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Article de revue

Chapitre 1. Favoriser une économie créative pour stimuler la croissance coréenne

Pages 73 à 109

Notes

  • [1]
    Toutes les comparaisons dont il est rendu compte dans le présent chapitre sont fondées sur le SCN1993, qui inclut des séries chronologiques remontant jusqu’à 1970, et non sur le SCN2008, qui a été publié en mars 2014 pour la période 2000-13.
  • [2]
    De nouvelles recherches de l’OCDE montrent qu’un assouplissement modéré de la règlementation des marchés de produits dans les secteurs de l’énergie, des transports et des communications – correspondant à la différence dans la rigueur de la règlementation entre l’Australie et l’Autriche en 2008 – pourrait doper le niveau de la R&D des entreprises de 5 % et le nombre de brevets par habitant de 3 % à long terme (Westmore, 2013).
  • [3]
    On estime qu’une réduction hypothétique de la réglementation en Finlande en 2008, représentant un recul de l’indicateur de la réglementation des marchés de produits jusqu’à la moyenne de l’échantillon pour l’année (soit 0.35), se traduit par un accroissement du nombre de brevets déposés de 3 %.
  • [4]
    Le nombre d’entreprises classées par l’État comme entreprises à risque a plus que triplé pour passer de 9 000 environ à près de 29 000 en 2012. Contrairement à ce qui est le cas dans certains pays, une entreprise coréenne qui ne reçoit pas d’investissements de la part d’un capital-risqueur peut néanmoins êtreconsidérée comme une entreprise à risque si elle consacre plus de 5 % de son chiffre d’affaires à la R&D ou si sa technologie est certifiée par l’État.
  • [5]
    Comparaison des gains tirés des fusions-acquisitions en pourcentage de ceux issus des introductions en bourse et des fusions-acquisitions combinées (Korea Venture Capital Association, 2013).
  • [6]
    La Korea Venture Capital Association a fait savoir qu’il est de plus en plus difficile de trouver de bonnes possibilités d’investissement en Corée, ce qui conduit certains de ses membres à investir à l’étranger, notamment en Chine et au Viet Nam (OECD, 2014a). En outre, d’aucuns se plaignent qu’en Corée les plus doués vont travailler dans des chaebols au lieu de créer leur entreprise.
  • [7]
    Par exemple, lorsque des actions sont vendues à plus de 30 % au-dessus du prix du marché, la cession est assujettie au taux maximum d’imposition de 50 %, et non à l’impôt sur les plus-values de 11 %. Ce taux élevé d’imposition limite les possibilités de réinvestissement des gains sur le marché du capital-risque.
  • [8]
    Le Fonds pour la prochaine génération d’entreprises à risque encouragera les investissements dans les entreprises performantes, alors que le Fonds pour l’aide à la reconversion soutiendra les entrepreneurs qui ont fait faillite. On trouvera des précisions sur les programmes publics visant à encouragerles entreprises à risque dans Jones and Kim (2014).
  • [9]
    Le KONEX est le marché des petites entreprises et n’exige de celles-ci que trois conditions pour leur introduction en bourse : i) un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard KWR (963 000 USD); ii) des fonds propres supérieurs à 0.5 milliard KWR; ou iii) des bénéfices de plus de 0.3 milliard KWR.
  • [10]
    En outre, les créateurs de nouvelles entreprises détenteurs d’un visa qui restent en Corée trois ans ou plus, attirent des investissements d’au moins 300 millions KWR (289 000 euros) et embauchent deux citoyens coréens ou plus peuvent se voir octroyer un titre de séjour permanent.
  • [11]
    Par ailleurs, le système de « coffre à technologies », qui permet aux PME de stocker des technologies ayant une certaine valeur dans des institutions publiques, doit être élargi.
  • [12]
    Leur part dans l’emploi tombe, toutefois, à 37 % si l’on exclut les entreprises de moins de dix salariés.
  • [13]
    Les garanties sont fournies par le biais du Korea Credit Guarantee Fund (KCGF), de la Korea Technology Finance Corporation (KOTEC) et de 16 fondations locales de garanties des crédits établies par l’État et contrôlées par celui-ci. Pour plus de précisions, voir Jones and Kim (2014)
  • [14]
    Outre la SMBA, la KOTEC et le KCGF, le Korea Funds of Funds figure parmi ces institutions.
  • [15]
    Une entreprise a reçu380 millions KRW (366 000 USD) en 2010, soit environ la moitié de son chiffre d’affaires annuel, de la part de quatre programmes gérés par trois ministères différents (KDI et al., 2011).
  • [16]
    Le système d’évaluation de la solvabilité du KCGF divise les PME en six groupes, S, A, B, C, D, et E, C correspondant à une situation de solvabilité normale et B à une bonne situation de solvabilité. Dans la catégorie B, on distingue quatre niveaux de classement allant de B4 à B1.
  • [17]
    Les caisses d’épargne étaient initialement des sociétés de financement de la consommation. Les pouvoirs publics leur ont donné le statut légal d’institutions financières régionales, qui leur interdit en principe d’avoir des succursales bancaires dans les provinces.
Les données statistiques concernant Israël sont fournies par et sous la responsabilité des autorités israéliennes compétentes. L’utilisation de ces données par l’OCDE est sans préjudice du statut des hauteurs du Golan, de Jérusalem-Est et des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie aux termes du droit international.
Une économie créative nécessite des conditions propices à l’innovation. Il conviendrait d’améliorer le système d’innovation en modernisant les universités et en renforçant leur rôle dans la R-D des entreprises, tout en multipliant les collaborations internationales, actuellement peu développées, dans ce domaine. Il conviendrait aussi d’améliorer le rendement des investissements massifs de la Corée dans l’innovation en instaurant un environnement plus favorable – en assouplissant la réglementation des marchés de produits, en favorisant la concurrence internationale et en conférant plus de flexibilité au marché du travail – afin d’encourager l’adoption de technologies nouvelles. Les entreprises à risque et les jeunes entreprises devraient jouer un rôle de premier plan dans la mise sur le marché de l’innovation. Pour que l’investissement en capital-risque soit vecteur de croissance, il est primordial de renforcer le rôle des investisseurs providentiels, de développer le marché des fusions-acquisitions et de favoriser l’entrepreneuriat. Une économie créative est aussi une économie qui dynamise le secteur des PME, lequel représente 87 % de l’emploi. Les politiques en faveur des PME doivent être rationnalisées et optimisées pour promouvoir les financements de marché et atténuer l’impact négatif des aides publiques, qui n’incitent pas les PME à se développer. Enfin, le développement des petitesentreprises dépend aussi de l’aptitude à résoudre l’inadéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail et à tirer pleinement parti des opportunités offertes par Internet.

1 La Corée, l’un des pays les plus pauvres du monde dans les années 50, est aujourd’hui une économie industrielle avancée. Le revenu par habitant est passé de 12 % du niveau des États-Unis en 1970 à 62 % en 2011 (graphique 1.1). Le développement a été favorisé par des politiques de promotion des exportations, soutenues essentiellement par les grandes entreprises, notamment celles affiliées aux groupes industriels connus sous le nom de chaebols. Mais, plus la Corée se rapproche des économies les plus avancées, plus ce modèle de croissance est confronté à des difficultés. Du fait de la forte concurrence avec les économies émergentes, notamment la Chine, sur les segments de marché de basse et moyenne gamme, et avec les économies avancées sur les segments de marché de haut de gamme, il est plus difficile pour la Corée d’élargir encore sa part de marché mondiale. En outre, l’effet de retombée des exportations a diminué. En 1998, 1 milliard KRW d’exportations généraient une valeur ajoutée de 0.65 milliard KWR et 19 emplois. En 2010, l’incidence, corrigée de l’inflation, était tombée à 0.56 milliard KWR de valeur ajoutée et 7.9 emplois (Bank of Korea, 2012a), incitant les autorités à chercher d’autres sources de croissance.

Graphique 1.1. Le développement économique de la Corée a été rapide. Revenu par habitant de la Corée en pourcentage de celui des Etats-Unis1

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Graphique 1.1. Le développement économique de la Corée a été rapide. Revenu par habitant de la Corée en pourcentage de celui des Etats-Unis1

1. PIB par habitant, converti aux taux de change à parité de pouvoir d’achat de 2005. Les données pour la Corée sont fondées sur le SCN1993, car les données sur la base du SCN2008 ne sont pas disponibles avant 2000, tandis que celles pour les États-Unis sont fondées sur le SNC2008. L’utilisation du SNC2008 pour le PIB coréen en 2012 ferait passer le revenu par habitant de la Corée de 62 % à 68 % de celui des États-Unis.

2Le développement rapide de la Corée a été fortement tributaire de la technologie étrangère (MOSF, 2013), ainsi que d’importants apports de main-d’œuvre et de capital physique. Durant la période 1970-2000, la contribution du travail et du capital à l’augmentation annuelle moyenne de 7.6 % du revenu national a été de 4.3 % (tableau 1.1). Toutefois, elle est revenue à 1.7 point de pourcentage pour un taux de croissance moyen de 4.6 % en 2000-10 et pourrait diminuer encore car la population d’actifs devrait commencer à se contracter en 2017 et le temps de travail, d’un niveau encore élevé, continue de reculer. Il existe néanmoins en Corée un fort potentiel d’augmentation de la productivité horaire du travail, qui reste inférieure de moitié à celle des États-Unis. Pour préserver la convergence de la Corée vers les pays à revenu élevé, il convient donc d’accroître la productivité grâce à une plus grande créativité et innovation. C’est dans cette optique que les autorités ont lancé un plan de promotion d’une « économie créative », associant la créativité à « la science, la technologie et les TIC pour créer de nouvelles industries et de nouveaux marchés, rendre les industries existantes plus fortes et donc créer des emplois de qualité » (encadré 1.1). Fin février 2014, elles ont également dévoilé un plan d’innovation sur trois ans (voir annexe A1).

Tableau 1.1. Contribution des apports de main d’oeuvre et de capital à la croissance de la Corée

Tableau 1.1. Contribution des apports de main d’oeuvre et de capital à la croissance de la Corée
Contribution en points de pourcentage
1970-20001970-801980-901990-20002000-10
Croissance du revenu national (%) 7.6 7.8 9.3 5.8 4.6
Apports totaux 4.3 5.0 5.1 3.0 1.7
Main d’oeuvre2.73.13.41.81.0
Emploi2.42.83.21.51.0
Temps de travail0.10.40.0-0.3-0.7
Changement dans la composition1 0.10.00.10.10.1
Education0.30.10.50.40.3
Gains d’efficacité2 0.0-0.10.00.20.2
Divers-0.1-0.1-0.40.00.0
Capital1.61.91.71.10.8
Gains de productivité 3.3 2.8 4.2 2.8 2.9
Redéploiement des resources0.20.70.2-0.60.8
Réduction dans l’agriculture0.20.20.20.20.1
Réduction de la main d’œuvre non rémunérée-0.10.4-0.0-0.80.7
Economies d’échelle1.51.41.81.10.8
Progrès techniques1.70.72.22.31.3
1. Changement dans la composition par âge et par sexe de la population active.
2. Amélioration de l’efficacité associée à un raccourcissement du temps de travail.
Source : Kim et al. (2012).
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Tableau 1.1. Contribution des apports de main d’oeuvre et de capital à la croissance de la Corée

Source : Kim et al. (2012).

Encadré 1.1. Plan d’action pour une économie créative

Le plan d’action adopté par les autorités en juin 2013 s’articule autour de trois objectifs, six stratégies et plusieurs actions connexes.
  • Objectif 1 : Créer de nouveaux emplois et marchés grâce à la créativité et à l’innovation.
  • Objectif 2 : Renforcer le rôle d’entraînement joué au niveau mondial par la Corée grâce à une économie créative.
  • Objectif 3 : Faire en sorte que la créativité soit respectée et valorisée au sein de la société.
Les six stratégies et actions connexes sont les suivantes :
  1. Rémunérer correctement la créativité et établir des conditions propices à la création d’entreprises :
    • Établir les conditions permettant de créer facilement de nouvelles entreprises en investissant des capitaux propres et non en faisant appel à des financements bancaires.
    • Breveter les idées créatives.
  2. Renforcer le rôle des entreprises de capital-risque et des PME dans l’économie créative ainsi que leur capacité de s’implanter sur les marchés mondiaux :
    • Faire en sorte que l’État et les institutions publiques soient les principaux clients des entreprises souhaitant pénétrer sur de nouveaux marchés.
    • Assouplir les règlements et accroître l’aide de l’État en faveur de l’investissement.
    • Atteindre l’objectif de croissance des jeunes entreprises en favorisant leur accès aux marchés mondiaux.
    • Créer des conditions propices à la coopération et à des relations gagnant-gagnant entre les PME et les grandes entreprises.
    • Établir un système permettant de mettre en relation la demande, l’éducation et le recrutement afin de remédier aux pénuries de ressources en personnel.
  3. Créer des moteurs de croissance pour favoriser l’implantation sur de nouveaux marchés et dans de nouveaux secteurs d’activité :
    • Associer la science, la technologie et les TIC pour dynamiser les secteurs d’activité existants.
    • Développer de nouveaux secteurs d’activité en tirant parti des logiciels et de l’Internet.
    • Créer de nouveaux marchés grâce à des innovations technologiques orientées vers la satisfaction des besoins individuels.
    • Développer de nouveaux débouchés grâce à la découverte et à la promotion de nouvelles activités prometteuses pour l’avenir.
    • Promouvoir la création de marchés et la convergence des activités grâce à la rationalisation de la réglementation.
  4. Encourager globalement le talent créatif seul à même de relever les défis et de répondre aux attentes :
    • Favoriser l’épanouissement de synergies et de talents créatifs.
    • Dynamiser l’esprit d’entreprise indispensable pour relever les défis.
    • Stimuler l’approfondissement à l’étranger et le retour dans le pays de talents créatifs.
  5. Renforcer la capacité d’innovation en matière de science, de technologie et de TIC, qui sont le socle d’une économie créative :
    • Établir des conditions propices à des recherches autonomes et stimulantes et faciliter la commercialisation de leurs résultats.
    • Développer les marchés de nouvelle génération en renforçant les capacités d’innovation associées aux TIC.
    • Stimuler l’économie régionale et renforcer la fonction de commercialisation et d’innovation régionale des universités.
    • Contribuer à la résolution des problèmes sociaux internationaux grâce à la science, à la technologie et aux TIC afin d’améliorer l’image de la Corée.
  6. Promouvoir une culture économique créative au sein de la population coréenne :
    • Développer une culture qui associe créativité et imagination.
    • Faire en sorte que les idées générer en Corée puissent fructifier grâce à l’administration 3.0.
    • Renouveler les méthodes de travail de l’administration afin de favoriser une économie créative.
    • Faire en sorte que le secteur privé, et non le secteur public, soit au centre de l’économie créative.
Source : Ministère de la Stratégie et des Finances (2013).

3Une économie créative repose sur trois piliers (Andrews and Criscuolo, 2013), qui sont pris en compte dans le plan d’action de l’État :

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  1. L’investissement dans le capital cognitif, comme l’informatique, la propriété intellectuelle novatrice et les compétences économiques. Le plan d’action fixe comme objectif d’« établir des conditions propices à des recherches autonomes et stimulantes » et de « renforcer les capacités d’innovation associées aux TIC » (stratégie 5).
  2. La mise en œuvre et la commercialisation de nouvelles idées. Le plan d’action prévoit de « faciliter la commercialisation des résultats des recherches » (stratégie 5).
  3. Le redéploiement des ressources pour tirer parti des avantages de l’innovation grâce à des changements rapides des parts de marché et de la rentabilité – la « destruction créative ». Le plan d’action met l’accent sur la nécessité d’« établir les conditions permettant de créer facilement de nouvelles entreprises » (stratégie 1), de « développer de nouveaux secteurs d’activité en tirant parti des logiciels et de l’Internet », de promouvoir de nouveaux marchés grâce à la réforme de la réglementation (stratégie 3) et de dynamiser l’esprit d’entreprise (stratégie 4 ).

5 Ce chapitre passe en revue les difficultés de mise en œuvre du plan d’action, en commençant par le cadre d’innovation, notamment ses deux premiers piliers que sont l’investissement dans le capital cognitif et la mise en œuvre et la commercialisation de nouvelles idées. La deuxième section examine les conditions-cadre, comme la réglementation des marchés de produits, l’investissement direct étranger (IDE) et la flexibilité du marché du travail, qui jouent un rôle déterminant dans la rapidité avec laquelle l’investissement en matière d’innovation se transforme en croissance économique. L’objectif de la création de nouveaux secteurs d’activité et de nouveaux marchés fait l’objet de la troisième section, qui examine les politiques visant à encourager les jeunes entreprises. Il s’agit d’une priorité, vu la contribution essentielle apportée par les nouvelles entreprises à la commercialisation de nouvelles technologies et à la création d’emplois. Dans le même temps, l’objectif de renforcement des secteurs d’activité existants rend nécessaire une stimulation de l’innovation et de la productivité dans les petites et moyennes entreprises (PME). La quatrième section est donc consacrée aux obstacles à l’amélioration de la productivité dans les PME – comme l’insuffisance de l’accès à des financements, l’inadéquation de la main-d’œuvre et les enjeux représentés par les chaebols.Les recommandations d’action sont résumées dans l’encadré 1.2.

Un aperçu du système d’innovation de la Corée

6 La plupart des écarts de revenu entre pays développés ne peuvent s’expliquer par le stock de main d’œuvre et les immobilisations corporelles, mais sont plutôt attribuables à l’investissement dans le capital cognitif, défini comme les biens novateurs, les logiciels et les compétences économiques (OECD, 2013h). La contribution du capital cognitif dépend à la fois du montant de l’investissement et du rendement de celui-ci. En Corée, l’investissement dans le capital cognitif a représenté 6.6 % du PIB en 2008  [1] (Chun et al., 2012), ce qui plaçait le pays légèrement au-dessus de la moyenne des 26 autres pays de l’OCDE (Corrado et al., 2012).

7 La performance de la Corée en matière de capital cognitif est favorisée par les dépenses de R&D, qui ont atteint 4.4 % du PIB en 2012, chiffre le plus élevé de la zone OCDE. En outre, le secteur des entreprises représente les trois quarts des dépenses, soit une des parts les plus élevées de la zone OCDE. La R&D des entreprises est particulièrement importante car c’est elle qui a le plus d’impact sur la croissance de la productivité multifactorielle (Westmore, 2013). Les dépenses de R&D des entreprises coréennes se sont accrues de 35 % en termes réels depuis 2008, à la différence des pays du G7, où elles ont été plus sévèrement touchées par la crise mondiale (graphique 1.2). L’activité dynamique de R&D des entreprises a contribué au nombre de brevets déposés, qui a progressé de 32 % durant la même période, soit une augmentation égale à celle du Japon parmi les pays du G7 (partie B). La part de la Corée dans les dépôts de brevets au niveau mondial a ainsi atteint 5.7 % en 2011, contre 2.3 % en 2003 (OECD, 2012b). La performance post-crise de la Corée a été rendue possible par l’existence d’un cadre d’innovation dynamique et résilient.

Graphique 1.2. Tendances de l’innovation en Corée et dans les pays du G7

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Graphique 1.2. Tendances de l’innovation en Corée et dans les pays du G7

Le retour sur investissement dans l’innovation pourrait être accru par une amélioration du système d’innovation

8La productivité totale des facteurs (PTF) de la Corée a augmenté en rythme annuel moyen de 1.1 % sur la période 1995-2011 (graphique 1.3). La R&D des entreprises est étroitement liée à l’évolution de la productivité (Westmore, 2013). Certains pays, comme l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche les États-Unis et l’Irlande, ont enregistré des taux de croissance de la PTF comparables à celui de la Corée, avec une moindre intensité de R&D des entreprises, ce qui donne à penser que l’efficacité du système d’innovation de la Corée pourrait être améliorée. Le niveau élevé des dépenses de R&D pourrait se traduire par une croissance plus rapide de la PTF si la qualité des universités était améliorée et si les liens de celles-ci avec les entreprises était renforcés. Il faudrait aussi dans cette optique élargir la collaboration internationale en matière d’innovation, faire en sorte que le capital humain soit suffisant dans le secteur des sciences et l’ingénierie et améliorer les conditions du soutien public à la R&D.

Graphique 1.3. Croissance de la productivité totale des facteurs et intensité de la R&D des entreprises. 1995-2011

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Graphique 1.3. Croissance de la productivité totale des facteurs et intensité de la R&D des entreprises. 1995-2011

Améliorer la qualité des universités et renforcer leurs liens avec les entreprises

9 L’expansion rapide du système universitaire de la Corée est intervenue dans une certaine mesure au détriment de la qualité (OECD, 2009). La part des diplômés du secondaire entrant dans l’enseignement supérieur est passée de 33 % en 1990 à un pic de 84 % en 2008, avant de retomber à 71 % en 2010. Les dépenses totales de la Corée dans le domaine de l’enseignement représentaient 2.6 % du PIB en 2010, soit le pourcentage le plus élevé da la zone OCDE. Mais le nombre d’universités coréennes figurant dans le top 500 (par rapport au PIB) était bien inférieur à la moyenne de l’OCDE en 2011 (graphique 1.4, partie A).

Graphique 1.4. Résultats comparatifs des systèmes nationaux pour la science et l’innovation en 2011

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Graphique 1.4. Résultats comparatifs des systèmes nationaux pour la science et l’innovation en 2011

Note : Indice normalisé des résultats par rapport aux valeurs moyennes de la zone OCDE, qui sont fixées à 100. Le système le plus performant se situe à 200 et le moins performant à zéro. Le graphique illustre l’éventail des scores attribués aux cinq systèmes les plus performants et les moins performants. Par exemple, le système classé au cinquième rang dans le cas du « Top 500 » avait un score de 129 par rapport à la moyenne de l’OCDE, alors que celui classé cinq rangs avant la fin avait un score de 38. La Corée, avec un score de 54, se situait dans la zone médiane.

10 La Corée compte trop d’établissements d’enseignement supérieur et ceux se trouvant à l’extérieur de Séoul ont du mal à remplir leurs quotas d’étudiants (OECD, 2009). La plupart d’entre eux souffrent de déficits de fonctionnement et la situation va probablement se détériorer car les projections démographiques montrent que le nombre de diplômés du secondaire est appelé à revenir en deçà des quotas d’admission actuels des établissements d’enseignement supérieur d’ici à 2020. Il est donc essentiel d’assurer des regroupements dans le secteur universitaire tout en améliorant la qualité. Premièrement, il convient de réduire les financements publics aux universités peu performantes et d’assurer un système d’accréditation efficace pour promouvoir cette consolidation. Deuxièmement, le système descendant de règlementation des universités devrait être assoupli pour encourager l’autonomie, l’innovation et la flexibilité (Jones, 2013).

11 La mise à niveau des universités devrait viser aussi les résultats en matière de R&D. Alors que les universités emploient environ les trois quarts des titulaires d’un doctorat en Corée, elles ne sont entrées que pour 10 % dans la R&D en 2010, soit environ la moitié de la moyenne de l’OCDE. Dans le même temps, 97.3 % de la R&D financée par les entreprises ont été réalisées dans le secteur des entreprises, contre seulement 1.5 % dans les universités (tableau 1.2), ce qui suggère un manque de confiance entre les entreprises et les universités. Ainsi, seulement 5 % des brevets déposés par les entreprises mentionnent des technologies mises au point par des universités, contre environ 9 % au Canada et aux États‐Unis (OECD, 2014a). L’octroi d’un rang plus élevé de priorité à la recherche dans les universités devrait aller de pair avec une plus grande coopération universités-entreprises dans un éventail de domaines, y compris l’accréditation et les programmes d’études (Jones, 2013). Un plus grand rôle des universités dans la R&D permettrait également de renforcer la recherche fondamentale, qui revêt une importance grandissante à l’heure où la Corée se rapproche de la frontière technologique dans de nombreux domaines.

Tableau 1.2. Flux de ressources consacrées à la R&D en 2011

Tableau 1.2. Flux de ressources consacrées à la R&D en 2011
Part des dépenses totales de R&DRépartition entre les acteurs de la R&D1
Secteur publicUniversitésEntreprisesTotal
Entreprises73.7 1.2 1.597.3100.0
Secteur public24.949.032.618.4100.0
Universités 0.7 3.792.2 4.1100.0
Institutions sans but lucratif 0.453.742.8 3.6100.0
Sources extérieures 0.239.217.843.1100.0
1. Par secteur réalisant la R&D.
Source : Base de données statistiques de l’OCDE sur la R&D.
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Tableau 1.2. Flux de ressources consacrées à la R&D en 2011

Source : Base de données statistiques de l’OCDE sur la R&D.

Assurer l’adéquation du capital humain dans les secteurs de la science et de l’ingénierie

12La Corée est réputée pour le niveau élevé de formation de sa population. La part de la population adulte ayant suivi des études supérieures est au dessus de la moyenne de l’OCDE (graphique 1.4, partie C) et est appelée à grimper au plus haut, vu que 64 % des jeunes adultes (25 à 34 ans) ont achevé des études du troisième cycle, soit le pourcentage le plus élevé de la zone OCDE. Parmi les jeunes de 15 ans, la Corée occupait quasiment le premier rang pour ce qui est des matières scientifiques dans les tests PISA 2012 (OECD, 2013g) et la proportion de ses étudiants se classant parmi les meilleurs est bien supérieure à la moyenne de l’OCDE. Cependant, cette performance exceptionnelle ne se reflète pas sur l’enseignement supérieur et le marché du travail. Ainsi, la part de la science et de l’ingénierie dans les nouveaux diplômes de doctorat et la part des métiers liés à la science et à la technologie dans l’emploi total sont bien au-dessous de la moyenne de l’OCDE (graphique 1.4, partie C). En 2006, seulement 63 % des diplômés du supérieur en sciences naturelles ont trouvé un emploi, contre 67 % pour l’ensemble des diplômés, et seulement 60 % ont trouvé un emploi dans leur domaine d’études, contre 69 % pour tous les diplômés (OECD, 2007). La faible part dansl’emploi des spécialistes de la science et de la technologie réduit la capacité d’absorption des entreprises et leur aptitude à bénéficier des retombées de la connaissance, limitant ainsi le rendement de l’activité d’innovation (Westmore, 2013).

Accroître la collaboration internationale en matière de recherche et de dépôt de brevets

13L’internationalisation du secteur universitaire permettrait d’améliorer sa qualité et d’accroître la collaboration internationale en matière d’innovation. La Corée accueille relativement peu d’étudiants étrangers et les établissements d’enseignement supérieur étrangers y sont quasiment inexistants. La part des étudiants étrangers dans l’enseignement tertiaire était de 1.6 % en 2009, soit bien moins que la moyenne de 8.7 % de l’OCDE. Cependant, cinq universités étrangères ont établi des campus annexes en Corée, dont trois ont reçu un agrément en 2013-14. En outre, le nombre d’étudiants étrangers a été multiplié par 15 par rapport à 2000-09. Une plus grande internationalisation des universités augmenterait la part de la co-rédaction et du co-brevetage, qui sont tous deux parmi les plus bas de cinq pays de l’OCDE (graphique 1.4, partie B). Seulement 0.2 % de la R&D menée en Corée en 2012 a été financée de l’étranger (tableau 1.2), les liens avec les entreprises et les institutions étrangères sont relativement faibles et peu de chercheurs étrangers viennent en Corée, ce qui nuit à la capacité du pays de tirer parti du stock mondial de connaissances. Le faible niveau de la collaboration internationale va de pair avec le faible degré d’ouvertureau commerce et à l’investissement (voir ci-après).

Améliorer le cadre du soutien public à la R&D

14Le soutien public à la R&D du secteur des entreprises se justifie par les défaillances du marché qui maintiennent les dépenses de R&D au-dessous du niveau socialement optimal. Ce soutien, qui est le plus élevé de l’OCDE en pourcentage du PIB, est également réparti entre les incitations fiscales, un outil non discriminatoire qui réduit le coût marginal de la R&D pour les entreprises et les aides directes, comme les subventions, les prêts et les garanties de prêts à certaines entreprises (graphique 1.5). Il a été constaté que les incitations fiscales favorisent la R&D : selon une étude de l’OCDE, une augmentation de 6 % de la générosité de ces incitations accroît le niveau de la R&D d’environ 6 % sur le long terme. Mais l’impact est moindre si la politique fiscale en matière de R&D change fréquemment, d’où l’importance d’un cadre politique prévisible. En outre, les aides directes de l’État ont un impact positif sur la R&D du secteur privé, une hausse de 10 % de ces aides augmentant les dépenses privées de R&D de 5 % (Westmore, 2013).

Graphique 1.5. Les aides de l’État à la R&D du secteur des entreprises sont importantes en Corée. Incidence budgétaire en pourcentage du PIB en 2011 ou la dernière année disponible

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Graphique 1.5. Les aides de l’État à la R&D du secteur des entreprises sont importantes en Corée. Incidence budgétaire en pourcentage du PIB en 2011 ou la dernière année disponible

15L’approche équilibrée de la Corée en matière de soutien à la R&D semble appropriée, bien que les crédits d’impôt comme les paiements directs puissent avoir des conséquences négatives imprévues. Les crédits d’impôt en faveur de la R&D, en particulier, favorisent les grandes entreprises qui acquittent un taux d’imposition sur les sociétés plus élevé (24.2 %) que les PME (11 %) et en tout état de cause que de nombreuses petites entreprises, qui ne paient pas d’impôt sur le revenu des sociétés du tout. Le fait de favoriser davantage les grandes entreprises nuit aux entreprises nouvelles, plus productives (Bravo-Biosca et al., 2012). En conséquence, des crédits d’impôt plus généreux en faveur de la R&D sont associés à un pourcentage plus important d’entreprises stagnantes et un pourcentage plus faible d’entreprises en croissance (Andrews and Criscuolo, 2013). L’impact négatif est partiellement atténué en Corée où le crédit d’impôt peut être reporté sur une période pouvant aller jusqu’à cinq ans, ce qui permet aux nouvelles entreprises, qui enregistrent généralement des pertes, d’en bénéficier si elles font des profits par la suite. Rembourser en espèces les crédits d’impôt, comme cela se fait dans certains pays de l’OCDE, permettrait d’aider davantage les jeunes entreprises.

16 Le soutien direct à la R&D a un impact plus neutre sur les entreprises en place que sur les nouvelles entreprises, mais il engendre le risque de « miser sur les gagnants ». Compte tenu de ce risque, cette forme de soutien a reculé dans la zone de l’OCDE au cours des dernières décennies. Pour éviter des dépenses inutiles, l’attribution de cette forme d’aide doit être fondée sur un processus de sélection concurrentiel, objectif et transparent. Bien que les coûts administratifs et de mise en conformité en soient augmentés, les subventions allouées sur une base sélective ont tendance à avoir un plus grand impact sur la productivité de l’entreprise que les subventions automatiques (Colombo et al., 2011), en partie parce qu’un processus attentif d’évaluation envoie un signal de qualité aux entreprises privées recevant une aide de l’État en faveur de leurs activités de R&D (Kleer, 2010). En Corée, 13 ministères administrent des programmes de R&D, ayant chacun leur propre processus de sélection. Dans le cas du ministère de la Science, des TIC et de la Prospective, ce dernier sélectionne le domaine où la R&D doit être soutenue, mais laisse le choix des entreprises à des experts. Enfin, il est essentiel d’évaluer en permanence l’efficacité des politiques de R&D pour assurer une bonne utilisation des ressources.

17 Un autre enjeu consiste à améliorer la qualité de la R&D menée dans les instituts publics de recherche. En 2011, on recensait 41 619 projets de R&D financés sur fonds publics, pour des dépenses totales représentant plus de 1 % du PIB. Sur ce total, plus d’un tiers est allé aux instituts publics de recherche, dont la performance a été critiquée (OECD, 2014a). Ces instituts n’ont pas répondu aux attentes du secteur privé, qui a considérablement développé ses capacités de R&D. Il importe de définir précisément leur rôle, d’améliorer leur pilotage et leur motivation et de renforcer leur coopération avec les universités et les laboratoires de recherche des entreprises. Les instituts publics de recherche peuvent avoir un rôle à jouer auprès des PME où la R&D est faible. Les entreprises de moins de 250 travailleurs ne représentaient que 24 % de la R&D totale des entreprises, contre une moyenne pour l’OCDE de 33 % (OECD 2013f). En outre, leur intervention pourrait être utile dans les services, qui ne représentaient que 9 % de l’activité de R & D en 2011, bien moins que la moyenne de 38 % de l’OCDE.

Mise en place de conditions-cadre propices à une économie créative

18Comme indiqué ci-dessus, les différences entre pays en matière de productivité et de croissance s’expliquent en partie par le rendement des investissements dans le savoir, qui dépend à son tour de la réaffectation des ressources en faveur des entreprises innovantes. Si le marché fonctionne, les entreprises qui ne parviennent pas à adopter les technologies les plus productives doivent réduire leur voilure ou stopper leur activité, libérant ainsi des ressources pour les entreprises plus efficaces. La productivité et la croissance de la production sont maximisées lorsque les ressources productives vont vers les entreprises innovantes. La capacité de redéployer rapidement la main-d’œuvre et le capital est particulièrement importante dans les secteurs innovants car les entreprises doivent pouvoir tirer parti des retombées de leurs idées avant d’être imitées par des concurrents (Andrews and de Serres, 2012). Par ailleurs, des frictions dans la réaffectation de la main-d’œuvre et du capital réduisent les avantages nets attendus de l’innovation. De même, en cas d’échec technologique, il est essentiel que les entreprises du secteur de l’innovation puissent rapidement réduire leur opérations afin de libérer des ressources pour d’autres entreprises. En augmentant le rendement des investissements dans le savoir, la souplesse dans l’allocation des ressources accroît également le montant de ces investissements (Andrews and Criscuolo, 2013).

19 L’efficience allocative est faible en Corée, comme en témoigne une mesure montrant les parts dans l’emploi des entreprises les plus productives (graphique 1.6). Un score de zéro signifie que le travail est réparti de façon aléatoire. Selon cette mesure, la répartition effective de l’emploi stimule la productivité du travail dans le secteur manufacturier dans la plupart des pays de l’OCDE. Aux États-Unis, la répartition effective des travailleurs dope la productivité du travail d’environ 50 % par rapport au niveau qui serait le sien si les travailleurs faisaient l’objet d’une répartition aléatoire (Andrews and Cingano, 2012). En Corée, en revanche, la part dans l’emploi des entreprises plus productives tend à être un peu moindre que si la main-d’œuvre avait été répartie au hasard, ce qui suggère une défaillance dans l’allocation des ressources. La présente section couvre trois domaines - la réglementation des marchés de produits, la concurrence étrangère et la mobilité de la main-d’œuvre - qui influent sur l’efficience allocative. Les politiques concernant les PME, qui ont également un impact majeur, sont examinés plus loin.

Graphique 1.6. Les pays de l’OCDE diffèrent pour ce qui est de l’aptitude à affecter le travail dans les entreprises les plus productives

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Graphique 1.6. Les pays de l’OCDE diffèrent pour ce qui est de l’aptitude à affecter le travail dans les entreprises les plus productives

1. Covariance entre la taille de l’entreprise en termes de nombre de salariés et la productivité du travail dans le secteur manufacturier en 2005. Si, dans un pays, la covariance (qui illustre la mesure dans laquelle les deux variables évoluent parallèlement) est positive, la répartition de l’emploi accroît la productivité du travail.

Règlementation des marchés de produits et innovation

20Les études empiriques mettent en évidence une relation significative entre la réglementation des marchés de produits et la productivité au niveau global (Bouis et al., 2011), ce qui reflète l’impact généralisé de cette règlementation à chaque étape du processus d’innovation. Une règlementation des marchés de produits moins restrictive favorise : i) l’investissement privé dans les activités innovantes  [2]; ii) la diffusion efficace des connaissances provenant de sources nationales et étrangères (Westmore, 2013) iii) l’amélioration des performances en matière de gestion ; et iv) l’entrée de nouvelles entreprises, favorisant ainsi l’apport de nouvelles idées.

21 Une réglementation moins restrictive permet également aux entreprises d’attirer les ressources complémentaires nécessaires à la mise en œuvre et la commercialisation de nouvelles idées. D’après les estimations, dans une entreprise ayant déposé 10 % de brevets en plus sur la période 2002-10, la main d’œuvre s’est accrue de 0.7 % à 2.4 % en fonction de la rigueur de la réglementation des marchés de produits (graphique 1.7). Une plus grande efficience allocative se traduit à son tour par des gains plus rapides en matière de productivité et de production. En revanche, une règlementation des marchés de produits plus stricte pèse sur l’innovation et la croissance économique. On a constaté, par exemple, qu’un resserrement de cette règlementation a un impact négatif direct sur l’activité de brevetage  [3]. Il ressort d’une étude que la convergence vers la frontière technologique sera d’autant plus lente que la règlementation est stricte (Westmore, 2013).

Graphique 1.7. Incidence de la rigueur de la réglementation sur l’affectation des ressources. Pour une entreprise ayant déposé 10 % de brevet en plus sur la période 2002-10

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Graphique 1.7. Incidence de la rigueur de la réglementation sur l’affectation des ressources. Pour une entreprise ayant déposé 10 % de brevet en plus sur la période 2002-10

1. Pour chaque catégorie de réglementation, « minimum » correspond au pays qui est le moins restrictif (par exemple, Belgique, dans le cas de la réglementation des marchés de produits), tandis que « maximum » correspond au pays qui est le plus restrictif.

22 L’indicateur global de la règlementation des marchés de produits de la Corée était de 1.9 tant en 2008 qu’en 2013, soit le deuxième le plus élevé de l’OCDE, alors que la moyenne de l’OCDE est tombée de 1.5 à 1.4 au cours de cette période (graphique 1.8). En termes d’obstacles à l’entrepreneuriat, la Corée a enregistré une légère baisse de 2.0 à 1.9 (partie B). Néanmoins, elle n’a pas réussi à réduire l’écart avec la moyenne de l’OCDE, qui est revenue de 1.8 à 1.5 sur la même période. De plus amples efforts pour éliminer les réglementations inutiles des marchés de produits devraient constituer un élément essentiel de la stratégie de la Corée en faveur du développement d’une économie créative, comme indiqué dans la stratégie 3 du Plan d’action pour une économie créative (encadré 1.1) et dans le Plan triennal pour l’innovation économique ( annexe A1).

Graphique 1.8. Comparaison internationale de la règlementation des marchés de produits1

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Graphique 1.8. Comparaison internationale de la règlementation des marchés de produits1

1. Les indicateurs de la réglementation des marchés de produits de l’OCDE sont un ensemble global et internationalement comparable d’indicateurs qui visent à déterminer la mesure dans laquelle les politiques favorisent ou entravent la concurrence. Les recherches empiriques montrent que les indicateurs ont un rapport étroit avec la performance. Les indicateurs, qui varient de zéro (niveau le moins strict) à trois (niveau le plus strict), sont disponibles pour 30 pays de l’OCDE. L’indicateur global est fondé sur plus de 700 questions.

Encourager la concurrence internationale

23La libéralisation des obstacles au commerce et à l’investissement international élargit les possibilités de diffusion des connaissances et des transferts de technologies entre les pays, que ces connaissances et technologies soient incorporées dans des biens et services ou dans des investissements permettant de transmettre des idées. L’ouverture internationale encourage également une allocation des ressources plus efficace ; les entreprises qui ne peuvent pas être concurrentielles sur le marché mondial réduisent leur production, alors que les autres l’accroissent. L’augmentation du capital social d’une entreprise ayant déposé 10 % de brevets en plus peut passer de 1.7 % à 3.6 % en fonction de la rigueur des obstacles au commerce et à l’investissement (graphique 1.7). Les pays qui sont ouverts au commerce et à l’investissement peuvent tirer davantage parti de la R&D et des nouvelles technologies, des processus de production et des méthodes d’organisation venant de l’étranger, ce qui stimule l’innovation interne (Jaumotte and Pain, 2005). Ces retombées positives sont d’autant plus importantes que la règlementation des marchés des produits est favorable à la concurrence, car les entreprises sont alors incitées à intégrer les technologies étrangères.

24 La Corée a poursuivi sa libéralisation des échanges au travers d’accords de libre-échange, notamment avec l’Union européenne (2011), les États-Unis (2012), le Canada et l’Australie (2014). Néanmoins, son indicateur des obstacles au commerce et à l’investissement était le plus élevé des pays de la zone OCDE en 2013 (graphique 1.8, partie C), ce qui contribue à expliquer pourquoi elle se situe au troisième rang avant la fin du classement des pays de l’OCDE pour ce qui est de l’encours d’investissements directs étrangers (IDE), qui représentait 13 % du PIB en 2012. Outre les obstacles explicites, ce faible niveau d’encours reflète l’environnement des affaires et les autres restrictions internes, d’où l’importance de la réforme de la réglementation pour attirer davantage d’IDE.

Flexibilité du marché du travail : Assouplir la protection de l’emploi

25L’innovation rend nécessaire la réaffectation continue de la main-d’œuvre et des autres ressources à l’intérieur des entreprises, entre elles et entre les secteurs. De très nombreuses données montrent que la protection de l’emploi a un impact majeur sur les flux de main-d’œuvre (Martin and Scarpetta, 2012). Un faible niveau de protection permet la circulation des ressources vers leurs utilisations les plus productives, favorisant les entreprises qui réalisent des innovations nécessitant d’importants ajustements de l’emploi. En revanche, une forte protection de l’emploi a des impacts négatifs sur l’innovation :

26

  • Elle réduit les dépenses de R&D, en particulier dans les secteurs innovants (Andrews and Criscuolo, 2013). Les entreprises des secteurs caractérisés par un changement technologique rapide accordent beaucoup de valeur à la flexibilité, étant donné qu’elles expérimentent en général des technologies incertaines. En augmentant les coûts de sortie, une protection stricte de l’emploi rend l’expérimentation moins attractive.
  • Elle diminue l’aptitude des entreprises innovantes à attirer les ressources nécessaires à la mise en œuvre et à la commercialisation de nouvelles idées. La progression de l’emploi dans une entreprise ayant augmenté ses dépôts de brevets de 10 % varie de 0.3 % à 2.2 % en fonction de la rigueur de la protection de l’emploi, alors que la progression du capital se situe entre 0.9 % et 3.3 % (graphique 1.7). En outre, l’effet négatif de la protection de l’emploi pèse de façon disproportionnée sur les jeunes entreprises.

27 Une stricte protection de l’emploi empêche ainsi la réaffectation des ressources, affaiblissant la croissance de la productivité, surtout dans les entreprises des secteurs intensifs en TIC et de ceux proches de la frontière technologique (Andrews and Criscuolo, 2013). La protection de l’emploi empêche également le financement par capital-risque dans les secteurs innovants, où les ressources doivent pouvoir être réaffectées rapidement au sein du portefeuille de placements et déplacées des entreprises en perte de vitesse vers les entreprises performantes. Enfin, les entreprises multinationales ont tendance à concentrer les innovations technologiques plus avancées dans les pays où la protection de l’emploi est faible et permet de déplacer plus facilement les ressources.

28 En Corée, la protection de l’emploi a joué un rôle dans l’accroissement de la part des travailleurs non réguliers (comme les travailleurs sous contrats à durée déterminée, les travailleurs temporaires et les travailleurs à temps partiel), qui a atteint environ un tiers de l’emploi (chapitre 2). De fait, la part des travailleurs temporaires était la quatrième plus élevée dans la zone OCDE en 2011. Selon les études réalisées, les entreprises embauchent des travailleurs non réguliers en partie pour améliorer la flexibilité de l’emploi mais aussi pour se soustraire au coût du licenciement des travailleurs réguliers, qui bénéficient d’une protection élevée de l’emploi en raison des politiques publiques, des pratiques professionnelles, des coutumes sociales et de l’action des syndicats (Koh et al., 2010). Un assouplissement de la protection de l’emploi bénéficierait à la Corée, en suscitant une augmentation des investissements dans la R&D dans les secteurs innovants et en permettant aux entreprises innovantes d’attirer les ressources nécessaires pour commercialiser de nouvelles idées, ce qui favoriserait dans le même temps une croissance de la productivité et de la production. En outre, la réduction de la dépendance à l’égard de l’emploi temporaire encouragerait la formation en entreprise et l’accumulation de capital humain, ce qui renforcerait l’innovation.

Promotion du développement des entreprises à risque et des jeunes entreprises

29Les jeunes entreprises innovantes et performantes jouent un rôle important dans les économies matures. Les entreprises qui surfent sur une vague technologique ont souvent du mal à s’intégrer aux vagues ultérieures. A l’inverse, les jeunes entreprises bénéficient souvent d’un avantage comparatif en commercialisant des innovations radicales. Les entreprises de moins de cinq ans, toutes tailles confondues, qui représentaient moins d’un cinquième de l’emploi total des entreprises non financières, ont néanmoins été à l’origine de la moitié de tous les nouveaux emplois au cours de la période 2001-11 (OECD, 2013f). Le succès de la stratégie de la Corée en faveur d’une économie créative dépend dans une large mesure du taux de création d’entreprises et du rôle des jeunes entreprises à croissance rapide.

Stimuler le développement du marché de capital-risque de la Corée

30Le défi majeur est le financement des jeunes entreprises, compte tenu de leurs fonds propres limités, de leur courte durée de vie et du manque de garanties tangibles qu’elles ont à offrir. Le déficit de financement peut être comblé par des capital-risqueurs et des investisseurs providentiels, qui sont prêts à accepter un risque élevé pour des rendements élevés. Ces investisseurs remédient aux asymétries d’information en soumettant les nouvelles entreprises à une étude attentive avant de leur fournir des capitaux et en assurant ultérieurement le suivi de leurs activités. En Corée, les autorités ont stimulé le marché du capital risque en 1998 grâce à une perfusion directe de capitaux propres, des incitations fiscales généreuses et des garanties de crédit. Leur objectif à l’époque, comme aujourd’hui, était d’accélérer la restructuration des entreprises et de diminuer le rôle des chaebols dans l’économie au profit des jeunes entreprises dans les secteurs fondés sur le savoir. Cependant, ces politiques ont alimenté une bulle sur le Korea Securities Dealers Automated Quotation (KOSDAQ) (système de cotation automatisée des courtiers en bourse coréens), qui est le marché boursier secondaire. Avec l’effondrement de la bulle technologique, le KOSDAQ a connu un déclin de 90 % par rapport à son plus haut. Le marché du capital-risque s’est contracté de 25 % au cours de la période 2002-06.

31Cependant, le marché du capital-risque de la Corée a rebondi de façon constante depuis 2006, avec plus qu’un doublement du capital versé jusqu’en 2013, malgré la crise de 2008. Le nombre total d’entreprises ayant du capital risque dans leurs bilans est sur une tendance à la hausse depuis 2009, même s’il reste inférieur à son niveau du début des années 2000  [4]. En 2012, l’investissement en capital-risque a atteint 0.1 % du PIB (sur la base de flux), se plaçant au troisième rang des pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles (graphique 1.9).

Graphique 1.9. Comparaison internationale des investissements en capital-risque. Investissements en capital-risque en 2012 ou au cours de la dernière année disponible

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Graphique 1.9. Comparaison internationale des investissements en capital-risque. Investissements en capital-risque en 2012 ou au cours de la dernière année disponible

32En dépit de son rétablissement et de sa taille relativement importante, le marché du capital-risque représentait moins de 1 % du financement des PME en 2011 (tableau 1.3). En outre, il est confronté à un certain nombre de faiblesses, y compris un marché des fusions-acquisitions sous-développé par rapport à d’autres pays de l’OCDE (OECD, 2014a), ce qui limite la capacité des capital-risqueurs de rentabiliser leurs investissements. De fait, la part des fusions-acquisitions dans les gains de ces investisseurs n’était que de 7 % en 2011, contre 69 % aux États-Unis [5], ce qui s’explique en partie par des facteurs culturels dans le cas de la Corée, où les fusions-acquisitions ont longtemps été associées à des procédures de faillite. Les investisseurs en capital-risque doivent donc se tourner vers les introductions en bourse sur le KOSDAQ, encore que cette procédure soit compliquée pour les jeunes entreprises qui doivent satisfaire à des critères élevés, y compris la possibilité de maintenir un fort taux de rentabilité. De fait, le taux de marge net moyen des entreprises nouvellement cotées au KOSDAQ s’est situé entre 11 et 16 % sur la période 2008-12, soit un niveau deux à trois fois plus élevé que la moyenne de 5 % enregistrée pour toutes les sociétés cotées (MOSF et al., 2013). Il faut donc beaucoup de temps pour qu’une nouvelle entreprise soit à même de répondre aux critères d’une introduction en bourse. En moyenne, il faut plus de 14 ans aux jeunes pousses pour être cotées sur le KOSDAQ, ce qui dépasse de beaucoup la durée de vie de la plupart des fonds de capital-risque.En 2010, seulement 78 des 393 fonds avaient plus de six ans (Yang et al., 2013).

Tableau 1.3. Sources du financement des PME

Tableau 1.3. Sources du financement des PME
En pourcentage du total1
BanquesEtablissements non bancairesObligations et actionsInvestissement en capital-risqueGaranties publiquesAutres apports publicsTotal
200461.122.70.61.213.60.8100.0
200664.022.70.80.811.00.7100.0
200868.021.00.80.78.90.6100.0
200964.721.01.00.711.71.0100.0
201064.520.70.70.812.31.1100.0
201167.817.20.50.912.31.4100.0
1. Les garanties publiques sont censées couvrir les prêts bancaires. Une partie des prêts des institutions publiques sont comptabilisés parmi les prêts des banques et des établissements non bancaires.
Source : Sohn and Kim (2013).
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Tableau 1.3. Sources du financement des PME

Source : Sohn and Kim (2013).

33 En conséquence, les fonds de capital-risque ont tendance à investir dans des sociétés relativement matures plutôt que dans des entreprises à un stade plus précoce au moment où un tel financement est le plus critique. De fait, 55 % des sociétés bénéficiaires des investissements de capital-risque avaient plus de trois ans et 27 % plus de sept ans. En outre, la part des investissements de capital-risque dans les entreprises de moins de trois ans est passée de 40 % en 2008 à 28 % en 2012, ce qui témoigne de faiblesses institutionnelles.

34 On constate un certain nombre d’autres déficiences dans le secteur du capital-risque :

35

  • Le nombre d’investisseurs individuels sur le marché, les « investisseurs providentiels », a chuté de près de 29 000 avant l’effondrement de la bulle des TIC à seulement 4 870 en 2013, ce qui constitue un obstacle au dynamisme des entreprises commerciales, car ces investisseurs contribuent dans une large mesure à l’encadrement des jeunes entreprises et à leur intégration à des réseaux, en plus de leur rôle de financement.
  • Le marché du capital-risque, qui est étroit et peu diversifié, dépend donc fortement de l’État, d’où le risque d’éviction des investisseurs privés. Les financements publics représentaient 33 % du marché du capital-risque en 2012, auxquels s’ajoutaient 12 % imputables aux organismes publics de retraite (MOSF et al., 2013).
  • Alors que les autorités ont mis l’accent sur le soutien à l’offre sur le marché du capital-risque, la disponibilité de projets de qualité semble être la principale contrainte (OECD, 2014a). En effet, l’expérience d’autres pays montre que le développement du secteur du capital-risque a suivi, et non précédé, la possibilité de tirer parti de créneaux attrayants  [6].
  • Le réinvestissement par les entreprises à risque ayant obtenu de bons résultats est relativement faible pour un certain nombre de raisons liées à la fiscalité et aux pratiques des marchés financiers  [7].

Plan d’action de l’État pour une « économie créative » grâce au renforcement du rôle des entreprises à risque

36 Les autorités ont lancé en mai 2013 un plan d’action (graphique 1.10) qui vise à : i) encourager les investisseurs providentiels et à introduire le financement participatif, effort collectif d’individus mettant en commun leurs ressources, généralement par le biais de réseaux sociaux via l’Internet, pour investir dans des projets nouveaux ; ii) développer le marché des fusions- acquisitions en impliquant des entreprises de capital-risque et des investisseurs providentiels; et iii) encourager le réinvestissement tant par les entrepreneurs performantes que par les entreprises n’ayant pas atteint leurs objectifs  [8].

Graphique 1.10. Mai 2013 « Mesures pour améliorer les conditions de fonctionnement des entreprises à risque »

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Graphique 1.10. Mai 2013 « Mesures pour améliorer les conditions de fonctionnement des entreprises à risque »

Source : MOSF et al. (2013).

37L’accroissement des apports de capitaux par les investisseurs providentiels appelle des incitations fiscales plus généreuses. Cet objectif s’inscrit dans une évolution générale visant à diminuer la part des prêts et à accroître celle des financements par capitaux propres pour les entreprises à risque et les jeunes entreprises, d’où l’importance cruciale du partage des risques entre les entrepreneurs et les établissements financiers au cours des premières années de l’existence d’une entreprise. Les autorités ont également lancé le Fonds de création pour l’avenir (Future Creating Fund), financé en partie avec le secteur privé, pour fournir des capitaux aux entreprises à risque, en en réservant une part pour les jeunes pousses.

38Les règlements concernant les fusions-acquisitions évoluent également. Par exemple, lorsque la fusion de deux PME crée une entreprise trop grande pour être classée comme une PME, la nouvelle entité peut néanmoins conserver le statut juridique d’une PME pendant trois ans, continuant ainsi à bénéficier d’un traitement préférentiel. En outre, les autorités fourniront un soutien financier pour les fusions-acquisitions impliquant des entreprises de capital-risque grâce au Fonds de soutien à la croissance (Growth Ladder Fund) et à des garanties publiques pour les fusions et acquisitions tributaires de financements privés.

39 La Korea New Exchange (Nouveau marché coréen) (KONEX) a été créée en 2013 pour atténuer les difficultés rencontrées par les entreprises de moins de trois ans grâce à un assouplissement des exigences en matière d’inscription à la cote et de présentation de rapports  [9]. Par exemple, le nombre d’éléments d’information devant être obligatoirement communiqués a été fixé à 29 contre 64 pour le KOSDAQ. En outre, le KOSDAQ, établi à l’origine pour soutenir les entreprises de capital-risque, sera rendu plus accessible aux jeunes pousses. En 2012, seulement 21 nouvelles entreprises ont été cotées sur le KOSDAQ, contre 171 en 2001, ce qui témoigne de la priorité accordée à la protection des investisseurs (MOSF et al., 2013). La gestion du KOSDAQ est en cours de modification et les conditions nécessaires à une première introduction en bourse sont en train d’être assouplies, sans porter atteinte, toutefois, à la protection des investisseurs.

40 Les autorités prennent également des mesures pour développer et améliorer l’infrastructure pour les entreprises à risque et les nouvelles entreprises. Premièrement, en 2013, elles ont lancé une plateforme pour les nouvelles entreprises, forme de financement participatif qui permet aux entrepreneurs de proposer des idées sur lesquelles vote ensuite la communauté des entreprises. Deuxièmement, elles encouragent les instituts publics de recherche à coopérer avec les entreprises à risque et à établir des entreprises en utilisant leurs propres technologies et idées. Troisièmement, des visas sont accordés aux étrangers souhaitant démarrer une entreprise en Corée. Ces visas ont une durée de deux ans seulement, mais ils peuvent être reconduits si les étrangers continuent de faire des affaires en Corée  [10]. Quatrièmement, les autorités visent également à améliorer la protection de la technologie des PME grâce à la mise en place du « Fonds sur les droits de propriété intellectuelle », qui achète des brevets et des technologies à des petites entreprises puis leur en rétrocèdent les droits d’utilisation. L’avantage est que le Fonds est mieux à même de lutter contre le piratage que les petites entreprises  [11].

41 Enfin, le cadre de l’insolvabilité a été amélioré, de façon à permettre aux entrepreneurs concernés de recommencer une activité. En particulier, la pratique de la « responsabilité conjointe », qui exigeait d’une entreprise sollicitant des prêts auprès d’établissements financiers qu’elles obtiennent l’accord d’un co-garant – généralement le propriétaire de l’entreprise ou ses proches – a été interdite pour les banques en 2012 et pour les institutions financières non bancaires en 2013. La responsabilité conjointe avait alourdi les conséquences des faillites en rendant les entrepreneurs pénalement responsables et en conduisant de ce fait à leur exclusion des marchés de capitaux.

Orientations des réformes destinées à promouvoir le secteur des entreprises à risque et les nouvelles entreprises

42Le succès du plan global de l’État pour le développement des entreprises à risque est conditionné à la remise en question des normes sociales traditionnelles. Par exemple, la stigmatisation liée à la faillite constitue un frein pour donner une deuxième chance aux entrepreneurs qui ont échoué et la perception négative des fusions-acquisitions restreint les options de financement. Le plan associe fonds publics et réformes structurelles pour créer un nouvel environnement. Une des principales difficultés consiste à passer du financement bancaire à un plus grand recours au financement par l’investissement, qui dépend en partie de la réussite du KONEX en tant que marché boursier des nouvelles entreprises. Pour que le KONEX se développe de manière rationnelle, il faut trouver un bon équilibre entre la protection des investisseurs et la dynamique du marché. Une protection excessive des investisseurs rendrait le marché moins attrayant aussi bien pour les entreprises que pour les investisseurs, tandis qu’une protection insuffisante accentuerait les risques d’aléa moral, d’activités illégales par des sociétés cotées et d’une bulle des prix des actifs. Les entreprises à risque dépendant aussi du marché des fusions-acquisitions, les autorités prévoient de donner une impulsion à ce marché au moyen de fonds publics et de garanties.

43Une offre excessive de fonds publics par rapport au nombre de projets de haute qualité doit impérativement être évitée, car elle tendrait à évincer l’investissement privé. Afin d’éviter que se reproduise un effondrement du KOSDAQ, il importe de veiller à ce que les fonds aillent aux entreprises qui peuvent vraiment être considérées comme des entreprises à risque. L’approche « fonds de fonds », en vertu de laquelle l’État investit dans des sociétés de capital-risque privées plutôt que directement dans les jeunes pousses, a été identifiée comme une bonne pratique sur le plan international (OECD, 2014a). Les fonds publics devraient être axés sur le financement de la phase de démarrage, pendant laquelle il est plus difficile d’attirer des investisseurs du secteur privé.

44 Le succès de la revitalisation des entreprises à risque dépend aussi de l’inversion de la forte baisse du nombre d’investisseurs providentiels, qui assurent financements, expertise et réseaux. Le renforcement des incitations fiscales devrait aller de pair avec un soutien au développement de la qualité et des compétences (Lerner, 2012). Dans le même temps, il semble y avoir trop de ressources disponibles (y compris les fonds publics) pour trop peu de projets de qualité. Plusieurs pays sont en train de changer l’orientation de leurs programmes dans ce domaine afin d’améliorer la qualité des projets d’investissement proposés par les entreprises à risque. Cet objectif exige aussi que cesse la préférence sociale en faveur d’un emploi dans les chaebols plutôt que de prendre le risque de l’entrepreneuriat. En effet, seulement 34 % de la population ont une image favorable des entrepreneurs, ce qui est bien inférieur à la moyenne de l’OCDE, qui est de 49 % (OECD, 2013b). Les efforts faits par les pouvoirs publics pour établir des conditions qui permettent aux entrepreneurs qui ont fait l’expérience d’un « échec honnête » d’avoir à nouveau la possibilité de créer une entreprise devraient contribuer à rendre l’entrepreneuriat plus attrayant.

45 S’agissant de son plan d’introduction du financement participatif, la Corée devrait faire preuve de prudence. En 2011, environ 1.5 milliard de dollars ont été collectés dans le monde par le biais de 700 plateformes, même si le cadre juridique et institutionnel est encore à l’état embryonnaire. La principale préoccupation est la protection des investisseurs. Contrairement aux investisseurs providentiels, qui ont de l’expertise et utilisent beaucoup de temps et d’argent pour réaliser des vérifications préalables avant d’investir, le financement participatif repose sur le grand public, ce qui augmente le risque de fraude (Isenberg, 2012). Du point de vue de l’entreprise, recourir au financement participatif ferait perdre le bénéfice des conseils et des réseaux auxquels donnent accès les investisseurs providentiels rompus à l’exercice. De plus, une idée lancée par l’intermédiaire de l’Internet est facilement copiée.

Dynamiser le secteur des PME

46Les PME, qui, dans le secteur manufacturier, sont définies comme les entreprises comptant moins de 300 salariés ou ayant des fonds propres de moins de 8 milliards KRW (environ 7.7 millions USD), représentaient 99.9 % des entreprises enregistrées en Corée en 2011, ce qui la norme pour les pays de l’OCDE, et 87 % de l’emploi  [12]. L’État leur fournit un soutien à grande échelle sous la forme de fonds publics, de garanties de crédit et de près de 1 300 programmes expressément conçus à leur intention. Néanmoins, la productivité du travail dans les PME a chuté, passant de 33 % de celle des grandes entreprises en 2000 à 28 % en 2011 (SMBA, 2013). À cette époque, les salaires dans les PME étaient de moitié inférieurs à ceux offerts par les grandes entreprises. Environ un tiers des PME ont un ratio de couverture des intérêts de moins de 100 %, ce qui signifie que leurs bénéfices (avant intérêts et impôts) sont insuffisants pour couvrir leurs paiements d’intérêts. Les petites PME, définies comme des entreprises ayant un chiffre d’affaires annuel de moins de 10 milliards KRW (9.6 millions USD), ont enregistré dans leur ensemble des bénéfices d’exploitation négatifs depuis 2006 (Bank of Korea, 2012b). Les problèmes rencontrés par le secteur des PME sont liés à la faiblesse des services, vu que ces entreprises représentent 91 % de l’emploi dans ce secteur. En2012, la productivité du secteur des services était de seulement 45 % de celle du secteur manufacturier, loin derrière la moyenne de 86 % de l’OCDE.

Financer les PME

47L’accès des petites entreprises au crédit est limité par leur manque de garanties, leurs courts antécédents de solvabilité et leur expertise limitée dans l’établissement d’états financiers. Prêter aux PME est plus risqué car les informations sur les petites entreprises sont coûteuses à obtenir et moins fiables que dans le cas des grandes entreprises. Néanmoins, les prêts aux PME en Corée ont fortement augmenté, en raison des changements structurels intervenus sur les marchés de capitaux après la crise de 1997 et de la réorientation des politiques gouvernementales.

48 En 1997, le montant des prêts des banques commerciales aux grandes entreprises dépassait celui de leurs prêts aux PME. Mais ces derniers ont augmenté, passant de 13 % du PIB en 1997 à 42 % en 2009, avant de reculer légèrement pour revenir à 36 %. Cette évolution a été imputable en partie à la baisse de la demande venant des grandes entreprises, soucieuses de se désendetter dans le sillage de la crise de 1997. De fait, le ratio d’endettement des 30 premiers chaebols est passé de 500 % à la fin de 1997 à 118 % en 2005. En outre, les grandes entreprises ont été en mesure d’accroître leur financement direct par le biais des marchés des capitaux, ce que n’ont pas pu faire les PME. En 2012, les prêts aux grandes entreprises représentaient donc 12 % du PIB, contre 16 % en 1997.

49 L’État joue un rôle clé dans le financement des PME par diverses voies :

50

  • Il fournit des prêts par l’intermédiaire des institutions financières publiques (graphique 1.11), comme la Korea Finance Corporation (KFC) et la Small and Medium Business Corporation (SMBC). Ces prêts peuvent être accordés aux PME soit directement soit par le biais d’une « rétrocession », la KFC couvrant dans ce cas 40 % du montant du prêt aux institutions financières, qui se chargent du reste. Les rétrocessions sont plus efficaces car elles permettent d’utiliser les connaissances et l’expérience des établissements financiers (KDI et al., 2011). Le montant total des prêts consentis aux PME en 2011 par la KFC et la SMBC s’est élevé à 11 800 milliards KRW (BAI, 2012), soit l’équivalent de 85 % de l’augmentation de l’encours des prêts aux PME pour l’année.
  • Les garanties de crédit, qui sont le principal instrument de soutien public, visent à favoriser les prêts aux PME en réduisant l’exposition des prêteurs au risque. Au cours de la période 2007-2011, le soutien public sous la forme de garanties de crédit s’est élevé à 100 000 milliards KRW (8 % du PIB de 2011) par rapport à 42 000 milliards KRW de prêts directs (BAI, 2012)  [13]. Les garanties de crédit couvrent 12 % des prêts bancaires aux PME en 2011, ce qui est bien supérieur à la moyenne de 5 % des pays de l’OCDE (OECD, 2013c). Après la crise de 2008, la limite applicable aux garanties de crédit individuelles a été portée de 3 milliards KRW à 10 milliards KRW (9.6 millions USD) et le plafond de la couverture des garanties est passé de 85 % du montant du prêt à 100 %.
  • La Banque de Corée encourage également les prêts aux PME par le biais de sa Facilité d’aide aux prêts bancaires, qui fournit des fonds aux banques à des taux préférentiels sous réserve de certaines conditions. Pour recevoir le plein montant des fonds disponibles en vertu de ce régime, les banques nationales doivent allouer plus de 45 % de leurs nouveaux prêts aux PME (plus de 60 % dans le cas des banques locales). Depuis août 2013, le taux de base du régime se situe entre 0.5 % et 1.0 % par an, bien au-dessous du taux directeur de la banque centrale qui est de 2.5 %. Ces programmes de prêts assujettis à des conditions soulèvent des inquiétudes concernant l’allocation des ressources.
  • L’État encourage le financement des PME au moyen d’une action de persuasion auprès des établissements financiers. Par exemple, dans le sillage de la crise financière de 2008, il a été demandé aux banques de refinancer automatiquement les prêts aux PME pour éviter les défaillances des entreprises saines.

Graphique 1.11. Le cadre de l’aide financière aux PME en Corée

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Graphique 1.11. Le cadre de l’aide financière aux PME en Corée

Source : The Board of Audit and Inspection (2012).

51En raison des changements structurels intervenus sur le marché des capitaux et dans le soutien public, les PME sont entrées pour 78 % dans les prêts bancaires aux entreprises en 2012, l’un des pourcentages les plus élevés de l’OCDE (graphique 1.12). En principe, le niveau du soutien financier public aux PME devrait dépendre du déficit de financement, c’est-à-dire l’écart entre le montant du financement des PME en l’absence de défaillances du marché et le montant réel de financement, bien que cet écart soit difficile à calculer dans la pratique (OECD, 2006). Cependant, les objectifs des politiques en faveur des PME en Corée sont passés de la correction des défaillances du marché au renforcement de la cohésion sociale, à la solution des crises économiques et à la promotion de nouveaux moteurs de croissance (KDI et al., 2011). Enfin, la part du financement direct par le biais des actions et obligations est restée faible, à seulement 0.5 % en 2011 (tableau 1.3).

Graphique 1.12. Les PME coréennes entrent pour une large part dans les prêts bancaires aux entreprises. Pourcentage du total en 2012

tableau im15

Graphique 1.12. Les PME coréennes entrent pour une large part dans les prêts bancaires aux entreprises. Pourcentage du total en 2012

Problèmes associés à l’intervention de l’État dans le financement des PME

52Alors qu’en termes généraux, le soutien de l’État aux PME se justifie par les défaillances du marché, il peut aussi avoir des effets secondaires négatifs. Premièrement, une intervention importante des pouvoirs publics dans le financement des PME sous la forme de crédits directs et de garanties de crédit entrave le développement du marché (Sohn and Kim, 2013). Les établissements financiers se contentent de profiter de bénéfices stables à faible risque grâce aux garanties de crédit de l’État, ce qui réduit ainsi leurs incitations à développer leurs compétences en matière d’évaluation du crédit et de gestion des risques pour les prêts aux PME. La plupart des prêts aux petites entreprises sont toujours consentis sur la base de sûretés ou de garanties de crédit fournis par les pouvoirs publics. La part des « crédits purs » – prêts d’institutions financières privées qui ne sont pas garantis par une institution publique ou couverts par une sûreté – a représenté 21 % des prêts aux PME dans le secteur manufacturier en 2012, en nette augmentation néanmoins par rapport aux 7 % de 2000. Les PME sont aussi incitées à compter sur les prêts de l’État, qui sont plus faciles à obtenir et ont des taux d’intérêt inférieurs à ceux des prêts des établissements financiers. Ainsi, le taux d’intérêtsur les prêts de la SMBC aux PME était de 3.6 % à la fin de 2013, contre un taux d’intérêt du marché de 4.8 %. Un tel écart décourage les emprunts auprès des établissements financiers, ce qui freine le développement d’un marché privé du financement des PME.

53Deuxièmement, l’intervention de l’État conduit souvent à soutenir des PME aux résultats contestables. Une fois que des prêts sont accordés à une entreprise non viable, les établissements financiers et les entités fournissant des garanties de crédit ont ensemble un intérêt commun à sa survie, car une défaillance entraînerait des pertes pour les deux. Pour retarder ou empêcher de telles pertes, ils peuvent continuer à soutenir l’entreprise, phénomène de la « régénération ». Les politiques en faveur des PME ont été critiquées comme prolongeant la vie d’entreprises non viables en Corée et réduisant ainsi le potentiel de croissance du pays (Kim and Kee, 2010). D’après une étude réalisée par la Banque de Corée sur 1 381 PME ayant un ratio de couverture d’intérêt inférieur à 100 % durant la période 2000-02, 27 % avaient atteint un ratio d’au moins 100 % en 2010, tandis que 10 % avaient cessé leur activité. La majorité des entreprises (63 %) ont donc en quelque sorte survécu pendant une décennie, alors même qu’elles ne sont pas parvenues à engranger des bénéfices suffisants pour couvrir le paiement de leurs intérêts (Banque de Corée, 2012b). Il ressort d’une autre étude portant sur 1 200 entreprises cotées que 17 % desPME avaient un ratio de couverture des intérêts de moins de 100% pendant trois années consécutives par rapport à 8 % des grandes entreprises (Noh et Lee, 2013). Les politiques mises en place pour aider les PME après la crise de 2008 semblent avoir aggravé le problème des entreprises non viables. Malgré le ralentissement de la croissance du PIB, qui est tombée à 3.7 % en 2011, le nombre de faillites n’a été que d’environ la moitié de celui de 2007. La Corée a été l’un des quatre seuls pays de l’OCDE dans lequel il y a eu moins de faillites en 2011 qu’en 2007 (OECD, 2013c).

54La survie à long terme des PME non viables est facilitée par le soutien financier du secteur public aux entreprises matures. Si le fait que la défaillance du marché soit le critère retenu pour justifier le soutien du secteur public aux PME amène à penser que l’aide devrait être ciblée sur les jeunes entreprises, environ la moitié des prêts et des garanties de crédit consentis en 2013 par le Korea Credit Guarantee Fund (KCGF) et la Korea Technology Finance Corporation (KOTEC) sont allés à des entreprises de plus de dix ans (graphique 1.13). En revanche, seulement 20 % des aides du secteur public ont été consacrés à des entreprises créées ces cinq dernières années. En outre, la part du soutien aux entreprises de plus de dix ans a progressé entre 2006 et 2013. L’âge moyen des PME recevant une aide des institutions publiques est d’environ neuf ans (KDI et al., 2011). Le critère de la défaillance du marché implique aussi que la durée du soutien public devrait être relativement courte. Les prêts consentis sur la base de garanties publiques devraient permettre de créer une relation entre les établissements financiers et les entreprises propre à remédier à l’asymétrie d’information et à rendre ces garanties inutiles (OECD, 2013c). Cependant, en Corée, une part importante de l’aide publique revêt un caractère à long terme, ce qui contribue à soutenir des entreprises peu performantes. En 2011, 11 % desgaranties de crédit du KCGF et de la KOTEC étaient accordées à la même entreprise depuis plus de dix ans.

Graphique 1.13. Part du soutien financier gouvernemental1 apporté aux PME en fonction de l’âge de l’entreprise

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Graphique 1.13. Part du soutien financier gouvernemental1 apporté aux PME en fonction de l’âge de l’entreprise

1. Prêts et garanties de crédit du KCGF, de la KOTEC et de la SMBA.

55Troisièmement, un aspect notable du paysage des entreprises en Corée est le nombre relativement restreint d’entreprises de taille moyenne. Parmi les plusieurs millions de PME (c’est-à-dire les entreprises comptant moins de 300 salariés) en 2002, seulement 696 étaient passées dans la catégorie des entreprises de taille intermédiaire (définies comme comptant de 300 à 999 salariés) en 2012 (Statistics Korea, 2013). Le faible nombre d’entreprises sortant de la catégorie des PME (« syndrome de Peter Pan ») témoigne de la générosité et de la longue durée de l’appui apporté par les pouvoirs publics, ainsi que de la cessation abrupte d’un tel soutien dès que les entreprises passent à un statut supérieur à celui de PME. En plus des 1 300 programmes en faveur des PME, les entreprises qui passent à la catégorie supérieure perdent le bénéfice de 47 mesures de soutien du secteur public, couvrant les impôts, la commercialisation et l’emploi (OECD, 2014a).

56 Quatrièmement, le soutien de l’État n’améliore pas sensiblement la performance des PME. Une comparaison des entreprises recevant depuis trois ans un soutien financier public à travers l’une des quatre grandes institutions  [14] avec celles n’ayant pas reçu un tel soutien durant la période 2003-2009 a montré peu de différence dans la performance des deux groupes en termes de rentabilité et de croissance (KDI et al., 2011). Toutes choses égales par ailleurs, le soutien du secteur public : i) n’a pas réussi à augmenter le bénéfice d’exploitation et n’a eu qu’un impact partagé sur le pourcentage de marge nette ; ii) a réduit la croissance du chiffre d’affaires dans le cas de deux des programmes de soutien ; iii) a accru le rendement des actifs tout en diminuant le rendement des capitaux propres ; et iv) a assaini la situation financière en réduisant le ratio d’endettement. Les résultats pourraient être améliorés en mettant l’accent sur le soutien aux entreprises ayant un potentiel de croissance élevé.

Le cadre du soutien public aux PME est déficient

57Les pouvoirs publics mettent en œuvre un vaste ensemble de mesures de soutien aux PME. Selon la SMBA, 14 ministères de l’administration centrale géraient 201 programmes en 2011, avec des dépenses totales de 9 700 milliards KRW (0.8 % du PIB) (tableau 1.4). En outre, les 16 administrations provinciales et 130 organisations s’occupant des PME ont administré 1 101 programmes supplémentaires. Ce nombre de programmes est excessif, car il entraîne des chevauchements importants et des gaspillages de ressources. Par exemple, plus de la moitié des PME ayant bénéficié du soutien financier de la SMBA en 2012 ont également bénéficié d’une aide financière provenant d’autres organismes publics (Yoon, 2012)  [15]. La prolifération des programmes a créé une situation complexe et déroutante pour les nouvelles entreprises et les PME (OECD, 2014a). Le grand nombre de programmes en faveur des PME reflète la faiblesse des liens entre les 14 ministères de l’administration centrale et l’absence d’une autorité centrale pour coordonner les programmes. En conséquence, le volume du soutien aux PME est déterminé au cas par cas par les différents ministères, sans surveillance adéquate, ce qui entraîne des doubles emplois et des chevauchements. Une autre source de gaspillages dans le soutien du secteur public est la part importante et croissante de garanties de crédit données par des institutions publiques à des PME ayant une solvabilité satisfaisante, qui pourraient vraisemblablement obtenir des financements sans aide publique. La part des garanties du KCGF aux PME ayant une notation B3 et supérieure  [16] est passée de 15 % en 2005 à 37 % en 2011 (Yang et al., 2013).

Tableau 1.4. Programmes de soutien aux PME de l’administration centrale

Tableau 1.4. Programmes de soutien aux PME de l’administration centrale
En milliards KRW en 2011
DépensesPourcentage du totalNombre de programmes
Financement des PME5 38755.339
Etablissement de nouvelles entreprises2442.510
Commercialisation et exportations1541.627
Ressources humaines5765.921
Innovation1 66217.143
Coopération avec les grandes entreprises2913.08
Divers1 43314.753
Total 9 746 100.0 201
Source : KDI et al. (2011).
tableau im17

Tableau 1.4. Programmes de soutien aux PME de l’administration centrale

Source : KDI et al. (2011).

Orientations des réformes destinées à améliorer les programmes publics en faveur des PME

58Les pouvoirs publics ont depuis longtemps conscience que les garanties de crédit accordées en Corée sont plus généreuses que dans la plupart des autres pays (MOFE et al., 2005). Or, le soutien aux PME a été accru pour atténuer l’impact de la crise de 2008 et il a été encore accru en 2010. Il est déterminant pour inverser cette tendance à la hausse de réduire fortement le nombre de programmes en faveur des PME afin d’atténuer les doubles emplois et les chevauchements. La SMBA a lancé le « Système de gestion globale des aides aux PME », afin de contribuer à la mise en évidence des cas où les entreprises reçoivent des avantages multiples de l’État, et, par conséquent, des chevauchements. En outre, les autorités prévoient de renforcer l’évaluation des résultats des programmes. Enfin, des consultations préalables devraient avoir lieu entre les ministères chaque fois qu’un nouveau programme est proposé. Plus généralement, le soutien aux PME devrait être limité en se concentrant sur les défaillances du marché et le renforcement de l’efficacité, les préoccupations relatives à la cohésion sociale relevant du système de protection sociale.

59 Les programmes en faveur des PME devraient également être améliorés pour atténuer les effets négatifs évoqués ci-dessus. Premièrement, le soutien aux PME matures devrait être réduit pour mettre davantage l’accent sur les nouvelles entreprises et les jeunes pousses, qui ont plus de mal à obtenir un financement du marché. A mesure que les PME deviennent matures, leur taux de défaillance diminue et leurs liens avec les établissements financiers sont renforcés, ce qui leur permet d’avoir accès à des financements du marché. Pour privilégier davantage les jeunes entreprises, la Corée devrait également introduire un système de retrait progressif des aides, afin d’éviter que les PME reçoivent un soutien sur le long terme. Sur les 1 300 programmes en faveur des PME, seulement 50 sont limités dans le temps (KDI et al., 2011). En outre, le coût des garanties à la charge des PME devrait augmenter avec le temps et avec l’importance de ces garanties afin de décourager la dépendance à long terme à l’égard des aides publiques.

60 Deuxièmement, la qualité des programmes publics devrait être améliorée en les orientant davantage vers le marché et en réduisant le taux de couverture des garanties de crédit, qui est généralement fixé à 85 % et peut aller jusqu’à 100 % dans certains cas, afin d’encourager les banques à suivre plus activement les risques de crédit. Dans les pays de l’OCDE, les garanties couvrent généralement 75 % à 80 % de la valeur du prêt (OECD, 2013c). En outre, le taux d’intérêt sur les prêts du secteur public aux PME devrait être relevé pour se rapprocher des niveaux du marché et limiter ainsi l’éviction des établissements financiers privés. Les résultats médiocres des entreprises bénéficiant de garanties publiques, auxquels il est fait référence ci-dessus, amènent à penser que les entreprises sont sélectionnées sans prendre véritablement en compte leur potentiel de croissance (KDI et al., 2011). Une amélioration du processus de sélection contribuerait à un plus grand dynamisme du secteur des PME et favoriserait davantage la croissance en Corée..

61 Les autorités devraient également mettre en place l’infrastructure nécessaire pour que les PME puissent être financées aux conditions du marché, notamment un cadre pour l’évaluation de la solvabilité. Les petits établissements financiers non bancaires, comme les caisses d’épargne et les coopératives de crédit, pourraient être incités à prêter aux PME viables, étant donné qu’il s’agit d’institutions locales ayant de longue date des liens avec les entreprises locales  [17]. La gamme des garanties acceptées pour les prêts aux PME pourrait également être élargie au-delà des biens immobiliers. Même si les PME, et en particulier les nouvelles entreprises, ont en général peu d’actifs corporels, beaucoup d’entre elles disposent de droits de propriété intellectuelle. Une loi de 2012 a établi le cadre juridique nécessaire pour l’octroi de prêts sur la base d’actifs incorporels, mais aucun prêt n’a été consenti à ce jour en prenant pour sûretés les droits de propriété intellectuelle (FSS, 2013b). Enfin, les autorités devraient accorder une attention particulière aux risques existants dans le secteur des PME, même si le taux de défaillance sur les prêts aux PME est resté faible (FSS, 2013a). Encourager les établissements financiers à conserver une grande réserve de sécurité pour couvrir les pertes potentielles sur les prêts aux PME leur permettraitde prêter davantage attention à la nécessité de mettre un terme à l’activité des PME non viables et de restructurer les entreprises en difficulté.

Utiliser davantage l’Internet pour accroître l’efficacité des PME

62L’Internet contribue à l’entrepreneuriat en diminuant les ressources requises pour créer une entreprise et en donnant davantage de souplesse pour le développement des activités. Toute petite entreprise a aujourd’hui accès à des systèmes d’information et de communications qui, il y a 25 ans, étaient accessibles uniquement aux grandes multinationales. Outre la réduction des obstacles à l’entrepreneuriat, l’Internet peut contribuer à l’efficacité des entreprises en leur permettant de réduire les coûts fixes et d’externaliser de nombreuses activités, comme la gestion des finances et des ressources humaines, qui représentent une relativement lourde charge pour les PME. L’informatique en nuage (cloud computing) et les services de stockage, par exemple, permettent aux entreprises d’obtenir autant de ressources informatiques que nécessaires à un moment donné, sans avoir à procéder à des mises à jour coûteuses et chronophages de leur infrastructure. Si les services et l’infrastructure fondés sur le web peuvent bénéficier aux entreprises de toutes tailles, ils jouent un rôle particulièrement important pour les PME en leur donnant les moyens de faire jeu égal avec les grandes entreprises. L’Internet favorise également la disponibilité du capital humain en améliorant la flexibilité des modalités de travail (OECD, 2014c).

63L’avènement de l’Internet implique un remaniement important des conditions de fonctionnement des entreprises de manière à intensifier la concurrence. En particulier, l’Internet étend la portée géographique des entreprises, en particulier celles qui sont de création récente et de petite taille, favorise de nouvelles méthodes de livraison de produits et élargit le choix des consommateurs. Il facilite ainsi l’entrée de nouvelles entreprises en abaissant les coûts de transaction, qui sont particulièrement lourds pour les petites entreprises, en partie grâce à la suppression des intermédiaires. De nombreux intermédiaires ont historiquement fondé leurs modèles économiques sur le fait qu’il était difficile pour les fournisseurs et les clients finals de communiquer entre eux directement. L’Internet peut ainsi faciliter l’intégration par les entreprises de leurs chaînes d’approvisionnement. Il améliore également la transparence des prix, renforçant ainsi la concurrence, ce qui peut aider les nouvelles entreprises à concurrencer les entreprises établies.

64La mesure dans laquelle une économie peut bénéficier des possibilités offertes par l’Internet dépend de plusieurs facteurs. Premièrement, les règlements peuvent empêcher les entrepreneurs de tenter des expériences et de prendre les risques nécessaires pour réussir, d’où la nécessité de réviser le cadre réglementaire eu égard au développement technologique. Deuxièmement, un manque de connaissances dans l’utilisation de l’Internet peut être un obstacle. Les compétences dans le domaine des TIC sont nécessaires tant pour les entrepreneurs, car l’Internet devient de plus intégré dans les processus de travail, que pour la population en général, si elle veut tirer parti des nouveaux services offerts sur le web. La Corée, en pointe dans le secteur des TIC, dispose d’un gros potentiel à cet égard. En effet, la part de la population disposant de connexions à haut débit y est la plus élevée de la zone OCDE. Néanmoins, la part des entreprises qui vendent en ligne est l’une des plus faibles de l’OCDE (graphique 1.14). Il importe donc d’identifier les obstacles qui entravent l’utilisation commerciale de l’Internet.

Graphique 1.14. Part des entreprises qui vendent leurs biens et services sur l’Internet

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Graphique 1.14. Part des entreprises qui vendent leurs biens et services sur l’Internet

Réduire l’inadéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail : veiller à ce que les PME disposent d’un capital humain adapté

65Comme indiqué plus haut, en Corée, la part des diplômés du supérieur parmi les jeunes adultes (25 à 34 ans) est la plus élevée de la zone OCDE. Mais les diplômés ont tendance à se détourner des emplois dans les PME. En 2011, 43 % des petites entreprises faisaient face à une pénurie de main-d’œuvre et 40 autres pour cent prévoyaient d’être confrontées à une telle pénurie, selon une enquête réalisée par les services publics. Les entreprises ont attribué ces pénuries au manque de candidats qualifiés, à leurs attentes élevées et aux faibles salaires et avantages offerts par les PME, qui sont le reflet de leur faible productivité. Pour remédier à cette situation, il est fait appel à des travailleurs étrangers qui se voient attribuer des visas de cinq ans non renouvelables pour travailler en Corée. En 2013, le nombre de Coréens de souche venant de pays étrangers et autorisés à travailler en Corée a été limité à 303 000, tandis que le nombre de travailleurs étrangers autorisés à entrer dans le pays a été fixé à 62 000 (0.2 % de la population active), alors que 39 000 ont quitté le pays (MOEL, 2012). La plupart des travailleurs étrangers (52 000) exercent des activités manufacturières et ils font l’objet d’une forte concurrence entre les PME.

66Afin de remédier véritablement à la pénurie de main-d’œuvre dans les PME, il faut réduire l’inadéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail. En 2011, 24 % des jeunes ayant une éducation supérieure étaient « ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation » (graphique 1.15).

Graphique 1.15. Une grande partie des jeunes en Corée ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation. Pourcentage des jeunes de 15 à 29 ans en 20111

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Graphique 1.15. Une grande partie des jeunes en Corée ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation. Pourcentage des jeunes de 15 à 29 ans en 20111

1. On ne dispose pas de données sur la catégorie CITE, niveau 4, pour la Corée. Le groupe des jeunes ni en emploi, ni scolarisé, ni en formation inclut donc certains jeunes qui suivent une formation en vue d’un emploi ou pour se préparer à des examens de l’enseignement supérieur.

67 Il est donc essentiel de réduire la trop grande importance accordée à l’enseignement supérieur en améliorant la formation professionnelle aux niveaux du secondaire et du tertiaire et en développant les formations qui répondent aux besoins des PME (Étude économique de la Corée, OCDE 2012). Lutter contre l’obstination aveugle à décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur est difficile car le consensus national veut que ce soit la clé de la réussite (Jones, 2013). L’obtention d’un diplôme universitaire est devenue une attente normale, indépendamment des capacités ou des aspirations de carrière. Il est impératif de reconnaître peu à peu davantage l’intérêt de l’acquisition des compétences qui sont demandées sur le marché du travail au lieu de chercher désespérément à intégrer des universités de prestige. Les pouvoirs publics ont fait un premier pas important dans cette direction en 2008 en introduisant les écoles Meister, qui privilégient la formation en milieu de travail, sur la base du modèle allemand de formation des maîtres artisans. Jusqu’à présent, 35 écoles Meister ont été créées (OECD, 2014d).

La concurrence des entreprises affiliées à des chaebols

68Les chaebols sont souvent blâmés pour les problèmes des PME (NCCP, 2013). Suite à la crise de 1997, les autorités ont introduit des réformes globales de la gouvernance d’entreprise et des pratiques de comptabilité et de communication de l’information, et ont exigé que les chaebols réduisent leur ratio d’endettement pour le ramener de 500 % à la fin 1997 à 200 % (OECD, 2000). En outre, 17 des 30 principaux chaebols ont fait l’objet de procédures de réajustement (Lim, 2012), mettant fin à la politique du « trop gros pour faire faillite ». L’assouplissement du plafond sur la participation au capital des étrangers a fait passer la part des investisseurs étrangers dans les sociétés cotées de 13 % en 1996 à 33 % en 2013. Outre la libéralisation de la réglementation sur les fusions-acquisitions, des contrôles sont de plus en plus exercées pour limier le pouvoir des propriétaires des chaebols.

69Cependant, après une période de consolidation, le nombre de sociétés affiliées à des chaebols est reparti à la hausse. En 2010, les sociétés affiliées aux dix plus grands chaebols représentaient la moitié de la capitalisation boursière et Samsung représentait à lui seul un cinquième des exportations coréennes, ce qui a incité la Commission coréenne à la concurrence (KFTC) à mettre en œuvre de nouvelles mesures. Premièrement, toutes les nouvelles prises de participation circulaires entre les affiliés des chaebols ont été interdites (les participations croisées sont interdites depuis 1987). Deuxièmement, la réglementation sur les négociations intra-groupe a été renforcée afin d’éviter que les principaux actionnaires utilisent ces transactions pour subventionner les sociétés affiliées ou des personnes apparentées. La crainte que certaines grandes entreprises profitent de petites entreprises, par exemple, en exigeant arbitrairement des baisses de prix, a conduit à un renforcement de la loi sur la sous-traitance. En particulier, l’éventail des pratiques déloyales passibles de dommages-intérêts punitifs a été élargi. En principe, les forces du marché devraient promouvoir une coopération « gagnant-gagnant » entre les PME et les chaebols, car lesuccès des grandes entreprises dans la compétition mondiale dépend en partie de relations mutuellement bénéfiques avec les fournisseurs. Près de la moitié des PME fournissent des entreprises affiliées à des chaebols.

70Les chaebols ont réussi dans un certain nombre d’industries lourdes, comme la construction automobile et la construction navale, mais ont aussi cherché ailleurs de nouvelles possibilités de croissance, suscitant des critiques parce qu’ils risquaient ainsi d’empiéter sur les marchés traditionnellement dominés par les PME. Pour faire face à ce problème, la Commission nationale pour les partenariats d’entreprises, organisme privé, a lancé en 2011 des négociations entre les entreprises pour déterminer les domaines d’activité devant être réservés aux PME. Il a été convenu de réserver 100 secteurs, y compris la restauration, la boulangerie et la réparation automobile, aux PME pendant trois à six ans. Cependant, empêcher l’entrée de grandes entreprises sur des marchés importants, dont beaucoup concernent les services, et limiter leur expansion dans les secteurs où elles sont déjà en activité pèsent sur la productivité globale et le bien-être des consommateurs. Plutôt que de réduire leurs possibilités d’expansion en Corée, les autorités devraient s’employer à rendre le marché intérieur attractif pour toutes les entreprises, y compris les chaebols, dont la part dans l’emploi intérieur a chuté de 18 % en 1995 à 12% en 2010 suite à l’internationalisation de leurs opérations. Elles devraient concentrer leur action sur la mise en œuvre de la politique de concurrenceet l’amélioration de la gouvernance des chaebols. Bien que le cadre de gouvernance ait été sensiblement amélioré depuis 1997, notamment en introduisant des administrateurs indépendants, limiter l’emprise des familles fondatrices reste un enjeu. L’objectif devrait être de garantir que les actionnaires non contrôlants ne puissent être expropriés par les familles cherchant à conserver le contrôle au moyen de prises de participation circulaires. Le cadre de la gouvernance des entreprises pourrait être amélioré, notamment en garantissant l’indépendance des comités d’audit. Enfin, étant donné que certaines PME ne seront pas en mesure de rivaliser avec les sociétés affiliées aux chaebols, le développement du filet de sécurité sociale est essentiel. En outre, il est impératif de relever l’âge de la retraite dans les entreprises, afin de réduire le nombre de PME à faible productivité (chapitre 2).

Résumé des recommandations destinées à encourager une économie créative

Renforcer le système d’innovation
  • Élargir le rôle des universités et accroître leur coopération avec le secteur des entreprises dans le domaine de la R&D, tout en amplifiant la contribution des instituts publics de recherche.
  • Développer les relations internationales de la Corée dans le domaine de la science et de la technologie, qui sont peu importantes actuellement.
Améliorer les conditions-cadre pour accélérer la mise en œuvre des innovations
  • Libéraliser les réglementations des marchés de produits et réduire les obstacles à la concurrence internationale pour favoriser une allocation efficace des ressources en faveur des entreprises novatrices.
  • Accroître la flexibilité du marché du travail pour donner aux entreprises novatrices davantage de moyens de développer leur activité et de mettre en pratique leurs idées.
Encourager le secteur des entreprises à risque et les nouvelles entreprises
  • Faire en sorte que le Nouveau marché coréen (KONEX) joue un rôle clé dans le financement des nouvelles entreprises, tout en assurant une protection adéquate des investisseurs sur ce marché et le financement participatif.
  • Dynamiser le marché des fusions-acquisitions en remédiant aux obstacles qui ont freiné son développement.
  • Éviter un financement public excessif des entreprises à risque qui évincerait l’investissement privé, privilégier les « fonds de fonds » et axer l’aide publique sur les premières phases du développement des entreprises au cours desquelles il est le plus difficile d’attirer des investisseurs privés.
  • Développer le marché du capital-risque du côté de la demande, notamment en faisant appel aux institutions publiques pour qu’elles améliorent la qualité des projets d’investissement.
  • Favoriser un environnement permettant aux entrepreneurs qui ont fait faillite de pouvoir se remettre sur pied en créant une nouvelle entreprise.
Faire participer les PME à l’économie créative
Améliorer les politiques de financement des PME
  • Cibler les garanties de crédit et les prêts publics sur les jeunes et les nouvelles entreprises, qui ont le plus de mal à obtenir des financements du marché, introduire un système de retrait progressif des aides pour éviter que certaines entreprises ne reçoivent un soutien de longue durée et réduire les garanties de crédit publiques aux entreprises ayant une cote de crédit suffisante pour obtenir seules des financements du marché.
  • Renforcer l’orientation par le marché des programmes en faveur des PME en : i) relevant les taux d’intérêt sur les prêts publics à ces entreprises pour les rapprocher des niveaux du marché; ii) diminuant le taux de couverture des garanties; et iii) différenciant plus clairement le prix des sûretés en fonction de la durée et de la couverture.
  • Sélectionner plus attentivement les PME recevant un soutien public en se focalisant sur celles ayant la possibilité d’améliorer leurs résultats et en analysant leur compétitivité et leur capacité technologique.
Renforcer les conditions du financement par le marché des PME
  • Tirer parti de l’expertise publique pour renforcer les instruments d’évaluation de la solvabilité des PME par les institutions financières publiques.
  • Permettre aux établissements financiers non bancaires locaux, comme les caisses d’épargne et les coopératives de crédit, de consentir des prêts à des PME viables.
  • Mettre en place les moyens nécessaires à l’utilisation de sûretés intangibles, y compris la propriété intellectuelle, pour l’octroi de prêts par le secteur privé.
Réduire le nombre de programmes publics en faveur des PME
  • Réduire la générosité du soutien au PME afin que les petites entreprises soient davantage incitées à sortir de cette catégorie et à accroître leur productivité par des économies d’échelle.
  • Diminuer progressivement le nombre de programmes en faveur des PME grâce à une évaluation a posteriori plus stricte de ces programmes, afin de consacrer les ressources budgétaires essentiellement à ceux qui sont les plus efficaces, et mener des consultations préalables plus approfondies entre les ministères avant d’introduire de nouveaux programmes.
  • Utiliser le système global de gestion pour assurer la coordination entre les ministères des programmes en faveur des PME et empêcher ces dernières de bénéficier de plusieurs programmes à la fois.
Rehausser la compétitivité des PME
  • Améliorer les ressources humaines des PME en réduisant les inadéquations entre l’offre et la demande de main-d’œuvre grâce à l’octroi d’une plus grande priorité à l’enseignement professionnel.
  • Faciliter l’utilisation de l’Internet pour encourager la croissance des PME, en assurant un cadre réglementaire approprié et des compétences suffisantes en matière de TIC.
  • Assure le respect de règles commerciales équitables afin d’éviter une concurrence déloyale de la part des chaebols et améliorer la gouvernance de ces derniers, tout en éliminant progressivement les restrictions qui conduisent à réserver certains secteurs aux PME.

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Date de mise en ligne : 01/04/2017

Notes

  • [1]
    Toutes les comparaisons dont il est rendu compte dans le présent chapitre sont fondées sur le SCN1993, qui inclut des séries chronologiques remontant jusqu’à 1970, et non sur le SCN2008, qui a été publié en mars 2014 pour la période 2000-13.
  • [2]
    De nouvelles recherches de l’OCDE montrent qu’un assouplissement modéré de la règlementation des marchés de produits dans les secteurs de l’énergie, des transports et des communications – correspondant à la différence dans la rigueur de la règlementation entre l’Australie et l’Autriche en 2008 – pourrait doper le niveau de la R&D des entreprises de 5 % et le nombre de brevets par habitant de 3 % à long terme (Westmore, 2013).
  • [3]
    On estime qu’une réduction hypothétique de la réglementation en Finlande en 2008, représentant un recul de l’indicateur de la réglementation des marchés de produits jusqu’à la moyenne de l’échantillon pour l’année (soit 0.35), se traduit par un accroissement du nombre de brevets déposés de 3 %.
  • [4]
    Le nombre d’entreprises classées par l’État comme entreprises à risque a plus que triplé pour passer de 9 000 environ à près de 29 000 en 2012. Contrairement à ce qui est le cas dans certains pays, une entreprise coréenne qui ne reçoit pas d’investissements de la part d’un capital-risqueur peut néanmoins êtreconsidérée comme une entreprise à risque si elle consacre plus de 5 % de son chiffre d’affaires à la R&D ou si sa technologie est certifiée par l’État.
  • [5]
    Comparaison des gains tirés des fusions-acquisitions en pourcentage de ceux issus des introductions en bourse et des fusions-acquisitions combinées (Korea Venture Capital Association, 2013).
  • [6]
    La Korea Venture Capital Association a fait savoir qu’il est de plus en plus difficile de trouver de bonnes possibilités d’investissement en Corée, ce qui conduit certains de ses membres à investir à l’étranger, notamment en Chine et au Viet Nam (OECD, 2014a). En outre, d’aucuns se plaignent qu’en Corée les plus doués vont travailler dans des chaebols au lieu de créer leur entreprise.
  • [7]
    Par exemple, lorsque des actions sont vendues à plus de 30 % au-dessus du prix du marché, la cession est assujettie au taux maximum d’imposition de 50 %, et non à l’impôt sur les plus-values de 11 %. Ce taux élevé d’imposition limite les possibilités de réinvestissement des gains sur le marché du capital-risque.
  • [8]
    Le Fonds pour la prochaine génération d’entreprises à risque encouragera les investissements dans les entreprises performantes, alors que le Fonds pour l’aide à la reconversion soutiendra les entrepreneurs qui ont fait faillite. On trouvera des précisions sur les programmes publics visant à encouragerles entreprises à risque dans Jones and Kim (2014).
  • [9]
    Le KONEX est le marché des petites entreprises et n’exige de celles-ci que trois conditions pour leur introduction en bourse : i) un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard KWR (963 000 USD); ii) des fonds propres supérieurs à 0.5 milliard KWR; ou iii) des bénéfices de plus de 0.3 milliard KWR.
  • [10]
    En outre, les créateurs de nouvelles entreprises détenteurs d’un visa qui restent en Corée trois ans ou plus, attirent des investissements d’au moins 300 millions KWR (289 000 euros) et embauchent deux citoyens coréens ou plus peuvent se voir octroyer un titre de séjour permanent.
  • [11]
    Par ailleurs, le système de « coffre à technologies », qui permet aux PME de stocker des technologies ayant une certaine valeur dans des institutions publiques, doit être élargi.
  • [12]
    Leur part dans l’emploi tombe, toutefois, à 37 % si l’on exclut les entreprises de moins de dix salariés.
  • [13]
    Les garanties sont fournies par le biais du Korea Credit Guarantee Fund (KCGF), de la Korea Technology Finance Corporation (KOTEC) et de 16 fondations locales de garanties des crédits établies par l’État et contrôlées par celui-ci. Pour plus de précisions, voir Jones and Kim (2014)
  • [14]
    Outre la SMBA, la KOTEC et le KCGF, le Korea Funds of Funds figure parmi ces institutions.
  • [15]
    Une entreprise a reçu380 millions KRW (366 000 USD) en 2010, soit environ la moitié de son chiffre d’affaires annuel, de la part de quatre programmes gérés par trois ministères différents (KDI et al., 2011).
  • [16]
    Le système d’évaluation de la solvabilité du KCGF divise les PME en six groupes, S, A, B, C, D, et E, C correspondant à une situation de solvabilité normale et B à une bonne situation de solvabilité. Dans la catégorie B, on distingue quatre niveaux de classement allant de B4 à B1.
  • [17]
    Les caisses d’épargne étaient initialement des sociétés de financement de la consommation. Les pouvoirs publics leur ont donné le statut légal d’institutions financières régionales, qui leur interdit en principe d’avoir des succursales bancaires dans les provinces.

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