Couverture de EE_0509

Article de revue

Résumé

Pages 8 à 10

1L’économie suédoise a connu des modifications spectaculaires, avec notamment un bond remarquable de la productivité depuis le milieu des années 90. Par voie de conséquence, le revenu par habitant regagne lentement le terrain perdu au cours des décennies antérieures. La performance du marché du travail laisse cependant à désirer. Les taux d’emploi n’ont toujours pas retrouvé leurs points hauts des années 90 et la durée du travail doit augmenter pour permettre la survie de l’État providence.

2Le principal défi est de préserver les éléments essentiels du système de protection sociale en dépit du vieillissement de la population. Si la situation budgétaire de la Suède est plus satisfaisante que celle de la plupart des autres pays de l’OCDE, elle doit être consolidée pour rester viable en longue période. La contrainte budgétaire de long terme étant incontournable, il faut admettre la nécessité d’opérer un choix entre le présent et l’avenir pour ce qui est de la fourniture des services publics : plus on consommera aujourd’hui, et plus étroite sera la marge de manœuvre disponible pour les services sociaux de demain. Pour assurer la viabilité des finances publiques, un certain nombre de conditions doivent être réunies :

Renforcer la situation budgétaire

3La Suède a des objectifs ambitieux en matière de finances publiques, mais les autorités doivent réaffirmer leur volonté de les atteindre, sinon l’excédent budgétaire restera largement inférieur à l’objectif de 2 % du PIB. Cet objectif devrait davantage servir de référence pour la conduite de la politique économique; les marges disponibles en dessous des plafonds de dépenses ne devraient pas être utilisées pour financer des mesures discrétionnaires, et le niveau des plafonds devrait être compatible avec l’excédent visé. Un relèvement des impôts pourrait aller à l’encontre du but recherché en longue période, dans la mesure où les coins fiscaux élevés freinent l’offre de main-d’œuvre. Les incitations au travail pourraient cependant s’améliorer si l’on ajustait l’assiette d’imposition en réintroduisant un taux uniforme de TVA et en réduisant les taux marginaux d’imposition du revenu.

Réduire les absences pour cause de maladie

4Les absences pour cause de maladie et d’invalidité sont beaucoup plus nombreuses que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, la principale raison en étant la générosité et la facilité d’accès des prestations. La Suède doit se rapprocher de l’optique fondée sur le principe de « l’obligation mutuelle » qu’elle applique déjà à l’assurance-chômage. Il faudrait essentiellement pour cela contrôler plus strictement l’éligibilité aux prestations, faire plus largement appel à des évaluations médicales indépendantes, veiller à ce que la majorité des bénéficiaires participent à des programmes de réadaptation, et introduire une modulation des primes des entreprises en fonction de leur expérience passée. Si la Suède peut se rapprocher des meilleures pratiques internationales dans ces différents domaines, le problème de l’absentéisme pour cause de maladie pourrait être largement réglé sans qu’il soit nécessaire d’abaisser les prestations.

Allonger la durée du travail

5Différents dispositifs de congé contribuent également à la faiblesse de la durée moyenne du travail en Suède, et le gouvernement devrait examiner si les coûts qu’ils entraînent au niveau de l’offre de main-d’œuvre ne sont pas plus élevés que les avantages sociaux qui en découlent. On pourrait ajuster le congé parental afin d’améliorer les perspectives de gains des femmes (par exemple en augmentant la fraction qui n’est pas transférable entre les parents). Le congé pour études doit être davantage axé sur l’emploi. Quant au congé sabbatique, il ne contribue pas à l’offre de main-d’œuvre et devrait être supprimé.

Dynamiser l’emploi

6Il faut que les jeunes intègrent plus tôt la population active. Cela implique de repenser les règles qui régissent l’entrée dans l’enseignement tertiaire (afin qu’un plus grand nombre d’élèves intègrent directement l’enseignement supérieur dès leur sortie de l’école) et d’encourager les étudiants à finir plus vite leur cursus (par exemple en raccourcissant la période pendant laquelle des bourses peuvent être obtenues). Quant aux travailleurs âgés, le gouvernement pourrait envisager de les inciter plus fortement à retarder leur départ en retraite. Les chômeurs trouveraient plus rapidement une activité si les programmes d’assurance-chômage et de garantie d’activité étaient profondément modifiés. Enfin, en assouplissant la règle « dernier entré-premier sorti », on pourrait réduire les absences pour cause de maladie et permettre aux travailleurs de changer plus facilement d’emploi.

Mieux utiliser l’argent public

7Il est possible de faire plus avec moins de ressources dans le secteur public. En particulier, les collectivités locales devraient accepter plus facilement de faire jouer la concurrence et de recourir plus largement à la sous-traitance et à des évaluations comparatives. Le cadre réglementaire doit également être renforcé pour assurer l’égalité de traitement des fournisseurs publics et privés.

8Un chapitre de cette étude examine dans le détail les moyens d’améliorer la qualité et l’efficience du système de santé.

Cette Étude est publiée sous la responsabilité du Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement, qui est chargé de l’examen de la situation économique des pays membres.
La situation économique et les politiques de la Suède ont été évaluées par le Comité le 19 mai 2005. Le projet de rapport a ensuite été révisé à la lumière de la discussion et finalement approuvé par le Comité plénier le 3 juin 2005.
Le projet de rapport du Secrétariat a été établi pour le Comité par David Rae et Martin Jørgensen sous la direction de Peter Jarrett.
L’Étude précédente de la Suède a été publiée en mars 2004.
La présente Étude économique ne peut pas analyser certaines politiques qui intéressent le pays mais relèvent de la compétence de la Communauté européenne. Si quelques-unes d’entre elles peuvent être examinées dans le contexte de l’Étude de la zone euro, d’autres ne peuvent pas l’être par le Comité EDR, car la Commission européenne considère pour l’instant que les Études économiques doivent avoir une portée limitée. Aucune limite ne s’applique en ce qui concerne les politiques qui peuvent être examinées dans les Études économiques des autres pays membres de l’OCDE.
La Commission et les États membres de l’Union européenne étudient activement les moyens d’examiner dans le contexte du Comité EDR les politiques mises en œuvre à l’échelle de la Communauté et de l’Union européenne.

Date de mise en ligne : 01/01/2007

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