Notes
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[1]
La Commission européenne estime que les critères fixés pour l’exercice de ces prérogatives sont vagues et imprécis quant à leur champ d’application, et qu’ils accordent donc aux autorités des pouvoirs discrétionnaires étendus pour apprécier les risques courus par les intérêts vitaux de l’État. Les autorités italiennes font valoir qu’en cas d’utilisation illégale de ces pouvoirs spéciaux, le tribunal administratif italien peut déclarer nul, non avenu et, par conséquent, sans effet les pouvoirs spéciaux exercés par le gouvernement. Elles considèrent donc que l’existence de ces prérogatives spéciales n’empêche pas la participation effective des investisseurs à la gestion et au contrôle des entreprises italiennes privatisées, et qu’elles ne constituent pas une restriction à la libre circulation des capitaux.
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[2]
Le ministre de l’Économie et des Finances, M. Padoa-Schioppa, a récemment déclaré que la principale phase des privatisations était maintenant terminée, et que l’État conserverait ses participations dans des entreprises comme l’ENEL et l’ENI, de manière à les protéger contre toute OPA hostile.
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[3]
Des sanctions ont été introduites pour renforcer ce pouvoir : si une entreprise ne se conforme pas à une décision imposant des mesures provisoires, l’Autorité de la concurrence peut lui infliger des amendes pouvant représenter jusqu’à 3 % de son chiffre d’affaires.
-
[4]
Ces sanctions ne peuvent toutefois être réduites de plus de la moitié, sauf pour amener la partie principale à fournir à l’Autorité des éléments de preuve décisifs concernant une entente dont l’Autorité ne disposait pas.
-
[5]
Dans la mesure où les lignes directrices de l’UE limitent le montant des dommages-intérêts accordés, le risque est faible que ces recours collectifs aient un effet boomerang – résultant de l’importance des dommages-intérêts octroyés par certains jurys – et qu’ils débouchent au bout du compte sur des hausses de prix préjudiciables aux consommateurs.
-
[6]
Les magasins de plus de 1 500 mètres carrés restent néanmoins soumis à l’approbation des communes.
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[7]
Ces comités d’urbanisme, désignés sous le nom de « Conferenza dei servizi », se composent d’élus des régions et des communes, de consommateurs et de représentants des petits commerces.
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[8]
Les coiffeurs ont été autorisés à travailler le lundi et les horaires d’ouverture des stations-service ont été déréglementés.
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[9]
Un des cris de ralliement des professions libérales contre le décret Bersani de 2006 consiste à dénoncer la « marchandisation » des services intellectuels qu’il entraîne à leurs yeux (« Tutti in piazza contro Bersani », Il Sole 24 Ore, 21 juillet 2006).
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[10]
Cela vaut pour les honoraires des professions autoréglementées, les prix maximums et minimums, l’influence exercée par collusion sur les tarifs et toute autre atteinte à la concurrence par les prix.
-
[11]
Pour l’heure, les services professionnels peuvent uniquement recourir à la publicité pour diffuser des informations d’ordre général.
-
[12]
On pourrait considérer que des marges d’intérêt nettes élevées correspondent à une stratégie consistant à privilégier les intérêts perçus, plutôt que les commissions bancaires, en tant que source de revenus. Ce raisonnement n’est cependant guère convaincant dans le cas de l’Italie, compte tenu du niveau relativement élevé des commissions bancaires. Néanmoins, le nombre limité de ventes croisées explique peut-être pourquoi les banques italiennes s’appuient sur les marges d’intérêt et les commissions de compte bancaire classiques pour accroître leurs recettes.
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[13]
Le rapport des marges d’intérêt nettes aux actifs totaux est influencé par la part des prêts dans les actifs totaux et il peut varier entre les pays et entraîner des distorsions potentielles. Si les prêts représentent une proportion plus importante des actifs totaux, le ratio augmente mécaniquement. En outre, ce ratio dépend des activités de titrisation. Certains comparaisons fondées sur les taux d’intérêt tirés des statistiques harmonisées montrent qu’il n’y a pas de différence substantielle entre les pays de l’OCDE pour la plupart des types de prêts, à l’exception des crédits à la consommation (voir Bulletin économique No 40, mars 2005, encadré « Le coût du crédit bancaire en Italie et dans la zone euro en 2004 ».
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[14]
Cette enquête tend à évaluer le point de vue des consommateurs à l’aide d’indicateurs tels que la qualité des informations fournies par les banques, la possibilité de régler facilement les différends avec les banques, la confiance envers les conseils donnés par les établissements financiers, ou la fréquence d’utilisation des services bancaires sur Internet.
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[15]
Décret du ministre de l’Economie et des Finances du 12 avril 2007, adopté par le ministre en tant que président du Comité interministériel du crédit et de l’épargne.
-
[16]
Cela fait suite à une modification de l’article 129 de la loi sur les banques (décret Pinza).
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[17]
Neuf nouvelles banques, qui appartenaient précédemment à des fondations, sont aujourd’hui réunies dans UniCredit Group, et trois autres dans Capitalia. Par ailleurs, la récente fusion entre Intesa et San Paolo a donné naissance au 15e établissement bancaire mondial, regroupant 22 anciennes banques italiennes. Le nouvel établissement Intesa San Paolo figurait à cette aune au 15e rang des banques mondiales en février 2007, avec 80 milliards d’euros. En mai 2007, UniCredit a acquis Capitalia, ce qui a donné naissance à la 2e plus grande banque européenne.
-
[18]
Les chiffres pour la France et l’Allemagne datent de 2002 et sont tirés de l’étude de Eisenbeis et Kaufman : http:// www. fina. org/ SLC/ Papers/ cross-borderdraftrev-11-22-05. pdf.
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[19]
Avant cette nouvelle Loi sur l’épargne, le secteur bancaire était la seule branche d’activité où l’application des règles de concurrence ne relevait pas de la compétence de l’Autorité de la concurrence.
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[20]
Ces engagements résultent des nouveaux pouvoirs conférés à l’Autorité de la concurrence.
-
[21]
L’Italie est à la traîne des autres pays d’Europe occidentale en matière de services bancaires électroniques, mais ils connaissent une expansion rapide dans la péninsule.
1Il y a peu encore, le jeu des mécanismes du marché était fortement restreint en Italie. À l’aune de l’indicateur de réglementation des marchés de produits (RMP) de 2003, son cadre réglementaire était un des plus stricts de la zone OCDE, en dépit des progrès accomplis au cours des années précédentes (graphique 2.1). Parmi les trois composantes de l’indicateur de RMP, l’indicateur de contrôle étatique, qui mesure notamment la présence capitalistique de l’État dans l’économie, était deux fois plus élevé que pour les États-Unis, malgré les privatisations antérieures. De même, l’indicateur mesurant les obstacles aux prises de participation étrangères dénotait une réglementation restrictive. Enfin, les obstacles aux échanges, à l’investissement et à l’entrepreneuriat étaient importants en termes de comparaison internationale. Il est tout à fait plausible que ces entraves réglementaires à la concurrence aient joué un rôle clé dans le ralentissement de la productivité. Alors que les industries manufacturières sont exposées de longue date à la concurrence internationale, les secteurs des services sont restés abrités des pressions concurrentielles. La contribution de ces derniers à la croissance de la productivité de la main-d’œuvre italienne s’est limitée à 1/4 de point de pourcentage entre 1986 et 1995, et elle a été encore plus faible après 1996 (tableau 2.1). Cette situation contraste de manière saisissante avec celle observée dans d’autres pays, comme les États-Unis et certains pays nordiques, où les gains de productivité ont fortement augmenté, notamment dans les services financiers et le commerce de détail. Les deux récentes vagues de libéralisation sont donc bienvenues, même s’il est possible de renforcer encore le jeu des mécanismes du marché. Nous évaluons dans le présent chapitre les dispositions adoptées récemment par les autorités pour stimuler la concurrence, notamment dans les secteurs du commerce de détail, des services professionnels et de l’intermédiation financière. Nous concluons ce chapitre en recommandant diverses mesures destinées à compléter ce processus de libéralisation.
Réglementation des marchés de produits dans les pays de l’OCDE
Réglementation des marchés de produits dans les pays de l’OCDE
Contribution à la croissance de la productivité du travail par personne occupée
Contribution à la croissance de la productivité du travail par personne occupée
Taux annuelsLes récentes mesures de libéralisation de l’économie
2Le gouvernement entré en fonction à la mi-2006 a entrepris de poursuivre les efforts de libéralisation antérieurs. En juillet 2006, un décret-loi – désigné sous le nom de « premier décret Bersani » – a été promulgué par le nouveau gouvernement et rapidement adopté par le Parlement. Il comprenait un ensemble de mesures de libéralisation dans des domaines asphyxiés par la réglementation comme le commerce de détail, les taxis, la pharmacie, les professions libérales, les services publics et la banque de réseau. Ce décret a également renforcé la protection des consommateurs et les pouvoirs de l’Autorité de la concurrence (encadré 2.1).
Encadré 2.1. Le « décret Bersani » : un train de mesures de libéralisation impressionnant
Commerce de gros et de détail
- Le système d’autorisation concernant l’ouverture de magasins (y compris de grandes surfaces) reste en place pour les produits alimentaires, mais les restrictions liées aux parts de marché (tant prédéfinies que calculées à partir des volumes de ventes régionaux) sont supprimées.
- Les dispositions imposant des distances minimales entre magasins similaires sont supprimées.
- L’éventail de produits commercialisés dans les points de vente au détail n’est plus limité.
- Les restrictions quantitatives concernant la production de pain sont éliminées.
- Les « ventes exceptionnelles » (promotions, déstockages et remises) sont totalement libéralisées.
- Les tarifs minimums sont abolis pour tous les services professionnels, et la publicité est autorisée aux fins exclusives d’information.
- La création de sociétés réunissant plusieurs services professionnels est autorisée.
- La réglementation des licences de taxis est quelque peu assouplie, afin de permettre aux villes d’en délivrer davantage. Néanmoins, leur attribution est subordonnée à l’accord d’organismes professionnels (auto-gestione) et la détention de licences multiples demeure impossible.
- Les produits pharmaceutiques délivrés sans ordonnance peuvent maintenant être commercialisés dans les supermarchés (cela concerne 10 % des médicaments vendus en Italie), mais la présence d’un pharmacien sur le lieu de vente reste requise.
- Il n’est plus obligatoire de faire certifier par un notaire les ventes de véhicules automobiles d’occasion.
- Des services de bus privés sont autorisés à entrer en concurrence avec les services publics en agglomération.
- Les services publics locaux doivent être ouverts à la concurrence et attribués par voie d’appel d’offres.
- Les banques seront tenues de permettre à leurs clients de clôturer leurs comptes (et de transférer leurs avoirs dans un autre établissement) sans frais en cas de modification des conditions contractuelles.
- Les courtiers d’assurance peuvent désormais commercialiser les contrats de plusieurs sociétés.
- Le champ de compétences de l’Autorité de la concurrence est élargi, son indépendance et sa capacité de réaction sont renforcées, et les sanctions financières et administratives prévues par la loi sont alourdies.
3Un second décret-loi a été adopté en janvier 2007, accentuant la libéralisation des services conformément aux recommandations de l’Autorité de la concurrence. Des réformes importantes ont été mises en œuvre dans les secteurs des services financiers, des transports, des communications et du commerce de détail (encadré 2.2). Les mesures adoptées visaient à renforcer la transparence des prix, à alléger les formalités administratives et à réduire les barrières à l’entrée.
Encadré 2.2. Le « décret Bersani » de janvier 2007, une seconde vague de libéralisation
Services financiers
- Les clauses abusives concernant les commissions sur compte bancaire – c’est-à-dire les commissione di massimo scoperto (commissions de découvert maximum) – sont interdites.
- Les pénalités imposées en cas de remboursement anticipé d’un prêt hypothécaire immobilier sont abolies ; le transfert d’un emprunt hypothécaire entre banques devrait être plus aisé.
- Afin de faire baisser les prix de l’essence, qui figurent parmi les plus élevés d’Europe, les horaires d’ouverture ont été déréglementés et la distance minimum entre stations-service ainsi que l’interdiction de vente de produits non pétroliers ont été supprimées.
- Les petites entreprises sont autorisées à acheter directement du gaz naturel en ligne, au lieu de passer par des importateurs – ce qui exige une forte capacité de négociation contractuelle.
- Les droits perçus par les opérateurs de téléphonie mobile pour le rechargement des cartes prépayées sont abolis.
- Les limitations concernant la distance minimum entre cinémas sont supprimées.
- Les formalités administratives sont allégées : grâce à la création d’un « guichet unique » sur Internet, le délai de création d’une entreprise devrait être ramené de 35 jours à une semaine seulement.
- Les restrictions concernant les licences d’auto-écoles ont été assouplies, les salons de coiffure sont autorisés à ouvrir le lundi, et la procédure d’octroi des licences d’agent immobilier a été simplifiée.
Réduire la part des entreprises publiques dans l’économie
4En 2003, l’économie Italienne se caractérisait toujours par une forte présence capitalistique de l’État (graphique 2.2). Cependant, grâce au programme en cours de privatisation, la part des entreprises publiques diminue, même si des entreprises importantes des secteurs de l’énergie, des transports et des médias sont – au moins en partie – détenues par la puissance publique (OCDE, 2005a). En outre, l’État italien conserve des actions spécifiques dans des entreprises privatisées opérant dans des domaines stratégiques, comme Telecom Italia, l’ENI, l’ENEL et Finmeccanica, même s’il n’a jamais exercé les pouvoirs spéciaux attachés à ces participations et si la portée de celles-ci a été sensiblement réduite par une loi adoptée en 2003. Il faut souligner que la loi italienne de privatisation, adoptée en 1994, avait mis en place des mesures pour la protection des actionnaires minoritaire (par exemple le vote cumulatif et le vote par correspondance) avant la « loi Draghi » de 1998. En outre, les autorités ont décidé de respecter le Codice di autodisciplina (Code d’autodiscipline) adopté dans le contexte de la « loi Draghi » de 1998 et toutes les autres règles en découlant adoptées pour les sociétés cotées, afin de protéger les actionnaires minoritaires. Néanmoins, en laissant la possibilité à l’État d’opposer son veto à des décisions stratégiques, il y a un léger risque que les actions spécifiques ne réduisent l’intérêt des investisseurs privés pour les entreprises concernées et amoindrissent donc les effets bénéfiques de ces privatisations. En juin 2006, considérant que ces pouvoirs spéciaux étaient de nature à restreindre de manière injustifiée la libre circulation des capitaux et la liberté d’établissement, la Commission européenne a porté l’affaire devant la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) [1]. Afin de se conformer aux recommandations de l’OCDE et de l’UE et d’éviter de décourager les investissements étrangers, les autorités devraient étudier la possibilité de remplacer à l’avenir les actions spécifiques par d’autres dispositifs, visant notamment à assurer une réglementation sectorielle appropriée et à renforcer les autorités indépendantes.
Contrôle étatique, en 2003
Contrôle étatique, en 2003
Indicateur variant de 0 à 6 (sa valeur étant d’autant plus élevée que la réglementation favorise la concurrence)5Le gouvernement actuel considère qu’il y a encore d’autres secteurs « stratégiques » [2]. De même, il estime que les médias audiovisuels devraient conserver leur identité spécifique, sachant que la RAI revêt la forme d’une société holding publique. Les récents projets de privatisation d’Alitalia, principale entreprise en place dans le secteur du transport aérien intérieur, vont néanmoins dans la bonne direction. Il importe que le processus de privatisation reste totalement transparent et que les récentes propositions de l’État de limiter le nombre d’aéroports italiens pouvant accueillir des vols internationaux ainsi que les nouvelles restrictions en matière de publicité ne favorisent pas de manière disproportionnée Alitalia.
6S’agissant des services publics locaux, le « décret Bersani » et le projet de « décret Lanzillota » devraient introduire des modifications majeures. Ces textes visent à ouvrir à la concurrence le marché des services publics locaux, de manière à améliorer la qualité de ces services et à réduire leur coût. L’objectif de ces décrets est également d’instaurer une plus grande transparence dans les partenariats public-privé et de réduire les subventions croisées. Pour la prestation de services publics tels que les transports, la gestion des déchets et l’assainissement (la question de la distribution d’eau est encore à l’étude), less appels d’offres devraient constituer la règle et les procédures locales d’adjudication devraient suivre une liste générale de conditions imposant des normes de qualité minimum, définie au niveau national. Un nouveau projet de loi propose également de créer une autorité intégrée des transports, et de placer l’eau dans le champ de compétence de l’autorité de régulation de l’énergie. En adoptant ces dispositions, les pouvoirs publics contribueraient grandement à renforcer l’efficience du cadre de réglementation du marché des services d’utilité publique. Il conviendrait cependant d’aller plus loin. Les procédures de passation des marchés publics et la qualité des services devraient être surveillées avec soin par un organisme régional chargé de la concurrence, de manière à empêcher toute recherche de rente et à garantir que ces procédures favorisent effectivement le jeu de la concurrence.
Appliquer la loi et renforcer l’autonomie des autorités de régulation
7Des réformes importantes ont été engagées récemment concernant les autorités chargées de l’application du droit de la concurrence. Lorsque l’Italie a adopté son droit de la concurrence en 1990, l’objectif de l’action publique, qui consistait jusqu’alors à servir ou, implicitement, à protéger les intérêts des producteurs et des travailleurs, a été recentré sur les intérêts des consommateurs. Reste que pas moins de onze organismes ou autorités de régulation sectoriels ont été également créés, ce qui rend nécessaires des mesures de clarification ou de rationalisation. Dans le nouveau cadre institutionnel mis en place, c’est à l’Autorité de la concurrence que revient en dernier ressort la responsabilité de faire appliquer le droit de la concurrence, ce qui réduit les risques de manque de coordination. Le décret-loi de juin 2006 a renforcé la liberté d’intervention et les pouvoirs de sanction de l’Autorité. Celle-ci a été habilitée à prendre des mesures conservatoires lorsque la concurrence est exposée à une menace grave et fatale [3]. Dans le cadre du « programme de clémence », l’Autorité peut désormais réduire de son propre chef le montant des sanctions financières et administratives lorsque les entreprises visées acceptent de collaborer à la détermination des infractions [4]. Il est cependant possible que ses prérogatives concernant les violations du droit de la concurrence commises via une association restent trop limitées (OCDE, 2003). Renforcer les pouvoirs d’enquête et de sanction de l’Autorité de la concurrence à cet égard pourrait être particulièrement important pour lutter contre les pratiques d’entente sur les prix et de partage de marché dans les services professionnels. Les dispositions juridiques à l’abri desquelles des associations professionnelles ou des groupes particuliers se livrent à des pratiques anticoncurrentielles devraient être supprimées. Les amendes prévues en cas de violation commise via une association ne devraient pas être plafonnées à hauteur du chiffre d’affaires de l’association considérée, mais fondées sur le chiffre d’affaires de ses membres, et ce sont eux qui devraient être passibles de ces amendes. La coopération entre les autorités de surveillance devrait par ailleurs être encouragée et renforcée. Les récentes expériences ayant eu lieu entre l’Autorité de la concurrence et la Banque d’Italie sont prometteuses de ce point de vue (voir ci-après).
Encadré 2.3. Les réformes récentes concernant le marché de l’énergie
Les prix de l’électricité sont élevés en Italie1
Les prix de l’électricité sont élevés en Italie1
8De plus, les pouvoirs publics ont réorganisé récemment le système de régulation financière, en séparant mieux les fonctions de surveillance relatives à la concurrence et à la stabilité financière. Le gouvernement a récemment soumis au Parlement un projet de loi visant à affiner encore ce dispositif à deux branches en supprimant l’organisme de régulation des assurances (Istituto per la vigilanza sulle assicurazioni private e di interesse collettivo (ISVAP)) et l’autorité de surveillance des fonds de pension professionnels (Commissione di Vigilanza sui Fondi Pensione (COVIP)) : la Banque d’Italie et Consob restant les deux seules autorités réglementaires compétentes pour la surveillance des activités financières.
Donner davantage de poids aux consommateurs
9Il y a peu encore, les associations de consommateurs jouaient un rôle mineur en Italie, comme dans les autres pays d’Europe continentale dans bien des cas. Or, en encourageant les recours collectifs et les dispositifs « d’alerte » en matière de concurrence, les pouvoirs publics peuvent renforcer sensiblement la lutte contre les pratiques collusoires. En juillet 2006, il a été proposé d’introduire la possibilité de recours collectifs, conformément aux normes de l’UE et plusieurs projets de loi différents sont actuellement en cours d’examen au Parlement [5]. L’un d’entre eux prévoit que les associations de consommateurs agréées par le ministère du Développement économique et les chambres de commerce locales soient autorisées à engager des poursuites contre des entreprises, et à demander des compensations financières en cas de comportement anticoncurrentiel tel qu’un abus de position dominante, une entente sur les prix ou le partage d’un marché. Ces associations devraient maintenant pouvoir signaler directement à l’Autorité de la concurrence toute présomption de concurrence déloyale, et demander à l’Autorité d’ouvrir une enquête et de prendre des mesures conservatoires.
10Ce nouveau cadre institutionnel est positif, puisqu’il renforce les prérogatives des consommateurs et exerce un effet dissuasif sur les tentatives de collusion et autres pratiques anticoncurrentielles. Il convient de saluer ces réformes engagées par le gouvernement, qui favorisent l’instauration d’un nouvel état d’esprit en Italie, fondé sur l’idée que la politique économique doit servir avant tout les intérêts des consommateurs. Même si le processus d’agrément des associations de consommateurs vise essentiellement à assurer que les associations soient en fait suffisamment représentatives des consommateurs, il pourrait poser quelques problèmes. Afin que soit éliminé tout risque d’ingérence politique et que soient appliqués les principes de bonne gouvernance, il conviendrait d’envisager une procédure par laquelle les associations de consommateurs ne seraient pas agréées par des institutions politiques, mais par des organismes plus indépendants, tels que l’Autorité de la concurrence ou une commission indépendante.
Le commerce de gros et de détail
Des gains de productivité faibles et des créations d’emplois limitées
11Le secteur du commerce de détail reste essentiellement composé de petits magasins traditionnels employant quelques personnes, et constitue un marché peu contestable pour les grandes surfaces (tableau 2.2). Il n’est donc guère surprenant que ce secteur ait obtenu des résultats médiocres au cours des dix dernières années. La croissance de la productivité a été quasiment nulle entre 1995 et 2002, alors qu’elle a été forte aux États-Unis et en Norvège (graphique 2.4). Aux États-Unis, les supermarchés modernes sont quatre à cinq fois plus productifs que les petites boutiques familiales. Cela s’explique par l’utilisation des technologies de l’information et des modes d’organisation innovants. Certains travaux montrent également que l’assouplissement des restrictions relatives à la taille des points de vente, aux horaires d’ouverture et à la sélection des produits se traduit par une augmentation des ventes et des gains d’emploi (Nicoletti et Scarpetta, 2003). Pire encore, les résultats de l’Italie en matière de productivité se sont dégradés entre la première et la seconde moitié des années 90, tandis qu’un certain nombre d’autres pays ont vu la croissance de leur productivité s’accélérer. Par ailleurs, la progression de l’emploi a été modeste dans ce secteur, s’inscrivant en deçà de celle observée dans d’autres pays européens.
Évolution de la productivité et de l’emploi dans le commerce de gros et de détail1
Évolution de la productivité et de l’emploi dans le commerce de gros et de détail1
Dans certains pays de l’OCDEPrincipales caractéristiques structurelles du secteur du commerce de détail
Principales caractéristiques structurelles du secteur du commerce de détail
2002–200312Dans le même ordre d’idées, l’Italie reste à la traîne en termes de diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC), et le commerce électronique s’y développe lentement (encadré 2.4). Il se peut également que le manque de maîtrise des outils informatiques, la confiance limitée à l’égard des systèmes de transactions électroniques et une culture financière faisant peu de place à la technologie – les Italiens n’utilisent guère les guichets automatiques de banque (GAB) et les cartes de crédit – aient pesé dans la balance. La cyberactivité se développe lentement et l’Italie obtient des résultats relativement médiocres en termes de fourniture de services électroniques par les entreprises à leurs fournisseurs et à leurs clients (encadré 2.4). Le gouvernement a récemment adopté de nouvelles mesures qui devraient favoriser les paiements électroniques : les Italiens seront invités à payer tous les certificats ou services publics par carte de crédit ou électroniquement. La diffusion rapide des services d’accès à Internet à haut débit et de téléphonie mobile de troisième génération devrait contribuer à combler l’écart qui sépare l’Italie des pays européens en pointe dans ce domaine. Il est encourageant que la Banque d’Italie entende promouvoir le développement des services bancaires électroniques, notamment en contribuant à l’amélioration de la sécurité des transactions et des services de paiement (Draghi, 2006 ; Draghi, 2007).
Encadré 2.4. L’Italie est à la traîne en matière de cyberactivité et de commerce électronique
L’Italie obtient des résultats médiocres dans le cadre de l’enquête sur la cyberactivité
L’Italie obtient des résultats médiocres dans le cadre de l’enquête sur la cyberactivité
13De plus en plus de travaux indiquent qu’une réglementation stricte destinée à protéger les petits commerces de la concurrence des grandes surfaces tend à renforcer le pouvoir de marché des entreprises en place et à faire augmenter les marges commerciales, tirant vers le haut les prix de détail. En outre, ce type de dispositions réglementaires ne protège pas l’emploi et exerce un effet dissuasif en matière d’investissement et de modernisation (Bertrand et Kramarz, 2002 ; McGuckin et al., 2005). Comme la France, l’Allemagne et le Japon, l’Italie applique des lois sur le zonage et des restrictions en matière d’occupation des sols qui empêchent l’entrée sur le marché d’acteurs mondiaux de la grande distribution et du maxidiscompte (Lewis, 2004). Ces dispositions empêchent également les supermarchés de se développer et de se faire concurrence en baissant leurs prix. Cela se traduit par une productivité plus faible et des prix à la consommation plus élevés pour les produits alimentaires.
14En 1998, la « loi Bersani » a réformé les règles applicables aux grandes surfaces commerciales. Cette loi a transféré des communes aux régions la responsabilité de la réglementation des ouvertures et des extensions de grandes surfaces [6]. Elle a également fait obligation aux autorités régionales d’établir des plans d’urbanisme commercial conformes à des critères d’environnement et d’urbanisme. Elle a imposé la création de comités régionaux chargés d’examiner les demandes d’ouverture de nouveaux magasins [7]. Néanmoins, dans la mesure où cette loi n’a pas fixé la composition de ces comités régionaux, ni défini des lignes directrices concernant l’établissement des plans régionaux d’urbanisme commercial, la réforme a débouché sur une réglementation du commerce de détail très disparate entre les régions, limitant de manière inégale le développement des établissements commerciaux. Allant à l’encontre des objectifs initiaux, 17 des 20 régions italiennes ont instauré des limites substantielles au développement des grands centres commerciaux, restreignant le nombre maximum d’ouvertures de grands magasins et/ou la surface de vente maximum autorisée sur leur territoire (ISAE, 2002). Seules trois régions ont suivi l’orientation nationale en faveur de la libéralisation (le Piémont, l’Émilie-Romagne et les Marches), et obtenu des résultats encourageants en termes de gains de productivité et de création d’emplois (encadré 2.5).
Encadré 2.5. Évaluation comparée des mesures prises par les régions entre 1998 et 2002 concernant la réglementation du commerce de détail
Stimuler l’innovation et la productivité via la concurrence par les prix
15Avec le « décret-loi Bersani » de juillet 2006, le gouvernement a adopté un ensemble de mesures attendues de longue date pour libéraliser le secteur du commerce de détail (encadré 2.1). Les ventes promotionnelles ont été autorisées tout au long de l’année, dans certaines limites. De même, les règles en vigueur concernant les parts de marché ont été abolies. Néanmoins, des lois sur le zonage et des restrictions relatives à l’occupation des sols s’appliquent toujours, ce qui créée un risque que les collectivités locales, sous l’influence des détaillants en place, ne tentent de faire barrage à cette vague de déréglementation. Le gouvernement devrait donc continuer à encourager la libéralisation du commerce de détail. L’Autorité de la concurrence n’étant pas en mesure de réaliser un examen global de ce secteur au niveau local, il est nécessaire que soit mise en place une présence locale, à laquelle il incomberait de surveiller la mise en œuvre d’une liste prédéfinie de pratiques proconcurrentielles, établie sur une base nationale avec l’aide de l’Autorité de la concurrence. Ils devraient notamment veiller à la suppression des dispositions limitant le développement des grandes surfaces. Ces nouveaux organismes locaux remplissant une « fonction d’alerte » devraient être financièrement et administrativement indépendants des administrations régionales. Outre le secteur du commerce de gros et de détail, le champ de compétence de ces organismes pourrait également couvrir les services d’utilité publique et les transports locaux.
16Les décrets Bersani de juillet 2006 et janvier 2007 ont légèrement modifié les règles relatives aux horaires d’ouverture des magasins, mais la législation reste plus restrictive en Italie que dans nombre de pays de l’UE [8]. Le Royaume–Uni, la France et l’Espagne ont totalement déréglementé les horaires d’ouverture des magasins du lundi au samedi. En Italie, les commerces ne peuvent rester ouverts plus de 15 heures d’affilée, dans une plage comprise en 7 heures du matin et 10 heures du soir (graphique 2.5). En outre, la plupart des magasins sont fermés le dimanche. À cet égard, il est possible d’aller plus loin en matière de libéralisation.
Horaires d’ouverture des magasins
Horaires d’ouverture des magasins
Les services professionnels
Des rentes et des prix élevés dus à une réglementation protectionniste
17Il y a peu encore, l’exercice des professions libérales était fortement réglementé. Les associations professionnelles font valoir de longue date que la concurrence entre leurs membres risque de porter préjudice aux consommateurs, et que le statut spécial dont bénéficient leurs activités doit être préservé [9]. Les services professionnels font donc l’objet d’un large éventail de restrictions appliquées par le biais d’associations ou d’organismes professionnels (Ordini), d’une autoréglementation, ainsi que de règles administrées conjointement avec les pouvoirs publics. L’Italie était, avant le décret Bersani, un des pays où la réglementation était la plus contraignante dans l’ensemble des professions libérales (graphique 2.6). Le cas des notaires et des autres professions juridiques l’illustre on ne peut mieux (encadré 2.6). Les services de santé tels que ceux fournis par les pharmaciens et les généralistes sont également extrêmement réglementés : dans les services pharmaceutiques, l’Italie affiche le degré le plus élevé de réglementation en Europe après la Grèce (Paterson et al., 2003). Or, de plus en plus d’éléments tendent à indiquer que cette réglementation explique la faiblesse des gains de productivité et le niveau élevé des prix (Conway et al., 2005). Ainsi, une course en taxi est aujourd’hui deux fois plus chère à Milan qu’à New York, sans aucune justification économique (Giavazzi, 2005).
Réglementation de certains secteurs des services1
Réglementation de certains secteurs des services1
Services professionnels, en 2003Encadré 2.6. Les notaires, les avocats et les pharmaciens en Italie
Jusqu’à une date récente, la concurrence était strictement limitée dans les services juridiques et pharmaceutiques (Faini et al., 2004). Le nombre de notaires et de pharmaciens autorisés à exercer dans chaque zone est limité par la loi, en fonction de l’importance de la population et du territoire concernés. La zone couverte par un notaire doit compter au moins 8 000 habitants, et chaque notaire est censé réalisé un chiffre d’affaires minimum. Ces limites ne sont réexaminées que tous les 10 ans, ce qui peut expliquer le rationnement implicite du nombre de notaires (qui n’a augmenté que de 7 % depuis 1976). Il existe des conseils nationaux qui pratiquent une autoréglementation, en fixant des normes de conduite et en jouant un rôle de surveillance. Ces normes comprennent des « règles déontologiques et éthiques », des restrictions à la concurrence entre membres et des lignes directrices concernant la protection des marchés locaux (Giavazzi, 2005). De même, les associations d’avocats réglementent l’entrée dans la profession et la publicité la concernant. Il y avait également des procédures de détermination des tarifs : une commission consultative spéciale composée d’avocats et de fondés de pouvoir proposait des honoraires minimums, la décision finale appartenant au gouvernement (Giavazzi, 2005). En 2004, les dernières négociations au sein du Consiglio Nazionale Forense (Conseil national des barreaux) ont débouché sur une hausse de 100 % des honoraires minimums en termes réels.
Le décret-loi Bersani devrait contribuer à réduire certaines rentes, mais il reste encore des marges de libéralisation
Les exigences de certification par un notaire ne semblent pas toujours justifiées, notamment en cas de vente de véhicule automobile d’occasion. L’élimination de cette prescription par le décret-loi Bersani de 2006 devrait réduire les coûts de transaction sur le marché automobile. Dans le domaine de la pharmacie, les supermarchés ont été autorisés à commercialiser les médicaments vendus sans prescription médicale, qui représentent un segment du marché en forte expansion [*]. Le décret exige cependant qu’un pharmacien soit présent sur le lieu de vente en permanence ; compte tenu du manque de pharmaciens, cela pourrait limiter les effets bénéfiques de cette mesure. Une manière d’assouplir cette règle serait de requérir la présence de pharmaciens qualifiés uniquement pour les médicaments délivrés sur ordonnance. Néanmoins, le nombre de pharmacies reste limité, et seuls des pharmaciens indépendants (ou associés) peuvent en être propriétaires. Le décret-loi Bersani a réduit les pouvoirs des Ordini – notamment des associations d’avocats – en leur retirant leurs prérogatives en matière d’honoraires minimums et de publicité. Ces associations n’en conservent pas moins des pouvoirs considérables, liés à la réglementation de l’entrée dans ces professions et à l’octroi de licences.
Les règles les plus restrictives ont été assouplies
18Malgré les mesures de libéralisation adoptées récemment, les barrières à l’entrée restent élevées : premièrement, les conditions d’octroi de licences et d’entrée restent souvent verrouillées par l’autoréglementation qui prévaut dans de nombreuses professions (telles que les journalistes, les guides de montagne ou les moniteurs de ski), ce qui signifie que le nombre de concurrents futurs est contrôlé ; deuxièmement, les diplômes universitaires délivrés dans les autres pays sont rarement reconnus (en particulier au niveau européen pour les comptables, les avocats, etc.), ce qui représente une barrière à l’entrée pour les étrangers ; et troisièmement, la publicité comparative est encore interdite. En outre, certaines professions (telles que celles de comptable et d’ingénieur) ne peuvent être exercées que par des travailleurs indépendants. Or, il est possible que cette contrainte réglementaire ait ralenti le rythme du processus de création de sociétés et de concentration, empêchant du même coup la réalisation de gains de productivité découlant de la standardisation et de l’automatisation des activités, ainsi que d’économies d’échelle.
19Les pouvoirs publics devraient se fixer pour priorité la suppression des barrières à l’entrée liées à la rigidité de certaines règles. Pour ce faire, elles pourraient remplacer le système des licences par une simple procédure de certification (le secteur considéré est alors ouvert aux nouveaux entrants, mais la puissance publique doit certifier que ceux-ci disposent des qualifications requises). Par ailleurs, les dispositions du droit commun de la concurrence interdisant les accords restrictifs en matière de prix devraient s’appliquer également aux tarifs des services professionnels, sans exception [10]. Ce point revêt une importance toute particulière pour les notaires, les comptables et les pharmaciens. Le développement d’associations de consommateurs proposant des conseils, certifiant ou classant les professionnels et offrant une protection juridique devrait être encouragé, dans le prolongement de l’instauration des procédures de recours collectif. À en juger par l’expérience du Royaume-Uni, la principale mesure à prendre consisterait à assujettir toutes les professions libérales au droit de la concurrence (Faini et al., 2004). Les règles relatives aux services professionnels devraient être assouplies afin de permettre les communications publicitaires, même subjectives, qui ne sont ni fausses ni trompeuses [11]. Les autorités devraient renforcer l’application du droit de la concurrence aux professions libérales et aux associations professionnelles, en supprimant les dispositions juridiques en vertu desquelles des comportements anticoncurrentiels sont exclus de son champ d’application, et en instaurant des sanctions financière suffisantes pour exercer un effet dissuasif sur les auteurs potentiels d’infractions.
Les services financiers
20Les services financiers ont une incidence considérable sur les performances économiques, que ce soit directement ou indirectement, via leurs effets induits sur l’accumulation de capital physique et humain (Guiso et al., 2004 ; OCDE, 2005c). L’accès aux financements s’est nettement amélioré en Italie. Néanmoins, la capitalisation des marchés d’actions a été légèrement inférieure à 50 % du PIB ces deux dernières années, soit nettement en deçà de la norme internationale, et le ratio entre la dette hypothécaire des ménages et le PIB est resté inférieur à 20 %. En outre, certaines études laissent à penser que les banques italiennes sont un peu moins efficaces que leurs homologues européennes en matière de gestion des coûts (Banque centrale européenne, 2006a ; Mercer et al., 2005). En termes de comparaison internationale, les banques italiennes semblent supporter des frais de personnel élevés en pourcentage du produit brut bancaire, correspondant à une moindre efficience (ABI, 2005). En conséquence, le prix moyen des services bancaires de base italiens semble être un des plus élevés d’Europe (Cap Gemini, 2005 ; Drummond et al., 2007). Récemment, l’Autorité de la concurrence a publié les résultats d’une enquête sectorielle indiquant également que parmi les grands pays européens, l’Italie se caractérisait par les commissions de compte bancaire les plus élevées. De même, les marges d’intérêt nettes – qui peuvent être considérées comme une autre mesure partielle des pressions concurrentielles et de l’efficience des établissements [12] – sont légèrement supérieures à la moyenne de l’UE (graphique 2.7) [13]. Bien que la question de la comparabilité des coûts des services financiers entre pays reste manifestement sujette à controverse, il est généralement admis que les commissions et frais bancaires semblent relativement élevés en Italie (Draghi, 2006). L’importance de ces commissions et frais ne paraît pas liée à des critères de qualité, puisqu’une récente enquête laisse transparaître une relative insatisfaction concernant les services bancaires en Italie (Commission européenne, 2004) [14]. Il existe donc encore des marges de réforme du système financier.
Marges d’intérêt nettes
Marges d’intérêt nettes
En pourcentage des actifs bancaires totauxRéaliser des gains d’efficience
21Certains éléments indiquent que, pour les pays européens considérés dans leur ensemble, le prix des services bancaires de base est inversement corrélé aux recettes supplémentaires retirées de produits plus « élaborés » (crédit à la consommation, prêts hypothécaires et gestion d’actifs) (Mercer et al., 2005). Par conséquent, le manque de développement des services à forte valeur ajoutée pourrait expliquer le niveau apparemment élevé des coûts des services de base. Le manque de concurrence pourrait constituer une autre explication. Il est possible que les incitations à renforcer la productivité et à réduire les marges aient été faibles dans ce secteur d’activité (encadré 2.7). À cet égard, les services à haute valeur ajoutée devraient se développer grâce à la législation récente, qui permet aux banques d’émettre des obligations garanties [15], et à la libéralisation récente des émissions de titres supérieures à 50 millions d’euros [16].
Encadré 2.7. Mesurer la concurrence dans les systèmes bancaires de certains pays de l’OCDE
En moyenne, la concurrence semble relativement faible en Italie, à l’aune des statistiques H estimées. Ce résultat concorde globalement avec ceux obtenus dans d’autres études fondées sur ce critère. Des analyses internationales effectuées par Drummond et al. (2007) tendent à indiquer que les banques sont confrontées en Italie à une concurrence légèrement moins intense qu’en Espagne et dans les principaux pays voisins. De Bandt et Davis (2000) montrent en outre que les grandes banques italiennes se trouvent dans une situation de concurrence monopolistique, tandis que celle des petites banques tend à être plus proche d’un monopole. Bien que la situation ne soit pas foncièrement différente de celle observée dans un certain nombre d’autres pays européens, il est sans doute possible de renforcer encore le jeu de la concurrence dans le système bancaire italien [*].
La concurrence dans le secteur bancaire tend à être faible en Italie
La concurrence dans le secteur bancaire tend à être faible en Italie
La contestabilité du marché s’améliore
22Au cours des dix dernières années, le secteur bancaire italien a commencé à se concentrer et le marché des services bancaires aux particuliers a gagné en efficience (Drummond et al., 2007). Néanmoins, la taille des banques italiennes est restée relativement modeste (graphique 2.8). Le processus de concentration en cours s’est récemment accéléré : quatre grands groupes bancaires ont vu le jour à la suite d’une série de fusions [17].
Concentration dans le secteur bancaire et taille de l’économie1
Concentration dans le secteur bancaire et taille de l’économie1
23En principe, toute concentration débouche sur des gains d’efficience. Les fusions bancaires peuvent permettre d’améliorer la tarification des risques grâce à leurs retombées informationnelles, et elles tendent à permettre des gains de rentabilité grâce à une utilisation plus efficiente du capital (Focarelli et al., 2003). Toutefois, la concentration des établissements bancaires peut aller à l’encontre de l’objectif de renforcement de la concurrence. Jusqu’ici, les autorités de surveillance nationales considèrent que le processus de concentration n’a pas porté préjudice à la concurrence : de nouveaux acteurs ont fait leur entrée sur les marchés locaux, et la marge entre taux d’intérêt débiteur et créditeur s’est réduite dernièrement. Il reste à voir si la constitution de champions nationaux de plus grande taille se traduira par des gains de productivité et des baisses de prix. Il demeure sans doute important d’encourager l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché et de renforcer sa contestabilité.
24Il y a peu encore, la présence de banques étrangères ayant une participation de contrôle dans des banques italiennes était limitée. Fin 2004, 7 % seulement de la totalité des actifs bancaires étaient détenus par des agents économiques étrangers, contre 10 % en France et 5 % en Allemagne [18]. Aucune grande banque italienne n’était contrôlée par un actionnaire étranger. À l’été 2005, la crise liée à Antonveneta a montré que les prises de contrôle d’établissements italiens par des intérêts étrangers étaient très difficiles. Plus récemment, des progrès considérables ont été accomplis en vue de faciliter les opérations transnationales : BNL a été rachetée par la banque française BNP Paribas, tandis qu’Antonveneta est finalement passée sous le contrôle de l’établissement néerlandais ABN Amro. Par ailleurs, ING a réussi son entrée sur le marché italien. La fusion d’Unicredit avec la banque allemande HVB en 2005 a également constitué un signe encourageant pour ce processus d’intégration. Fin 2006, la contestabilité du marché s’était améliorée de manière spectaculaire, puisque qu’aucun autre pays d’Europe occidentale n’avait connu une augmentation aussi marquée de la présence étrangère (20 % de la totalité des actifs étaient aux mains d’établissements étrangers).
25L’Italie doit cependant prendre une plus large part au processus de concentration transnationale en cours. Il est de bon augure que la Banque d’Italie ait aboli l’obligation de communication préalable dans le cas des fusions et acquisitions. Cette mesure a ouvert la voie à une nouvelle vague de concentrations dans le secteur bancaire. Pour faciliter ces opérations, la nouvelle loi sur l’épargne (voir ci-après) a récemment transféré la responsabilité de l’application du droit de la concurrence dans le secteur bancaire à l’Autorité de la concurrence [19]. En matière de fusions et d’acquisitions, la Banque d’Italie et l’Autorité de la concurrence ont des missions différentes, la première étant chargée de la supervision prudentielle et la deuxième de la concurrence. La loi sur l’épargne a renforcé la coopération entre les deux autorités.
Certains éléments indiquent que les pressions concurrentielles s’accentuent
26Les décrets-lois de juillet 2006 et janvier 2007 ont introduit de nouvelles mesures destinées à renforcer la concurrence et à servir les intérêts des consommateurs dans le secteur de la banque et de l’assurance, en facilitant notamment les changements d’établissement bancaire pour les consommateurs. Récemment, les banques ont été confrontées à des pressions concurrentielles accrues. Ainsi :
- la fiducie bancaire qui gère le réseau des guichets automatiques de banque (GAB) s’est engagée à réduire les commissions interbancaires pour les cartes de débit et les autres instruments de paiement, à la suite d’une enquête préliminaire menée par l’Autorité de la concurrence [20] ;
- les nouvelles règles relatives aux modifications contractuelles unilatérales, destinées à renforcer la transparence des contrats et la mobilité des clients, ont poussé les banques à offrir de meilleures conditions contractuelles pour attirer les clients des autres établissements ;
- l’Italie a œuvré également en faveur d’une adoption rapide de la directive européenne sur les acquisitions et augmentations de participation dans des entités du secteur financier, de manière à éliminer les ingérences politiques dans l’évaluation des fusions transnationales.
27L’Association des banques italiennes (ABI) a réagi à ces critiques en prenant des initiatives importantes. Un site Internet (www. pattichiari. it) recensant plus de 170 banques propose une plate-forme comparative des commissions bancaires mise à jour quotidiennement, et offre en ligne des cours d’éducation financière. Une éducation renforcée et une meilleure information des consommateurs sur leurs options financières pourrait les rendre plus enclins à changer d’établissement. L’ABI s’est également engagée à réduire les coûts de transfert d’ordre financier et non financier en Italie. Même si l’internalisation de toutes les charges administratives exige des efforts considérables de coordination, l’Italie semble maintenant en première ligne sur ce dossier.
28Si la concurrence est indéniablement en train de s’intensifier en Italie, il est possible de la renforcer encore. Les solutions globales de transfert simplifiant les formalités administratives à accomplir et la « portabilité totale des comptes » devraient être généralisées, de manière à accroître encore la mobilité entre banques, sans coûts financiers ni administratifs. Des initiatives telles que la mise en place de plates-formes de partage d’informations financières ou la création d’un moteur de recherche sur Internet relatif aux commissions financières doivent être encouragées, mais sous la surveillance d’associations de consommateurs ainsi que de l’Autorité de la concurrence, de manière à limiter les risques de collusion. Favoriser l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché de la banque et de l’assurance devrait probablement renforcer la concurrence par les prix. L’expérience de pays voisins a montré que la progression des services bancaires et de courtage en ligne [21] concourait à réduire les commissions. Leur promotion devrait donc constituer une priorité pour les autorités de surveillance.
Conclusion
29Le gouvernement italien a récemment adopté des mesures de libéralisation à « coût budgétaire nul » pour abaisser les barrières à l’entrée, alléger les formalités administratives, élargir l’éventail de choix des consommateurs et réduire les rentes dans les secteurs protégés. Au cours des dix dernières années, la plupart de ces initiatives avaient été fortement recommandées par l’OCDE, la Commission européenne et l’Autorité de la concurrence italienne. Les décrets-lois de juillet 2006 et janvier 2007 constituent de grands pas en avant pour le renforcement de la concurrence et la productivité.
30Il reste toutefois des problèmes à résoudre. Premièrement, le nouveau cadre de la concurrence doit être pleinement appliqué et maintenu sous surveillance. Deuxièmement, le gouvernement et les collectivités locales doivent s’abstenir de toute initiative allant à l’encontre de ces mesures de libéralisation. En édulcorant les propositions initiales de déréglementation des services de taxi, à la suite des manifestations de grande ampleur de la mi-juillet 2006, le gouvernement a créé de ce point de vue un regrettable précédent. Il est également crucial que le processus de libéralisation se poursuive. Cela suppose d’accroître l’autonomie des organismes de surveillance chargés de la concurrence et de renforcer les autorités de régulation, non seulement au niveau national mais aussi à l’échelon local, dans l’intérêt des consommateurs. Compte tenu de ses répercussions potentielles sur la productivité et l’emploi, et des résultats décevants des réformes antérieures, une importance prioritaire devrait être accordée au secteur du commerce de gros et de détail.
Encadré 2.8. Recommandations en vue de renforcer la concurrence sur les marchés de produits
Les autorités devraient limiter dans toute la mesure du possible l’utilisation et le champ d’application des actions spécifiques que détient l’État dans les opérateurs historiques des secteurs des télécommunications, des services postaux et de l’énergie, afin de se conformer aux recommandations de l’Union européenne (UE) et de l’OCDE et de garantir l’égalité de traitement entre tous les actionnaires.
Le gouvernement devrait poursuivre ses cessions d’actifs, notamment dans les médias (télévision), les transports (aérien et ferroviaire) et les services d’utilité publique (énergie). Il devrait en outre maintenir le cap des réformes engagées, afin de renforcer la concurrence sur le marché de l’énergie et de garantir l’accès aux réseaux à un prix équitable. Il devrait enfin séparer aussitôt que possible les activités de gestion des réseaux et de fourniture de services (dans les domaines de l’énergie et des chemins de fer).
Il conviendrait de poursuivre la réforme des services locaux : les procédures de passation des marchés publics et la qualité des services devraient être surveillées avec soin par un organisme régional chargé de la concurrence, de manière à empêcher toute recherche de rente et à garantir que ces procédures favorisent effectivement le jeu de la concurrence
Renforcer la concurrence dans le commerce de gros et de détail
Il conviendrait de mettre en place des organismes régionaux d’évaluation de la concurrence, auquel il incomberait de surveiller la mise en œuvre d’une liste prédéfinie de pratiques proconcurrentielles établie au niveau national. Ils devraient notamment veiller à la suppression de toutes les dispositions limitant le développement des grandes surfaces, en limitant l’influence exercée par les acteurs locaux sur les politiques d’occupation des sols.
Les autorités devraient envisager de déréglementer totalement les horaires d’ouverture des magasins.
Les pouvoirs publics devraient encourager la généralisation de la cyberactivité et des paiements électroniques, en contribuant à améliorer l’infrastructure des technologies de l’information et la formation à la maîtrise des outils informatiques.
Libéraliser les services professionnels
Il faudrait abaisser les barrières à l’entrée en supprimant les dispositions injustifiées en matière d’octroi de licence, et étudier la possibilité de mettre en place des mécanismes de type certification. Toutes les professions, y compris les journalistes, devraient être concernées.
Les autorités devraient éliminer les règles anticoncurrentielles qui fixent certains prix et empêchent l’utilisation de publicités véridiques et non trompeuses.
Il conviendrait d’étudier des mesures dignes de ce nom pour réduire l’influence des associations d’entreprises et des organismes professionnels. Il faudrait notamment envisager l’instauration de sanctions financières suffisantes pour exercer un effet dissuasif, qui soient applicables à tous les membres des Ordini en cas de collusion ou d’abus de position dominante.
Les autorités devraient supprimer les restrictions quantitatives concernant le nombre de pharmacies et libéraliser leur régime de propriété, en éliminant la règle selon laquelle seuls des pharmaciens qualifiés indépendants (ou associés) peuvent en être propriétaires.
Il conviendrait de surveiller l’application de l’accord conclu avec les organisations de taxis, afin de déterminer si le nombre de licences délivrées augmente et si la qualité de service s’améliore. À terme, l’entrée sur le marché des taxis devrait être déréglementée davantage, via le remplacement du système de licences par une procédure de certification.
Services financiers
Afin de stimuler la concurrence en encourageant de nouvelles entrées dans le secteur de la banque et des assurances, les pouvoirs publics devraient faciliter la tâche des clients qui souhaitent changer de banque en garantissant la « portabilité totale des comptes », et promouvoir les services bancaires en ligne afin d’attirer de nouveaux entrants dans ce secteur.
Pour stimuler l’innovation et transférer aux consommateurs les gains d’efficience réalisés, les autorités devraient encourager les fusions, y compris au niveau transnational.
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Mise en ligne 01/09/2009
Notes
-
[1]
La Commission européenne estime que les critères fixés pour l’exercice de ces prérogatives sont vagues et imprécis quant à leur champ d’application, et qu’ils accordent donc aux autorités des pouvoirs discrétionnaires étendus pour apprécier les risques courus par les intérêts vitaux de l’État. Les autorités italiennes font valoir qu’en cas d’utilisation illégale de ces pouvoirs spéciaux, le tribunal administratif italien peut déclarer nul, non avenu et, par conséquent, sans effet les pouvoirs spéciaux exercés par le gouvernement. Elles considèrent donc que l’existence de ces prérogatives spéciales n’empêche pas la participation effective des investisseurs à la gestion et au contrôle des entreprises italiennes privatisées, et qu’elles ne constituent pas une restriction à la libre circulation des capitaux.
-
[2]
Le ministre de l’Économie et des Finances, M. Padoa-Schioppa, a récemment déclaré que la principale phase des privatisations était maintenant terminée, et que l’État conserverait ses participations dans des entreprises comme l’ENEL et l’ENI, de manière à les protéger contre toute OPA hostile.
-
[3]
Des sanctions ont été introduites pour renforcer ce pouvoir : si une entreprise ne se conforme pas à une décision imposant des mesures provisoires, l’Autorité de la concurrence peut lui infliger des amendes pouvant représenter jusqu’à 3 % de son chiffre d’affaires.
-
[4]
Ces sanctions ne peuvent toutefois être réduites de plus de la moitié, sauf pour amener la partie principale à fournir à l’Autorité des éléments de preuve décisifs concernant une entente dont l’Autorité ne disposait pas.
-
[5]
Dans la mesure où les lignes directrices de l’UE limitent le montant des dommages-intérêts accordés, le risque est faible que ces recours collectifs aient un effet boomerang – résultant de l’importance des dommages-intérêts octroyés par certains jurys – et qu’ils débouchent au bout du compte sur des hausses de prix préjudiciables aux consommateurs.
-
[6]
Les magasins de plus de 1 500 mètres carrés restent néanmoins soumis à l’approbation des communes.
-
[7]
Ces comités d’urbanisme, désignés sous le nom de « Conferenza dei servizi », se composent d’élus des régions et des communes, de consommateurs et de représentants des petits commerces.
-
[8]
Les coiffeurs ont été autorisés à travailler le lundi et les horaires d’ouverture des stations-service ont été déréglementés.
-
[9]
Un des cris de ralliement des professions libérales contre le décret Bersani de 2006 consiste à dénoncer la « marchandisation » des services intellectuels qu’il entraîne à leurs yeux (« Tutti in piazza contro Bersani », Il Sole 24 Ore, 21 juillet 2006).
-
[10]
Cela vaut pour les honoraires des professions autoréglementées, les prix maximums et minimums, l’influence exercée par collusion sur les tarifs et toute autre atteinte à la concurrence par les prix.
-
[11]
Pour l’heure, les services professionnels peuvent uniquement recourir à la publicité pour diffuser des informations d’ordre général.
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[12]
On pourrait considérer que des marges d’intérêt nettes élevées correspondent à une stratégie consistant à privilégier les intérêts perçus, plutôt que les commissions bancaires, en tant que source de revenus. Ce raisonnement n’est cependant guère convaincant dans le cas de l’Italie, compte tenu du niveau relativement élevé des commissions bancaires. Néanmoins, le nombre limité de ventes croisées explique peut-être pourquoi les banques italiennes s’appuient sur les marges d’intérêt et les commissions de compte bancaire classiques pour accroître leurs recettes.
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[13]
Le rapport des marges d’intérêt nettes aux actifs totaux est influencé par la part des prêts dans les actifs totaux et il peut varier entre les pays et entraîner des distorsions potentielles. Si les prêts représentent une proportion plus importante des actifs totaux, le ratio augmente mécaniquement. En outre, ce ratio dépend des activités de titrisation. Certains comparaisons fondées sur les taux d’intérêt tirés des statistiques harmonisées montrent qu’il n’y a pas de différence substantielle entre les pays de l’OCDE pour la plupart des types de prêts, à l’exception des crédits à la consommation (voir Bulletin économique No 40, mars 2005, encadré « Le coût du crédit bancaire en Italie et dans la zone euro en 2004 ».
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[14]
Cette enquête tend à évaluer le point de vue des consommateurs à l’aide d’indicateurs tels que la qualité des informations fournies par les banques, la possibilité de régler facilement les différends avec les banques, la confiance envers les conseils donnés par les établissements financiers, ou la fréquence d’utilisation des services bancaires sur Internet.
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[15]
Décret du ministre de l’Economie et des Finances du 12 avril 2007, adopté par le ministre en tant que président du Comité interministériel du crédit et de l’épargne.
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[16]
Cela fait suite à une modification de l’article 129 de la loi sur les banques (décret Pinza).
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[17]
Neuf nouvelles banques, qui appartenaient précédemment à des fondations, sont aujourd’hui réunies dans UniCredit Group, et trois autres dans Capitalia. Par ailleurs, la récente fusion entre Intesa et San Paolo a donné naissance au 15e établissement bancaire mondial, regroupant 22 anciennes banques italiennes. Le nouvel établissement Intesa San Paolo figurait à cette aune au 15e rang des banques mondiales en février 2007, avec 80 milliards d’euros. En mai 2007, UniCredit a acquis Capitalia, ce qui a donné naissance à la 2e plus grande banque européenne.
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[18]
Les chiffres pour la France et l’Allemagne datent de 2002 et sont tirés de l’étude de Eisenbeis et Kaufman : http:// www. fina. org/ SLC/ Papers/ cross-borderdraftrev-11-22-05. pdf.
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[19]
Avant cette nouvelle Loi sur l’épargne, le secteur bancaire était la seule branche d’activité où l’application des règles de concurrence ne relevait pas de la compétence de l’Autorité de la concurrence.
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[20]
Ces engagements résultent des nouveaux pouvoirs conférés à l’Autorité de la concurrence.
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[21]
L’Italie est à la traîne des autres pays d’Europe occidentale en matière de services bancaires électroniques, mais ils connaissent une expansion rapide dans la péninsule.