Notes
-
[1]
A. Malraux, Le temps du mépris, Paris, Gallimard, 1935, préface, p. 8.
-
[2]
A. Lhotellier, « Tenir conseil n’est pas donner conseils », Paroles d’acteurs, revue Internet du Carif, espace-compétences de la région paca, septembre 2008.
-
[3]
A. Cornaille, « Écrire sur soi pour la validation d’acquis de l’expérience. L’apport de l’approche des histoires de vie », vst, n° 121, 2014, p. 32-38.
-
[4]
P. Ricœur, « Éthique et morale », dans Lectures 1. Autour du politique, Paris, Le Seuil, 1990.
-
[5]
Article 39 de la loi du 8 août 2016 sur le compte personnel d’activité dont le compte personnel de formation fait partie.
La force des petites choses
Anne-Marie Ribet. Az’art atelier éditions, 2019, 116 p.
1Je viens de terminer le livre d’Anne--Marie Ribet La force des petites choses.
2Comment faire avec un enfant différent ? psychotique ? L’auteur utilise parfois ce mot-diagnostic, certes, mais d’être confronté sans cesse à l’ordinaire de la vie, à ce qui la trame dans le quotidien, il en perd son côté démiurgique et en devient anecdotique. Toute son écriture est empreinte de pudeur et de respect, mais j’ai l’impression à dire les choses ainsi de la trahir. Anne-Marie Ribet dit de son fils juste une allusion, une esquisse, une touche, un lavis, alors qu’il séjourne en moi comme une intarissable pensée, c’est aussi l’impression que donne ce livre, qui fait penser à une peinture japonaise, légèreté et sûreté du trait intimement mêlées. Ce qui ne l’empêche pas de dire les crises et les difficultés, mais Anne-Marie Ribet a trouvé une manière de les dire dans un lointain traversé de proximité, faisant sentir que le temps a passé et que des étapes ont été franchies.
3Le miracle de ce livre, c’est de nous faire sentir, sans aucune démonstration, l’acceptation puis l’advenue d’une façon de vivre simple et authentique, et il ne s’agit plus alors de maladie, mais tout simplement d’une autre façon d’être au monde. Comme si la maladie et la distinction qu’elle inscrit étaient effacées et diluées dans cet être au monde devenu possible qui s’est construit au fil du temps.
4La force qu’Anne-Marie Ribet a trouvé pour affronter cette situation douloureuse, c’est dans sa maison, dans le quotidien, dans les petites choses qui font vivre le lieu, la maison, en même temps que soi-même. Affirmer la maison, fortement, contre les attaques de la psychose, contre les crises, affirmer la maison et rendre possibles les moments que l’on y passe pour affirmer la vie et dire à la maladie qu’elle n’est pas tout et qu’elle n’aura pas le dernier mot.
5Son écriture, à la fois timide et sûre d’elle, est très prenante. Elle se tient dans une certaine pauvreté, dans les petites choses justement, sur la ligne de crête du presque rien. Comme des notes amassées au fil des jours, je ne sais pourquoi je pense aux feuilles mortes, à la chanson de Prévert, à leurs couleurs éclatantes d’ocre, de jaune et de rouge, peut-être la trace que laissent des souvenirs ou l’écho lointain de l’orage.
6Blandine Ponet
7membre du comité de rédaction d’Empan
8blandine.ponet@wanadoo.fr
Construire le rapport théorie-pratique. Expériences de formatrices et formateurs dans une haute école de travail social
Sous la direction de Sylvie Mezzena et Nicolas Kramer. ies Éditions, Haute École de travail social, Genève, 2019, 175 pages
Le contexte et les auteurs
9Cet ouvrage collectif est publié par la Haute École de travail social de Genève et les textes sont rédigés par des formatrices et formateurs de cette école « dont la mission peut être communément définie comme mettant au travail chez les étudiants.e.s le rapport entre théorie et pratique ». (J’opte pour cette rédaction car l’ensemble de l’ouvrage utilise l’écriture inclusive avec laquelle nous ne sommes pas forcément familiarisés).
10L’objectif est d’analyser comment l’articulation entre théorie et pratique est au cœur du dispositif d’apprentissage et comment elle permet la conception des dispositifs pédagogiques, à propos de thématiques différentes.
11Les auteurs sont tous des enseignants – professionnels de terrain – chercheurs en lien avec la Haute École qui articulent leurs propres références théoriques avec leur fonction pédagogique. Ces recherches constituent un soutien pour leur pratique en leur permettant d’expérimenter des dispositifs pédagogiques au plus près de leurs objectifs de formation et de leur conception du travail social.
12La Haute École de travail social de Genève est une institution d’enseignement supérieur professionnel, rattachée à la Haute École spécialisée de Suisse occidentale. Elle dispose d’un centre de recherche et de sa propre maison d’édition (éditions ies). Elle prépare à un bachelor et à un master en travail social.
Le modèle pragmatiste
13Sylvie Mezzena, docteur en sciences de l’éducation et professeure associée de cette hets, et Nicolas Kramer, travailleur social titulaire d’un master en sciences de l’éducation et chargé de cours, présentent d’abord de façon détaillée leur modèle de référence : « Usage du rapport théorie-pratique pour la professionnalisation du travail social » (p. 16-48). Ce rapport mérite d’être débattu, selon eux, pour, entre autres, penser la professionnalisation et les pratiques de formation dans le contexte actuel de « la course à la reconnaissance universitaire qui favorise des financements de recherche… ». Ils développent quatre modalités possibles du rapport théorie-pratique et leurs effets sur la formation et les rapports entre les acteurs de la formation.
14– L’accent est d’abord mis sur la théorie : celle-ci est première, porteuse de vérité et la pratique est la mise en œuvre de concepts abstraits et de notions. L’origine de la connaissance est hors de l’expérience et en amont de celle-ci. Nous sommes dans une logique d’application.
15– À l’opposé, la pratique est première et s’articule sur les valeurs des professionnels et leurs savoirs construits en lien avec une intériorité spécifique. Nous sommes dans une logique de la responsabilisation du praticien.
16– Un entre-deux propose des allers et retours entre théorie et pratique, la professionnalité se construisant sur une démarche réflexive d’intégration, qui maintient une extériorité des connaissances par rapport à la pratique.
17– L’alternative pragmatiste, une pratique truffée d’idées. L’expérience est le lieu de construction de la connaissance et il y a une inter-structuration susceptible tout à la fois de produire des connaissances et des pratiques.
18Les auteurs nous invitent à découvrir les fondements théoriques de leurs travaux, en rupture avec le discours classique sur l’alternance, à savoir le pragmatisme américain – structuré à la fin du xixe siècle et actuellement redécouvert en francophonie grâce à des traductions – et deux de ses représentants, William James (1842-1910) et John Dewey (1859-1952), tous deux psychologues et philosophes américains.
19« Nos idées sont sans cesse affectées par ce qui se passe et la façon dont nous agissons pour faire avec ce qui nous arrive. Les idées impliquent des processus pratiques qui les mettent en rapport avec des faits. » Les idées sont considérées comme des processus en constante évolution. Pour les pragmatistes, toutes les connaissances sont nées de l’expérience et il y a donc un refus des dualismes qui opposent radicalement connaissance et action, sujet et objet. Cette conception d’une combinaison permanente entre les idées et le quotidien de l’action leur semble tout à fait pertinente pour soutenir et rendre compte du processus de formation par l’alternance et de ce cheminement entre théorie et pratique.
20Ce modèle va donc servir de référence pour analyser la dynamique de formation professionnelle, « comment l’environnement intervient dans le guidage des activités, en considérant que le monde et ce qui le constitue ne cesse de répondre à nos actions et nous impose des effets à réguler » (p. 42).
21L’environnement intervient de manière fondamentale dans la construction de la professionnalité considérée comme « située et non psychologisante ». Selon cette philosophie de la formation, la transmission des savoirs et des théories comme pratiques établies et érigées en principe d’action est concomitante avec des expérimentations de partenariat avec l’environnement.
22« La théorie n’est plus travaillée comme si elle était porteuse d’idées comme vérités en soi, et donc transposables telles quelles d’un contexte à l’autre, mais elle est considérée comme pourvoyeuse d’idées à expérimenter dans la pratique » (p. 45). Les stages deviennent le lieu de la construction des savoir-faire à travers l’expérience et l’appréciation de la pertinence des idées.
23La lecture attentive de cette conception pragmatiste, inusitée en France me semble-t-il, ouvre des perspectives, tant à propos de la formation, de la pratique que des causes de désengagement ou d’usure professionnelle.
Les exemples pédagogiques
24Suivent ensuite cinq articles présentant cette démarche à travers des formes spécifiques d’intervention en formation, à chaque fois en lien étroit avec des idées et des concepts bien précis. Cette approche pédagogique, au demeurant très classique, qui lie objectif de formation, modèles de référence, transmission et expérimentation par les étudiant.e.s, est intéressante pour tous ceux qui veulent montrer comment les pratiques des formateurs évoluent et s’articulent en permanence avec un travail de conceptualisation et de confrontation à leur impact en termes de résultats.
25Nous les présentons sommairement ci-dessous, les textes étant très riches tant en ce qui concerne les références théoriques que les détails concrets des actes pédagogiques. Chaque chapitre propose une bibliographie très complète qui permet d’en approfondir la compréhension.
26Kim Strounza, « Du ressenti à l’expérience en s’appuyant sur le langage » (p. 49-65)
27Docteure en sciences du langage et professeure associée à la hets, elle s’intéresse aux relations entre action, formation et langage et propose dans le module « Pensée critique », un séminaire « Savoir et pouvoir de l’énonciation ».
28À partir d’une analyse de l’interprétation, entre objectivisme et subjectivisme, des outils linguistiques sont proposés pour outiller celle-ci et l’étendre ensuite à « l’expérienciation ». « La notion d’interprétation, qui est souvent comprise comme activité cognitive de décodage d’un message, est alors trop restreinte pour décrire ce qui est en jeu avec le langage. Pour décrire ce que le langage fait à la personne entière, ce qu’il lui fait faire, éprouver dans ses dimensions sensibles et temporelles… il [Auchlin Antoine, linguiste, université de Genève] substitue à la notion d’interprétation celle d’expérienciation » (p. 54).
29Ensuite les étudiant.e.s travaillent sur une séquence d’activité réelle, filmée lors d’un entretien entre une assistante sociale et une jeune femme dans une structure de réinsertion socioprofessionnelle. Ils vont réagir, discuter et analyser, à partir de leur ressenti, des outils linguistiques étudiés, de leurs différentes perceptions et des commentaires de l’enseignante. Dans cette logique pragmatiste, l’objectif est « d’éduquer son expérience pour lui faire confiance ». « C’est dans ce décollement entre leur expérience, leur personne et la réalité que s’ouvre un espace de jeu au sein même de leur expérience, un espace pour la critique, l’altérité » (p. 63).
30Antonio Testini, « L’étudiant.e à la recherche d’une différence qui crée sa différence. L’entretien pédagogique centré sur la solution » (p. 77-103)
31Maître d’enseignement à la hets, il a exercé dans le champ de l’accompagnement des jeunes et de leurs familles, parcours complété par un cursus académique composite. En tant que « référent du processus de formation », il présente une réflexion sur la tension entre transmission pédagogique et prise en compte de l’expérience de l’apprenant.e. Il « cherche à promouvoir un accompagnement pédagogique mettant en lumière les ressources dont dispose l’étudiant.e pour transformer sa propre expérience en force d’apprentissage et de changement » (p. 77). Il travaille à partir de nombreux entretiens réels avec des étudiant.e.s, filmés et analysés, s’appuyant sur l’analyse systémique et l’approche centrée sur la solution.
32L’analyse de l’activité, nécessaire à toute formation professionnelle, relie expérience, compétence et transmission.
33L’auteur nous invite à valoriser la recherche des différences, l’étudiant.e étant sous-estimé.e en tant que lieu de production d’un savoir. « Si l’on accepte le postulat que la théorie n’est autre que de la pratique conceptualisée, il se peut que l’accompagnement pédagogique ait alors à valoriser les doutes de l’étudiant.e en prenant appui sur une écoute tant de sa singularité que de son écologie, invitant à l’émergence de l’expérience du sujet » (p. 81-82). Un long développement précise ensuite l’approche centrée sur la solution, acs, d’après les travaux de Bateson, de Steve de Shazer et Insoo Kim Berg, au Brief Family Therapy Center de Milwaukee. Au-delà de cette origine à vocation thérapeutique, il en montre la pertinence dans le champ de la formation des adultes, valorisant les ressources propres de l’étudiant.e, visant à mettre en évidence le savoir en gestation.
34Marc Pittet, « Des dispositifs de formation en travail social qui autorisent et suscitent la curiosité des étudiant.e.s. Petite contribution spontanée à la curiosité hors de soupçon » (p. 106-134)
35Psychologue clinicien et maître d’enseignement à la hets, il intervient dans le module « L’intervention en travail social », dans le master en travail social, et nous expose une réflexion approfondie sur la curiosité comme ressort essentiel dans la démarche de formation des travailleurs sociaux, tant pour systématiser leur intérêt pour les problématiques sociales et psychosociales et leurs pratiques que pour expérimenter la bonne distance relationnelle « présentée comme gage de professionnalité ».
36Il explore la phénoménologie responsive de Bernhard Waldenfels (philosophe allemand né en 1934 qui travaille sur la figure de l’étranger) pour construire cette notion de curiosité avec, comme fil rouge, le concept de « diastase », définie comme hiatus, écartement, mais aussi entre-deux séparant le propre et l’étranger,l’un de l’autre, créant « un lieu où apparaissent de nouvelles pensées qui n’appartiennent en propre ni à moi ni à l’autre » mais « naissent dans un entre-nous » (p. 116). Le dispositif pédagogique utilisé pour développer cette curiosité consiste, cette fois encore, à travailler à partir de films tournés par les étudiant.e.s à l’occasion d’activités concrètes, présentés par leurs auteurs et ensuite objet de débat avec les autres étudiant.e.s. « Un tel dispositif, s’il peut parier sur la possibilité des échanges entre participant.e.s, autorise les mises en jeu de soi et de son expérience en tant que réponse inventive, en tant que pensée expérimentante et comme disponibilité au risque » (p. 133).
37Matthieu Mengini, « Art et formation en travail social » (p. 135-150)
38Historien et praticien de l’action culturelle, maître d’enseignement à la hets, il s’interroge « sur les éventuelles propriétés de l’art susceptibles d’instruire les représentations et d’orienter pertinemment l’action de futur.e.s professionnel.le.s des métiers de l’humain » (p. 135). Avec Jacques Tarminiaux (philosophe de l’art belge, 1928-2019), il nous invite à repérer comment l’art peut sensibiliser à la pluralité des perspectives. Il intervient dans un module « Professionnalité et champs professionnels » traitant de situations-dilemmes du travail social, à partir de faits réellement advenus, présentés par les étudiant.e.s. Il utilise également des extraits de films centrés sur le travail social et d’autres, plus classiques, dont il sélectionne des séquences significatives à partir desquelles il anime une réflexion sur les rapports interpersonnels, les déterminations sociales et l’éthique de l’accompagnement. Cette confrontation aux pratiques artistiques doit permettre aux étudiant.e.s de développer leur sensibilité, d’accéder à de nouvelles compréhensions et d’introduire de la souplesse dans leurs représentations.
39Raffaella Poncioni-Derigo, « Pensée critique et représentations sociales du corps » (p. 151-163)
40Docteure en sociologie et maître d’enseignement à la hets, son objectif est de contribuer au développement de la pensée critique. « La pensée critique permet aussi d’aborder de manière stimulante, en faisant directement le lien entre théorie et pratique, différents champs et dimensions des réalités professionnelles » (p. 151).
41L’anthropologie et la notion de représentation sociale appliquée au corps mettent en évidence différents axes déterminant les rapports au corps dans leurs multiples manifestations et sa dimension « politisée » (tatouages, obésité, hygiène, mouvement Femen…). « J’ai voulu montrer comment, en passant par la notion de représentations sociales du corps, nous pouvons aborder de manière à la fois compréhensive et critique les réalités auxquelles les praticien.ne.s du social peuvent être confronté.e.s dans leurs activités professionnelles quotidiennes » (p. 162).
42Enfin, dans une postface : « Le modèle conceptuel de la formatrice et du formateur : entre génie du bricolage et instabilité de l’enquête », Alain Muller, (p. 165-174), docteur en sciences de l’éducation et chargé de cours à l’institut universitaire de formation des enseignants de Genève, propose une lecture critique de ces différents travaux, y découvrant, à travers une lecture inter-textuelle et intra-textuelle, « un foisonnement hétéroclite de savoirs mobilisés », la multiplicité des disciplines convoquées, mais aussi de leurs diverses écoles.
43Ce qui fait l’unité et la cohérence des travaux présentés n’est pas celle de la discipline ni du modèle conceptuel unique « mais bien le projet même d’appropriation des savoirs convoqués comme ressources pour la pratique » (p. 166). Il a donc recours au terme de bricolage, tel que conceptualisé par C. Lévi-Strauss dans La pensée sauvage, pour rendre compte de ces démarches et évoque un univers de ressources clos (le bagage théorique des auteur.e.s) dans lequel sont puisés des concepts nécessaires à la construction d’un dispositif, tout comme le bricoleur puise dans ses ressources hétéroclites pour réaliser son œuvre. Les concepts utilisés ne seraient donc pas produits à partir des pratiques mais bien puisés dans un stock préexistant et étranger à la pratique. « Il est très probable que la production de ces textes ait été l’occasion, pour leurs auteur.e.s, de faire le point sur leurs pratiques, de les clarifier, de mieux les comprendre » (p. 170).
Quelques remarques
44M’associant aux remarques d’Alain Muller relatives à l’hétérogénéité des références et des modèles théoriques utilisés, ma principale source d’étonnement concerne la diversité culturelle à laquelle confronte la lecture de cet ouvrage. J’ai découvert un organisme de formation dont les membres se réunissent pour constituer un ouvrage rendant compte de la variété de leurs pratiques et de leurs références au profit néanmoins d’un objectif commun : former des praticiens réflexifs. Surprenante et inattendue, cette homogénéité de modèle, pour nous qui valorisons plutôt la diversité des approches, laissant à l’étudiant la (très relative) liberté de ses choix.
45J’ai découvert cette tentative d’unité réflexive autour du concept de pensée et de démarche pragmatistes, avec des références théoriques inconnues et des auteurs ignorés (de moi) car émanant des univers intellectuels allemand, suisse, belge ou américain.
46Reste la question de la difficulté à lire certains chapitres tant ils sont denses et, justement, font référence à des notions que nous connaissons mal, ou pas du tout. Difficile donc de discuter de leurs choix. C’est d’ailleurs ce qui explique la longueur de cette note : comment rendre compte de cette richesse et donner envie d’aller y voir, à son rythme et selon sa « curiosité » ?
47Pourquoi attirer l’attention sur cet ouvrage ? Au-delà des questions évoquées ci-dessus, pour des raisons d’actualité politique : en France, le dispositif de formation des travailleurs sociaux est en pleine réorganisation avec, entre autres enjeux, celui de l’universitarisation de ces formations et de l’aptitude des organismes de formation à s’intégrer dans ce nouveau modèle. Qu’en est-il de leur capacité à faire de la recherche, support indispensable des formations universitaires ?
48Les Suisses, dont les formations professionnelles sont organisées par des Hautes Écoles en travail social, modèle proposé un temps par l’Unaforis, nous ont précédés en développant des articulations avec les universités et en créant des laboratoires spécifiques dans lesquels sont menées tout à la fois des recherches relatives aux pratiques professionnelles en travail social et aux pratiques didactiques des formateurs et formatrices.
49Cet ouvrage en rend compte avec diversité et précision et il peut donc nous « donner des idées » !
50Paule Sanchou
51membre du comité de rédaction d’Empan
52paule.sanchou@orange.fr
La force des petites choses
Anne Marie Ribet. Az’art atelier éditions, 2019, 116 p.
53« Et si mon écriture depuis le premier de ces feuillets cherchait la peinture » écrit l’auteure.
54L’écriture de cet ouvrage est comme une peinture, un tableau. Succession de textes parfois courts, parfois plus développés, comme autant de traces d’un pinceau qui touche après touche donne à voir l’indicible. L’écriture/peinture trouve le cheminement des images pour penser l’étrangeté de l’insolite. Douleur de l’étrangeté de son enfant, douleur de vivre maman en tentant sans cesse d’apprivoiser l’impensable, d’humaniser cette vie avec cet enfant à la fois si proche et si lointain. Déficience, psychose, dérisoires sont ces mots quand l’enfant de chair, de colère, de rire, sans mots ou si peu est là dans une humanité à advenir, en devenir.
55Irrémédiablement tenter de dire l’indicible de la perception des sens. Malgré elle dans ce bouleversement d’une vie quelque chose s’inscrit, s’écrit en elle qui va la pousser à l’écriture.
56Elle nous convoque à la suivre dans ce cheminement de maman avec son fils avec en toile de fond, son fils et sa fille aînée, ses petits enfants et son mari si tôt disparu et toujours présent pour elle et lui. « Maman tu as écrit à papa » : c’est sur ces derniers mots que se termine le livre, dernière touche du pinceau comme une signature.
57« On écrit toujours sur une impossibilité à dire » (Alexis Jenni).
58Cuisiner, tenir la maison, c’est sur cette toile de fond entre rituel et répétition que va s’apprivoiser une vie nouvelle, une vie recomposée d’une maman et son fils, se vivre la surprise et l’émerveillement en deçà des mots du surgissement de bouts de sujet d’un sujet déjà là. Sujet déjà là dans une présence intense par-delà la pauvreté du langage verbal.
59Clopin-clopant se dessine l’acceptation d’être transformé par l’enfant si profondément différent, « véritable intrus », au risque de l’exclusion ou de l’implosion. De l’effroi d’une vie gâchée c’est une vie pleine qui se crée dans un désir tenace de comprendre et d’être compris dans la différence, l’altérité et l’intersubjectivité. Alors un récit peut en être fait et une histoire s’écrire.
60Et il y a les autres maisons sur ce cheminement, appelées institutions. Celles de l’enfance, avec de belles rencontres qui ont participé à ce cheminement d’une parentalité insolite, à ce cheminement de séparation où la maman peut penser un ailleurs pour son fils et le fils dire « Et toi maman toute seule ». Beauté des mots.
61Celles du passage d’enfant à adulte, difficile, changement culturel sur fond de changement sociétal. C’est la confrontation avec la froideur des mises en ordre, vécu d’un faire semblant de la prise en compte des sujets alors que les projets sont pensés sans eux ou du moins tellement contrains que les mécanismes d’assujettissement et de domination s’y infiltrent. Lieux d’ordre au risque de la perte d’être des lieux de sens. Alors se risquer encore et encore pour la maman à s’indigner, à oser prendre la parole, parole à écouter d’une maman digne d’un enfant digne.
62L’adossement à « Noncesse » – petite association créée avec d’autres par l’auteure il y a trente ans, sorte d’espace social pour des enfants et adultes avec handicap, leurs parents et amis et des professionnels tous bénévoles – est une ressource et un ressourcement tant sur ce cheminement d’une parentalité insolite que dans le côtoiement de ces autres maisons/institutions si nécessaires, même et surtout à l’époque de l’inclusion : « Il vivra chez lui. » De ce chez lui il viendra régulièrement chez elle, figure de deux maisons intérieures et d’un avenir possible.
63Cet écrit/peinture est une esthétique de l’indicible. La pudeur de l’intime est toujours présente. Pour le percevoir, lecteur, il ne convient pas de le raconter, il faut lire l’écrit.
64Alain Roucoules
65aroucoules@aol.com
Évaluer l’expérience en vae. Le dialogue des gens de métier
Alex Lainé. érès, 2018, 264 p.
66On connaissait, grâce à l’ouvrage d’Alex Lainé vae, quand l’expérience se fait savoir, qui date déjà de 2005, son attrait et son expertise pour la validation des acquis de l’expérience (vae). Cet ouvrage répondait aux besoins des accompagnateurs et des membres des jurys qui étaient assez démunis en matière de méthode de travail. Il intéressait plus généralement les formateurs d’adultes et se révélait aussi utile aux candidats. Depuis l’information sur le cadre réglementaire jusqu’à la décision du jury dont la méthode de travail est également approfondie, il montrait déjà comment cette démarche constitue un authentique processus d’autoformation par lequel le candidat change le regard qu’il porte sur son expérience. Alex Lainé est formateur et chercheur dans l’accompagnement et l’évaluation de la vae. Il s’est spécialisé depuis maintenant une quinzaine d’années dans ce domaine et son engagement et ses recherches contribuent à la fois à légitimer cette voie d’accès aux diplômes que représente la vae, mais aussi à faire évoluer son dispositif et à défendre ce qui est un droit.
67Un raisonnement critique existe de la part des professionnels concernant la vae, notamment sur le « caractère déclaratif de la procédure de validation », sur ce qui représente un « écart entre la narration d’une pratique et la pratique proprement dite » (p. 13). Se rajoutent à cela, des résistances du milieu de la formation qui vit la vae comme une « rivale redoutable parce qu’elle permet d’accéder au diplôme sans passer par la voie académique du suivi d’un cursus de formation » (p. 14). La vae est vécue comme une véritable concurrente de la formation alors qu’elle est complémentaire de celle-ci. Enfin, des préjugés peuvent être portés par certains jurés en vae, « qui ont du mal à admettre qu’on puisse accéder à la compétence par une autre voie que celle qui fut la leur » (p. 60).
68Nous essayerons de dégager certains points qui nous apparaissent essentiels dans cet ouvrage, tant dans la compréhension du processus vae pour les profanes, que des affinements pour les principaux acteurs de la vae, à savoir aussi bien les candidats, les accompagnateurs que les membres des jurys.
69Alex Lainé rappelle que « pour le candidat, la vae est par définition passage du métier à la profession » (p. 19) et qu’il est par conséquent important d’effectuer un effort de précision concernant ces deux termes. Il souligne qu’une des principales difficultés d’un travail de vae est de « devoir mettre en mots ce qui est davantage de l’ordre du faire que du dire » (p. 20). Il remarque que la vae « s’adresse à des gens de métier et leur donne la possibilité de se professionnaliser en accédant au diplôme par la mise en relation entre les savoirs d’expérience dont ils disposent et les savoirs théoriques » d’un référentiel d’un diplôme (p. 23).
70Alex Lainé se revendique avant tout comme un praticien mais il est convaincu que la pratique quelle qu’elle soit repose sur des orientations théoriques au-delà de systèmes conceptuels, mais plus largement sur le fait de penser : « L’activité intellectuelle en tant qu’elle se déploie sur le terrain du symbolique, celui des idées et des représentations des choses et des actes, afin de les interroger, les relier, les ordonner, les anticiper et les évaluer » (p. 27). Il nous fait toucher du doigt que le processus vae est à la fois « une affaire de posture, de questionnement par rapport à sa propre expérience, de précision dans les récits des pratiques choisies et décrites, et d’analyse de ces mêmes pratiques » (p. 29).
71Concernant l’évaluation du candidat, il importe de savoir que, probablement parce que chacun d’entre eux « engage son identité professionnelle tout entière, il est toujours profondément touché par le jugement prononcé sur son travail » (p. 120). Cette évaluation « prend alors une dimension formative » (p. 123) dont il faut tenir compte en tant que membre du jury. Ce dernier doit également avoir à l’esprit qu’« il est très fréquent que la question que l’on se pose à la lecture d’une partie du dossier trouve réponse dans une autre partie où on ne l’attendait pas forcément » (p. 125) et qu’on a plus généralement « intérêt à se méfier des comparaisons, voire des mises en compétition des différents dossiers qu’on a lus et évalués, jusqu’à établir une sorte de classement, voire de “podium”, à partir d’un dossier jugé exceptionnellement bon et qui devient la norme, dissimulant les qualités des autres dossiers » (p. 125). Alex Lainé invite les jurys à procéder à une « évaluation clinique », qui « s’intéresse à la singularité et à la totalité de l’objet qu’elle évalue jusque dans ce qu’il a de différent et qui l’éloigne de la norme » (p. 131)
72S’agissant de l’accompagnement, sa fonction première en vae sera de « susciter le dialogue interne du candidat avec lui-même » (p. 33). L’accompagnateur se « constitue donc lui-même comme sujet d’une éthique, à l’instar de ce qui se passe pour le travail d’évaluation mené par les membres du jury. En réalité, personne ne sort totalement indemne de ce travail singulier qu’est un accompagnement en vae. Le candidat, lui aussi, en est modifié jusque dans sa manière de travailler et dans son rapport au savoir » (p. 140). Alex Lainé s’appuie sur une définition de Malraux pour illustrer l’art de cet accompagnement : « Mais on peut aimer que le sens du mot art soit : tenter de donner conscience à des hommes de la grandeur qu’ils ont en eux [1] » (p. 141).
73L’auteur précise aussi que « la posture de l’accompagnateur, du point de vue de l’éthique, est perpétuellement à conquérir, faisant l’objet d’un travail et d’une quête qui doivent être renouvelés à chaque fois que la situation l’exige. La manière dont l’accompagnateur tient le candidat en considération, l’image qu’il a de lui et qu’il lui renvoie – consciemment ou, plus souvent, sans s’en apercevoir – s’inscrivent dans cette dimension éthique de sa posture » (p. 155).
74L’accompagnement, selon lui, passe par une fonction de conseil de la part de l’accompagnateur. Il passe par une citation pour la définir : « Conseiller, c’est tenir conseil, délibérer pour agir et non pas donner des conseils [2] » (p. 158).
75Et il affirme que « la différence entre donner des conseils et tenir conseil se loge dans la posture de l’accompagnateur, la nature de la demande de l’accompagné et le type de conseil qui s’opère » (p. 160). Plus l’accompagnement « se constitue en conseil de délibération à deux ou davantage, sur les questions que suscite la préparation du dossier à chaque candidat, en étudiant avec lui les différentes possibilités qui s’offrent et lui laissant entier son pouvoir de décider et d’agir, plus l’accompagnement réalise la visée éthique du respect de sa place de sujet-auteur. Cela correspond au “tenir conseil” du Sénat de la Rome antique, qui n’avait aucun rôle décisionnaire mais donnait des avis consultatifs » (p. 161).
76Plutôt que de contrat, Alex Lainé parle de pacte pour désigner l’engagement des deux partenaires dans la démarche vae. Dans une même orientation à la fois méthodologique et éthique, « le pacte propose au candidat un certain nombre d’orientations ou de finalités de la démarche d’accompagnement, sur lesquelles il est invité à débattre avec l’accompagnateur et à se prononcer » (p. 166). Une des orientations nous semble majeure, c’est « l’écoute non jugeante de la personne à l’égard de celui qui relate une expérience – ce qui n’empêche pas que l’accompagnateur, face à ce que le candidat énonce, se demande en permanence si le propos est en rapport avec le métier et les compétences attendues. Il y a néanmoins une différence entre juger la personne et évaluer la pertinence de ce qu’elle dit qu’elle a produit au regard d’un référentiel » (p. 167).
77L’auteur propose plusieurs étapes dans l’accompagnement, la première est un « retour sur parcours » qui consiste en un inventaire large de toutes ses expériences. « Parce que spontanément, les candidats évaluent mal leurs expériences, le plus souvent, ils les sous-estiment, en sorte que ce travail d’évaluation et de reconnaissance est fait en co-élaboration avec le ou les accompagnateurs » (p. 169). Alex Lainé suggère d’inviter chaque candidat à « faire l’inventaire des lieux où il a habité, voire séjourné de manière relativement brève. Et, pour chaque lieu dont il se souvient, de faire la liste des expériences de formation, de profession salariée, bénévole, et de vie qu’il y a faites. Ensuite, il construira son récit de parcours à partir de cette préparation » (p. 171). En partant du postulat qu’on se souvient mieux des lieux que des dates et que « l’espace est un support plus concret que le temps » (p. 171).
78L’auteur met aussi l’accent sur la puissance de l’accompagnement en groupe, toujours en favorisant ce travail autour des récits de parcours : on va avoir dans ce cas affaire à « la mise au jour des “connexions de vie” comme le disait le philosophe allemand de la seconde moitié du xixe siècle, Wilhelm Dilthey, fussent-elles connexions des éléments du parcours de vie professionnelle et de formation. Cette mise en lien ou en cohérence, qui s’opère toujours dans la narration et la réflexion après coup, modifie l’image de soi et l’identité du narrateur dans le sens d’une plus grande estime de soi, c’est-à-dire, aussi, dans celui d’une plus grande confiance en soi » (p. 178).
79Alex Lainé rappelle également que le candidat a intérêt à choisir pour son dossier « des activités dans lesquelles il a joué un rôle actif. En sorte qu’il s’y révèle comme sujet acteur et non comme simple spectateur passif d’un travail mené par d’autres, ou bien comme simple exécutant sans la moindre initiative. Ce critère est essentiel – y compris pour la reconnaissance du candidat par lui-même » (p. 184).
80La mise en mots qu’exige la vae à l’écrit comme à l’oral n’a rien d’évident. « D’où à la fois l’utilité de l’accompagnement et l’absence totale de fondement de l’argument déjà évoqué consistant à soutenir que la vae “braderait” le diplôme et se révèlerait plus facile que l’examen traditionnel. À propos de l’effort particulier qui est demandé au candidat, il faut souligner qu’il est exigé par la nature complexe de la compétence et du travail réel » (p. 193). Notamment parce que « “la compétence est incorporée” (Christophe Dejours), ce qui est une autre modalité d’oubli et signifie que nombre de gestes et d’opérations, parties intégrantes de la compétence, sont tellement habituels qu’ils sont intériorisés et jouent presque d’eux-mêmes, de manière quasi automatique » (p. 193).
81La co-construction d’une réponse est une donnée majeure pour une vae « puisque dans ce que lui dit l’accompagnateur rien ne lui est imposé de l’extérieur ou/et brutalement ; le candidat est partie prenante du retour qui lui est fait » (p. 202). L’auteur parle du processus d’auteurisation (et cite Annemieke Cornaille qui dans un texte récent parle de ce processus dans l’élaboration de son dossier, pour le candidat, a fortiori s’il est accompagné [3]). « Ce devenir auteur du candidat s’affirme non seulement dans le récit écrit de son expérience mais aussi, et d’abord, à travers la mise au jour et la prise de conscience des initiatives qu’il a prises au cours de ses pratiques » (p. 203).
82En conclusion, Alex Lainé cite notamment Paul Ricœur : « L’estime de soi est le moment réflexif de la praxis. C’est en appréciant nos actions que nous nous apprécions nous-mêmes comme en étant l’auteur, c’est-à-dire autre chose que de simples forces de la nature ou de simples instruments [4] » (p. 211). Nous relevons avec l’auteur que « du côté des candidats, une motivation fréquente se rapporte au rejet de la voie académique, pour en avoir eu une mauvaise expérience en termes d’échec et/ou d’ennui » (p. 212). Ce sont ceux qu’il nomme les « fâchés de l’école » (p. 212). Nous retenons que « la vae, en tant que processus autoformateur par lequel un candidat met son expérience en forme écrite et l’analyse en la reliant à un référentiel et/ou à des concepts s’inscrit pleinement dans cet héritage » (celui de l’éducation populaire) (p. 217). Les exemples que prend l’auteur révèlent « que la préparation d’un dossier de validation est fondamentalement un processus réflexif par lequel le professionnel pense ou repense son travail […]. De ce point de vue, l’écriture, dont on fait tant reproche à la vae “à la française” de lui donner une place majeure à travers le dossier, apparaît bien comme un outil de réflexivité incontournable » (p. 224).
83Mais Alex Lainé tire aussi des signaux d’alarme concernant la démarche vae : la loi « El Khomri » a réduit la durée minimale d’expérience du métier à un an pour qu’une demande de vae soit recevable : « Même s’il faut se garder de résumer l’expérience à une quantité d’années d’exercice, on peut légitimement douter qu’une année suffise à acquérir les compétences “cœur de métier” d’une profession » (p. 230). Même si la même loi fait une place plus explicite à la vae en précisant que « sont également éligibles au “compte personnel de formation” les actions d’“accompagnement à la validation des acquis de l’expérience” [5] ».
84« Il apparaît que les politiques et les rapports successifs qu’ils ont commandés ne voient la vae qu’à travers le prisme […] des chiffres de l’emploi, avec le risque d’oublier que même si les deux sont liés, l’activité très qualitative de travail sur laquelle porte la vae ne peut pas s’apprécier uniquement à l’aune du nombre d’emplois auxquels elle permet d’accéder. On ne saurait confondre emploi et travail » (p. 227). Les entreprises incitent de plus en plus à la démarche vae (un moindre coût pour former leurs employés ?) : on tend vers de plus en plus de parcours mixtes (vae + formation), ce qui a pour effet de « saucissonner » la démarche et l’évaluation. « La question majeure du volontariat des candidats est alors posée, et l’on court le risque de susciter des “volontaires désignés d’office” » (p. 235).
85Cet ouvrage nous est apparu très important à la lecture. En tant que responsable pédagogique d’une plateforme régionale vae pour les métiers du social et médico-social, nous avons pu apprécier qu’il donne des pistes de réflexion, des outils, des éclairages aux différents acteurs de la vae (candidats, accompagnateurs, membres des jurys). Mais au-delà, il permet une réflexion d’ensemble sur la formation à tous ceux qui de près ou de loin ont affaire à elle ou la composent.
86Bruno Ranchin
87membre du comité de rédaction d’Empan
88b.ranchin@arseaa.org
Notes
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[1]
A. Malraux, Le temps du mépris, Paris, Gallimard, 1935, préface, p. 8.
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[2]
A. Lhotellier, « Tenir conseil n’est pas donner conseils », Paroles d’acteurs, revue Internet du Carif, espace-compétences de la région paca, septembre 2008.
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[3]
A. Cornaille, « Écrire sur soi pour la validation d’acquis de l’expérience. L’apport de l’approche des histoires de vie », vst, n° 121, 2014, p. 32-38.
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[4]
P. Ricœur, « Éthique et morale », dans Lectures 1. Autour du politique, Paris, Le Seuil, 1990.
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[5]
Article 39 de la loi du 8 août 2016 sur le compte personnel d’activité dont le compte personnel de formation fait partie.