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Article de revue

Lou camin de vida prouvençau, une contrainte socio-spatiale à une mise en œuvre de la transition énergétique

Pages 79 à 94

Notes

  • [*]
    Traduction littérale en provençal d’« American way of life ».
  • [**]
    Literal translation of the ‘‘American way of life’’ in Provençal.
  • [1]
    L’énergie « grise » est l’énergie dépensée dans la phase amont de fabrication des matériaux et plus largement des produits industriels : conception, extraction, transformation, transport. Elle peut recouvrir de 50 à 75 % de l’énergie totale d’un produit.
  • [2]
    La surface bâtie a été calculée à partir de la BDTopo 2010 de l’Ign.
  • [3]
    Les calculs ont été effectués avec le logiciel libre TANAGRA (Rakotomalala, 2005), voir http://eric.univlyon2.fr/~ricco/tanagra/fr/tanagra.html.
  • [4]

Introduction

1La question de la performance énergétique, entre efficacité, sobriété et maîtrise de la consommation, est devenue centrale dans la planification territoriale (Certu, 2012 ; Scarwell et al., 2015). Souvent implicite dans de nombreux documents de planification (Agenda 21, scot, plu), la dimension énergétique des territoires est maintenant explicitement abordée dans les schémas régionaux climat-air-énergie (srcae) et des plans climat-énergie-territoire (pcet). Cette intégration des préoccupations énergétiques dans les documents de planification nécessite de comprendre en amont comment l’organisation d’un territoire détermine son niveau de consommation énergétique. L’analyse de la consommation d’énergie permet de réinterroger les modalités d’organisation des territoires à l’aune des problématiques énergétiques actuelles. La recherche des déterminants spatiaux et territoriaux de cette consommation conduit à s’interroger sur le poids des structures socio-spatiales existantes. Celles-ci peuvent être en effet considérées comme un frein à une mise en œuvre de la transition énergétique et révéler la difficulté à apporter des réponses locales et régionales à un projet politique national. La maîtrise de la demande énergétique dans le secteur résidentiel est l’un des piliers évoqués par les pouvoirs publics pour la mise en œuvre de la transition énergétique (Medde, 2015).

2Dans quelle mesure les caractéristiques résidentielles déterminent-elles le niveau de consommation énergétique des ménages ? De façon complémentaire aux études portant sur les caractéristiques énergétiques des bâtiments (Maizia, 2007), des travaux récents ont montré comment la consommation d’énergie est impliquée dans un système de relations socio-matérielles dans lequel les individualités et les normes sociales sont réaffirmées (Zélem, 2010 ; Walker, 2014 ; Lévy et al., 2014 ; Zélem, Beslay, 2015). Habiter, occuper un espace, se l’approprier, est un acte fondamental de la construction identitaire individuelle et collective, d’un rapport identitaire aux lieux duquel découlent des comportements résidentiels spécifiques (Carpentier, 2010), et par conséquent des pratiques individuelles de consommation d’énergie. Toutefois, restreindre la recherche de déterminants de consommation énergétique domestique à l’analyse des pratiques individuelles conduit à sous-estimer l’inscription des individus dans des structures socio-spatiales plus larges. La notion de mode d’habiter permet de considérer autant la manière dont les individus résident, que le rapport à l’espace que ce mode résidentiel exprime (appartement bourgeois, habitat collectif, pavillon, périurbain, etc.) (Stock, 2004), mais aussi les caractéristiques matérielles des logements et les aspects morphologiques des tissus urbains. C’est par cette étude des structures socio-spatiales communales que nous approcherons ici les modes d’habiter.

3Cet article s’intéresse aux configurations spatiales de la demande énergétique résidentielle au sein d’un territoire régional en montrant comment les modes d’habiter et leur localisation sont des éléments d’explication de cette demande, mais aussi comment la question énergétique s’insère dans des problématiques plus larges (aménagement, attractivité des territoires, inégalités sociales, périurbanisation, etc.). Autrement dit la question n’est pas de savoir qui consomme, mais consomme-t-on, et ce que cela montre de l’organisation spatiale d’un territoire.

Le poids des structures socio-spatiales héritées

4L’inscription spatiale des sociétés résulte de contraintes spatiales, de choix, de règles, de conflits et de négociations entre différents groupes sociaux. Elle est le résultat systémique d’interactions issues de stratégies individuelles et collectives qui organisent et modifient l’espace dans toute la complexité et la diversité des actes sociaux. Les formes de l’emprise bâtie sont les conséquences durables d’inscriptions spatiales structurées (ordonnées ou désordonnées) des sociétés, appelées aussi structures socio-spatiales. Elles résultent de choix stratégiques individuels, libres ou contraints (accessibilité des zones d’emploi, localisation de l’habitat, etc.), de règles et de stratégies collectives (planification, aménagement, plan local d’urbanisme, etc.) et d’interactions entre différents groupes sociaux (ségrégation socio-spatiale). Les structures socio-spatiales sont dotées d’une forte inertie et contraignent en retour les interactions sociales et spatiales (dynamiques foncières, réseaux de transport, etc.), ainsi que leurs propres potentialités de changement et d’évolution. Elles relèvent de ce point de vue de la path dependence (Pierson, 2000). Ce concept qui correspond à une situation où les décisions passées impliquant une direction donnée induisent des dynamiques ultérieures suivant la même trajectoire, a trouvé sa place en géographie et dans l’étude des transitions énergétiques. La dimension spatiale de la path dependence dans les transitions soutenables a été soulignée entre autres par Ron Boshma et Ron Martin (2010) et a été récemment réaffirmée par Teis Hansen et Lars Coenen (2015, p. 6) qui rappellent que « according to Martin (2010, p. 3), the combination of historical contingency and the emergence of self-reinforcing effects, steers a technology, industry or regional economy along one path rather than another ». L’évolution des territoires a en effet été alimentée par des choix anciens privilégiant les technologies fondées sur les combustibles fossiles (Unruh, 2000 ; Bridge et al., 2013). Les coûts de sortie de ce modèle ont augmenté avec le temps ; à la fois les coûts irrécupérables de la structuration de l’espace par les sociétés (environnement bâti, réseaux, infrastructures), mais aussi les cultures au lieu de consommation exprimées par des attentes et des normes concernant le coût et la fiabilité de l’approvisionnement énergétique, ou encore les pratiques sociales associées à la consommation de l’énergie. La transition énergétique convoque une réévaluation de la forme, de la fonction et de la valeur de certaines structures socio-spatiales, en particulier celles des espaces urbains et périurbains. L’attention accrue portée à l’efficacité énergétique ravive les débats sur la morphologie urbaine, la densité des villes et leurs effets énergivores (Newman, Kenworthy, 1989 ; Massot, Orfeuil, 2007 ; Wiel, 2009). De nombreux rapports préconisent la densification et la compacité pour minimiser les dépenses énergétiques et maximiser l’accessibilité des lieux. Une ville compacte permettrait théoriquement de réduire les distances des déplacements individuels, de favoriser les transports collectifs et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (Orfeuil, 2008). Cette question est aujourd’hui largement analysée (Pouyanne, 2004 ; Desjardins, 2011 ; Le Néchet, 2011, 2015) mais il reste cependant difficile d’affirmer avec certitude qu’une modification des morphologies urbaines peut réduire de façon significative les consommations d’énergie (Dupuy, 2002 ; Chabrol, Grasland, 2015), d’autant plus que le calcul de l’énergie « grise [1] » liée à l’aménagement des formes urbaines définies comme durables (formes compactes et polycentriques) est inexistant, bien que des recherches se développent pour intégrer l’énergie grise dans les bilans énergétiques (Pourouchottamin et al., 2013). Les coûts liés à la restructuration de l’environnement bâti et des réseaux pour tendre vers ces modèles sont difficiles à estimer.

5Ces modèles se heurtent également aux cultures au lieu de consommation exprimées par des pratiques sociales et résidentielles et des modes d’habiter spécifiques affectant la consommation d’énergie. Des études récentes ont montré l’influence des usages et des pratiques du logement sur la consommation énergétique résidentielle. Jean-Pierre Lévy et al. (2014, p. 52) ont démontré qu’à l’échelle nationale, la variabilité du niveau de consommation renvoyait à des profils de population et à des caractéristiques spécifiques du logement. Leurs résultats ont montré l’intérêt de ne pas réduire l’analyse des consommations uniquement aux caractéristiques du bâti et appellent à élargir les indicateurs de mesure de la consommation d’énergie résidentielle. L’analyse proposée dans cet article répond à cet appel à une échelle régionale. Par ailleurs, l’impact du mode d’habiter périurbain sur les consommations d’énergie n’est plus à démontrer (cf. revue de littérature proposée par Xavier Desjardins et Marie Llorente en 2009). La littérature abonde sur ce sujet autant pour démontrer l’impact de la périurbanisation sur la consommation de carburant que pour évaluer l’impact énergétique de l’habitat individuel, ou encore démontrer que « l’habiter périurbain n’est pas encore remis en cause par la question énergétique aux yeux de ceux qui y résident » (Desjardins, Mettetal, 2012, p. 56). Cependant, ces études ne permettent pas de distinguer la variabilité de la consommation au sein de différentes formes de périurbain. L’habiter périurbain recouvre des formes différentes tant en termes de type d’habitat qu’en termes de pratiques et de représentations.

6Cet article s’inscrit donc dans la continuité des études portant sur la recherche de déterminants de la consommation énergétique résidentielle. Il propose en s’appuyant sur des méthodes quantitatives reproductibles, de développer une approche régionale de ce phénomène qui permette d’une part de distinguer plusieurs catégories au sein d’un même mode d’habiter, d’autre part d’intégrer les spécificités géographiques, sociales et culturelles d’un territoire spécifique.

Structures socio-spatiales types et consommation d’énergie : des espaces périurbains énergivores

7La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) est un terrain propice au traitement de notre problématique. Troisième région métropolitaine en termes de consommation d’énergie, cette région est également soumise à des difficultés d’approvisionnement en raison de sa situation en bout du réseau électrique national. La maîtrise de la demande énergétique y représente donc un grand enjeu, en particulier dans le secteur de l’habitat, qui représente 30 % de l’énergie consommée. Cette région est également le théâtre de fortes dynamiques de métropolisation qui en font un espace privilégié d’observation des structures et dynamiques périurbaines.

8L’analyse présentée s’articule en trois étapes. La première vérifie l’existence à l’échelle régionale d’une relation statistique entre la demande énergétique et les caractéristiques du parc de logements. La deuxième montre comment les caractéristiques résidentielles se distribuent dans l’espace régional et contribuent à qualifier des espaces types. La troisième analyse la variabilité de la consommation énergétique résidentielle entre les espaces types identifiés et qualifie les caractères énergivores de chacun d’eux pour en faire une cartographie.

Demande énergétique au lieu de vie : une combinaison de facteurs résidentiels

9On cherche dans cette partie à expliquer les variations intercommunales de la consommation d’énergie liée au secteur résidentiel, à partir d’un jeu de variables décrivant certaines caractéristiques des ménages (taille), des logements (type, ancienneté, équipement en chauffage) et du territoire communal (densité de logements au kilomètre carré bâti [2])(tabl. 1). Un modèle de régression multiple pas-à-pas [3] a été implémenté de la façon suivante. La consommation d’énergie 2010 du secteur résidentiel par commune (base Energ’Air de l’Observatoire régional énergie climat air de la région PACA (Oreca PACA)) [4] rapportée au nombre de logements par commune (base logement 2010 de l’Insee) correspond à la variable à expliquer. Les variables explicatives sont calculées à partir de la base logement 2010 de l’Insee à la commune. Ces données présentent l’intérêt d’offrir une base communale unifiée qui facilite les traitements statistiques et cartographiques dans le cadre d’une analyse régionale, avec des variables explicatives intégrant autant des caractéristiques morphologiques (bâti) et matérielles (équipement) que sociales (type d’occupant), et elles permettent les questionnements présentés dans le tableau 1. Par ailleurs, ces données sont en accès libre et permettent à tout un chacun de reproduire notre analyse, la vérifier, la réfuter ou la compléter. Un premier modèle implémenté à partir des données brutes présentait des biais importants (effets de taille, colinéarité, coefficient de corrélation hors norme de 0.999…). C’est pourquoi toutes les variables utilisées ici sont relatives, dans le but de limiter les biais économétriques.

Tabl. 1

Facteurs résidentiels et consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur : questionnements*

Tabl. 1
Variables explicatives Questionnements Population par ménage en 2010 Influence du nombre d’habitants par foyer Nombre de logements par kilomètre carré bâti Influence de la densité de logement par rapport à la surface bâtie Résidences secondaires et logements vacants Présence de surface bâtie mais une demande énergétique saisonnière ou inexistante Type de résidence (maison ou appartement) Influence des surfaces d’habitation et de la mitoyenneté Statut des occupants (propriétaires ou locataires) Influence du cycle de vie et de la condition sociale Équipement en chauffage (individuel, collectif, électrique, etc.) Influence du mode de chauffage Périodes de construction* Influence de l’ancienneté du bâti et des normes de construction

Facteurs résidentiels et consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur : questionnements*

* avant 1949, entre 1949 et 1974, entre 1975 et 1981, entre 1982 et 1989, entre 1990 et 1998 et entre 1999 et 2005.

10La régression multiple effectuée est globalement pertinente (R2 = 0.8352 et R2 ajusté = 0.8333). Le test de Fisher conclut à la significativité globale du modèle ainsi qu’à la significativité des coefficients des variables. Le modèle reconstitue correctement la consommation d’énergie par logement de la très grande majorité des communes : 94 % d’entre elles ont des résidus situés dans l’intervalle +/- 2 écarts types. Les résidus sont en adéquation avec la loi normale, ce qui valide l’usage du modèle de régression.

11Les résultats du modèle montrent que la demande énergétique au sein des logements dépend d’une combinaison de facteurs résidentiels. Ils confirment les résultats présentés récemment par Jean-Pierre Lévy et al. (2014) à l’échelle nationale. Le modèle permet également d’évaluer le poids de chaque variable sur la consommation d’énergie. Le tableau 2 présente la valeur du coefficient attribué à chaque variable dans l’équation obtenue, et permet d’étayer les hypothèses associées aux effets respectifs des différentes variables de structure socio-spatiale. Les variables sont classées par ordre d’importance décroissante en fonction de leur poids lors du processus de sélection des variables par les corrélations partielles (Rakotomalala, 2005 ; Dodge, 2007). Le modèle confirme que la demande énergétique résidentielle relève bien d’une combinaison socio-matérielle de facteurs. Les deux variables qui pèsent le plus sur le niveau de la consommation énergétique sont la part de propriétaires, qui reflète des conditions sociales et/ou une position dans le cycle de vie spécifique, et la densité de logements qui caractérise l’agencement des espaces bâtis. Par ailleurs, la valeur des coefficients confirme certaines évidences comme l’impact de la taille du ménage sur la consommation. Elle confirme aussi les résultats de travaux antérieurs, notamment ceux concernant la densité, mais aussi ceux de l’Atelier parisien d’urbanisme qui montraient que le bâti d’avant-guerre n’est pas si énergivore car « les méthodes constructives génèrent peu de ponts thermiques et les surfaces de vitrages restent faibles » (Apur, 2007, p. 17). Le modèle interroger aussi l’impact des normes thermiques car la part de logements récents paraît augmenter la consommation.

Tabl. 2

Combinaison de facteurs résidentiels et consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur : résultats du modèle de régression multiple

Tabl. 2
Variables Coefficient de régression Hypothèses Constante -0,31 Part de logements occupés par des propriétaires 0,02 Révélateur d’un mode d’habiter, d’une position dans le cycle de vie, d’un niveau de vie Densité de logements au kilomètre carré bâti -0,02 La densité de logement impliquerait une consommation plus faible Part de logements occupés par des locataires 0,00 Révélateur d’un mode d’habiter, précarité énergétique Part de logements construits avant 1949 -0,00 Les logements anciens seraient moins énergivores (pierre, murs épais, etc.) Population par ménage 0,12 Plus on est nombreux, plus on consomme (eau chaude, électroménager, etc.) Part de logements équipés en chauffage central individuel 0,00 Le chauffage individuel serait plus énergivore Part de logements construits entre 1999 et 2005 0,01 Les logements récents seraient plus énergivores Non respect des normes RT 2000 Part de logements équipés en chauffage central collectif -0,01 Le chauffage collectif serait moins énergivore Part de logements de type appartement 0,01 Un appartement n’impliquerait pas forcément une consommation plus faible Part de logements de type maison 0,01 Une maison n’impliquerait pas toujours une consommation plus élevée qu’un appartement Part de logements construits entre 1990 et 1998 0,00 Phase importante de périurbanisation, habitat de mauvaise qualité

Combinaison de facteurs résidentiels et consommation d’énergie en Provence-Alpes-Côte d’Azur : résultats du modèle de régression multiple

Sources : d’après l’Insee, Energ’air, BDTopo Ign ; Maximin Chabrol, 2015.

12Si ce modèle confirme l’existence d’un lien statistique entre la demande énergétique résidentielle et les caractéristiques du parc de logements, il ne dit rien sur l’impact que peut avoir l’organisation spatiale du territoire sur cette consommation. Aussi, une analyse de la distribution spatiale de ces caractéristiques paraît essentielle à ce stade de l’étude.

Identification de structures socio-spatiales types

13Cette combinaison de variables résidentielles n’est pas répartie aléatoirement dans l’espace régional. Elle le structure en sous-ensembles cohérents du point de vue des spécificités géographiques et territoriales, en soulignant l’appartenance des communes à des types d’espace. Une classification ascendante hiérarchique (cah) permet de distinguer ces espaces et d’élaborer une typologie. La classification obtenue permet de distinguer trois grands groupes constitués de sous-catégories (fig. 1 et 2).

Fig. 1

Dendrogramme et profil des classes de la typologie spatiale du parc résidentiel en Provence Alpes-Côte d’Azur

Fig. 1

Dendrogramme et profil des classes de la typologie spatiale du parc résidentiel en Provence Alpes-Côte d’Azur

Chaque bâton représente la distance de la moyenne de chaque classe à la moyenne générale.
Cette distance est exprimée en nombre d’écarts types de chaque variable.
□ : bâton coupé à plus ou moins trois écarts types.
Sources : D’après l’Insee et BDTopo Ign. Conception et réalisation : Maximin Chabrol, 2015.
Fig. 2

Typologie spatiale du parc résidentiel en Provence Alpes-Côte d’Azur par classification ascendante hiérarchique

Fig. 2

Typologie spatiale du parc résidentiel en Provence Alpes-Côte d’Azur par classification ascendante hiérarchique

Sources : D’après l’Insee et BDTopo Ign. Conception et réalisation : Maximin Chabrol, 2015.

14Un premier groupe rassemble les communes urbaines et les communes touristiques. Des combinaisons différentes de variables dessinent des profils propres à des sous-groupes :

  • les grandes métropoles denses (Marseille et Nice) et les villes très denses du littoral azuréen sont caractérisées par une très forte densité de logements par rapport à la surface bâtie et un parc à forte dominante locative de type appartement, équipé en chauffage central collectif ;
  • les villes petites et moyennes se distinguent des précédentes par une densité de logements moins caractéristique et une présence plus forte d’équipement en chauffage central individuel ;
  • les stations touristiques du littoral méditerranéen et des Hautes-Alpes à forte densité de logements par rapport à la surface bâtie ;
  • les stations touristiques moins denses au bâti ancien.

15Un deuxième groupe rassemble les communes périurbaines, espace qualifié ici de périphérie dense, réparties en trois catégories :

  • les communes périurbaines caractérisées par un habitat plutôt de type pavillonnaire construit dans les années 1990 ;
  • les communes périurbaines caractérisées par une part de propriétaires très élevée, un habitat pavillonnaire plutôt récent et une prédominance de chauffage central individuel ;
  • les communes périurbaines au parc résidentiel mixte (sans prédominance d’un type d’habitat ou d’une période de construction) mais avec une tendance locative plus marquée.

16Un dernier groupe rassemble les communes d’arrière-pays, espace qualifié ici de périphérie diffuse, avec un habitat individuel qui distingue deux catégories en fonction des périodes de construction :

  • les communes d’arrière-pays au bâti ancien (avant 1949) ;
  • les communes d’arrière-pays au bâti récent (années 2000).

Part explicative des structures socio-spatiales types dans la consommation d’énergie

17Une analyse de variance montre une différence significative de la consommation d’énergie par logement entre les groupes définis par la typologie. Elle indique que la demande énergétique des logements dépend en partie de l’appartenance des communes à l’un des types d’espace identifiés. La consommation moyenne d’énergie par logement est plus élevée dans les catégories du périurbain que dans les autres types d’espace. Elle est notamment deux fois plus élevée dans le pavillonnaire récent que dans les villes denses. Le rapport entre la variabilité entre les classes et la variance totale est égal à 0.60. Cela signifie que la différence entre les catégories identifiées explique 60 % de la variance totale de la consommation par logement. Une représentation de la distribution de la consommation par logement dans chaque type d’espace sous forme de boîtes à moustache permet d’apprécier cette relation (fig. 3).

Fig. 3

Box-plots de la consommation par logement par type d’espace

Fig. 3

Box-plots de la consommation par logement par type d’espace

18L’observation des valeurs centrales (médiane, moyenne et intervalle interquartile) montre une réelle tendance de la demande énergétique des logements à être plus élevée dans les communes périurbaines. Les valeurs maximales ainsi que celles des troisièmes quartiles sont également les plus élevées pour les trois catégories d’espace périurbain.

Caractères énergivores des structures socio-spatiales types

19Si l’analyse précédente a montré que le niveau de consommation énergétique des communes dépend en partie de leur appartenance à un type d’espace, il convient d’identifier au sein de ces sous-ensembles les caractéristiques les plus énergivores. Une matrice de corrélations entre la consommation par logement et les variables résidentielles au sein de chaque type d’espace précise les variables qui y déterminent une consommation plus importante ou plus faible. Si certaines variables sont très représentatives du type d’espace (cf. fig. 1), ce ne sont pas toujours celles-ci qui pèsent le plus dans la description du niveau de la consommation. En effet, si les communes urbaines sont caractérisées par une part élevée d’appartements, c’est pourtant bien la part de maisons individuelles qui fait varier leur consommation (r = 0.74). Une densité élevée de logements par rapport à la surface bâtie implique partout des consommations plus faibles. Parmi les variables liées à un comportement peu énergivore, on note qu’une part élevée de résidences secondaires dans les stations touristiques les plus attractives de la région (Cassis, Isola, etc.), autant sur la Côte d’Azur que dans les espaces de haute montagne (64 % en moyenne, pouvant aller au-delà de 90 %) est associée à une faible consommation énergétique. Ces espaces ne sont donc pas particulièrement énergivores puisque la demande y est saisonnière, ce qui peut poser par ailleurs d’autres problèmes notamment en terme de gestion de la pointe de consommation d’électricité en haute saison. Les stations touristiques au bâti ancien consomment davantage en raison d’une demande annuelle. La part de propriétaires, la taille des ménages et la part de logements construits entre 1999 et 2005 y sont des variables déterminantes. La périphérie diffuse présente une plus grande mixité de variables déterminantes parmi lesquelles la part de propriétaires est la plus déterminante, à laquelle s’ajoutent la présence de chauffage individuel et électrique et la part de logements construits entre 1999 et 2005.

Un mode d’habiter énergivore : « lou camin de vida prouvençau »

20La demande énergétique des logements des espaces périurbains est nettement déterminée par un mode d’habiter caractéristique de l’habitat pavillonnaire. Les parts de propriétaires et d’équipement en chauffage individuel et/ou électrique sont les variables déterminantes communes aux trois catégories d’espace périurbain. Bien que les deux premières catégories soient caractérisées par une grande part de logements récents, ce sont les logements construits dans les années 1970 et 1980 qui contribuent à une consommation accrue. Dans la catégorie du périurbain mixte, les logements construits au début des années 2000 augmenteraient également le caractère énergivore de ces espaces.

21Les deux classes qui consomment le plus sont très révélatrices de ce que l’on peut qualifier de « lou camin de vida prouvençau », traduction adaptée en provençal de l’« American Way of Life ». Dans ces communes, l’habitat individuel s’organise en zones pavillonnaires constituées de vastes villas de style provençal avec piscine. Il s’agit bien d’une version moderne du modèle d’habitat provençal, loin du mas aux oliviers ou du village groupé préservant de la chaleur caniculaire. Ces communes sont parfois constituées presque entièrement de zones pavillonnaires dispersées autour d’un hameau originel parfois constitué d’un ou deux bâtiments. Ces deux types sont très représentatifs de l’idéal d’accès à la propriété de populations plutôt aisées mais dans lesquelles on ne peut pas, d’un point de vue statistique, distinguer de catégories socio-professionnelles précises. En théorie, il peut donc s’agir autant de cadres, que de retraités, de fonctionnaires, ou de chefs d’entreprise. Lou camin de vida prouvençau correspond bien à la version méridionale et provençale du modèle d’habitat pavillonnaire. « Le pavillon est ce qu’on appelle une maison, dans des milieux sociaux élevés. C’est aussi le plus souvent un mode de production : le propriétaire d’une parcelle à bâtir ‘‘fait construire’’ par une entreprise » (Roux, 2013). Mais « l’accession pavillonnaire périurbaine n’est pas seulement un choix ‘‘par défaut’’ ou sous contrainte. Elle répond à des aspirations sociales profondes » (Jaillet, 2013). Ce modèle aujourd’hui commun de l’accession pavillonnaire se conjugue en région PACA au tropisme solaire et à l’attractivité des métropoles aixoise, marseillaise et niçoise pour constituer un mode d’habiter que nous qualifions ici de lou camin de vida prouvençau. Cette proximité relative aux espaces naturels (porteurs dans le Sud de l’image d’un cadre de vie agréable), mais aussi à des pôles économiques importants permet cette comparaison avec le modèle américain où l’habitat individuel « incarne le principe de l’accession à la propriété d’une maison individuelle entourée d’un jardin, localisée à proximité d’un environnement naturel et reliée (souvent par l’autoroute) aux zones économiques et aux espaces de consommation » (Ghorra-Gobin, 2013). Ce mode d’habiter est donc un modèle parmi d’autres. Il diffère en cela par exemple du tropisme littoral de la Côte d’Azur, et concerne une partie seulement des espaces périurbains.

22La troisième catégorie de communes périurbaines (périurbain mixte à tendance locative) répond aussi à ce désir de « lou camin de vida prouvençau » mais semble concerner davantage les classes moyennes. L’habitat est moins dispersé et s’organise en lotissements plus compacts jusqu’à atteindre parfois la continuité du bâti. Les piscines se font plus rares et les surfaces d’habitation plus petites.

23On peut en déduire que le niveau de revenu a une influence sur la consommation d’énergie au sein des logements. Un haut niveau de revenu peut impliquer des surfaces de logement plus importantes ainsi que la présence d’équipements énergivores (climatisation, électroménager, piscine, etc.). La mesure d’indicateurs du niveau de vie permet de comprendre que la différenciation entre les types d’une même grande catégorie (villes et communes touristiques, périphérie dense et périphérie diffuse) dépend très largement de cette caractéristique, particulièrement pour les trois catégories de périurbain.

24La combinaison du revenu net moyen des foyers fiscaux imposables par commune, du revenu net moyen des foyers fiscaux non imposables par commune et la part de foyers fiscaux non imposables dans le total des foyers fiscaux permet d’obtenir un indicateur global du niveau de richesse construit de la façon suivante :

25• Si le revenu net moyen des foyers fiscaux imposables par commune est supérieur au 3e quartile au niveau régional et que la part de foyers fiscaux non imposables est inférieure à 50 %, on considère que les communes ont un niveau de richesse significativement élevé.

26• Si le revenu net moyen des foyers fiscaux non imposables par commune est inférieur au 1er quartile au niveau régional et que la part de foyers fiscaux non imposables est supérieure à 50 %, on considère que les communes ont un niveau de richesse significativement faible.

27Cet indicateur différencie clairement les sous-ensembles identifiés précédemment (fig. 4).

Fig. 4

Niveau de richesse et typologie spatiale du parc résidentiel en Provence Alpes-Côte d’Azur

Fig. 4

Niveau de richesse et typologie spatiale du parc résidentiel en Provence Alpes-Côte d’Azur

Sources : D’après DGFIP (Impôt sur le revenu des personnes physiques), 2010.

28Parmi les trois catégories de périurbain, celle qui consomme le plus est une catégorie au niveau de richesse significativement élevé. Elle est composée à plus de 60 % de communes au niveau de richesse significativement élevé et ne compte que 1 % de communes au niveau de richesse faible. Elle concentre 62 % de l’ensemble des communes riches de la région. Le niveau de richesse oppose aussi les deux catégories de communes touristiques, ainsi que les deux catégories de la périphérie diffuse.

29Cette analyse est révélatrice de la diversité des modes d’habiter périurbains qui témoignent d’une forte individualisation des rapports à l’espace et d’une hétérogénéité socio-spatiale au-delà de laquelle on peut observer un certain nombre de régularités et de logiques collectives (Cailly, Dodier, 2007).

Spatialité des caractères énergivores, une base de réflexion pour l’intégration de la question énergétique dans les documents de planification

30Le croisement de la typologie du parc résidentiel avec la consommation d’énergie par logement et l’investigation faite sur le niveau de richesse et le type d’habitat permet d’aboutir à une cartographie des caractères énergivores de l’habitat en région PACA (fig. 5).

Fig. 5

Caractères énergivores des modes d’habiter en région Provence Alpes Côte-d’Azur

Fig. 5

Caractères énergivores des modes d’habiter en région Provence Alpes Côte-d’Azur

Sources : D’après l’Insee, Energ’air, BDTopo Ign et DGFIP. Conception et réalisation : Maximin Chabrol, 2015.

31Dans toutes les catégories définies, les communes qui consomment le moins ont soit une part de résidences secondaires élevée, soit une part d’appartements élevée, soit une densité de logements au kilomètre carré bâti importante. La présence de résidences secondaires implique par définition des consommations saisonnières ; la présence d’appartements suppose des surfaces d’habitation souvent plus petites et, tout comme la densité de logement, favorise la mutualisation de services comme le chauffage ou l’eau chaude sanitaire.

32L’analyse montre que les métropoles de Marseille et de Nice ne sont pas particulièrement énergivores. Malgré tout, elles concentrent l’essentiel de la demande énergétique régionale en volume. De plus, de fortes disparités internes autant en termes de niveau de richesse que de caractéristiques du parc résidentiel ne permettent pas à ce niveau d’échelle de distinguer de variabilité en matière de consommation. Il y a donc une part d’incertitude importante qu’une analyse infra-urbaine pourrait peut-être diminuer.

33Mais dans le cadre d’une politique régionale de la maîtrise de l’énergie en PACA, toute l’attention semble devoir se porter sur les espaces du desserrement urbain. Le mode de vie caractérisé par l’accès à la propriété d’une maison individuelle, de surcroît équipée en chauffage individuel, apparaît comme un facteur de consommation accrue.

34Les périodes de construction interrogent aussi sur le respect, l’usage et l’impact des normes de construction et en particulier celles de la règlementation thermique. Les règlementations thermiques (rt) se succèdent depuis 1974 suite au choc pétrolier de 1973 (rt 1974, rt 1982, rt 1988, rt 2000, rt 2005, rt 2012)(Collet, 2011). Les périodes de construction qui apparaissent comme déterminantes d’une consommation accrue dans notre étude sont celles qui se succèdent de 1974 à 2005 (1975-1981, 1982-1989 et 1990-2005) selon le type d’espace concerné. Dans ces conditions, il est difficile d’admettre que ces règlementations ont eu un poids déterminant. Les consommations énergétiques des logements ne répondent pas seulement à des besoins de chauffage et le caractère énergivore ne se mesure pas uniquement en termes de déperdition thermique.

35L’analyse effectuée interroge aussi les situations de précarité face à l’énergie. Si la question de la précarité énergétique est avant tout une question de précarité sociale, la capacité financière d’accès à l’énergie reste une composante essentielle de la qualité de vie. Les catégories spatiales médianes de notre analyse (périurbain des classes moyennes, petites et moyennes villes, périphérie diffuse et stations touristiques à faible niveau de richesse) sont les espaces d’une précarité énergétique potentielle. Ces espaces concentrent la majorité des communes à faible niveau de richesse.

36La transition énergétique par la volonté de maîtrise des consommations d’énergie implique la remise en cause d’un mode d’habiter l’espace particulièrement prégnant en région PACA, celui de l’accès à la propriété et à la villa moderne provençale, « lou camin de vida prouvençau ». Les consommations d’énergie sont révélatrices des usages qui sont faits des espaces. Ce n’est pas uniquement l’agglomération des individus qui entraîne de fortes demandes en énergie, mais aussi un mode d’habiter l’espace particulier, un mode de répartition des hommes dans l’espace dominé par l’habitat individuel pavillonnaire. Les volontés actuelles de réduction de l’étalement urbain sont de plus en plus intégrées aux politiques d’aménagement du territoire, mais ces interventions a posteriori sont-elles réellement efficaces face à l’ampleur du phénomène ? On peut s’interroger sur la capacité réelle d’action des pouvoirs publics face à une dynamique territoriale maintenant ancienne et dont le résultat dans l’organisation des territoires est devenu une contrainte. Cela soulève la question du degré de liberté des aménageurs dans l’évolution des systèmes territoriaux. L’aménagement du territoire ne fait-il pas qu’accompagner, au mieux encadrer et contrôler les dynamiques territoriales ?

37Outre les dernières règlementations thermiques, la transition énergétique est l’occasion de repenser la planification et les modèles d’organisation des territoires, dans une perspective de long terme. Mais freiner l’offre d’un modèle d’habiter se heurte à la demande d’une population désireuse d’acquérir des terrains à bâtir, qui alimentera par la suite une forme d’économie résidentielle favorable aux finances locales des communes. Aussi si une déclinaison infrarégionale de la transition énergétique et une ventilation de ses objectifs dans les documents de planification locale semblent possibles, la prise en compte des spécificités territoriales sera la condition nécessaire, d’une part à leur définition, et d’autre part à leur efficacité.

Conclusion et perspectives

38Toute la complexité de la transition énergétique ne réside pas seulement dans la multiplicité des thématiques qu’elle aborde (bâtiment, transport, production d’énergie, etc.), mais aussi dans la complexité spatiale et territoriale qui l’encadre et la détermine, celle de l’organisation des hommes dans l’espace. L’utilisation de l’espace et les modes d’habiter déterminent des comportements globaux de consommations énergétiques. Une analyse régionale permet d’identifier ces comportements. Mais elle ne permet pas cependant d’identifier dans l’espace régional des comportements individuels guidés par des choix ou contraints par l’appartenance à une catégorie sociale, même si des groupes relativement homogènes se sont affirmés dans notre analyse. Une étude plus fine en termes d’échelle permettrait sans doute de différencier, pour un même type d’espace énergivore, les catégories de population en mesure d’adopter des stratégies individuelles intégrant la question énergétique, des catégories pour lesquelles la notion même de stratégie n’est pas envisageable au regard des contraintes fortes que représentent l’accès au logement et à l’emploi.

39Cette analyse révèle également le poids de dynamiques territoriales telles que l’étalement urbain, l’extension des zones pavillonnaires, le report de la population vers la périphérie des aires urbaines et le tropisme solaire. On peut s’interroger sur les degrés de liberté dans l’évolution des structures territoriales. Quelles sont les marges de manœuvre réelles des acteurs du territoire et des individus pour intégrer la dimension énergétique dans les stratégies d’aménagement ou dans les stratégies résidentielles individuelles, face aux contraintes exercées par les dynamiques intrinsèques des territoires ? La remise en cause des structures socio-spatiales héritées peut impliquer des coûts matériels élevés liés à l’urbanisme et à l’aménagement de l’espace, mais le coût social l’est tout autant car reconsidérer les structures socio-spatiales nécessite de reconsidérer les modes de vie et de consommation. La prise en compte de la spatialité dans l’étude de la transition énergétique permet de dire que celle-ci ne relève pas d’un processus de décision politique indifférent aux lieux, car la dimension spatiale des territoires, les règles d’interactions spatiales et les modèles d’organisation sont aussi des éléments pouvant perturber, contraindre ou déterminer les politiques de mise en œuvre de la transition énergétique.

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Mots-clés éditeurs : mode d’habiter, transition énergétique, périurbain

Mise en ligne 20/04/2016

https://doi.org/10.3917/eg.451.0079

Notes

  • [*]
    Traduction littérale en provençal d’« American way of life ».
  • [**]
    Literal translation of the ‘‘American way of life’’ in Provençal.
  • [1]
    L’énergie « grise » est l’énergie dépensée dans la phase amont de fabrication des matériaux et plus largement des produits industriels : conception, extraction, transformation, transport. Elle peut recouvrir de 50 à 75 % de l’énergie totale d’un produit.
  • [2]
    La surface bâtie a été calculée à partir de la BDTopo 2010 de l’Ign.
  • [3]
    Les calculs ont été effectués avec le logiciel libre TANAGRA (Rakotomalala, 2005), voir http://eric.univlyon2.fr/~ricco/tanagra/fr/tanagra.html.
  • [4]
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