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Article de revue

La divulgation volontaire sur le capital intellectuel : cas des entreprises familiales et non familiales en France

Pages 99 à 121

Notes

  • [1]
    Docteur en sciences de gestion, enseignant-chercheur à l’IESEG School of Management et membre du laboratoire de recherche Lille Économie et Management (LEM-CNRS). Ses champs de recherche portent d’une part sur l’implémentation des systèmes d’information et d’autre part sur l’évaluation des actifs immatériels et le reporting du capital intellectuel. Ses travaux ont donné lieu à diverses publications dans des revues telles que Revue Française de Gestion, Management & Avenir, Systèmes d’Information et Mangement, Journal of International Project Management.
  • [2]
    Maître de conférences en comptabilité à l’IHEC Carthage, Tunisie. Elle a préparé sa thèse de doctorat au sein du CREFIGE à l’Université de Paris Dauphine, France. Ses travaux de recherche se rapportent principalement à la divulgation volontaire d’informations, la normalisation comptable et l’audit. Ils sont publiés dans de multiples revues internationales notamment Corporate Governance, Comptabilité-Contrôle-Audit, International Journal of Accounting, Auditing and Performance Evaluation. Elle est membre du Laboratoire interdisciplinaire de gestion Université-Entreprise (LIGUE) rattaché à l’Université de Manouba en Tunisie.
  • [3]
    Doctorante en comptabilité à l’IHEC Carthage, Tunisie. Ses travaux de recherche couvrent essentiellement la divulgation d’informations sur le capital intellectuel
  • [4]
    Le SBF 250 (pour Société des Bourses Françaises) est un indice boursier qui a été remplacé par l’indice CAC All-Tradable en mars 2011. Cet indice, non limité en nombre de valeurs, reflète l’évolution de toutes les sociétés cotées à Euronext Paris, dont au moins 20 % du capital flottant. Au 31 décembre 2011, le nombre des entreprises cotées au CAC All-Tradable est de 351. Nous avons opté pour ce segment puisqu’il englobe les plus grandes sociétés françaises. Le choix de cet indice nous permettra de collecter le plus grand nombre d’entreprises familiales cotées et publiant ainsi leurs rapports annuels régulièrement.

Introduction

1Dans la nouvelle économie de la connaissance, la richesse est créée par le développement et le management du capital intellectuel (CI) (Ricceri et Guthrie, 2009 ; Hayes et Schaefer, 1999 ; Stewart, 1997). La création de valeur par l’entreprise n’est plus seulement liée aux ressources financières et matérielles, mais une grande part est générée par des ressources intangibles telles que la recherche et le développement, l’innovation, la réputation de l’entreprise, les marques, les compétences et connaissances des salariés, les processus, la culture d’entreprise, etc.

2Ces ressources intangibles nommées aussi CI sont essentielles, d’une part dans la création de valeur par l’entreprise (Aboody et Lev, 2000 ; Chaminade et Roberts, 2003 ; Habersam et Piber, 2003), et d’autre part dans la construction d’avantages compétitifs durables générant ainsi un accroissement de la valeur du marché pour l’actionnaire (Bukh et Johanson, 2003 ; Holland, 2001).

3Edvinsson (1997) a introduit la définition du CI dans son étude de l’entreprise Skandia. Le CI est alors défini comme la possession de connaissance, d’une expérience appliquée, d’une technologie, de relations clients et des compétences clés qui permettent à l’entreprise d’être compétitive sur le marché. Mouristen et al. (2001) considèrent que ce terme englobe les actifs intangibles et permet la création de valeur pour l’entreprise. Il est en partie reflété dans la différence entre la valeur du marché de l’entreprise et sa valeur comptable. Toutefois, Charimande et Roberts (2003) remarquent qu’il est admis que le terme intangible (ou incorporel) est un mot technique utilisé dans la comptabilité financière alors que le terme CI est utilisé dans le champ de recherche en management.

4Plusieurs définitions ont ainsi été proposées pour cerner la notion de CI sans pour autant aboutir à un consensus (Beattie et Thomson 2007). Lev et Zambon (2003) ajoutent qu’en revanche, un consensus large existe quant aux catégories du CI à savoir le capital humain, le capital structurel et le capital relationnel. De même, l’OCDE (2008) considère que le champ d’application du CI a évolué vers un concept plus large qui comprend les ressources et capacités humaines, les moyens structurels (bases de données, technologie, habitudes et culture) et le capital relationnel (concepts et processus organisationnels, réseaux de clients et fournisseurs, etc.). Notre papier repose sur la définition proposée par Edvinsson et Malone (1997), la plus fréquemment utilisée dans les travaux de recherche sur le reporting du CI (Sharabati et al., 2010 ; Yang et Lin, 2009), définition qui présente, en outre, l’avantage d’être convergente avec les travaux cités ci-dessus.

5La littérature relative aux entreprises familiales axée initialement sur les problèmes de succession a évolué vers d’autres problématiques telles que la performance et la croissance (Carney, 2005 ; Arrègle et Mari, 2010). Néanmoins, plusieurs chercheurs considèrent que les spécificités qu’elles présentent par rapport aux entreprises non familiales ne sont pas suffisamment étudiées (Castillo et Wakefield, 2007 ; Harris et al., 2004 ; Westhead et Howorth, 2006 ; Miller et al., 2008).

6Salvato et Moores (2010), à partir d’une méta-analyse des travaux de recherche (publiés entre 1982 et 2010), traitant des pratiques comptables dans les entreprises familiales, ont identifié cinq articles sur la divulgation volontaire d’informations. Dans cette étude, aucun article traitant de la divulgation volontaire d’informations sur le CI par les entreprises familiales n’a été identifié.

7Notre article a pour objectif de combler ce manque dans les travaux antérieurs liés au reporting sur le CI par les entreprises familiales. Il cherche à démontrer la présence de différences dans la divulgation d’informations sur le CI entre entreprises familiales et non familiales. À cette fin, nous avons choisi d’analyser le cas des entreprises cotées au CAC All-Tradable en France pour l’année 2011.

8L’article est divisé en quatre sections. La première est consacrée à la revue de la littérature. Elle comprend d’une part une synthèse des travaux traitant du reporting sur le CI et d’autre part les particularités des entreprises familiales en termes de communication volontaire d’informations. La deuxième expose la méthodologie de travail basée en premier lieu sur une analyse de contenu des rapports annuels et en deuxième lieu sur un modèle de régression. La troisième est consacrée à la présentation des résultats. La dernière présente la discussion des résultats obtenus.

1 – Revue de la littérature

1.1 – La divulgation d’informations sur le capital intellectuel

9Dans une économie fondée sur les connaissances, les entreprises identifient leurs compétences de base comme des actifs invisibles plutôt que des actifs visibles. Dans ce contexte, le CI est devenu un facteur crucial à long terme de la performance de l’entreprise (Itami, 1989).

10Le concept du CI, introduit par l’économiste John Kenneth Galbraith en 1969, se réfère à la différence entre la valeur marchande et la valeur comptable d’une entreprise. De nombreux chercheurs le considèrent comme un moyen qui permet à l’entreprise de créer un avantage concurrentiel et d’améliorer sa performance. L’une des premières définitions à ce sujet date de 1997 selon laquelle le CI est la possession de la connaissance, de l’expérience appliquée, de la technologie, des relations avec les clients et les compétences distinctives qui fournissent à l’entreprise un avantage concurrentiel sur le marché (Edvinsson et Malone, 1997). En 2002, Wexler propose une définition liée à l’aspect comptable du CI lui permettant d’englober l’ensemble des actifs incorporels. Ces dernières comprennent les connaissances, les ressources d’informations, l’expérience, les compétences, les structures, la culture et les relations d’une entreprise, qui collectivement peuvent créer de la richesse.

11Guthrie et Petty (2000) ont proposé une grille d’analyse des composantes du CI issue de la catégorisation faite par Edvinsson et Malone (1997). Cette grille appliquée à l’analyse des rapports annuels de 20 entreprises australiennes a permis d’identifier des items représentant les trois catégories du CI (humain, interne et externe). Cette étude a été répliquée par d’autres chercheurs dans d’autres pays : Brennan (2001) en Irlande, April et al. (2003) en Afrique du Sud, Bozzolan et al. (2003) en Italie, Abdolmohammadi (2005) aux États-Unis, Guthrie et al. (2006) à Hong Kong et en Australie, Campbell et Abdul Rahman (2010) pour une seule entreprise britannique durant une période s’étalant de 1978 à 2008, Li et al. (2008, 2012) en Grande-Bretagne.

12Plusieurs catégories de CI sont ainsi distinguées. Les plus communément reprises dans la littérature sont relatives au capital humain, capital relationnel et capital structurel (Brooking, 1997). Nous présentons succinctement ces trois catégories :

  • Le capital humain : il est défini comme étant l’ensemble des connaissances, expériences et compétences qui se trouvent chez les employés. C’est un facteur essentiel pour le maintien, la création de valeur et le développement de l’entreprise. Par ailleurs, selon Ramezan (2011, p. 89), « le capital humain englobe les valeurs et les attitudes, les aptitudes et le savoir-faire, la connaissance tacite ou explicite que les gens possèdent, ainsi que leur capacité à la générer ».
  • Le capital structurel : Bontis (2003) considère que le capital structurel est la connaissance enracinée dans l’organisation. Il s’agit des facteurs intimement liés à la structure de l’organisation et aux processus.
  • Le capital relationnel : il permet de regrouper tout ce qui lie l’entreprise à son environnement. Il s’agit des relations externes avec les clients, les fournisseurs, les investisseurs, les créanciers, etc.

13Rylander et al. (2000) affirment que le but de la divulgation d’informations sur le CI est de fournir de l’information appropriée, fiable et opportune à ceux qui en ont besoin pour prendre des décisions concernant leurs relations avec l’entreprise.

14Les travaux de recherche sur la divulgation volontaire d’informations liées au CI peuvent être classés en deux catégories. La première catégorie est de nature descriptive alors que la seconde est de nature explicative. Cette classification dépasse l’aspect méthodologique pour intégrer la nature des résultats trouvés. En effet, les études de nature descriptive ont pour objet soit d’examiner les catégories et sous-catégories du CI les plus divulguées par les entreprises, soit d’analyser l’évolution dans le temps de ce reporting (Campbell et Abdul Rahman, 2010). Par contre, les travaux de nature explicative cherchent à déterminer les facteurs influençant la divulgation volontaire d’information sur le CI. Nous présentons brièvement certains de ces travaux ci-dessous.

a – Les études descriptives sur le capital intellectuel

15Les études descriptives ont utilisé l’analyse de contenu manuelle ou assistée par des programmes d’analyse spécialisés (Bontis, 2003). Les rapports annuels étaient les supports les plus exploités (Beattie et al., 2002 ; Campbell, 2000). D’autres sources d’informations ont été aussi utilisées (sites web des entreprises, présentations pendant les assemblées générales, les points-presse, les rapports des analystes, etc.). Ces travaux ont été souvent réalisés sur une courte période (moins de 3 ans). En raison du codage manuel des données et la difficulté de coder un nombre important de supports, peu d’études à part à notre connaissance celle de Campbell et Abdul Rahman (2010) ont suivi des approches longitudinales. D’autres travaux se sont intéressés à l’étude de la divulgation du CI dans un pays particulier (Grande-Bretagne, Irlande, Australie, Italie, Portugal, Mexique, Nouvelle-Zélande, Hong-Kong, etc.). Certains auteurs ont adopté une approche comparative entre plusieurs pays (Bozzolan et al., 2006 ; Cerbioni et Parbenotti, 2007).

16Les résultats de ces études ont montré que le niveau de divulgation d’informations sur le CI est faible. Le capital structurel constitue la composante la plus traitée en matière de reporting tandis que le capital humain reste un thème peu évoqué dans les rapports annuels (Whiting et Miller, 2008).

17Il est à noter qu’il existe deux types d’informations divulguées sur le CI par les entreprises. La première est une information de nature narrative et qualitative. La seconde est une information de nature quantitative (monétaire ou non monétaire). L’ensemble des travaux empiriques sur le reporting du CI souffre de plusieurs limites. La principale étant liée à la validité des méthodes de codage utilisées dans ces recherches ; étant peu stables et se basant sur des approches parfois subjectives. Ceci ne facilite pas la comparaison entre les différents travaux pour en tirer des conclusions définitives.

b – Les études explicatives sur la divulgation d’information sur le capital intellectuel

18Plusieurs recherches ont étudié les facteurs qui incitent les entreprises à publier des informations sur le CI (Bozzolan et al., 2006 ; Li et al., 2008 ; Whithing et Woodcock, 2011 ; Li et al., 2012).

19Les principales théories mobilisées sont la théorie de l’agence (Li et al., 2008 ; White et al., 2007 ; Oliveira et al., 2006), la théorie de l’asymétrie d’informations (Brugggen et al., 2009 ; Bozzolan et al., 2006,), la théorie des signaux (Oliveira et al., 2006) et la théorie de la légitimité. Debicki et al. (2009) (cités par Arrègle et Mari, 2010) affirment, au travers d’une revue de 291 articles anglophones publiés sur les entreprises familiales, dans 30 revues de management entre 2001 et 2007, la prédominance de la théorie de l’agence et de l’approche basée sur les ressources. Ils ont identifié plusieurs thèmes majeurs traités, parmi lesquels la gouvernance des entreprises familiales (19,2 %), le leadership et la propriété (15,8 %) et la succession (15,1 %) sont les plus présents.

20Plusieurs raisons, incitant les entreprises à divulguer plus d’informations sur le CI, ont été identifiées dans la littérature. Parmi ces raisons, nous pouvons citer :

  • réduire l’asymétrie d’information ;
  • permettre la diminution du coût de capital de l’entreprise (Williams, 2001) ;
  • améliorer la liquidité du marché boursier ;
  • accroître la demande pour les titres des sociétés (Diamond et Verrecchia, 1991) ;
  • avoir des effets positifs (externes) sur la réputation de l’entreprise et la confiance dans la gestion de l’entreprise.

21En se basant sur les théories citées ci-dessus, l’influence de plusieurs facteurs a été testée (la taille, le secteur d’activité, l’endettement, la performance financière, la double cotation, l’âge de l’entreprise, le type d’auditeur, les mécanismes de gouvernance). Les résultats ont montré que les facteurs les plus déterminants de la divulgation d’informations sur le CI sont la taille et le secteur d’activité (Whithing et Woodcock, 2011). Mais de plus en plus de recherches insistent sur le rôle joué par les mécanismes de gouvernance. En effet, elles supposent que les organes de contrôle, dont le conseil d’administration, sont les principaux acteurs de la communication financière (Holland, 2006 ; Abeysekera, 2010 ; Hidalgo et al., 2011). La théorie de l’agence fournit à ce sujet un socle qui pourrait justifier l’intérêt de ce genre de recherches.

22À ce titre, Li et al. (2008) ont intégré des facteurs liés à la gouvernance (la composition du conseil d’administration et du comité d’audit, la dualité, la structure du capital) pour expliquer le reporting sur le CI des entreprises britanniques. Ils ont confirmé le rôle majeur joué par la composition du conseil d’administration. Hidalgo et al. (2011) ont quant à eux intégré dans leur étude une variable relative à la présence d’une famille dans la structure du capital. L’effet de cette variable sur la divulgation du CI par une centaine d’entreprises mexicaines de 2004 à 2007 n’a pas été démontré. En revanche, les résultats ont montré que la taille du conseil a un impact significatif sur la divulgation liée au CI.

23Le tableau 1 présente une synthèse des travaux analysés dans ce papier et relatifs à la divulgation d’informations sur le CI. Ils sont classés par ordre chronologique décroissant.

Tableau 1

Exemples de travaux sur la divulgation du CI

Tableau 1
Auteurs/année Échantillon Variables Principaux résultats Li et al. (2012) 100 entreprises britanniques, secteurs technologiques année 2005 Taille comité d’audit, fréquence de réunions, indépendance, expertise financière des membres La divulgation sur le CI est positivement associée aux caractéristiques du comité d’audit (taille, fréquence de réunions), pas de relation significative avec l’indépendance et l’expertise des membres. Hidalgo et al. (2011) 100 entreprises cotées au Mexique pour la période 2005-2007 Conseil d’administration, structure du capital, taille, endettement, performance Une part importante du capital détenu par des investisseurs institutionnels a un effet négatif sur la divulgation volontaire du CI. Whiting et Woodcock (2011) 70 entreprises australiennes cotées, année 2006 Industrie, structure du capital, endettement, type d’auditeurs, âge – Le capital relationnel est le plus présent. – Les entreprises dans les secteurs basées sur la connaissance ou la technologie et celles auditées par un Big 4 divulguent plus d’informations sur le CI que les autres. – La concentration du capital, l’endettement et l’âge n’ont pas d’influence sur la divulgation du CI. Campbell et Abdul Rahman (2010) Les rapports annuels d’une seule entreprise (Marks & Spencer) ont été analysés sur une longue période allant de 1978 à 2008. Une augmentation globale de la divulgation du CI durant la période étudiée. Il y a une croissance importante du capital relationnel et un changement dans l’ordre des sous-catégories sur la période.
Tableau 1
Li et al. (2008) 100 entreprises britanniques issues des secteurs technologiques. Année 2005 Attributs de la gouvernance d’entreprise, âge, performance et taille de l’entreprise Une relation significative entre la divulgation du CI et tous les attributs de la gouvernance d’entreprise à part la dualité du dirigeant. Cerbioni et Parbonetti (2007) 54 entreprises européennes dans le secteur des biotechnologies. Période : 2001-2004. Mécanismes de la gouvernance, Endettement, pays, structure du capital, législation du pays Les variables de gouvernance influencent la divulgation sur le CI. La présence des administrateurs indépendants est associée positivement à la divulgation du capital structurel. La dualité du dirigeant est négativement associée à la divulgation d’informations volontaires prévisionnelles. Bozzolan et al. (2006) 30 entreprises de la Grande-Bretagne et 30 de l’Italie. Année 2001 Pays, industrie, taille, endettement, structure du capital, performance. La taille et le secteur d’activité sont des déterminants de la divulgation sur le CI. La nationalité et l’origine de l’entreprise n’ont pas d’influence sur la divulgation du CI. Oliveira et al. (2006) 56 entreprises cotées au Portugal, année 2003. Taille, industrie, structure du capital, type d’auditeur, performance. La taille, l’industrie, le type d’auditeur et la structure du capital déterminent le niveau de divulgation sur le CI. Bozzolan et al. (2003) 30 entreprises cotées italiennes (15 du secteur high-tech et 15 des secteurs traditionnels), année 2001. Secteur d’activité Taille Divulgation importante sur le capital relationnel. La taille et le secteur ne sont pas déterminants dans le contenu de la divulgation du CI. Ces deux facteurs sont déterminants dans l’explication du volume de la divulgation du CI.

Exemples de travaux sur la divulgation du CI

1.2 – La divulgation d’informations volontaires par les entreprises familiales

24La grande majorité des travaux de recherche concernant la divulgation d’informations sur le CI a été conduite en se basant sur des entreprises cotées et souvent de grande taille. À notre connaissance, aucune étude ne s’est focalisée sur l’analyse de la divulgation d’informations sur le CI par les entreprises familiales. Nous pensons que le cas des entreprises familiales en France pourrait être intéressant et permettrait de comprendre les pratiques de divulgation volontaire d’informations sur le CI et leurs déterminants.

25Avant de traiter cette question, il est nécessaire de définir brièvement la notion d’entreprise familiale. Les entreprises familiales jouent un rôle central dans le développement économique de plusieurs pays. Elles créent en moyenne entre 70 à 90 % du PIB chaque année. Elles constituent plus de 80 % des entreprises en Europe (FFI, 2010). Toutefois, il n’existe pas de consensus sur la définition d’une entreprise familiale. La littérature propose un ensemble de définitions basées sur plusieurs critères tels que le pourcentage détenu par la famille dans le capital de l’entreprise, le contrôle stratégique et la gestion au quotidien par les membres de la famille, etc. (Astrachan et Kolenko, 1994 ; Astrachan et Shanker, 2003). Ali et al. (2007), dans leur étude empirique sur les entreprises du S&P 500, considèrent comme entreprise familiale toute entité dont le fondateur et/ou ses descendants deviennent des dirigeants, des membres du conseil d’administration ou des actionnaires majoritaires. Nous retenons cette définition pour distinguer les entreprises familiales des entreprises non familiales de notre échantillon. Ceci nous permettra de comparer les pratiques de reporting entre entreprises familiales et non familiales.

26Notre cadre théorique est basé sur la théorie de l’agence. En effet, les travaux de recherche, ayant appliqué la théorie de l’agence aux entreprises familiales, ont identifié l’altruisme et la volonté d’enracinement comme étant les deux principales caractéristiques différenciant les entreprises familiales des entreprises non familiales (Chrisman et al., 2003). L’altruisme et l’opportunisme au sein d’une entreprise familiale peuvent se manifester à travers la mobilisation et l’utilisation du capital humain. En effet, dans certains cas, les entreprises familiales ont tendance à recruter des dirigeants issus de la famille n’ayant pas les compétences techniques et managériales requises. Ce qui n’est pas le cas pour les entreprises non familiales.

27Chua et al. (2003) considèrent que l’une des questions les plus importantes qui doivent être abordées dans une théorie de la firme familiale est de savoir comment et pourquoi cette forme d’organisation se comporte et agit d’une manière distinctive d’une entreprise non familiale. Ces différences pourraient provenir d’une disparité dans la vision ou les objectifs. Elles peuvent aussi avoir comme origine les valeurs, les ressources, les capacités, les stratégies, le style, etc.

28Salvato et Moores (2010) constatent que les pratiques comptables des entreprises familiales ont fait l’objet de très peu de recherches. À ce titre, ils montrent l’intérêt de mener des recherches empiriques sur l’interface entre entreprises familiales et pratiques comptables.

29Dans la littérature antérieure, les travaux de recherche analysant les pratiques comptables des entreprises familiales se sont centrés sur la qualité des résultats, la qualité des prévisions de résultats, les mécanismes de gouvernance (Ali et al., 2007), les prévisions de résultats, les avertissements sur résultats et la fréquence des points de presse (Chen et al., 2008). Le thème principal de ces travaux est la gestion des résultats et les spécificités des entreprises familiales au sujet de ces pratiques.

30Selon Salvato et Moores (2010), cela pourrait être expliqué par le fait que la littérature sur la divulgation volontaire d’informations a tendance à considérer les actionnaires comme un groupe homogène. Ces derniers préfèrent tous que les entreprises divulguent plus d’informations volontaires afin de réduire l’asymétrie d’informations entre actionnaires et dirigeants. Cette hypothèse ignore le fait que certains actionnaires et plus particulièrement les familles, détenant une grande part du capital de l’entreprise, peuvent avoir une stratégie différente en termes de communication extrafinancière.

31Dans ce cadre, Ho et Wong (2001) trouvent une relation négative entre la proportion des membres issus de la famille dans le conseil d’administration et la divulgation volontaire des entreprises familiales cotées à Hong-Kong. Lakhal (2005) démontre également la présence d’une relation négative entre la proportion des membres de la famille dans le conseil d’administration des entreprises familiales en France et l’annonce volontaire des résultats.

32En revanche, Ali et al. (2007) avancent dans leur étude que les entreprises familiales du S&P 500 semblent communiquer sur les prévisions de résultats trimestriels d’une façon plus importante que les entreprises non familiales.

33Chen et al. (2008) considèrent que les entreprises du S&P 1500 contrôlées par des familles préfèrent divulguer moins d’informations à titre volontaire puisqu’elles ne fournissent que peu de prévisions de résultats et de conférences de presse. Toutefois, elles communiquent plus d’alertes sur résultats afin d’éviter des litiges avec les actionnaires et ainsi pénaliser leur réputation dans le cas où elles ne diffusent pas à temps les mauvaises nouvelles.

34Il ressort de ces travaux que les résultats sur la divulgation d’informations volontaires par les entreprises familiales sont contradictoires. Ceci peut s’expliquer par la diversité des pratiques de la divulgation volontaire et la multitude de ces objets. Les motivations de la divulgation d’une information volontaire peuvent être différentes selon sa nature.

35Le tableau 2 présente une synthèse des travaux analysés dans la littérature relative à la divulgation d’informations volontaires par les entreprises familiales. Ces travaux sont classés par ordre chronologique décroissant.

Tableau 2

Exemples de travaux sur la divulgation volontaire d’informations par les entreprises familiales

Tableau 2
Auteurs/année Échantillon Variables Principaux résultats Chau et Gray (2010) 273 entreprises cotées sur le marché de Hong-Kong durant l’année 2002 Indépendance du directeur général, part des administrateurs indépendants dans le conseil d’administration, part du capital détenu par la famille – Pour un niveau modéré de part de capital détenu par la famille (25 % ou moins), l’étendue de la divulgation volontaire est faible. – La présence d’un DG indépendant est positivement associée au niveau de la divulgation volontaire. Chen et al. (2008) Entreprises du S&P 1500 durant la période 1996-2000 Prévisions des résultats, les points-presse, taille du conseil d’administration (CA), indépendance du CA, nombre d’analystes financiers Comparées aux entreprises non familiales, les entreprises familiales fournissent moins de prévisions de résultats et font moins de points presse, mais plus d’avertissements sur les résultats. Les préférences pour moins de divulgation volontaire émanant des entreprises familiales dont les propriétaires sont investis dans le management et optent pour des investissements à long terme sont balancées par des considérations liées à la réduction du coût de capital. Ali et al. (2007) Entreprises du S&P 500 sur la période 1998-2002 Gestion des résultats, prévisions des résultats, communication sur les pratiques de gouvernance, nombre d’analystes financiers Les entreprises familiales diffusent une meilleure qualité des résultats, sont plus susceptibles d’avertir sur de mauvais résultats, mais elles communiquent moins sur les pratiques de gouvernance. Lakhal (2005) Entreprises françaises cotées Répartition du capital, dualité du dirigeant Annonces de résultats, stock-options Il existe une relation négative entre l’annonce volontaire de résultats et la concentration en capital dans le cas des entreprises françaises cotées. Ho et Wong (2001) Deux questionnaires : l’un envoyé aux directeurs financiers des entreprises cotées à Hong-Kong, l’autre aux analystes financiers de la même place boursière (fin 1997 et début 1998) Comité d’audit, indépendance du CA, présence des membres de la famille dans le CA La présence d’un comité d’audit est positivement associée à la divulgation volontaire. La proportion des membres de la famille dans le CA est négativement associée à la divulgation volontaire.

Exemples de travaux sur la divulgation volontaire d’informations par les entreprises familiales

36Les études antérieures ont permis de confirmer le rôle joué par certaines caractéristiques des firmes sur l’entendue de la divulgation volontaire d’informations. En effet, selon Li et al. (2008), les firmes de grande taille sont plus visibles et ont tendance à publier plus d’informations volontaires afin de faire face aux pressions des différentes parties prenantes.

37Selon Cerbioni et Parbonetti (2007), les entreprises performantes ont tendance à divulguer plus d’informations puisqu’elles veulent afficher leur bonne performance. Ce même résultat a été confirmé par Gul et Leung (2004) et Garcıa-Meca et al. (2005) concernant le niveau de divulgation d’informations sur le CI.

38La théorie de l’agence a été utilisée pour expliquer la relation entre l’étendue de la divulgation et le niveau d’endettement de l’entreprise (Abdulrahman et Abdul Hamid, 2012). Selon Jensen et Meckling (1976), les créanciers réclament davantage d’informations sur l’entreprise si elle est fortement endettée. Ils souhaitent savoir si l’entité est capable de faire face à ses engagements. Il s’agit ainsi d’évaluer les risques de transfert de richesse vers les actionnaires. La demande d’informations sur le CI est donc probablement une fonction croissante de l’endettement (Escaffre, 2002). Dans ce cadre, White et al. (2007) ont constaté que le niveau d’endettement avait un impact significatif sur le niveau de la divulgation volontaire sur le CI, parmi les entreprises de biotechnologie en Australie.

39Plusieurs autres études antérieures ont identifié que les entreprises appartenant aux secteurs d’activité basés sur la connaissance diffusent plus d’informations sur le CI (Bozzolan et al., 2003, 2006 ; Garcia-Meca et al., 2005 ; Cerbioni et Parbonetti, 2007 ; Li et al., 2008). Cette catégorie concerne les domaines de l’internet, la biotechnologie, le divertissement et les loisirs, les hautes technologies, les médias, la conception de logiciels, les systèmes d’intégration, les télécom, les web services, etc. Les autres secteurs, non basés sur la connaissance, recouvrent la restauration, l’automobile, la chimie, le bâtiment, l’électronique, l’industrie, l’énergie, le pétrole, les services, le textile, le tourisme, etc.

40Cette revue non exhaustive des travaux traitant d’une part du reporting du CI et d’autre part des pratiques des entreprises familiales en termes de divulgation volontaire d’informations, montre la nécessité de mener une recherche empirique afin d’examiner les spécificités du reporting du CI par les entreprises familiales.

41Les entreprises familiales présentent certaines particularités par rapport aux entreprises non familiales. Les actionnaires adoptent généralement une perspective d’investissement à long terme et veillent à la transmission de la richesse d’une génération à une autre. Ainsi, la stratégie de communication volontaire d’informations sur le CI peut faire l’objet d’arguments contradictoires. En effet, d’une part, les dirigeants souvent issus de la famille préfèrent divulguer moins d’informations volontaires (Chen et al., 2008). Par ailleurs, les actionnaires membres de la famille ont plus de facilité d’accès à l’information et ont moins de problèmes d’asymétrie d’informations. D’autre part, une bonne politique de divulgation volontaire permet de réduire le coût de capitaux, de mieux informer le marché et d’attirer de nouveaux investisseurs. Ceci permettrait à l’entreprise de mieux se développer et de ne pas faire appel massivement à l’endettement pour financier ses investissements.

42Dans ce cadre, l’application de la théorie d’agence aux entreprises familiales revêt une certaine particularité. En effet, Ali et al. (2007) distinguent entre des problèmes d’agence de niveau 1 et d’autres de niveau 2. Comparées aux entreprises non familiales, les entreprises familiales sont confrontées à moins de problèmes d’agence dus à la séparation entre propriétaires/actionnaires et dirigeants (problèmes d’agence de type 1). Toutefois, elles sont soumises à plus de problèmes d’agence entre actionnaires ayant le pouvoir de contrôle de l’entreprise et les autres (problèmes d’agence de type 2). Ces caractéristiques spécifiques aux entreprises familiales semblent influencer les pratiques de divulgation volontaire d’informations sur le CI.

43Nous supposons ainsi, qu’il existe des différences significatives entre les entreprises familiales et non familiales cotées au CAC All-Tradable en ce qui concerne l’entendue de la divulgation d’informations relatives au CI. Notre hypothèse de recherche est la suivante : le niveau de divulgation d’informations sur le CI dans les rapports annuels diffère entre les entreprises familiales et non familiales.

2 – Méthodologie de recherche

44Dans cette partie, nous exposons en premier lieu la constitution de notre échantillon. Nous décrivons en deuxième lieu la méthode utilisée pour déterminer le score de divulgation sur le CI. En dernier lieu, nous présentons le modèle de régression utilisé.

2.1 – Description de l’échantillon et collecte des données

45L’échantillon de départ était formé des entreprises cotées au CAC All-Tradable [4]. Notre échantillon final est formé de 201 entreprises, et ce après élimination : des entreprises appartenant aux secteurs de la banque et des assurances, celles dont les documents de référence de l’année 2011 n’étaient pas disponibles en ligne et celles dont certaines données financières étaient manquantes.

46Les entreprises familiales ont été identifiées sur la base des critères d’Astrachan et Kolenko (1994) et utilisés par Ali et al. (2007), à savoir toute entreprise dont le capital est détenu par la même famille à plus de 50 % pour les entreprises non cotées et 10 % pour les entreprises cotées, ou celles dont un ou plusieurs membres de la famille gère(nt) la société ou a (ont) transmis la gestion à d’autres générations de la famille.

47La classification des entreprises de notre échantillon a nécessité plusieurs étapes :

  • En premier lieu, nous avons récupéré la répartition du capital de chaque entreprise de l’échantillon à partir du document de référence.
  • Ensuite, nous avons identifié les principaux actionnaires et additionné leurs parts du capital de l’entreprise s’ils appartiennent à la même famille. Dans certains cas, il était nécessaire de faire des recherches plus précises sur les principaux actionnaires de l’entreprise. Nous avons utilisé la base de données Diane pour identifier les propriétaires de holdings financiers qui possèdent des parts dans les entreprises familiales. Nous avons aussi mené des recherches sur Internet pour identifier les liens de parenté entre certains actionnaires. Un croisement et une vérification des données collectées ont été réalisés par les trois co-auteurs.
  • Enfin, nous avons considéré l’entreprise comme familiale (codée 1) quand la part cumulée des actionnaires membres de la famille dépasse 10 % du capital social de l’entreprise et que certains membres de la famille siègent au conseil d’administration. Sinon l’entreprise est considérée comme non familiales (codée 0).

48Cette phase nous a permis d’identifier 71 firmes familiales et 130 firmes non familiales.

49Quant aux secteurs d’activité, nous avons considéré, comme Bozzolan et al. (2006) et Li et al. (2008), les secteurs liés à l’internet, la biotechnologie, les divertissements et loisirs, les hautes technologies, les médias, la conception de logiciels, les systèmes d’intégration, les télécoms et web services, comme des secteurs fortement basés sur la connaissance. Ils sont codés avec une valeur égale à 1. Les autres secteurs sont codés 0 et recouvrent la restauration, l’automobile, la chimie, le bâtiment, l’industrie, l’énergie, le pétrole, les services, le textile, le tourisme, etc.

50La période de collecte des données et de codage des documents de référence a duré de janvier à juillet 2012. Les autres données financières (taille, performance et endettement) ont été collectées à partir de juin 2012.

51Le tableau 3 résume la composition de notre échantillon.

Tableau 3

Composition de l’échantillon

Tableau 3
Entreprises familiales Entreprises non familiales Total N 71 130 201 % 35,32 % 64,67 % 100 % Entreprises appartenant aux secteurs fortement basés sur la connaissance Entreprises appartenant aux autres secteurs Total N 61 140 201 % 30,34 % 69,65 % 100 %

Composition de l’échantillon

2.2 – Le calcul du score de divulgation sur le capital intellectuel

52Le calcul du score de divulgation d’informations sur le CI repose sur l’analyse de contenu du document de référence. Cette approche est l’une des méthodes de recherche les plus communément utilisées dans l’examen de la divulgation volontaire d’informations sur le CI (Guthrie et Petty, 2000 ; April et al., 2003 ; Guthrie et al., 2004 ; Li et al., 2008 ; Campbell et Abdul Rahman, 2010).

53L’analyse a été effectuée sur la base des documents de référence de l’année 2011 des entreprises familiales et non familiales cotées au CAC All-Tradable. La date de clôture de l’exercice fiscal pour notre échantillon s’étend de fin mars 2011 à fin février 2012. Plusieurs entreprises de notre échantillon ne clôturent pas leurs comptes au 31 décembre de chaque année.

54Une fois les rapports annuels collectés à partir des sites internet des entreprises ou du site de l’AMF (autorité du marché français), une version électronique est utilisée.

55En se référant à la grille proposée par Campbell et Abdul Rahman (2010) (voir annexe 1), nous avons distingué entre les différentes catégories du CI : humain, structurel et relationnel. Cette approche est conforme à la méthode utilisée par d’autres auteurs (Beattie et Thomson, 2007 ; Li et al., 2008 ; Striukova et al., 2008 ; Li et al., 2012). Ainsi, le codage des documents de référence est effectué manuellement.

56Notre hypothèse concerne l’examen de l’existence d’une différence de divulgation d’information sur le CI entre entreprises familiales et non familiales. Cette hypothèse sera testée en se basant sur le volume de l’information divulguée sur le CI dans les documents de référence des entreprises de notre échantillon. À ce titre, nous avons utilisé le mot comme unité d’analyse et le nombre de mots comme indicateur du volume d’informations sur le CI. Pour chaque document de référence, nous avons identifié les mots liés au CI. Les mots concernés sont issus de la grille d’analyse (annexe 1). Une addition du nombre total de mots par catégorie du CI nous permet d’avoir le nombre total de mots liés au CI. Ce dernier est divisé par le nombre total de mots contenus dans le document de référence.

57Le score (SCORETOT) est calculé de la manière suivante :

58

equation im5

59Précisons que les différents scores sont calculés de la manière suivante :

  • Score de capital humain = Somme des mots publiés sur chacun des items du capital humain.
  • Score de capital structurel = Somme des mots publiés sur chacun des items du capital structurel.
  • Score de capital relationnel = Somme des mots publiés sur chacun des items du capital relationnel.

2.3 – Modèle de régression et définition des variables

60Afin de tester le niveau d’association entre la variable dépendante (SCORETOT) et le caractère familial de l’entreprise, nous avons utilisé un modèle de régression linéaire multiple. D’autres variables (taille, performance, endettement et secteur d’activité) ont été introduites dans le modèle.

61Ainsi, le modèle de régression se présente comme suit :

62SCORETOTi = α + β1 FAMi + β2 TAILLEi + β3 PERFi + β4 ENDETi + β5 SECTi + εi

63Avec :

  • SCORETOT : score total de divulgation sur le CI,
  • FAM : Variable binaire = 1 si l’entreprise est familiale et 0 sinon,
  • TAILLE : log total actif,
  • PERF : performance mesurée par le Retour sur investissement (ROA),
  • ENDET : Ratio d’endettement,
  • SECT : Variable binaire = 1 si l’entreprise appartient à un secteur fortement basé sur la connaissance et 0 sinon.

64Les variables financières (total actif, retour sur investissement et endettement financier) sont calculées à la fin de l’exercice fiscal à partir de la base données Thomson Reuters Datastream.

3 – Résultats

65Dans cette section, nous présentons les résultats obtenus. Il s’agit en premier lieu des statistiques descriptives et des corrélations et en deuxième lieu des résultats du modèle expliquant l’étendue de la divulgation sur le CI.

3.1 – Statistiques descriptives et analyse de corrélation

66Les statistiques descriptives des variables de l’échantillon total sont présentées dans le tableau 4 (panel A). Concernant les sous-ensembles (entreprises familiales et entreprises non familiales), les statistiques descriptives des variables sont présentées respectivement dans les panels B et C du même tableau.

Tableau 4

Statistiques descriptives

Tableau 4
Variables Minimum Maximum Moyenne Écart-type Panel A : échantillon total (n = 201) SCORETOT SCOREHUM SCORESTR SCOREREL TAILLE PERF ENDET SECT 0,0241928 0,0069449 0,0052915 0,0068724 2,189416 –0,6268 0,0000 0,00 0,05461956 0,02138462 0,02597514 0,02588036 12,354328 0,8475 2,3353 1,00 0,0372638 0,0131361 0,0108549 0,0132727 7,105614 0,0274 0,2489 0,30 0,0056254 0,0022848 0,0032479 0,0032140 2,253800 0,1069 0,2164 0,46 Panel B : entreprises familiales (n = 71) SCORETOT SCOREHUM SCORESTR SCOREREL TAILLE PERF ENDET SECT 0,0241928 0,0080219 0,0058650 0,0077351 3,146606 –0,2836 0,0000 0,00 0,0504396 0,0195597 0,0185911 0,0231745 11,197310 0,1927 0,7301 1,00 0,0385599 0,0135546 0,0109228 0,0140824 7,365097 0,0353 0,2558 0,28 0,0053641 0,0023105 0,0031835 0,0030047 2,055144 0,0620 0,1674 0,453 Panel C : entreprises non familiales (n = 130) SCORETOT SCOREHUM SCORESTR SCOREREL TAILLE PERF ENDET SECT 0,0245837 0,0069449 0,0052915 0,0068724 2,189416 –0,6268 0,0000 0,00 0,0546195 0,0213846 0,0259751 0,0258803 12,354329 0,8475 2,3353 1,00 0,0365559 0,0129075 0,0108178 0,0128305 6,9638965 0,0231 0,2452 0,32 0,0056585 0,0022468 0,0032942 0,0032494 2,3507860 0,1249 0,2394 0,46

Statistiques descriptives

Les variables sont définies comme suit :
SCORETOT : score de divulgation sur le CI,
SCOREHUM : score de divulgation sur le capital humain,
SCORESTR : score de divulgation sur le capital structurel,
SCOREREL : score de divulgation sur le capital relationnel,
TAILLE : logarithme du total actif,
PERF : performance mesurée par le ROA,
ENDET : Ratio d’endettement
SECT : 1 si l’entreprise appartient au secteur d’activité intensif en connaissance et 0 sinon.

67Les résultats montrent l’étendue de la divulgation d’information des trois catégories du CI. Les entreprises familiales divulguent globalement plus d’informations sur le CI que les entreprises non familiales. Le tableau 4 montre également que l’étendue de la divulgation diffère entre les entreprises familiales et non familiales. Les scores moyens de divulgation du capital relationnel et du capital humain sont plus élevés chez les entreprises familiales. Par contre, les entreprises non familiales comparées aux entreprises familiales divulguent d’une façon relativement plus importante des informations sur le capital structurel.

68Cette étude démontre que les attributs du capital relationnel ont été plus largement divulgués que ceux du capital structurel et humain. Ce résultat rejoint ceux de Bozzolan et al. (2003) en Italie, Gurthie et Petty (2000) en Australie et Goh et Lim (2004) en Malaisie. Ce résultat reste valable pour les entreprises familiales ou non familiales.

69Les résultats des statistiques descriptives pour les variables indépendantes semblent indiquer que plusieurs grandes firmes indexées au CAC All-Tradable sont de type familial. La taille moyenne des entreprises familiales est supérieure à celle des entreprises non familiales. Conformément à la littérature antérieure, les entreprises familiales affichent de meilleures performances que les entreprises non familiales (Chen et al., 2008 ; Anderson et Reeb, 2003). En revanche, contrairement aux travaux de Chen et al. (2008), les entreprises familiales indexées au CAC All-Tradable semblent recourir à l’endettement plus que les entreprises non familiales.

70L’annexe 2 présente le résultat de l’analyse de corrélation entre les variables indépendantes du modèle. Il n’y a pas de corrélations significatives qui ont été observées entre ces variables.

71Afin de mieux démontrer l’existence d’une différence dans la divulgation d’information sur le CI entre entreprises familiales et non familiales, nous avons effectué le test de différences de moyennes. Le tableau 5 présente les résultats.

Tableau 5

Test de différence de moyennes entre entreprises familiales et non familiales

Tableau 5
Variables Entreprises familiales Entreprises non familiales Différence T-Student SCORETOT SCOREHUM SCORESTR SCOREREL 0,0385599 0,0135546 0,0109228 0,0140824 0,0365559 0,0129075 0,0108178 0,0128305 0,0020039 0,0006471 0,0001049 0,00125192 2,444** 1,932* 0,218 2,680**

Test de différence de moyennes entre entreprises familiales et non familiales

*, ** désignent les niveaux de signification à 10 % et 5 % respectivement.

72Le tableau 5 montre l’existence d’une différence entre le niveau de divulgation sur le CI au niveau global et au niveau de la catégorie capital relationnel avec un niveau de 5 %. La divulgation sur le capital humain semble être différente entre les entreprises familiales et non familiales à 10 %. Par contre, aucune différence significative n’est constatée pour le capital structurel entre les deux types d’entreprises.

3.2 – Les résultats du modèle de régression

73Le tableau 6 résume les résultats de la régression du niveau de divulgation du CI et les variables indépendantes. Ce dernier rapporte un R2 ajusté acceptable de 16,4 %.

Tableau 6

Les résultats du modèle de régression (SCORETOT)

Tableau 6
Modèle Coefficients non standardisés Coefficients standardisés T Sig. B Std. Error Beta (Constant) 0.0342 0.0014 24.2834 0.0000 FAM 0.0021 0.0007 0.1832 2.8216 0.0052** TAILLE 0.0003 0.0001 0.1202 1.7267 0.0857* PERF –6.5495E-05 3.4819E-05 –0.1245 –1.8810 0.0614* ENDET –4.2133E-05 1.7054E-05 –0.1623 –2.4705 0.0143** SECT 0.0043 0.0008 0.3600 5.2249 0.0000***

Les résultats du modèle de régression (SCORETOT)

* significative au seuil de 10 %, ** significative au seuil de 5 %, *** significative au seuil de 1 %
R2 = 0.184, R2 ajusté = 0.164, F-value = 8.873, p-value = 0.000
SCORETOT : score total de divulgation sur le CI,
FAM : Variable binaire = 1 si l’entreprise est familiale et 0 sinon,
TAILLE : log total actif,
PERF : performance mesurée par le ROA,
ENDET : Ratio d’endettement,
SECT : Variable binaire = 1 si l’entreprise appartient à un secteur fortement basé sur la connaissance et 0 sinon

74Notre hypothèse de base suppose que les entreprises familiales présentent des pratiques différentes en matière de divulgation d’informations sur le CI de celles des entreprises non familiales. Les statistiques descriptives ont permis de conclure que le score global des entreprises familiales est plus important. Les tests de différences de moyennes ont montré la présence d’une différence dans la divulgation au niveau global du CI ainsi que pour le capital relationnel et humain. Par contre une absence de différence a été observée au sujet du capital structurel. Le modèle de régression multivariée a montré que le caractère familial des entreprises de notre échantillon a une influence sur le niveau de divulgation des informations sur le CI. Notre hypothèse principale est confirmée.

4 – Discussion des résultats

75Le tableau 6 montre que la variable FAM est significative au seuil de 5 %. Ainsi, nous pouvons conclure, conformément à nos attentes, qu’il existe des différences entre le niveau de divulgation d’informations au niveau global (SCORETOT) sur le CI des entreprises familiales et non familiales. En effet, la présence de caractéristiques familiales entraîne l’augmentation du volume d’informations publiées dans les documents de références relatives au CI. Ainsi, au niveau global, les entreprises familiales divulguent plus d’informations sur le CI que les entreprises non familiales. Ces résultats confirment les conclusions de Salavato et Moores (2010). Ces derniers considèrent que les actionnaires familiaux, ayant le pouvoir de contrôle dans l’entreprise, jouent un rôle déterminant dans les pratiques comptables.

76Les variables relatives à la taille et au secteur d’activité sont significatives respectivement aux seuils de 10 % et 1 %. Le sens positif trouvé correspond au sens attendu. Ce résultat corrobore avec les études antérieures. En effet, les entreprises appartenant à des secteurs fortement basés sur la connaissance tels que les hautes technologies valorisent plus leur CI et communiquent plus d’informations le concernant (Bozzolan et al., 2006 ; Whiting et Woodcock, 2011). Whiting et Woodcock (2011) avancent que ce résultat s’explique par le fait que ces entreprises disposent de peu de ressources physiques. Elles ont ainsi tendance à compenser le manque de ressources figurant dans les états financiers en publiant des informations détaillées sur le CI. Cette communication permettrait à l’entreprise de trouver une sorte de légitimité dans son secteur.

77Nous avons démontré également que les firmes de grande taille ont tendance à divulguer plus d’informations sur le CI et ce conformément aux résultats trouvés par Bozzolan et al. (2003) et Hackston et Milne (1996). En revanche, Garcia-Meca et al. (2005) n’ont pas trouvé de lien significatif entre divulgation du CI et taille de l’entreprise. Sur la base des résultats empiriques de notre recherche, la performance financière mesurée par le ROA est significativement associée à l’étendue de la divulgation sur le CI dans les documents de référence des entreprises du CAC All-Tradable. Le sens négatif trouvé signifie que les entreprises les plus performantes n’accordent pas d’intérêt à ce genre de publication. Ce résultat n’est pas conforme aux études antérieures qui n’ont pas réussi à trouver de lien entre l’étendue de la divulgation sur le CI et la performance (Williams, 2001 ; Beaulieu et al., 2002 ; Oliveira et al., 2006 ; Yau et al., 2009).

78Quant au niveau d’endettement, les résultats de cette étude montrent que le niveau d’endettement de l’entreprise est significativement et négativement corrélé avec le niveau global de divulgation d’information sur le CI. Cela signifie que les entreprises endettées divulguent moins d’informations sur le CI. Nous pouvons conclure que les entreprises cotées au CAC All-Tradable cherchent à résoudre les problèmes d’agence à travers d’autres moyens. Les études antérieures ont abouti à ce sujet à des résultats mitigés. En effet, pour le même contexte australien, Whiting et Woodcock (2011) n’ont pas réussi à trouver de lien significatif alors que White et al. (2007) ont trouvé un lien positif et significatif entre l’endettement et le niveau de divulgation sur le CI. Notre résultat semble être en cohérence avec les résultats déjà obtenus par Meek et al. (1995) sur la relation entre l’endettement et la divulgation volontaire d’une manière générale.

Conclusion

79Cette recherche a pour objectif d’étudier les déterminants du niveau de la divulgation volontaire d’information sur le CI dans les documents de référence des entreprises familiales et non familiales cotées au CAC All-Tradable en France. Nous avons procédé à la collecte des données à travers les documents de référence de 201 entreprises appartenant à différents secteurs.

80En premier lieu, nous avons procédé à une analyse de contenu qui a permis le calcul du score de divulgation d’informations des différentes catégories du CI pour l’année 2011. Les résultats ont montré que les entreprises familiales (comparées aux entreprises non familiales) communiquent plus sur le capital relationnel et sur le capital humain, mais moins sur le capital structurel.

81En deuxième lieu, les résultats de la régression ont montré que les entreprises familiales semblent communiquer d’avantage que les entreprises non familiales sur le CI dans les rapports annuels. En outre, le secteur d’activité et la taille jouent un rôle assez important en matière de communication dans les documents de référence des sociétés familiales et non familiales. En effet, les entreprises de grande taille et appartenant à des secteurs basés sur l’usage intensif de la technologie et des connaissances accordent plus d’attention au CI. La performance et l’endettement ont un impact négatif sur l’étendue de la divulgation sur le CI.

82Cette recherche s’inscrit dans le prolongement des travaux menés sur la divulgation d’information sur le CI. La compréhension du lien entre le niveau de divulgation et ses déterminants doit permettre d’améliorer la connaissance du comportement des entreprises en matière de communication volontaire d’informations non financières.

83Comme tout travail de recherche, cet article souffre d’un certain nombre de limites. La première concerne la taille de l’échantillon qui s’est limité aux entreprises familiales cotées au CAC All-Tradable. Toutefois, notre échantillon est comparable à la majorité des travaux traitant de la divulgation sur le CI et utilisant l’analyse de contenu des rapports annuels comme base de codage. La deuxième limite concerne l’utilisation des documents de référence comme unique support de communication sur le CI. D’autres supports sont aussi pertinents à analyser (pages web des sites de l’entreprise, rapports des analystes financiers, articles de presse, etc.). Toutefois, nous pensons que les documents de référence en raison de leur régularité et des règles à respecter dans la rédaction de ce type de support, semblent être les sources d’information les plus adéquates pour évaluer le niveau de divulgation sur le CI en France.

84La troisième limite concerne la mesure du score de divulgation sur le CI. Dans ce papier, nous nous sommes intéressés au volume (quantité) de la divulgation et non pas à sa qualité. Il est reconnu que l’évaluation de la qualité de divulgation est un sujet complexe qui intègre d’autres aspects de l’entreprise qui dépassent les items identifiés dans la grille d’analyse du CI. À ce jour, la mesure de la qualité de la divulgation volontaire demeure un problème non résolu (Cerbioni et Parbonetti, 2007). La dernière limite concerne l’utilisation du mot comme unité d’analyse pour évaluer le niveau de divulgation sur le CI. Cette technique nous a permis de mesurer quantitativement l’importance de chaque item et par conséquent de chaque catégorie du CI dans le rapport annuel. Toutefois, cette mesure ne prend pas en compte la différence entre les informations qualitatives (ou narratives) et les informations quantitatives. Le calcul d’un score pondéré en fonction de la nature de l’information serait plus pertinent pour évaluer le niveau de divulgation sur le CI.


Annexe 1

Décomposition par items du capital intellectuel

tableau im9
Sous-catégories Items Le capital structurel Propriétés intellectuelles Brevet, marque déposée, droit d’auteur, conception, droit de propriété, nom de domaine. Culture de l’entreprise Vision, mission, code d’éthique, code de conduite, code des pratiques, principes de fonctionnement, le motif d’arrangement, manuel des procédures, guide. La philosophie de gestion Création de la valeur aux actionnaires, soutenir la croissance, écouter les clients, protection de l’environnement, solidarité de la société, penser, croire, estimer, croyance générale de l’entreprise. La gestion & le processus technologique Contrôle des stocks, contrôle de la qualité, évaluation de la performance, système, procédure, processus, méthode ou technologie utilisés par l’entreprise. Système d’information & de réseautage Réseau informatique, base de données, logiciels, réseau, matériel, intranet, serveur, Channel de communication, informatique, chaîne de communication, canal de communication, plate-forme, site. Infrastructure Portefeuille de propriétés, la modernisation et rénovation des magasins, extension, sécurité, machine, immobilisation corporelle à long terme, infrastructure, usines. Le capital relationnel Les relations financières Relations monétaires favorables, fournisseurs, relations avec les actionnaires, banquiers, fournisseurs de fonds, crédits, investissements. Marques Marque, sous-marque, marque de fabrique, gamme de produit, nom du service, parts de marché, prix (suite à un classement) accordés à des produits, gage de satisfaction.
tableau im10
Consommateurs Clients, consommateurs, fidélité des clients, confiance, services accordés, satisfaction, nombre des consommateurs (clients), segmentation des clients, commodité des clients, plus de facilités. Chaînes de distribution Chaîne d’approvisionnement, logistique, réseau d’affaires, développement de nouveaux magasins à travers les régions, système de livraison, études de marché, vente en ligne, brochure, catalogue, activités de promotion, stratégies de promotion, bureau de liaison, marketing, publicité, chaînes de distribution. Partenariats d’affaires Franchise, octroi de licences, licencier, collaboration, sous-traitance, fournisseurs, gouvernement, autorités locales, médias, la presse, consultant, expert externe, coopération, responsabilités mutuelles, relations externes, partenariat d’affaires. La réputation de l’entreprise Réputation, parrainage, implication communautaire, mesures de protection de l’environnement, responsabilité sociale, contrat favorable, actions humanitaires, activités (sportives…), conférence, mécénat, fondation. Le capital humain Employés Employés, personnel, profil du personnel, bonus, équité, égalité, relation avec le personnel, sécurité du personnel, payement, rémunération, devoirs et droits, morale, attitude, bien-être, récompense, personnel qualifié, motivation, recrutement, embauche, fidélisation, responsabilités. La formation Formation, développement professionnel, carrière, programme d’initiation, recrutement, programme d’assistance, éducation du personnel, stage, amélioration des compétences, formation interne, formation continue. Éducation Éducation, bachelier, niveau éducatif, doctorat, qualification personnelle, cadre. Les connaissances liées au travail Ancienneté, expérience, compétence, priorité, spécialisation, savoir-faire, connaissances liées au travail. Innovation Innovation, création, développement de nouveaux produits, recherche et développement, nouvelle technologie, stratégie marketing créative, nouvelle ligne de produit, nouveaux secteurs.
Source : Campbell et Abdul Rahman, 2010
Annexe 2

Corrélation entre les variables indépendantes

tableau im11
FAM ENDET PERF TAILLE SECT FAM 1 ENDET 0.021 1 PERF 0.057 0.107 1 TAILLE 0.092 0.145 0.131 1 SECT –0.04 –0.093 0.089 –0.326 1
Avec : FAM : variable dichotomique = 1 si l’entreprise est familiale et 0 sinon ; ENDET : Ratio d’endettement fin de l’exercice comptable clôturé en 2011, calculé par (total dettes/total capitaux propres)*100 ; PERF : performance mesurée par le ROA ; TAILLE : logarithme du total actif.
SECT : Variable binaire = 1 si l’entreprise appartient à un secteur fortement basé sur la connaissance et 0 sinon.

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Mots-clés éditeurs : entreprises non familiales, entreprises familiales, divulgation, capital intellectuel

Date de mise en ligne : 07/05/2015

https://doi.org/10.3917/entre.133.0099

Notes

  • [1]
    Docteur en sciences de gestion, enseignant-chercheur à l’IESEG School of Management et membre du laboratoire de recherche Lille Économie et Management (LEM-CNRS). Ses champs de recherche portent d’une part sur l’implémentation des systèmes d’information et d’autre part sur l’évaluation des actifs immatériels et le reporting du capital intellectuel. Ses travaux ont donné lieu à diverses publications dans des revues telles que Revue Française de Gestion, Management & Avenir, Systèmes d’Information et Mangement, Journal of International Project Management.
  • [2]
    Maître de conférences en comptabilité à l’IHEC Carthage, Tunisie. Elle a préparé sa thèse de doctorat au sein du CREFIGE à l’Université de Paris Dauphine, France. Ses travaux de recherche se rapportent principalement à la divulgation volontaire d’informations, la normalisation comptable et l’audit. Ils sont publiés dans de multiples revues internationales notamment Corporate Governance, Comptabilité-Contrôle-Audit, International Journal of Accounting, Auditing and Performance Evaluation. Elle est membre du Laboratoire interdisciplinaire de gestion Université-Entreprise (LIGUE) rattaché à l’Université de Manouba en Tunisie.
  • [3]
    Doctorante en comptabilité à l’IHEC Carthage, Tunisie. Ses travaux de recherche couvrent essentiellement la divulgation d’informations sur le capital intellectuel
  • [4]
    Le SBF 250 (pour Société des Bourses Françaises) est un indice boursier qui a été remplacé par l’indice CAC All-Tradable en mars 2011. Cet indice, non limité en nombre de valeurs, reflète l’évolution de toutes les sociétés cotées à Euronext Paris, dont au moins 20 % du capital flottant. Au 31 décembre 2011, le nombre des entreprises cotées au CAC All-Tradable est de 351. Nous avons opté pour ce segment puisqu’il englobe les plus grandes sociétés françaises. Le choix de cet indice nous permettra de collecter le plus grand nombre d’entreprises familiales cotées et publiant ainsi leurs rapports annuels régulièrement.

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