Empan 2003/3 no51

Couverture de EMPA_051

Article de revue

Un « amateur » chez les professionnels

Pages 95 à 100

Notes

  • [*]
    Nano Gamondes, éducateur spécialisé.
  • [1]
    Apollo Faye, capitaine de l’équipe de France dans les années 1970-1980.
  • [2]
    Oumar Dia, un des meilleurs joueurs du championnat de France de première division à la même époque.
  • [3]
    Bruno Ruiz, meneur de jeu de Nice, qui lui aussi rejoindra un peu plus tard l’élite et l’équipe de France.
  • [4]
    Période légale où les joueurs ont le droit de changer de club.
  • [5]
    Ancien joueur de première division et coach de Nice.
  • [6]
    Cf. L’Équipe du dimanche 16 février 2003.

1 Il ne reste qu’une poignée de secondes à jouer… Nous ne sommes menés que par un écart infime, deux petits points, un panier. Le palais des sports de Montpellier retient son souffle. Mais la balle est en notre possession. Elle est parvenue à Apollo [1], sur une passe avec rebond, subtile, magistrale d’Oumar [2]. Mais immédiatement, l’étau s’est resserré sur notre joueur majeur chargé d’habitude de conclure les moments délicats. En effet, le joueur américain de Nice, ainsi que le défenseur chargé de tenter de gêner les velléités offensives d’Apollo, se sont idéalement placés en une muraille défensive. Apollo sort la balle de l’enfer en m’administrant une passe d’une force herculéenne tout en entrechoquant son buste avec un des géants niçois. Je n’ai pas eu le temps de jeter un œil au chrono mais une force intuitive me somme de tenter ma chance en shootant du bord de touche. Je fouette mon poignet de toutes mes ultimes énergies tout en étant complètement déséquilibré par la tentative ou par un bras adverse. Je sens la sphère orange pénétrer le cercle et agiter le filet au moment même où la sonnerie de la fin de la partie retentit. Les arbitres vont-il faire le signe d’accorder ma tentative ? Ou au moins siffler une faute en ma faveur, ce qui me donnerait deux lancers francs, la possibilité d’égaliser et d’arracher des prolongations ? Avais-je bel et bien les deux pieds derrière la ligne des trois points, si bien que cette tentative nous donnerait la victoire, la montée tant espérée en première division, celle que convoitent aussi fort les azuréens ? N’avais-je pas un des deux pieds sur l’autre ligne, si près, derrière moi, la ligne de touche, ce qui signifierait que j’étais hors du terrain et que mon panier ne peut être validé ? Je ne sais plus rien, je ne vois qu’un écran trouble mais je sens un paquet de mains et de poitrines m’étreindre. Puis je me vois décoller du sol, soulevé par des bras noirs et blancs, musculeux et pleins de sueur. Je distingue Karim, un de mes coéquipiers et ami, fou de joie à travers ses larmes, et puis le public, debout, nous ovationnant. Ça y est. On est en première division ! Le temps s’arrête dans ces moments-là. C’est pour ces quelques secondes de pur bonheur, de grande jouissance, que l’on joue, que l’on travaille comme des forcenés à l’entraînement, pendant de longues heures. Ce n’est pas pour la reconnaissance, ni même pour l’argent, ou je ne sais quelle once de gloire. Non, c’est pour ces moments inoubliables de victoire, contre la défaite, contre cette adversité d’en face, celle de ce groupe qui nous est opposé et qui, lui aussi, hait la défaite. Nous traversons le terrain, un tour d’honneur pour la foule en liesse, nous sommes ivres de bonheur. J’aperçois Bruno [3], un autre de mes amis, lui évoluait dans le camp opposé. Il est assis sous le panier, prostré, anéanti ; il doit déjà, dans sa tête, se passer et se repasser l’avant-dernière action, celle où il avait manqué une de ses passes dont pourtant lui seul a le secret dans ces circonstances. Il est au milieu de ses coéquipiers qui se demandent encore s’ils sont bien dans la réalité, la tête cachée dans leurs bras. Je sais qu’il est inconsolable. Je lui parlerai plus tard dans la soirée. Je connais trop bien ces instants, empreints de détresse, ceux qu’on arrive pas à relativiser. Nous sommes en première division, pour un petit point d’avance. Un point, c’est rien, c’est infinitésimal quand on mesure la somme d’efforts et de contraintes qu’on s’est infligés au cours d’une saison. La fête sera grandiose, nous allons savourer notre succès jusqu’au bout de la nuit. Oubliées les fatigues de la rencontre. Le groupe est sur un nuage, soudé par la victoire, uni par un résultat, euphorique.

2 Il y avait bien eu quelques controverses autour de l’ascension de La Paillade de Montpellier cette année-là. Des rumeurs autour du précédent match que nous avions arraché à Roanne, autre prétendant à la montée, en gagnant d’un point. La presse s’en était fait largement l’écho. Les deux joueurs américains de La Chorale, joueurs majeurs, avaient été approchés pour passer à côté du match par un intermédiaire peu scrupuleux. On leur aurait promis une forte somme d’argent en dollars. Les deux hommes, intègres, avaient immédiatement rendu compte à leurs dirigeants des propositions qui leur avaient été faites. Et c’était dans une ambiance sulfureuse que nous avions disputé la rencontre. Les principaux joueurs de notre équipe étaient sous contrat avec le plus influent des agents de joueurs français. Ce dernier aurait tenté d’influencer les joueurs de Roanne, club prétendant encore à la montée au même titre que Toulouse, Nice et nous. Le président de Montpellier avait « cassé la tirelire » en enrôlant Apollo et Oumar tout en leur promettant de belles reconversions dans ses entreprises. Notre entraîneur américain était également sous contrat avec le même agent mis en cause. Et puis, il y avait eu cette alerte à la bombe, au milieu de ce dernier match contre Nice, au moment stratégique où cette équipe survolait la rencontre. Le service d’ordre avait alors calmement évacué le palais des sports de Montpellier sans alerter le public de la véritable raison de l’arrêt de la partie et de l’évacuation des gens. Nous, nous étions au courant : un coup de fil anonyme avait été donné au responsable de la salle en pleine deuxième mi-temps. J’avais fait signe à ma compagne qui ne cessait de me questionner du regard et à mes parents venus de Lyon pour l’événement de se dépêcher de sortir. Alors pourquoi étions-nous restés tranquillement dans nos vestiaires alors que tout le monde était conduit dehors, y compris l’équipe niçoise ? Ce coup de téléphone avait-il été prémédité ? La partie avait repris dix minutes plus tard et nous avions repris l’ascendant sur nos adversaires qui avaient eu les jambes coupées par l’événement. Leur avance d’une vingtaine de points avait fondu comme neige au soleil. Jusqu’à l’issue finale, qui s’était jouée sur une seule seconde. Enfin, on nous avait distribué des médicaments, quinze jours avant ces deux rencontres capitales : « Ne vous en faites pas, ces ampoules sont prescrites par le médecin du club, ce sont des fortifiants car la saison est longue », nous avait dit le kiné en voyant la moue que nous faisions, Karim et moi. Il n’était pas question que je prenne quoi que ce soit et j’avais discrètement jeté, tout comme mon ami, les ampoules dans la poubelle de service.

3 L’enjeu était énorme cette année-là pour notre président, qui ambitionnait de faire de La Paillade, le même club à deux têtes que celui de Barcelone, une grande équipe de football et une grande équipe de basket. Il y avait également eu un article dans la revue influente du basket français qui dénonçait les pratiques de La Paillade. Le club cherchait notamment, maintenant que la saison était finie, à fusionner avec un autre club français pour constituer dès la première année une équipe visant le haut de tableau de la première division. Cela faisait beaucoup pour une seule association. Quant à moi, j’étais sur un nuage. Il me restait une année de contrat et j’allais rejoindre l’élite du basket français que j’avais tutoyée auparavant avec l’équipe de Lyon sans avoir pu m’y installer, une mauvaise blessure au plus mauvais moment m’en ayant empêché. Cette première blessure m’avait fait prendre conscience de la fragilité de notre statut de joueur de haut niveau. Cette année-là, l’entraîneur, peu scrupuleux, celui qui était venu pourtant me chercher dans mon petit club de banlieue et qui m’avait ensuite propulsé en haut de l’affiche, dès que je me suis blessé, n’avait plus voulu de moi. Il ne voulait pas perdre de temps et avait recruté un autre joueur de mon niveau, tout heureux de grimper de la troisième division à l’élite. J’avais signé au Racing de Paris et les dirigeants de Lyon m’avaient, eux, empêché de partir. Je me suis retrouvé pratiquement sans jouer pendant un an, regardant les collègues évoluer en première division, ceux-là même qui me regardaient jouer l’année précédente. Nous étions parvenus cette saison-là, contre toute attente, au plus haut niveau du basket français et j’avais contribué à cette ascension surprise. J’avais donc vécu mon éviction comme une profonde injustice.

4 Le vestiaire de Montpellier, imprégné par la sueur de l’effort, les effluves des premières bulles de champagne, les cris de joie et les manifestations intempestives de l’entourage de l’équipe, baigne dans l’euphorie. Et puis, dans le Midi, on s’embrasse beaucoup, on est très démonstratif…

5 Trois semaines après, deux jours avant la fin des mutations [4], nous apprenons, Karim et moi, par le président de la section basket, notre évincement de La Paillade. Nous découvrirons plus tard qu’il s’agissait de réserver la place à un deuxième Américain et à une recrue française de renom au cas où la tentative de fusion entre Montpellier et le Stade français était acceptée. J’envoyais aussitôt un témoignage continuant de dénoncer les pratiques de ce club à la fameuse revue du basket français. Nous nous retrouvons dépités, Karim et moi, dans le bureau d’un avocat ayant pignon sur rue à Montpellier. Celui-ci nous déconseille de porter l’affaire en justice : « On n’attaque pas Monsieur le président de La Paillade. Vous comprenez, il est trop influent […] ». Il nous promet qu’il obtiendra le dernier mois de salaire que le club nous doit, ce serait déjà bien : « Vous comprenez, cela vous laisserait le temps de vous retourner. »

6 Nous n’avons pas eu le moindre soutien de la part d’un des coéquipiers de ce groupe de joueurs professionnels pourtant si soudés dans la quête de la victoire. Ni même de témoignage de la part du milieu du basket en général, si ce n’est des années plus tard, de la part de Bernard Magnin [5], après un énième match contre cette bonne vieille équipe de Nice, qui est venu spontanément me dire : « C’était vraiment dégueulasse ce qu’ils vous avaient fait, Montpellier, cette saison-là ». Pire, je pense que le monde professionnel s’est par la suite détourné d’un joueur ayant fait des vagues et qu’à valeur égale, des choix d’employeurs se sont portés sur des joueurs plus malléables, ou plus discrets.

7 Au-delà de ces péripéties j’ai pu vérifier, après-coup, combien on pouvait se défier d’un joueur ayant eu le courage de dénoncer des pratiques inadmissibles de négociations de couloir entre hommes d’affaires. J’ai pu m’apercevoir combien on pouvait se méfier d’un joueur qui refusait de prendre un agent pour défendre ses intérêts et qui traitait seul les prolongations de contrat avec les clubs. Les portes du plus haut niveau se sont refermées devant moi. Sans doute étais-je un peu juste au niveau purement sportif bien que je connaisse des joueurs de mon niveau ayant eu leur place en première division. Mais surtout, un joueur moyen doit rester à sa place, ne pas faire de vagues, ne pas trop réfléchir et mettre du sens à ses actions, ne pas perturber le grand « business » s’il veut rester autour de la table et obtenir une part du gâteau. Le basket-ball s’est depuis largement professionnalisé, ce qui rend encore plus actuel cet état de fait.

8 Cependant, je n’oublierai jamais ce qu’a pu m’apporter ce sport quand j’ai ensuite fréquenté les divisions intermédiaires. Des sensations fortes, une recherche de soi-même, une recherche d’absolu à travers une remise en question permanente. Quand nous réalisons une performance satisfaisante, nous avons à peine le temps de la savourer que déjà la prochaine compétition se profile à l’horizon et que tout recommence presque à zéro. Tout comme au plus haut niveau. Mais surtout, nous éprouvons ce que Stephan Lemarchand, ancien joueur professionnel de football de Caen et de Mulhouse, exprimait si bien après la victoire de son club actuel, Schiltigheim, club de cinquième division qui vient d’éliminer Toulouse en coupe de France : « Il y a ici des valeurs que je n’ai jamais connues dans le monde professionnel, un échange, de l’amitié, ce n’est jamais chacun pour soi. » Un autre joueur vétéran de l’équipe avait rajouté à ce constat : « On mesure la qualité de ces moments si précieux. Parfois, on a du mal à réaliser ce qui se passe mais on sent que ce n’est possible que si chacun fait abstraction de sa personne. Ce qui arrive ne s’explique pas, ça se ressent. C’est intérieur, intense, partagé [6]. »

9 Je finis mon parcours sportif au « Coquelicot » de Lézat. Et j’en suis particulièrement fier. J’avais déjà joué un an pour ce club amateur, il y a trois saisons, quand je n’avais pas trouvé de club semi-professionnel qui veuille bien m’engager. J’ai déjà 37 ans ! Que le temps défile vite… Ce soir, nous allons disputer une rencontre capitale pour l’avenir du club. Il s’agit du maintien en troisième division nationale contre l’équipe de Lézignan qui va jouer pour le même objectif. Le village de Lézat est en ébullition. L’ultime match de la saison va décider de notre avenir : championnat de France ou division régionale. Personne ne sait ici qu’il va peut-être me permettre, personnellement, si l’on gagne, de jouer une vingtième saison de championnat national. Lézignan se présente avec une équipe modifiée par rapport au match aller. Elle a trouvé les moyens d’engager des joueurs nouveaux pendant la saison, tous d’origine africaine. C’est devenu une équipe compétitive, spectaculaire. À Lézat, les temps sont durs. Nous sommes les seuls de notre championnat à ne payer aucun joueur. Mais nous comptons ce soir sur notre solidarité sans faille. Je m’étais fracturé le scaphoïde trois mois auparavant lors d’un choc rugueux avec le pivot naturalisé de l’équipe de Cahors, et je m’étais battu depuis lors pour rejoindre le groupe lors de ce match crucial. Je m’étais entretenu de longues heures solitaires, dans la forêt, afin de conserver une condition physique minimale. J’avais activé la rééducation de mon poignet afin de gagner une course contre le temps. J’avais intégré les entraînements collectifs, la dernière semaine, en avance sur les prévisions médicales. Je voulais absolument faire partie du groupe, faire bénéficier l’équipe de mon expérience de ces matchs « couperet » si particuliers. Et puis, je n’en jouerais peut-être plus d’autres, de ces parties dont le souvenir vous reste, dont les sensations sont décuplées, qui vivent à travers les cœurs pendant des années. Mathias, l’entraîneur, ancien joueur de l’équipe, ancien coéquipier, vient me voir après l’ultime entraînement : « Nano, je vais conserver l’effectif qui a permis de faire remonter l’équipe ces deux derniers mois. Ma décision a été difficile, je nous prive de ton expérience. Sur le plan purement basket, ce n’est peut-être pas un bon calcul, mais sur le plan humain, je veux récompenser le groupe qui nous a permis d’espérer. J’ose croire que tu comprendras mon choix. » Les mots résonnent en moi, pris dans un tourbillon d’échos. C’est dur mais j’accepte ta décision, l’ami, car je la comprends déjà.

10 Samedi matin, je glisse quand même mon sac de sport dans la voiture, bouclé, complet. On ne sait jamais, un blessé de dernière minute, un camarade qui ne trouve plus le chemin de la salle de basket ! 19 heures. Cela sent le grand rendez-vous. La petite salle est presque pleine et la banda résonne dans l’enceinte. Cela promet une ambiance torride à l’équipe adverse. Tout le monde est là. Je réalise enfin que je ne jouerai pas. Mais je suis très présent. Je parle beaucoup à mes coéquipiers, surtout aux plus jeunes. Je les conseille, je les rassure, je les motive. Juste avant le début de la partie, une deuxième banda pénètre dans la salle. C’est l’orchestre espagnol d’Ateca, petite ville jumelée avec Lézat ! D’autres Espagnols arrivent, cela retarde le match. C’est du délire ! On ne sait plus où caser les gens. La rencontre débute dans un concert de klaxons et de chants. Même si l’équipe adverse semble supérieure athlétiquement, je sens que le groupe fait corps dans la survie. Le collectif transpire à travers les premières tentatives et propose un jeu d’une rare efficacité. La mi-temps est déjà là. Nous sommes devant. L’équipe adverse ne peut même plus s’échauffer, la banda espagnole jouant sous leurs paniers, ce qui provoque la colère des dirigeants lézignanais. Nous reprenons, l’équipe adverse ne lâchant toujours pas prise. Il faut puiser loin dans nos dernières ressources pour enfin se détacher un peu au score. Le groupe se fédère dans une communion proche de l’osmose. Mais l’escouade adverse répond par des actions exceptionnelles. Pour moi, c’est beaucoup plus dur que si j’étais sur le terrain. Quand on joue, on est dans un état second. Les secondes ne s’égrènent pas de la même façon. Il ne reste que quelques séquences à jouer… Un des jeunes joueurs de Lézat vole une balle dans les mains adverses et va l’écraser dans le cercle, haut, très haut. Le public est debout. Puis il envahit le terrain. C’est la fin ! Tout le monde s’embrasse, danse, exulte. Je tombe dans les bras de Mathias. Nous nous retrouvons tous assis par terre, jeunes et vieux, pour une chenille géante. Nous allons rêver un an de plus, à l’échelon national. Quelle récompense pour ce vieux club ariégeois, formateur, amateur. Dans le mot « amateur », il y a le mot amour. La fête peut commencer et les anecdotes peuvent revivre autour d’un repas bien arrosé. Les chants peuvent resurgir des poitrines chavirées. J’oublie que je n’ai pas joué. Des dirigeants, des supporters viennent me témoigner leur joie : « C’est grand ce que vous avez fait les gars, merci pour tout. » Et puis je positive, je tiens au bout de la main une vingtième saison de Nationale. Je n’oublie pas que c’est Mathias, le même entraîneur qui m’avait choisi pour faire partie à nouveau du club, et qui maintenant me glisse un verre de bière, me prenant par l’épaule et m’adressant un clin d’œil complice qui vaut bien mieux que des milliers de discours.

11 J’étais reparti trois ans dans le circuit semi-professionnel, à Castres pour financer ma reconversion, la formation d’éducateur spécialisé, en faisant faux-bond au « Coquelicot » mais en me jurant de revenir finir mon parcours à Lézat. Le basket ne m’a d’ailleurs rien apporté sur le plan d’une insertion professionnelle. Mais il m’a permis de tisser du lien social, de rencontrer des gens d’univers différents, de conditions sociales différentes, de convictions divergentes. Je sentais bien que c’était donc là, dans ce village ariégeois, qu’il fallait que je vive mes derniers instants de compétiteur avant de prendre ma retraite sportive, celle tant redoutée, celle qui laisse un grand vide, celle que certains sportifs appellent la « petite mort ». Je ne savais pas à ce moment-là que j’étais reparti pour deux saisons supplémentaires, riches d’émotions et de moments d’échanges d’une rare intensité.


Date de mise en ligne : 01/10/2005.

https://doi.org/10.3917/empa.051.0095

Notes

  • [*]
    Nano Gamondes, éducateur spécialisé.
  • [1]
    Apollo Faye, capitaine de l’équipe de France dans les années 1970-1980.
  • [2]
    Oumar Dia, un des meilleurs joueurs du championnat de France de première division à la même époque.
  • [3]
    Bruno Ruiz, meneur de jeu de Nice, qui lui aussi rejoindra un peu plus tard l’élite et l’équipe de France.
  • [4]
    Période légale où les joueurs ont le droit de changer de club.
  • [5]
    Ancien joueur de première division et coach de Nice.
  • [6]
    Cf. L’Équipe du dimanche 16 février 2003.
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