classes d’âge et non de réponses ouvertes (âge réel).
  • [4]
    Inférieures à la valeur critique 10 (Hair, Anderson, Tatham et Black, 1995), voire à la valeur 5 (Rogerson, 2001).
  • [5]
    Selon Hichri et al. (2017), la PAF « fait l’hypothèse que la variance des variables peut être décomposée en une part de variance commune, ou partagée avec les autres variables, et une part de variance qui est spécifique à chaque variable et qui inclut le terme d’erreur (ce qui est plus probablement le cas lorsque les données intègrent des échelles de Likert) », alors que l’ACP utilise simplement la variance totale des variables.

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