Couverture de EGER_272

Article de revue

La traduction en français des traits oraux dans I havsbandet par August Strindberg

Pages 665 à 679

Notes

  • [*]
    Karl GADELII, Professeur de linguistique scandinave à la Sorbonne, Centre Universitaire Malesherbes, 108, boulevard Malesherbes, F-75850 PARIS Cedex 17 ; courriel : k.gadelii@wanadoo.fr
  • [1]
    Olle Josephson : « Strindberg tog in verkligheten i språket », Språktidningen, février 2012, p. 64-65.
  • [2]
    Elena Balzamo : « Strindberg and the Nordic Heritage. » Snorri Sturluson and the roots of the Nordic literature, Sofia University Press : Sofia, 2004, p. 243-250.
  • [3]
    Elena Balzamo : « Utländska öden och äventyr. – Strindberg i översättning. », Strindbergiana. Actes du Colloque Arvet efter Strindberg – The Strindberg Legacy. 18e Colloque Strindberg International, Université de Stockholm, 31 mai-3 juin 2012 (à paraître).
  • [4]
    Mickaëlle Cedergren : « La réécriture des citations bibliques dans Inferno. », in Olof Eriksson (dir.) : Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française. Föredrag från ett symposium vid Växjö universitet 22-23 maj 2003, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 57-86.
  • [5]
    Gunnel Engwall & Alexander Künzli : « Le Plaidoyer d’un fou de Strindberg. Traduction, littérature, politique. » in Eva Ahlstedt et alii (dir.) : Actes du XVIIIe Congrès des romanistes scandinaves, Göteborg : Göteborg University Press, 2011.
  • [6]
    Alexander Künzli & Gunnel Engwall : « Le Plaidoyer d’un fou et l’usage des points d’exclamation. » in Jukka Havu, Carita Klippi, Soili Hakulinen, Philippe Jacob & José Santisteban Fernández (dir.) : Actes du XVIIe Congrès des romanistes scandinaves/Actas del XVII Congreso de romanistas escandinavos, Université de Tampere : Tampere Studies in Language, Translation and Culture, Series B, Tampere University Press, 2010, p. 700-714.
  • [7]
    Alexander Künzli & Gunnel Engwall : « The Legacy of Strindberg Translations : The Case of Le Plaidoyer d’un fou. » À paraître dans Strindbergiana. Actes du Colloque Arvet efter Strindberg – The Strindberg Legacy. 18e Colloque Strindberg International. Université de Stockholm, 31 mai-3 juin 2012.
  • [8]
    Olof Eriksson : « Strindbergs franska : en språklig paradox », in Olof Eriksson (dir.). Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française. Föredrag från ett symposium vid Växjö universitet 22-23 maj 2003, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 112-125.
  • [9]
    Karl-Åke Kärnell : Strindbergs bildspråk : en studie i prosastil, Stockholm : Almqvist & Wiksell, 1962.
  • [10]
    Göran Lindström (dir.) : Strindbergs språk och stil : valda studier, Lund : Gleerup, 1964.
  • [11]
    Roger Marmus : « Réinventer le paysage. La traduction des descriptions de paysages dans Au bord de la vaste mer », in Olof Eriksson (dir.) : Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 141-162.
  • [12]
    Elisabeth Tegelberg : « Mademoiselle Julie – två samtida franska översättningar », in Olof Eriksson (dir.) : Aspekter av nyöversättning – Aspects de la retraduction littéraire, Växjö : Linnaeus University Press, 2012, p. 209-248.
  • [13]
    Elisabeth Tegelberg : « Översättningarna av Hemsöborna till franska – några reflektioner kring svårigheter, strategier och strykningar », in Olof Eriksson (dir.) : Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 163-204.
  • [14]
    Elisabeth Tegelberg : « Hemsöborna deviennent Les gens de Hemsö – crise d’identité ? Une comparaison entre Hemsöborna et ses deux traductions françaises », Lingua n° 1, 2003, p. 43-48.
  • [15]
    Karl Erland Gadelii : « Quelques réflexions sur la traduction de I Havsbandet par August Strindberg dans la perspective des transferts culturels. » Communication donnée à la Journée d’Étude « Transferts culturels et traduction », Université de Stockholm, le 16 novembre 2012.
  • [16]
    Olle Josephson : « Strindberg tog in verkligheten i språket » (n. 1) et Olle Josephson : « Formord hos Strindberg », in Margareta Brundin (dir.) : 20 x Strindberg : vänbok till Lars Dahlbäck, Stockholm : Almqvist & Wiksell, 2003.
  • [17]
    Paul Diderichsen : Elementær dansk Grammatik, København : Gyldendal, 1946 (2e édition 1957, 3e édition 1962).
  • [18]
    Denis Apotheloz, Bernard Combettes & Franck Neveu (dir.) : Les linguistiques du détachement. Actes du Colloque International de Nancy (7-9 juin 2006), Bern/Berlin : Peter Lang, 2009.
  • [19]
    Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat & René Rioul : Grammaire méthodique du français, Paris : Presses Universitaires de France, 1994 (4e édition en 2009), p. 138-139.
  • [20]
    Idem, p. 138.
  • [21]
    Pierre Le Goffic : Grammaire de la phrase française, Paris : Hachette, 1993.
  • [22]
    Eva Larsson Ringqvist : « La dislocation en français et en suédois : aspects contrastifs et acquisitionnels », Cahiers Sens Public, 13-14, Langues et textes en contraste, 2010, p. 69-82.
  • [23]
    Karen Lahousse : Quand passent les cigognes. Le sujet nominal postverbal en français moderne, Paris/Saint-Denis : Presses Universitaires de Vincennes, 2011.
  • [24]
    Pierre Le Goffic : Grammaire de la phrase française (n.21).
  • [25]
    Catherine Fleury-Mallet : La fonction syntaxique ‘sujet’ en néerlandais et en français contemporains. Thèse de doctorat, Université de Paris-Sorbonne, 2011.
  • [26]
    Idem, p. 105.
  • [27]
    Ibidem.
  • [28]
    Anders Holmberg : « Verb second », in Tibor Kiss & Artemis Alexiadou (dir.) : Syntax – an International Handbook of Contemporary Syntactic Research, 2e edition, HSK Series, Berlin : Walter de Gruyter, 2010.
  • [29]
    Ellen F. Prince : « Topicalization, focus movement and Yiddish movement : a pragmatic differentiation ». Proceedings of the Seventh Annual Meting of the Berkeley Linguistics Society, 1981, p. 249-264.
  • [30]
    Elisabeth Tegelberg : « Översättningarna av Hemsöborna till franska – några reflektioner kring svårigheter, strategier och strykningar. » (n. 13)

Introduction

1Nous nous intéresserons ici à la langue de Strindberg, et cela dans une perspective traductologique, champ qui s’annonce fructueux pour plusieurs raisons : Strindberg a vécu en Suède ainsi qu’à l’étranger, il été traduit en plusieurs langues, notamment en français, et il a lui-même produit des textes directement en français qui ont été traduits en suédois. Strindberg n’est pas facile à traduire, mais les problèmes de traduction que posent ses textes constituent un défi, que les linguistes analysant son œuvre doivent relever.

2Strindberg était un grand innovateur linguistique, ce qui contribue sans doute à la sensation de « modernité » que nous éprouvons à la lecture de ses textes, plus d’un siècle après leur production. Toutefois, son langage contient également un grand nombre de traits archaïques. Il semblerait que cette fusion de registres soit à l’origine du caractère unique de la langue de Strindberg.

3Josephson [1] analyse à ce propos le mélange original de Strindberg entre les traits de la langue parlée et écrite. Parmi les traits oraux énumérés par Josephson, nous nous intéresserons dans cet article aux phrases qui commencent par un constituant autre que le sujet, c’est-à-dire des phrases à structure XVS (constituant aléatoire + verbe + sujet). À titre d’exemple, considérons la phrase suivante :

1.Fort går det.‘Cela se fait vite.’(littéralement « Vite se fait cela »)

4Le suédois étant une langue à structure de base SVO (sujet + verbe + objet), la syntaxe par défaut est illustrée sous (2) :

2.Det går fort.‘Cela se fait vite.’

5Les phrases à constituant initial autre que le sujet sont typiques de la langue parlée, où elles contribuent à rendre le discours dynamique et fluide. Il est bien connu que ces types de phrases sont difficiles à transposer tels quels en français, ce dont témoigne déjà l’exemple ci-dessus. Nous partons donc de l’hypothèse que les traducteurs ont été obligés de recourir à d’autres structures que XVS en transposant la syntaxe de Strindberg en français, et nous nous demandons si, ce faisant, ils ont pu transférer le style idiomatique si caractéristique de Strindberg.

Études antérieures consacrées à la langue de Strindberg

6L’étude actuelle se veut donc syntaxique, approche assez rare parmi les chercheurs qui auparavant ont étudié la langue de Strindberg. La plupart de ces études sont plutôt consacrées au vocabulaire ou aux questions relevant du macro-niveau textuel. Parmi les travaux linguistiques précédents traitant Strindberg, mentionnons ceux d’Elena Balzamo [2], [3], Mickaëlle Cedergren [4], Gunnel Engwall & Alexander Künzli [5], [6], [7], Olof Eriksson [8], Karl-Åke Kärnell [9], Lindström [10], Marmus [11], Tegelberg [12], [13], [14].

7La cible de l’étude actuelle, le roman I havsbandet (Au bord de la vaste mer) a, elle aussi, été analysée au niveau lexical dans un travail à part, [15] mais il est ici question d’une étude de ce roman au niveau purement syntaxique.

8Olle Josephson, déjà mentionné ci-dessus, est l’un des rares linguistes à avoir étudié la langue de Strindberg du point de vue syntaxique. À part les phrases à constituant initial autre que le sujet, illustrées ci-dessus, Josephson [16] énumère d’autres traits typiques du style strindbergien :

  • pronominalisation
  • phrases longues contenant des propositions courtes
  • propositions réduites
  • discours indirect libre
  • phrases introduites par och (‘et’) ou men (‘mais’)
  • antithèses
  • relativement peu de mots fonctionnels

9À cela nous aimerions ajouter :

  • structures juxtaposées et asyndètes
  • sujets pronominaux supprimés (topic drop)
  • adverbiaux conjonctifs (Nu skrek ett barn : ‘Un enfant criait’ = litt. ‘maintenant criait un enfant’), y compris le (‘alors’) de support entre la proposition subordonnée et la principale
  • exclamatifs, vocatifs, impératifs

10Ces qualités donnent au style strindbergien une vivacité inimitable, ce qui rend sans doute ses textes très modernes aux yeux du lecteur contemporain.

La périphérie gauche dans la phrase scandinave

11L’article actuel n’étudie toutefois que la première caractéristique du style strindbergien, la haute fréquence des phrases à constituant initial autre que le sujet. Nous partons de l’idée que ce sont plutôt les parties dialogiques dans l’œuvre de Strindberg qui montrent une grande variation dans la « périphérie gauche de la phrase ».

12Comme nous l’avons déjà vu, le suédois et le français sont normalement tous les deux censés présenter la syntaxe de base SVO (sujet + verbe + objet) :

3.Vi äter bananer varje morgon.
Nous mangeons des bananes chaque matin.

13Or l’énoncé scandinave peut commencer par d’autres types de constituants que le sujet, à condition que le constituant initial soit suivi du verbe conjugué. Cela est une caractéristique de la grammaire des langues scandinaves, qu’on nomme en termes linguistiques « la multifonctionnalité du fondement (la première position) + la rigidité de la deuxième position. » [17] Ce second principe égale la « contrainte V2 » – dans les propositions principales, le verbe doit se trouver en deuxième position, indépendamment du constituant en début de phrase. Considérons les exemples suivants :

4.Bananer äter vi varje morgon.
Des bananes, nous en mangeons chaque matin.
(littéralement « Des bananes mangeons nous chaque matin »)
5.Varje morgon äter vi bananer.
Chaque matin, nous mangeons des bananes.
(littéralement « Chaque matin mangeons nous des bananes »).

14En scandinave, on peut même commencer la phrase par le groupe verbal, à condition que le verbe postiche gör, ‘fait’, soit inséré en deuxième position :

6.Äter bananer gör vi varje morgon.
« Mangeons des bananes, c’est ce que nous faisons chaque matin »

15En supposant que le sujet peut également réaliser la variable X, nous pouvons faire la généralisation que le suédois est une langue à base syntaxique XVY, où X est un constituant quelconque et Y = Sujet sauf si X = Sujet. Le patron XVY permet une variation très large dans la « périphérie gauche de la phrase », variation que Strindberg exploite dans ses travaux, ce qui donne un caractère dynamique et moderne à la langue dans son œuvre. Le français n’étant pas une langue à contrainte V2, nous faisons la prévision qu’il ne présente pas le patron XVY (sauf dans le cas des structures SVO, bien sûr). Cela ne veut pas dire que la phrase française doive forcément commencer par le sujet – qu’on songe aux exemples (4) et (5) ci-dessus, introduits respectivement par le complément d’objet direct bananer, ‘des bananes’, et le circonstant varje morgon, ‘chaque matin’. Mais dans ces cas-là, le constituant initial est détaché à gauche, [18] ce qui crée la structure XSV, comprenant un pronom résomptif dans le cas de (4). Nous émettons donc l’hypothèse un peu plus précise selon laquelle la variation XVY rendue possible en suédois par la multifonctionnalité de son fondement et la contrainte V2 correspond à XSV avec ou sans « résomption » en français.

16Avant de continuer, il faut signaler que bien qu’il ne soit (plus) une langue à contrainte V2, le français semble effectivement montrer le modèle XVS dans certains cas, ce qui contredirait notre hypothèse, comme semblent le montrer les exemples suivants empruntés à Riegel, Pellat & Rioul : [19]

7.Bientôt arrivèrent les premiers invités.
8.Sur l’autre rive débutent les beaux quartiers.
9.De la discussion jaillit la lumière.

17Prenons encore un exemple basé sur Riegel, Pellat & Rioul : [20]

10.a.Au fond de la bouteillese formeun léger dépôt.
11.b.På botten av flaskanbildasen liten fällning.

18Il est à noter que cette structure, optionnelle en français, est bien sûr obligatoire en suédois :

12.a’.Au fond de la bouteille un léger dépôt se forme.
13.b.’*På botten av flaskan en liten fällning bildas

19Nous formulons de plus l’hypothèse que (2a) ci-dessus est plus formel que (2a’), et serait donc évité par le traducteur quand celui-ci se force à reproduire le style informel dialogique de Strindberg.

20Comme le montre l’exemple (4) ci-dessus, la structure XVS n’est pas possible en français dans le cas où X est un COD, c’est-à-dire quand le verbe est transitif :

14.a.Bananer äter vi gärna.
15.b.*Des bananes mangeons nous avec plaisir

21En outre, la présence d’un verbe composé dans l’énoncé (10) révèle que nous n’avons peut-être même pas affaire à une structure V2 : [21], [22], [23]

16.a.Au fond de la bouteilles’est forméun léger dépôt.
17.b.*På botten av flaskanhar bildatsen liten avlagring
18.a.*Au fond de la bouteilles’estun léger dépôtformé
19.b.På botten av flaskanharen liten avlagringbildats

22On a également :

20.a.Au fond de la bouteille,un léger dépôts’est formé.
21.b*På botten av flaskanen liten avlagringhar bildats

23Ainsi, si la phrase présente un verbe composé, la structure est X AUX V S en français devient X AUX S V en suédois, c’est-à-dire que le suédois est une langue V2 à proprement parler tandis que le français semble plutôt présenter l’option sujet final. Il devient encore plus clair que le sujet est en position finale si l’on considère des phrases (un peu marginales, il est vrai) qui comprennent également un COD. [24], [25]

22.Alors se précisa et prit tout son essor le rôle de la mer dans la vie nationale des Grecs (J. Toutain)
23.Ainsi décrivait la Lorraine Nicolas Goulas dans ses Mémoires (L. Battifol)
24.Ainsi tua le lion le chasseur [26]
25.Ainsi tua finalement le lion le chasseur dont tout le village allait désormais garder le souvenir [27]

24La structure XVS en français implique donc moins la périphérie gauche que la périphérie droite, vers laquelle le sujet semble se déplacer. Or, il convient de noter que l’analyse de ce sujet « tardif » en français est controversée. [28]

25Ainsi, l’énoncé français peut très bien commencer par autre chose que le sujet, comme nous l’avons vu ci-dessus. Mais répétons que le modèle XVS n’est pas possible en français, si par cela nous voulons dire : « uniquement le verbe conjugué en deuxième position ».

26L’expression « phrase à constituant initial autre que le sujet » est de nature assez formelle, et cache le fait que ces constituants ont des fonctions discursives nettement différentes. Nous pénétrerons plus profondément dans cette question lors de l’analyse de notre corpus, mais faisons dès maintenant quelques distinctions majeures.

27L’élément initial peut avoir un caractère encadrant ou conjonctif :

26.Sedan gick vi hem.
‘Ensuite nous sommes rentrés.’
27.Eva tog på sin jacka och sedan gick hon ut.
‘Eva a mis son manteau et ensuite elle est sortie.’

28Ce type d’élément encadrant peut être plus lexical, notamment temporel ou locatif (cf. également (5) ci-dessus) :

28.På somrarna brukar vi åka till mormor.
‘L’été, nous allons normalement chez Grand-mère.’

29(Parfois ce type de structure n’est pas encadrant mais exprime une nouvelle information, comme le montre l’exemple (34) ci-dessous et la discussion qui s’ensuit.)

30L’énoncé peut être introduit par une proposition subordonnée :

29.När Eva hade tagit på sin jacka, gick hon ut.
‘Après avoir mis son manteau, Eva est sortie.’

31Quand un argument est antéposé, comme le COD sous (14a), nous ne considérons pas qu’il s’agisse d’un encadrement mais de l’antéposition d’une information, que celle-ci soit connue ou sous-entendue, soit nouvelle. Dans le premier cas, nous parlons de topicalisation, et dans le second cas de focalisation. Ce dernier terme est un peu problématique, car, normalement, les langues scandinaves focalisent par intonation emphatique ou par clivage. Des expressions alternatives pour l’avancement de nouvelle information ont été suggérées, comme « mouvement du focus », « rhématisation », ou bien « mouvement yiddish ». [29] En tout état de cause, en acceptant l’idée que le groupe verbal contienne le focus de la phrase, toute partie antéposée depuis ce constituant serait un mouvement du focus. Sous (30) et (31), nous trouvons respectivement un COD et un sujet topicalisé :

30.Din bror, honom gillar jag verkligen.
‘Ton frère, je l’aime vraiment bien.’
31.Kalle, han är verkligen snäll.
‘Charles, il est vraiment gentil.’

32Comme nous l’avons déjà vu ci-dessus, la topicalisation comporte souvent la présence d’un pronom résomptif dans la phrase de départ. Ce pronom doit à son tour être antéposé, s’il assume la fonction grammaticale d’objet, comme dans l’exemple (30) ci-dessus (on évitera donc ??Din bror, jag gillar verkligen honom avec le COD pronominal résomptif in situ).

33Nous distinguons en outre les topiques « continus », illustrés dans (32) ci-dessous, où le COD pronominal den, ‘le’, reprend en sån intressant bok, ‘un livre tellement intéressant’, de la phrase précédente. Dans un tel cas, le pronom semble difficile à antéposer en français, ce que sa traduction indique :

32.Jag köpte en sån intressant bok igår. Den skall jag läsa när jag kommer hem.
‘J’ai acheté un livre tellement intéressant hier. Je vais le lire quand je rentre.’

34En ce qui concerne l’antéposition de la nouvelle information (la focalisation), reconsidérons les exemples avec COD et circonstant préposés où ce dernier peut parfois également être considéré comme un élément encadrant, comme nous l’avons signalé supra) :

33.Bananer äter vi dagligen.
‘Des bananes, nous en mangeons tous les jours.’
34.Varje morgon äter vi bananer.
‘Chaque matin, nous mangeons des bananes.’

35Ces exemples correspondent donc à la structure détachée XSV, avec résomption dans le cas du COD préposé en (33). Dans d’autres cas, la syntaxe de base semble s’imposer dans la traduction :

35.Hej, Kalle heter jag.
‘Bonjour, je m’appelle Charles.’ / ‘Bonjour, Charles je m’appelle’
36.Rätt är att bära vit slips vid begravning.
‘Il est correct de porter une cravate blanche aux funérailles.’
(littéralement : « Correct est de porter une cravate blanche… »)

36Résumons : la combinaison « fondement flexible + V2 strict » en suédois semble donner à cette langue un potentiel considérable quand il s’agit de varier le début de la phrase. Dans l’analyse à suivre, nous faisons l’hypothèse que la structure XVY en suédois correspond à XSV (parfois avec résomption) dans la traduction en français. Nous allons maintenant examiner notre corpus partant de cette hypothèse, mais avant de le faire, disons quelques mots sur le corpus lui-même.

Description du corpus

37Il est bien connu que l’œuvre de Strindberg est nettement hétérogène, oscillant entre des ouvrages assez populaires et ancrés dans la culture populaire suédoise comme Hemsöborna (Les gens de Hemsö), Skärkarlsliv (non traduit en français) et I Havsbandet (Au bord de la vaste mer), jusqu’aux textes plutôt « universels » comme par exemple Inferno et La Danse de mort. On peut s’attendre à ce que les premiers ouvrages soient plus difficiles à traduire en français que les derniers, étant donné les différences culturelles et linguistiques entre les deux civilisations concernées. Effectivement, dans une étude traductologique de Hemsöborna, Tegelberg [30] montre justement les difficultés que rencontrent les traducteurs des ouvrages « folkloriques » de Strindberg, surtout au niveau lexical. Dans la présente étude, nous étudierons un ouvrage qui ressemble thématiquement à Hemsöborna, à savoir I havsbandet (Au bord de la vaste mer), écrit en 1890, traduit par Léopold Littmansson et publié entre autres par Flammarion en 1993, avec une préface de Régis Boyer. Ce roman a également été publié en 1898 sous le titre d’Axel Borg (Mercure de France).

38On peut déceler une thématique parallèle dans Hemsöborna, Skärkarlsliv et I Havsbandet, dans la mesure où ce sont des romans naturalistes, ancrés dans la culture de pêche dans l’archipel de Stockholm, que Strindberg connaissait bien. I Havsbandet raconte la vie d’un inspecteur des Pêcheries, Axel Borg, alter ego parfait de Strindberg, qui arrive sur une petite île dans la périphérie de l’archipel de Stockholm, où il doit évaluer la pêche et enseigner aux habitants les nouvelles méthodes de pêche. Il est bien sûr reçu avec un certain scepticisme, pour ne pas dire mépris, personne n’écoute ses conseils, la chapelle qu’il veut construire sur l’île se transforme en un point de vente d’alcool, et la jeune Maria, avec laquelle il vit une histoire d’amour ambivalente, part pour la ville. Vers la fin, il prend le large, misérable et haï par toute la communauté. Axel Borg présage par son caractère nietzschéen la crise personnelle qui frappera August Strindberg quelques années plus tard.

39Nous avons choisi cet ouvrage puisqu’il contient un certain nombre de dialogues « ordinaires », que Strindberg savait bien reproduire. Toutefois, le texte narratif est également rempli de phrases à constituant initial autre que le sujet, mais pour des raisons pratiques, nous nous limitons ici aux parties dialogiques.

40Les énoncés contenant des verbes conjugués sous-entendus et des arguments effacés n’ont pas été pris en compte – il faut donc que le constituant initial ainsi que le verbe conjugué soient explicitement exprimés. Les interrogations ont également été écartées, de même que toute proposition subordonnée où le complémenteur (simple ou complexe) est suivi par le sujet.

La traduction des structures XVS dans I havsbandet en français

41Dans le dépouillement de phrases à constituant initial autre que le sujet dans notre corpus, les catégories suivantes se sont cristallisées. Elles se chevauchent partiellement avec celles discutées supra.

i – Complément circonstanciel

42Nombreuses occurrences phrastiques, 20 non phrastiques. On retrouve la structure XSV presque partout dans la traduction en français :

37.[Efter som jag icke är polisman och ni äro flertalet, ber jag] uppsyningsman sända efter länsman
‘Comme je ne suis pas de la police, et que vous êtes le nombre, je prie le surveillant d’envoyer chercher l’huissier du bailliage
38.[I morgon klockan tio skall järtecknet ske] ~ Demain, à dix heures, le prodige aura lieu

43On observe quatre exceptions à XSV dans la traduction, toutes impliquant un constituant initial non phrastique :

39.[Om två månader börjar storfisket] ~ Dans deux mois commencera la grande pêche] (XVS)
40.…[sådär tycker jag mer om] er ~ je vous aime mieux ainsi (syntaxe de base)
41.[Sex dagar skall man arbeta] ~ On doit travailler six jours (idem)
42.[i kärlek finns ingen äganderätt] ~ l’amour ne donne pas droit de propriété (modification de la structure argumentale)

ii – Inversion citative avec verbe d’incise

44On en retrouve de nombreuses occurrences dont toutes, contrairement à notre hypothèse, présentent XVS dans la traduction en français. Prenons comme exemple

43.[Vi ha det enkelt härute, tillade han] ~ Nous vivons bien simplement ici, déclara-t-il

45Nous constatons donc la syntaxe XVS bien que la proposition antéposée soit un COD – l’idée concernant l’impossibilité d’OVS en français doit donc être révisée afin de n’inclure que des « objets canoniques », c’est-à-dire des objets non phrastiques.

iii – Locutions encadrantes ou conjonctives

46Le roman montre 72 occurrences de ces locutions dans ses parties dialogiques. Elles sont assez souvent rendues par la syntaxe de base en français :

44.och [nu går jag] ~ Je vais de ce pas

47Parfois on retrouve XSV :

45.Men [ inställde sig reflexionen] ~ Mais aussitôt la réflexion intervint

48Il y a un seul exemple de XVS :

46.…[därför begagnade jag] också det korrektare uttrycket ~ aussi me suis-je servi de l’expression plus correcte

iv – Négation ou adverbe modal antéposés

49On en retrouve 15 occurrences, traduites par des exclamatives dans deux cas :

47.[Inte kan man] tala om intelligenta händer ! ~ Peut-on parler des mains intelligentes !
48.[Inte kan jag] tro på båda på en gång ~ Pourrais-je croire à toutes à la fois ?

50Les traductions par phrase averbale atteignent sept occurrences, dont l’exemple suivant :

49.Får jag följa med ?[–Visst får du] det, min ängel
Puis-je l’accompagner ?–Mais certainement, mon ange

51La syntaxe de base apparaît dans cinq cas, dont (50) :

50.[Inte har jag] gömt mig ~ Mais je ne me suis pas caché

52XSV est présente dans un cas :

51.[Visst äro de] lika ! ~ Certes, ils sont tous semblables

v – Topicalisation ou focalisation

53L’antéposition à fonction topicalisante ou focalisante compte onze occurrences, dont cinq présentent la syntaxe de base, entre autres (52) :

52.[Gifta mig här ute kan jag] inte ~ Je ne puis pas me marier ici

54XSV est observée à deux occasions :

53.[Herrens vägar känner ingen] ~ Les voies du Seigneur, personne ne les connaît
54.[…barn får man] när man hjälps åt… ~ Les enfants, ça vous vient comme ça

55et il en est de même de XVS :

55.Men [ säger Herren] ~ Mais ainsi a dit le Seigneur
56.[möjligt vore också att handelsman kunde förskottera varor] ~ Peut-être aussi le marchand pourrait-il leur avancer des denrées

56Le clivage apparaît une fois :

57.[en dålig människa är den som ingen Gud har] ! ~ c’est un mauvais homme celui qui n’a pas de Dieu !

57Idem pour la présentative :

58.[Så långt hade vi] kommit ~ Voilà où nous nous étions arrêtés

vi – COD pronominal anaphorique/continu

58Le complément d’objet direct pronominal à caractère continu, c’est-à-dire renvoyant à la phrase précédente, apparaît 39 fois. 28 cas présentent la syntaxe de base, ce qui est quand même considérable. En voici un exemple :

59.[Det tror jag] ej ~ Je ne le crois pas

59Les autres montrent l’exclamatif une fois :

60.[Det kan man] väl inte direkt säga … ~ Peut-on dire cela !

60La phrase averbale deux fois :

61.Nej, [det gjorde jag] inte ! förnekade flickan ~ – Moi ? Pas du tout ! protesta-t-elle
62.Ha vi inte sett varann förr i livet ? –Jo, [det ha vi] nog det. – Ne nous sommes-nous pas rencontrés déjà ? demanda-t-il. – Mais certainement !

61XVS une fois :

63.Men jag förstår mig inte själv ! [–Det skulle jag] kunna göra,
Mais, moi, je ne me comprends pas ! – Peut-être te comprendrais-je

62Reformulation deux fois :

64.[det har töcknan] gjort ~ c’est la faute de la brume
65.Jag ber er icke glömma det där med handelsboden
[– Det ska jag] visst inte glömma] ~
Je vous prie de ne pas oublier ce qui a été convenu pour le comptoir…
– Fiez-vous à moi

63Présentative deux fois :

66.[Det har jag] alldeles förgätit ~ Voilà ce que j’ai tout à fait oublié
67.[Det var just vad jag ville tala om] ~ Voilà précisément ce dont je voulais te parler

64Clivage deux fois :

68.[Det har jag] er att tacka för ! ~ Et c’est à vous que je dois cela !
69.[Det har jag] inte hört ~ Ce n’est pas ainsi que je l’entends

65Omission dans un seul cas :

70.Jaså, raljerade Öman, vi ska ta i sjön så få vi fisk ! Ja [så där är det], man är aldrig för gammal för att lära ~
–Alors pourquoi me demandez-vous où il se tient ? rétorqua en raillant le pêcheur

66et finalement XSV, également dans un seul cas :

71.…[det blir ni efter] i ~ mais là, je vous attends

Conclusions

67L’hypothèse de départ préconisait que, partout où l’original de Strindberg présentait XVS, la traduction adopte XSV, ou XVS de manière limitée, bien que cette structure ne soit pas une véritable construction V2 en français, et soit, de plus, nettement plus soutenue que l’option XSV. Rappelons que XVY est toujours une structure V2 en suédois, et qu’elle est obligatoire.

68Or, il est apparu que la syntaxe XVS était présente dans quelques cas dans la traduction française. D’abord, nous l’avons retrouvée dans tous les contextes où figuraient des verbes d’incise. Cela veut dire que l’inversion citative OVS est bien possible (et probablement obligatoire) en français. Nous sommes ensuite d’avis que les cinq occurrences de XVS additionnelles (ex. 39, 46, 55, 56 et 63 ci-dessus) sont considérablement soutenues, et à notre avis peu fidèles au style de Strindberg.

69Aussi, nous avons pu constater, conformément à notre hypothèse, une fréquence prononcée de XSV, relevant parfois d’un style oral, qui se marie bien avec l’original. Citons à cet égard les exemples suivants :

72.[…barn får man] när man hjälps åt… ~ Les enfants, ça vous vient comme ça (cf. 54)
73.…[det blir ni efter] i ~ mais , je vous attends.

70À la place de XSV, nous repérons parfois d’autres stratégies, telles que les reformulations, exclamatives, phrases averbales, clivages, présentatives, omissions, et modifications de la structure argumentale. Ces constructions s’éloignent plus ou moins de l’original, mais transfèrent parfois de manière satisfaisante le style strindbergien. Il semble en outre que le clivage en français puisse correspondre à l’antéposition en suédois.

71La syntaxe XSV n’est pourtant pas idéale en français quand X est un élément fonctionnel, dépourvu de contenu lexical. Cela concerne les éléments encadrants ou conjonctifs, la négation, les adverbes modaux et les pronoms, et le traducteur choisit alors souvent la solution simple, à savoir appliquer la syntaxe française par défaut, SVO. Cette solution est à notre avis problématique, car elle ne transmet pas le dynamisme obtenu par l’usage fréquent de la syntaxe XVS, de la part de Strindberg, dans une langue autrement plus SVO comme le suédois.

72Si jamais I Havsbandet est l’objet d’une retraduction, nous suggérons que le traducteur développe deux stratégies qui, à notre avis, rendraient le français plus oral : (i) XSV sans reprise pronominale ; (ii) remplacement de mots fonctionnels avec des mots plus « toniques » (dans la mesure du possible). Considérons les exemples fictifs suivants :

30.[Den kyrkan ser du] aldrig ~ « Cette église tu (ne) la verras jamais »
31.[Det visste jag inte] ~ Ça je (ne) savais pas
32.[Det håller jag med] om ~ Là je suis d’accord

73Les phrases de ce type sont cruellement absentes dans Au bord de la vaste mer, et cela n’est guère surprenant : la traduction française date de plus d’un siècle, à une époque où un tel langage était impossible dans un ouvrage littéraire. Mais aujourd’hui, ces types de phrases ne devraient gêner personne, et seraient utiles dans une éventuelle retraduction de I Havsbandet, où l’on tenterait de transposer le style de Strindberg en français de manière plus fidèle.


Date de mise en ligne : 04/02/2015

https://doi.org/10.3917/eger.272.0665

Notes

  • [*]
    Karl GADELII, Professeur de linguistique scandinave à la Sorbonne, Centre Universitaire Malesherbes, 108, boulevard Malesherbes, F-75850 PARIS Cedex 17 ; courriel : k.gadelii@wanadoo.fr
  • [1]
    Olle Josephson : « Strindberg tog in verkligheten i språket », Språktidningen, février 2012, p. 64-65.
  • [2]
    Elena Balzamo : « Strindberg and the Nordic Heritage. » Snorri Sturluson and the roots of the Nordic literature, Sofia University Press : Sofia, 2004, p. 243-250.
  • [3]
    Elena Balzamo : « Utländska öden och äventyr. – Strindberg i översättning. », Strindbergiana. Actes du Colloque Arvet efter Strindberg – The Strindberg Legacy. 18e Colloque Strindberg International, Université de Stockholm, 31 mai-3 juin 2012 (à paraître).
  • [4]
    Mickaëlle Cedergren : « La réécriture des citations bibliques dans Inferno. », in Olof Eriksson (dir.) : Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française. Föredrag från ett symposium vid Växjö universitet 22-23 maj 2003, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 57-86.
  • [5]
    Gunnel Engwall & Alexander Künzli : « Le Plaidoyer d’un fou de Strindberg. Traduction, littérature, politique. » in Eva Ahlstedt et alii (dir.) : Actes du XVIIIe Congrès des romanistes scandinaves, Göteborg : Göteborg University Press, 2011.
  • [6]
    Alexander Künzli & Gunnel Engwall : « Le Plaidoyer d’un fou et l’usage des points d’exclamation. » in Jukka Havu, Carita Klippi, Soili Hakulinen, Philippe Jacob & José Santisteban Fernández (dir.) : Actes du XVIIe Congrès des romanistes scandinaves/Actas del XVII Congreso de romanistas escandinavos, Université de Tampere : Tampere Studies in Language, Translation and Culture, Series B, Tampere University Press, 2010, p. 700-714.
  • [7]
    Alexander Künzli & Gunnel Engwall : « The Legacy of Strindberg Translations : The Case of Le Plaidoyer d’un fou. » À paraître dans Strindbergiana. Actes du Colloque Arvet efter Strindberg – The Strindberg Legacy. 18e Colloque Strindberg International. Université de Stockholm, 31 mai-3 juin 2012.
  • [8]
    Olof Eriksson : « Strindbergs franska : en språklig paradox », in Olof Eriksson (dir.). Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française. Föredrag från ett symposium vid Växjö universitet 22-23 maj 2003, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 112-125.
  • [9]
    Karl-Åke Kärnell : Strindbergs bildspråk : en studie i prosastil, Stockholm : Almqvist & Wiksell, 1962.
  • [10]
    Göran Lindström (dir.) : Strindbergs språk och stil : valda studier, Lund : Gleerup, 1964.
  • [11]
    Roger Marmus : « Réinventer le paysage. La traduction des descriptions de paysages dans Au bord de la vaste mer », in Olof Eriksson (dir.) : Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 141-162.
  • [12]
    Elisabeth Tegelberg : « Mademoiselle Julie – två samtida franska översättningar », in Olof Eriksson (dir.) : Aspekter av nyöversättning – Aspects de la retraduction littéraire, Växjö : Linnaeus University Press, 2012, p. 209-248.
  • [13]
    Elisabeth Tegelberg : « Översättningarna av Hemsöborna till franska – några reflektioner kring svårigheter, strategier och strykningar », in Olof Eriksson (dir.) : Strindberg och det franska språket – Strindberg et la langue française, Växjö : Växjö University Press, 2004, p. 163-204.
  • [14]
    Elisabeth Tegelberg : « Hemsöborna deviennent Les gens de Hemsö – crise d’identité ? Une comparaison entre Hemsöborna et ses deux traductions françaises », Lingua n° 1, 2003, p. 43-48.
  • [15]
    Karl Erland Gadelii : « Quelques réflexions sur la traduction de I Havsbandet par August Strindberg dans la perspective des transferts culturels. » Communication donnée à la Journée d’Étude « Transferts culturels et traduction », Université de Stockholm, le 16 novembre 2012.
  • [16]
    Olle Josephson : « Strindberg tog in verkligheten i språket » (n. 1) et Olle Josephson : « Formord hos Strindberg », in Margareta Brundin (dir.) : 20 x Strindberg : vänbok till Lars Dahlbäck, Stockholm : Almqvist & Wiksell, 2003.
  • [17]
    Paul Diderichsen : Elementær dansk Grammatik, København : Gyldendal, 1946 (2e édition 1957, 3e édition 1962).
  • [18]
    Denis Apotheloz, Bernard Combettes & Franck Neveu (dir.) : Les linguistiques du détachement. Actes du Colloque International de Nancy (7-9 juin 2006), Bern/Berlin : Peter Lang, 2009.
  • [19]
    Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat & René Rioul : Grammaire méthodique du français, Paris : Presses Universitaires de France, 1994 (4e édition en 2009), p. 138-139.
  • [20]
    Idem, p. 138.
  • [21]
    Pierre Le Goffic : Grammaire de la phrase française, Paris : Hachette, 1993.
  • [22]
    Eva Larsson Ringqvist : « La dislocation en français et en suédois : aspects contrastifs et acquisitionnels », Cahiers Sens Public, 13-14, Langues et textes en contraste, 2010, p. 69-82.
  • [23]
    Karen Lahousse : Quand passent les cigognes. Le sujet nominal postverbal en français moderne, Paris/Saint-Denis : Presses Universitaires de Vincennes, 2011.
  • [24]
    Pierre Le Goffic : Grammaire de la phrase française (n.21).
  • [25]
    Catherine Fleury-Mallet : La fonction syntaxique ‘sujet’ en néerlandais et en français contemporains. Thèse de doctorat, Université de Paris-Sorbonne, 2011.
  • [26]
    Idem, p. 105.
  • [27]
    Ibidem.
  • [28]
    Anders Holmberg : « Verb second », in Tibor Kiss & Artemis Alexiadou (dir.) : Syntax – an International Handbook of Contemporary Syntactic Research, 2e edition, HSK Series, Berlin : Walter de Gruyter, 2010.
  • [29]
    Ellen F. Prince : « Topicalization, focus movement and Yiddish movement : a pragmatic differentiation ». Proceedings of the Seventh Annual Meting of the Berkeley Linguistics Society, 1981, p. 249-264.
  • [30]
    Elisabeth Tegelberg : « Översättningarna av Hemsöborna till franska – några reflektioner kring svårigheter, strategier och strykningar. » (n. 13)

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