C’est en 1967 (le 10 novembre) que Lacan, dans le cadre d’une conférence du Cercle d’études dirigé par Henry Ey, prononça son Petit discours aux psychiatres de Sainte-Anne. Il s’adressait aux jeunes psychiatres et analystes en formation pour les inviter, en particulier, à se recentrer sur le concept de l’inconscient structuré comme un langage.
La question de l’objet est prévalente. Névrosés ou psychotiques, tous les parlêtres ont un rapport aliéné au désir, mais leur destin de sujet est différent, ce qui fait dire à Lacan dans son intervention que « le psychotique a l’objet a dans sa poche ». Il n’en est pas de même pour le névrosé. Pour ce dernier, et en schématisant, le S2, désignant le signifiant, a été originairement refoulé. Le psychotique, quant à lui, « a l’objet a dans sa poche » parce que cette opération n’a pas eu lieu.
1967 voit les prémices d’une révolution sociétale apparaître. Lacan a conscience des changements qui doivent s’opérer dans le champ analytique et psychiatrique en particulier, il faut écouter les patients et analysants autrement, c’est-à-dire renoncer au savoir établi, et considérer le savoir supposé de l’inconscient de l’analysant comme la vérité du sujet.
C’est encore dans le cadre de Sainte-Anne, qu’il n’a, sans doute, jamais quitté par la pensée, qu’il dira au tout début de l’année 1972 : Je parle aux murs. Dans ce lieu qu’il n’a cessé de mettre en question, on imagine que cette apostrophe est destinée à la psychiatrie et aux psychiatres sourds à son enseignement…
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