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Article de revue

Réseau de peuplement et organisation du territoire de la cité antique de Luteva

Pages 155 à 167

Notes

  • [1]
    Mes sincères remerciements à Pierre Garmy (directeur de l’UMR 5140, Montpellier-Lattes) pour son aide précieuse sans laquelle cet article n’aurait pu voir le jour.
  • [2]
    Il est vraisemblable que les échanges ont été multiples et de différente nature. Du fait de l’existence d’ateliers de fabrication, il y a une forte probabilité que la céramique sigillée fasse l’objet d’échanges commerciaux.
  • [3]
    L’espace est considéré euclidien. Il possède les trois propriétés fondamentales d’isotropie, d’homogénéité et de continuité. L’isotropie permet des déplacements dans toutes les directions et dans tous les sens. L’homogénéité attribue à tous points de l’espace les mêmes propriétés. La continuité implique qu’il n’y ait aucune rupture dans l’espace.
  • [4]
    Une analyse plus détaillée de ces chemins est réalisée dans Garmy et al. (2005).

1Depuis de nombreuses années et sous l’impulsion d’archéologues tels que Ian Hodder et Clive Orton (1976) ou Philippe Leveau et ses travaux sur Cherchell (1984), l’analyse spatiale est utilisée pour répondre à des problématiques archéologiques dans lesquelles l’espace n’est plus considéré comme un simple support (Garmy, 2002). L’archéologie spatiale aborde les analyses des dynamiques de systèmes de peuplement, des localisations ou des interactions spatiales par le biais de l’analyse spatiale. Elle est, aujourd’hui, à l’archéologie, ce que l’analyse spatiale est à la géographie.

2Pour les géographes, une des références de l’application du savoir-faire des analystes spatiaux pour l’étude d’une organisation spatiale en archéologie est Archaoemedes (1998). Ce travail de collaboration entre des archéologues et des géographes a permis d’avoir une meilleure connaissance du système de peuplement d’une vaste région articulée autour de la basse vallée du Rhône (France). Notre contribution s’inspire très largement de la dernière partie de cette collaboration qui concerne l’analyse spatiale du territoire (Archaeomedes, 1998, p. 151-248). Nous présentons ici le volet « méthodologie et modélisation » développé dans une plus large étude menée en collaboration avec deux archéologues [1] et une géographe (Garmy et al., 2005). Il prend appui sur le territoire de la cité antique de Luteva (aujourd’hui Lodève, Hérault, France) durant le Haut-Empire (ier-iiie s. apr. J.-C.). Ce territoire de la cité est l’objet de fouilles archéologiques importantes depuis de nombreuses années, ce qui lui confère une marge d’incertitude relativement faible concernant l’exhaustivité de l’inventaire des sites de l’époque, par rapport à d’autres territoires. Cependant, malgré les nombreux travaux archéologiques réalisés (Appolis, 1936 ; Schneider, Garcia, 1998 ; Garmy, Schneider, 1998), les données relatives aux sites sont « minimalistes » (Garmy et al., 2005) et la connaissance sur l’occupation du sol de cette cité antique reste pauvre.

3Bien que les informations ne soient pas identiques entre un tel ensemble de sites antiques et un système de villes actuel, sur lequel on possède une multitude d’informations, les réflexions menées dans Archaeomedes (1998) puis par Pierre Garmy (2002) nous permettent d’envisager le transfert des connaissances sur le fonctionnement hiérarchique des systèmes de villes d’aujourd’hui à l’analyse du fonctionnement hiérarchique à l’intérieur d’une cité antique. En effet, l’organisation administrative et hiérarchique des « villes et villages » de l’époque, la relative imperméabilité aux échanges des limites administratives et les difficultés des déplacements conduisent vers des réseaux de villes (ou villages) à différents niveaux de la hiérarchie. Non seulement une collection de sites peut s’apparenter à un réseau de sites, mais, de plus, les fortes interrelations, interactions ou interdépendances des sites à l’intérieur d’une même province administrative conduisent à penser que ce réseau de sites peut s’apparenter à un système. Ainsi, les connaissances du territoire et de l’époque apportées par les archéologues associées aux connaissances conceptuelles et méthodologiques sur le fonctionnement des systèmes de villes fournissent des éléments nouveaux sur l’organisation spatiale à l’intérieur de la cité de Luteva, permettent d’en donner d’hypothétiques visions et mesures.

4Nous proposons de reconstituer les interactions spatiales entre les sites archéologiques en mettant en réseau les sites, selon deux méthodes différentes, sur des principes de relations hiérarchiques et de proximités spatiales entre les sites. La première méthode de mise en réseau permet de proposer une régionalisation du territoire autour des grands sites du Lodévois, la seconde d’analyser l’emboîtement de niveaux de réseaux locaux susceptibles de représenter l’organisation du territoire antique. Nous appelons l’ensemble de ces réseaux, les réseaux de proximité hiérarchisés (Kaddouri, 2004).

L’organisation du territoire antique et de sa société

5Toutes les relations que pouvaient entretenir les sites, étaient très influencées dans ce territoire par deux contraintes naturelles majeures. C’est, d’une part, celle de l’altimétrie et de la franche rupture entre plaine au sud, située à moins de 300 mètres, et plateau du Larzac au nord, au-dessus de 600 m, et, d’autre part, celle du réseau hydrographique (fig. 1). Les 72 sites archéologiques de la cité sont caractérisés uniquement par leur localisation et par « la superficie des découvertes d’artefacts en surface » (tabl. 1) (Schneider, Garcia, 1998 ; Garmy et al., 2005). Rappelons qu’un site est, aux yeux des archéologues, un lieu qui se signale par une concentration particulière de vestiges mobiliers et immobiliers, preuve d’une occupation humaine de l’endroit. Les prospections de surface sont destinées à repérer – éventuellement à quantifier – et à délimiter l’étendue des gisements au vu de ce qui est apparent à fleur de sol de ces sites. La répartition spatiale des sites suit globalement la rupture du relief : un agrégat sur la plaine, un autre sur le plateau et quelques sites sur le reste du territoire.

Fig. 1

Le territoire de la cité et les localisations des sites

Fig. 1

Le territoire de la cité et les localisations des sites

Tabl. 1

Les sites archéologiques du Lodévois, période du Haut-Empire

Tabl. 1
n° Nom de site Commune actuelle Surface (ha) n° Nom de site Commune actuelle Surface (ha) 1 L’Arnet-nord Arboras 0,35 37 La Rouquette Mourèze 0,6 2 Loiras Le Bosc 0,05 38 Pichaures Nébian 1 3 Pétout Le Bosc 0,10 39 Les Traversiers Nébian 0,05 4 Les Garels Brignac 0,50 40 Les Vignès Nébian 0,25 5 Clauzal-de-las-Arnes Le Caylar 1 41 Campaurus Nébian 0,05 6 Las Fourques Le Caylar 2,25 42 Les Mouillères Nébian 0,10 7 Mas Rouvières Ceyras 0,45 43 Lou Cun Nébian 0,05 8 Saint-Pierre-de-Leneyrac Ceyras 0,10 44 La Prade Nébian 0,02 9 Les Roujals Ceyras 0,03 45 Campaurus-haut Nébian 0,10 10 La Mouline Ceyras 0,80 46 Saint-Jean-de-la-Dourbie Nébian 0,02 11 La Madeleine Clermont-l’Hérault 0,45 47 Plan de Basse Octon 0,02 12 Devant-de-Ceyras Clermont-l’Hérault 0,05 48 Mas Pandit Octon 0,05 13 Gorjan Clermont-l’Hérault 1,20 49 Les Signoles Pégairolles-de-l’Escal. 0,10 14 Saint-Peyre Clermont-l’Hérault 0,50 50 Mas-du-Caylar Pégairolles-de-l’Escal. 0,10 15 L’Estagnol Clermont-l’Hérault 0,20 51 Soubre Pioch Pégairolles-de-l’Escal. 2,50 16 La Quintarié Clermont-l’Hérault 0,30 52 Les Barasquettes Pégairolles-de-l’Escal. 0,10 17 Peyre-Plantade Clermont-l’Hérault 10 53 Puech-Doussieu Pégairolles-de-l’Escal. 0,10 18 Bézérac Clermont-l’Hérault 0,05 54 Coussenas St.-André-de-Sangonis 0,40 19 Fouscaïs Clermont-l’Hérault 0,10 55 Sainte-Brigitte St.-André-de-Sangonis 0,30 20 Pioch Fourcaud Clermont-l’Hérault 0,10 56 Pont-Rose St.-Étienne-de-Gourgas 0,05 21 Sarac Clermont-l’Hérault 0,10 57 Le Martouret Saint-Félix-de-l’Héras 1,25 22 Le Peyrou Clermont-l’Hérault 0,07 58 La Baraque Saint-Félix-de-l’Héras 0,80 23 La Thorie Clermont-l’Hérault 0,04 59 Saint-Julien Saint-Félix-de-Lodez 0,60 24 Les Servières Clermont-l’Hérault 0,10 60 Chemin de Saint-Saturnin Saint-Félix-de-Lodez 0,15 25 Les Clavelières Clermont-l’Hérault 0,32 61 Pépissous Saint-Félix-de-Lodez 0,40 26 Les Sambuchs Le Cros 0,30 62 Les Clapouses Saint-Félix-de-Lodez 0,85 27 La Guinée Le Cros 4,50 63 La Prade Saint-Michel-d’Alajou 0,06 28 Cornils Lacoste 2,50 64 La Vernède Saint-Michel-d’Alajou 0,30 29 Les Rompudes Lacoste 0,03 65 La Panouze Saint-Michel-d’Alajou 2 30 Mas-Audran Lacoste 0,05 66 Notre-Dame-de-Figuières Saint-Saturnin 1 31 Callas Liausson 0,05 67 Les Aulas Saint-Saturnin 7 32 Mas-de-l’Église Liausson 0,05 68 Chemin-de-Montpeyroux Saint-Saturnin 0,10 33 Les Vals Lodève 0,08 69 Chemin-Farrat Soubès 0,06 34 Cazanove Montpeyroux 0,20 70 Saint-Cyprien Soubès 0,35 35 Naves Mourèze 0,45 71 La Valette Uslas-du-Bosc 0,25 36 Les Faïsses Mourèze 0,40 72 Ville Lodève 20

Les sites archéologiques du Lodévois, période du Haut-Empire

6La cité est l’unité administrative et politique de base dans le monde romain. Elle correspond à une circonscription comprenant une capitale et un territoire administré, le tout, bien entendu, sous domination supérieure de l’État, c’est-à-dire du pouvoir impérial. Les limites de la cité de Luteva sont bien connues, bien que persistent des difficultés de tracés portant sur la rive gauche du fleuve l’Hérault. Le cadre spatial retenu, d’environ 900 km2, contient l’ensemble de la cité dans ses limites administratives.

7La connaissance de l’organisation de la cité est relativement pauvre. Ce sont des informations sur les sites archéologiques et leur niveau de fonctions, de services et de commerces, qui permettent de situer chacun d’entre eux dans l’organisation hiérarchique. Pour ces périodes, les indicateurs de position des sites dans la hiérarchie ont trait aux équipements recensés, aux caractéristiques des objets retrouvés (poterie, fer, etc.), aux surfaces des édifices et des sites, aux types d’architecture ou autres matériaux utilisés pour les constructions, la superficie des sites correspondant aux surfaces sur lesquelles ont été retrouvés des objets divers (notamment beaucoup de poteries rougeâtres typiques de la période romaine, les céramiques sigillées). Il offre toutefois une hiérarchie des sites assez stable, le haut étant occupé par les sites de Lodève, Les Aulas et Peyre-Plantade. Le cas de Lodève, capitale de la cité, ressort par les questionnements que suscite son rôle dans le système local.

8Comme pour la majorité des villes de piémont, Lodève, sur le piémont entre causse et plaine, devait avoir une situation privilégiée : elle était située sur l’itinéraire de la plaine (le littoral) vers le plateau (la vallée du Tarn et Rodez) (Février, Barral i Altet, 1989). Il se pourrait aussi que le site ait été un relais du nord au sud, sur la route de la sigillée entre La Graufesenque (Millau), où existait un très grand atelier de cette céramique, et les ports méditerranéens. Le site de Lodève est alors considéré comme le site central du système local. Cependant, des travaux plus récents montrent que Lodève n’était pas ce passage obligé entre plaine et littoral (Guy, Delfieu, 2003) et que la centralité de la capitale de la cité était plus le résultat de « sa position médiane […] que de son insertion imparfaite dans les réseaux de communications et des pôles de peuplement local » (Garmy et al., 2005). Alors que nous avons utilisé la valeur admise jusque-là de 22 hectares pour Lodève, de très récents travaux révèlent une certaine faiblesse de l’indicateur de surface pour ce site. Ils font état « d’une surface potentiellement urbanisée pendant l’Antiquité » variant de 6 à 7 ha (Garmy et al., 2005). Ces travaux continuent d’alimenter les interrogations sur le rôle du site dans l’organisation spatiale de la cité et la « géopolitique de la province romaine » de la Narbonnaise (Garmy et al., 2005).

9Les cas des deux autres sites du haut de la hiérarchie sont plus clairs. De nombreux éléments évoquent l’image de lieux jouant un rôle central dans le système local. Les Aulas est reconnu comme un grand pôle ayant en périphérie deux quartiers où sont situées des fabriques de céramique sigillée (Garmy et al., 2005). Les informations sur Peyre-Plantade, plus nombreuses encore, montrent son rôle majeur : unités de production viticole, habitations avec des cours intérieures, faubourgs, fonctions de relais routier (Bermond, Pomarèdes, Rascalou, 2002).

10Dans ce contexte, P. Garmy fait état d’une forte corrélation entre les surfaces des sites archéologiques et le niveau des équipements « urbains ». Ces équipements étant eux-mêmes en relation avec les fonctions des villes, l’hypothèse selon laquelle plus la surface d’un site est grande, plus sa position dans la hiérarchie est haute, peut être raisonnablement envisagée. La hiérarchie des sites de la cité pour cette période s’établit donc sur le critère de la surface, seule information susceptible de traduire le niveau de fonctions et de services d’un site, par conséquent son poids dans le système. Cependant, une différence d’un centième d’hectare entre deux sites ne peut exprimer une supériorité absolue de fonctions d’un site sur l’autre. C’est pourquoi nous établissons des niveaux de sites. En décrivant les organisations des territoires antiques sous la forme d’un réseau hiérarchisé identifié par des interactions (du bas vers le haut de la hiérarchie : plusieurs niveaux de vicus, puis de chef-lieux de cité, pour atteindre la capitale de province), P. Garmy (2002) confirme la possibilité d’entrevoir ces organisations « locales » de sites comme celles des systèmes de villes.

11Ainsi, on détermine des seuils de classes de sites à partir de l’observation de ruptures nettes dans les valeurs ordonnées des surfaces (Schneider, Garcia, 1998 ; Garmy et al., 2005) et de cette particularité qui veut que dans tout système de villes hiérarchisé, il y ait plus de sites à la base qu’au sommet de la hiérarchie (Zipf, 1949). Nous définissons ainsi « une hiérarchie de niveau » (Pumain, Saint-Julien, 1997), fonction de la surface (en hectares) (tabl. 2).

Tabl. 2

La hiérarchie de niveau des sites

Tabl. 2
Niveau Surface (ha) Nombre de sites 1 [20 ; 7] 3 2 [4,50 ; 2] 5 3 [1,25 ; 0,80] 8 4 [0,60 ; 0,15] 22 5 [0,10 ; 0,02] 34

La hiérarchie de niveau des sites

12Il faut signaler, enfin, deux facteurs qui auraient pu influencer l’organisation de l’habitat. Le premier est la qualité des sols, qui ne semble jouer aucun rôle notable dans l’organisation de cet habitat ou sur la localisation des fabriques de céramiques sigillées, par exemple. Le second est la complémentarité éventuelle des milieux : mais le causse ne dispose pas, a priori, de ressources indispensables aux sites de la plaine et, à l’inverse, la plaine n’est pas « le potager » du plateau. Ce qui conduit à dire que les mouvements des biens et des personnes n’étaient pas nécessaires entre le plateau et la plaine.

La modélisation des mouvements des hommes et des biens : accessibilité et centralité des sites

13Pour tenter de dégager les grands traits de l’organisation spatiale du Lodévois, la modélisation proposée doit rendre compte des pratiques spatiales à cette époque et intégrer les contraintes physiques du territoire et les logiques de fonctionnement d’un système spatial.

14À cette échelle, nous nous trouvons face à un réseau de sites de dimension « locale ». Analyser ce réseau local nécessite la modélisation de relations inter-sites, pour l’essentiel représentant des mouvements des hommes et des biens, des échanges commerciaux [2]. Or, à cette époque, encore plus qu’aujourd’hui, les temps de déplacement et l’accessibilité des sites dépendaient de la pénibilité des déplacements. Cette pénibilité pouvait avoir plusieurs causes : durée du trajet, poids transporté, etc. Mais de manière générale, ce sont les contraintes naturelles qui ont une part déterminante. Aux dires des archéologues, la majeure partie des transports des personnes et des biens se faisaient à pied ou par véhicule à traction animale, donc toutes les relations que pouvaient entretenir les populations de ces sites étaient très influencées par les deux contraintes naturelles majeures de ce territoire : le relief et le réseau hydrographique dense. Pour ce type de déplacements soumis aux contraintes physiques du milieu, l’emploi de la métrique euclidienne se révèle inadapté aux mesures d’espacement. La modélisation doit intégrer une rugosité spatiale qui traduise la pénibilité des déplacements, dès lors qu’il y a du relief ou des franchissements de cours d’eau.

15La modélisation au sein d’un système d’informations géographiques (SIG) permet de répondre aisément à ces exigences en croisant les données archéologiques, les caractéristiques physiques du territoire et l’analyse spatiale. Le SIG mis en place permet de modéliser l’élévation à l’aide d’un modèle numérique de terrain (MNT) et le réseau hydrographique (BD Carto, IGN, 1990), tout en simulant les déplacements des individus sur ce territoire. Le but est de calculer les temps de parcours « théoriques » des individus sur le territoire afin d’évaluer et d’analyser les positions relatives des sites en matière de centralité, de proximité et d’accessibilité.

16La vitesse de marche des individus est fonction de l’angle de la pente. Après avoir fixé la vitesse maximale sur terrain plat à 4 km/h (Satchell, Marren, 1976), et à 2 km/h sur une pente de 10°, et considéré la fonction comme symétrique (vitesses égales pour un même angle de descente ou de montée), nous avons défini par calibrage la vitesse de marche comme une fonction exponentielle inversée de la pente (fig. 2).

Fig. 2

La fonction vitesse de déplacement

Fig. 2

La fonction vitesse de déplacement

17Les tests réalisés montrent qu’une vitesse maximale différente et une rugosité plus ou moins élevée ont peu d’influence sur les résultats en matière d’accessibilité relative. Les études sur la recréation dans des parcs naturels montrent également des fonctions dissymétriques intégrant d’autres paramètres, comme les arrêts, mais pour des déplacements à pied ayant un but bien différent de ceux des populations antiques étudiées ici (Satchell, Marren, 1976 ; Thenoz, 1981).

18La simulation des déplacements des hommes et l’intégration de leur vitesse de marche dans le SIG permettent de calculer les temps d’accès au site le plus proche pour l’ensemble du territoire (fig. 3), et les distances-temps qui séparent les sites. De cette matrice des distances, nous évaluons la « centralité de proximité » de chaque site, temps moyen au site le plus proche (fig. 4).

Fig. 3

L’accessibilité du territoire au site le plus proche

Fig. 3

L’accessibilité du territoire au site le plus proche

Fig. 4

Les accessibilités moyennes des sites

Fig. 4

Les accessibilités moyennes des sites

19Les parties du territoire les plus éloignées d’un site sont les lieux au relief le plus accidenté et sont dépourvus de sites habités, au nord-est et à l’ouest du Lodévois (fig. 3). Les formes circulaires plus larges qui entourent les sites du Nord traduisent la relative homogénéité du causse et une moindre pénibilité des déplacements sur le plateau (peu de cours d’eau et de relief). Les pentes très abruptes séparant plateau et plaine forment également des territoires reculés, bien qu’à vol d’oiseau certains sites paraissent « proches ». C’est le cas notamment autour de l’Escalette qui se situe à plus de trois heures des sites les plus proches du Mas-du-Caylar (n° 50), des Signoles (n° 49), de Soubre Pioch (n° 51) et de Puech-Doussieu (n° 53). Dans la plaine, les difficultés de marche, dues essentiellement aux traversées des cours d’eau, augmentent les temps de parcours qui sont relativement courts grâce à la densité élevée des sites et à la faiblesse des dénivelés.

20À partir des distances-temps entre les sites, nous avons calculé pour chaque site le temps moyen qui le sépare de tous les autres sites. La représentation de ces accessibilités moyennes redessine la dichotomie spatiale entre le causse, avec des sites aux temps moyens plus élevés, et la plaine, aux moyennes plus faibles (fig. 4). Là encore, la barrière physique entre plateau et plaine, associée au faible nombre de sites dans le Haut-Lodévois, place un ensemble de sites autour de Peyre-Plantade, Cornils et Les Clapouses, comme les plus accessibles, les plus « centraux » (à moins de 4 heures de marche en moyenne). Pour les plus grands de ces sites, cela renforce une position hiérarchique centrale bien établie dans le système. À l’inverse, les accessibilités et la centralité de proximité médiocres de la capitale administrative Lodève (près de 5 heures de marche en moyenne) pourraient affaiblir son poids dans le système.

21Aussi, les conclusions tirées de ces deux premières analyses, en matière de structure spatiale, soulèvent-elles des interrogations quant à une éventuelle surévaluation du rôle fonctionnel de « haut rang » de la capitale de la cité dans ce système et, à l’inverse, quant à une possible reconsidération des positions hiérarchiques de Cornils et Les Clapouses, déjà envisagée dans des travaux antérieurs (Rascalou, Schneider, 2002).

Modélisation de réseaux locaux et structures spatiales

22Une meilleure connaissance de l’organisation spatiale du territoire nécessite ces mesures d’accessibilités et d’espacements, mais elle doit également montrer les relations qu’entretiennent ces sites pour tenter de dégager les principales structures spatiales de ce système de peuplement. Les relations privilégiées entre les sites sont principalement des échanges commerciaux et de services, des relations de dépendance fonctionnelle. Dans notre étude, nous faisons l’hypothèse que ces réseaux de relations représentent les déplacements des individus pour accéder aux biens et aux fonctions non disponibles sur leur propre site. Cela suppose donc des déplacements vers des sites de taille supérieure. Sur de simples hypothèses de proximité et de supériorité fonctionnelle, nous mettons en réseaux les sites selon deux procédés aux objectifs légèrement différents.

23Le premier a pour objectif de « régionaliser » l’espace en trois sous-ensembles indépendants autour des trois plus grands sites. Les regroupements effectués sous conditions de proximité spatiale et de supériorité fonctionnelle montrent ainsi la polarisation des réseaux d’habitats autour de Peyre-Plantade, Les Aulas et Lodève. Le second, par des contraintes de connexité traduisant des logiques spatiales de comportements plus complexes, tente de donner une vision des appartenances multiples à des réseaux de différents niveaux et de l’imbrication des niveaux de réseaux d’habitats : ce sont « les hiérarchies de réseaux emboîtés » (Archaeomedes, 1998).

24Pour traduire la recherche de biens et de services plus rares à partir des sites du bas de la hiérarchie vers ceux du haut, les deux méthodes de mise en réseau suivent une logique ascendante. Après avoir ordonné les sites selon l’ordre croissant de superficie, les regroupements partent des sites les plus petits pour s’achever sur les plus grands. Par construction, les relations sont donc systématiquement orientées. Mais ce type de relations fonctionnelles modélisées nous permet raisonnablement d’interpréter ces relations comme des interactions. Les représentations cartographiques permettent de spatialiser ces relations hiérarchiques à tous les niveaux de la hiérarchie. Il faut cependant souligner l’impossibilité de confronter les réseaux théoriques à des réseaux empiriques, à la différence des travaux d’Archaeomedes (1998). Les écarts mesurés entre modèle théorique et modèle « empirique » par Archaeomedes ont montré les limites des propriétés d’isotropie et d’homogénéité [3] de l’espace lors du calcul des espacements. Ce sont en partie les obstacles physiques majeurs du territoire, tels que les cours d’eau et le relief, contraintes fortes dans les choix des déplacements, qui engendrent ces écarts. Ces facteurs ont été intégrés dans notre modélisation, notre modèle est sans doute acceptable. Bien entendu, d’autres facteurs entrent aussi en ligne de compte.

Modélisation de réseaux locaux : le plus proche voisin de niveau supérieur

25La première méthode reprend celle développée par Archaeomedes que nous appliquons à nos cinq niveaux de sites. Nous supposons que les relations les plus fréquentes se réalisent toujours avec le site le moins distant ayant des fonctions supérieures. Il s’agit alors de relier chaque site à son plus proche voisin de niveau supérieur (fig. 5). Cette méthode a pour objectif de « régionaliser » le territoire en sous-réseaux locaux autour des trois « têtes de réseau » (Archaeomedes, 1998) de niveau 1, et d’en analyser les relations hiérarchiques à tous les niveaux.

Fig. 5

Les réseaux locaux selon le plus proche voisin de niveau supérieur

Fig. 5

Les réseaux locaux selon le plus proche voisin de niveau supérieur

26La figure des réseaux locaux d’habitats montre trois formes différentes de polarisation autour des grands sites. Autour de Lodève, nous distinguons nettement une polarisation quasi exclusive et linéaire à partir du plateau. Un réseau de très faible densité prend la forme d’une demi-étoile autour des Aulas, alors qu’un réseau dense se dessine autour de Peyre-Plantade sous la forme plus classique d’un réseau fortement polarisé, hiérarchisé et multidirectionnel. Les répartitions spatiales des sites et les accessibilités imposent une descendance faible et quasi exclusivement tournée vers les sites du causse du Larzac pour Lodève. Ce site apparaît comme « isolé » dans le couloir de la Lergue, à la tête d’un réseau dont la plupart des sites se situent à plus de 5 h 30 de marche. Les Aulas, plus petit réseau en nombre de sites, a une portée de 4 heures de marche seulement (Loiras, n° 2). Le réseau autour de Peyre-Plantade regroupe près des deux tiers des sites de la cité. Sa portée est de 5 h 30 de marche (Mas Pandit, n° 48). Une distribution spatiale des sites plus homogènes sur cette partie du territoire permet d’entrevoir des réseaux d’intermédiarité. C’est ainsi que Cornils (n° 28), site de niveau 2, et Les Clapouses (n° 62) au nord, Les Pichaures (n° 38) et Gorjan (n° 13) au sud, sites de niveau 3, sont à la tête de réseaux de proximité intermédiaires nettement perceptibles.

27La visualisation des relations hiérarchiques sous la forme d’arbres permet de préciser les organisations hiérarchiques de ces réseaux locaux d’habitats (fig. 6). Les « têtes de réseau » ne possèdent pas de relations directes avec les sites de niveau 5, exception faite des Aulas qui a une relation avec ce niveau de site. Le réseau de Lodève regroupe quatre sites de niveau 2 sur les cinq que compte la cité. Le cinquième se situe dans le réseau de Peyre-Plantade. Les trois formes de polarisation aperçues s’accompagnent de différentes relations hiérarchiques qui traduisent trois organisations différentes. Pour Les Aulas, nous avons affaire à un réseau de type centralisé, avec une grande primauté de la « tête de réseau ». Autour de Peyre-Plantade, l’organisation est celle d’un système spatial hiérarchisé, avec des relations du bas vers le haut de la hiérarchie qui transitent par les sites intermédiaires et créent les réseaux d’intermédiarité. Ce qui définit des emboîtements de niveaux de réseaux. L’organisation hiérarchique du réseau de Lodève est caractéristique de celle d’un système dit « fédéral ou régionalisé » (Moriconi-Ébrard, 1993) dans lequel un ensemble de sites se partage la primauté locale.

Fig. 6

L’organisation hiérarchique dans les réseaux locaux de proximité

Fig. 6

L’organisation hiérarchique dans les réseaux locaux de proximité

La modélisation des systèmes locaux multi-niveaux : le plus proche voisin de chaque niveau supérieur

28Cette deuxième méthode de mise en réseau pose les bases de la logique de « marché ». Elle suppose que les individus se déplacent vers le site le plus proche de chacune des classes supérieures pour accéder à un bien ou à un service de plus en plus rare (Christaller, 1933 ; Haggett, 1965 ; Berry, 1967). La méthode consiste alors à relier un site à son plus proche voisin de chacun des niveaux supérieurs (fig. 7). Le fait de permettre plusieurs relations à partir d’un site traduit une vision plus « globale » du système local, et montre les différentes appartenances à des réseaux locaux qui sont des fonctions de la rareté des biens et fonctions recherchés. Cela augmente par conséquent les centralités et les « influences » des pôles aux biens et services les plus rares. L’objectif étant de visualiser les multiples appartenances aux réseaux locaux multi-niveaux et leurs polarisations.

Fig. 7

Les réseaux locaux selon le plus proche voisin de chaque niveau supérieur

Fig. 7

Les réseaux locaux selon le plus proche voisin de chaque niveau supérieur

29Il se dessine un réseau fortement connexe, dans la mesure où il existe toujours une relation même indirecte entre deux sites de la cité. De manière générale, un site peut appartenir à un réseau de niveau supérieur différent de celui vers lequel s’oriente la majorité des sites de son réseau local. Les proximités et l’appartenance à un réseau plus « global » peuvent alors changer avec les niveaux des biens et des services. Ainsi, dans le réseau secondaire polarisé autour de Cornils, tête d’un réseau intermédiaire, le site de Saint-Pierre-de-Leneyrac (n° 8) s’oriente vers Peyre-Plantade, les sites de Loiras, Pétout, Plan de Basse (n° 2, 3, 47) s’orientent vers Lodève, alors que celui de La Valette (n° 71) s’oriente vers Les Aulas. Ces sites constituent les interfaces entre la structure bipolaire de la plaine et le réseau fortement polarisé du Haut-Lodévois et confèrent à Cornils une position centrale préférentielle. Les autres réseaux secondaires, de niveau inférieur, ressortent renforcés autour de Pichaures (n° 38), au sud de Peyre-Plantade, et des Clapouses (n° 62) à l’intérieur du triangle Les Aulas, Peyre-Plantade, Cornils. Dans un degré encore inférieur, autour du site des Vignès (n° 40), se dessine un réseau local. Pour la capitale de la cité, ce ne sont pas les quatre sites de niveau 5 qui servent de relais vers la plaine qui bouleversent la polarisation quasi exclusive vers les sites du causse.

30De nouveau, pour certains sites du haut de la hiérarchie de la cité, notamment ceux de Cornils, Les Pichaures ou Les Clapouses, cette modélisation laisse entrevoir des centralités plus grandes et des polarisations plus fortes que ce qui est envisagé par les archéologues.

Les chemins théoriques pour valider le modèle

31Enfin, les distances entre les sites ont été mesurées le long des plus courts chemins empruntés par les hommes lors de leurs déplacements que nous avons reconstitués. Évidemment tous ces chemins hypothétiques ne peuvent pas être conservés. Cependant, les observations montrent la pertinence de la modélisation en dégageant « des chemins reconnus comme probables voies anciennes par l’historiographie traditionnelle » (Garmy et al., 2005 ; Schneider, Garcia, 1998). Nous pouvons noter le degré de similarité de certains des chemins calculés avec ceux des réseaux tardifs, en particulier avec la voie la plus à l’ouest dite de « l’Escandorgue » (de Béziers vers Millau) et la voie orientale menant de la plaine de l’Hérault au plateau dit « côte d’Arboras ». Ajoutons à cela la remarquable ressemblance morphologique des chemins calculés avec ceux qui sont connus par le cadastre dit « napoléonien » du xixe siècle. La répétition de certains chemins lors des simulations de parcours, notamment des deux voies citées précédemment, montre que le couloir de la Lergue via Lodève pour rejoindre le plateau à partir de la plaine n’est pas un chemin préférentiel : la pénibilité y est plus forte. Lodève se trouve alors en marge des différents chemins théoriques de l’ouest et de l’est [4]. Ce qui soulève de nouveau la question de la véritable centralité et du rôle fonctionnel du site de Lodève dans le système de la cité.

Conclusion

32Il est évident que cette étude soulève plus de questions de la part des archéologues qu’elle n’apporte de véritable réponse. La validation par confrontation de notre modèle théorique à un modèle observé ou « empirique » étant impossible, la valeur de notre approche ne peut être appréciée. Cependant, ces résultats et ces interrogations orientant les travaux vers d’autres questionnements, d’autres hypothèses de modélisation, d’autres analyses et interprétations de la structure spatiale de la cité montrent le grand intérêt de cette approche pour l’archéologie.

33D’un point de vue méthodologique, certains paramètres de la modélisation pourraient être modifiés. Nous pourrions intégrer une autre vitesse maximale de marche, une dissymétrie de cette vitesse selon les montées et les descentes, envisager des sites-relais et des pauses en fonction du temps de marche. Nous pourrions également préciser la rugosité spatiale notamment celle du réseau hydrographique, en fonction de la largeur des cours d’eau et de leur profondeur. Pour les lieux de la partie nord-est et au sud-ouest du territoire de la Cité, moins accessibles, ne serait-il pas souhaitable d’envisager une analyse particulière de leur accessibilité vers des sites extérieurs à la cité, pour relever d’éventuels effets de bord ? Ces quelques pistes d’intégration d’une plus grande complexité dans la modélisation sont envisageables dans la mesure où elles ne nous éloignent pas de notre objectif initial qui est d’apporter une aide simple à la compréhension de l’organisation spatiale d’un territoire antique. Du point de vue de la thématique, cette modélisation pose les bases de nouvelles analyses et hypothèses sur l’organisation spatiale du Lodévois. Elle peut servir d’organisation spatiale de référence dans une analyse diachronique pour émettre des hypothèses sur les processus d’évolution dans le temps. Les changements d’accessibilité dans le territoire au cours du temps avec des déplacements plus fréquents à cheval, puis motorisés, permettront d’analyser l’évolution de l’organisation spatiale de la cité. Ces perspectives, difficilement réalisables sur cet espace en raison du manque d’informations durant l’époque médiévale (xie-xiie siècles), sont aisément transposables sur un espace mieux connu des archéologues.

Bibliographie

Références

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Mots-clés éditeurs : archéologie, SIG, hiérarchie urbaine, analyse spatiale, mise en réseau de villes

Mise en ligne 01/08/2007

https://doi.org/10.3917/eg.362.0155

Notes

  • [1]
    Mes sincères remerciements à Pierre Garmy (directeur de l’UMR 5140, Montpellier-Lattes) pour son aide précieuse sans laquelle cet article n’aurait pu voir le jour.
  • [2]
    Il est vraisemblable que les échanges ont été multiples et de différente nature. Du fait de l’existence d’ateliers de fabrication, il y a une forte probabilité que la céramique sigillée fasse l’objet d’échanges commerciaux.
  • [3]
    L’espace est considéré euclidien. Il possède les trois propriétés fondamentales d’isotropie, d’homogénéité et de continuité. L’isotropie permet des déplacements dans toutes les directions et dans tous les sens. L’homogénéité attribue à tous points de l’espace les mêmes propriétés. La continuité implique qu’il n’y ait aucune rupture dans l’espace.
  • [4]
    Une analyse plus détaillée de ces chemins est réalisée dans Garmy et al. (2005).
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