Résumé
L’objet de cet article est de s’interroger sur la logique de la politique de transformation des biens immobiliers des hôpitaux en rentes sur l’État au XIXe siècle. Cette question suscite de nombreux débats dans les milieux économiques et politiques. Les capitaux versés aux établissements de charité étant jugés improductifs pour l’économie nationale, il devient intéressant de les réintroduire dans la sphère de production. Les rentes sur l’État permettent d’articuler la dynamique du système hospitalier avec celle du circuit économique. Dans un premier temps, nous montrons que la dépréciation progressive des capitaux immobiliers constitue un handicap pour les établissements de bienfaisance et impose une transformation des mécanismes de financement. La seconde partie met en évidence la dualité de cette solution : avantageuse pour les finances publiques, mais insuffisante pour les établissements hospitaliers.
Abstract
The aim of this paper is to explore the political logic of transforming hospital properties into state bonds during the nineteenth century. This issue has stimulated numerous debates in economic and political circles. Because funds given to charities had been deemed unproductive for the national economy, it became attractive to reintroduce them into the sphere of production. State bonds made possible a dynamic interrelation between the hospital system and various economic circuits. The first part of the article shows that the progressive depreciation of real estate capital was a considerable handicap for charitable institutions, and necessitated a transformation in finance mechanisms. The second part highlights the twofold effect of this solution – it was advantageous for public finance, but insufficient for the actual hospitals themselves.