Notes
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[1]
En 2006, en finale de la Coupe du monde opposant la France et l’Italie, c’est un coup de tête de Zidane sur un défenseur italien qui avait fait le tour de la planète. Là encore, l’arbitre central n’avait rien vu et sous la pression du 4e arbitre, et après que les images ont défilé sur l’écran géant du stade, le capitaine français est exclu. Ce dernier expliquera ensuite que le joueur transalpin avait insulté les femmes de sa famille.
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[2]
La scène primitive fait partie de la série organisatrice (du réel) des fantasmes originaires. Elle consiste à élaborer, sur un plan inconscient, une représentation de l’entrée sur la scène psychique des représentations, d’un sexuel (parental) qui appartient au domaine de l’informe. Donner une forme minimale à l’informe maximal donc.
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[3]
« Qu’il ferme les yeux et qu’il rêve dans la nuit, qu’il les ouvre et qu’il observe attentivement les choses réelles dans la clarté qu’épanche le soleil, que son regard se déroute et s’égare, qu’il porte les yeux sur le livre qu’il tient entre ses mains, qu’assis dans le noir, il épie le déroulement d’un film, qu’il se laisse absorber dans la contemplation d’une peinture, l’homme est un regard désirant qui cherche une autre image derrière tout ce qu’il voit ». Quignard, 1994, p. 10.
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[4]
Si le réel est bien l’impossible à penser, à se représenter, à vivre, etc., il faudra bien amener une réponse, là où l’humain n’en dispose pas. Telle est la fonction des fantasmes originaires qui s’élaborent sur un impossible du savoir : pourquoi y a-t-il des garçons et des filles (castration) ? Où étais-je avant de naître (réintégration au sein maternel) ? D’où provient cette excitation qui déborde mon corps propre (séduction de l’Autre) ? Quid de mon origine subjective (scène primitive) ? Telle est la fonction du fantasme en général, ce scenario inconscient aussi original que singulier, élaboré par le sujet afin de répondre à sa manière, en fonction de son histoire, de son symptôme, etc., à ce qui lui arrive.
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[5]
Comme l’a annoncé Ribery, ce qui fut ipso facto répercuté dans les médias.
-
[6]
Ce que saisit Nasio dans la formulation suivante : « Désire l’absolu auquel tu devras renoncer parce qu’il t’est interdit et dangereux ! » (Nasio, 1992, p. 194). Le désir de transgresser n’est pas interdit, son renoncement est crucial.
-
[7]
Le stade du miroir nous instruit de cet état de fait logique. Lorsque l’enfant se retrouve dans l’unité de l’image du corps, celle-ci ne vaut qu’à être nommée, trouée, par l’Autre maternel qui va authentifier sa découverte par la nomination : « C’est toi, mon fils, ma fille, etc. »
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[8]
On peut également le dire en termes d’interdits fondamentaux : interdit de meurtre et d’inceste.
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[9]
C’est dire l’importance du dispositif car il « implique des sentiments plus ou moins imprimés par contrainte dans les âmes » (Agamben, 2007, p. 12. Cité par Agamben en référence à Jean Hyppolyte, « Introduction à la philosophie de l’histoire de Hegel », 1948).
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[10]
Celui-ci, comme son nom l’indique, succède au modernisme qui se décrit par la célébration du progrès technique et social, la croyance dans les avancées de la science et donc son corollaire, soit la foi en un avenir via la négation obligée du passé et de la tradition (Rolandeau, 2007).
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[11]
Chez Arendt, « la redéfinition nazie du meurtre comme solution objective et scientifiquement fondée d’un problème objectif et scientifiquement posé est ce à quoi les chambres à gaz d’Auschwitz ont donné sa forme technique, industrielle, administrative – et c’est là l’horreur véritable d’Auschwitz » (Segré, 2009, p. 60).
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[12]
Le sujet juridique est un sujet de pouvoir, et avant tout de pouvoir de/et sur ses actes. Le débat sur l’engagement de la responsabilité pénale de ce dernier, et sur la question du libre arbitre qui traverse et secoue structurellement la psychiatrie, fait partie de la conception du sujet juridique.
-
[13]
« Le collectif n’est rien, que le sujet de l’individuel », Lacan, 1945.
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[14]
Il s’agit là des tentatives d’intimidation (verbale, physique, magico-religieuse...) d’avant match.
-
[15]
Tosquelles parlait des deux jambes de l’institution (le clinique et le politique), sans lesquelles celle-ci ne peut bien marcher.
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[16]
On peut « voir » ensemble. J’ai rencontré des établissements qui demandaient à leurs professionnels de se réunir pour écrire des rapports de synthèse, des rapports d’événements...
1« Levi rapporte qu’un témoin, Miklos Nyiszli, l’un des rares survivants de la dernière équipe spéciale d’Auschwitz, dit avoir assisté, pendant une pause dans son « travail », à un match de foot entre SS et membres du Sonderkommando. [...] Certains voient peut-être dans ce match un bref moment d’humanité au cœur d’une horreur infinie. Á mes yeux, comme à ceux des témoins, cette partie, cet intervalle de normalité, est au contraire la véritable horreur des camps. »
2G. Agamben, Ce qui reste d’Auschwitz, 2003, p. 27.
Goal !....
3103e. C’était à la 103e minute de jeu de ce match de football opposant l’Irlande à la France, en ce 19 octobre 2009, que le capitaine tricolore et susnommé Henry, mit la main. Je rappelle au lecteur néophyte que seul le gardien de but, au jeu de football, a le droit de mettre sa main et même les deux, mais exclusivement dans l’espace de réparation de ses propres cages. Par les lois de la physique, la main d’Henry réorienta un ballon fuyant dans l’axe idéal d’une trajectoire initialement sauvage qui, de par sa rectification aussi immédiate que fructueuse, trouva d’abord et par ordre chronologique :
41. La tête de Gallas qui propulsa vaillamment la balle au fond des filets, signifiant en langage footballistique un but, synonyme de victoire du match.
52. Le chemin de la Coupe du monde prochaine en Afrique du Sud pour les tricolores.
63. Par voie de conséquences, l’élimination logique de l’équipe adverse, touchée par la colère de l’injustice flagrante, puis par la tristesse dépressiogène lors du retour aux vestiaires.
7Tout le monde assista à la Chose, à un détail près – mais Dieu ne gît-il pas dans les détails ? : le maître absolu du jeu en question, soit l’arbitre, de par sa défaillance trop humaine, a contrario de l’omni-science divine, ne vit rien.
8Cette main n’avait pas sa place dans un jeu de pied qui amenait ledit Henry à déchoir de sa position royale (il fut nommé « King Henry » par la presse britannique lors de ses multiples saisons dans le club londonien d’Arsenal) pour subir les foudres d’une opprobre médiatique planétaire. Peu importe si en 1998, lors de sa première Coupe du monde, il avait été sacré à cet endroit même (le stade de France) champion du monde. Le mal est fait, prouvé, avéré et diffusé en boucle sur les écrans (télévision et Internet), globalisation oblige. L’instantané du réel saisi par la caméra est un réel « objectif », objectivable et objectivant, ne supportant ni contestation, interprétation ou altération. Le réel, comme le monde, devient entier. Sa complexité s’appréhende enfin simplement, d’un seul coup d’œil. Rien ne manque. Rien, tout au moins, ne semble y manquer. L’imaginaire est absolu, l’image totalitaire [], quasi pornographique dans sa monstration.
Droits et devoirs d’image(s)
9Et cette image, c’est d’abord celle du sportif.
10La fresque géante du port de Boulogne à la gloire de Ribery, l’enfant du pays, ne devait pas se faire. La municipalité et le sponsor avaient renoncé, avant finalement de se rétracter. Comment afficher le visage de celui qui se serait précédemment affiché dans la nuit parisienne auprès de « filles de joie » (en compagnie d’ailleurs de différents joueurs de ladite équipe de France) dont l’une d’elles, devenue célèbre aujourd’hui, déclare avoir été le cadeau d’anniversaire officiel de celui-ci, et last but not least, mineure au moment des (premiers) faits ?
11Affaire de sexe. Question du sexuel, freudien en l’occurrence. C’est dire le lien de l’image à l’obscène du sexuel pulsionnel, qui, à l’instar de la pulsion, ne peut se représenter et reste hors champ ou plutôt hors cadre.
12Freud nous lègue ce sexuel en tant que tragédie de l’humain : la pulsion sexuelle est structurellement traumatogène, tant pour le sujet que pour le collectif. Le sexuel est effractif. Il fait son entrée de façon fracassante sur la scène des représentations, non pas à cause de l’image que l’on voit mais de celle qui s’avère impossible à voir : non pas l’image en trop de la main, mais l’image en moins du sexe. Freud a donné un nom à cette image déduite : la scène primitive []. Quignard (1994, p. 10 et 227), dans Le sexe et l’effroi écrit : « L’homme est celui à qui une image manque. » Voilà l’image fondamentale sur laquelle se déploient toutes les autres, car l’image de la scène invisible produit une image de l’absence d’images.
13Cette image (de la scène primitive) doit manquer, afin d’assurer le moteur du désir dans l’invention de chacun []. Elle doit manquer afin que la faute (du sexuel) soit supportée par une illusion construite par le sujet himself, qui, par ce biais, viendra subjectiver le réel [].
14Préserver le manque d’image, sauvegarder l’image manquante. Tel est précisément l’inverse auquel nous assistons au travers de la monstration de la main d’Henry sur tous nos écrans planétaires. Qui n’a pas vu, au moins une fois, décomposée au ralenti, la « faute » du capitaine des Bleus ?
15Qui n’a pas vu celle de Tiger Woods, malade du sexe, qui présenta publiquement ses excuses à sa femme pour être aussi « addicted » à la consommation de l’Autre féminin. Addiction. L’acception médiévale du terme signifie « donner son corps en gage d’une dette non payée ». (Charles-Nicolas, 1981, p. 63). Compulsion. Freud, en 1895, rapproche le phénomène de la « compulsion à l’association » à celui du transfert ; la force compulsive est comparée à « la liquidation d’une vieille dette » (Gori, 1996, p. 151).
16Restons-en à l’image sans référence à la transmission symbolique de la dette, celle qui s’inscrit dans la parole portée d’une génération à l’autre, des parents aux enfants. Tiger Woods ne l’entendra probablement jamais, tant la seule cure qui est la sienne n’est pas psychanalytique, mais médicale, en clinique privée. Si le pulsionnel sexuel est une maladie alors « ça » se soigne et se guérit. Ce qui permet de préserver les contrats publicitaires à venir par le rachat d’une bonne conduite qui s’articule à l’après-coup de l’aveu. La faute avouée n’est-elle pas à moitié pardonnée ? Ce que la compagne de Ribery, quant à elle, a probablement entendu, ne demandant pas l’entame d’une procédure de divorce mais exigeant, en guise de dédommagement de sa dignité de femme trompée, la moitié du salaire de son époux footballeur [].
Toucher (singulièrement) au but (collectif)
17L’aveu fait la faute, donc. La faute du sexuel car toute jouissance produit sa culpabilité et « Toute société repose sur un crime commis en commun » (Enriquez, 1983, p. 49). Le mythe de Totem et tabou le supporte. L’infraction criminelle est nécessaire (pour sortir de la toutepuissance du Père) mais inter-dire sa perpétuation est essentielle pour que les fils ne s’entre-tuent pas et que le lien social se pacifie. La psychanalyse nous rappelle cette double acception [], positive et négative de la faute et de la culpabilité, au sein d’un crime que chacun commettra fantasmatiquement, pour que tous puissent vivre ensemble.
18Le mot est le meurtre de la Chose sexuelle (la jouissance donc), il signifie que nous pouvons transformer un peu du jouir, ou de notre « être de jouissance » en signifiant, en un Nom (du Père). À défaut de pouvoir dire qui il est (être), le sujet se présente donc comme fils de (Sauret, 2008, p. 108). La question de l’origine (de la jouissance, de la culpabilité, de la haine, etc.) se révèle dans le nom, la nomination (qui n’est pas la qualification de l’infraction). L’origine structurelle et praticable de la faute est dans l’articulation exacte du verbe à l’image [].
19C’est dire si, d’un point de vue analytique, l’extrémité des membres supérieurs d’Henry peut redéployer la question en ces termes : mais où donc a-t-il fourré véritablement la main, outre dans la surface de réparation adverse ?
20Le titre (dans la culotte d’un zouave) nous offre une ouverture. Le zouave est un corps militaire étranger, qui incarne à merveille l’inquiétante étrangèreté de la pulsion, ou de la jouissance chez Lacan. Ma proposition est alors la suivante : la main d’Henry se retrouve dans la culotte d’un zouave, c’est-à-dire dans le lieu de cet étranger radical et absolu du sexuel pulsionnel. La main d’Henry se retrouve dans la culotte du zouave du corps social, dans le sens où ce qu’il s’agit d’endiguer, de canaliser, de pacifier pour tout groupe ou civilisation humaine, c’est bien la question du sexuel et du jouir. Le politique, soit le « vivre-ensemble » de la Cité, est dépendant des modalités d’ajustement de ses membres par rapport à cette dimension pulsionnelle. Ça n’est qu’une simple affaire de mœurs, au demeurant ; ce à quoi nous renvoie précisément l’étymologie des deux opérateurs principaux [] qui régulent la Chose sexuelle : l’éthique et la morale.
21L’éthique chez Freud est une limitation de la pulsion et pour Lacan un renoncement à la jouissance. Sans eux, pas de « vivre ensemble » possible. Quant à la morale, elle peut s’entendre comme l’image que le sujet renvoie au corps social de son rapport à la pulsion ou à la jouissance. L’éthique est toujours éthique de l’A(a)utre, expérience d’autrui (Badiou, 2003, p. 41-48). La morale, celle des autres. La responsabilité ne se confond pas avec la culpabilité, puisque l’une nécessite la parole, là où l’autre – je me répète – convoque l’image.
22Bref, la main d’Henry est venue poser la question du traitement de la faute et de la culpabilité annexée au lien social, soit précisément la révélation de son traitement par le sujet et/ou le corps social. Autrement dit, le mode de réponse est déterminant pour définir précisément le sujet éthique et moral en train de se construire.
23Quelle est donc « La » réponse apparue dans l’après-coup immédiat de la fameuse main ?
Adam et ève
24Une réponse technique. Rajoutons des caméras, pour ne rien perdre de l’image et mieux définir la faute ainsi que celui qui doit en porter la responsabilité. Après tout, il semble qu’il n’y ait pas « photo » : Henry a bien commis la faute. Cela est sans appel et sans discussion. La preuve par l’image nous permet l’économie de l’échange langagier, du disputatio et/ou surtout du conflit. Le dispositif technique se présente à l’instar du divin, de l’œil de Dieu qui voit tout, Deus ex machina au jugement implacable. L’on obtient, de plus, une expertise immanente de la part de la Science, au détriment de la transcendance divine, beaucoup trop interprétative (les augures, etc.). C’est oublier un peu vite que dans l’après-coup immédiat de la Faute, majuscule, celle commise au jardin d’Eden, Dieu lui-même, alors qu’Adam après avoir accepté d’en croquer et pour échapper à l’œil de la caméra divine, tente de se cacher derrière un arbuste, de lui demander alors : « Adam, où es-tu ? » La parole, qui relaie le regard omniscient divin, n’est pas sans nous révéler une énigme source d’enseignement : comment se fait-il que Dieu qui voit tout, entend tout, est partout, demande à Adam où il se cache ? Est-il barré (au sens lacanien), c’est-à-dire défaillant, limité (par la castration), ce qui fait que quelque chose lui échappe et qu’il perde son savoir absolu sur les hommes ? Mais alors il ne serait plus Dieu...
25Ou bien s’agit-il, comme le souligne A. Didier Weill (1995, p. 200), de faire entendre (et non pas voir) à Adam qu’une part de lui comme sujet – de l’inconscient – lui est inaccessible, non pas parce qu’il croit imaginairement se soustraire au regard de l’Autre divin de par sa cachette moïque, mais parce qu’une part énigmatique du réel, par définition, ne peut se symboliser ?
26Revenons à la main d’Henry qui, il faut bien le reconnaître, aura tout de même moins marqué l’humanité que celle de Ève lorsqu’elle attrapa la pomme avec. Pour ce qui la concerne, la réponse du socius ne passe pas par la parole mais par l’image. La solution technique est toujours facile à mettre en œuvre, car « purement » méthodique et clairement progressiste : pourquoi, à l’instar d’autres pratiques sportives (comme celle du rugby), ne pas rajouter des caméras et faire appel ainsi à l’expertise de l’image ? La preuve par l’image remplace celle par la parole, pour reprendre un titre d’ouvrage fameux de R. Gori. La vérité croule sous le poids des savoirs technologiques. Nous en sommes toujours à l’arbre de la connaissance. Alors, autant nous méfier du procédé et du dispositif technico-technique qui suppléent à la défaillance humaine. Ils cachent autre chose qu’une « simple » faute : ils occultent le meurtre lui-même. Car sans meurtre, exit la culpabilité.
Dispositif technique...
27Avec Agamben (2007, p. 32) et dans le prolongement de Foucault, l’on peut dire que le dispositif est « [...] tout ce qui a, d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants [] ».
28Ces dispositifs sont de purs produits épistémo-logiques d’époque, car ils déterminent et fabriquent leur propre sujet ; tout dispositif, à la fois, provient de ce dernier et le façonne. Dispositif sécuritaire par excellence, la capture du réel par l’image est révélatrice de la nature d’un lien social dit postmoderne [] dont le « technique » est un signifiant maître. « Ils meurent en masse, par centaines de milliers. Meurent-ils ? », répète le texte de la conférence sur la technique prononcée par Heidegger à Brême sous le titre « Das Gefhar » (le Danger) (Agamben, 1998, p. 79). Auschwitz marque un tournant. Le crime, en effet, « y » change humainement de nature, car il s’« y » produit une industrialisation de la mort, une rationalisation du crime de masse, basée sur le progrès technique et les avancées de la médecine dans le meurtre []. Le dispositif symbolique inventé par Freud dans Totem et tabou laisse place à la production industrielle, technique et marchande de l’humain. La Shoah signe le versement de la culpabilité en jouissance, dans une inversion parfaite du mythe freudien : Le père de la horde opère son retour dans le lien social (Ham, 2008) dévorant sauvagement ses enfants. Il concrétise ce que j’avais précédemment désigné comme le « paradigme d’Auschwitz » (Cabassut, 2009).
29Ce dernier révèle une mutation du lien social via l’extinction du sujet éthique – au sens psychanalytique ; ou pour le dire autrement, une déresponsabilisation du sujet juridique [] et moral tel que H. Arendt nous le montre dans Eichmann à Jérusalem, ce dernier faisant fonction et s’avérant également l’acteur d’un système construit sur ladite déresponsabilisation (Segré, 2009, p. 104-105).
30Aussi, avec la Shoah, revient au premier plan la question du témoignage de la faute du génocide, de la preuve et de son administration pour quelque chose qui s’est passé mais reste à jamais innommable, impensable, irregardable, incroyable. L’administration de la preuve depuis Auschwitz peut-elle encore se faire par l’image ? Non pas que l’on ne puisse plus faire de cinéma ou de poésie après « ça ». Mais plutôt, que peut-il s’élaborer à partir de « là », sur la « technique » et son dispositif ? Car il faut dire que « les camps d’extermination sont des lieux où les corps ont rencontré la technique » (Wacjman, 1998, p. 230).
31Shoah, de Claude Lanzmann, n’est pas un film au sens classique d’une juxtaposition d’images. C’est un nom donné à l’irreprésentable. Une nomination de la Chose (Wacjman, 1998, p. 22). Car l’image, comme le dit Wacjman (1998, p. 243), « amène toujours avec elle un peu de la présence qui fut », « ce qui fait qu’aucune image ne peut montrer l’absence » ; là où la parole peut la faire résonner, en compagnie du manque, de la perte, du défaut. Ce pourquoi l’image de la scène première est à jamais invisible.
Humanités
32Sortir de l’humanité, c’est « rectifier » ses composantes telles que le temps, la perfection, la mort (Rolandeau, 2007), afin d’instaurer un autre (rapport au) réel. Tout dispositif technique le(s) transforme.
33Le temps de jeu est aussi celui du temps du je, comme Winnicott nous l’a enseigné. Plus le jeu gagne en imaginaire (virtuel) ou jouxte le réel (kick boxing), plus il perd sa dimension symbolique structurante pour le sujet. La mort du jeu est aussi celle du je.
34Le dispositif « traditionnel » footballistique, quant à lui, se fonde sur la parole, en l’occurrence celle de l’arbitre qui, par le truchement de son sifflet et de la place légitime d’autorité qui est la sienne, pose un acte. À l’instar de l’analyste, cette parole n’est pas forcément verbale. Son silence (lorsqu’il laisse le jeu se dérouler), à l’instar du bruit que fait le sifflet, s’interprète. C’est dire, quant à la catégorie de la perfection, que l’illusion ou le leurre (de l’image) n’est pas le semblant. L’arbitre ne fait pas semblant d’autorité, mais son rôle consiste à occuper une place impossible, tant psychanalyser, éduquer et gouverner définissent les trois impossibles freudiens. Gouverner le jeu, à l’instar du père vis-à-vis de l’enfant, ou de l’analyste dans la cure, c’est accepter de faire semblant d’objet du transfert (d’amour, de haine et d’ignorance.). C’est aussi faire entendre que sa parole, aussi bon père, aussi bon arbitre, aussi bon analyste soit-il, défaille, rate l’interprétation, rate son objet, sinon son but. Dieu – le Père de la Horde – est mort, et la jouissance avec. Seul subsiste le Nom du Père, en vertu duquel chacun peut se reconnaître et faire lien social langagier avec les autres noms [] : nous portons tous le nom d’un mort.
35Ne pas tenter d’effacer l’erreur d’arbitrage au travers d’un dispositif technique, c’est en rester à un procédé éthique. Michel Platini, président de I’UEFA, dans les réticences affichées qui sont les siennes sur la « cameraïsation » des matches de football, me semble défendre celui-ci. À l’inverse, renforcer le pouvoir de l’image, c’est verser dans la morale parfois perverse (tant que l’arbitre ne l’a pas vu... tant que la faute n’est pas sifflée par l’Autre...) à laquelle le sujet peut parfaitement s’accommoder. La faute peut commencer antérieurement à l’espace de jeu [], pour ne pas être prise dans l’image de la caméra.
36In fine, l’image en tant que meurtre de la parole est celle du politique. Lequel, comme nous le rappelle De Romilly (2005), trouve ses racines dans l’Athènes ancienne et la prise de parole sur l’agora. Tout citoyen athénien doit donner son avis sur les affaires de la cité, débattre, (se) disputer. Le vote du plus grand nombre, cher aux jeux télévisés et au show politique (sondages d’opinion), n’a que peu d’importance, tant le tirage au sort est de mise, permettant « d’arbitrer » la bonne marche de la cité athénienne.
37La circulation de parole est donc l’indice du -bon – fonctionnement démocratique. Henry a parlé avec son sélectionneur quelques jours avant le match. L’affaire a fait quelque bruit, la presse – spécialisée – relayant la dispute, voire le divorce entre le capitaine de l’équipe et le sélectionneur national (à propos des prises de position tactiques, du fond de jeu, de la communication de ce dernier, etc.). Que reste-t-il aujourd’hui de cet échange verbal et des mots d’Henry, face à la déferlante d’images de sa main ? Pour le dire autrement, le dispositif technique gomme l’acte (de parole) politique (Maleval, 2010, p. 10) sur lequel repose tout lien social, tout vivre ensemble, tout collectif et communauté humaine.
L’image de la Réforme
38Bref, il y a un avantage à préserver l’image manquante, plutôt qu’à tenter de combler son incomplétude à signifier le réel, à l’aide d’un succédané technique. L’image en moins fera parler les hommes là où la résolution du symptôme ne fera que le déplacer d’un lieu du corps social à un autre.
39Aussi, ces digressions autour de la main d’Henry à l’endroit de la culotte d’un zouave ne valent que pour autant qu’elles nous autorisent à en retirer quelques enseignements dans d’autres champs. J’affirme ainsi que la logique à l’œuvre en ces lignes se retrouve à l’identique dans le travail institutionnel contemporain.
40L’institution du médico-social, celle-là même qui accueille la souffrance des hommes (souffrance du psychosé, du handicapé, de l’homme de la rue...) est également vouée à résister au réel de la pulsion, du sexuel et du transfert (Ansermet et Sorrentino, 1991). Dans leur lutte quotidienne, les équipes psycho-éducatives devront construire des dispositifs de prise en charge, véritable lecture et traitement du pathos. Ces dispositifs recouvrent les procédures de travail, les circuits de pouvoir, les modes d’organisation et de fonctionnement des différents acteurs institutionnels. Les travailleurs sociaux sont déterminants dans leur élaboration/construction, tout comme ils sont produits par eux, à l’instar des différentes « réformes » (lois de janvier 2002, lois de 2005 sur le handicap et la citoyenneté, démarche qualité, pour ne citer que les plus en vogue) qui bouleversent leurs pratiques.
41Ces dernières les ramènent vers l’image et le progrès technique : logiciels de psychiatrie (issus du paiement à l’acte et de l’évaluation normative/quantitative), équipement intranet, constitution de livrets d’accueil d’inspiration publicitaire, remplacement des veilleurs de nuit par des systèmes de vidéosurveillance, etc., ont pour fonction d’occulter, via leur aspect technique, moderniste et progressiste, la dimension princeps du travail institutionnel, ce qui fait alors boiter la bonne marche des institutions [] : le politique.
42À l’instar des renforcements d’image par dispositifs d’enregistrement de ladite, dispositifs identiques à ceux que la main d’Henry a réanimés, la technique détourne du politique institutionnel que je définis comme la circulation de la parole (Cabassut, 2009). La seule véritable question à ce sujet concerne la façon dont « on » se parle à l’intérieur des murs de la cité institutionnelle, au sein de ces espaces formels (type réunion, comité, commission.) et informels (couloir, machine à café.) d’échange du verbe. Comment les résidants, les professionnels se parlent-ils, de collègue à collègue, de résidant à résidant, ou bien de professionnel à résidant ?
43La main d’Henry, qui insiste dans la culotte d’un zouave, soit dans la zone du sexuel pulsionnel, sort du terrain sportif pour se retrouver dans celui du jeu institutionnel, voire du « je » propre à la subjectivité contemporaine. La main d’Henry a lieu dans nos établissements spécialisés : la même résistance à la culpabilité originaire, la haine de l’Autre, insupportable par son symptôme, les qualifications ou disqualifications du sujet du politique et de l’inconscient se retrouvent évacuées par le pôle de l’expertise technique. La dimension du pouvoir et de ses circuits officiels, et officieux également. C’est la puissance du technologique qui prend le relais. Le pouvoir n’est pas la puissance. Ou pour le dire à partir de mon modèle langagier : comment le chef de service ou le directeur me parle-t-il ? Que vais-je accepter du fond et de la forme du discours de celui qui a un pouvoir de sanction disciplinaire à mon endroit (Cabassut, 2009) ?
44On l’entend, la question posée est éthique. Absolument et définitivement pas technique. Tout comme celle de la main d’Henry. Il n’y a d’ailleurs jamais de problème technique, organisationnel ou fonctionnel en institution. Il n’y a que du contre-transfert institutionnel comme le nommait Tosquelles, plus ou moins bien analysé. Les difficultés horaires (planning), spatiales (attribution de bureau), etc. n’en sont que le fidèle reflet.
45Bref, il s’agit d’un véritable détournement de regard : lorsqu’on parle technique, à l’occasion d’un conflit armé par exemple, et qu’un expert certifie – ce terme est à la mode – qu’il s’agit simplement de frappe chirurgicale douée d’une redoutable précision, l’on en oublie qu’il existe une réelle violence de la frappe, au sein d’une guerre et de son sens : « Pourquoi la guerre ? », comme se le demandaient Freud et Einstein en 1932-1933. Ce détournement de regard peut également avoir lieu dans l’institution. L’image y supplante la parole, lorsque l’on cherche à (se) communiquer de l’information, tant cette dernière ne cherche pas à dire le réel du pulsionnel, du sexuel et des liens de transfert (Ansermet et Sorrentino, 1991). Les différents acteurs institutionnels peuvent alors accepter de ne plus parler, voire de ne plus penser, d’autres l’ayant fait à leur place et leur demandant juste de « voir [] » – au sens de mesurer – l’écart entre la bonne exécution de la tâche et sa réelle effectuation. Le politique institutionnel devient alors simple administration de l’établissement.
46C’est dire s’il faut éthiquement travailler à préserver l’image qui manque : je suis contre l’arrivée de caméras supplémentaires sur les terrains de jeu de ballon. et des autres. Je suis pour qu’avec Agamben (1998, p. 27), nous prenions la mesure de la barbarie du match cité en exergue : « C’est aussi notre honte à nous, qui n’avons pas connu les camps et assistons pourtant, on ne sait trop comment, à cette partie, rejouée sans cesse, avec chaque match dans nos stades, avec chaque émission de télévision, dans toute la normalité quotidienne. Si nous ne parvenons pas à comprendre cette partie, et à y mettre fin, il n’y a plus d’espoir. »
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
- AGAMBEN, G. 2006. Qu’est-ce qu’un dispositif?, Paris, 2007, Payot et Rivages pour la traduction française.
- AGAMBEN, G. 1998. Ce qui reste d’Auschwitz, Paris, 2003, Payot et Rivages pour l’édition de poche.
- ANSERMET, F. ; SORRENTINO, M.-G. 1991. Malaise dans l’institution. Le soignant et son désir, postface de P.-L. Assoun, Paris, Anthropos-Economica.
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- BADIOU, A. 2003. L’éthique. Essai sur la conscience du mal, Caen, Nous Éditeur.
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Mots-clés éditeurs : technique., image(s), institution, Auschwitz, dispositif, faute
Mise en ligne 12/10/2010
https://doi.org/10.3917/empa.079.0111Notes
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[1]
En 2006, en finale de la Coupe du monde opposant la France et l’Italie, c’est un coup de tête de Zidane sur un défenseur italien qui avait fait le tour de la planète. Là encore, l’arbitre central n’avait rien vu et sous la pression du 4e arbitre, et après que les images ont défilé sur l’écran géant du stade, le capitaine français est exclu. Ce dernier expliquera ensuite que le joueur transalpin avait insulté les femmes de sa famille.
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[2]
La scène primitive fait partie de la série organisatrice (du réel) des fantasmes originaires. Elle consiste à élaborer, sur un plan inconscient, une représentation de l’entrée sur la scène psychique des représentations, d’un sexuel (parental) qui appartient au domaine de l’informe. Donner une forme minimale à l’informe maximal donc.
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[3]
« Qu’il ferme les yeux et qu’il rêve dans la nuit, qu’il les ouvre et qu’il observe attentivement les choses réelles dans la clarté qu’épanche le soleil, que son regard se déroute et s’égare, qu’il porte les yeux sur le livre qu’il tient entre ses mains, qu’assis dans le noir, il épie le déroulement d’un film, qu’il se laisse absorber dans la contemplation d’une peinture, l’homme est un regard désirant qui cherche une autre image derrière tout ce qu’il voit ». Quignard, 1994, p. 10.
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[4]
Si le réel est bien l’impossible à penser, à se représenter, à vivre, etc., il faudra bien amener une réponse, là où l’humain n’en dispose pas. Telle est la fonction des fantasmes originaires qui s’élaborent sur un impossible du savoir : pourquoi y a-t-il des garçons et des filles (castration) ? Où étais-je avant de naître (réintégration au sein maternel) ? D’où provient cette excitation qui déborde mon corps propre (séduction de l’Autre) ? Quid de mon origine subjective (scène primitive) ? Telle est la fonction du fantasme en général, ce scenario inconscient aussi original que singulier, élaboré par le sujet afin de répondre à sa manière, en fonction de son histoire, de son symptôme, etc., à ce qui lui arrive.
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[5]
Comme l’a annoncé Ribery, ce qui fut ipso facto répercuté dans les médias.
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[6]
Ce que saisit Nasio dans la formulation suivante : « Désire l’absolu auquel tu devras renoncer parce qu’il t’est interdit et dangereux ! » (Nasio, 1992, p. 194). Le désir de transgresser n’est pas interdit, son renoncement est crucial.
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[7]
Le stade du miroir nous instruit de cet état de fait logique. Lorsque l’enfant se retrouve dans l’unité de l’image du corps, celle-ci ne vaut qu’à être nommée, trouée, par l’Autre maternel qui va authentifier sa découverte par la nomination : « C’est toi, mon fils, ma fille, etc. »
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[8]
On peut également le dire en termes d’interdits fondamentaux : interdit de meurtre et d’inceste.
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[9]
C’est dire l’importance du dispositif car il « implique des sentiments plus ou moins imprimés par contrainte dans les âmes » (Agamben, 2007, p. 12. Cité par Agamben en référence à Jean Hyppolyte, « Introduction à la philosophie de l’histoire de Hegel », 1948).
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[10]
Celui-ci, comme son nom l’indique, succède au modernisme qui se décrit par la célébration du progrès technique et social, la croyance dans les avancées de la science et donc son corollaire, soit la foi en un avenir via la négation obligée du passé et de la tradition (Rolandeau, 2007).
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[11]
Chez Arendt, « la redéfinition nazie du meurtre comme solution objective et scientifiquement fondée d’un problème objectif et scientifiquement posé est ce à quoi les chambres à gaz d’Auschwitz ont donné sa forme technique, industrielle, administrative – et c’est là l’horreur véritable d’Auschwitz » (Segré, 2009, p. 60).
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[12]
Le sujet juridique est un sujet de pouvoir, et avant tout de pouvoir de/et sur ses actes. Le débat sur l’engagement de la responsabilité pénale de ce dernier, et sur la question du libre arbitre qui traverse et secoue structurellement la psychiatrie, fait partie de la conception du sujet juridique.
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[13]
« Le collectif n’est rien, que le sujet de l’individuel », Lacan, 1945.
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[14]
Il s’agit là des tentatives d’intimidation (verbale, physique, magico-religieuse...) d’avant match.
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[15]
Tosquelles parlait des deux jambes de l’institution (le clinique et le politique), sans lesquelles celle-ci ne peut bien marcher.
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[16]
On peut « voir » ensemble. J’ai rencontré des établissements qui demandaient à leurs professionnels de se réunir pour écrire des rapports de synthèse, des rapports d’événements...