Couverture de EE_1609

Article de revue

Chapitre 1. Renouer avec le dynamisme de l’investissement

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Notes

  • [1]
    Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

Renouer avec le dynamisme de l’investissement  [1]

L’investissement non résidentiel a diminué en proportion du PIB au cours des deux dernières décennies, et son niveau est désormais inférieur à celui de plusieurs autres pays de l’OCDE à revenu élevé. La croissance de l’investissement productif demeure en demi-teinte depuis l’éclatement la crise économique et financière mondiale, cependant que les investissements des administrations publiques sont limités, en particulier à l’échelon municipal. L’investissement en capital intellectuel, important facteur des gains de productivité à long terme, est resté modeste. Les perspectives de croissance faible dans la zone euro ont pesé sur l’investissement productif, et une proportion croissante d’entreprises investit sur des marchés distants plus dynamiques. Des mesures venant affermir les perspectives de croissance et accroître la stabilité au sein de la zone euro, en premier lieu des initiatives visant à consolider le marché unique et les infrastructures transfrontalières, ainsi qu’à parachever l’union bancaire, renforceraient l’attrait de l’Allemagne aux yeux des investisseurs. Un allègement de la réglementation des services, notamment des services professionnels à forte intensité de connaissances, doperait l’investissement et les gains de productivité. Par ailleurs, toutes les mesures facilitant la réaffectation des ressources devraient avoir des retombées positives sur les investissements dans le capital intellectuel. Les communes pauvres investissent relativement peu, or il serait possible de réduire le coût des projets d’investissement public. Enfin, une meilleure utilisation de la gouvernance électronique et l’adoption d’un processus budgétaire plus orienté sur les résultats permettraient d’accroître l’efficience et l’efficacité des investissements publics.

Des politiques visant à accroître l’investissement productif et public pourront améliorer la productivité et le bien-être

1L’investissement productif et l’investissement public ont reculé dans le temps et ce chapitre analyse certaines causes de cette tendance. L’investissement est un facteur stratégique de productivité, de croissance et de bien-être mais les difficultés à pérenniser sa dynamique se sont multipliées ces dernières années. Les politiques visant à supprimer les obstacles au développement de services à forte intensité de savoir et au redéploiement des ressources favoriseraient la transition vers une économie plus dynamique. Des perspectives de croissance plus soutenue dans la zone euro auraient aussi des effets positifs sur l’activité d’investissement en Allemagne. Eu égard à son statut de locomotive de la zone euro, le soutien de l’Allemagne en faveur d’une action collective pour renforcer la confiance dans la croissance de la région s’impose. Des mesures destinées à identifier les priorités en matière d’investissement public et à agir en conséquence en Allemagne amélioreraient aussi les conditions en vue de futurs investissements productifs et pourraient se traduire par une croissance plus inclusive socialement.

L’investissement non résidentiel a reculé

2La crise économique et financière mondiale a pesé sur l’investissement non résidentiel, comme cela fut le cas dans la zone euro ou au Royaume-Uni (graphique 1.1). En Allemagne cependant, ce phénomène s’est produit malgré une reprise macroéconomique et financière plus marquée, une forte rentabilité des entreprises, des bilans solides et des taux d’utilisation des capacités plus élevés. L’investissement non résidentiel en pourcentage du PIB est modeste par comparaison avec les autres pays (graphique 1.2).

Graphique 1.1. En Allemagne, l’investissement productif est à l’origine de l’essentiel du repli de l’investissement en pourcentage du PIB. Différence entre 2014 et la décennie précédant la crise1

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Graphique 1.1. En Allemagne, l’investissement productif est à l’origine de l’essentiel du repli de l’investissement en pourcentage du PIB. Différence entre 2014 et la décennie précédant la crise1

1. Moyenne de la part de l’investissement dans le PIB de 1996 à 2007.

Graphique 1.2. L’investissement non résidentiel est faible au regard des niveaux relevés dans d’autres pays. 2014

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Graphique 1.2. L’investissement non résidentiel est faible au regard des niveaux relevés dans d’autres pays. 2014

Note : 2013 pour le Japon et la Suisse.

3 La part de l’investissement productif dans la valeur ajoutée a diminué le plus fortement dans les services aux entreprises, qui représentent l’essentiel de l’investissement productif (graphique 1.3). Les entreprises manufacturières allemandes ont renouvelé leur stock de capital plus lentement que les entreprises de ce secteur au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ce constat vaut pour un large éventail de sous-secteurs (Gornig and Schiersch, 2015).

Graphique 1.3. Les services aux entreprises représentent l’essentiel de l’investissement total. Dépenses d’investissement en pourcentage de la valeur ajoutée totale de l’économie

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Graphique 1.3. Les services aux entreprises représentent l’essentiel de l’investissement total. Dépenses d’investissement en pourcentage de la valeur ajoutée totale de l’économie

Note : L’investissement inclut uniquement les nouveaux biens d’équipement fixes. Il exclut l’ajustement relatif aux ventes nettes de biens d’équipement usagés.

4La réduction des dépenses consacrées à l’investissement non résidentiel, par comparaison avec les autres pays ou dans le temps, n’implique pas forcément une croissance moindre du stock de capital, dans la mesure où les prix des biens d’équipement et les taux d’amortissement du capital installé peuvent varier d’un pays à l’autre et dans le temps. Les prix des biens d’équipement en particulier ont baissé sensiblement ces 30 dernières années. L’investissement dans les technologies de l’information et des communications (TIC) a progressé et englobe du matériel et des logiciels qui doivent être mis à jour et remplacés fréquemment. En Allemagne, la contribution de l’accumulation de capital fixe non résidentiel net à la croissance de la productivité a diminué ces 10 dernières années (graphique 1.4). Dans la zone OCDE, l’Allemagne est l’un des rares pays où la contribution de l’investissement non résidentiel à la croissance de la productivité a été négative (OECD, 2015a). La croissance du capital en construction non résidentielle et du capital en TIC, notamment dans les logiciels et bases de données, a été particulièrement faible par rapport aux autres pays (tableau 1.1).

Graphique 1.4. La contribution du capital à la croissance de la productivité a diminué. Contributions à la croissance tendancielle de la productivité du travail, en points de pourcentage

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Graphique 1.4. La contribution du capital à la croissance de la productivité a diminué. Contributions à la croissance tendancielle de la productivité du travail, en points de pourcentage

Tableau 1.1. Croissance des services tirés du capital non résidentiel

Tableau 1.1. Croissance des services tirés du capital non résidentiel
Croissance annuelle moyenne et contributions à la croissance
Objet2001-072007-13
Croissance annuelleContributions à la croissanceCroissance annuelleContributions à la croissance
Total des services tirés du capitalCapital en TICCapital hors TICTotal des services tirés du capitalCapital en TICCapital hors TIC
TotalLogiciels et bases de donnéesTotalConstruction non résidentielleTotalLogiciels et bases de donnéesTotalConstruction non résidentielle
Australie5.22.10.33.11.15.00.80.24.22.3
Autriche2.91.20.41.70.82.20.80.51.40.4
Belgique3.51.50.42.00.32.30.90.41.40.4
Canada4.01.70.52.30.82.60.70.21.91.3
Danemark3.41.70.51.60.41.50.80.50.70.1
Finlande2.40.90.61.50.71.20.30.10.80.6
France2.91.10.71.70.51.90.70.51.30.5
Allemagne 1.6 1.0 0.2 0.7 0.1 1.0 0.4 0.1 0.5 0.0
Irlande7.21.00.36.21.93.60.80.32.81.4
Italie2.70.80.21.90.60.70.30.10.40.1
Japon2.01.20.50.80.40.40.40.10.00.0
Corée5.31.20.64.11.84.10.40.13.81.7
Pays-Bas3.21.60.81.60.72.00.80.51.20.7
Nouvelle-Zélande5.22.40.72.80.73.21.70.61.51.0
Portugal4.61.60.43.01.8
Espagne6.01.30.64.71.73.00.60.32.41.3
Suède3.11.60.61.60.32.20.70.41.40.4
Suisse3.31.50.51.80.32.61.20.71.40.2
Royaume-Uni3.11.10.61.91.22.20.50.31.71.5
États-Unis3.81.70.62.10.32.00.80.41.20.3
Source : OCDE (2015), Base de données sur la productivité de l’OCDE.
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Tableau 1.1. Croissance des services tirés du capital non résidentiel

Source : OCDE (2015), Base de données sur la productivité de l’OCDE.

5 La faiblesse de l’investissement non résidentiel pourrait s’expliquer par le remplacement du capital physique classique par des formes immatérielles de capital (le capital intellectuel ou CI ; encadré 1.1). Dans de nombreux pays de l’OCDE, l’investissement en CI s’est accru plus fortement que l’investissement en capital physique (Andrews and Criscuolo, 2013). Si les dépenses de R-D des entreprises en Allemagne sont relativement élevées par rapport aux autres pays de l’OCDE, l’investissement en CI, qui englobe aussi les dépenses consacrées à d’autres actifs incorporels, est plus faible que dans les grands pays de l’OCDE à revenu élevé et n’a guère progressé dans le temps (graphique 1.5). Les dépenses consacrées au capital intellectuel lié aux TIC (logiciels, bases de données), à la propriété intellectuelle, au capital organisationnel et à la formation sont peu élevées.

Encadré 1.1. Le capital intellectuel : définition et mesure

Le capital intellectuel (CI) regroupe tous les actifs qui ne sont pas matériels mais qui, à l’instar du capital physique, procurent un avantage économique que les entreprises peuvent conserver au moins dans une certaine mesure, pendant une période de plus d’un an (OECD, 2015h).
Le CI se décompose en trois catégories principales, d’après Corrado et al. (2009) :
  • Les données informatisées englobent les logiciels et les bases de données. Ce capital est déjà enregistré comme un investissement dans la comptabilité nationale au titre de la formation brute de capital fixe.
  • Le capital d’innovation regroupe la recherche et développement (R-D), qui est inscrite dans la définition de l’investissement par les comptes nationaux, la prospection minière et les œuvres d’art originales, les nouvelles conceptions architecturales et techniques et l’élaboration de nouveaux produits dans les services financiers. Les dépenses consacrées à cette dernière sont estimées à partir de la rémunération des travailleurs très qualifiés dans le secteur financier.
  • Les compétences économiques recouvrent les ressources humaines et structurelles des entreprises comme la formation propre à l’entreprise, le capital de marque et le capital organisationnel. L’investissement dans le capital humain propre à l’entreprise est estimé à partir des dépenses de formation des entreprises. L’investissement dans le capital de marque est estimé à partir des dépenses consacrées à la publicité et aux études de marché. Enfin, le capital organisationnel est estimé à partir de la rémunération des dirigeants et de la production brute du secteur du conseil aux entreprises et en gestion. L’estimation du capital organisationnel s’avère incertaine en raison des grandes différences entre les pays, du point de vue des systèmes de rémunération des dirigeants et de l’importance accordée par les entreprises aux conseils extérieurs dans leurs décisions de gestion.
Certains éléments du CI figurent dans la définition de l’investissement par la comptabilité nationale, notamment la R-D, les logiciels et les bases de données. Les composantes du CI qui ne sont pas enregistrées dans les comptes nationaux incluent l’investissement dans les dessins et modèles, les nouveaux produits financiers, la publicité, les études de marché, la formation et le capital organisationnel.

Graphique 1.5. Investissement des entreprises dans le capital physique et le capital intellectuel. En pourcentage de la valeur ajoutée brute du secteur des entreprises, 2013

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Graphique 1.5. Investissement des entreprises dans le capital physique et le capital intellectuel. En pourcentage de la valeur ajoutée brute du secteur des entreprises, 2013

Source : OCDE (2016), Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l’OCDE 2015 – L’innovation au service de la croissance et de la société. StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933345462

6 Le capital intellectuel est un facteur important de croissance de la productivité à long terme. Selon certaines estimations, il serait à l’origine d’un cinquième à un tiers des gains de productivité du travail dans le secteur marchand aux États-Unis et dans les économies de l’UE (Andrews and Criscuolo, 2013 ; Corrado et al., 2013). L’investissement en capital intellectuel stimule très fortement la productivité dans les pays plus proches de la frontière technologique comme l’Allemagne. Ainsi, les entreprises manufacturières qui investissent davantage dans des logiciels produisent plus de brevets par dollar de R-D et les marchés des actions valorisent davantage leurs investissements en R-D (Branstetter et al., 2015). Ces investissements ont aussi des retombées sur la productivité globale (Dabla-Norris et al., 2015). Les investissements dans plusieurs composantes du CI, notamment les processus métiers ou la structure organisationnelle (le capital organisationnel), sont des sources de gains de productivité particulièrement importantes dans de nombreux services (Dabla-Norris et al., 2015). Les investissements en CI, en particulier dans le capital organisationnel, ont aussi tendance à doper la productivité des actifs physiques, notamment des biens liés aux TIC, ce qui encourage l’investissement dans ces actifs physiques (Andrews and Criscuolo, 2013 ; Chen et al., 2014).

L’érosion de la demande est la cause première du recul de l’investissement productif

7Les conditions de financement sont favorables à l’investissement productif. La rentabilité est en effet historiquement élevée. Le réinvestissement des bénéfices s’est traduit par une augmentation persistante des volants de fonds propres (graphique 1.6). En règle générale, des niveaux importants de bénéfices non distribués stimulent fortement l’investissement (Schiantarelli, 1996). Après l’éclatement de la crise de la dette souveraine dans la zone euro en 2010, l’Allemagne a fait figure de pays refuge et les taux d’intérêt réels à long terme ont atteint des niveaux historiquement bas, inférieurs à ceux des autres pays de la zone euro. La proportion d’entreprises faisant état d’un accès restreint aux financements externes demeure historiquement faible. Le coût du capital induit par la fiscalité a diminué sensiblement puisque la charge fiscale des entreprises a été réduite en 2001 et en 2008 (Spengel et al., 2014). L’Allemagne n’est donc pas confrontée à une pénurie de fonds mais se montre plutôt peu encline à affecter les fonds à des projets d’investissement.

Graphique 1.6. Rentabilité et composition du bilan des sociétés non financières

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Graphique 1.6. Rentabilité et composition du bilan des sociétés non financières

1. Les grandes entreprises réalisent par définition un chiffre d’affaires de 50 millions EUR ou plus. Les petites et moyennes entreprises (PME) réalisent par définition un chiffre d’affaires inférieur à 50 millions EUR.
2. Estimation de 2013 pour toutes les entreprises.
Source : Deutsche Bundesbank, National Account Statistics pour la Partie A et « Extrapolated results from financial statements of German enterprises from 1997 to 2013 », Corporate Financial Statements Tables pour les Parties B-D.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933345568

8 La faible croissance de la demande peut en grande partie expliquer pourquoi l’investissement productif a été limité après le déclenchement de la crise économique et financière mondiale, y compris en Allemagne (OECD, 2015a). Cette faiblesse pourrait avoir un impact durable sur le stock de capital. En effet, des épisodes d’insuffisance marquée de la demande peuvent avoir des effets persistants sur le stock de capital lorsqu’il est coûteux de revenir sur des décisions d’investissement. Ainsi, des entreprises peuvent ne pas revenir sur la décision d’abandonner des marchés après une période d’atonie de la demande (par exemple Dixit, 1992). Des conditions défavorables en termes de demande sur des marchés d’exportation proches géographiquement, notamment dans la zone euro, sont particulièrement importantes pour l’investissement intérieur puisque la production nationale peut répondre au mieux aux besoins de ces marchés. Cet état de fait est confirmé par des modèles gravitationnels, qui soulignent l’importance de la proximité géographique pour les échanges commerciaux (par exemple Boulhol and de Serres, 2008). En outre, la réduction durable de l’activité économique dans les pays émergents européens pèse sur les intentions d’investissement des sociétés allemandes tournées vers l’exportation.

9 Le déplacement de la demande vers des marchés plus éloignés a attiré des investissements par des entreprises allemandes sur ces marchés. D’après une enquête réalisée auprès de chefs d’entreprises allemandes (DIHK, 2015), la proportion d’entreprises industrielles allemandes ayant l’intention d’investir à l’étranger est passée de 42 % à 47 % depuis 2008, notamment en Asie de l’Est et aux États-Unis, et celles-ci ont étoffé le volume de leurs investissements fixes à l’étranger. Pour la plupart, les entreprises investissent à l’étranger afin de mieux répondre à la demande extérieure, et cette proportion a augmenté sensiblement. D’après la même enquête, seules 23 % des entreprises investissent à l’étranger pour bénéficier de coûts moins élevés. Ce pourcentage reste proche des points bas historiques. L’atonie de l’investissement dans d’autres pays de la zone euro a peut-être aussi pesé sur l’investissement en Allemagne en raison de l’intégration géographique des chaînes de valeur au sein de l’euro et de l’exploitation commune des actifs intellectuels. En effet, compte tenu des investissements dans des entreprises multinationales intégrées au sein de chaînes de valeur, les investissements dans les différents pays deviennent complémentaires les uns des autres (OECD, 2015a). Depuis 2011, l’investissement productif a été particulièrement limité dans les pays de la zone euro, dont l’Allemagne, ce qui contraste avec la situation aux États-Unis et dans les pays européens non membres de la zone euro (graphique 1.7).

Graphique 1.7. L’investissement productif dans les pays de la zone euro n’a guère progressé ces dernières années

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Graphique 1.7. L’investissement productif dans les pays de la zone euro n’a guère progressé ces dernières années

1. Inclut le Danemark, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Pondération en fonction des dépenses d’investissement en 2011.
Source : OCDE (2016), Perspectives économiques de l’OCDE : Statistiques et projections (base de données) et calculs de l’OCDE d’après les Perspectives économiques de l’OCDE : Statistiques et projections (base de données) et la Base de données des Principaux indicateurs économiques.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933345571

10 L’incertitude accentue l’impact de la faiblesse de la demande sur l’investissement. Elle incite les agents économiques à différer ou à annuler leurs décisions d’investissement. Les nouvelles décisions d’investissement seront en particulier d’autant moins nombreuses que les risques extrêmes à la baisse seront élevés (OECD, 2015e ; Dixit and Pindyck, 1994). Un indice mis au point récemment de l’incertitude liée à l’action publique fondé sur une analyse de la presse s’est inscrit en forte hausse entre 2010 et 2012, notamment dans les pays européens, y compris en Allemagne, avec le déclenchement de la crise de la dette dans la zone euro (graphique 1.8). Cela semble indiquer que l’actualité dans la zone euro a été une cause majeure de la plus grande incertitude. D’après les estimations, la montée de l’incertitude, mesurée par cet indice, aurait provoqué un recul de l’investissement dans l’ensemble des pays de l’OCDE (OECD, 2015a), même si l’indice ne constitue pas une mesure précise de l’incertitude. Un effet notable de l’incertitude liée à l’action publique sur l’investissement a été estimé pour l’Allemagne (Federal Ministry for Economic Affairs and Energy, 2013), même après avoir éliminé l’effet de la confiance globale des entreprises. L’incertitude liée à l’action publique en Allemagne peut expliquer la baisse de l’investissement en 2012. Toutefois, la production allemande de biens d’équipement fait office d’indice de substitution pour l’investissement, qui peut aussi traduire la réaction de l’investissement étranger à l’incertitude. Une étude de l’association des banques coopératives allemandes (BVDR, 2013) conclut que la montée de l’incertitude en 2011 a réduit l’investissement en équipement à hauteur de 4-6 % en Allemagne. D’après des estimations de la Deutsche Bundesbank (2016), l’incertitude a peut-être provoqué un recul de l’investissement en Allemagne après l’éclatement de la crise économique et financière mondiale en 2009 et après le déclenchement de la crise de la dette dans la zone euro en 2012 et en 2013. Depuis 2007, les sociétés non financières allemandes ont augmenté les volants de fonds propres, les actifs financiers liquides et les stocks, alors qu’elles ont réduit les actifs fixes et les engagements financiers à court terme (Hüther, 2014). Cet accroissement visible de la liquidité est synonyme d’une plus grande souplesse et d’une meilleure résistance des entreprises aux chocs ainsi que d’une moindre dépendance à l’égard des ressources extérieures.

Graphique 1.8. Les incertitudes demeurent marquées en Allemagne et dans les principales économies européennes. Indice de l’incertitude liée à l’action publique selon la presse1 ramené à une moyenne de 100 avant 2011

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Graphique 1.8. Les incertitudes demeurent marquées en Allemagne et dans les principales économies européennes. Indice de l’incertitude liée à l’action publique selon la presse1 ramené à une moyenne de 100 avant 2011

1. L’indice est élaboré à partir de deux journaux choisis dans chaque pays, dans lesquels sont recensés les articles contenant les termes incertain ou incertitude, économique ou économie, et un ou plusieurs termes pertinents en matière de politiques publics.
2. Moyenne pour dix journaux européens paraissant en Allemagne, en Espagne, en France, en Italie et au Royaume-Uni.

Les efforts déployés à l’échelle européenne pour doper la croissance stimuleraient aussi l’investissement en Allemagne

11 Des politiques publiques à même de consolider la stabilité et les perspectives de croissance dans la zone euro renforceraient l’attrait de l’Allemagne aux yeux des investisseurs. L’Allemagne devrait donc continuer à appuyer les efforts visant à améliorer les perspectives de croissance dans la zone euro, en particulier les mesures destinées à développer le marché unique et les infrastructures transfrontalières ainsi qu’à parachever l’union bancaire. De telles mesures auront pour effet de conforter la croissance à long terme, de réduire les risques de crise financière et de renforcer les mécanismes de gestion des crises. La contagion, provoquée par les sorties de capitaux, a joué un rôle de premier plan dans la propagation de l’incertitude au sein de la zone euro (de Grauwe, 2013). Pour limiter l’ampleur de ces effets de contagion, les zones monétaires ont créé des institutions qui fournissent des liquidités d’urgence. L’Allemagne bénéficiera d’un nouvel approfondissement de l’union bancaire dans la zone euro via une réduction de l’incertitude, ce qui contribuera à stimuler la demande, et en particulier l’investissement productif.

12 Le manque de dynamisme de la demande n’est pas l’unique cause de la faiblesse particulièrement marquée des dépenses d’investissement en Allemagne. En effet, selon des études empiriques récentes, les écarts relevés entre les pays en termes de situation conjoncturelle et de variables structurelles, dont l’emploi, la démographie et la structure sectorielle de l’économie, ne permettent pas d’expliquer la faiblesse relative de l’investissement en Allemagne (DIW, HRI, 2014). Ces conclusions semblent indiquer que l’Allemagne a la possibilité d’améliorer ses politiques structurelles de manière à stimuler l’investissement. Les parties suivantes examinent plusieurs domaines stratégiques.

13 Des données économétriques et d’études de cas indiquent que l’utilisation relative de travailleurs plus qualifiés présente une corrélation positive avec l’intensité capitalistique et l’adoption de nouvelles technologies à l’échelle des entreprises et des secteurs. Cette complémentarité semble particulièrement grande pour les investissements en TIC et en ce qui concerne les compétences cognitives et personnelles. Une plus forte intensité en ressources informatiques va de pair avec des parts dans l’emploi plus élevées des dirigeants, cadres et autres travailleurs très instruits (Katz and Autor, 1999). L’apport de nouvelles compétences via l’arrivée sur le marché du travail de jeunes actifs diminue en raison du vieillissement de la population, de sorte que la formation tout au long de la vie est un instrument capital pour améliorer les compétences. Ce point est abordé au chapitre 2.

La suppression des obstacles à la concurrence renforce l’investissement

14 L’assouplissement de la réglementation des marchés de produits qui nuit à la concurrence ou à l’arrivée sur le marché stimule l’investissement productif et l’innovation, et donc la productivité. Une intensification de la concurrence favorise l’adoption de meilleures pratiques de gestion et l’investissement en capital intellectuel (notamment en capital organisationnel). Ces améliorations augmentent la productivité du capital physique, en particulier dans les TIC, ce qui encourage l’investissement dans ces technologies. Les gains de productivité qui en découlent sont considérables (Bloom et al., 2012). La réglementation qui limite l’arrivée sur le marché freine aussi l’investissement en capital physique (IWU, 2015 ; Alesina et al., 2005 ; Nicoletti and Scarpetta, 2005). Si l’Allemagne a accompli de réels progrès en modifiant globalement sa réglementation des marchés de produits ces 15 dernières années, la réglementation demeure restrictive dans certains services, notamment les services professionnels, et dans certaines industries de réseau (graphique 1.9 ; cf. aussi OECD Economic Survey of Germany 2014, OECD, 2014c). Comme indiqué ci-dessous, puisque ces services font office de services intermédiaires, la réforme de la réglementation dans ces secteurs a des effets très positifs sur la productivité et l’investissement dans l’ensemble de l’économie.

Graphique 1.9. La réglementation des marchés de produits demeure restrictive dans les services professionnels. Indice variant de 0 à 6, de la réglementation la moins à la plus restrictive

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Graphique 1.9. La réglementation des marchés de produits demeure restrictive dans les services professionnels. Indice variant de 0 à 6, de la réglementation la moins à la plus restrictive

1. Moyenne de tous les pays de l’OCDE à l’exclusion des États-Unis. Pour la Partie B, la République slovaque et la Slovénie sont aussi exclues du calcul de la moyenne de l’OCDE en 2008.

Suppression des obstacles à la concurrence dans les services

15Le potentiel d’accroissement de la productivité dans les services via une réforme de la réglementation est considérable. Si dans leur majorité les pays ont connu un net rattrapage de productivité dans l’agriculture et l’industrie manufacturière par rapport aux États-Unis, les écarts de productivité entre pays dans la plupart des services restent élevés. Les écarts de productivité dans les services sont en outre particulièrement importants à l’échelle des entreprises, ce qui donne à penser qu’il est tout à fait possible d’augmenter la productivité grâce à la diffusion du savoir. L’investissement dans le capital intellectuel joue un rôle de premier plan dans le processus de diffusion (OECD, 2015a). En Allemagne, l’écart de productivité entre l’industrie manufacturière et les services est très grand (graphique 1.10). La croissance de la productivité a été faible ces 15 dernières années, également par comparaison avec les autres pays (OECD Economic Survey of Germany 2014, OECD, 2014a). L’investissement en actifs incorporels (par exemple les processus métiers, la structure organisationnelle) est une source majeure de gains de productivité dans de nombreux services (Dabla-Norris et al., 2015). En Allemagne, la faiblesse des dépenses de CI peut être imputée aux services (graphique 1.11). Dans une étude comparant sept économies européennes, il a été estimé que la contribution de l’investissement en CI à la croissance de la productivité des services était nettement moindre en Allemagne qu’au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France et en Autriche et que seules l’Espagne et l’Italie faisaient moins bien (Corrado et al., 2014).

Graphique 1.10. Ratio de valeur ajoutée par heure travaillée dans le secteur des services par rapport à l’industrie manufacturière. 20141

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Graphique 1.10. Ratio de valeur ajoutée par heure travaillée dans le secteur des services par rapport à l’industrie manufacturière. 20141

1. 2013 pour la France, 2012 pour l’Australie et le Royaume-Uni.

Graphique 1.11. L’investissement en capital intellectuel dans le secteur des services est modeste. En pourcentage de la valeur ajoutée de chaque secteur, 2010

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Graphique 1.11. L’investissement en capital intellectuel dans le secteur des services est modeste. En pourcentage de la valeur ajoutée de chaque secteur, 2010

16 Les services contribuent à hauteur de 70 % à la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie en Allemagne et sont des consommations intermédiaires importantes pour d’autres secteurs, y compris pour l’industrie manufacturière. La teneur en services intérieurs des exportations brutes des économies a augmenté dans le temps, ce qui souligne l’importance de marchés ouverts et efficients pour les services dans l’optique de la participation aux chaînes de valeur mondiales. Les réseaux de production mondiaux s’appuient sur les services aux entreprises pour déplacer les biens et coordonner la production le long de la chaîne de valeur (Gornig and Schiersch, 2015). Les achats de services intermédiaires par les sociétés industrielles représentent environ 12 % du PIB. Des services plus productifs et innovants augmentent la productivité dans les secteurs en aval. Dans les secteurs tournés vers l’exportation, la valeur des intrants de services par rapport à leur valeur ajoutée est particulièrement élevée. Elle s’établit à 43 % dans la chimie (dont l’industrie pharmaceutique) par exemple (IWU, 2015). Les consommations intermédiaires de services facilitent aussi la diffusion de nouvelles technologies. Les entreprises de haute technicité sont celles qui bénéficient le plus de l’intensification de la concurrence via la réforme de la réglementation des services aux entreprises (OECD, 2015a).

17 Les services professionnels et les services des industries de réseau jouent un rôle particulièrement important de consommations intermédiaires. Près de 100 % des services assurés par les conseillers juridiques et les notaires, les ingénieurs du bâtiment et les architectes en Allemagne sont utilisés dans des secteurs en aval. Dans les télécommunications, cette proportion s’élève à 50 %. Les achats de services juridiques et de services des ingénieurs du bâtiment et des architectes par les entreprises manufacturières représentaient près de 10 % de leur valeur ajoutée en 2010 (IWU, 2015). Les efforts déployés antérieurement pour réduire les obstacles à la concurrence dans la réglementation des services professionnels ont eu un impact très positif sur la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie (IWU, 2015), en particulier pour l’industrie manufacturière. Si l’Allemagne adoptait une réglementation aussi favorable à la concurrence que celle de l’un des pays de l’OCDE les mieux classés à cet égard (à savoir le Royaume-Uni), alors elle pourrait obtenir pour l’ensemble de son économie un gain de productivité de 2 %, et pour l’industrie manufacturière de 2.3 % (IWU, 2015). Des investissements plus massifs, y compris dans le capital intellectuel, faciliteraient ces gains de productivité.

18 L’Allemagne se classe 25e sur 33 pays du point de vue de l’indice de réglementation des services professionnels de l’OCDE (cf. l’Étude économique 2014, OECD, 2014a, pour plus de précisions). Certains des services professionnels les mieux protégés font aussi état de ratios bénéfices/chiffre d’affaires parmi les plus élevés, nettement supérieurs à la moyenne de l’ensemble de l’économie (IWU, 2015). Cela s’explique par les obstacles à l’entrée et par les règles de déontologie. L’Étude économique 2014 (OECD, 2014c) contient une analyse approfondie de la réglementation qui est préjudiciable à la concurrence et à l’activité économique. Il existe en particulier des règlementations contraignantes sur les prix pour les notaires, les architectes, les ingénieurs du bâtiment et les conseillers juridiques (pour la représentation juridique au tribunal). Les notaires bénéficient de règles particulièrement draconiennes en matière d’exclusivité. Ils ont par exemple un droit d’exclusivité pour les actes juridiques ayant trait à la création d’une nouvelle entreprise. Cela porte notamment sur l’accord constitutif. Les exigences relatives à l’actionnariat dans certains services professionnels stipulent que les professionnels agréés eux-mêmes doivent détenir une participation majoritaire dans leur entreprise. La publicité est limitée dans certains services professionnels. Les restrictions portant sur l’actionnariat et la coopération entre différentes professions limitent les économies d’échelle et de gamme, qui constituent un puissant moteur de l’investissement en capital intellectuel.

19 Une réglementation plus favorable à la concurrence dans les industries de réseau aurait aussi des effets très positifs sur la productivité et l’investissement dans l’ensemble de l’économie. Pour les télécommunications, l’Étude de 2014 a mis en évidence l’énorme potentiel de gains de productivité dans les services et l’industrie manufacturière que recèle la suppression des droits d’exclusivité dont fait l’objet la délivrance de cartes SIM, qui reste l’apanage des titulaires de fréquences mobiles. Dans les services postaux, l’opérateur en place et ses concurrents doivent bénéficier d’une égalité des conditions s’agissant de la TVA. Dans les services ferroviaires, la mise en œuvre d’une directive de l’UE incitera davantage l’opérateur en place à réduire les coûts d’infrastructure et élargit l’éventail des infrastructures pour lesquelles l’autorité de régulation peut définir les conditions d’accès. Toutefois, les pouvoirs d’enquête limités du régulateur, par exemple en matière de surveillance du marché, continuent à restreindre les moyens d’empêcher la discrimination à l’encontre des nouveaux venus sur le marché (OECD, 2014a). Une réduction de la présence capitalistique de l’État dans les services soumis à la concurrence dans tous ces secteurs se traduirait aussi par une multiplication des nouveaux venus sur le marché.

20 Concernant l’artisanat, dans 41 professions, y compris dans le secteur du BTP (peintres, plâtriers, maçons, monteurs-échafaudeurs et installateurs en chauffage et climatisation) et dans certains services (la coiffure par exemple), le statut de travailleur indépendant est réservé aux titulaires d’un diplôme professionnel de l’enseignement supérieur. Toutefois, les personnes qui exercent ces métiers peuvent créer leur entreprise si elles ont une expérience professionnelle de six ans minimum, dont quatre passés à des fonctions de direction, et si elles sont titulaires du diplôme professionnel du deuxième cycle de l’enseignement secondaire qui est nécessaire à l’exercice de leur activité. Ces exigences font obstacle à l’arrivée de travailleurs indépendants sur le marché. Une autodiscipline des professionnels à travers des chambres de commerce sectorielles, notamment dans les services professionnels et l’artisanat, risque en outre de protéger les acteurs en place.

Favoriser la redistribution des ressources accroît la productivité des investissements en capital intellectuel

21Les gains en termes de valeur que peut générer le capital intellectuel provoquent une hausse des rendements d’échelle, si bien que le CI est un moteur de la croissance à long terme. En effet, le coût initial supporté pour mobiliser le CI n’augmente pas puisqu’il va de pair avec des volumes plus importants d’autres facteurs (travail, capital) de la production de biens ou services. Le rendement du CI pourra être exploité de façon optimale si d’autres facteurs de production (capital, travail) sont réaffectés à l’utilisation la plus productive. Par exemple, le CI est nettement plus productif dans les secteurs où les TIC sont utilisées de manière intensive. Les entreprises qui investissent dans la gestion (l’une des composantes du CI) ont aussi tendance à réaliser plus d’investissements matériels (Andrews and Criscuolo, 2013 ; Chen et al., 2014). Pour exploiter le potentiel du CI, il faut réduire les obstacles au redéploiement des ressources. Les écarts entre pays en termes de CI s’expliquent par le fait que certains pays redistribuent les ressources plus efficacement pour soutenir la croissance des entreprises qui investissent dans le CI (OECD, 2015a).

Éviter de favoriser les acteurs en place dans le processus de décision

22Les mesures permettant d’éviter que les intérêts des acteurs en place influent de manière disproportionnée sur l’élaboration des réglementations peuvent aussi améliorer la redistribution des ressources, et donc stimuler l’innovation et la productivité. L’Allemagne a apporté des améliorations considérables à son dispositif de réglementation ces dernières années et instauré en 2013 un mécanisme systématique d’évaluation a posteriori des réglementations. Toutefois, les moyens dont dispose l’administration devraient privilégier davantage l’analyse de l’impact des politiques sur l’ensemble de l’économie plutôt que sur des secteurs précis. Une entité permanente et indépendante à même de procéder régulièrement à des examens exhaustifs et approfondis des domaines d’action des pouvoirs publics en vue d’inspirer de vastes réformes de la réglementation pourrait se révéler bénéfique à l’Allemagne (OECD, 2015j). Aux Pays-Bas par exemple, le Bureau d’analyse de la politique économique étudie, pour le compte du gouvernement, les effets de la réglementation sur l’ensemble de l’économie. En Australie, cette mission est confiée à la Commission de la productivité.

23 L’Allemagne peut aussi aller plus loin pour renforcer la transparence quant au rôle des représentants de groupe de pression dans les processus de décision relatifs aux politiques publiques. La transparence en matière de lobbying est importante pour éviter des décisions partiales en obligeant les gouvernants à éliminer les arguments motivés par des intérêts personnels et en permettant à la population de se forger une opinion éclairée sur les décisions prises (OECD, 2014b).

24 L’Allemagne communique sur la participation de lobbyistes aux consultations parlementaires et va plus loin que d’autres pays de l’OCDE en créant une liste publique d’associations représentant des intérêts vis-à-vis du parlement fédéral (le Bundestag) ou du gouvernement fédéral, laquelle est conservée par le Président du Bundestag. Cette liste permet aux parties prenantes d’accéder facilement aux informations communiquées sur le lobbying qui touche aussi le pouvoir exécutif. Cependant, contrairement aux autres pays de l’OCDE qui ont créé un registre des lobbyistes, les informations qu’il fournit en Allemagne sont limitées (OECD, 2014b ; Transparency International, 2015). Certaines informations, comme l’employeur du lobbyiste, le bénéficiaire potentiel de l’activité de pression, l’action publique visée (une proposition de loi par exemple), le ministère contacté par le lobbyiste, les fonds publics reçus ou les dons faits au profit de campagnes électorales, ne sont pas communiquées. Les résultats de l’Enquête 2013 de l’OCDE sur le lobbying ont montré que les parlementaires et les lobbyistes dans l’ensemble des pays de l’OCDE jugeaient ces informations importantes pour améliorer la transparence (OECD, 2014b). L’Allemagne s’est doté de deux outils de transparence qui ont fait leurs preuves, la Loi relative à la liberté de l’information et le droit constitutionnel de chaque député de poser des questions au gouvernement. D’autres informations fournies par le registre des lobbyistes pourraient constituer un instrument supplémentaire pour renforcer la transparence. Des mesures pourraient aussi être prises pour améliorer l’accès aux informations concernant les opinions exprimées dans les groupes consultatifs et d’experts (Transparency International, 2015). Un système d’archivage électronique en ligne réduirait la charge administrative qui résulterait de ces mesures visant à améliorer la transparence et la vigilance de la population (OECD, 2014b).

25 Une très forte présence capitalistique de l’État dans certains secteurs d’activité risque d’entraver la réaffectation des ressources à des secteurs ou entreprises plus productifs. À titre d’exemple, les banques commerciales publiques détiennent une part de marché supérieure à 40 % en Allemagne. Comme l’a souligné l’Étude économique 2014 (OECD, 2014c), les banques régionales, ou Landesbanken, qui sont pour l’essentiel détenues par les gouvernements des Länder, ont obtenu des résultats décevants en matière d’affectation efficace de crédit, d’efficience technique et de vulnérabilité face au risque de solvabilité. Elles ont octroyé des prêts pour appuyer des secteurs bien implantés dans leurs régions respectives, ce qui dans certains cas accentue les risques financiers et peut ralentir le redéploiement des ressources vers de nouvelles activités plus productives. Les progrès sur le front de la privatisation sont lents puisque les gouvernements des Länder projettent de privatiser seulement une Landesbank sur sept. Grâce à des normes de gestion des risques plus strictes, la gouvernance s’est aussi améliorée pour les Landesbanken, même si certains problèmes de gouvernance dans ces établissements dus à la présence capitalistique de l’administration régionale risquent de persister (OECD Economic Survey of Germany 2014, OECD, 2014a). De nouvelles privatisations seraient une bonne chose. Des mesures destinées à améliorer encore la gouvernance pourraient être une autre solution. Depuis l’éclatement de la crise financière mondiale, le gouvernement fédéral conserve aussi une participation minoritaire dans le capital de l’une des grandes banques commerciales privées du pays.

26 Une administration régionale détient aussi un peu plus de 20 % du capital de l’un des plus grands constructeurs automobiles. En outre, une loi concernant précisément Volkswagen stipule que les décisions stratégiques requièrent une majorité d’au moins 80 %, ce qui dans les faits confère un droit de veto à l’administration régionale. Par ailleurs, le gouvernement fédéral détient des participations importantes dans des opérateurs en place des industries de réseau, en particulier dans les télécommunications et les services postaux. La privatisation de ces participations contribuerait à dissiper le sentiment de conflit d’intérêts entre le statut de l’État, qui est actionnaire de ces entreprises, et son rôle de régulateur des marchés concernés, ce qui aurait pour effet de stimuler les arrivées sur le marché, la concurrence et l’investissement.

Encourager la mobilité des travailleurs

27Les conditions-cadre favorisent la mobilité géographique à plusieurs titres. Un marché du logement locatif privé bien développé couvrant environ 50 % des ménages (soit l’une des proportions les plus élevées dans les pays de l’OCDE) encourage la mobilité des travailleurs (Dohmen, 2005). La réglementation du secteur locatif trouve un juste équilibre entre la protection des locataires, les droits des propriétaires et l’adaptation aux évolutions du marché, de sorte que le logement locatif est intéressant pour les propriétaires comme pour les locataires (de Boer and Bitetti, 2014). L’investissement en logements est important (graphique 1.2 ci-dessus) et s’adapte en général aux variations de la demande (Andrews et al., 2011). Compte tenu de la hausse particulièrement sensible de la demande de logements dans le contexte de l’afflux de réfugiés, les autorités projettent aussi d’accorder des avantages fiscaux en cas d’investissement dans des logements sociaux.

28 Le gouvernement a récemment décidé de durcir la réglementation du secteur locatif, dans le but de donner aux autorités locales le pouvoir de plafonner la hausse des loyers pour les logements nouvellement loués dans les zones géographiques où les loyers ont considérablement augmenté. Cela pourrait en principe restreindre l’offre de logements et donc réduire la mobilité aux régions qui se caractérisent par des emplois attrayants et une forte demande de logements. L’impact de cette décision pourrait toutefois être limité, si les mesures s’appliquent aux centres urbains, où l’offre est inélastique par rapport aux prix, et les logements nouvellement construits ne sont pas visés par les nouvelles règles. Néanmoins, d’une manière générale, une réglementation restrictive en matière de logement décourage la mobilité (OECD, 2015a).

29 Les coûts élevés des transactions de logements majorent le coût de la mobilité pour les propriétaires occupants. En Allemagne, les coûts de ces transactions s’élèvent à environ 7 % de la valeur, soit plus que dans la plupart des pays de l’OCDE (Andrews et al., 2011), ce qui nuit à la mobilité des propriétaires occupants. Les droits de mutation sur les logements représentent plus de la moitié de ces coûts. Les services notariaux onéreux augmentent encore ces coûts de transaction (cf. ci-dessus).

30 Les conditions sont moins favorables à la mobilité d’emploi à emploi et d’entreprise à entreprise des travailleurs. Une législation sur la protection de l’emploi (LPE) contraignante va de pair avec des taux de réallocation des emplois plus faibles (Davis and Haltiwanger, 2014). Elle augmente le coût du dépôt de bilan, si bien qu’il est moins intéressant pour les entreprises d’expérimenter des technologies incertaines. Une indemnité de licenciement basée sur l’ancienneté influe aussi sur la mobilité volontaire d’emploi à emploi, sachant qu’un travailleur qui quitte une entreprise pour une autre perd les droits à indemnisation accumulés. L’indemnité pour licenciement abusif augmente fortement avec l’ancienneté en Allemagne : elle équivaut à 18 mois de salaire pour un travailleur ayant 20 ans d’ancienneté, contre une moyenne de 12 mois dans l’OCDE. Le délai de préavis pour les travailleurs ayant une grande ancienneté est assez long. Il est par exemple de 7 mois pour les travailleurs ayant 20 ans d’ancienneté, contre une moyenne de 3 mois dans l’OCDE. Comme indiqué dans les précédentes Études économiques (OECD, 2010a), les frais de justice liés à la législation sur la protection de l’emploi pourraient être réduits en donnant aux employeurs le droit de choisir entre le paiement d’une indemnité de départ et le versement d’une indemnité pour licenciement abusif plus élevée qui remplacerait le recours devant les tribunaux. La protection de l’emploi plutôt stricte en Allemagne a un impact extrêmement négatif sur la productivité dans les secteurs où la rotation des travailleurs est importante (Andrews et al., 2015). Cependant, la protection de l’emploi basée sur l’ancienneté fait peut-être partie d’un cadre institutionnel qui a favorisé un processus d’innovation cumulatif dans les secteurs manufacturiers (Fuentes et al., 2004), où l’Allemagne possède depuis longtemps un avantage comparatif et qui ont contribué aux très bons résultats à l’exportation du pays. Le système d’enseignement professionnel, qui privilégie la formation sur le tas et l’acquisition de compétences propres à l’entreprise, s’inscrit dans ce cadre. Les relations de longue durée entre les employeurs et les travailleurs contribuent à l’accumulation de compétences propres à l’entreprise. La réduction des frais de justice liés à la protection de l’emploi serait une solution pour faciliter la mobilité des travailleurs sans porter atteinte au cadre institutionnel.

Favoriser la redistribution du capital entre les entreprises et améliorer les conditions-cadre pour les nouvelles entreprises

31Le succès des nouvelles entreprises innovantes dépend du redéploiement des ressources, qui est indispensable pour stimuler le capital intellectuel. Les entreprises qui surfent sur une vague technologique ont souvent du mal à continuer de le faire sur la vague suivante car elles ont alors tendance à se polariser sur des améliorations technologiques progressives. En outre, les jeunes entreprises possèdent un avantage comparatif s’agissant de la commercialisation d’innovations radicales (OECD, 2015a).

32 La réglementation relative à la faillite, qui plafonne le coût de la fermeture d’une entreprise et ménage la possibilité d’un nouveau départ, est un instrument important pour garantir la réaffectation des ressources (OECD, 2015a). La réforme du droit de la faillite, tout récemment en 2012, a réduit de 6 à 3 ans la période de suspension à l’issue de laquelle la dette restante des entrepreneurs en faillite est apurée (le « nouveau départ »), si ceux-ci sont en mesure de payer au moins 25 % de l’encours de leurs dettes, et à 5 ans s’ils peuvent rembourser les frais de procédures. Les procédures de faillite sont raccourcies et paraissent plus efficaces que dans la plupart des pays de l’OCDE (OECD, 2013a). Les exigences réglementaires pour créer une nouvelle entreprise sont devenues moins nombreuses et des guichets uniques ont permis de réduire les frais généraux. Les obligations comptables et statistiques imposées aux petites entreprises ont été allégées. Cependant, la réglementation restrictive des services assurés par les notaires est toujours à l’origine des frais excessifs pour les actes juridiques nécessaires à la création d’une nouvelle entreprise (cf. ci-dessus).

33 L’entrepreneuriat continue à pâtir de l’absence de simplification des procédures administratives (graphique 1.12). En général, le principe du « qui ne dit mot consent » ne s’applique pas à la délivrance d’autorisations. Le développement plus marqué de la gouvernance électronique pourrait aussi contribuer à réduire les frais administratifs (cf. ci-dessous). En outre, les entrepreneurs n’ont généralement pas accès à une assurance santé publique à faible coût (OECD, 2014a), ce qui peut dissuader l’entrepreneuriat, surtout lorsque les risques pour les revenus sont considérables. Pour être couverts par une assurance privée, les entrepreneurs peuvent être dans l’obligation de verser des cotisations assez élevées, qui sont indépendantes du niveau de leurs revenus et peuvent donc être difficiles à payer en cas de baisse de ce dernier.

Graphique 1.12. La complexité des procédures réglementaires fait obstacle à l’entrepreneuriat. Indice variant de 0 à 6, de la réglementation la moins à la plus restrictive, 2013

tableau im13

Graphique 1.12. La complexité des procédures réglementaires fait obstacle à l’entrepreneuriat. Indice variant de 0 à 6, de la réglementation la moins à la plus restrictive, 2013

1. Moyenne de tous les pays de l’OCDE hors États-Unis.

34 Les introductions en bourse sur les marchés d’actions sont des instruments indispensables pour que les nouvelles entreprises dotées d’un solide potentiel de croissance puissent se procurer des fonds propres. Dans de nombreux pays de l’OCDE, le nombre d’introductions en bourse a diminué, notamment pour les petites entreprises (Isaksson and Çelik, 2013), et tout particulièrement en Allemagne. Ce recul a commencé avant la crise financière mondiale. Il s’est produit dans le contexte de changements notables dans la gouvernance et le fonctionnement des marchés d’actions, qui sont devenus des entités à but lucratif, et de l’importance grandissante des transactions à haute fréquence dans la réalisation de bénéfices pour les opérateurs des marchés d’actions. Si les causes de la baisse du nombre d’introductions en bourse ne sont pas encore bien connues, le resserrement de l’écart entre cours vendeur et acheteur pour les petites entreprises a réduit les marges bénéficiaires pour les activités de tenue du marché, qui permettent de transférer les informations concernant les nouvelles entreprises sur le marché d’actions aux intervenants du marché. Les modifications de la réglementation qui ont réduit l’écart minimum de cotation entre deux cours d’actions consécutifs (le « pas de cotation ») semblent avoir joué un rôle dans la diminution du nombre d’introductions en bourse.

La réglementation fiscale entrave la réaffectation du capital à l’utilisation la plus productive

35Les exonérations au titre de l’impôt sur les successions s’agissant des entreprises familiales verrouillent le capital dans ces structures, ce qui nuit à la redistribution. En outre, la qualité de la gestion dans ces entreprises a tendance à être moindre que dans d’autres structures. C’est pourquoi une réduction de ces exonérations pourrait accroître la productivité globale et améliorer l’ascension sociale intergénérationnelle (Andrews and Westmore, 2014). Les exonérations au titre des droits de succession pourraient aussi faire obstacle à la croissance des entreprises puisque les fonds levés via le marché d’actions, par exemple, ne bénéficieraient pas des exonérations. La croissance des petites entreprises dotées d’un fort potentiel est un important facteur de gains de productivité (OECD, 2015a). Les réformes destinées à supprimer ces exonérations ont été freinées par les craintes à l’égard d’une augmentation du nombre de liquidations d’entreprises. Comme le recommandaient les précédentes Études économiques, les mesures visant à accorder un délai supplémentaire aux entreprises familiales pour payer l’impôt sur les successions exigible et à assimiler les droits de succession à payer à une dette de rang inférieur dans le bilan peuvent permettre de faire face à tout problème de liquidité pouvant résulter de tensions sur les marchés financiers (OECD, 2003, 2014a). La suppression des exonérations au titre de l’impôt sur les successions renforcerait la cohésion du régime fiscal allemand, compte tenu de la forte concentration du patrimoine, comme indiqué dans l’Étude économique 2014 (OECD, 2014c). L’Étude 2014 a aussi montré que les droits de succession se caractérisent par une efficience économique et des frais généraux particulièrement faibles. Le gouvernement et le parlement envisagent de réformer l’impôt sur les successions.

36 À certains égards, le régime fiscal du capital-risque et des travailleurs du secteur du capital-risque est moins favorable que dans d’autres pays européens (FISI, 2012). Le capital-risque est un instrument essentiel pour financer la croissance des nouvelles entreprises. Le volume de capital-risque mis à la disposition des entrepreneurs en Allemagne est nettement moins important que dans les grands pays de l’OCDE (OECD, 2015a). Les dispositions fiscales qui réduisent le report des pertes sur l’exercice postérieur en cas de vente d’une entreprise peuvent être particulièrement préjudiciables à l’offre de capital-risque. En effet, les nouvelles entreprises essuient souvent des pertes durant leurs premières années d’activité et la vente d’actions par des investisseurs en capital-risque à un plus large éventail d’investisseurs financiers sert souvent à financer la croissance de nouvelles entreprises. Toutefois, les restrictions concernant le report des pertes ont permis de limiter l’évasion fiscale via l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices des entreprises multinationales.

37 Comme dans de nombreux pays de l’OCDE, la taxation des bénéfices des entreprises crée un biais en faveur du financement par emprunt de l’investissement car les versements d’intérêts peuvent être déduits des bénéfices imposables. En revanche, les dividendes sont exonérés d’impôt. Plusieurs règles réduisent cet avantage fiscal réservé au financement par emprunt des entreprises. L’Allemagne limite la déductibilité des intérêts de l’assiette de l’impôt sur les sociétés à 30 % des bénéfices. Les montants qui dépassent ces plafonds peuvent cependant être reportés sur l’exercice suivant. Par conséquent, ces plafonds ne sont en général pas contraignants et visent principalement à réduire l’évasion fiscale par les entreprises multinationales (German Council of Economic Experts, 2015). Les charges d’intérêts sont incluses dans l’assiette de la taxe professionnelle locale (Gewerbesteuer) et les plus-values sont imposées à des taux plus bas.

38 Si les volants de fonds propres ont fortement augmenté dans le secteur des sociétés non financières allemandes (cf. ci-dessus), le biais en faveur de l’endettement dans l’imposition des bénéfices des entreprises pourrait s’avérer préjudiciable au financement de l’investissement en capital intellectuel notamment, sachant qu’en général les actifs physiques peuvent servir de garantie pour les prêts mais pas les actifs incorporels. Le biais fiscal en faveur de l’endettement peut freiner la création d’entreprises car les structures nouvellement créées ont besoin de fonds propres. La suppression de ce biais pourrait donc aider les entreprises affichant un potentiel de croissance à se développer (OECD, 2015a). L’instauration d’une déduction fiscale pour le coût d’opportunité des fonds propres pourrait être un moyen de réduire encore le biais fiscal en faveur de l’investissement financé par emprunt. Des simulations à l’aide d’un modèle présentées par le Conseil allemand d’experts économiques semblent indiquer qu’une déduction fiscale pour fonds propres pourrait augmenter le stock de capital de 5.5 %, même si cette déduction était sans incidence sur les recettes (Council of Economic Experts, 2015). Néanmoins, des recherches plus approfondies sur le biais en faveur de l’endettement lui-même et sur l’efficacité d’une déduction pour fonds propres en termes de suppression de ce biais sont encore nécessaires. Plusieurs problèmes doivent être réglés pour mettre en œuvre un régime fiscal intégrant une déduction pour fonds propres, y compris pour minimiser la perte de recettes fiscales et la fraude fiscale, notamment via l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices des entreprises multinationales ou les bénéfices inattendus (FSB, 2015). Les données empiriques concernant l’impact de l’instauration d’une déduction pour fonds propres sur les entreprises en Belgique sont contradictoires (Princen, 2012, aus dem Moore, 2014).

39 Une réduction de l’imposition des bénéfices des entreprises dans l’esprit décrit ci-dessus aurait un coût en termes de cohésion du régime fiscal et de manque à gagner fiscal. Ces effets pourraient être contrebalancés en intégrant les revenus d’intérêts, les dividendes et les plus-values des ménages dans l’imposition du revenu des personnes physiques. Actuellement, ce revenu est imposé à un taux uniforme, qui est dans la plupart des cas inférieur au taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. L’imposition de ce revenu au niveau des ménages à un taux plus élevé aurait un impact limité sur l’investissement puisque les décisions d’épargne et les décisions d’investissement sont dissociées dans le contexte de la mobilité des capitaux internationaux. En effet, l’imposition des produits de dividendes des ménages ne réduit ni l’investissement ni l’efficience des décisions d’investissement. Ces données sont fiables (Yagan, 2015). Une meilleure coopération internationale des administrations fiscales atténue aussi les craintes selon lesquelles l’élimination de ces exonérations fiscales pourrait entraîner une fraude fiscale via une fuite des capitaux. La suppression de ces exonérations renforce considérablement la cohésion des régimes fiscaux puisque ces revenus se concentrent parmi les ménages aux revenus les plus élevés (Joumard et al., 2012).

Améliorer le déploiement des infrastructures haut débit

40Le haut débit dope nettement la croissance de la productivité (Czernich et al., 2011). Ainsi, une progression de 1 point de pourcentage du taux de pénétration du haut débit a provoqué une accélération de la croissance du PIB annuel par habitant de 0.9-1.5 point de pourcentage entre 1995 et 2007, y compris en stimulant les investissements destinés à exploiter les possibilités offertes par l’infrastructure, notamment l’investissement dans les TIC, comme les logiciels (Egert et al., 2009). L’Internet haut débit est important pour dynamiser les services liés à l’Internet ainsi que pour les progrès technologiques dans l’industrie manufacturière, notamment via la communication entre machines (OECD, 2014c). En outre, l’accès haut débit améliore les compétences en TIC et, en raison de la complémentarité entre les compétences et les actifs fixes, l’investissement dans le capital en TIC (Falck and Wiederhold, 2015).

41 En Allemagne, l’Internet haut débit filaire est moins développé que dans les grands pays de l’OCDE et les technologies qui offrent les vitesses les plus rapides, notamment la fibre optique (« la fibre jusqu’au domicile », FTTH), n’ont guère été déployées (graphique 1.13). Cela s’explique par la décision de l’opérateur historique de ne pas investir dans la FTTH et plutôt de moderniser ses câbles cuivre actuels à un coût nettement moins élevé mais avec des débits inférieurs à ceux de la fibre optique. Les prix des services haut débit par fibre optique (100 Mo par seconde voire plus) sont élevés d’après les statistiques de l’OCDE (OECD, 2014c). Le déploiement de réseaux à haut débit en fibre optique permet de réaliser des économies d’échelle (OECD, 2014c). Il s’agit d’un argument qui plaide en faveur de l’aide de l’État à la mise en place de ces réseaux.

Graphique 1.13. Déploiement du haut débit par type de technologie. Abonnements haut débit fixe pour 100 habitants, décembre 2014

tableau im14

Graphique 1.13. Déploiement du haut débit par type de technologie. Abonnements haut débit fixe pour 100 habitants, décembre 2014

1. Estimations pour Israël, la Suisse et les États-Unis. Données préliminaires pour le Mexique.
Source : OCDE (2016), Science, technologie et industrie : Tableau de bord de l’OCDE 2015 – L’innovation au service de la croissance et de la société.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933345619

42 Le gouvernement fédéral projette de dépenser 2.7 milliards EUR (0.1 % du PIB annuel) sur trois ans sous la forme d’aides au déploiement du haut débit afin de garantir des vitesses de 50 Mo par seconde. Ces aides publiques sont accordées via une procédure d’appel d’offres. Pour autant, les aides du gouvernement fédéral ne ciblent pas le déploiement de réseaux de fibres optiques, qui offrent les débits les plus importants. La Monopolkommission (2015), commission d’experts indépendants chargée d’évaluer la politique de la concurrence, a exprimé des craintes quant au fait que l’opérateur historique pourrait accaparer une partie des aides en vue de moderniser ses câbles cuivre. Le gouvernement fédéral détient 32 % du capital de l’opérateur historique, ce qui peut donner le sentiment de conflits d’intérêts. Cette impression peut freiner l’arrivée sur le marché d’autres opérateurs.

43 Comme le déploiement de l’Internet haut débit permet de réaliser des économies d’échelle, plus le nombre d’utilisateurs est élevé, plus le coût du déploiement par utilisateur sera faible. Par conséquent, une demande plus forte de services Internet haut débit peut réduire les coûts moyens, ce qui peut ensuite accroître encore la demande et impulser une dynamique de marché propice au déploiement. Pour doper la demande, les pouvoirs publics peuvent commencer à intensifier l’utilisation des communications électroniques (cf. ci-dessous). Une politique de la concurrence plus efficace pour les services axés sur l’Internet pourrait aussi avoir un impact positif. Les règles actuelles de contrôle des fusions ne semblent pas suffisamment adaptées aux problèmes de concurrence sur les marchés numériques notamment. Pour déterminer s’il faut empêcher les fusions de manière à préserver la concurrence, l’autorité de la concurrence examine si la part de marché dépasserait les seuils critiques calculés à partir des chiffres d’affaires antérieurs qui doivent être atteints pour déclencher son intervention. Cependant, ces données basées sur le chiffre d’affaires sont inadaptées pour cerner le risque de détention d’une position dominante sur le marché par les fournisseurs d’accès à Internet. Un élargissement des critères pour évaluer la position dominante sur le marché serait utile. L’autorité de la concurrence pourrait par exemple inclure la valeur des opérations de fusion (Monopolkommission, 2015).

Accroître l’investissement public pour stimuler la croissance inclusive

44 L’investissement public a été faible ces dix dernières années. Il a souvent été inférieur à l’amortissement, notamment dans les communes, et a nettement reculé à l’échelon communal durant la première moitié des années 2000 (graphique 1.14). Comme indiqué ci-dessous, une hausse de l’investissement public en capital fixe et humain dans certaines régions aurait un impact considérable en termes de croissance économique inclusive.

Graphique 1.14. L’investissement net du secteur public a chuté, particulièrement à l’échelon locale

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Graphique 1.14. L’investissement net du secteur public a chuté, particulièrement à l’échelon locale

Source : OCDE (2015), Base de données des comptes nationaux de l’OCDE.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/

45 Le vieillissement de la population ne devrait pas réduire les besoins en investissements publics dans le temps, malgré la diminution attendue de la population (chapitre 2). L’évolution démographique et les migrations internes auront des conséquences très variables sur la population et sa structure par âge d’une région à l’autre. L’aménagement des infrastructures publiques en fonction de l’évolution démographique accroît la demande d’investissement (KfW, 2015). Les infrastructures publiques doivent être adaptées à la proportion croissante de personnes âgées. S’agissant des infrastructures adaptées à l’âge par exemple, les besoins d’investissement sont estimés à 1.8 % du PIB (Köller, 2013).

L’investissement dans l’accueil et l’éducation des enfants pendant toute la journée a un impact considérable

46 Les investissements dans l’accueil et l’éducation des jeunes enfants ont des effets positifs à long terme et favorisent une croissance inclusive. Des disparités subsistent en matière de quantité et de qualité de l’offre de services (OECD, 2014b). L’inscription dans des structures d’accueil des enfants âgés de moins de trois ans a fortement progressé ces dernières années (Federal Statistical Office, 2015 ; OECD Economic Survey of Germany 2014, OECD, 2014c). Néanmoins, seuls 29 % des enfants de moins de trois ans étaient inscrits en crèche en 2013, contre 50 % ou plus au Danemark, aux Pays-Bas ou en France. Les taux de fréquentation restent faibles par comparaison avec les autres pays et l’accès à la crèche pendant toute la journée est restreint (OECD, 2014f ; Kultusministerkonferenz, 2015). En outre, les jardins d’enfants sont souvent ouverts en horaires limités ou à temps partiel et les taux d’inscription sont inférieurs à la moyenne de l’OCDE. La qualité et la quantité des structures d’accueil des jeunes enfants varient énormément d’une région à l’autre (les Länder ; Bock-Famulla et al., 2015). Les crèches peuvent améliorer le taux d’activité du deuxième apporteur de revenu mais aussi les résultats scolaires des enfants et leur aptitude à vivre en société, en particulier pour ceux qui sont issus d’un milieu socioéconomique défavorisé (StEG, 2010). Le gouvernement fédéral a décidé d’aider les communes à développer les services de garde d’enfants en débloquant un milliard d’euros par an entre 2015 et 2017 après avoir adopté des programmes d’investissement semblables entre 2008 et 2014.

47 En 2014, seules 53.3 % des écoles élémentaires proposaient un enseignement réparti sur toute la journée, qui concernait 33.1 % de l’ensemble des élèves du primaire (KMK, 2015). Dans la plupart des écoles où l’enseignement est réparti sur toute la journée, la présence l’après-midi n’est pas obligatoire (KMK, 2015). Ces établissements sont uniquement tenus d’ouvrir au minimum trois jours par semaine pendant sept heures. Les après-midi sont essentiellement consacrés à l’accueil, ce qui implique une renonciation aux avantages que l’enseignement réparti sur toute la journée peut procurer sur le plan pédagogique (Autorengruppe Bildungsberichterstattung, 2014 ; OECD, 2015). Pour seulement 6.0 % des élèves des écoles primaires, l’assiduité l’après-midi était obligatoire en 2013 (KMK, 2015). Un plus grand nombre d’heures d’enseignement officiel améliore les résultats scolaires, notamment des élèves issus d’un milieu socioéconomique défavorisé (OECD, 2015), et renforce la mobilité ascendante intergénérationnelle en termes d’éducation et de revenu.

Les infrastructures de transport sont de grande qualité mais les normes sont menacées

48D’après l’indice de performance logistique (basé sur une enquête) de la Banque mondiale, l’Allemagne est le pays doté des infrastructures commerciales et de transport de meilleure qualité dans le monde depuis 2010. Au cours de la même période, le pays a chuté de la deuxième à la huitième place du classement (lui aussi basé sur une enquête) du Forum économique mondial établi pour l’ensemble des infrastructures de transport. Ce résultat s’explique par un moins bon classement dans tous les secteurs du transport (routier, aérien, ferroviaire et maritime) (World Economic Forum, 2015 ; International Bank for Reconstruction and Development/World Bank, 2014). Les normes d’entretien des infrastructures fédérales ont quelque peu régressé ces vingt dernières années (BMVI, 2015). Toutefois, les infrastructures de transport relèvent pour la plupart de la responsabilité des administrations infranationales. À l’échelle des communes notamment, les dotations en infrastructures ont probablement été revues à la baisse de manière plus marquée.

49 Les besoins d’investissement annuels supplémentaires pour entretenir les infrastructures de transport à tous les niveaux d’administration sont estimés entre 3.8 milliards EUR (Kunert and Link, 2013) et 7.2 milliards EUR (Daehre-Kommission, 2012). Le gouvernement fédéral a budgétisé des investissements supplémentaires pour les infrastructures de transport fédérales à hauteur de 5 milliards EUR répartis sur quatre ans (2014-17). En 2015, il a annoncé un nouveau programme « d’investissements pour l’avenir » de 10 milliards EUR, dont 3.1 milliards EUR consacrés aux infrastructures de transport entre 2016 et 2018. Les financements complémentaires pour les infrastructures de transport proviendront de l’extension du péage autoroutier acquitté par les poids lourds à un éventail plus large de routes et de véhicules.

L’insuffisance de l’investissement est de plus en plus marquée, surtout à l’échelon local

50Les communes ont fait état de besoins d’investissement cumulés de 132 à 156 milliards EUR (3-5 % du PIB ; KFW, 2015 ; BMWi, 2015). Les besoins les plus importants concernent les infrastructures de transport, les écoles et autres équipements éducatifs. Les trois principales causes de l’insuffisance de l’investissement signalées par les communes sont le manque de financements, les besoins considérables en termes d’entretien et les dépenses sociales élevées (Alm and Zettelmeyer, 2015 ; BMWi, 2015). Les communes jouent un rôle déterminant en matière d’amélioration des infrastructures de transport et de dépenses de transferts sociaux (encadré 1.2).

Encadré 1.2. Le rôle des communes dans la répartition des recettes et des tâches entre les niveaux de l’État fédéral

Le système fédéral allemand se compose globalement de trois niveaux d’administration : l’administration centrale, les Länder et les communes. Les Länder et les communes sont étroitement liés. Les Länder disposent d’un pouvoir discrétionnaire de confier une série de tâches à leurs communes. Par conséquent, la répartition des tâches entre un Land et ses communes varie d’un Land à l’autre. Les communes sont généralement responsables de l’accueil et de l’éducation des jeunes enfants. Les Länder et les communes se partagent la responsabilité de l’enseignement primaire, du premier degré et du second degré, alors que les communes sont essentiellement chargées de tâches administratives, des bâtiments et des équipements. Les communes effectuent une grande partie des dépenses publiques de transferts sociaux, notamment dans le contexte de l’assistance sociale et de l’aide aux demandeurs d’asile, qui sont réglementées par la loi fédérale, et des aides à la jeunesse. Dans le domaine des infrastructures, les communes sont responsables de pratiquement 80 % des routes allemandes, des transports publics locaux, des équipements sportifs et de santé ainsi que des déchets et eaux usées.
Les communes disposent de trois sources de financement : les impôts, les fonds alloués par le Land et les redevances. Les communes perçoivent la taxe professionnelle locale (Gewerbesteuer) ainsi que les impôts sur les terrains et les bâtiments. Elles touchent aussi une partie des impôts conjoints, à savoir l’impôt sur le revenu (15 % du total des recettes de l’impôt sur le revenu) et la TVA (2 % du total des recettes de TVA). Chaque Land possède son propre système de redistribution des fonds entre les communes. L’administration centrale ne peut pas effectuer de transferts directs aux communes, hormis pour cofinancer des dépenses d’investissement. L’administration centrale et les Länder peuvent consentir à augmenter la part des impôts conjoints (impôt sur le revenu ou TVA) qui revient aux communes. Le gouvernement fédéral peut aussi accepter d’effectuer des transferts aux Länder, qui les redistribuent aux communes.
En général, les communes ne sont autorisées à recourir à l’emprunt que pour les investissements. Les crédits de trésorerie sont autorisés pour une utilisation à court terme uniquement. Le Land peut fixer des plafonds pour le recours aux crédits de trésorerie.

51 Les communes qui investissent moins ont tendance à être celles qui connaissent une situation budgétaire défavorable, se situent dans des régions relativement pauvres et doivent engager des dépenses assez élevées au titre des transferts sociaux en espèces, qui sont souvent imposées à l’échelon fédéral mais incombent en grande partie aux communes (Arnold et al., 2015a, 2015b). Comme les transferts sociaux en espèces sont soumis à conditions de ressources, ces dépenses sont corrélées au risque de pauvreté. Les transferts budgétaires de l’État fédéral uniformisent globalement les recettes fiscales par habitant entre les Länder, et entre les communes dans chaque Land, mais sans tenir compte des différences en termes de dépenses consacrées aux transferts sociaux en espèces imposées par l’administration fédérale. Cela réduit l’espace budgétaire pour les dépenses d’investissement dans les communes où ces dépenses liées aux transferts sont élevées. Les transferts sociaux en espèces imposés par l’État fédéral représentent 55 % de leurs dépenses sociales (Statistisches Bundesamt, 2015). Les allocations de logement pour les chômeurs de longue durée constituent un exemple de ces transferts. Des données en la matière sont disponibles pour toutes les communes. Comme le montre le graphique 1.15, les communes qui engagent des dépenses élevées au titre de ces transferts investissent moins. Si les communes ont dans l’ensemble dégagé des excédents budgétaires entre 2012 et 2014, la situation budgétaire est variable d’un Land à l’autre (Arnold et al., 2015b). Les emprunts à court terme des communes ont plus que doublé entre 2004 et 2013, même s’ils restent globalement faibles (2 % du PIB, BMF, 2014).

Graphique 1.15. Les communes qui engagent des dépenses élevées au titre des transferts sociaux investissent moins. Dépenses par habitant des communes, 2013

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Graphique 1.15. Les communes qui engagent des dépenses élevées au titre des transferts sociaux investissent moins. Dépenses par habitant des communes, 2013

Source : Arnold, F. et al. (2015a), « Large and lasting regional disparities in municipal investments », DIW Economic Bulletin 2015, Vol. 5, Issue 42/43, pp. 568-576.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933345626

52En 2015, l’administration centrale a créé un fonds spécial qui vient en aide aux communes en proie à une situation financière précaire et sera doté de 3.5 milliards EUR entre 2015 et 2018. Il finance jusqu’à 90 % des projets d’investissement dans les hôpitaux, la protection acoustique, l’urbanisme, les infrastructures haut débit, l’efficacité énergétique, la qualité de l’air et la modernisation des équipements éducatifs. Toutefois, en établissant un lien entre les transferts et l’encours de la dette, ce dispositif risque de nuire aux incitations à mener une politique budgétaire saine.

53 Ces dernières années, le gouvernement fédéral a pris en charge certaines des dépenses de transferts sociaux imposées par l’administration fédérale en lieu et place des communes afin de créer une marge de manœuvre budgétaire dans l’optique d’accroître les investissements des communes. Il envisage de prendre des mesures supplémentaires allant dans ce sens (Bertelsmann Stiftung, 2015 ; BMWi, 2016). Le gouvernement fédéral apporte aussi une aide financière aux régions structurellement fragiles en Allemagne de l’Est dans le cadre de son programme Amélioration de la structure économique régionale (Gemeinschaftsaufgabe « Verbesserung der regionalen Wirtschaftsstruktur » – GRW), qui stimule les investissements proches des entreprises. Les pouvoirs publics envisagent aussi d’étendre ce programme à l’ensemble de l’Allemagne à compter de 2020 (BMWi, 2016). Le nouveau système pourrait être élargi pour intégrer d’autres mesures qui répondent à la demande accrue d’investissements publics dans certains domaines comme les transports, l’accueil des enfants ou l’éducation. Le gouvernement fédéral devrait appuyer davantage l’investissement dans les communes où les dépenses consacrées aux transferts en espèces imposées par l’État fédéral sont élevées. Selon une autre hypothèse, le soutien du gouvernement fédéral à l’investissement des communes pourrait se fonder sur des indicateurs de revenu et de démographie, qui sont corrélés à des besoins en dépenses sociales plus importants, comme la structure par âge ou la part de la population immigrée.

54 Les investissements locaux des Länder et des communes dans la garde et l’éducation des jeunes enfants et l’enseignement réparti sur toute la journée auront vraisemblablement des effets positifs à long terme sur tout le pays, ce qui génèrera des externalités économiques positives pour d’autres territoires. Par conséquent, le gouvernement fédéral a sans doute un rôle à jouer pour stimuler l’offre de ces services, notamment en participant à leur financement. Des règles constitutionnelles restreignent le financement par le gouvernement fédéral des structures d’accueil des jeunes enfants aux dépenses d’investissement et empêchent le gouvernement fédéral de cofinancer les services d’enseignement obligatoire. Compte tenu des effets positifs à long terme sur l’ensemble du pays des investissements dans l’éducation, y compris des investissements hors capital physique, il convient sans doute de revoir ces restrictions. Comme le suggérait l’Étude économique 2014 (OECD, 2014c), l’administration centrale pourrait financer un système de chèques-services utilisable par les parents pour faire garder leurs jeunes enfants dans des structures agréées. Ces chèques-services inciteraient les prestataires de service à répondre à la demande des parents, s’agissant des horaires d’ouverture par exemple.

55 L’autonomie fiscale confère aux administrations infranationales une marge de manœuvre pour financer des projets d’investissement souhaités par la population locale. La décentralisation des recettes a aussi tendance à améliorer la croissance du PIB dans les régions retardataires (OECD, à paraître). Les Länder ne jouissent pas d’une grande latitude pour instituer des impôts. Les communes peuvent fixer les taux de la taxe professionnelle locale et des impôts fonciers. Néanmoins, l’assiette de la taxe professionnelle locale est très mouvante géographiquement, ce qui restreint la possibilité d’augmenter les taux d’imposition. Qui plus est, ces recettes sont très cycliques et instables. L’évaluation très ancienne des biens immobiliers limite les recettes des impôts fonciers. Afin de favoriser une plus grande autonomie budgétaire, les Länder devraient être autorisés à prélever une surtaxe sur l’impôt sur le revenu (OECD, 2006 ; BMF, 2015). Une réforme des impôts fonciers, dans laquelle l’assiette fiscale est déterminée en fonction des prix du marché comme le proposent les Études économiques de l’OCDE depuis 2006 (cf. notamment OECD, 2010), pourrait accroître la marge de manœuvre financière des communes.

56 Les communes pourraient aussi disposer d’une plus grande marge de manœuvre pour fixer les taux des impôts fonciers afin d’encourager le déploiement d’infrastructures d’une manière respectueuse de l’environnement. En fonction de leur nature, les impôts sur les terrains et les bâtiments peuvent influer sur l’étalement urbain, qui est un enjeu majeur du programme allemand de politique environnementale (European Environment Agency, 2015 ; BMUB, 2013). Par conséquent, une révision des impôts sur les terrains et les bâtiments devrait permettre de fixer des taux plus élevés sur les terrains que sur les bâtiments, sachant que cela incite à aménager un peu moins de terres, et des taux plus élevés pour les maisons individuelles que pour les immeubles collectifs (OECD, 2014b ; Brandt, 2014 ; Slack and Bird, 2014).

Renforcer l’efficacité des marchés publics

57 Des marchés publics bien pensés sont importants pour utiliser efficacement les deniers publics dans les projets d’investissements publics. Le recours à des outils électroniques pour la passation de marchés publics (la dématérialisation) favorise la diffusion de l’innovation, l’investissement en capital intellectuel et l’investissement dans les TIC, avec des retombées dans l’ensemble de l’économie (OECD, 2013b ; OECD, 2015c ; OECD, 2011). En effet, les pouvoirs publics peuvent attirer la demande via leurs activités de passation de marchés en raison de leur immense pouvoir d’achat. Cela peut contribuer à réduire les coûts lorsque les économies d’échelle peuvent être exploitées, par exemple, dans l’utilisation des communications électroniques via Internet. La législation allemande en matière de marchés publics sera totalement refondue en 2016 en réaction aux trois nouvelles directives de l’UE sur les marchés publics et les concessions.

Encourager la dématérialisation des marchés publics

58 L’Allemagne accuse un retard pour ce qui est de l’utilisation des technologies de l’information et des communications dans le domaine des marchés publics (graphique 1.16). Les dépenses consacrées par l’administration centrale aux TIC figurent parmi les plus faibles dans les pays de l’OCDE (OECD, 2013c). Les nouvelles directives de l’UE sur les marchés publics exigent que tous les États membres se lancent dans la passation électronique de marchés publics à compter de 2016. Les projets des autorités de mettre en place un système global de dématérialisation des marchés publics (Federal Government, 2015) et de promouvoir l’interconnexion numérique intelligente des services publics sont une bonne chose (Federal Ministry of Economic Affairs and Energy, 2015). Ces initiatives devraient aussi comporter des mesures pour veiller à ce que les infrastructures nécessaires soient mises à disposition.

Graphique 1.16. Le recours à la passation électronique de marchés publics est rare. Entreprises utilisant les systèmes de passation électronique de marchés publics

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Graphique 1.16. Le recours à la passation électronique de marchés publics est rare. Entreprises utilisant les systèmes de passation électronique de marchés publics

59 Compte tenu de la dématérialisation des marchés publics, les agents qui en sont chargés doivent acquérir des compétences plus poussées, y compris en matière de TIC. Le manque de qualifications en TIC au sein des entités contractantes, surtout à l’échelon local, pose certains problèmes. Ainsi, les fonctionnaires ne sont pas formés à l’analyse et à la réutilisation des données (OECD, 2013b ; OECD, 2015b ; Wegweiser, 2009). Des mesures incitatives doivent être élaborées pour que les agents chargés des marchés publics tiennent compte des objectifs stratégiques dans leur prise de décision, notamment parce qu’ils opèrent dans un contexte de réticence aux risques. Les effets des politiques de marchés publics sur les objectifs stratégiques, en particulier l’innovation, ne sont pas contrôlés (OECD, 2015b ; OECD, 2013b).

La diffusion des pratiques optimales au sein de la structure fédérale de l’Allemagne

60 La structure fédérale de l’Allemagne se traduit par des pratiques très diverses d’une commune à l’autre en matière de marchés publics et de réalisation de projets d’investissement. On peut en tirer de précieux enseignements sur les pratiques optimales qui doivent être diffusées dans l’ensemble des territoires. Le gouvernement fédéral devrait jouer un rôle important de coordination de ce processus d’apprentissage eu égard aux nombreuses possibilités d’innovation. Actuellement, il ne coordonne pas la formation des agents chargés des marchés publics et ne définit pas de règles pour les pouvoirs adjudicateurs, contrairement aux usages dans de nombreux autres pays de l’OCDE (OECD, 2015b). D’aucuns craignent aussi que le net recul des investissements publics locaux entraîne un manque de compétences des communes pour mettre en œuvre des projets d’infrastructure ou des dispositifs de financement complexes. La proportion de marchés publics obtenus par les PME est faible, ce qui plaide en faveur d’une simplification des procédures administratives (OECD, 2013c).

61 Il faudrait aider davantage les administrations locales à améliorer les procédures de passation des marchés et à réaliser des investissements, comme le prévoit le gouvernement. Il devrait aider les communes à améliorer les procédures de passation des marchés et à planifier et réaliser des projets d’investissement complexes (Academic Advisory Board of the Federal Ministry for Economic Affairs and Energy, 2015). Les services de conseil régionaux devraient être considérés comme un mode de communication dans les deux sens pour diffuser les pratiques optimales au sein du système fédéral de l’Allemagne. La dématérialisation des marchés publics peut permettre de garantir un processus consultatif éclairé (cf. ci-dessus).

Une réforme de la préparation du budget peut permettre la réalisation de projets d’investissement prioritaires

62Des procédures efficaces de préparation du budget contribuent à identifier les coûts et les avantages des projets d’investissements publics, ce qui peut garantir des dotations budgétaires adaptées pour les investissements et un choix optimal de projets d’investissement. Des examens réguliers des dépenses sont en train d’être institués pour favoriser un établissement pragmatique des priorités. Le premier cycle de ces examens des dépenses doit s’achever au printemps ou à l’été de 2016. C’est une bonne chose, même si des améliorations sont possibles (OECD, 2014d) :

63

  • Le parlement fédéral privilégie la gestion au niveau microéconomique des dotations budgétaires. Il faudrait renforcer le rôle du parlement de contrôle de l’orientation stratégique de la préparation du budget et des procédures de passation des marchés, par exemple en étoffant ses moyens d’analyse. La collaboration avec des établissements de recherche indépendants pourrait être renforcée ou un office budgétaire parlementaire indépendant pourrait être créé, comme cela fut le cas récemment en Autriche.
  • L’utilisation d’informations sur les résultats dans le processus de préparation du budget est de plus en plus répandue dans les pays de l’OCDE afin d’encourager l’exploitation efficace des ressources publiques et d’améliorer la responsabilité du gouvernement. Ces pratiques sont peu fréquentes en Allemagne. Par exemple, les mauvais résultats des programmes de dépenses ne sont rendus publics que de manière sélective et ont rarement des conséquences négatives sur le plan budgétaire (OECD, 2013c). Plusieurs ministères opérationnels ont commencé à améliorer leur méthode d’évaluation.

Mieux associer la population aux décisions

64 Un obstacle majeur à la réalisation de vastes projets d’investissements publics complexes en Allemagne tient à la vive résistance de la population locale, si bien qu’envisager de tels projets n’est même pas tentant pour les administrations locales (Bertelsmann Stiftung, 2012). L’opposition à un stade avancé de la phase de planification peut aussi se traduire par des coûts plus élevés, ce qui peut être évité si la population est associée à la prise de décision à un stade précoce. Les projets d’infrastructures complexes ont souvent des retombées très positives sur l’ensemble de la société mais peuvent aussi générer des externalités négatives locales, par exemple de la pollution ou du bruit. Pour limiter ces effets néfastes, il faut associer la population à la planification et à la réalisation des projets d’investissement.

65 Il est possible de mieux associer la population à la réalisation de projets d’investissements complexes en Allemagne (OECD, 2014b). 98 % des citoyens souhaitent participer davantage à la planification des projets d’infrastructure (Bertelsmann Stiftung, 2015a). Les progrès récents sur le front des outils en ligne et des technologies de communication sont tout à fait susceptibles d’améliorer les possibilités d’échanges entre les administrations publiques, les citoyens et la société civile. Si elle est utilisée comme un outil de communication dans les deux sens, la gouvernance électronique peut s’avérer particulièrement utile pour accroître la participation des citoyens (European Institute for Public Participation, 2009 ; OECD, 2014b). Toutefois, le gouvernement allemand utilise actuellement des outils de communication perfectionnés essentiellement pour fournir des informations (OECD, 2013c). Il faut aller plus loin pour associer la population à la planification et à la réalisation de projets d’investissement, y compris grâce à des outils de communication de pointe. Les efforts déployés se traduiraient aussi par une amélioration de l’engagement civique et de la gouvernance publique, qui est l’un des principaux indicateurs du bien-être de l’OCDE et le seul pour lequel l’Allemagne fait moins bien que la moyenne de l’OCDE (OECD, 2015o).

Mobiliser des fonds privés pour les infrastructures publiques

66Les gouvernements des pays de l’OCDE envisagent de plus en plus de nouer des partenariats public-privé (PPP) pour financer et améliorer la qualité des infrastructures dans le contexte de la multiplication des contraintes budgétaires (Araujo and Sutherland, 2010). Les accords de PPP peuvent améliorer l’efficience mais seulement s’ils s’appuient sur une analyse pertinente de leur bien-fondé et sur une élaboration prudente des contrats (encadré 1.3). Jusqu’à présent, l’Allemagne ne s’est guère lancée dans des PPP (Partnerschaften Deutschland, 2015).

Encadré 1.3. Avantages et inconvénients des PPP

En règle générale, les partenariats public-privé (PPP) consistent en un accord entre une entité publique et le secteur privé pour l’offre et l’exploitation d’un service public. Les PPP se fondent généralement sur un contrat de longue durée de partage des risques entre des parties publiques et privées. Le contrat régit le regroupement de la conception, de la construction, de l’exploitation et/ou de l’entretien des biens ainsi qu’une part importante de fonds privés (Kappeler, 2012).
Les PPP peuvent constituer une meilleure solution que les marchés publics classiques (Araujo and Sutherland, 2010). Les gains d’efficience découlent d’une concurrence accrue et d’une plus grande innovation, d’une répartition des risques plus efficace, de l’accès aux compétences du secteur privé et du transfert de technologie. Le regroupement des achats et de l’exploitation incite le partenaire privé à tenir compte plus largement du coût global du projet. En outre, la probabilité d’un dépassement de coût durant la phase de construction est plus faible pour les PPP que pour les marchés publics classiques (Blanc-Brude and Makovsek, 2013).
Cependant, les PPP peuvent augmenter les coûts et les risques financiers (Araujo and Sutherland, 2010 ; Weichenrieder, 2014). Par exemple, la réalisation parfaite de gains d’efficience dépend de l’imputation adéquate des risques à la partie la mieux armée pour y faire face. La possibilité de renégocier le contrat doit être soigneusement étudiée pour permettre des ajustements en cas d’évolution de la situation extérieure. Parallèlement, il faut éviter de faire un usage abusif du pouvoir de négociation une fois que l’infrastructure a été mise en place (problème de renonciation). L’élaboration des politiques tarifaires est importante pour éviter un surinvestissement. Une surveillance efficace des performances s’impose pour garantir la qualité du service et éviter un sous-investissement. En cas de changement technologique rapide, il peut être plus difficile d’indiquer les résultats ou de quantifier les risques pendant la durée de vie du contrat. En outre, la tentation de recourir aux PPP comme un moyen de neutraliser les pressions budgétaires peut aboutir à de lourds engagements conditionnels qui pèsent sur la viabilité budgétaire et macroéconomique à long terme et sur l’équité entre les générations.

67 Les PPP de l’administration centrale respectent bien les Principes de l’OCDE applicables à la gouvernance publique des PPP (OECD, 2014d). Il est possible de renforcer les conditions-cadre pour les PPP, surtout aux niveaux d’administration infranationaux (OECD, 2014d ; OECD, 2010). Les administrations infranationales ne sont pas tenues d’informer le gouvernement fédéral des risques financiers à long terme inhérents à certains projets de PPP. En revanche, elles doivent démontrer que chaque projet de PPP améliore la rentabilité des investissements par rapport aux autres méthodes de passation de marchés et n’est donc pas simplement une alternative à l’emprunt. Des risques peuvent néanmoins survenir parce que les Länder peuvent apporter des garanties de recettes minimales à la partie privée, contrairement au gouvernement fédéral, par exemple. Renforcer la transparence des divers risques liés aux PPP conclus par les administrations infranationales pourrait devenir de plus en plus important à l’avenir puisque le frein à l’endettement pourrait rendre les emprunts hors budget plus intéressants.

68 Certaines réglementations sectorielles font obstacle à la conclusion de PPP. Ainsi, différentes règles de financement des communes s’appliquent pour la construction, l’entretien et la mise en œuvre de projets d’investissement dans certains domaines, dont les routes, les hôpitaux et les écoles. Il est d’autant plus difficile d’intégrer toutes les phases des projets d’infrastructure dans un seul contrat de PPP (OECD, 2014c ; OECD, 2010). Les réglementations propres à certains secteurs devraient être réexaminées pour supprimer les obstacles inutiles aux PPP.

69 Les données portant sur les résultats des PPP sont limitées. Le partage des expériences contribue à diffuser les pratiques optimales. La création de conseils consultatifs pour les PPP à l’échelon fédéral et dans certaines régions est donc une bonne chose (OECD, 2010b). Ces derniers devraient concerner l’ensemble des Länder. L’Allemagne devrait aussi encourager la mise en commun des expériences internationales en matière de PPP. L’harmonisation des procédures au sein de la structure fédérale de l’Allemagne et parmi les pays de l’OCDE et de l’UE pourrait aussi permettre d’intensifier la concurrence et de réduire les coûts.

70 Certains pays de l’OCDE étudient de nouveaux instruments pour faciliter la coopération entre les secteurs public et privé, par exemple l’investissement à impact social aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les investisseurs ont une obligation contractuelle d’obtenir un meilleur résultat social. Si le résultat social atteint un seuil de performance défini d’un commun accord, alors les investisseurs perçoivent un rendement financier. Pour que cet instrument soit efficace, le résultat social doit être mesurable (OECD, 2015d). La mise en commun des expériences avec d’autres pays est indispensable si l’adoption de cet instrument relativement nouveau est envisagée.

71 Les obligations de financement de projet constituent un autre instrument qui est de plus en plus utilisé pour lever des fonds privés destinés à financer des infrastructures (Della Croce and Gatti, 2014). Elles sont émises par le partenaire privé associé à un projet d’infrastructure. Ces obligations sont intéressantes aux yeux des investisseurs institutionnels parce qu’elles peuvent plus facilement être émises avec des échéances longues, qui concordent avec l’horizon à long terme des projets d’infrastructure. Toutefois, les investisseurs obligataires doivent être suffisamment informés des risques encourus. Cela est particulièrement vrai si les obligations de financement de projet sont utilisées pour mobiliser les fonds de pension.

Les redevances d’utilisation peuvent accroître l’efficience des infrastructures

72Les redevances d’utilisation sont de puissants instruments pour internaliser les coûts liés et non liés aux émissions de l’utilisation des infrastructures publiques (OECD, 2014c). Ces redevances contribuent à une utilisation efficace des infrastructures existantes et réduisent la congestion si elles sont différenciées selon les lieux et les périodes. Les redevances de congestion peuvent indiquer les besoins en infrastructures, ce qui permet d’orienter les investissements en infrastructures de transport là où ils sont particulièrement nécessaires. En réduisant le coût budgétaire net des investissements en infrastructures, elles peuvent aussi contribuer à faire face aux restrictions budgétaires via le déploiement des infrastructures requises. L’expérience des autres pays montre que les redevances d’utilisation sont plus facilement acceptées si les infrastructures sont mises à disposition en collaboration avec des partenaires privés (Academic Advisory Board of the Federal Ministry for Economic Affairs and Energy, 2014).

73 Les projets de création d’un organisme indépendant chargé des investissements en infrastructures routières fédérales, qui percevrait des recettes à partir des redevances d’utilisation des routes, peuvent être une étape utile allant dans ce sens. Cela améliore la viabilité à long terme des projets routiers (Academic Advisory Board of the Federal Ministry for Economic Affairs and Energy, 2015). L’Allemagne a étendu les redevances d’utilisation pour les camions à un éventail plus large de véhicules de transport de marchandises et aux routes fédérales. Toutefois, la redevance d’utilisation prévue pour les voitures particulières ne dépend pas de l’usage. L’Allemagne devrait envisager d’étendre les redevances d’utilisation aux voitures particulières. Ces redevances pourraient aussi être différenciées selon les lieux et les périodes. Les infrastructures nécessaires aux redevances d’utilisation sont pour une bonne part déjà en place en raison du système actuel de péage numérique qui gère les redevances d’utilisation pour les camions.

Recommandations pour renouer avec le dynamisme de l’investissement

Intensifier la concurrence dans les services
  • Assouplir la réglementation restrictive dans les services professionnels.
  • Assouplir les conditions de diplôme professionnel de l’enseignement supérieur ou d’expérience professionnelle pour les travailleurs indépendants dans certains métiers de l’artisanat.
  • Renforcer le rôle du régulateur ferroviaire en améliorant ses compétences en matière d’enquête et d’intervention.
  • Assurer une égalité des conditions s’agissant de la TVA pour tous les prestataires de services postaux.
  • Libéraliser la délivrance de cartes SIM.
Favoriser la redistribution des ressources
  • Améliorer la gouvernance ou privatiser les participations du gouvernement fédéral dans les Landesbanken, la construction automobile, les télécommunications et les services postaux.
  • L’administration devrait étoffer l’analyse d’impact de la réglementation sur l’ensemble de l’économie.
  • Renforcer la transparence quant au rôle des groupes de pression dans l’élaboration de nouvelles lois et réglementations, par exemple, en communiquant davantage d’informations dans le registre des lobbyistes, comme le bénéficiaire potentiel et l’action publique visée.
  • Supprimer les exonérations au titre de l’impôt sur les successions pour les entreprises familiales.
  • Réduire les taxes sur les transactions immobilières.
  • Supprimer les restrictions concernant le report des pertes sur l’exercice postérieur lorsqu’une nouvelle entreprise est vendue et prendre des mesures pour empêcher la fraude fiscale.
Soutenir les investissements des administrations locales
  • Appuyer davantage les projets d’investissement de qualité des communes, y compris en renforçant les moyens administratifs, notamment dans les communes qui doivent engager des dépenses sociales élevées (des transferts en espèces par exemple).
  • Investir davantage dans l’enseignement réparti sur toute la journée, accroître l’offre de services formels de garde d’enfants et améliorer la qualité de l’accueil et de l’éducation des jeunes enfants. Pour ce faire, mettre en place des chèques-services pour la garde d’enfants et supprimer les obstacles constitutionnels au cofinancement par le gouvernement fédéral des dépenses d’éducation effectuées par les administrations infranationales.
  • Créer des conseils consultatifs régionaux dans tous les Länder pour apporter un soutien technique aux administrations locales dans la réalisation d’investissements.
Améliorer l’efficience des investissements publics
  • Encourager la passation électronique de marchés publics en améliorant les compétences des agents qui en sont chargés. Mieux associer la population aux projets d’investissement grâce aux outils de communication électronique.
  • Améliorer l’établissement des priorités dans la préparation du budget, par exemple en étoffant les moyens d’analyse du parlement et en rendant publics les mauvais résultats des programmes budgétaires.
  • Améliorer l’évaluation et la communication des risques financiers à long terme des PPP conclus par les administrations infranationales. Mettre en commun les expériences à tous les niveaux d’administration et à l’étranger et harmoniser les procédures.
  • Réfléchir à la mise en place de péages routiers qui dépendent de l’usage et de la congestion pour les voitures.

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Date de mise en ligne : 01/03/2017

Notes

  • [1]
    Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

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