Empan 2007/3 n° 67

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Article de revue

Les émeutes de novembre 2005 : luttes de la jeunesse pour la reconnaissance

Pages 13 à 18

Notes

  • [*]
    François Sicot, maître de conférences en sociologie, université de Toulouse-Le Mirail, 5, allées Antonio-Machado, 31058 Toulouse Cedex 9. sicot@univ.tlse2.fr
  • [1]
    Voir notamment G. Mauger, L’émeute de novembre 2005. Une révolte protopolitique, Éd. du Croquant, 2006.
  • [2]
    Voir en particulier les analyses de S. Bouamama.
  • [3]
    P. Givord, « L’insertion des jeunes sur le marché du travail entre 2002 et 2004 », insee Première, n° 1061, janvier 2006.
  • [4]
    C’est le fameux « travail d’arabe » que les jeunes des cités rejettent avec amertume, considérant qu’ils ne s’humilieront pas comme leurs parents ont accepté de le faire.
  • [5]
    A. Honneth, « Intégrité et mépris. Principes d’une morale de la reconnaissance », Recherches sociologiques, vol. XXX, n°2, 1999, 11-22, 14.
  • [6]
    Nous faisons référence à cet invraisemblable rapport – dit Benisti – d’octobre 2004 sur la prévention de la délinquance dans lequel une docte commission exprime son racisme en toute liberté, assimilant certaines langues étrangères à des « patois », éléments de sous-cultures primitives. Pour une analyse du rôle de la langue dans la construction du sujet : G. Francequin, « On n’habite pas un pays, on habite une langue », Enfances&psy, n° 16, 2001/4.
  • [7]
    À l’occasion des émeutes, la presse internationale a fréquemment souligné la faillite de la politique française d’intégration de ses minorités issues de l’immigration, enfermées dans des ghettos suburbains. De la même manière, ce sont avant tout des chercheurs étrangers (A. Réa, A.G. Hargreaves…) qui ont prêté une dimension ethnique aux émeutes et à la demande de reconnaissance. A. Réa, « Les émeutes urbaines : causes institutionnelles et absence de reconnaissance », Déviance et société, vol. 30, n° 4, 2006, 463-475.
  • [8]
    Cité par H. Pourtois, « Morale de la reconnaissance et diversité culturelle », Recherches sociologiques, vol. XXX, n° 2, 1999, 43-56, 48.
  • [9]
    Pourtois, 1999, 51.

1

« Dès lors qu’on conçoit son identité comme étant faite d’appartenances multiples, certaines liées à une histoire ethnique et d’autres pas, certaines liées à une tradition religieuse et d’autres pas, dès lors que l’on voit en soi-même, en ses propres origines, en sa trajectoire, divers confluents, diverses contributions, divers métissages, diverses influences subtiles et contradictoires, un rapport différent se crée avec les autres, comme avec sa propre “tribu”. Il n’y a plus simplement “nous” et “eux” – deux armées en ordre de bataille qui se préparent au prochain affrontement, à la prochaine revanche. »
A. Maalouf, Les identités meurtrières

Les émeutes de novembre 2005 : luttes de la jeunesse pour la reconnaissance

2Les émeutes de novembre 2005 ont donné lieu à un nombre considérable d’analyses. Les sociologues y ont pris leur part, malgré le contexte politique qui, au nom de « l’impossibilité de justifier l’injustifiable », au nom de la « nécessaire condamnation morale », du « réalisme », interdit désormais trop souvent de chercher à comprendre. Or – faut-il le rappeler ? – comprendre n’est pas justifier.

3Quels sont ces éléments d’intelligibilité ? Les émeutes se sont déroulées selon un schéma bien connu : une étincelle a mis le feu à la poudrière que sont devenus les quartiers de relégation français. Sans ignorer le rôle des médias dans la diffusion et l’extension des émeutes sur tout le territoire national, la dimension ludique et cathartique de la participation des jeunes ; le contexte structurel n’a fait que se dégrader depuis le début des années 1980. Le taux de chômage des jeunes dans les zones urbaines sensibles (zus) ne cesse de s’accroître ; l’échec scolaire, la discrimination, le harcèlement de la police, la relégation… tous ces éléments sont présents, connus, indiscutables. En un sens, les dernières émeutes n’ont rien d’original dans le paysage social français.

4Il y a pourtant de la nouveauté dans ces émeutes et/ou dans le regard que l’on porte sur elles, d’une part relativement à leur dimension politique [1] et d’autre part à leur caractère ethnique ou non [2]. Sur ces deux points, ce sont à la fois les réalités sociales qui ont changé mais également les débats, les analyses. Nous voudrions ici développer une autre perspective – non exclusive de toutes celles déjà menées par ailleurs : les émeutes sont à resituer parmi d’autres mobilisations de jeunes visant la reconnaissance, même si se font jour, en France comme ailleurs, des revendications de reconnaissance identitaire.

2005-2006 : des jeunes au cœur de mouvements sociaux

5La problématisation des phénomènes sociaux par les gouvernants et les technocrates est le fruit d’une construction sociale qui est déterminante dans la mise en place de politiques publiques. Privilégier une lecture délinquancielle, c’est déjà plaider pour la mise en œuvre de politiques sécuritaires. Or la qualification des phénomènes dépend de la configuration d’acteurs sociaux qui participent à la définition du problème. Force est de constater que « les jeunes » en général, et les jeunes des zus bien plus encore, n’ont pas de place dans cette configuration. Il y a là un véritable problème politique d’accès à la représentation, à la décision. En France, la jeunesse ne constitue pas un acteur politique. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait pas de rapports sociaux intergénérationnels, mais qu’ils se déroulent en dehors de toute médiation politique.

6On peut substituer à une chronologie des violences urbaines – depuis les Minguettes en 1981 à aujourd’hui, en passant par Vaulx-en-Velin (1990), Toulouse (1998)… – une chronologie plus courte situant novembre 2005 parmi d’autres mouvements sociaux de jeunes. De février à avril 2005, les lycéens manifestent contre la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du ministre de l’Éducation F. Fillon. En septembre 2005, à partir d’un appel à la grève diffusé sur Internet, se constitue un mouvement social dénommé Génération précaire, revendiquant pour les stagiaires un véritable statut intégré dans le droit du travail. Ces jeunes gens manifesteront tout l’automne. En novembre 2005 et pendant trois semaines se déroulent les émeutes. De février à mars 2006, enfin, ont lieu les manifestations contre la loi sur l’égalité des chances en son volet Contrat première embauche (cpe) dont l’objectif était de « favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de moins de 26 ans en permettant aux employeurs de rompre avec la rigidité du contrat de travail ». Ces actions ont en commun de mobiliser des jeunes et jeunes adultes désenchantés par l’avenir qui leur est promis. Leur objectif est d’obtenir une reconnaissance et une place dans la société – et l’emploi – qui ne soit pas totalement précaire.

7Certes, selon la formule de Bourdieu, la « jeunesse » n’est qu’un mot : il y a des jeunesses avec des conditions de vie, d’accès à la consommation, d’études, de lieux de vie, d’expériences incomparables. Dans ces quatre mouvements sociaux, ce sont des jeunesses en bonne partie différentes qui se sont mobilisées. Les observateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de relever que Génération précaire regroupait des jeunes adultes le plus souvent qualifiés, diplômés. Alors que les jeunes des cités sont pour un très grand nombre non ou sous-qualifiés. Quant au mouvement anti-cpe, il a été présenté comme ayant donné lieu à des affrontements entre étudiants et jeunes des banlieues, comme le symbole de la fracture sociale au sein d’une génération.

8Pour autant, la diversité des jeunesses ne doit pas occulter ce qu’elles ont en commun. Les « jeunes » sont, avec les plus de 55 ans, les plus concernés par le phénomène de dualisation du marché du travail par lequel un segment de la population ne parvient à maintenir un emploi salarié et protégé qu’au prix d’une précarisation des autres. La jeunesse est le champ d’expérimentation de toutes les flexibilités possibles. En 2003, selon l’insee, plus d’un jeune actif sur cinq disposait d’un emploi temporaire ; « Une étape incontournable pour l’insertion professionnelle [3]. » La part de ceux qui sont en stage ou en contrat aidé (hors emploi-jeune), en apprentissage, sous contrat à durée déterminée ou en intérim (qui marque une progression sensible depuis 1993) est passée de 8 % au début des années 1980 à environ 30 % au début des années 2000.

9Née en septembre 2005 et manifestant tout l’automne, Génération précaire regroupe des jeunes le plus souvent qualifiés, diplômés, qui expriment leur refus d’être des travailleurs sans droits, sous-payés. Le masque blanc qu’ils arborent exprime symboliquement qu’ils sont des fantômes dans le Code du travail, que leur travail n’est pas considéré comme tel, qu’ils n’ont aucune garantie de reconnaissance de leur activité, qu’ils sont interchangeables, sans visage pour les employeurs. Une demande salariale est aussi une demande de reconnaissance.

10La mobilisation étudiante de mars 2006 traduit l’inquiétude que cristallise, au-delà du cpe, l’évolution des emplois offerts aux jeunes dotés d’une formation universitaire générale, le déclassement. La jeunesse se sent soumise à la précarité, se révolte avec le sentiment d’être considérée comme un « déchet », ce que les manifestants traduisaient en s’enveloppant dans des sacs poubelles.

11Pour qui voulait bien les entendre, les jeunes des cités ont exprimé quant à eux, pendant les émeutes, lors des échanges avec des militants, des élus, des journalistes, des témoins présents sur le terrain, un certain nombre de plaintes et de revendications. Celles-ci n’ont rien de bien nouveau par rapport aux émeutes précédentes : la fin du harcèlement policier, des discriminations vécues à l’embauche, dans les loisirs ; l’accès à la consommation, à l’emploi, l’égalité des droits et des chances pour tout le monde… « On n‘est pas des chiens, on n’est pas de la racaille » formule, en substance, tout cela.

12Toutes ces mobilisations de jeunes ont en commun de viser l’obtention d’une place dans la société, en particulier au travers d’un emploi qui procure l’estime de soi. Emploi et reconnaissance ne peuvent être pensés séparément car il y a des emplois qui ne procurent aucune reconnaissance ou estime de soi [4], qui au contraire avilissent.

13Le philosophe allemand A. Honneth défend la thèse selon laquelle de plus en plus de luttes sociales aujourd’hui ont pour enjeu la reconnaissance. Qu’entend-il par ce terme ? L’idée qu’une personne se fait de sa propre valeur se constitue dans le rapport à autrui. Une société juste doit donc être en mesure d’assurer des relations fiables de reconnaissance entre ses membres. Pour A. Honneth, la reconnaissance repose sur trois composantes d’un rapport positif à soi : confiance en soi, respect de soi, estime de soi. Le développement d’une identité requiert l’affection des proches, le respect universel et des solidarités de groupe.

14À chaque forme de reconnaissance correspond une offense morale, qui fait obstacle à la réalisation intersubjective de soi, à l’autonomie des citoyens et à la « vie sociale réussie ». Ces offenses, obligeant à l’expérience douloureuse du mépris, peuvent être interindividuelles, mais relèvent surtout des structures sociales, et des « pathologies » de l’organisation politique de la communauté. « Lorsqu’il demeure structurellement exclu de la jouissance de certains droits à l’intérieur d’une société, l’individu subit une forme d’humiliation qui affecte la compréhension normative de soi… La particularité de cette forme de mépris que l’on rencontre dans la privation de droits ou dans l’exclusion sociale ne réside pas seulement dans la limitation de l’autonomie personnelle qu’elle occasionne, mais aussi dans le fait que celle-ci est associée au sentiment de ne pas posséder le statut d’un partenaire d’interaction à part entière doté des mêmes droits moraux [5]. »

15On pourrait établir une hiérarchie des dénis de reconnaissance vécus par les jeunes ; ceux qui obtiennent des diplômes, résident dans les centres-villes, ne sont pas désignés ethniquement, subissant moins d’humiliations que les jeunes des cités et/ou d’origine étrangère. En tant que génération, les jeunes ont pourtant en commun d’être une classe d’âge sacrifiée et de ne pas accéder à la reconnaissance.

La reconnaissance des identités culturelles

16Les jeunes des cités, parce qu’ils sont souvent d’origine étrangère, expriment néanmoins, dans leurs mobilisations comme dans d’autres activités sociales – culturelles, confessionnelles, de loisirs… –, une demande plus spécifique de reconnaissance d’une identité culturelle multiple. Dans les discours des jeunes des cités se mêlent demandes de justice sociale et affirmations culturelles. Ce qui semble nouveau par rapport aux précédentes émeutes, c’est bien la montée en puissance de cette demande de reconnaissance qui ne se réduit plus à affirmer « nous sommes des Français comme les autres », mais « nous sommes des Français, avec notre identité, notre histoire… ».

17Le mépris qui affecte l’estime de soi concerne le dénigrement de modes de vie individuels ou collectifs que l’on désigne aujourd’hui couramment au moyen des concepts d’« offense » ou d’« avilissement ». Si la hiérarchie des valeurs d’une société conduit à dévaloriser ou à considérer comme déficientes des formes de vie ou des convictions individuelles, alors elle ôte aux sujets concernés toute possibilité d’accorder une valeur sociale à leurs propres capacités. Les jeunes des cités sont confrontés à la dévalorisation des modèles de réalisation de soi auxquels ils adhèrent ; leur culture est considérée comme archaïque ; leur religion est assimilée au terrorisme ; le travail de leurs parents est totalement dévalorisé ; leur représentation dans les médias est dégradante ; leur histoire – celle de la colonisation – est difficilement reconnue, leur langue assimilée à un facteur de risque d’entrée dans la délinquance [6] ; des confusions réitérées et malveillantes sont opérées entre immigrés et Français nés de parents étrangers, délinquance et immigration. L’avilissement découle également des (dis)qualifications publiques de « nouveaux barbares », de « sauvageons », de « racaille ».

18Mais les demandes de reconnaissance d’une identité multiple, exprimées sous des formes plus ou moins fortes, explicites, ne relèvent pas seulement d’une réaction face aux discriminations et aux humiliations. En France, la défense du modèle républicain d’intégration conduit la plupart des analystes à ne voir dans les diverses expressions d’une culture, d’une histoire spécifiques, les volontés de ne pas être assimilé, de maintenir des liens de type communautaire, qu’une conséquence fâcheuse des promesses d’intégration non tenues, un retournement du stigmate par sa réappropriation, une forme de « repli [7] ».

19C’est faire l’impasse sur le fait que l’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, qu’elle se construit et se transforme tout au long de l’existence ; que toutes les identités sont nécessairement plurielles, que les appartenances sont multiples et que les individus ne peuvent longtemps être sommés de choisir. C’est considérer que les revendications d’identité multiple sont un archaïsme quand nombre d’auteurs – il est vrai souvent non français – soutiennent au contraire que les sociétés modernes sont devenues multiculturelles. Le simple fait de s’intéresser à d’autres pays que la France conduit à envisager les revendications de reconnaissance des identités multiples non pas comme une conséquence de la crise du modèle français, dit républicain, ni non plus comme une crise passagère de la modernité, mais au contraire comme la marque même de la modernité.

20Le philosophe C. Taylor affirme ainsi, dans ses analyses de la justice, que « chacun doit être respecté dans sa dignité d’être humain, comme disposant des mêmes droits que tout être humain. Mais chacun doit aussi être reconnu dans sa différence, dans son “identité unique” qui “le distingue de tous les autres”… En ce sens, par estime de soi, on doit entendre l’aptitude de l’individu à s’identifier positivement à ses propres particularités [8] ».

21Contre l’universalisme abstrait qui se donne pour horizon d’arracher les individus à leurs particularismes culturels, considérés comme autant de traits qui à la fois les empêchent d’accéder à la modernité et à la Raison et représentent un risque pour la cohésion de la Nation, il faut accepter l’idée qu’il n’y a pas de construction du sujet possible si la culture particulière d’où vient l’individu, ou dont il choisit de se réclamer, est disqualifiée, si on en attend la disparition. Il n’y a pas de socialisation favorable au sujet sans reconnaissance. La domination d’une culture sur une autre est une source de difficultés à se constituer comme sujet. En contrepoint, l’action collective permet de restaurer l’image de soi, au moins d’obtenir une forme de reconnaissance. S’engager dans un mouvement collectif permet de recouvrir une identité positive.

22Cette reconnaissance d’une identité culturelle peut se faire sur un mode minimum, c’est-à-dire en considérant simplement que certaines particularités culturelles sont précieuses pour l’individu, son identité, parce qu’elles lui ont été inculquées lors de sa socialisation ou parce que sa famille, ses proches lui accordent une valeur, s’y réfèrent. « Certaines pratiques culturelles méritent d’être protégées dans la mesure où elles sont constitutives de l’estime de soi de certaines personnes, dans la mesure où la disparition de ces pratiques pourrait causer des dommages à l’estime de soi [9] », et pour peu qu’elles ne contreviennent pas aux droits de l’homme. Ce qui signifie respecter et chercher à accroître la capacité des individus à exercer leur libre choix, ainsi qu’à critiquer et contester les modes de vie et coutumes propres à la tradition, nationale ou autre.

23D’aucuns considèrent que les luttes pour la reconnaissance, les enjeux symboliques et identitaires signalent une disparition des conflits redistributifs classiques de la société industrielle. D’autres encore les considèrent comme exclusifs et, à ce titre, rejettent les premières. Mais mettre l’accent sur la dimension de lutte pour la reconnaissance des émeutes ne signifie pas pour le chercheur ni pour les acteurs se désintéresser des formes fondamentales de l’injustice sociale : l’exploitation, la redistribution inégale, l’exclusion. C’est au contraire souligner que l’enjeu et la caractéristique des mouvements de contestation dans les sociétés contemporaines consistent en l’articulation de ces différents aspects de hiérarchisation et de domination sociales qui entravent le développement juste de l’individu. Une société juste étant celle qui se préoccupe de redistribution des richesses, d’égalité, mais aussi de réalisation des conditions sociales, structurelles, institutionnelles permettant le respect de soi et l’estime de soi.


Mots-clés éditeurs : identité, mobilisations collectives, jeunes

Date de mise en ligne : 01/10/2007

https://doi.org/10.3917/empa.067.0013

Notes

  • [*]
    François Sicot, maître de conférences en sociologie, université de Toulouse-Le Mirail, 5, allées Antonio-Machado, 31058 Toulouse Cedex 9. sicot@univ.tlse2.fr
  • [1]
    Voir notamment G. Mauger, L’émeute de novembre 2005. Une révolte protopolitique, Éd. du Croquant, 2006.
  • [2]
    Voir en particulier les analyses de S. Bouamama.
  • [3]
    P. Givord, « L’insertion des jeunes sur le marché du travail entre 2002 et 2004 », insee Première, n° 1061, janvier 2006.
  • [4]
    C’est le fameux « travail d’arabe » que les jeunes des cités rejettent avec amertume, considérant qu’ils ne s’humilieront pas comme leurs parents ont accepté de le faire.
  • [5]
    A. Honneth, « Intégrité et mépris. Principes d’une morale de la reconnaissance », Recherches sociologiques, vol. XXX, n°2, 1999, 11-22, 14.
  • [6]
    Nous faisons référence à cet invraisemblable rapport – dit Benisti – d’octobre 2004 sur la prévention de la délinquance dans lequel une docte commission exprime son racisme en toute liberté, assimilant certaines langues étrangères à des « patois », éléments de sous-cultures primitives. Pour une analyse du rôle de la langue dans la construction du sujet : G. Francequin, « On n’habite pas un pays, on habite une langue », Enfances&psy, n° 16, 2001/4.
  • [7]
    À l’occasion des émeutes, la presse internationale a fréquemment souligné la faillite de la politique française d’intégration de ses minorités issues de l’immigration, enfermées dans des ghettos suburbains. De la même manière, ce sont avant tout des chercheurs étrangers (A. Réa, A.G. Hargreaves…) qui ont prêté une dimension ethnique aux émeutes et à la demande de reconnaissance. A. Réa, « Les émeutes urbaines : causes institutionnelles et absence de reconnaissance », Déviance et société, vol. 30, n° 4, 2006, 463-475.
  • [8]
    Cité par H. Pourtois, « Morale de la reconnaissance et diversité culturelle », Recherches sociologiques, vol. XXX, n° 2, 1999, 43-56, 48.
  • [9]
    Pourtois, 1999, 51.

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