Couverture de EE_1416

Article de revue

Évaluation et recommandations

Pages 13 à 51

Notes

  • [1]
    Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.

1 La Slovaquie s’est redressée relativement rapidement après la crise mondiale de 2009 (graphique 1, partie A) et le secteur financier est solide (IMF, 2013a). Le produit intérieur brut (PIB) a dépassé son niveau d’avant la crise, et cet écart est plus marqué en Slovaquie que dans tout autre pays européen ayant connu une récession après la crise financière mondiale. Les forts gains de productivité, associés à la modération des salaires, ont contribué à rétablir la compétitivité en ramenant le taux de change réel à son niveau d’avant la crise (graphique 1, partie B), encore que la croissance des exportations soit encore très tributaire de la situation des secteurs de l’automobile et de l’électronique grand public et que la concurrence exercée par les pays voisins soit devenue beaucoup plus rude (Fidrmuc and Wörgötter, 2013). La création d’emplois est restée faible à la suite de la dévaluation interne, et les taux de chômage demeurent élevés. L’atonie du marché du travail s’est traduite par une croissance peu dynamique du revenu disponible des ménages et de la consommation privée (graphique 1, partie C).

Graphique 1. Principaux enjeux liés à la croissance et aux inégalités en Slovaquie

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Graphique 1. Principaux enjeux liés à la croissance et aux inégalités en Slovaquie

1. Quinze pays de l’OCDE faisant partie de la zone euro.
2. Les dix régions représentées sur ce graphique sont les plus actives sur le plan économique de l’Union européenne (UE). La région de la Slovaquie occidentale (sans Bratislava) se classe au 239e rang des régions de l’UE. Ces statistiques ne sont pas corrigées des déplacements pendulaires ni de l’affectation administrative de certaines activités économiques aux sièges des entreprises concernées.

2 Les bons résultats de la Slovaquie sont attribuables essentiellement à la partie occidentale du pays. Son PIB par habitant place Bratislava au 6e rang parmi les 272 régions de l’Union européenne à vingt-huit (UE28) (graphique 1, partie D), alors que le pays dans son ensemble se classe au 20e rang des 28 pays de l’UE. Pour attirer davantage d’activités économiques dans les régions à la traîne et supprimer les obstacles à la mobilité vers les régions où existent des possibilités d’emploi, des réformes d’envergure seront nécessaires, notamment des mesures destinées à assurer un meilleur accès à des services publics fournis par une administration modernisée (chapitre 1) ainsi qu’à améliorer la mobilité et la capacité des régions à la traîne d’adopter de nouvelles technologies et d’attirer de nouveaux investissements (chapitre 2). Au-delà du PIB par habitant, une amélioration des emplois, des revenus, du logement et de l’accès à l’éducation, en particulier dans l’est du pays, contribuerait à améliorer les résultats obtenus par la Slovaquie en termes de bien-être, qui sont actuellement relativement médiocres (graphique 2).

Graphique 2. Les résultats de la Slovaquie sont relativement médiocres pour la plupart des dimensions du bien-être matériel1

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Graphique 2. Les résultats de la Slovaquie sont relativement médiocres pour la plupart des dimensions du bien-être matériel1

1. Chaque dimension du bien-être est mesurée à l’aide d’un à trois indicateurs entrant dans la composition de l’Indicateur du vivre mieux de l’OCDE. Ces indicateurs sont normalisés de telle sorte qu’ils varient sur une échelle de 0 à 1 (allant du pire au meilleur résultat possible), à l’aide de la formule suivante : (valeur de l’indicateur-valeur minimum)/(valeur maximum-valeur minimum).

Enjeux économiques à court terme et politique budgétaire

Enjeux économiques à court terme

3 En 2013, le taux d’augmentation du PIB est tombé à 1 % seulement, en raison de la faible croissance des marchés d’exportation, d’une baisse de l’investissement après l’achèvement de grands projets dans le secteur de la construction automobile et d’un recul de l’investissement des collectivités locales (graphique 3, parties A et B). Un marché du travail encore peu dynamique, malgré l’amélioration de sa situation, et des salaires réels élevés (essentiellement en raison d’une inflation plus faible qu’escompté) ont conduit à une reprise fragile de la consommation privée (graphique 3, parties A, C et D). En outre, les épisodes déflationnistes de la fin de 2013 et de la première partie de 2014, associés à la faible croissance des salaires et au taux élevé de chômage, amènent à penser qu’il existe un volant considérable de ressources inutilisées dans l’économie (graphique 3, parties E et F). En conséquence, la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) reste appropriée pour la Slovaquie.

Graphique 3. Principaux indicateurs économiques à court à moyen terme

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Graphique 3. Principaux indicateurs économiques à court à moyen terme

1. Personnes âgées de 15 à 24 ans. Moyenne mobile sur quatre trimestres.
Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, base de données des comptes nationaux de l’OCDE, base de données des Principaux indicateurs économiques de l’OCDE, Office statistique de la République slovaque et Eurostat.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153742

Tableau 1. Indicateurs et prévisions macroéconomiques (Pourcentage de variation annuelle, en volume (prix de 2008))

2011 Prix courants(milliards EUR)20122013201420152016
Produit intérieur brut (PIB) 701.61.42.62.83.4
Consommation privée40-0.4-0.72.72.52.5
Consommation publique13-2.02.42.0-2.20.7
Formation brute de capital fixe17-9.3-2.73.93.53.9
Logement20.1-7.90.80.33.6
Demande intérieure finale70-2.9-0.62.81.82.5
Formation de stocks1 1-1.30.50.50.00.0
Demande intérieure totale71-4.20.03.51.82.5
Exportations de biens et services609.35.25.25.06.2
Importations de biens et services602.63.85.34.15.3
Solde extérieur1 -15.81.40.11.01.0
Autres indicateurs (taux de croissance, sauf indication contraire)
PIB potentiel..2.62.62.72.93.2
Écart de production2 ..0.1-1.1-1.2-1.4-1.2
Emploi..0.50.01.00.60.6
Taux de chomage3 ..14.014.213.412.812.2
Déflateur du PIB..1.30.5-0.50.91.2
Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH)..3.71.50.01.21.6
IPCH sous-jacent..3.01.40.61.31.6
Taux d’épargne net des ménages4 ..3.02.12.52.42.4
Balance des opérations courantes5 ..2.22.10.91.21.7
Solde financier des administrations publiques5 ..-4.4-2.7-2.7-2.6-2.0
Solde financier sous-jacent des administrations publiques2 ..-4.7-3.0-2.8-2.2-1.6
Solde primaire sous-jacent des administrations publiques2 ..-3.1-1.3-1.2-0.7-0.2
Dette publique brute (Maastricht)5 3051.954.354.255.756.5
Dette publique brute5 3356.058.758.660.260.9
Dette publique nette5 1825.127.830.031.532.0
Taux du marché monétaire à trois mois, moyenne..0.60.20.20.10.1
Rendement des obligations d’État à 10 ans, moyenne ..4.63.22.21.71.7
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Tableau 1. Indicateurs et prévisions macroéconomiques (Pourcentage de variation annuelle, en volume (prix de 2008))

1. Contribution aux variations du PIB réel.
2. En pourcentage du PIB potentiel.
3. En pourcentage de la population active.
4. En pourcentage du revenu disponible des ménages.
5. En pourcentage du PIB.
Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, nº 95 ; calculs de l’OCDE ; et prévisions du Secrétariat.

4 L’économie s’est redressée à la fin de 2013 et la croissance, qui a marqué un rebond en 2014, devrait s’accélérer en 2015 et 2016. Les exportations devraient gagner en dynamisme à mesure que l’économie européenne reprendra des couleurs. L’investissement et la consommation devraient augmenter, car la confiance économique s’améliore, l’emploi progresse et le rythme de l’assainissement budgétaire se ralentit. Cependant, les perspectives d’importants flux d’investissement direct étranger (IDE) dans de nouveaux projets seront limitées par la concurrence des pays voisins où les coûts de main-d’œuvre sont moindres. Le déficit budgétaire continuera de se réduire grâce à une augmentation des recettes. Le rapport de la dette au PIB devrait rester supérieur au plafond de 55 % du produit intérieur brut fixé par la Constitution au cours de la période considérée, tout en demeurant en dessous du plafond de 57 % (suivant la définition de Maastricht).

5 La reprise économique pourrait être retardée si la croissance dans la zone euro, en particulier en Allemagne, se révèle plus faible qu’escompté, ou si les effets d’entraînement des événements d’Ukraine sont plus marqués. La forte proportion d’obligations d’État slovaques détenues par le secteur bancaire pourrait poser problème, car elle peut conduire à une boucle de rétroaction négative entre les risques du secteur souverain et ceux du secteur financier. Néanmoins, compte tenu des notations favorables attribuées à la dette souveraine slovaque, il est peu probable que cette éventualité se concrétise. Un risque plus tangible tient à la dynamique négative de la dette liée au point haut historique atteint par les taux d’intérêt et à la croissance atone du PIB nominal dans un contexte de faible inflation persistante. Sur le plan positif, des mesures prises en vue de l’établissement d’une union bancaire dans la zone euro réduiraient les incertitudes, surtout si elles prévoient un mécanisme de soutien budgétaire.

Poursuivre et rationaliser l’effort d’assainissement budgétaire

6 La situation budgétaire s’est sensiblement améliorée ces dernières années, le déficit tombant de 8 % du PIB en 2010 à 2.8 % en 2013. Cette évolution a permis au pays de sortir de la procédure concernant les déficits excessifs en 2014 (graphique 4, partie A) et a renforcé la confiance des marchés internationaux de capitaux dans les perspectives de la Slovaquie.

Graphique 4. Dépenses des administrations publiques

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Graphique 4. Dépenses des administrations publiques

1. Définition de Maastricht.

7 Cependant, une nouvelle réduction du déficit pourrait se révéler difficile, car le recul actuel de l’investissement public ne peut pas durer (voir le graphique 4, partie B), et les mesures exceptionnelles joueront en 2014 un rôle plus limité que prévu initialement (SP, 2014 ; EC, 2014a). On pourrait améliorer la qualité de l’assainissement des finances publiques en optant pour des mesures spécifiques associées à des réformes structurelles.

8 L’incidence négative sur la croissance et l’équité de l’assainissement budgétaire peut être limitée (Cournède and Pina, 2013). La Slovaquie a mis en œuvre des réformes fiscales en 2013 qui ont remplacé l’impôt forfaitaire sur le revenu par un impôt progressif, ce qui devrait favoriser l’équité, alors que l’élimination progressive des avantages fiscaux accordés aux travailleurs indépendants devrait réduire l’évasion fiscale. En revanche, la hausse des impôts sur les sociétés sera probablement dommageable pour la croissance (Arnold et al., 2011). Les autorités devraient plutôt relever les impôts actuellement faibles sur les biens fonciers, accroître la taxation des activités dommageables pour l’environnement et réduire les aides qui leur sont accordées (voir ci-après). Enfin, l’efficacité du recouvrement de l’impôt et du secteur public peut être encore améliorée (chapitre 1).

9 Le cadre budgétaire est solide et a été renforcé par l’établissement d’un conseil budgétaire indépendant, de règles nationales d’endettement et de règles budgétaires transparentes, qui ont bénéficié d’un large soutien politique (CBR, 2013). Des plafonds de dépenses ont été mis en place en 2013.Ces plafonds visent généralement à freiner la hausse des dépenses dans les périodes de haute conjoncture, et à permettre le fonctionnement des stabilisateurs automatiques en cas de fléchissement de l’activité. Cependant, en Slovaquie, ils ne constituent pas des instruments contraignants et ne sont activés qu’en cas d’écart significatif par rapport à l’objectif à moyen terme ou à la trajectoire de correction prévue pour y revenir. Cette disposition réduit les contraintes pesant sur les dépenses en période de conjoncture favorable, lorsqu’un tel plafonnement contribuerait vraisemblablement le plus à l’assainissement budgétaire. Une autre réforme possible consiste à rendre contraignants les objectifs budgétaires sur une base pluriannuelle, alors qu’ils ne sont actuellement contraignants que pour la première année du budget, et indicatifs seulement pour les deux années suivantes.

10 Les règles d’endettement constituent un vecteur important d’assainissement budgétaire, de même que la procédure concernant les déficits excessifs (PDE) lancée par la Commission européenne en 2009. Cependant, elles peuvent se révéler procycliques une fois que la dette dépasse 50 % du PIB. L’accumulation de réserves de liquidités et d’obligations européennes a fait augmenter la dette brute dans des proportions imprévues au moment de la mise en place des plafonds d’endettement (encadré 1). La question de savoir si la notion de dette brute qui a été retenue est appropriée fait actuellement débat. Suivant les règles actuelles, la solution à moyen terme consiste à ramener progressivement le ratio dette/PIB nettement en-dessous du niveau à partir duquel le plafond devient contraignant, et à laisser jouer les stabilisateurs automatiques. La poursuite de l’assainissement budgétaire conformément à l’objectif à moyen terme d’un déficit structurel de 0.5 % du PIB d’ici à 2017 serait compatible avec une telle stratégie. Cependant, des plafonds contraignants peuvent inciter les autorités à recourir davantage à des mesures exceptionnelles, notamment à des projets de partenariat public-privé (PPP) (Debrun et al., 2008). Dans un tel contexte, la transparence budgétaire doit être garantie et les meilleures pratiques identifiées dans les lignes directrices de l’OCDE sur les projets de PPP doivent être suivies (OECD, 2012a).

Encadré 1. Règles nationales d’endettement prévues par la Constitution

Les règles nationales d’endettement prévoient une succession de mesures de plus en plus rigoureuses pour le gouvernement une fois que le ratio dette/PIB dépasse 50 %.
Ces règles d’endettement reposent sur la notion de dette brute et ne prennent pas en compte les réserves de liquidités des administrations publiques. Les obligations européennes – relevant du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES) – sont comptabilisées dans la dette brute.
Ces mesures, qui débutent par une lettre au parlement expliquant le dépassement et exposant les mesures destinées à le corriger, consistent ensuite en diverses contraintes budgétaires, et lorsque la dette atteint 60 % du PIB, le gouvernement doit se soumettre à un vote de confiance du Parlement.
Entre 2018 et 2028, les seuils doivent être progressivement réduits de 10 points de pourcentage.
Source : OCDE (2012b).

11 La Slovaquie, comme beaucoup de pays de l’OCDE, sera confrontée à des problèmes budgétaires dans les domaines des retraites et des soins de santé (EC, 2013a ; de la Maisonneuve and Oliveira Martins, 2013). Une réforme générale des retraites adoptée en 2012 et une réforme des pensions des forces armées de 2013 ont amélioré la viabilité à long terme du système, notamment en liant l’âge de la retraite à l’espérance de vie. Cependant, ces réformes pourraient se révéler insuffisantes. Les autorités devraient envisager d’adapter l’âge de la retraite aux possibilités de financement. Un facteur de viabilité est utilisé dans la formule de calcul des retraites dans plusieurs pays de l’OCDE, comme l’Allemagne ou la Suède. Cependant, en République slovaque, une réduction du taux de remplacement serait sans doute malvenue, car il est probablement déjà trop faible. On pourrait en revanche accroître l’assiette des cotisations, notamment en relevant l’âge légal de la retraite. En outre, un relèvement du taux d’emploi et un renforcement de la productivité dégageraient des marges de manœuvre pour financer les engagements au titre des retraites publiques.

12 Les coûts de recouvrement de l’impôt figurent parmi les plus élevés des pays de l’OCDE et expliquent la baisse tendancielle des recettes globales (OECD, 2013a ; 2012b). La fragmentation administrative est un problème de longue date. La mise en place d’une agence fiscale et douanière intégrée, qui collecterait aussi les cotisations de sécurité sociale, s’impose donc d’urgence. En outre, la Slovaquie se caractérise par l’un des écarts les plus importants entre la TVA recouvrée et le montant escompté (graphique 5). Cet écart n’est pas dû aux exonérations ou aux taux réduits, qui sont peu nombreux, mais à la fraude fiscale et au temps requis pour s’acquitter de cet impôt.

Graphique 5. L’efficacité du recouvrement de l’impôt est faible

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Graphique 5. L’efficacité du recouvrement de l’impôt est faible

1. Temps passé pour mener à bien les procédures de préparation, de déclaration et de paiement de la taxe sur la consommation. Ce temps est mesuré en heures par an. La taxe sur la consommation désigne la taxe sur la valeur ajoutée ou la taxe sur les ventes.
Source : PwC (2014), Paying Taxes 2014 ; et Commission européenne (2013), Study to Quantify and Analyse the VAT Gap in the EU27 Member States.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153766

13 Les progrès réalisés récemment dans l’adoption des dispositions du plan d’action de 2012, axé essentiellement sur l’amélioration du recouvrement de la taxe sur la valeur ajoutée, ont permis une réduction de l’écart de TVA (NRP, 2014 ; SP, 2014). Parmi les nouvelles mesures figurent notamment la création d’un dispositif de lutte contre les principaux cas de fraude en coopération avec les services de police et le ministère public, ainsi qu’une loterie encourageant les consommateurs à demander un ticket de caisse (NRP, 2014). Les autorités devraient poursuivre leurs efforts en mettant en œuvre la troisième phase du plan d’action visant à améliorer le recouvrement de l’impôt, notamment grâce à une amélioration de la collecte et à la centralisation de l’information, ainsi qu’à la mise en place d’un registre électronique des entités insolvables (NRP, 2014). Le paiement en ligne des impôts a été facilité, mais dans d’autres domaines, les outils électroniques destinés à aider les contribuables semblent limités (OECD, 2013a).

Recommandations concernant la poursuite et la rationalisation de l’effort d’assainissement budgétaire

  • Ménager au fil du temps une marge suffisante entre le niveau effectif de la dette et les plafonds autorisés pour permettre le fonctionnement des stabilisateurs automatiques.
  • Soumettre les dépenses à des plafonds pluriannuels contraignants afin de renforcer la discipline budgétaire en période de redressement de l’activité.
  • Continuer de renforcer le recouvrement des recettes et accroître l’imposition des biens fonciers et des activités dommageables pour l’environnement.

Obstacles à la croissance à long terme

14 Au cours des années qui ont précédé la crise, la République slovaque a connu une forte expansion économique alimentée par des entrées importantes d’IDE axées sur les exportations, essentiellement dans l’ouest du pays. La croissance de la production potentielle estimée est tombée de 5 % au cours des années qui ont précédé la crise à moins de 3 % depuis lors. Ce recul a été provoqué par une hausse du chômage et une baisse des gains de productivité et a été aggravé par l’accentuation des disparités entre régions. Dans ce contexte, le gouvernement devrait étudier la possibilité de s’appuyer sur d’autres moteurs de croissance, notamment en progressant le long de la chaîne de valeur ajoutée et en élargissant la base productive au niveau des régions. Pour doper la croissance, il faut remédier aux obstacles qui empêchent les individus de se déplacer là où des emplois sont offerts, favoriser le développement des capacités d’innovation dans les régions en difficulté, et améliorer l’infrastructure des transports ainsi que supprimer les entraves à l’activité économique dans la région de Bratislava.

Renforcer la contribution de la main-d’œuvre à la croissance

15 Le marché du travail constitue une faiblesse majeure et la croissance est freinée par les médiocres perspectives d’emploi. Le chômage en général, le chômage des jeunes et la proportion de chômeurs de longue durée sont élevés (tableau 2). Cette situation pourrait avoir des effets durables et suscite des préoccupations quant aux perspectives des demandeurs d’emploi (Scarpetta et al., 2010). La transition de l’école à l’emploi se fait mal et le système scolaire segmenté empêche de plus en plus de jeunes d’acquérir des compétences utiles sur le marché du travail (OECD, 2012b, 2007). Le risque de chômage structurel est aussi important pour les travailleurs peu qualifiés, dont les perspectives d’emploi sont sensiblement plus mauvaises que dans nombre d’autres pays de l’OCDE. Le chômage est très concentré dans les régions du Centre et de l’Est (chapitre 2). Parmi les Roms, 20 % seulement des hommes et moins de 10 % des femmes sont présents sur le marché du travail officiel (World Bank, 2012). Il faudrait redoubler d’efforts pour améliorer le fonctionnement du marché du travail, conformément aux recommandations formulées dans l’Étude économique de 2012. Une attention particulière devrait notamment être accordée à la fourniture de services de garde d’enfants afin de préserver les liens des femmes avec le marché du travail et d’encourager une meilleure intégration des enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés (OECD, 2012b).

Tableau 2. Fonctionnement du marché du travail

Chômage en 2012, en pourcentage
SlovaquieOCDE
Total (15-64 ans)14.0 8.1
Longue durée 8.9 2.7
Jeunes (15-24 ans)34.016.1
Femmes 14.6 8.2
Seniors (55-64 ans)11.2 5.7
tableau im7

Tableau 2. Fonctionnement du marché du travail

Source : Statistiques du marché du travail de l’OCDE.

Renforcer la contribution du commerce et de l’innovation à la croissance

16 L’intégration rapide de la République slovaque dans les chaînes de valeur mondiales a contribué à la convergence économique qui s’est déroulée à un rythme soutenu avant la crise. L’investissement direct étranger (IDE) a dopé la production de biens d’exportation et, par le biais de transfert de technologies, la croissance de la productivité (IMF, 2013b). Cependant, la part de la valeur ajoutée nationale dans les exportations est peu importante, car celles-ci sont composées essentiellement de pièces d’assemblage ou de pièces détachées pour le secteur manufacturier (graphique 6). De fait, la valeur ajoutée nationale a diminué depuis 1995, en raison d’une intégration plus marquée dans les chaînes de valeur mondiales des secteurs à faible contenu national, comme les transports et le matériel électronique grand public (OECD, 2013b). La Slovaquie est relativement mal placée dans les chaînes de valeur mondiales, en raison du rôle limité que joue la recherche-développement (R-D) dans la production slovaque (RIS3, 2013).

17 Alors même que sa place dans les chaînes de valeur mondiales est compromise par la convergence des revenus et la plus forte concurrence au niveau des coûts exercée par les pays voisins, la capacité d’innovation de la Slovaquie reste faible. Les dépenses de R-D du secteur des entreprises sont peu importantes (0.3 % du PIB, contre 1.6 % dans les pays de l’OCDE). Les personnes ayant fait des études supérieures sont relativement peu nombreuses, même si la Slovaquie rattrape son retard sur ce plan (OECD, 2013c). La coopération entre les entreprises, les universités et les centres de recherche n’est pas suffisamment développée (RIS3, 2013) et le nombre d’entreprises innovantes et de publications scientifiques est relativement faible (OECD, 2013d).

18 Les recommandations consacrées dans l’Étude économique de 2009 au renforcement des capacités d’innovation et d’adaptation de la Slovaquie restent valables, en particulier la nécessité d’améliorer aussi bien les aides publiques à la R-D que le financement des petites entreprises innovantes par le biais du capital-risque, la qualité de l’enseignement supérieur et la coopération entre les universités, les instituts de recherche et les entreprises. Il est possible également de renforcer la concurrence (chapitre 1), ce qui stimulerait l’adoption de nouvelles technologies et l’innovation (Bourles et al., 2013). Cela dit, l’évaluation de la Slovaquie fondée sur l’indice de restriction des échanges de services (IRES) est meilleure que la moyenne de l’OCDE pour 14 des 17 secteurs de services considérés, témoignant du régime réglementaire relativement libéral applicable à l’entrée d’entreprises étrangères dans le secteur des services (OECD, 2014a).

Graphique 6. La Slovaquie est spécialisée dans les biens manufacturés à faible valeur ajoutée

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Graphique 6. La Slovaquie est spécialisée dans les biens manufacturés à faible valeur ajoutée

Source : OCDE (2014), Économies interconnectées : Comment tirer parti des chaînes de valeur mondiales ; OCDE-OMC, base de données sur les échanges en valeur ajoutée (TiVA).StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153772

Promouvoir la croissance verte

19 L’émergence et le développement d’industries propres favoriseraient la transition vers une économie fondée sur le savoir (OECD, 2009a). La Slovaquie a réalisé des progrès importants vers la réalisation de ses objectifs environnementaux au cours de la dernière décennie, notamment en diminuant sensiblement ses émissions de gaz à effet de serre (GES), conformément à son objectif d’une réduction de 8 % de ces émissions au titre de la première période d’engagement du protocole de Kyoto (d’ici à 2012 par rapport aux niveaux de 1990), grâce à des modifications de son mix énergétique, à des mesures de maîtrise de l’énergie et à la restructuration de l’industrie (OECD, 2011). Le poids relatif des sources d’énergies renouvelables dans les approvisionnements totaux en énergie primaire s’est accru, mais est encore inférieur à la moyenne de l’UE. Malgré ces améliorations, l’intensité énergétique de la République slovaque reste l’une des plus élevées des pays de l’OCDE, pour partie en raison de sa spécialisation dans le secteur manufacturier (graphique 7, parties A et B).

20 Le taux d’imposition implicite de l’énergie reste le plus faible des pays de l’UE, ce qui souligne la nécessité de nouveaux ajustements (graphique 7, parties C et D). Les subventions dont bénéficient des activités économiques dommageables pour l’environnement (telles que la production d’électricité à partir de charbon local) freinent l’adoption de technologies propres et encouragent l’élimination non viable des déchets. Les autorités devraient reconsidérer ces subventions et aider les régions à la traîne à faire face aux effets d’entraînement négatifs connexes. Les exonérations fiscales, telles que celles applicables à la consommation d’électricité, ont aussi une incidence négative sur l’environnement. Les autorités amélioreraient également la fiscalité environnementale en instaurant une taxe carbone dans les secteurs non couverts par le système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (SEQE) de l’UE (par exemple, les ménages) et en introduisant une dimension environnementale dans la taxe sur les véhicules à moteur, comme la pollution de l’air ou la consommation d’énergie.

Graphique 7. Assurer une transition vers des activités propres

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Graphique 7. Assurer une transition vers des activités propres

1. Approvisionnements totaux en énergie primaire (estimés pour 2012) en tonnes d’équivalent pétrole (tep) par millier USD. Le PIB est mesuré à prix constants et à parité de pouvoir d’achat.
2. Le taux d’imposition implicite est égal au ratio du produit des taxes énergétiques (en EUR) à la consommation finale d’énergie (en tonnes d’équivalent pétrole).
3. Les données relatives à la Pologne concernent 2010.
Source : OCDE/Agence européenne pour l’environnement, Base de données sur les instruments de la politique environnementale ; Organisation mondiale de la santé (2013), Base de données de l’Observatoire mondial de la santé ; Agence internationale de l’énergie (2013), Energy Balances of OECD Countries 2013 ; Agence internationale de l’énergie, Base de données de l’OCDE sur l’environnement ; et Eurostat.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153783

Réformer le secteur public

21 Le renforcement de l’efficience et de l’efficacité des dépenses du secteur public est indispensable face aux contraintes budgétaires, d’une part, et à la nécessité de préserver les dépenses propices à la croissance et à l’équité, d’autre part (chapitre 1 ; OECD, 2012b). Moderniser et améliorer l’administration publique, réduire les formalités administratives, mieux absorber les fonds de l’UE et rationaliser les transferts de compétences sont des priorités étroitement liées. Le calendrier de cette réforme d’envergure aura une influence importante sur son efficacité, de sorte que le gouvernement devrait mettre l’accent au départ sur la réforme de la gestion des ressources humaines et l’amélioration des capacités administratives.

Renforcer l’efficience et l’efficacité des administrations publiques

22 Accroître l’efficience de toutes les catégories de dépenses est indispensable pour tirer le meilleur parti des ressources disponibles et éviter de réduire les services nécessaires et les dépenses propices à la croissance. Une stratégie globale et ambitieuse axée sur cet objectif est en cours de mise en œuvre, notamment dans le cadre du programme « Pour une administration efficace, fiable et ouverte », qui vise à rationaliser l’administration d’État, développer les capacités et moderniser le secteur public. On pourrait encore renforcer les fonctions de suivi, d’évaluation et d’audit, y compris d’évaluation ex post, en se focalisant davantage sur les résultats, plutôt que sur les moyens employés, et en suivant les réalisations. L’absence de coordination et de collaboration entre les ministères et la coexistence de multiples organismes consultatifs nuisent à l’efficacité et à l’efficience de l’action publique, notamment dans le cas des mesures destinées à remédier aux disparités entre régions, qui exigent une collaboration tant au sein de l’administration centrale qu’entre les différents niveaux d’administration.

23 Un développement de l’administration électronique peut améliorer l’efficience et l’efficacité des prestations de services du secteur public. Les entreprises comme les citoyens n’ont guère recours aux sites Internet de l’État pour accéder aux informations (graphique 8), et des services comme le traitement électronique des procédures administratives ou l’envoi par courrier électronique de formulaires sont encore des pratiques insuffisamment développées. Pour assurer la fonctionnalité et l’efficience économique de l’administration électronique, une plus grande attention doit être accordée à la capacité d’échange et d’interprétation des données. C’est là une condition indispensable pour l’établissement de guichets uniques, qui permettraient à leur tour de réduire les formalités administratives pour les citoyens et les entreprises. La Slovaquie est aussi à la traîne dans le domaine des marchés publics dématérialisés, qui permettent d’accéder à des instruments de gestion des marchés et de suivi de l’exécution des contrats. Un recours croissant aux procédures dématérialisées de passation des marchés publics réduirait les coûts de transaction, améliorerait la transparence et limiterait les possibilités de corruption. Point positif, les redevables de la TVA, les conseillers fiscaux et les avocats sont tenus depuis peu de communiquer avec les services financiers de l’administration en utilisant des services en ligne.

Graphique 8. La République slovaque est à la traîne en matière d’utilisation des instruments d’administration électronique

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Graphique 8. La République slovaque est à la traîne en matière d’utilisation des instruments d’administration électronique

24 L’efficience et l’efficacité du secteur public dépendent aussi du dévouement et de la compétence des fonctionnaires. Or, la rotation du personnel dans la fonction publique slovaque est forte (graphique 9, partie A). Ainsi, au sein du cabinet du Premier ministre slovaque, plus de la moitié des effectifs sont remplacés en cas de changement de gouvernement (OECD, 2014b). La forte rotation des agents de la fonction publique à tous les niveaux et la dépendance à l’égard du cycle politique réduisent les incitations à accumuler d’importantes compétences spécifiques au secteur public. Ces problèmes sont aggravés par le faible recours aux pratiques de gestion stratégique des ressources humaines, comme la planification, l’évaluation des performances et l’organisation de la carrière (graphique 9, partie B ; OECD, 2014b). On pourrait renforcer les capacités d’analyse en dissociant davantage la carrière de la majorité des agents de la fonction publique des nominations politiques à des postes de haut niveau. Des mesures ont été prises pour centraliser certaines compétences concernant la coordination des politiques en matière de ressources humaines à la fin de 2013. Une nouvelle loi sur la fonction publique est par ailleurs en cours de préparation pour améliorer sa stabilité, son professionnalisme et sa neutralité.

Graphique 9. La gestion des ressources humaines laisse à désirer dans le secteur public

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Graphique 9. La gestion des ressources humaines laisse à désirer dans le secteur public

1. La barre indique dans quelle mesure interviennent des changements de poste des agents de la fonction publique à différents niveaux lorsque le gouvernement change. Le niveau va de 1 (cadres supérieurs) à 6 (bas de l’échelle). Dans les onze pays où il n’y a pas de rotation, un changement de gouvernement ne modifie pas directement l’emploi des agents de la fonction publique, à l’exception d’un petit nombre de fonctionnaires dont le contrat vient à terme lorsque le ministre concerné quitte ses fonctions. Il n’existe pas de données pour le Luxembourg. Les données sur la rotation du personnel au niveau 5 et/ou 6 ne sont pas disponibles pour l’Espagne, les États-Unis, la Hongrie, Israël, le Portugal et la République tchèque.

25 Environ 86 % des personnes interrogées en Slovaquie estiment que la corruption est présente dans les institutions publiques – soit une proportion nettement plus élevée que la moyenne européenne (EC, 2013b ; EC, 2014b). La Slovaquie se situe dans les derniers rangs des pays de l’OCDE classés à l’aune de l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2013 de Transparency International. La corruption nuit à la confiance dans l’État et réduit l’efficience économique des services publics. Un vaste plan stratégique de lutte contre la corruption a été adopté par le gouvernement en août 2011. La majeure partie des progrès réalisés l’ont été grâce à l’établissement de critères clairs pour l’octroi des autorisations, permis, prêts et subventions de l’État. Dans certains domaines, toutefois, les progrès ont été mitigés. Par exemple, l’application du code de déontologie de la fonction publique, adopté en avril 2013, est encore incomplète et un projet de loi sur la responsabilité pénale des personnes juridiques reste à finaliser.

Réduire les charges administratives inhérentes aux cadres de la concurrence et de l’administration de la justice

26 Entre 2008 et 2013, la Slovaquie faisait partie des cinq pays de l’OCDE qui avaient le plus progressé en termes de réduction de la restrictivité de leur réglementation en général, et plus particulièrement s’agissant de la suppression des obstacles à l’entrepreneuriat (OECD, 2013e). Les autorités slovaques ont introduit une procédure de « consentement tacite », qui simplifie sensiblement le processus de création et le fonctionnement des entreprises, et ont créé un guichet unique sur Internet pour traiter toutes les notifications et autorisations.

27 En revanche, la réglementation publique du secteur des services, notamment celle des services professionnels et du commerce de détail, reste l’une des plus restrictives des pays de l’OCDE (graphique 10, partie A). Ainsi, la concurrence dans le commerce de détail est limitée par le plafonnement de la valeur des rabais pouvant être consentis pour les produits, tandis que le nombre d’années de pratique obligatoire appropriée requis pour devenir un membre à part entière de la profession dans les services juridiques est passé de trois à cinq ans, et que la réglementation des prix dans le secteur des télécommunications reste stricte (OECD, 2013e). L’État contrôle aussi directement plusieurs secteurs, notamment l’électricité, le gaz et les chemins de fer, et le rythme des privatisations s’est ralenti. Il serait bon pour la croissance de reprendre le processus de cession des participations publiques restantes dans les industries de réseau, d’améliorer la transparence de la politique de réglementation dans le secteur de l’énergie, de renforcer la concurrence dans le commerce de détail, et de supprimer les obligations d’adhésion à des chambres des métiers dans les services professionnels, tout en maintenant les exigences requises en matière de qualifications professionnelles.

28 L’analyse d’impact de la réglementation (AIR) est indispensable pour éviter des effets secondaires négatifs, notamment sur l’environnement des entreprises. Cet instrument offre aux décideurs un cadre complet pour évaluer les conséquences des réformes (OECD, 2008a). Utilisé dans plusieurs pays de l’OCDE, il a été mis en place en Slovaquie en 2008 et modifié en 2010, lorsqu’a été instaurée l’obligation de fournir des informations sur les effets induits par la réglementation dans cinq domaines (environnement des entreprises, finances publiques, domaine social, environnement et société de l’information/administration électronique). Les autorités sont conscientes de son importance. Les réformes prévues imposent la consultation des entités touchées et l’identification de solutions de rechange (NRP, 2014). L’occasion ainsi offerte de renforcer le cadre d’analyse est bienvenue, car les évaluations revêtent actuellement un caractère très général et ne sont pas systématiquement fondées sur une analyse solide. Il est aussi possible d’améliorer l’AIR plus tôt dans le processus et de renforcer les mécanismes indépendants de contrôle de la qualité (graphique 10, partie B ; OECD, 2014b). La communication des résultats des processus d’AIR est aussi indispensable pour améliorer la conception de la réglementation (OECD, 2008a). Les autoritéspourraient envisager de mettre en place un groupe d’experts, qui donnerait des avis sur la qualité des analyses, comme c’est le cas dans plusieurs pays. Enfin, la responsabilité des analyses d’impact de la réglementation devrait être confiée à une institution centrale unique, qui devrait jouer un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de politiques de coordination entre les ministères, le contrôle de la qualité des analyses, le choix d’une méthode normalisée et la mise en œuvre de programmes de formation et d’aide aux ministères fonctionnels.

Graphique 10. L’environnement des entreprises peut être amélioré

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Graphique 10. L’environnement des entreprises peut être amélioré

Source : OCDE (2013), Base de données sur la réglementation des marchés de produits (RMP) ; OCDE (2009), Panorama des administrations publiques.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153815

29 La lenteur, la lourdeur et la disparité des procédures judiciaires constituent également des freins à l’activité des entreprises. Le coût d’une action en justice, mesuré en pourcentage de la valeur de la créance considérée, figure parmi les plus élevés de la zone OCDE et les quatre années nécessaires pour mener à terme une procédure de faillite constituent un record parmi les États membres de l’UE (EU, 2014). L’indépendance du pouvoir judiciaire est également cruciale, dans la mesure où elle assure la prévisibilité, l’équité et la stabilité du système juridique. Or, de l’avis des employeurs, le système judiciaire n’est pas indépendant (EU, 2014b). Les autorités prévoient plusieurs réformes, notamment en faveur de l’exécution des décisions de justice. Elles devraient saisir cette occasion pour renforcer les capacités du système, notamment en augmentant les investissements dans l’informatisation (qui figurent parmi les plus faibles de la zone OCDE), en adoptant des techniques de gestion des dossiers plus élaborées et en mettant en place des tribunaux plus spécialisés (OECD, 2014c).

Remédier aux obstacles et aux problèmes d’inefficience pour tirer le meilleur parti des fonds de l’UE

30 Les Fonds structurels et le Fonds de cohésion de l’UE (désignés simplement ci-après par le terme « Fonds structurels ») sont une source importante de financement des dépenses publiques : sur la période de programmation 2007-13, la Slovaquie a reçu 11.6 milliards EUR, les trois quarts de ces fonds étant dépensés au niveau régional. Ce montant est équivalent au niveau des investissements publics réalisés sur la même période. Cependant, la Slovaquie n’a pu absorber tous ces fonds que grâce à la forte progression de la sous-traitance au cours des derniers trimestres ; et à la fin de 2012, le taux de sous-traitance était de 73 %, niveau dépassé dans un seul autre pays d’Europe centrale et orientale (graphique 11, partie A). Une telle progression n’est certes pas atypique, mais elle pourrait avoir pesé sur la qualité des projets.

Graphique 11. Absorption des fonds de l’Union européenne (UE)

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Graphique 11. Absorption des fonds de l’Union européenne (UE)

Source : Commission européenne (2014), Direction générale (DG) de la politique régionale et urbaine, Réseau d’experts en évaluation chargés d’analyser la performance de la politique de cohésion 2007-13, synthèse des rapports nationaux 2013, janvier 2014 ; DG de la politique régionale urbaine, politique régionale de la Commission européenne et Office statistique de la République slovaque.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153826

31 L’administration des financements accordés par les Fonds structurels de l’UE est très complexe et les procédures slovaques vont souvent au-delà de ce qui est requis par les institutions européennes. Une option de présentation simplifiée des coûts, permettant aux bénéficiaires de fonds structurels de déclarer plus facilement les coûts indirects, n’a été adoptée que récemment et avec certaines limitations. Le manque de coordination et de collaboration entre les institutions publiques ralentit aussi le processus. Le développement en cours de l’administration électronique atténuerait ces coûts indirects. Enfin, la forte rotation du personnel dans l’administration publique réduit ses capacités dans ce domaine complexe. Près de 18 % du personnel chargé de la gestion des fonds de l’UE ont quitté la fonction publique entre juin 2012 et juin 2013 (CKO, 2013). L’organisation de séminaires par les autorités de gestion et le recours à des consultants externes ne compensent pas totalement cette perte de capacités (CKO, 2011). Les autorités devraient mettre en œuvre sans tarder les recommandations de l’UE concernant la politique de cohésion. Ces recommandations font partie en tout état de cause des conditions ex ante de déblocage des fonds (OECD, 2014b).

32 Le manque de transparence qui caractérise la sélection des projets est un autre problème qui appelle des mesures correctives. Les allégations de corruption et de conflit d’intérêts sont fréquentes. Le manque de transparence peut se traduire par une mauvaise utilisation des ressources, en partie parce qu’il réduit les incitations des entreprises à participer au processus de sélection (EC, 2012 ; CKO, 2011). En outre, les nombreuses plaintes et allégations concernant les marchés publics retardent sensiblement leur concrétisation, car elles conduisent à l’annulation et à la réorganisation des procédures de passation des marchés. Le manque de transparence fait également obstacle au renforcement de la lutte contre la corruption (chapitre 1). La loi sur les marchés publics a été modifiée en 2013. Cette réforme va dans la bonne direction, mais elle n’a pas été totalement mise en œuvre ; les procédures semblent encore longues, le recours aux marchés publics dématérialisés a reculé, et le nombre de plaintes concernant les décisions prises par les autorités adjudicatrices n’a pas diminué (EC, 2014).

33 La Slovaquie n’est pas parvenue à utiliser les fonds de l’UE pour réduire les disparités régionales. Dans le cadre du programme 2007-13, Bratislava a en effet reçu en 2013 plus de fonds spécifiquement régionaux par habitant que la région de l’est (voir le graphique 11, partie B). En outre, la part des fonds allouée aux programmes opérationnels régionaux (par rapport au programme opérationnel national) est plus faible que dans les autres pays en transition (13 % contre 18 % en République tchèque et 25 % en Pologne). Au cours de la prochaine période de programmation, les autorités devraient s’attacher davantage à réduire les disparités entre régions, notamment en impliquant plus étroitement les autorités régionales dans la conception des programmes, et en renforçant les capacités nécessaires à la prise de décisions fondée sur des données probantes.

Améliorer la décentralisation

34 La Slovaquie est un pays unitaire caractérisé par une structure administrative à deux niveaux : elle est divisée en huit régions et 2 926 communes, sans relations hiérarchiques. En 2012, les dépenses des administrations infranationales ont représenté 17 % des dépenses des administrations publiques (contre une moyenne de l’OCDE de 40 %). Les communes sont responsables de l’enseignement préscolaire et primaire (salaires et entretien), de la protection sociale, du logement, du développement économique et des services locaux d’utilité publique (eau, ramassage des déchets). Les régions sont responsables de l’enseignement secondaire et professionnel, de la santé, de la protection sociale, des transports et du développement économique régional. L’éducation et les affaires économiques (y compris les transports) sont les deux principaux postes de dépenses pour les régions et les communes (OECD, 2013f). Les administrations infranationales ont le droit de lever des impôts sur les biens fonciers (communes) et sur les véhicules (régions), mais elles comptent essentiellement sur les transferts de l’administration centrale. Les niveaux d’emprunt de ces administrations sont limités par des règles d’endettement (encadré 2).

Encadré 2. Règles budgétaires applicables aux communes et aux régions

Les règles applicables au budget des communes et des régions interdisent le financement par le déficit des dépenses courantes, qui doivent être couvertes par leurs réserves propres. Les dépenses en capital peuvent être financées par emprunt, sous réserve que le montant total des dettes contractées ne dépasse pas 60 % des recettes de l’année précédente, et la charge du service de la dette 25 % de ces mêmes recettes.
À mesure que la dette augmente en proportion des recettes de l’année précédente, des sanctions progressives sont imposées : lorsque ce ratio dépasse 60 %, l’administration centrale peut prélever une amende représentant 5 % de la différence entre le niveau de la dette et ce seuil de 60 % des recettes. Sur 2 926 communes, 514 pourraient faire l’objet de sanctions en 2015.

Communes auxquelles les règles d’endettement local risquent de s’appliquer à compter de 2015

Nombre total de villesNombre de villes ayant une dette > 58 % des recettes de l’année précédenteNombre de villes ayant une dette > 60 % des recettes de l’année précédenteNombre de villes ayant une dette > 60 % ou un service de la dette > 25 % des recettes de l’année précédente
20122 9269889407
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Communes auxquelles les règles d’endettement local risquent de s’appliquer à compter de 2015

Source : Loi nº 583/2004 sur les règles budgétaires applicables aux communes, loi nº 493/2011 sur la responsabilité budgétaire, ensemble de de données de l’Institut des réformes économiques et sociales (INEKO).

35 L’administration municipale est très fragmentée (OECD, 2013g). Beaucoup de communes sont trop petites pour fournir des services locaux efficaces. Les autorités rationalisent et centralisent certains services afin de réaliser des gains d’efficience économique. La fusion des communes serait la meilleure solution. Une autre option serait d’inciter les communes à s’organiser pour fournir des prestations de services intercommunales, ce qui leur permettrait de réaliser au moins une partie des gains d’efficience escomptés de leur fusion pure et simple. Dans une première phase, le système actuel de bureaux intercommunaux devrait être rationalisé et la fourniture conjointe de services par plusieurs communes devrait être organisée de manière plus stricte.

36 Les communes et les régions n’ont qu’une faible autonomie budgétaire. Par exemple, les impôts fonciers, qui constituent leur principale source de rentrées fiscales, ne représentent que 11 % de leurs recettes. Il faudrait accroître les recettes tirées des impôts fonciers en modifiant leur assiette de manière qu’elle ne soit plus définie en fonction du nombre de mètres carrés mais de la valeur des biens, telle qu’établie par les autorités, ce qui serait aussi plus équitable. Les autorités pourraient réduire la résistance à une telle réforme, notamment de la part des ménages à faible revenu, en permettant aux propriétaires occupants en difficultés financières d’accumuler des arriérés d’impôts tant que leur bien n’est pas vendu.

37 Toutes les dotations aux administrations infranationales sont affectées (c’est-à-dire liées à un objectif spécifique) en Slovaquie, situation qui est généralement associée à un manque de flexibilité et d’efficience (Bergvall et al., 2006). Accroître l’autonomie des administrations infranationales en réduisant l’affectation des transferts pourrait améliorer l’efficience de ces administrations, en leur donnant davantage de latitude pour s’adapter aux préférences locales et satisfaire les besoins locaux. Ainsi, dans l’enseignement secondaire, dont les régions sont responsables, la flexibilité de la ventilation des dépenses entre les établissements est très faible, alors que l’expérience internationale amène à penser que la décentralisation améliore les résultats scolaires, tels que mesurés dans le cadre du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) (Fredriksen, 2013 ; Blöchliger and Egert, 2013). Les autorités pourraient donc recourir davantage aux dotations globales, parfois associées à une réglementation plus axée sur les résultats, plutôt qu’aux dotations affectées (OECD, 2014d).

38 Les recettes des administrations infranationales tendent par ailleurs à être procycliques, car elles reposent essentiellement sur les recettes fiscales partagées provenant de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, qui sont sensibles au cycle économique. Ainsi, en 2010, ces recettes partagées ont diminué de 14 % en termes réels à la suite de la crise financière. En 2011, les pouvoirs publics ont proposé d’élargir le dispositif des recettes fiscales partagées à plusieurs impôts, mais ce projet n’a pas abouti. Ils devraient envisager de faire une nouvelle proposition dans ce sens.

Recommandations concernant la réforme du secteur public

Pour une administration publique plus efficiente et efficace et un environnement réglementaire plus favorable à l’activité des entreprises
  • Améliorer la gestion des ressources humaines, moderniser l’administration publique et renforcer la coordination et la collaboration entre les niveaux d’administration.
  • Réduire la réglementation des services professionnels et du commerce de détail et renforcer les analyses d’impact de la réglementation.
  • Renforcer l’efficacité et l’indépendance du système judiciaire.
  • Veiller à ce que le système de passation des marchés publics permette une utilisation optimale des ressources et poursuivre la lutte contre la corruption, notamment en garantissant une plus grande transparence.
Pour une meilleure utilisation des fonds de l’UE
  • Simplifier les procédures administratives et renforcer les capacités de gestion des fonds de l’UE.
  • Fournir aux régions pauvres une part plus importante des fonds de l’UE et faire en sorte qu’elles puissent jouer un rôle plus important dans la conception des programmes. Renforcer les capacités nécessaires à une prise de décisions davantage fondée sur des données probantes.
Pour une meilleure prestation de services au niveau local
  • Encourager la prestation conjointe de services publics par les petites communes, et renforcer les compétences des administrations locales viables en matière de collecte de recettes et de dépenses.

Stimuler la croissance dans les régions à la traîne

39 Les inégalités entre régions figurent parmi les plus prononcées observées dans la zone OCDE et s’accentuent (graphique 12, parties A et B). Les régions peuvent être divisées en deux grandes catégories : les régions de l’ouest plus développées (Bratislava, Trnava, Trenčín et Nitra) et les régions à la traîne du Centre et de l’Est (Žilina, Banská Bystrica, Prešov et Košice). Les différences entre régions sont également marquées en termes de revenu des ménages et de chômage (graphique 12, partie C). Les risques de pauvreté et la dépendance vis-à-vis des prestations sociales sont disproportionnés dans l’est et le centre du pays.

Graphique 12. Les disparités entre régions sont marquées et s’accentuent

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Graphique 12. Les disparités entre régions sont marquées et s’accentuent

Note : Bratislava (BR), Trnava (TT), Trenčín (TN), Nitra (NR), Žilina (ZA), Banská Bystrica (BB), Prešov (PO) et Košice (KE).
1. Les régions des pays de l’OCDE sont classées sur la base de deux niveaux territoriaux : le niveau supérieur (TL2) et le niveau inférieur (TL3). Les grandes régions de niveau TL2 sont divisées en petites régions de niveau TL3. Les données utilisées se rapportent aux régions de niveau TL3 sauf pour l’Australie, le Canada, le Chili, les États-Unis et le Mexique.

40 Ces disparités régionales marquées s’expliquent principalement par la conjonction de faibles créations d’emplois dans l’est et le centre du pays et d’une mobilité insuffisante de la main-d’œuvre vers l’ouest, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés. Un renforcement de la croissance dans les régions du centre et de l’est permettrait de remédier à la pénurie d’emplois. Une plus grande mobilité réduirait l’offre excédentaire de main-d’œuvre dans les régions à la traîne et atténuerait certains problèmes de pénurie à Bratislava, qui demeure une zone urbaine relativement petite (puisqu’elle arrive au 204e rang des 275 zones métropolitaines de l’OCDE en termes de population ; OECD, 2013g), sachant que les gains de productivité potentiels associés aux phénomènes de métropolisation sont élevés (Ahrend et al., 2014). Il importe de compléter le réseau d’infrastructures de transport en Slovaquie à la fois pour supprimer les goulets d’étranglement qui limitent l’expansion économique dans la région de Bratislava, et pour réduire les obstacles à la création d’emplois dans les régions du Centre et de l’Est. Par ailleurs, l’analyse d’études de cas a permis de tirer divers enseignements (OECD, 2012c) :

  • Le potentiel de croissance dans les régions moins développées est considérable, en particulier dans les régions rurales qui ont enregistré, en moyenne, une croissance plus rapide que les régions intermédiaires ou essentiellement urbaines.
  • Mettre en place un cadre favorable à la croissance, par opposition à la mise en œuvre d’une politique de subventions, constitue l’approche la plus avantageuse et viable. Elle peut empêcher les phénomènes de dépendance à l’égard des transferts et de recherche de rente.
  • Les trains de mesures ont davantage d’impact que les interventions ponctuelles, car ils permettent d’exploiter les complémentarités et de coordonner l’action publique entre domaines connexes.
  • Les institutions qui permettent aux régions d’avoir davantage « voix au chapitre » sont essentielles pour développer la coopération avec les autres régions et pays et pour créer des liens entre le secteur privé, le secteur public et le secteur de l’enseignement.
  • Le relèvement du niveau de compétences des travailleurs peu qualifiés peut être aussi important pour la croissance que le développement de l’enseignement supérieur.
  • Les infrastructures peuvent être importantes si les investissements en la matière sont coordonnés avec d’autres politiques publiques.

Renforcer la mobilité de la main-d’œuvre en améliorant la politique du logement

41 La mobilité des travailleurs est faible et ne réagit pas aux écarts de chômage entre régions, contrairement à ce que tend à indiquer l’expérience internationale (graphique 13 ; Fidrmuc, 2004). Seulement 1.6 % des Slovaques âgés de 15 à 64 ans ont déménagé en 2011, et un quart d’entre eux seulement a changé de région (Vagac, 2013). On ne relève par ailleurs aucune variation sensible de la mobilité en fonction de l’âge et du niveau de formation, à la différence des situations observées dans d’autres pays de l’OCDE (Hüfner, 2009).

Graphique 13. La mobilité interrégionale des travailleurs est faible

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Graphique 13. La mobilité interrégionale des travailleurs est faible

1. Flux annuels de personnes qui se réinstallent d’une région de niveau territorial 3 (TL3) dans une autre région TL3 (migration régionale). Pour l’Australie, le Canada et Israël, les données relatives à la mobilité intérieure de la population sont disponibles uniquement entre les régions de niveau territorial 2 (TL2). Les données disponibles se rapportent à 2010-12 pour le Canada, l’Islande, la Norvège et la Suède ; 2008-10 pour l’Allemagne, les États-Unis et les Pays-Bas ; 2001 seulement pour la Grèce ; 2006 seulement pour la Nouvelle-Zélande ; et 2006-08 pour le Royaume-Uni (sachant qu’elles ne couvrent ni l’Écosse ni l’Irlande du Nord). En raison de données manquantes, le Chili, la Corée, la France, l’Irlande et le Mexique ne figurent pas dans ce graphique.

42 Un des facteurs qui limitent la mobilité de la population réside dans le manque de logements locatifs. Le taux d’accession à la propriété, qui est un des plus élevés de la zone OCDE (dans la mesure où 90 % des Slovaques sont propriétaires de leur logement), réduit la mobilité de la population en raison des moins-values pouvant être subies en cas de vente (CECODHAS, 2012). Les aides budgétaires à l’accession à la propriété sont plus importantes que celles destinées au logement locatif (graphique 14), ce qui se traduit par un marché locatif insuffisamment développé. Les autorités ont pris des mesures depuis janvier 2014 pour favoriser le développement de ce segment du marché immobilier d’habitation, en accordant au secteur privé des prêts à taux d’intérêt bonifié pour financer l’acquisition de logements locatifs, axés sur les personnes ayant de faibles revenus, ainsi que dans les régions dynamiques sur le plan économique. En outre, les aides à l’accession à la propriété devraient être réduites. Une première mesure souhaitable à cet égard consisterait à renforcer la demande de logements locatifs en offrant aux ménages pauvres des allocations logement locatif. Ce type de dispositif présente l’avantage, par rapport à la fourniture directe de logements sociaux, de ne pas limiter la mobilité des travailleurs, dans la mesure où ces allocations ne sont pas liées à un logement particulier (ECB, 2003). Il existe une telle prestation en République slovaque, mais elle est exclusivement destinée aux ménages très pauvres (ceux qui ont droit aux prestations d’assistance sociale). Les autorités pourraient envisager d’élargir son champ d’application aux ménages pauvres en général, y compris aux travailleurs pauvres, comme dans plusieurs autres pays (Andrews et al., 2011).

Graphique 14. Les aides publiques sont axées de manière prédominante sur l’accession à la propriété

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Graphique 14. Les aides publiques sont axées de manière prédominante sur l’accession à la propriété

1. Subventions au logement locatif social, logements locatifs de substitution et logements locatifs relevant du Fonds d’État pour le développement du logement (SFRB, Štátny fond rozvoja bývania).
2. Prime d’État au titre de l’épargne-logement, prêts hypothécaires à taux bonifié destinés aux jeunes et aides à l’accession à la propriété relevant du SFRB.

43 Une réglementation plus équilibrée est nécessaire pour stimuler l’offre de logements locatifs. En mai 2014 a été créé un contrat de courte durée (2 ans) qui permet aux parties de s’entendre sur les modalités de résiliation. Par contre, les contrats de location à durée indéterminée n’offrent pas une telle souplesse : les propriétaires ne peuvent expulser leurs locataires sans décision de justice et doivent leur offrir une autre solution d’hébergement convenable, même si leur expulsion est motivée par des dommages matériels graves ou le non-paiement du loyer (Vagac, 2013).

Ajuster et renforcer les politiques du marché du travail

44 Les politiques actives du marché du travail (PAMT) contribuent à améliorer l’employabilité et la mobilité des travailleurs (OECD, 2005a). Les réformes du marché du travail avaient été examinées dans l’Étude économique de 2012. Des progrès ont été accomplis, mais les autorités peuvent encore accroître les dépenses au titres des PAMT, améliorer les services de placement, mieux cibler les programmes sur les personnes les plus vulnérables et revoir leur conception (graphique 15, partie A ; OECD, 2012b). En outre, il faudrait adapter davantage les politiques du marché du travail aux besoins locaux, compte tenu de la forte hétérogénéité des résultats obtenus sur le plan de l’emploi dans les différentes régions. Les programmes qui améliorent la mobilité de la population et la situation des personnes peu qualifiées sur le marché de l’emploi devraient être renforcés, en particulier dans l’est et le centre du pays.

Graphique 15. Il faut ajuster les politiques actives du marché du travail (PAMT) pour renforcer la mobilité des travailleurs

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Graphique 15. Il faut ajuster les politiques actives du marché du travail (PAMT) pour renforcer la mobilité des travailleurs

1. Dépenses consacrées à l’ensemble des mesures de politique du marché du travail (Total) et aux catégories suivantes : formation professionnelle, incitations à l’embauche, emploi protégé et réadaptation, création directe d’emplois et aides à la création d’entreprise.
Source : Eurostat et Office central du travail, des affaires sociales et de la famille (ÚPSVaR, Ústredie práce, sociálnych vecí a rodiny) de la République slovaque.StatLink   http://dx.doi.org/10.1787/888933153860

45 Les prestations fournies par le service public de l’emploi (SPE), notamment en matière d’aide à la recherche d’emploi et de conseil professionnel, sont essentielles pour préserver les liens avec le marché du travail et fournir des informations sur les offres d’emploi susceptibles de renforcer la mobilité des travailleurs (Vagac, 2013 ; Kluve, 2010). Le nombre de chômeurs par agent du SPE était de 187 en moyenne en 2013, ce qui représente une charge de travail très lourde. En outre, celle-ci n’est pas répartie de manière équilibrée à l’échelle du pays : les charges de travail les plus lourdes sont généralement observées dans les zones caractérisées par les taux de chômage les plus élevés (exception faite de Bratislava, où la charge de travail est importante et le taux de chômage faible). Cela laisse à penser que le SPE aura besoin de davantage de ressources pour les bureaux des districts où le chômage est élevé, y compris en termes d’externalisation de services. Les réformes entamées en mai 2013 ont renforcé l’aide individualisée, notamment en permettant aux agents de se focaliser sur les entretiens individuels avec les chômeurs les plus vulnérables, au lieu d’organiser de manière systématique des entretiens obligatoires avec tous les chômeurs (NRP, 2014). Cette réforme ne devrait être pleinement mise en œuvre qu’en 2020 et les autorités devraient étudier la possibilité d’accélérerce processus.

46 Les programmes de formation renforcent également la mobilité de la main-d’œuvre, puisque les travailleurs qualifiés sont plus mobiles que les autres (OECD, 2005a). Or, ces programmes ne sont pas suffisamment développés, en particulier dans les régions à la traîne, et ne représentent que 1 % des dépenses au titre des politiques actives du marché du travail (Central Labour Office). La réforme de mai 2013 visait à réorienter les efforts de formation vers les régions où ils étaient les plus nécessaires. En 2013, toutefois, les mesures de formation semblaient encore inexistantes dans les régions à la traîne (voir le graphique 15, partie B), laissant entrevoir la nécessité d’une mise en œuvre plus énergique de cette réforme.

47 Les subventions salariales contribuent efficacement à renforcer l’employabilité des travailleurs peu qualifiés (Card et al., 2010 ; Orszag and Snower, 2003). Ce type de dispositif bénéficierait en particulier aux régions de l’est, où les actifs peu qualifiés sont surreprésentés. De ce point de vue, la réduction du coin fiscal sur les travailleurs faiblement rémunérés est bienvenue. Par contre, le dispositif de subventions salariales intitulé « Stimuler la création d’emplois » qui est axé sur les jeunes de moins de 29 ans (l’octroi de ces subventions étant uniquement subordonné au fait que les personnes concernées soient au chômage depuis trois mois) débouchera probablement sur des créations nettes d’emplois limitées, et les autorités devraient axer ce dispositif sur les jeunes les plus vulnérables.

48 Les programmes de création directe d’emplois, qui sont plus développés dans l’est du pays (voir le graphique 15, partie B), sont les moins efficaces (Card et al., 2010) et d’après des analyses portant sur la Slovaquie, ils peuvent même dégrader les perspectives d’emploi futures des personnes concernées (Harvan, 2010). En outre, les programmes locaux de création d’emplois tendent à exercer un effet de rétention sur les travailleurs peu qualifiés, qui réduit la mobilité de la main-d’œuvre. Ces programmes devraient donc être supprimés progressivement. Pour des raisons similaires, les autorités devraient revoir la réforme de janvier 2014, suivant laquelle les chômeurs bénéficiaires de prestations sociales, comme celles destinées à satisfaire des besoins matériels, doivent travailler à temps partiel pour la commune concernée ; il conviendrait en lieu et place de renforcer l’obligation de rechercher un emploi ou de suivre une formation. Les autorités envisagent de mettre en place un programme de prestations liées à l’exercice d’un emploi, afin de favoriser l’inclusion sociale et l’emploi. Ce type d’initiative va dans le sens des meilleures pratiques internationales, dans la mesure où il contribue à valoriser le travail (OECD, 2005b).

Améliorer la réactivité des coûts de main-d’œuvre à la situation locale du marché du travail

49 La République slovaque se caractérise par six niveaux différents de salaire minimum, qui sont fonction de la complexité des emplois. Mesurés en proportion du salaire médian de l’économie, les deux premiers niveaux de salaire minimum correspondent à la moyenne de l’OCDE. Néanmoins, ce système s’applique de manière uniforme dans l’ensemble du pays, et risque donc de se traduire par des salaires minimums trop faibles à Bratislava mais trop élevés dans les régions à la traîne, compte tenu des écarts considérables observés en matière de salaires de marché et de coût de la vie (graphique 16). Les autorités devraient réaliser une étude afin d’évaluer et de suivre les effets des dispositions législatives relatives au salaire minimum national sur le coût du travail et la création d’emplois dans les régions à la traîne, et étudier la possibilité d’adopter des mesures permettant une adaptation des coûts de main-d’œuvre aux conditions locales.

Graphique 16. Le salaire minimum n’est pas adapté à la situation locale du marché du travail

tableau im19

Graphique 16. Le salaire minimum n’est pas adapté à la situation locale du marché du travail

1. 2011 pour le Chili et 2013 pour la République slovaque.
2. Les données relatives au salaire médian de 2013 sont provisoires.

50 Un principe d’extension automatique des conventions collectives à l’ensemble des employeurs du secteur considéré a été instauré en janvier 2014. Les conventions collectives peuvent contribuer de manière importante à l’amélioration des conditions de travail et au développement de la formation tout au long de la vie des travailleurs (Keogh, 2009), mais il faut que la grande diversité des situations locales du marché travail observées en Slovaquie soit davantage prise en compte dans le cadre de cette extension. Une règle d’extension des conventions collectives pourrait en effet fausser le jeu de la concurrence si elle était utilisée par les entreprises en place pour empêcher l’arrivée de nouveaux entrants sur le marché (Martin, 2014). Une limitation de l’entrée sur le marché affaiblit en outre les incitations aux gains d’efficience pour les entreprises en place, réduisant du même coup la productivité globale. Une possibilité envisageable consisterait à définir des critères de représentation transparents devant être satisfaits avant que puisse avoir lieu l’extension d’une convention collective, comme cela a été fait au Portugal (OECD, 2012d).

Rehausser le niveau général des compétences de base et renforcer l’égalité des chances

51 Une augmentation du niveau des qualifications peut accroître la mobilité des travailleurs et attirer des entreprises dans les régions à la traîne. La formation revêt une importance cruciale, en particulier dans l’est du pays, où les travailleurs peu qualifiés ont des perspectives d’emploi plus limitées que leurs homologues des régions occidentales (graphique 17). Le faible niveau de formation se traduit par une pénurie de compétences de base nécessaires à l’utilisation des nouvelles technologies. Ainsi, en République slovaque, 24.2 % de la population adulte indiquent être dépourvus de compétences de base en informatique – ce qui constitue un des pourcentages les plus élevés de la zone OCDE (OECD, 2013h).

Graphique 17. La situation des personnes peu qualifiées sur le marché du travail est pire dans les régions à la traîne

tableau im20

Graphique 17. La situation des personnes peu qualifiées sur le marché du travail est pire dans les régions à la traîne

Note : Bratislava (BR), Trnava (TT), Trenčín (TN), Nitra (NR), Žilina (ZA), Banská Bystrica (BB), Prešov (PO) et Košice (KE).

52 Il est crucial de renforcer la formation tout au long de la vie pour améliorer la capacité d’adaptation des travailleurs au changement structurel, en particulier dans l’est du pays, où un tel changement est particulièrement nécessaire (Bassanini et al., 2005). On pourrait donc accomplir des progrès sensibles en développant la formation tout au long de la vie en République slovaque, où 3 % seulement de l’ensemble des travailleurs (2 % dans les régions de l’est) ont participé à des dispositifs de formation tout au long de la vie en 2013, contre 10.4 % en moyenne dans les pays européens (Eurostat). Les recommandations qui avaient été formulées concernant ce domaine dans l’Étude économique de 2012 restent d’actualité (OECD, 2012b).

53 Améliorer la transition de l’école à l’emploi constitue un enjeu clé dans les régions à la traîne, où 23% des jeunes ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation (contre 9 % à Bratislava). Pour les employeurs, le lien ténu entre l’enseignement et la formation professionnels et les entreprises constitue un obstacle important au développement régional (PAS, 2013). Les autorités devraient étoffer les projets pilotes menés actuellement en matière d’enseignement professionnel incluant une formation en cours d’emploi, en particulier dans les régions à la traîne, dans la mesure où l’expérience internationale laisse à penser qu’il en résulte une amélioration du devenir professionnel des personnes qui en bénéficient, celles-ci obtenant les compétences nécessaires sur le marché du travail (OECD, 2010a). Pour que les incitations à offrir des formations en entreprise soient suffisantes, les autorités prévoient d’accorder des exonérations d’impôt aux sociétés, suivant les meilleures pratiques internationales (NRP, 2014 ; OECD, 2010a ; OECD, 2007).

54 Les résultats scolaires des jeunes issus de milieux socio-économiques défavorisés figurent parmi les plus mauvais de la zone OCDE (OECD, 2013c), et ce tout particulièrement dans l’est du pays. La médiocrité des résultats scolaires des Roms, qui vivent essentiellement dans l’est du pays et sont surreprésentés dans les établissements destinés aux élèves ayant des besoins particuliers, constitue une source de préoccupation spécifique (OECD, 2012b ; World Bank, 2012). Un système d’éducation de la petite enfance de qualité a un effet positif sur les résultats scolaires ultérieurs et réduit la probabilité que les enfants soient amenés à intégrer un établissement pour élèves ayant des besoins particuliers (World Bank, 2012). Globalement, la République slovaque consacre 0.2 % de son PIB à l’éducation préprimaire, contre 0.6 % en moyenne dans la zone OCDE (OECD, 2013c), et 77 % seulement des enfants étaient inscrits dans l’enseignement préprimaire en 2011 contre 93 % en moyenne dans l’Union européenne (Eurostat). À 20 % seulement, le taux d’inscription des enfants roms est considérablement inférieur (UNDP, 2012).

55 Les autorités s’emploient actuellement à renforcer les capacités dans le secteur de l’éducation préprimaire (NRP, 2014). Elles devraient intensifier leurs efforts à cet égard, afin de rehausser le taux d’inscription des enfants issus de milieux sociaux défavorisés. Pour ce faire, les pouvoirs publics pourraient notamment accroître les prestations en nature tout en offrant gratuitement une éducation préprimaire à tous les enfants à partir de l’âge de trois ans. Les récentes mesures positives prises pour accroître le nombre d’assistants (« projet journée continue ») devraient également contribuer à améliorer l’intégration des élèves roms dans les établissements d’enseignement ordinaires. Les dispositifs de soutien axés sur cette population devraient être encore renforcés. Néanmoins, le suivi, la mise en œuvre et l’évaluation de ces programmes est particulièrement difficile en l’absence de statistiques fiables ; celles-ci devraient également être mieux élaborées.

Améliorer les infrastructures de transport

56 La répartition inégale des infrastructures contribue aux disparités entre régions. La densité du réseau autoroutier, mesurée en kilomètres par habitant, est nettement plus faible dans les régions de l’est et du centre du pays (graphique 18). En conséquence, les régions de l’est ne peuvent accéder aisément au grand marché de Bratislava, et selon les estimations de Dijkstra et al. (2011), l’est de la République slovaque est une des régions de l’UE qui se caractérisent par les coûts d’accès aux autres pays de l’Union européenne les plus élevés. Mettre en place des liaisons permettant de remédier à ces lacunes constitue un préalable à l’exploitation du potentiel de croissance des régions à la traîne (Sutherland et al., 2009). Une évolution positive à cet égard réside dans le fait que la quasi-totalité des tronçons manquants de l’autoroute D1 devant relier Bratislava à Košice sont maintenant en cours de construction. Une attention particulière doit également être accordée à la qualité des routes, qui est relativement médiocre (WEF, 2013).

Graphique 18. Il est essentiel de renforcer les infrastructures

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Graphique 18. Il est essentiel de renforcer les infrastructures

Note : Bratislava (BR), Trnava (TT), Trenčín (TN), Nitra (NR), Žilina (ZA), Banská Bystrica (BB), Prešov (PO) et Košice (KE).
1. La densité de routes est égale à la longueur totale du réseau routier en kilomètres divisée par la superficie du territoire considéré en kilomètres carrés. Le réseau routier comprend toutes les routes. Les données se rapportent à 2010 pour l’Irlande, 2009 pour le Canada, 2005 pour l’Italie et 2004 pour le Luxembourg.

57 Le développement des transports ferroviaires pourrait également contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les chemins de fer pâtissent de l’obsolescence et de la dépréciation des équipements, ponts et canaux de drainage, qui sont arrivés dans de nombreux cas au terme de leur durée de vie technique. Des mesures ont été prises récemment pour développer les infrastructures ferroviaires, en particulier en matière d’électrification, d’interopérabilité et de modernisation des voies, afin qu’elles puissent être empruntées par des trains plus rapides, notamment sur le réseau TEN-T (OECD, 2013i). Une réforme approfondie du système d’absorption des fonds de l’UE (voir ci-avant) pourrait également contribuer à accélérer le développement des infrastructures de transport.

Favoriser l’adoption des nouvelles technologies

58 Dans le contexte slovaque, il est nécessaire que les pouvoirs publics soutiennent l’innovation dans les régions avancées de l’ouest et favorisent l’adoption des nouvelles technologies dans les régions à la traîne (OECD, 2012c). Les carences des entreprises en termes de capacités d’adoption des nouvelles technologies sont frappantes dans les régions de l’Est et du Centre, où les embauches de diplômés de l’enseignement supérieur et les ressources consacrées aux activités de recherche-développement (R-D) sont très faibles (graphique 19). La mise en œuvre d’un programme d’enseignement supérieur professionnel, incluant une formation en entreprise, permettrait de disposer des techniciens nécessaires pour utiliser les nouvelles technologies. Les autorités encouragent le recrutement de jeunes actifs, mais ces mesures d’incitation pourraient être ciblées sur les entreprises qui offrent des stages aux étudiants de ce programme.

Graphique 19. Les entreprises du centre et de l’est du pays ont une faible capacité d’absorption technologique

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Graphique 19. Les entreprises du centre et de l’est du pays ont une faible capacité d’absorption technologique

59 La capacité d’adoption des technologies repose également sur des connaissances spécifiques, y compris en termes de suivi des évolutions technologiques, ce qui peut exiger l’embauche de chercheurs (Cohen and Levinthal, 1989). En outre, les avantages de l’innovation dépendent des ressources consacrées à la R-D (Van Pottelsberghe de la Potterie and Lichtenberg, 2001 ; Griffith et al., 2004). Les autorités pourraient donc étudier de manière plus approfondie la possibilité d’élargir le champ d’application du crédit d’impôt en faveur de la recherche-développement (R-D) aux embauches de chercheurs et d’ingénieurs effectuées par les entreprises des régions les moins développées, et d’en faire un crédit d’impôt remboursable pour les entreprises qui ne réalisent pas encore de bénéfices (OECD, 2013j).

60 La promotion de pôles d’activité dans les régions à la traîne pourrait améliorer les transferts de connaissances et de technologies entre entreprises et permettre la création d’un marché local du travail (OECD, 2009b). L’objectif de ce type de programme n’est pas de créer des pôles d’activité ex nihilo mais de faciliter l’émergence et le développement de pôles d’activité latents. La coopération entre les entreprises et les centres de recherche, ainsi qu’entre les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises, pourrait en particulier constituer un moteur important de croissance de la productivité au niveau régional. Des mesures ont déjà été prises. Ainsi, la région de Košice est dotée de deux pôles d’activité dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC). Néanmoins, le soutien de l’administration centrale fait défaut aux initiatives de ce type (RIS3, 2013). Dans les temps à venir, différentes mesures pourraient être adoptées pour promouvoir et renforcer les pôles d’activité existants :

  • Des chèques technologiques, en sus des chèques-innovation qui sont actuellement à l’étude, inciteraient les entreprises, en particulier les PME, à consulter des fournisseurs de connaissances (tels que des centre de recherche ou de technologie) pour identifier et mettre en œuvre de nouvelles technologies (OECD, 2010b).
  • Il serait judicieux de favoriser l’émergence de facilitateurs de regroupements, afin de développer la coopération entre les entreprises et de les aider à solliciter des financements de l’UE. De ce point de vue, le programme Klastry mis en œuvre en République tchèque pourrait constituer une source d’inspiration intéressante (OECD, 2008b).
  • Il conviendrait de lancer une procédure de sélection concurrentielle pour attribuer les fonds disponibles aux pôles d’activité les mieux organisés, afin de favoriser l’excellence et la coopération avec les centres de recherche. De tels dispositifs ont été mis en place en Suède (VINNVÄXT) et en France (pôles de compétitivité).

61 Les autorités locales devraient être davantage associées à la conception de la politique d’innovation. L’expérience internationale laisse à penser que cela permettrait d’améliorer la satisfaction des besoins locaux ainsi que l’identification des possibilités et des blocages en matière d’investissement (OECD, 2014f et 2013k). La Stratégie de spécialisation intelligente devrait en principe reposer sur l’identification des avantages comparatifs des régions et des collectivités locales par elles-mêmes, or elle est uniquement mise en œuvre au niveau national. Les autorités pourraient envisager de lancer une nouvelle version des centres régionaux pour l’innovation.

Recommandations destinées à stimuler la croissance dans les régions à la traîne

Renforcer les capacités d’adoption des nouvelles technologies et réduire les obstacles liés aux transports
  • Développer l’enseignement supérieur professionnel et favoriser la coopération avec les employeurs.
  • Mettre en place des incitations financières en faveur de l’adoption des nouvelles technologies et des dépenses d’innovation.
  • Améliorer les infrastructures nationales de transport routier et ferroviaire ainsi que les liaisons internationales.
Renforcer la mobilité et l’employabilité de la population afin de faire reculer le chômage et l’inactivité
  • Pour développer le marché du logement locatif, supprimer progressivement les aides à l’accession à la propriété et élargir le champ d’application des allocations logement locatif soumises à conditions de ressources.
  • Étoffer les dispositifs de formation et d’aide à la recherche d’emploi, et supprimer progressivement les programmes de travaux publics.
  • Veiller à ce que les dispositions relatives aux salaires minimums et à l’extension juridique des conventions collectives soient appliquées sans nuire aux perspectives d’emploi des personnes concernées, en particulier dans les régions à la traîne.
Réduire l’inadéquation des qualifications et mieux intégrer les groupes défavorisés, en particulier la population rom
  • Mettre en place un système d’enseignement et de formation professionnels (EFP) en alternance, et accorder une attention particulière à la transition de l’école à l’emploi dans les régions de l’est.
  • Renforcer sur les plans quantitatif et qualitatif le système d’éducation de la petite enfance, et veiller à ce que les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés puissent largement y accéder, en particulier les jeunes Roms.

Progrès accomplis en matière de réformes structurelles

62Dans la présente annexe sont passées en revue les suites données aux recommandations formulées dans les précédentes Études économiques consacrées à la République slovaque. Elle couvre les réformes relatives aux domaines suivants : le marché du travail, l’enseignement, les marchés de produits, l’efficience du secteur public et le cadre budgétaire. Chaque recommandation est suivie d’une brève note consacrée aux éventuelles mesures prises depuis l’Étude économique de 2012 sur la République slovaque.

Marché du travail

Les recommandations tirées des Études antérieuresLes mesures prises depuis la précédente Étude (2012)
S’assurer que les hausses futures du salaire minimum n’auront pas d’effets négatifs sur les possibilités d’emploi. Tenir compte de l’avis d’une commission d’experts indépendants. Éliminer progressivement la différentiation des salaires minimums fondée sur la pénibilité du travail et envisager une différenciation des salaires minimums au niveau régional.Aucune mesure prise.
Supprimer les obstacles à une augmentation du taux d’activité des femmes : diminuer le coin fiscal sur le second apporteur de revenu dans les ménages à deux revenus, en réduisant l’abattement sur le revenu marital. Envisager d’instaurer une cotisation d’assurance maladie majorée pour les conjoints inactifs.Aucune mesure prise.
Favoriser la recherche d’emploi et la participation aux politiques actives du marché du travail (PAMT) de tous les bénéficiaires de prestations aptes à travailler, en rendant obligatoire leur inscription auprès des services de placement.Des centres d’activation ont été mis en place en janvier 2014 afin d’activer les bénéficiaires de prestations d’assistance sociale. Un nombre considérable d’agents supplémentaires doivent être recrutés.
Veiller à ce que le service public de l’emploi (SPE) dispose de moyens adéquats en lui affectant davantage de ressources et en créant des guichets uniques. Mettre en place une procédure efficace de collecte en ligne des offres d’emploi et augmenter les moyens consacrés à la collecte d’informations sur les évolutions du marché du travail.La réforme de 2013 du SPE a permis i) de rationaliser les programmes d’activation ; ii) d’alléger la charge administrative du SPE ; et iii) de rendre le système plus flexible en réduisant le nombre de mesures obligatoires.Le lancement d’un portail Internet et la mise en place d’un système informatique de soutien administratif renforcent les capacités du SPE.
Procéder à des évaluations systématiques des PAMT et accroître les dépenses consacrées aux programmes dont l’efficacité est avérée. Tester les nouveaux programmes à l’aide de projets-pilotes avant leur mise en œuvre au niveau national.Les autorités ont créé une base de données centrale qui devrait permettre progressivement un suivi régulier des PAMT.Trois projets-pilotes axés sur les chômeurs de très longue durée sont en cours.
Mieux cibler les mesures sur les personnes pour lesquelles les gains découlant de la prise d’un emploi peuvent être limités. Élaborer des mesures d’incitation ciblées sur les demandeurs d’emploi de longue durée peu productifs. Ne proposer des programmes de création d’emplois que lorsqu’aucune autre option n’est envisageable. Augmenter les dépenses de formation. Durcir les critères d’accès aux aides à la création d’entreprise et leur suivi.Depuis novembre 2013, les chômeurs de longue durée embauchés sur un poste faiblement rémunéré (à hauteur de 67 % du salaire moyen) avec un contrat de travail classique sont exonérés de cotisations de sécurité sociale pendant 12 mois (exception faite des cotisations d’assurance accidents et d’assurance garantie des salaires).Depuis mai 2013, les conditions d’accès aux aides à la création d’entreprise ont été durcies et leur octroi dépend de la crédibilité et de la viabilité du plan d’activité.
Soutenir la formation en simplifiant les procédures de passation des marchés publics dans ce domaine et en dispensant une formation adéquate aux agents du SPE. Inciter les prestataires de formation à proposer des programmes de qualité et à visée professionnelle. Offrir un éventail de programmes suffisamment large pour répondre aux besoins de chacun. Dispenser très tôt une formation à la recherche d’emploi, notamment aux jeunes chômeurs.Le SPE s’est doté en 2013 d’un système interne de formation informelle.
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Enseignement

Les recommandations tirées des Études antérieuresLes mesures prises depuis la précédente Étude (2012)
Attirer davantage les diplômés de l’enseignement secondaire technique dans le supérieur : concevoir des programmes courts (2 à 3 ans) à vocation professionnelle. Instaurer des droits de scolarité en les associant à des prêts remboursables en fonction des revenus futurs, faciliter l’entrée de nouveaux établissements dans le secteur. Subordonner davantage les dotations budgétaires accordées aux universités à leurs résultats.Une nouvelle loi sur l’enseignement supérieur, prévoyant des programmes d’enseignement professionnel supérieur de courte durée, est en cours de préparation.
Mieux inciter les employeurs à consacrer davantage de moyens et de temps à la formation. Prendre des initiatives destinées à favoriser la reconnaissance des compétences acquises dans le cadre de formations non formelles.Des modifications apportées en 2012 à la loi sur la formation tout au long de la vie ont élargi l’éventail des établissements certificateurs.
Revaloriser la rémunération des enseignants et prendre des mesures structurelles visant à renforcer l’efficience du système. Améliorer l’utilisation des évaluations disponibles pour repérer les établissements présentant des dysfonctionnements et les pratiques exemplaires.En 2013 et 2014, la rémunération des enseignants a été revue à la hausse. La taille maximum des classes a augmenté et des planchers ont été instaurés. Depuis 2013, les financements supplémentaires destinés aux établissements d’enseignement sont subordonnés à des mesures de rationalisation.
Favoriser l’acquisition d’une expérience professionnelle en cours d’études et développer l’enseignement et la formation professionnels en entreprise, en créant un cadre juridique pour la formation en alternance.Une nouvelle loi sur l’enseignement et la formation professionnels est prévue pour décembre 2014.
Supprimer les fonds supplémentaires attribués aux établissements d’enseignement général à cycle de 8 ans, comme prévu, et renforcer les incitations à intégrer les élèves ayant des besoins particuliers dans le système d’enseignement ordinaire. Accroître le soutien aux élèves défavorisés. Continuer d’encourager la préscolarisation des enfants issus de familles modestes et des enfants roms, ainsi que l’intégration des Roms dans l’enseignement ordinaire.Les fonds supplémentaires attribués aux établissements d’enseignement général à cycle de 8 ans ont été supprimés en 2013.Un système de scolarisation à temps plein est appliqué dans 200 écoles primaires, un nouveau programme d’éducation préscolaire est en train d’être testé dans 110 écoles maternelles, et les projets de soutien pédagogique mis en œuvre à tous les niveaux de la population rom seront étayés par des financements de l’UE.
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Marchés de produits

Les recommandations tirées des Études antérieuresLes mesures prises depuis la précédente Étude (2012)
Reprendre les privatisations. Céder la participation résiduelle de l’État dans l’opérateur historique de télécommunications. Continuer à faire entrer des capitaux privés dans les entreprises exerçant des activités de production et de commercialisation de l’électricité ainsi que de commercialisation du gaz.Des dispositions portant modification de la loi sur la privatisation, destinées à simplifier ce processus, sont en cours d’examen.Un mémorandum relatif à la poursuite de la privatisation de Slovak Telekom a été signé.
Rendre les subventions aux chemins de fer moins défavorables à la concurrence. Ces subventions devraient servir à faire baisser les tarifs d’accès au réseau, ou être attribuées suivant une procédure de mise en concurrence dans le cadre d’appels d’offres portant sur les obligations de service public.Aucune mesure prise.
Favoriser le développement de l’économie numérique et du commerce électronique. Envisager d’y associer les organisations professionnelles et sectorielles pour réaliser des économies d’échelle et mieux adapter les services proposés aux besoins des différents secteurs.Aucune mesure prise.
Réévaluer le cadre réglementaire actuel de protection du consommateur, afin de garantir que les consommateurs participant au commerce électronique soient suffisamment protégés.Une loi de juin 2014 contribue à protéger les consommateurs dans le contexte du commerce électronique.
Mettre en évidence les lourdeurs administratives et établir un calendrier de mesures axées sur les facteurs identifiés comme faisant obstacle à l’activité des entreprises.En 2013 a été créée une page Internet permettant aux entreprises de signaler les problèmes liés au respect de la réglementation.
Renforcer la concurrence dans les industries de réseau. Faire en sorte que la réglementation des prix ne fasse pas obstacle à l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché de l’énergie. Réduire les délais d’introduction de mesures correctives pour stimuler la concurrence dans les services de télécommunications fixes. Renforcer l’indépendance de l’autorité de régulation des télécommunications.La mise en œuvre du troisième Paquet énergie de l’UE renforcera la concurrence.
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Efficience du secteur public

Les recommandations tirées des Études antérieuresLes mesures prises depuis la précédente Étude (2012)
Mettre en place l’administration électronique à la date prévue (en 2013) et assurer la formation du personnel à l’informatique et à Internet.La loi sur l’administration électronique est entrée en vigueur en novembre 2013.
Encourager un usage accru des informations sur les résultats et performances dans la procédure budgétaire de tous les ministères.Aucune mesure prise.
Appliquer l’intégralité des dispositions de la législation anticorruption.Un code de déontologie à l’intention des fonctionnaires a été en partie adopté en avril 2013.Un projet de loi sur la responsabilité pénale des personnes morales est en cours d’élaboration.
Introduire des mécanismes de marché dans la prestation de services publics.Aucune mesure prise.
Poursuivre les efforts déployés pour améliorer le recouvrement de l’impôt en organisant la transition vers un système de recouvrement intégré. Approuver rapidement la deuxième phase de la réforme relative au système de recouvrement intégré (UNITAS II). Poursuivre la lutte contre la fraude fiscale.La mise en œuvre d’un système central intégré d’administration financière devrait être achevée en 2015. La deuxième phase de la réforme UNITAS reprendra ensuite.Depuis 2012, la première et la deuxième étapes du Plan de lutte contre la fraude fiscale, en particulier en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ont été mises en œuvre.
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Cadre budgétaire

Les recommandations tirées des Études antérieuresLes mesures prises depuis la précédente Étude (2012)
Élargir le champ des activités de suivi et d’évaluation des programmes de dépenses. Généraliser le recours aux critères de performance pour les promotions, les renouvellements de contrat et la rémunération des agents publics. Mettre en place un système solide de contrôles internes et inclure dans la documentation budgétaire annuelle des informations pertinentes concernant les performances et les résultats. Consacrer davantage de ressources aux contrôles des comptes a posteriori et prendre en considération les résultats des évaluations pour l’attribution des crédits budgétaires.Une nouvelle loi sur la fonction publique, destinée à améliorer la stabilité, le professionnalisme et la neutralité du service public, est en cours de préparation. La gestion des politiques de ressources humaines a été centralisée à la fin de 2013.
Publier régulièrement des synthèses sur la politique budgétaire. Publier un guide sur le budget à l’usage du citoyen.Un portail Internet permet de consulter le budget des administrations publiques, les budgets de différentes entités publiques et le budget de l’État.
Donner davantage de latitude aux ministères pour la répartition des fonds entre les différents organismes publics et programmes. Réduire le nombre de lignes budgétaires et permettre le report des éléments de dépenses courantes.Aucune mesure prise.
Assurer une transparence suffisante tout au long du cycle de passation des marchés publics. Modifier la loi sur les marchés publics pour faire en sorte que l’offre retenue corresponde à une utilisation optimale des ressources. Consigner systématiquement les problèmes rencontrés lors de la passation de marchés publics, et établir un groupe d’action chargé de formuler des recommandations pour simplifier l’application des règles de passation des marchés publics, sans remettre en cause la lutte contre la corruption.Les nouvelles dispositions de la loi sur les marchés publics modifient le processus de sélection de manière à améliorer la qualité des projets, et portent création d’un bureau des marchés publics.
Continuer à renforcer le cadre de dépenses à moyen terme en introduisant, comme prévu, des plafonds de dépenses et respecter ces plafonds.Les plafonds de dépenses instaurés en 2013 peuvent être activés par le gouvernement si le pays s’écarte de ses objectifs à moyen terme.
Réformer la structure de la fiscalité pour la rendre moins défavorable à la croissance, notamment en relevant les impôts fonciers et les taxes environnementales et en allégeant les prélèvements fiscaux sur le travail acquittés par les employeurs pour les bas salaires, afin de favoriser une augmentation de la demande de main-d’œuvre.Depuis novembre 2013, les chômeurs de longue durée embauchés sur un poste faiblement rémunéré (à hauteur de 67 % du salaire moyen) avec un contrat de travail classique sont exonérés de cotisations de sécurité sociale pendant 12 mois (exception faite des cotisations d’assurance accidents et d’assurance garantie des salaires).Un projet de modification de la loi cadastrale, qui permettrait de procéder à une évaluation de certains biens, est en cours d’examen.
Consacrer davantage de ressources aux secteurs ayant un effet stimulant sur la croissance comme l’enseignement, la recherche-développement (R-D) et les infrastructures. Mettre en place un cadre efficace pour évaluer et sélectionner les projets d’infrastructures à l’aide d’outils tels que l’analyse coûts-avantages. Suivre les recommandations de l’OCDE concernant la gouvernance publique des partenariats public-privé (PPP).Les dépenses consacrées à l’enseignement, à la R-D et aux infrastructures de transport ont augmenté depuis 2011, et elles devraient s’accroître encore suivant le programme de stabilité de 2014 de la République slovaque.
Stabiliser le fonctionnement du système des retraites : ne pas rouvrir ses deux piliers. Envisager de rendre obligatoire la participation au pilier à cotisations définies pour toutes les personnes entrant pour la première fois sur le marché du travail.Aucune mesure prise.
Assurer la viabilité à long terme du pilier à prestations définies : relever l’âge légal de départ à la retraite parallèlement à l’allongement de l’espérance de vie et indexer les pensions uniquement sur l’inflation.La réforme des retraites de 2012 a renforcé la viabilité à long terme du système public de retraites, compte tenu de la modification du mécanisme d’indexation et de l’augmentation automatique de l’âge légal de la retraite (à partir de 2017).Les autorités ont réformé le système de retraite de la police et des forces armées en 2013 en révisant à la hausse le nombre d’années de service et en modifiant le mécanisme d’indexation des pensions.
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Mise en ligne 19/11/2015

Notes

  • [1]
    Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
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