Notes
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[1]
Union monétaire ouest-africaine, regroupant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
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[2]
Qu’elles fonctionnent avec des objectifs multiples à court terme ou des mandats législatifs pour la stabilité des prix, pratiquement toutes les banques centrales ont reconnu leur désir de réaliser la stabilité des prix à tout instant (Kahn, 1996).
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[3]
Depuis de nombreuses années, le débat de politique monétaire s’est focalisé sur l’opposition entre une politique de règle ou un comportement discrétionnaire de la banque centrale. Via l’argument de l’incohérence temporelle, la plupart des débats générés par cette ligne de théorie depuis la fin des années 1970 ont stigmatisé la politique discrétionnaire des autorités monétaires dans les pays industrialisés et mis en évidence la nécessité d’un mécanisme d’engagement sous la forme de règles comme la plus simple solution pour réduire le biais inflationniste de la politique monétaire (Kydland et Prescott, 1977 ; Barro et Gordon, 1983 ; Taylor, 1993).
-
[4]
Ces pays considèrent le ciblage de l’inflation comme un moyen de maintenir ce taux.
-
[5]
Pour de tels pays, l’adoption du ciblage de l’inflation est un moyen de réduire l’inflation jusqu’à son objectif de long terme.
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[6]
Le FOMC a annoncé qu’une inflation de 2 % est plus cohérente avec le mandat statutaire de la Réserve fédérale ; la Banque centrale européenne a adopté une fourchette de cible d’inflation explicite en réponse au mandat de stabilité des prix dans le traité de Maastricht.
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[7]
Une banque centrale indépendante, une infrastructure humaine et technique développée, un environnement macroéconomique stable et un système financier sain (Debelle, 1997 ; Batini et Laxton, 2006 ; Mishkin et Schmidt-Hebbel, 2007).
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[8]
Cette réforme consolide l’indépendance de la BCEAO et lui donne les moyens de renforcer sa crédibilité et son efficacité. Ainsi, un comité de politique monétaire est créé pour définir la politique monétaire. En contrepartie, de nouvelles obligations en matière de compte rendu aux autorités, de transparence vis-à-vis du marché et d’information du public sont à la charge de la Banque centrale. Celle-ci devra désormais communiquer ses décisions et rendre compte au public, aux acteurs du système financier et aux États des résultats de son action. Cela s’inscrit dans l’objectif de faire comprendre aux agents économiques la cohérence des décisions prises afin de leur permettre de former leurs propres anticipations et prévisions de la façon la plus rationnelle possible. Le choix des instruments de politique monétaire ainsi que la fixation de l’objectif d’inflation sont désormais clairement mentionnés.
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[9]
Depuis décembre 2010, il a été procédé à une uniformisation des coefficients de réserves obligatoires applicables aux banques des États membres de l’Union. Le coefficient de réserves obligatoires a d’abord été porté à un niveau unique de 7 % puis à 5 % depuis mars 2012 et à 3,5 % depuis mars 2017.
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[10]
Cet objectif s’inscrit dans le souci d’une préservation de la valeur interne et externe de la monnaie de l’Union.
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[11]
L’utilisation de l’expression « règle de ciblage d’inflation » ne signifie pas que nous limitons le ciblage de l’inflation à une règle, mais nous parlons de la règle de politique monétaire qui accompagne la mise en œuvre d’une stratégie de ciblage de l’inflation.
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[12]
Ces études s’orientent principalement sur la détermination de la règle optimale ; les plus importantes se sont faites sur la base d’une comparaison des règles optimales et/ou forward-looking contre la règle de Taylor, entre le ciblage de l’inflation strict et le ciblage de l’inflation flexible ou, encore, entre le ciblage de l’inflation domestique et le ciblage de l’inflation-IPC. Les résultats de ces études ont été résumés sous la forme de fonctions de réponses impulsionnelles, d’estimations des coefficients des fonctions de réaction, de variabilités inconditionnelles des objectifs, de comparaisons des niveaux de perte et d’évolutions des taux d’intérêt obtenus en simulant les fonctions de réaction optimales.
-
[13]
Tenou (2002), Shortland et Stasavage (2004a, 2004b), Bationo (2015).
-
[14]
Dans les fonctions de perte des autorités monétaires retenues dans la littérature, le lissage du taux d’intérêt n’est pas systématique. Les fonctions de perte les plus anciennes soutenaient que les banquiers centraux n’avaient que l’inflation et la croissance comme objectifs. Ainsi, la présence de l’instrument de politique monétaire dans la fonction de perte était inutile. Cette conclusion a été remise en cause par la littérature sur les règles de politique monétaire dans la mesure où il a été montré empiriquement que les règles les plus efficaces en termes de stabilisation de l’inflation et de la production sont susceptibles de générer de très fortes variabilités du taux d’intérêt. La description du comportement des banques centrales en ces termes est alors complètement déraisonnable (Penot et al., 1999). Selon Woodford (1999), l’intégration de l’instrument de politique monétaire dans la fonction objectif de la banque centrale est une manière de corriger la forte volatilité des taux d’intérêt provenant des règles les plus efficaces.
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[15]
L’inflation est stabilisée autour d’une cible tandis que la production est stabilisée autour du niveau naturel. Les écarts de l’inflation et de la production à leurs objectifs respectifs sont au carré, rendant les écarts indésirables indépendamment du signe (c’est-à-dire que les objectifs d’inflation et de production sont symétriques). La cible d’inflation et le niveau naturel de production sont exogènes (Clark et al., 1999). Ces formes de fonctions de perte ont habituellement été introduites dans les modèles de politique monétaire optimale d’une manière ad hoc (Nessén et Vestin, 2005). Cette fonction de perte montre que l’objectif implicite des autorités de la banque centrale pour la production est le taux naturel de production de l’économie. Ainsi, avec cette spécification, le biais inflationniste classique dû à l’incohérence temporelle disparaît (Walsh, 2009).
-
[16]
Dans la littérature sur les équations d’offre et de demande, certains auteurs ont fait référence à des agents économiques dont les anticipations reposent sur le passé alors que d’autres ont mis en exergue le caractère rationnel des anticipations, fondées sur toute l’information disponible.
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[17]
Les variables εt et ut sont supposées iid.
-
[18]
Cette formulation, qui associe inertie et anticipations rationnelles, répond aux problèmes de vraisemblance des spécifications intégralement prospectives, du type Kerr et King (1996) ou McCallum et Nelson (1997). Cette mixité peut se justifier par l’introduction d’une rigidité imputable à un niveau de consommation de référence (Fuhrer, 2000).
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[19]
Les dépenses budgétaires en investissement et en formation de capital humain (surtout en matière d’éducation, de santé, d’infrastructures de qualité, …) peuvent encourager l’investissement privé et promouvoir l’activité économique. Analysées sous l’angle du fonctionnement de l’administration publique, les dépenses publiques n’affectent pas directement la productivité des facteurs mais entraînent des distorsions sur les décisions privées.
-
[20]
La volatilité de l’inflation est utilisée comme un indicateur d’instabilité macroéconomique qui est susceptible d’être nuisible pour le progrès économique.
-
[21]
Le taux d’intérêt réel est défini comme la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’inflation observé sur la période qui s’achève (équation de Fisher). Il s’agit du taux d’intérêt réel ex post par opposition au taux d’intérêt réel ex ante que l’on calcule à l’aide du taux d’inflation attendu sur la même période.
-
[22]
Les analyses standards de la courbe de Phillips sont basées sur les modèles sous dépendance temporelle à la Calvo (1983) dans un contexte de concurrence monopolistique qui donne aux entreprises le pouvoir de fixer les prix, de rationalités dans le processus de formation des anticipations inflationnistes et de rigidités des prix entraînant une incapacité des entreprises à ajuster les coûts aux prix désirés à toutes les dates.
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[23]
Le degré du caractère prospectif dépend des valeurs des paramètres β1 et β2. Le taux d’inflation anticipé pour la période t+1 est estimé à partir de la période t. Les paramètres β1 et β2 représentent l’impact des anticipations inflationnistes : une hausse des anticipations se traduit par une inflation plus élevée. Ainsi, un signe positif est anticipé pour ces paramètres.
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[24]
En effet, une appréciation du dollar par rapport au franc CFA pourrait augmenter les coûts des produits énergétiques et alimentaires importés et entraîner une inflation importée plus significative. De même, une flambée des prix du pétrole sur le marché mondial est source de tensions inflationnistes dans l’Union, que ce soit par l’intermédiaire d’une hausse des produits énergétiques et alimentaires acquis par les ménages ou par celui d’une augmentation du coût des matières premières énergétiques. Ces coefficients sont donc anticipés être positifs.
-
[25]
Cela repose sur l’hypothèse selon laquelle une production élevée induit une demande également forte des biens produits. Dans ce cas, les entreprises avec des prix flexibles établissent leurs prix à un niveau élevé, ce qui induit une hausse du niveau général des prix. L’impact du niveau de la production sur celui des prix est fonction de la proportion des entreprises dont les prix sont flexibles.
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[26]
Cette règle simple assure la fonction de transparence, c’est-à-dire de crédibilité et de contrôlabilité, dans la mesure où il serait plus facile pour la banque centrale d’expliquer la conduite de la politique monétaire en suivant une règle simple, rendant ainsi plus facile pour le public d’évaluer la performance de l’autorité monétaire.
-
[27]
Plus précisément, le taux d’intérêt est ajusté à la hausse si les autorités monétaires considèrent que l’inflation est assez élevée et il devrait être en mesure de réduire les pressions inflationnistes en ralentissant la demande. Alternativement, le taux d’intérêt est ajusté à la baisse pour stimuler les dépenses si la production et l’inflation sont faibles.
-
[28]
Elle correspond au niveau de production obtenu avec une parfaite flexibilité des prix et sans distorsions cycliques sur le marché du travail.
-
[29]
Ici la banque centrale ajuste l’instrument en réponse à la fois à l’écart de production et à la déviation de la prévision d’inflation par rapport à la cible. L’instrument doit être réglé de telle sorte que la prévision d’inflation pour un horizon correspondant au délai de transmission soit toujours égale à la cible d’inflation ou se rapproche progressivement de l’objectif d’inflation à long terme. Ainsi, tout choc provoquant un écart entre la prévision d’inflation conditionnelle et la cible d’inflation devrait ensuite être pris en charge par une adaptation de l’instrument qui élimine l’écart progressivement. Ici, les écarts de la prévision d’inflation par rapport au niveau cible sont l’indicateur principal. Ainsi, si la prévision d’inflation est supérieure (inférieure) à la cible d’inflation, la banque centrale adopte une orientation restrictive (expansionniste) de la politique monétaire, en fixant le taux d’intérêt au-dessus (en-dessous) de son taux naturel ou en déplaçant le taux d’intérêt vers ce taux objectif.
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[30]
Certains auteurs trouvent que l’horizon optimal de la prévision est au moins d’un an et demi (Batini et Nelson, 2001 ; Leitemo, 2006a).
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[31]
Cette composante d’inertie du taux d’intérêt s’avère nécessaire dans la mesure où elle permet à la banque centrale d’orienter les anticipations d’une manière qui facilite son objectif de stabilisation, en raison de la réduction de l’incertitude (Annicchiarico et Rossi, 2013).
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[32]
Les chiffres après chaque règle supposent que les règles [9], [10] et [11] sont respectivement Règle de Taylor 1, Règle Forward-looking 1 et Règle Backward-looking 1.
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[33]
Il s’agit de la nomenclature UEMOA depuis 1998.
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[34]
Moyenne des Brent du Royaume-Uni (léger), Dubai (moyen) et Texas (lourd) (pondération égale) ($/baril).
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[35]
Les données utilisées dans ce travail sont de fréquences annuelles sur la période 1980-2016 contrairement à la plupart des recherches empiriques sur la politique monétaire qui utilisent des données trimestrielles. Cela est dû à la non disponibilité de données trimestrielles pour les PIB réels des pays de l’UMOA et au souci de ne pas en créer par un filtrage trimestriel pouvant procurer des données non fiables. En outre, l’élément central de la cible d’inflation est l’inflation annuelle plutôt que trimestrielle car l’inflation annuelle est moins volatile que l’inflation trimestrielle.
-
[36]
La statistique du test d’endogénéité a une valeur de probabilité de 0,02, suggérant que les données rejettent massivement l’utilisation de l’estimateur des MCO en faveur de l’estimateur des variables instrumentales. L’étape suivante de l’estimation des variables instrumentales consiste à vérifier la validité des instruments. Pour cela, deux tests sont effectués, à savoir le test de sur-identification de Hansen (statistique J de Hansen) et le test LM de sous-identification (statistique rk de Kleibergen-Paap). Avec une probabilité supérieure à 5 %, le test de Hansen révèle une validité des instruments utilisés. La probabilité de 0,01 (inférieure à 0,05) de la statistique rk de Kleibergen-Paap signifie que l’équation de demande est correctement identifiée. D’autre part, les résultats de la statistique du test de Pagan-Hall indiquent la présence d’hétéroscédasticité, justifiant ainsi l’utilisation de l’estimateur GMM. Cette étape consiste à vérifier si l’estimateur GMM est l’estimateur approprié. En présence d’hétéroscédasticité, l’estimateur GMM est plus efficace que l’estimateur IV simple. Cependant, en l’absence d’hétéroscédasticité, l’estimateur GMM n’est pas asymptotiquement pire que l’estimateur IV.
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[37]
Les tests de validité des instruments, les tests J de Hansen et LM Kleibergen-Paap, suggèrent que les instruments sont valables et que l’équation est identifiée. Le test de Pagan-Hall indique la présence de l’hétéroscédasticité.
-
[38]
Définie à 2% par le Comité de politique monétaire de la BCEAO.
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[39]
Elle est mesurée en prenant simplement la moyenne de l’échantillon sous l’hypothèse que la production fluctue au voisinage de son potentiel et qu’elle est estimée à 2,9 % pour la période 1980-2016. Cette valeur peut être le reflet des faibles niveaux de croissance économique enregistrés dans la zone.
-
[40]
Ces règles ont été calibrées par une règle de Taylor avec des coefficients de 1,5 sur l’écart d’inflation et de 0,5 sur l’écart de production.
-
[41]
Nous nous sommes appuyés sur le manuel de Juillard (2011).
-
[42]
Ce sont des cas particuliers si l’on considère l’infinité de règles de politique monétaire optimales potentiellement existantes. Les tableaux 3 et 4 (en annexe) indiquent l’importance des paramètres de préférence dans la détermination des coefficients optimaux des règles de politique monétaire. Avec la baisse des préférences de la Banque centrale pour la stabilisation de la croissance de la production, la plupart des coefficients ont changé et, plus particulièrement, les fonctions de réaction sont devenues plus agressives. Les résultats des tableaux 5 et 6 (en annexe) correspondent à des variantes d’une stratégie de ciblage flexible de l’inflation pour lesquelles la Banque centrale peut être considérée comme ayant un mandat « dual ou hiérarchique » de stabilisation de l’inflation et de la croissance. En revanche, le dernier cas correspond à une stratégie de ciblage strict de l’inflation.
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[43]
Dans la littérature, la frontière d’efficience est connue sous le nom de « courbe de Taylor (1979) ».
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[44]
Dans ce cas, ces équations vont servir à boucler le modèle.
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[45]
En effet, cette règle décrit la façon dont les principales variables endogènes du modèle évoluent au fil du temps en réponse à divers chocs que peut subir l’économie. Cette évaluation se fait à travers une analyse des fonctions de réponses impulsionnelles. Particulièrement, nous utilisons les résultats des estimations du modèle structurel pour résoudre le modèle macroéconomique dans le contexte d’équilibre général dynamique stochastique et évaluer la dynamique d’ajustement des variables endogènes aux chocs exogènes. Pour ce faire, nous nous concentrons sur les effets des chocs de demande globale, de dépenses publiques, de volatilité de l’inflation, d’offre globale, de taux de change, de prix mondial du pétrole et de taux d’intérêt. Les chocs de demande globale, d’offre globale et de taux d’intérêt sont représentés par les résidus des équations.
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[46]
Les fonctions de réponses impulsionnelles liées à des chocs sur les dépenses publiques, le taux de change nominal et le prix mondial du pétrole se trouvent en annexe (figures 10, 11 et 12). Les réactions sont identiques à celles obtenues pour les chocs de demande et d’offre mais les ampleurs sont différentes.
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[47]
Variables instrumentales.
-
[48]
Variables instrumentales.
1 – Introduction
1À l’heure actuelle, la stabilité des prix, définie selon Greenspan comme un taux d’inflation suffisamment faible et graduel pour que les ménages et les entreprises n’aient pas à en tenir compte dans la prise de leurs décisions financières quotidiennes, est devenue l’un des principaux objectifs assignés aux banques centrales dans de nombreux pays du monde [2]. Les banques centrales, responsables de la politique monétaire, mettent en œuvre différentes stratégies pour assurer la stabilité des prix. En effet, le choix de la stratégie monétaire qui servira au mieux l’objectif de stabilité des prix suscite de nombreux débats [3]. Bien que la question ne soit pas résolue dans de nombreux pays, la politique monétaire a été pendant longtemps menée en s’appuyant sur des objectifs intermédiaires de croissance d’agrégats monétaires ou de taux de change. Cependant, en raison des avancées théoriques et pratiques de la politique monétaire et des banques centrales, il est apparu en 1990 la stratégie de « ciblage de l’inflation » qui se concentre directement sur l’inflation elle-même à travers une cible d’inflation bien spécifiée pour assurer l’objectif de stabilité des prix.
2Le ciblage de l’inflation est caractérisé par l’annonce publique d’une cible d’inflation numérique officielle, un engagement institutionnel à la stabilité des prix comme objectif principal de la politique monétaire, un maximum de transparence à travers des efforts vigoureux de communication avec le public sur les plans et les objectifs de la banque centrale et des mécanismes qui obligent la banque centrale à rendre des comptes (Bernanke et Mishkin, 1997 ; Bernanke et al., 1999). Cette stratégie est de plus en plus considérée comme un bon cadre de politique monétaire et largement applaudie par les économistes et les autorités (Hu, 2006). Elle a été adoptée aussi bien dans le cas où le taux d’inflation souhaité est atteint [4] que dans le cas où il est nettement supérieur à l’objectif d’inflation à long terme [5]. Le ciblage de l’inflation a eu un succès considérable, tel que mesuré par la stabilité de l’inflation et la stabilité de l’économie réelle (Svensson, 2010). En effet, il est apparu que le ciblage de l’inflation améliore les performances macroéconomiques en réduisant le niveau, la variabilité, la persistance et l’incertitude de l’inflation (Mishkin et Schmidt-Hebbel, 2007 ; Lin et Ye, 2009 ; Creel et Hubert, 2009), en augmentant la croissance de la production tout en diminuant sa variabilité (Corbo et al., 2001 ; Neumann et von Hagen, 2002 ; Gonçalves et Salles, 2008 ; Lee, 2011 ; Mollick et al., 2011) et en réduisant la volatilité des taux d’intérêt et de change (Batini et Laxton, 2006 ; Rose, 2007). Il a également été montré que le ciblage de l’inflation a contribué à ancrer les anticipations inflationnistes à long terme (Levin et al., 2004 ; Gürkaynak et al., 2007). En outre, il n’y a aucun résultat empirique qui montre que le ciblage de l’inflation est préjudiciable à la croissance, la productivité, l’emploi, ou d’autres mesures de la performance économique (Cecchetti et Ehrmann, 1999 ; Ball et Sheridan, 2003 ; Lin et Ye, 2007 ; Creel et Hubert, 2009 ; Filho, 2010). Certaines preuves indiquent aussi que le ciblage de l’inflation importe pour les performances budgétaires en améliorant la discipline fiscale aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement (Lucotte, 2012 ; Minea et Tapsoba, 2014), renforce l’indépendance de la banque centrale et améliore l’efficacité de la politique monétaire (Mollick et al., 2011).
3Aucun pays n’a jusqu’à présent abandonné le ciblage de l’inflation après l’avoir adopté (sauf pour rejoindre la zone euro), ou même exprimé des regrets. De plus, les plus grandes banques centrales que sont la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque centrale européenne utilisent les principaux éléments du ciblage de l’inflation dans leur stratégie de politique monétaire [6]. Leur stratégie est même qualifiée de ciblage de l’inflation implicite (Clarida et al., 1998, 2000). Pour les pays industriels et non industriels, le ciblage de l’inflation est apparu comme un régime de politique monétaire plus flexible et a réussi à survivre à un certain nombre de grands chocs et de perturbations, y compris la dernière crise financière et une récession profonde (Rose, 2007 ; Filho, 2010 ; Roger, 2009 ; Walsh, 2009). Ainsi, malgré certaines critiques formulées à son encontre (Friedman, 2002) et les conditions préalables [7] exigées pour sa mise en œuvre et sa réussite, ces multiples avantages rendent le ciblage d’inflation intéressant et opportun pour toute banque centrale et notamment la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
4Depuis le 1er avril 2010, une nouvelle réforme institutionnelle de l’UMOA et de la BCEAO est entrée en vigueur. Bien qu’elle intègre depuis 1998 un objectif explicite d’inflation pour l’Union, la BCEAO s’est vu assigner, à travers cette réforme [8], un objectif explicite de stabilité des prix par les chefs d’État et de gouvernement de l’UMOA. Le Comité de politique monétaire de la BCEAO a donné en septembre 2010 une définition chiffrée de la stabilité des prix. Il a retenu comme objectif un taux d’inflation en glissement annuel, compris entre 1 % et 3 % autour de 2 % pour un horizon de 24 mois. Le cadre stratégique de formulation et de validation des objectifs de la politique monétaire se traduit par la fixation de taux d’intérêt directeurs et de coefficients de réserves obligatoires [9] compatibles avec l’objectif de stabilité des prix. L’orientation de la politique monétaire de la BCEAO dépend de l’écart entre les prévisions à moyen terme de l’inflation et l’objectif poursuivi d’un taux d’inflation de 2 % [10].
5La poursuite d’un tel objectif d’inflation peut en effet sembler restrictive pour des économies qui auraient besoin d’une croissance économique forte et de bonne qualité pour une amélioration durable des conditions de vie des populations et la réduction de la pauvreté. Selon l’article 8 de ses statuts, il est précisé que l’institut d’émission apporte son soutien aux politiques économiques de l’Union, en vue d’une croissance économique saine et durable, si celui-ci est sans préjudice de cet objectif. L’adoption du ciblage pourrait alors dans ces conditions permettre aux autorités monétaires de l’Union de mieux concilier l’objectif de stabilité des prix avec celui de la promotion de la croissance économique.
6Dans le contexte actuel où la presque totalité des attributs du ciblage de l’inflation ont récemment été mis en place par les autorités étatiques dans les pays de l’UMOA, toute réflexion faite sur cette stratégie dans l’Union demeure un important axe de recherche. Plus précisément, une recherche sur les propriétés des règles optimales de ciblage de l’inflation [11] pour la BCEAO semble nécessaire. Ainsi, se pose la question suivante : le ciblage de l’inflation peut-il permettre d’assurer la stabilité des prix dans les pays de l’UMOA, donc de garantir l’ancrage nominal dans l’Union tout en permettant la régulation conjoncturelle ? L’objectif principal de cet article est de déterminer la règle de ciblage de l’inflation pour la BCEAO.
7Il existe une littérature abondante sur les règles de ciblage de l’inflation [12]. La plupart des recherches sur les règles optimales de ciblage de l’inflation se concentrent sur les pays développés (Penot et Pollin, 1999 ; Svensson, 2000 ; Lecarpentier-Moyal et Payelle, 2001 ; Collins et Siklos, 2004 ; Levin, 2004 ; Rhee et Turdaliev, 2012). Il y a très peu de travaux dans ce domaine concernant les pays émergents et en développement (Alichi et al., 2009 ; Harjes et Ricci, 2010 ; Aydin et Volkan, 2011 ; Mishra et Mishra, 2012). Ainsi, cet article tente de combler ce gap en considérant les pays de l’UMOA. Mieux, en déterminant la règle optimale de politique monétaire dans les pays de l’UMOA, il va au-delà des études réalisées jusqu’ici sur les règles monétaires dans l’Union [13].
8La suite de l’article est organisée de la manière suivante : dans une deuxième section, nous exposons le cadre théorique du modèle de ciblage de l’inflation en identifiant les préférences de la banque centrale et en explicitant aussi bien le modèle structurel de l’économie des pays de l’Union que les décisions de la banque centrale ; dans une troisième section, nous déterminons la règle optimale de ciblage de l’inflation en dégageant les coefficients optimaux d’un certain nombre de règles, en examinant leur efficacité et en étudiant la dynamique du modèle sous la meilleure règle. La dernière section constitue la conclusion de l’article.
2 – Le cadre théorique du modèle de ciblage de l’inflation
9Dans l’approche théorique du ciblage de l’inflation, le problème des autorités monétaires est de choisir un taux d’intérêt nominal pour minimiser une fonction de perte donnée sous la contrainte d’un modèle structurel de l’économie. Ce taux d’intérêt nominal représente la fonction de réaction optimale de la banque centrale. Dans ce cadre, le problème de la politique monétaire en régime de ciblage de l’inflation réunit trois éléments que sont les préférences des autorités de la banque centrale, le modèle structurel de l’économie de l’Union et les décisions de politique monétaire.
2.1 – Les préférences de la banque centrale
10Suivant l’approche classique développée dans la littérature, les préférences des autorités de la banque centrale sont identifiées par une fonction de perte inter-temporelle qu’elles essaient de minimiser. Auprès des universitaires et des banquiers centraux, il semble y avoir un consensus sur le fait que la fonction de perte inter-temporelle est exprimée de la manière suivante (Rudebusch et Svensson, 1999 ; Penot et al., 2000) :
12où δ est un facteur d’escompte.
13Pour une période, la fonction de perte peut s’écrire de la manière suivante :
15où πt est le taux d’inflation à la période t, π* est le taux optimal d’inflation ou la cible d’inflation, yt est la production, y* est la production potentielle et it est le taux d’intérêt nominal à court terme ; ρ, λ et σ sont les poids associés à la stabilisation de l’inflation, à la stabilisation de l’activité et au lissage du taux d’intérêt [14]. En raison de la stabilité financière dans la zone UMOA qui se traduit par de très faibles variations de l’instrument de la politique monétaire, il est possible de se priver du lissage du taux d’intérêt dans la fonction de perte. Ainsi, en normalisant le poids accordé à la stabilisation de l’inflation à 1 comme dans beaucoup d’études, nous obtenons une fonction de perte plus simple identique à celle retenue par plusieurs auteurs (Giannoni et Woodford, 2003 ; Nessén et Vestin, 2005) et dont la forme est :
17Cette forme de la fonction de perte est très fréquente dans les analyses de la politique monétaire car captant les principales caractéristiques du régime de ciblage de l’inflation [15].
18La fonction de perte inter-temporelle [1], telle qu’elle est écrite, reste difficile à calculer. Rudebusch et Svensson (1999) apportent la solution avec le cas limite où δ = 1. Ils établissent que lorsque δ tend vers l’unité, la fonction de perte inter-temporelle peut s’écrire simplement dans des termes inconditionnels :
20L’équation [4] montre que la fonction de perte est une somme pondérée des variances inconditionnelles respectives. Avec cette fonction de perte, différentes variantes de ciblage de l’inflation correspondent à différentes variantes de la fonction de perte (Svensson, 2000). Les différents cas de ciblage de l’inflation sont de ce fait définis par le poids accordé à la stabilisation de l’activité économique dans la fonction de perte. Lorsque λ = 0, le régime de ciblage de l’inflation est caractérisé de ciblage « strict » de l’inflation dans la mesure où l’inflation est le seul argument dans la fonction de perte et la stabilisation de l’inflation est le seul objectif de la banque centrale. Cependant, lorsque λ > 0, le ciblage de l’inflation implique que l’autorité monétaire ne se préoccupe pas seulement de l’inflation, mais a aussi un objectif additionnel de stabilisation de l’activité. Dans ce cas, le régime est qualifié de ciblage « flexible » de l’inflation. La minimisation de la fonction de perte par la banque centrale se fait sous la contrainte de la structure économique des pays de l’Union.
2.2 – La représentation de l’économie des pays de l’Union
21La formulation du modèle macroéconomique de l’Union est le deuxième élément pour analyser les questions de politique monétaire, et particulièrement la mise en œuvre d’une règle de ciblage de l’inflation. Le modèle retenu, identique à ceux développés dans la littérature, est constitué d’une équation d’offre de la forme d’une courbe de Phillips et d’une équation de demande de la forme d’une courbe IS. Dans notre cas, nous faisons l’hypothèse d’une combinaison d’anticipations adaptatives et prospectives [16]. Ce cadre mixte se présente de la manière suivante :
23avec rt = it – πt
25En remplaçant les anticipations des variables par leurs réalisations, il apparaît une composante « erreur d’estimation » dans les termes d’erreur, soit :
27Donc :
29où y, π, i, xdt et x0t désignent respectivement l’activité économique, l’inflation, l’instrument de politique monétaire ainsi que les chocs de demande et d’offre [17].
30L’équation [7] représente la dynamique de l’activité économique dans l’Union. L’activité économique courante dépend de l’activité économique future prévue, de sa valeur passée avec un décalage d’un an, du taux d’intérêt réel ainsi que de chocs de demande [18]. Comme nous faisons référence à la situation réelle de l’UMOA, il est important de prendre en compte l’impact des dépenses publiques [19] et celui de la volatilité de l’inflation [20] sur l’activité économique. Le paramètre le plus important de cette équation est φ. Il mesure la réponse de l’activité économique aux décisions de politique monétaire. En raison de l’influence supposée négative de l’instrument de la banque centrale sur les composantes de la demande agrégée, le signe du coefficient φ est anticipé être négatif. Cet impact négatif de l’instrument de la politique monétaire sur l’activité économique est supposé se produire avec un retard d’une période justifiant les délais d’action de la politique monétaire. Il convient de noter aussi que dans la définition du taux d’intérêt réel rt, le taux d’inflation effectif est supposé être égal au taux d’inflation anticipé sous l’hypothèse que les anticipations inflationnistes sont obtenues avec une parfaite prévision et que la décision prise par la banque centrale n’a aucune influence sur la prévision [21]. Ici, it est le taux d’intérêt nominal à court terme et constitue l’instrument de la banque centrale.
31L’équation [8] est une courbe de Phillips augmentée des anticipations qui exprime le processus d’ajustement de l’inflation. Cette équation suppose qu’il existe une certaine inertie dans l’inflation et qu’elle n’est pas complètement prospective. Cette formulation est conforme à une courbe de Phillips [22] hybride pour laquelle l’inflation courante dépend de sa valeur future anticipée pour la période t+1, de son propre retard et d’une variable mesurant l’activité économique réelle (Clarida, Galí et Gertler, 1999 ; Galí et Gertler, 1999 ; 2007) [23]. Comme nous faisons référence à la situation réelle des pays de l’UMOA, nous intégrons l’influence de la conjoncture internationale sur l’inflation domestique. Sur ce point, il apparaît que les pays de l’UMOA dépendent fortement de l’extérieur pour combler leurs besoins alimentaires et énergétiques. Par conséquent, l’inflation effective dans la zone UMOA a une forte composante d’inflation importée transmise à travers des variations du taux de change et du prix mondial du pétrole [24]. Le coefficient le plus important de cette fonction d’offre est θ. Ce coefficient représente la réaction des prix désirés par les entreprises par rapport au niveau de la production agrégée. Il reflète la fréquence d’ajustement des prix aux mouvements des coûts marginaux ainsi que l’élasticité du coût marginal par rapport à la production. Donc, le coefficient du paramètre θ doit être positif car il capte l’augmentation des coûts marginaux avec la production [25].
2.3 – Les décisions de la banque centrale
32Le dernier élément est celui qui permet de boucler le modèle pour évaluer les performances macroéconomiques sous le ciblage de l’inflation. Il s’agit de la question des décisions de la banque centrale identifiées par les règles de politique monétaire. La politique de ciblage de l’inflation est supposée être mise en œuvre via l’engagement sur une règle d’instrument « simple » où le taux d’intérêt à court terme est l’instrument de la banque centrale [26].
33Pour certains auteurs, le ciblage de l’inflation se caractérise principalement par un ajustement de l’instrument monétaire (le taux d’intérêt nominal) en réponse à l’écart de l’inflation effective par rapport à la cible explicite et à l’écart de la production par rapport à la production potentielle [27]. Ils soutiennent que le ciblage de l’inflation pourrait être mis en œuvre à travers une « règle de Taylor » (Ball, 1999). Ainsi, la fonction de réaction de la banque centrale qui relie l’instrument à ses objectifs est supposée être de type « Taylor ». Elle s’exprime de la manière suivante :
35où it est le taux d’intérêt, i* est le taux d’intérêt nominal d’équilibre à long terme et est égal à π* + y*, πt est le taux d’inflation effectif, π* est l’objectif d’inflation ou cible d’inflation ; yt représente la production réelle, y* est la production potentielle [28]. Les symboles α0 et β0 sont les coefficients associés aux gaps d’inflation et de production.
36Pour d’autres auteurs comme Svensson (1997) et Leitemo (2006a), la procédure opérationnelle du ciblage de l’inflation peut être décrite en un ciblage de la prévision d’inflation. Dans ce cadre, la prévision d’inflation de la Banque centrale devient un objectif intermédiaire explicite [29]. La fonction de réaction à la prévision d’inflation des autorités monétaires compatible avec le ciblage de l’inflation est identique à celle proposée par Batini et Haldane (1999), Svensson (1999, 2000), Clarida et al. (1998, 2000), Levin et al. (2003) et Leitemo (2006b), dans laquelle la stabilisation de l’activité est prise en compte. Elle s’exprime de la manière suivante :
38où πt+1|t est la prévision d’inflation à la période t+1 [30] sous la condition de toute l’information disponible à la période t.
39En outre, les autorités monétaires et les agents économiques peuvent adopter un comportement adaptatif et baser leur prévision d’inflation sur l’inflation précédente. Ainsi, la banque centrale peut orienter ses décisions de politique monétaire en fonction de l’écart entre cette inflation passée et l’objectif retenu. Dans ce cas, la règle de politique monétaire s’écrit :
41Dans les règles de politique monétaire, il a été observé que les banques centrales ont tendance à lisser les mouvements de taux d’intérêt par l’introduction du taux d’intérêt retardé dans la fonction de réaction (Kozicki, 1999) [31]. La règle de Taylor avec lissage du taux d’intérêt est obtenue de la manière suivante : [32]
43Il en est de même pour les règles Forward-looking et Backward-looking, soit :
2.4 – Estimation des équations du modèle structurel
45Cette sous-section présente les résultats des estimations du modèle macroéconomique des pays de l’UMOA dans son ensemble. L’estimation du modèle est faite avec des données de l’Union particulièrement pour l’activité économique et l’inflation pour la période 1980-2016. Dans les équations d’offre et de demande du modèle, les variables explicatives yt+1 et πt+1 sont corrélées avec les termes d’erreurs composées εt – α1 εy,t+1 et ut – β1 επ,t+1. En conséquence, l’estimateur des méthodes classiques (MCO ou SUR) est biaisé. Pour contourner ce problème, les paramètres sont estimés à l’aide de l’estimateur des variables instrumentales dans un contexte de méthode des moments généralisés (Baum et al., 2002).
46L’activité économique courante est la variable dépendante de l’équation de demande. Le taux d’intérêt réel retardé d’une période, les dépenses publiques et la volatilité de l’inflation sont les instruments inclus. L’activité économique future prévue est la variable endogène. Elle est instrumentée par le degré d’ouverture commerciale et les prévisions de variations du prix mondial du pétrole. Concernant l’équation d’offre, le taux d’inflation effectif est la variable dépendante. Les instruments inclus sont le taux d’inflation retardé d’une période, les variations du taux de change ainsi que celles du prix mondial du pétrole. La variable endogène est l’activité économique courante. Elle est instrumentée par le taux d’investissement, le degré d’ouverture commerciale retardé d’une période et les variations du taux d’intérêt nominal.
2.4.1 – Présentation des données
47L’activité économique est représentée par le PIB réel obtenu en faisant la moyenne des PIB réels nationaux. L’inflation est calculée en faisant la somme des taux d’inflation pondérés par les PIB réels des pays. Le poids d’un pays provient chaque année du rapport de son PIB réel sur la somme des PIB réels de l’ensemble des pays. Dans chaque pays, le taux d’inflation est obtenu à partir de l’indice harmonisé des prix à la consommation [33]. L’instrument de la politique monétaire utilisé dans ce travail est le taux d’intérêt du marché monétaire. Les dépenses de consommation de l’administration publique sont utilisées comme proxy des dépenses publiques. Elles sont obtenues pendant chaque année en calculant la moyenne des dépenses publiques nationales. La volatilité de l’inflation est obtenue en faisant la moyenne annuelle des volatilités de l’inflation des différents pays. Pour chaque pays, la volatilité de l’inflation est calculée par la variance des taux d’inflation mensuels pendant une année. Le taux de change nominal est le taux de change nominal du franc CFA par rapport au dollar. Le prix mondial du pétrole est le prix du pétrole brut [34]. Le degré d’ouverture commerciale est la moyenne des degrés d’ouverture commerciale nationaux. Au niveau national, le degré d’ouverture commerciale est la somme des exportations et importations de biens et services en pourcentage du PIB. De même, le taux d’investissement est la moyenne des taux d’investissement nationaux. Le taux d’investissement d’un pays est défini comme le niveau d’investissement en pourcentage du PIB.
48Les données sur les PIB réels, les taux d’inflation, le taux de change nominal, les dépenses publiques, le taux d’investissement et l’ouverture commerciale proviennent de la base de données des « World Development Indicators » de la Banque mondiale. Les données relatives au taux d’intérêt nominal et au taux d’inflation mensuel sont tirées des « International Financial Statistics » du Fonds monétaire international alors que celles concernant le prix mondial du pétrole proviennent de la base de données de la CNUCED [35].
Évolution des variables du modèle
Évolution des variables du modèle
49Les caractéristiques des variables ont été étudiées en effectuant des tests de stationnarité selon la technique des tests de Dickey-Fuller augmenté et de Phillips-Perron (tableau 2 en annexe). L’hypothèse nulle de ces tests est la présence d’une racine unitaire qui signifie que la série est non stationnaire. Cette hypothèse est acceptée lorsque la statistique du test est supérieure à la valeur critique. Pour les taux d’inflation et d’intérêt, les statistiques des tests sont inférieures aux valeurs critiques au seuil de significativité de 1 %. Ces séries de variables sont donc stationnaires. Pour les autres variables, elles sont intégrées d’ordre 1. Ainsi, pour plus de simplicité et de cohérence et pour que nous ne soyons pas confrontés à des résultats erronés, ces variables ont été rendues stationnaires en tenant compte de leur différence première, sauf le PIB réel pour lequel le taux de croissance a été retenu. Les résultats sont présentés dans les sous-sections suivantes.
2.4.2 – Équation de demande
50Les résultats de l’estimation de l’équation de demande (tableau 3 en annexe pour les détails) montrent que l’équation de demande est globalement valide [36].
51L’équation de demande se présente comme suit :
53Elle montre que les dépenses publiques et la volatilité de l’inflation sont significatives au seuil de 10 %. En effet, les dépenses publiques ont un effet positif sur l’activité économique courante alors que l’influence de la volatilité de l’inflation est négative. Plus particulièrement, une hausse de 1 % des dépenses publiques se traduirait par une croissance économique de 0,9 %. Par contre, 1 % de volatilité de l’inflation entraînerait une baisse de 0,08 % de la croissance économique. L’activité économique future prévue a un impact positif et significatif au seuil de 5 % sur l’activité économique courante. Ainsi, une hausse de 1 % de l’activité économique future prévue favoriserait une croissance économique de 0,48 %. Le coefficient le plus important de cette équation, c’est-à-dire celui qui est associé au retard du taux d’intérêt réel, présente le signe attendu et il est significatif au seuil de 1 %. Il en ressort que le taux d’intérêt réel a un effet négatif sur l’activité économique de l’ordre de 0,18 %, indiquant une certaine élasticité de la demande au taux d’intérêt réel.
2.4.3 – Équation d’offre
54Les résultats de l’équation d’offre (tableau 4 en annexe pour les détails) présentent des statistiques de sélection des modèles qui sont significatives, corroborant ainsi l’utilisation de l’estimateur des variables instrumentales [37].
55L’estimation de la fonction d’offre se présente comme suit :
57L’estimation de la fonction d’offre fait ressortir que l’inflation dans la zone UMOA s’explique de manière significative par sa persistance indiquant qu’une inflation passée de 1 % entraînerait une inflation courante de 0,3 %. En outre, les variations du taux de change et du prix mondial du pétrole ont un effet positif et significatif au seuil de 5 % sur le taux d’inflation dans les pays de l’UMOA. Ainsi, une dépréciation de 10 % de la valeur du franc CFA par rapport au dollar et une hausse de 10 % du prix du pétrole sur le marché mondial engendreraient une inflation, respectivement de 0,4 % et 0,3 % dans l’Union. Quant au coefficient sur l’activité économique courante, il est positif et significatif à un seuil un peu au-delà de 10 %. Cela indique que l’inflation dans la zone UMOA serait tirée par la demande et qu’une hausse de 1 % de l’activité économique courante provoquerait une inflation de 0,6 %.
2.5 – Fonction de réaction de la banque centrale
58Pour cela, nous estimons pour la zone UMOA une équation du type de la règle de Taylor suivante :
60L’estimation de la fonction de réaction de la banque centrale nécessite la connaissance a priori de la cible d’inflation π* [38] et de la production potentielle y*, qui sont exogènes ; y* est la production potentielle [39].
61L’estimation de la fonction de réaction de type Taylor de la banque centrale donne le résultat suivant :
63En faisant la même estimation sur les formes forward-looking et backward-looking, nous trouvons :
65Parmi ces trois équations, la dernière semble être meilleure en termes de significativité. Il ressort de cette équation que la banque centrale réagit à l’écart d’inflation et cela de manière significative à travers un comportement backward-looking. En effet, cette équation indique plus précisément que si le taux d’inflation passé dépasse de 1 % l’objectif d’inflation de 2 %, alors la banque centrale aura tendance à augmenter son taux d’intérêt de 0,19 % pour tenter de contrôler l’inflation. Ce comportement ne semble pas être approprié car la fonction de réaction peut être source d’instabilité si le coefficient sur l’inflation est inférieur à l’unité (Clarida, Galí et Gertler, 2000). Cette réaction conduit à une indétermination de l’équilibre et accroît les fluctuations de la production et de l’inflation. L’intuition est assez simple : avec une réaction inférieure à l’unité, une hausse de l’inflation conduit à une baisse du taux d’intérêt réel. Cette baisse du taux d’intérêt stimule ainsi la demande globale qui, à son tour, se traduit par une hausse de l’inflation. Quant au coefficient associé à l’écart de croissance, il est négatif et significatif, ce qui est contraire à la théorie. Cette équation n’est pas communicable dans la mesure où, dans ces conditions, la banque centrale aura du mal à expliquer une baisse du taux d’intérêt lorsque la demande est supérieure à la production potentielle. Cela pourrait être dû au fait que la banque centrale s’occupe plus de la stabilité des prix que des évolutions de l’activité économique dans la zone. De ce fait, la croissance et l’emploi ne représentent que des objectifs de second rang dans la conduite de la politique monétaire par la BCEAO. Par conséquent, l’optimalité de cette fonction de réaction de la BCEAO n’est pas garantie. Dans ce contexte, il devient nécessaire de rechercher la règle optimale simple et cohérente qui pourrait assurer la stabilité du système économique dans le cadre d’une stratégie de ciblage de l’inflation.
3 – La détermination de la règle de ciblage de l’inflation
66La détermination de la règle optimale de ciblage de l’inflation se fonde sur un critère d’optimisation. Les coefficients optimaux de la règle résultent de la minimisation de la fonction de perte inter-temporelle [4] qui peut aussi être spécifiée comme une somme pondérée des variances inconditionnelles de l’inflation et de l’activité, soit :
68Cette minimisation se fait sous la contrainte du modèle de l’économie décrit précédemment qui sera bouclé par chacune des règles [9] – [14] [40].
3.1 – Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation
69Nous nous concentrons ici sur la valeur optimale des coefficients dans chacune des règles [9] – [14]. Ces coefficients optimaux sont ceux qui minimisent la fonction de perte [16] lorsque l’économie est soumise à une multitude de chocs non anticipés sur un nombre donné de périodes et suivant différents scénarios. Pour ce faire, une méthode numérique est employée sous la forme des simulations stochastiques. Avec la méthodologie des simulations stochastiques, les chocs subis par l’économie sont censés conserver la même distribution que les chocs historiques, communément assimilés aux résidus des équations estimées du modèle (Levieuge, 2006). Afin de ne pas simuler des scénarios irréalistes, la distribution originelle des chocs corrige les chocs aléatoires. Implicitement, cette méthodologie suppose que les résidus estimés sont de bonne qualité et la distribution des chocs est invariante dans les années à venir (Penot et Pollin, 1999). Pour les simulations, le modèle constitué des équations de demande et d’offre est complété par la règle monétaire afin de rendre endogène le taux d’intérêt nominal de court terme. Ainsi, si on simule le modèle avec des règles différentes, on peut évaluer les performances de chacune d’entre elles afin de déterminer laquelle est la meilleure. La mesure de la performance de ces règles passe par la minimisation de la fonction de perte [16] évoquée précédemment. Nous avons effectué des simulations à l’aide de Dynare dans sa version applicable au logiciel Matlab [41] pour la période 1980-2016.
70Nous commençons notre analyse de chaque système en fournissant des conditions pour qu’un équilibre déterminé existe et soit unique. Cela revient à vérifier la stabilité du modèle par l’étude des propriétés de la matrice qui le caractérise. Pour cela, il faut calculer les valeurs propres de la matrice pour évaluer le respect des conditions de Blanchard et Kahn (1980). Selon Blanchard et Kahn (1980), le nombre de valeurs propres supérieures à l’unité ne doit pas dépasser le nombre de variables d’anticipations comprises dans le modèle. Dans notre cas, il y a deux variables d’anticipation que sont l’inflation et l’activité économique futures prévues. Donc, la stabilité du modèle impose au maximum deux valeurs propres supérieures à 1. Lors des simulations stochastiques, il apparaît qu’il existe deux valeurs propres supérieures à 1 dans chaque cas, soit : 2,2 et 8,8 pour les règles de Taylor, 2,6 et 8,3 pour les règles Forward-looking, 2,1 et 8,8 pour les règles Backward-looking. Ainsi, le modèle sous sa forme mixte est en équilibre stable à long terme. De ce fait, les sentiers dynamiques convergent à long terme vers 1,2 pour l’activité économique, 1,5 pour l’inflation et 2,8 pour le taux d’intérêt.
71Concernant les coefficients optimaux des différentes règles, les résultats sont présentés dans le tableau 5 (en annexe) pour un poids à la stabilisation de l’activité économique fixé à 1 dans les préférences des autorités monétaires. Dans ce tableau, il apparaît que le taux d’intérêt nominal est positivement lié aux écarts d’inflation par rapport à l’objectif retenu et aux écarts de production par rapport à la production potentielle. Cela signifie que le taux d’intérêt est ajusté à la hausse lorsque le niveau d’inflation (qu’elle soit passée, courante ou future) est supérieur à la cible de 2 % définie par le Comité de politique monétaire de la BCEAO. Il en est de même pour la croissance dont un niveau plus élevé que la croissance potentielle entraîne une hausse du taux d’intérêt par la Banque centrale.
72Spécifiquement, les expressions des fonctions de réaction sont :
74Particulièrement, il convient de remarquer que, pour les écarts d’inflation, la politique monétaire est plus agressive sous une règle Forward-looking et moins agressive sous la règle Backward-looking. Ainsi, lorsque l’inflation (passée, présente ou future) dépasse la cible d’inflation de 2 %, alors le taux d’intérêt doit être ajusté à la hausse de 2,4 % sous la règle Backward-looking, de 2,1 à 3,3 % sous la règle de Taylor et de 2,3 à 3,6 % sous la règle Forward-looking. Quant aux écarts de croissance, l’agressivité de l’instrument de politique monétaire est moins importante sous une règle de Taylor. Ainsi, une activité économique de 1 % plus élevée que le niveau potentiel doit entraîner un durcissement de la politique monétaire avec des hausses du taux du marché monétaire situées entre 0,9 et 1,8 % sous la règle de Taylor, entre 3,8 et 3,9 % sous la règle Backward-looking et entre 1,9 et 4,1 % sous la règle Forward-looking. Le coefficient de réaction traduisant le gradualisme de la politique monétaire est estimé à 0,9 sous la règle Forward-looking. Ce niveau est supérieur à celui de 0,5 trouvé pour la règle de Taylor et de 0,02 sous la règle Backward-looking. Le coefficient sur l’écart d’inflation d’une règle de Taylor pour l’UMOA est plus élevé que celui proposé par Taylor pour la Fed et ceux trouvés par Svensson (2000) dans le cadre d’une économie ouverte. Par rapport à l’article de Penot et Pollin (1999) pour la BCE, les coefficients sur l’écart d’inflation obtenus ici sont plus faibles. Comparée aux coefficients sur la règle de Taylor de l’étude de Levieuge (2006) pour la zone euro, la réponse du taux d’intérêt trouvée ici est plus importante sur l’écart d’inflation et le gradualisme mais plus faible sur l’écart de croissance.
75Ces réactions semblent montrer une domination de la règle Forward-looking sur la règle de Taylor et sur la règle Backward-looking. Toutefois, cette domination n’est pas totalement confirmée par les valeurs des fonctions de perte sous chaque règle. Ainsi, sous la règle Forward-looking, la perte est estimée entre 0,034 % et 0,035 % alors qu’elle se situe entre 0,030 % et 0,032 % sous la règle de Taylor et à 0,034 % sous la règle Backward-looking. De même que pour les coefficients, les valeurs de la fonction de perte sont plus faibles que celles de Penot et Pollin (1999), Rudebusch et Svensson (1999) et Parrado (2004). Ces valeurs reflètent le meilleur résultat quant à la stabilisation de l’inflation de la règle de Taylor et quant à la stabilisation de l’activité économique de la règle Forward-looking. De plus, la règle Forward-looking fait mieux que les règles de Taylor et Backward-looking en matière de stabilisation du taux d’intérêt.
76La méthode a consisté à fixer une préférence pour la stabilisation de la production dans la fonction de perte des autorités monétaires. À côté d’un scénario arbitraire d’un poids égal à 1, d’autres cas envisageables ont été choisis, de manière arbitraire aussi, pour examiner les coefficients optimaux pour des poids égaux à 0,5 et 0. Les résultats sont indiqués dans les tableaux 6 et 7 en annexe [42].
3.2 – L’efficacité des règles optimales de ciblage de l’inflation
77Nous examinons maintenant l’efficacité des règles de politique monétaire identifiées précédemment. Cela consiste à boucler le modèle structurel par chacune des équations afin de vérifier leur comportement. Cette étude sur l’efficacité des règles nous permet de les comparer afin d’identifier la meilleure d’entre elles. L’efficacité d’une règle de politique monétaire est évaluée à travers la frontière d’efficience [43] qui est définie comme l’ensemble des combinaisons de variances inconditionnelles d’inflation et de production réalisables par la banque centrale (Cecchetti et Krause, 2002 ; Cecchetti, Flores-Lagunes et Krause, 2006 ; Boughrara, 2007). Selon De Brouwer et O’Regan (1997), une règle est efficiente si elle minimise la variabilité du gap de production, étant donné la variabilité de l’inflation, ou vice versa. Une manière de représenter la frontière d’efficience est de la représenter sur le plan des variances inflation-production (Fuhrer, 1997).
78Le graphique 2 ci-après représente les frontières d’efficience des six règles de politique monétaire en régime de ciblage de l’inflation afin de visualiser l’arbitrage entre l’inflation et l’activité. Elles sont obtenues en intégrant les équations issues du tableau 5 dans le modèle [44] et en faisant varier de 1 à 0 le poids que les autorités de la banque centrale accordent à la stabilisation de l’activité. Le graphique montre que la longueur des frontières d’efficience peut être différente entre les règles. Il montre aussi, de manière frappante, qu’aucune des frontières d’efficience pour aucune des règles n’est proche d’une réduction de la variabilité de l’inflation et de l’activité jusqu’à zéro. Il y a une variabilité irréductible de l’inflation et de l’activité. Ceci traduit le fait que la politique monétaire peut juste aider à minimiser les fluctuations de l’inflation et de l’activité, mais ne peut pas les éliminer totalement.
Frontières d’efficience des règles optimales de ciblage de l’inflation
Frontières d’efficience des règles optimales de ciblage de l’inflation
79Pour plus de lisibilité, nous choisissons de faire la comparaison en deux étapes : premièrement, nous comparons, d’une part, les règles non lisses [9], [10] et [11] et, d’autre part, les règles avec lissage [12], [13] et [14] ; la deuxième étape consiste à comparer ensuite les meilleures règles issues de chaque cas.
3.2.1 – Comparaison des règles non lisses
80En ce qui concerne la politique économique, il semble que les règles de Taylor 1 et Forward-looking 1 dominent la règle Backward-looking 1 en matière de stabilisation de l’inflation. Spécifiquement, la règle de Taylor 1 donne une plus faible variabilité de l’inflation que la règle Forward-looking 1. En matière de stabilisation de l’activité économique, il apparaît que les règles Forward-looking 1 et Backward-looking 1 dominent la règle de Taylor 1. Entre les règles Forward-looking 1 et Backward-looking 1, il faut remarquer que le niveau de domination est relatif aux préférences des autorités monétaires pour la stabilisation de l’activité. Lorsque les autorités monétaires affectent un poids pour la stabilisation de l’activité très faible, la règle Backward-looking domine la règle Forward-looking 1. Par contre, la règle Forward-looking 1 domine la règle Backward-looking 1 lorsque les autorités monétaires accordent une préférence très élevée pour la stabilité de l’activité économique.
Frontières d’efficience des règles non lisses
Frontières d’efficience des règles non lisses
3.2.2 – Comparaison des règles avec un lissage du taux d’intérêt
81La prise en compte du gradualisme de la politique monétaire change complètement le critère d’efficacité des règles qui enregistrent une hausse de la variabilité de l’inflation mais une baisse de la variabilité de l’activité économique. Comme dans le premier cas, la règle de Taylor 2 donne une variabilité plus faible de l’inflation que les règles Forward-looking 2 et Backward-looking 2. Entre ces deux dernières, la règle Backward-looking 2 semble être meilleure pour assurer la stabilité de l’inflation. En revanche, pour une meilleure stabilisation de l’activité économique, la règle Forward-looking 2 fait mieux que les règles de Taylor 2 et Backward-looking 2. Entre elles, la domination n’est pas totale mais dépend du poids associé à la stabilité de l’activité économique. Ainsi, lorsque ce poids est élevé, la règle de Taylor 2 est mieux en mesure d’assurer une faible variabilité de l’activité économique que la règle Backward-looking 2 qui, à son tour, domine pour un poids très faible.
Frontières d’efficience des règles avec un lissage du taux d’intérêt
Frontières d’efficience des règles avec un lissage du taux d’intérêt
82Globalement, nous pouvons retenir que les règles de Taylor 1 et 2 apparaissent plus efficaces dans la stabilisation de l’inflation alors que celles Forward-looking 1 et 2 semblent être meilleures pour assurer la stabilisation de l’activité économique. Ainsi, leur comparaison en termes de variabilité de l’inflation et de l’activité économique ne permet pas de déterminer la meilleure d’entre elles. Par conséquent, la stabilité du taux d’intérêt a été étudiée pour établir le classement de ces règles.
3.2.3 – Comparaison des règles en fonction de la variabilité du taux d’intérêt
83Le graphique 5 ci-dessous montre la performance des règles de Taylor 1 et 2 et Forward-looking 1 et 2 par rapport à la stabilisation de l’instrument de politique monétaire. Il apparait que la règle de Taylor 1 procurerait la plus forte instabilité du taux d’intérêt, qui semble enregistrer une variabilité de l’ordre de 5,2 à 9,8 %. En ce qui concerne une meilleure stabilisation du taux d’intérêt, les performances des règles de Taylor 2 et Forward-looking 1 sont identiques à hauteur de 4 à 6 % jusqu’à un poids estimé à 0,25, avant de se positionner en faveur de la règle de Taylor 2, dont la variabilité a chuté à 5 % contre 9 % pour la règle Forward-looking 1. Ces performances se situent en deçà de celle procurée par la règle Forward-looking 2, pour laquelle la variabilité du taux d’intérêt évolue entre 3 et 3,4 %.
Évolution de la variabilité du taux d’intérêt des meilleures règles
Évolution de la variabilité du taux d’intérêt des meilleures règles
84Ainsi, le meilleur choix pour une stratégie de ciblage de l’inflation pourrait être une règle Forward-looking 2. Elle est donc :
86La dynamique stabilisante de cette règle est examinée dans la sous-section suivante.
3.3 – La dynamique du modèle
87Nous examinons à présent les caractéristiques du modèle économique des pays de l’UMOA sous une stratégie de ciblage de l’inflation dont la règle de politique monétaire est celle définie précédemment [45].
88La littérature néo-keynésienne fournit un ensemble de principes sur lesquels une politique monétaire saine doit reposer afin de contrôler l’inflation à moyen terme (Cermeño et al., 2012). Clarida et al. (1999) ont établi une revue de cette littérature et souligné les principaux résultats tirés dont un large consensus est obtenu sur certains points clés. Premièrement, sous une politique optimale, lorsque l’économie fait face à une hausse de l’inflation anticipée, les taux d’intérêt nominaux devraient être augmentés pour élever les taux réels. Deuxièmement, une politique optimale nécessite une modification du taux d’intérêt afin de neutraliser totalement les chocs de demande. Étant donné que la production à long terme dépend des facteurs d’offre, une demande excédentaire conduira à un niveau de prix trop élevé sans une augmentation correspondante de la production à long terme. En outre, l’augmentation du niveau des prix provenant de la demande globale excédentaire peut devenir persistante si les anticipations d’une inflation future élevée sont établies. Troisièmement, lorsque l’économie fait face à des chocs de production potentiels, ou à des chocs d’offre, les taux d’intérêt ne devraient pas être modifiés, conformément à la politique optimale. Dans ce cas, par exemple, un choc d’offre négatif conduira à une augmentation ponctuelle de l’inflation, reflétant un changement des prix relatifs. Si les anticipations inflationnistes restent inchangées, l’inflation reviendra à son niveau antérieur au cours des périodes ultérieures. Selon Pollin (2008), la réaction optimale à un choc d’offre positif est plus problématique car il a un effet inflationniste et dépressif, et le comportement des autorités monétaires dépend des caractéristiques du choc en termes de pressions sur les salaires ou sur les marges ou en termes de hausse du prix des matières premières. Ces principes fournissent un cadre qui permettrait d’évaluer la réponse des autorités monétaires face aux chocs. Avec des chocs temporaires, la réponse de la Banque centrale est obtenue à travers des fonctions de réponses impulsionnelles.
89Les figures 6, 7, 8 et 9 suivantes montrent les fonctions de réponses impulsionnelles du modèle face à des chocs de demande, d’offre et de politique monétaire sous une politique basée sur la règle de ciblage de l’inflation spécifiée précédemment [46].
Choc de demande sur l’activité, l’inflation et le taux d’intérêt nominal
Choc de demande sur l’activité, l’inflation et le taux d’intérêt nominal
3.3.1 – Les fonctions de réponses impulsionnelles à un choc de demande
90La figure 6 ci-dessous illustre les effets dynamiques d’un choc de demande sur l’activité économique, l’inflation et le taux d’intérêt nominal.
91Le choc unitaire de demande dévie l’activité économique de 0,87 % de son niveau d’équilibre à la période 1. Cependant, ce choc n’est pas persistant puisqu’il devient nul avant la période 2. Ce choc de demande se traduit à l’état initial par une augmentation de l’inflation qui est estimée à 0,53 % au-dessus de son niveau d’équilibre. Par conséquent, la Banque centrale augmente le taux d’intérêt nominal de 1,68 % au-dessus de son équilibre. La forte réaction de la politique monétaire réduit la demande et l’activité, après s’être établie à un niveau plus faible que celui d’équilibre à la période 2, revient progressivement à un niveau d’équilibre. Cela entraîne un retour graduel de l’inflation vers son niveau d’équilibre, suivie du taux d’intérêt nominal. Dans l’ensemble, le système revient à l’équilibre entre la quatrième et la cinquième période après le choc. Face à un choc de demande, la Banque centrale adopte une politique restrictive et son comportement est cohérent avec les points consensuels d’une politique monétaire saine.
3.3.2 – Les fonctions de réponses impulsionnelles à une instabilité macroéconomique
92La figure 7 ci-dessous présente l’évolution du modèle face à une instabilité macroéconomique appréciée à travers la volatilité de l’inflation.
Instabilité macroéconomique sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Instabilité macroéconomique sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
93L’instabilité macroéconomique entraîne immédiatement une baisse de l’activité économique à hauteur de 0,07 % en dessous de son niveau d’équilibre. Cette contraction de l’activité économique se traduit par une baisse de l’inflation de 0,04 % en dessous de l’équilibre, précipitant les autorités à adopter une politique monétaire expansionniste par un abaissement du taux d’intérêt de l’ordre de 0,13 % plus faible que son niveau d’équilibre. Toutefois, cette instabilité macroéconomique n’affecte pas de façon durable l’activité économique. Ainsi, elle regagne très vite son dynamisme en se plaçant lors de la deuxième période à un niveau de 0,02 % plus haut que celui d’équilibre. Cette reprise économique réduit la baisse des prix pour faire passer l’inflation à son niveau d’équilibre et entraîne une expansion de la politique monétaire établissant le taux d’intérêt à 0,06 % plus bas que le niveau d’équilibre. L’activité économique diminue par la suite pour être de 0,014 % plus élevée et revenir progressivement à son équilibre de long terme, qu’elle atteint à partir de la cinquième année. Quant à l’inflation, elle passe à 0,01 % plus haut à la troisième période avant de diminuer graduellement jusqu’à atteindre son état stationnaire la sixième année après l’instabilité économique. Par conséquent, la baisse du taux d’intérêt se réduit progressivement pour ressortir un tout petit peu au-dessus de son niveau d’équilibre à la cinquième année. Par la suite, le taux d’intérêt retourne à l’équilibre et l’atteint la septième année après le choc.
3.3.3 – Les fonctions de réponses impulsionnelles à un choc d’offre
94La graphique 8 ci-dessous montre la dynamique du modèle en réponse à un choc d’offre négatif.
Choc d’offre sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Choc d’offre sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
95Le choc d’offre négatif, qui apparaît être plus persistant que le choc de demande, implique une augmentation brusque de l’inflation de 1 % au-dessus de l’état d’équilibre durant la période initiale. Au début, ce choc n’a aucun effet sur l’activité économique. La réponse optimale de la banque centrale est d’augmenter subitement le taux d’intérêt nominal de 0,8 % de la valeur d’équilibre. Du fait de la persistance de l’inflation, le taux d’intérêt nominal reste inchangé à la période 2. Ce maintien du taux d’intérêt nominal entraîne un ralentissement de l’activité économique à la troisième période à hauteur de 0,12 %. Cette baisse de l’activité économique fait décroître l’inflation régulièrement, suivie par une baisse progressive du taux d’intérêt et une amélioration de l’activité économique qui retrouve son équilibre à partir de la sixième année. Comme l’inflation diminue vers son état d’équilibre et que l’activité économique augmente pour atteindre son niveau d’équilibre, il serait possible de soutenir que la réaction de la Banque centrale est appropriée pour neutraliser les chocs d’offre négatifs. Ainsi, le système économique retourne à son équilibre au bout de six années après la perturbation.
3.3.4 – Les fonctions de réponses impulsionnelles à un choc de politique monétaire
96Le graphique 9 ci-dessous illustre la réaction du système face à un choc monétaire.
Choc de politique monétaire sur le taux d’intérêt nominal, l’activité et l’inflation
Choc de politique monétaire sur le taux d’intérêt nominal, l’activité et l’inflation
97Un choc de politique monétaire provoque une hausse du taux d’intérêt nominal de 0,62 % au-dessus de son niveau d’équilibre. Ce choc s’estompe par la suite car l’écart de taux d’intérêt qui devient négatif dès la troisième année s’accentue pendant la quatrième avant de s’annuler. Cette évolution du taux d’intérêt affecte directement l’activité économique qui, à son tour, influence l’inflation. Il convient de noter que le choc de politique monétaire n’a pas une influence immédiate importante. L’activité a faiblement changé au cours de la première année, avec une contraction à hauteur de 0,07 % qui entraîne à son tour une baisse de l’inflation de 0,04 % par rapport à son équilibre. Durant la deuxième année, l’activité s’est plus contractée à hauteur de 0,14 % en dessous de son niveau potentiel. Suite à la contraction de l’activité, la baisse de l’inflation reste régulière et devient de 0,1 % plus faible que la valeur optimale lors de la deuxième année. La baisse du taux d’intérêt nominal la deuxième année se traduit par une hausse de l’activité économique qui atteint son niveau d’équilibre à partir de la quatrième. Cette expansion de l’activité vers son niveau potentiel provoque une hausse progressive des prix qui permet à l’inflation de revenir à son niveau optimal à partir de la cinquième année après le choc. Ainsi, le choc de politique monétaire s’annule la cinquième année et le système revient à son niveau d’équilibre à partir de la sixième année après le choc initial.
Conclusion
98L’objectif de cet article était de déterminer les règles possibles de ciblage de l’inflation qui seraient susceptibles de stabiliser le système macroéconomique des pays de l’UMOA et de servir de guide aux autorités de la BCEAO dans l’orientation de la politique monétaire. Pour ce faire, nous avons considéré la zone UMOA dans son ensemble. Ainsi, un modèle macroéconomique mixte pour l’Union a été élaboré. Les estimations du modèle ont montré que les modifications de l’instrument de politique monétaire entraînent un impact négatif du taux d’intérêt réel sur l’activité avec un retard d’une année et que l’activité influence, à son tour, positivement et instantanément l’inflation. Ces résultats semblent révéler une certaine capacité des autorités monétaires à contrer les pressions inflationnistes à court terme, ce qui apparaît être compatible avec la théorie économique. Toutefois, l’estimation de la fonction de réaction de la Banque centrale révèle un comportement non communicable en raison d’un impact négatif de l’écart de croissance sur le taux d’intérêt du marché monétaire, suggérant un caractère non optimal de la politique monétaire. C’est ainsi que des règles optimales de politique monétaire sous la forme de règles de type Taylor 1 et 2, Forward-looking 1 et 2 et Backward-looking 1 et 2 ont été déterminées. Leurs coefficients indiquent un comportement conforme à la théorie car mettant en évidence une hausse de l’instrument de la politique monétaire lorsque l’inflation (passée, présente ou future) dépasse la cible de 2 % et lorsque la demande est supérieure à la production potentielle. Mieux, les règles optimales respectent le principe de Taylor dans la mesure où les coefficients sur l’écart d’inflation sont supérieurs à l’unité et augmentent avec la diminution de la préférence des autorités pour la stabilisation de la croissance. La comparaison de ces règles, à travers leur intégration dans le modèle et en faisant varier de 1 à 0 la préférence des autorités pour la stabilisation de l’activité économique, montre des frontières d’efficience en faveur de la règle Forward-looking 2. L’étude de la dynamique de la règle Forward-looking 2 montre qu’elle est stable parce que les variables macroéconomiques reviennent toujours à leur niveau d’équilibre de long terme lorsque l’économie est frappée par une instabilité macroéconomique ou des chocs de demande, d’offre et de politique monétaire.
99L’implication à tirer pour la BCEAO est qu’une règle de ciblage d’inflation dont l’orientation dépend de l’écart entre la prévision d’inflation et un objectif d’inflation estimé à 2 % ainsi que de celui entre l’activité économique et le niveau potentiel, permettrait de concilier l’ancrage nominal et la régulation conjoncturelle dans la zone UMOA.
100Les limites de cet article suggèrent des orientations possibles pour les travaux futurs. Tout d’abord, les résultats de cette étude sont obtenus en considérant la zone UMOA dans son ensemble. Toutefois, les pays de l’Union présentent des spécificités différentes sur lesquelles la Banque centrale doit reposer en partie la fixation du taux d’intérêt nominal. Ainsi, la compréhension de la manière dont la politique monétaire commune adoptée par les autorités de la BCEAO prendrait en compte ces hétérogénéités structurelles pourrait être un axe de recherche future. Plus particulièrement, il s’agirait de voir comment la détermination d’une règle de ciblage de l’inflation dans la zone UMOA serait affectée par les spécificités structurelles entre les différents pays.
101En outre, le modèle de ciblage de l’inflation retenu ne tient pas compte des considérations de variables financières et d’objectif de stabilité financière de la part des autorités monétaires de l’Union. Cependant, la nouvelle réforme institutionnelle de l’UMOA et de la BCEAO impute à la Banque centrale la préservation de la stabilité financière et donc de l’efficience et de l’équilibre du fonctionnement des composantes du système financier de l’Union. Il importerait alors de rechercher les nouveaux instruments à définir dans un cadre de mise en œuvre d’une régulation macro-prudentielle et de coordination entre la politique monétaire et la politique macro-prudentielle dans l’Union.
Annexes
Statistiques descriptives des variables
Variables | Nbr. d’obs. | Moyenne | Écart-type | Minimum | Maximum |
---|---|---|---|---|---|
PIB réel | 37 | 5,44e+10 | 1,86e+10 | 3,38e+10 | 1,01e+11 |
PIB réel (en moyenne) | 37 | 7,77e+09 | 2,66e+09 | 4,83e+09 | 1,44e+10 |
Croissance du PIB réel | 37 | 2,864479 | 2,88797 | -5,629967 | 6,7107 |
Inflation | 37 | 4,131199 | 5,468497 | -0,2069955 | 29,31918 |
Taux d’intérêt nominal | 37 | 6,424257 | 3,640696 | 2,5 | 14,6642 |
Taux d’intérêt réel | 37 | 2,293058 | 5,986258 | -24,36918 | 11,187 |
Dépenses publiques | 37 | 14,99124 | 1,26543 | 12,25655 | 17,41368 |
Volatilité de l’inflation | 36 | 7,024173 | 7,115191 | 0,703854 | 34,31367 |
Variation du taux de change | 37 | 10,27801 | 64,82601 | -115,7879 | 272,0421 |
Prix mondial du pétrole | 37 | 143,5791 | 104,5769 | 46,34167 | 372,1083 |
Taux d’investissement | 37 | 18,655 | 3,979829 | 12,09603 | 26,70417 |
Degré d’ouverture commerciale | 37 | 61,65856 | 7,299303 | 46,63654 | 77,99341 |
Statistiques descriptives des variables
Tests de stationnarité sur les variables
Variables | Augmented Dickey-Fuller (constante) | Phillips-Perron (constante) | ||
---|---|---|---|---|
sans tendance | avec tendance | sans tendance | avec tendance | |
PIB réel | 3,843 (1) | 1,589 (1) | 6,953 (1) | 2,513 (1) |
PIB réel en différence | -0,522 (1) | -2,314 (1) | -1,315 (1) | -3,697** (1) |
Croissance du PIB réel | -4,937*** (0) | -5,979*** (0) | -4,937*** (0) | -5,979*** (0) |
Inflation | -4,404*** (0) | -4,588*** (0) | -4,404*** (0) | -4,588*** (0) |
Taux d’intérêt nominal | -1,885 (1) | -3,043 (1) | -1,178 (1) | -3,163* (1) |
Taux d’intérêt nominal en différence | -6,355*** (0) | -6,306*** (0) | -6,355*** (0) | -6,306*** (0) |
Taux d’intérêt réel | -3,531*** (1) | -3,757** (1) | -3,877*** (1) | -4,091*** (1) |
Dépenses publiques | -2,619* (1) | -2,409 (1) | -2,449 (1) | -2,247 (1) |
Dépenses publiques en différence | -5,456*** (0) | -5,478*** (0) | -5,456*** (0) | -5,478*** (0) |
Volatilité de l’inflation | -3,904*** (1) | -4,801*** (1) | -3,440*** (1) | -4,021*** (0) |
Variation du taux de change nominal | -5,399*** (0) | -5,363*** (0) | -5,399*** (0) | -5,363*** (0) |
Prix mondial du pétrole | -1,355 (1) | -2,024 (1) | -1,357 (1) | -1,959 (1) |
Prix mondial du pétrole en différence | -5,531*** (0) | -5,445*** (0) | -5,531*** (0) | -5,445*** (0) |
Taux d’investissement | -0,849 (1) | -3,009 (1) | -1,047 (1) | -2,895 (1) |
Taux d’investissement en différence | -6,463*** (0) | -6,774*** (0) | -6,463*** (0) | -6,774*** (0) |
Ouverture commerciale | -1,223 (1) | -2,301 (1) | -1,251 (1) | -2,009 (1) |
Ouverture commerciale en différence | -6,003*** (0) | -6,111*** (0) | -6,003*** (0) | -6,111*** (0) |
Tests de stationnarité sur les variables
Les résultats de l’estimation de l’équation de demande [47]
Variable dépendante : activité économique courante | |||
---|---|---|---|
Variables | Coefficients | Z-statistique | P-value (z) |
Activité économique future prévue | 0,476** | 2,22 | 0,026 |
Activité économique passée | 0,019 | 0,14 | 0,885 |
Taux d’intérêt réel retardé | -0,176*** | -3,10 | 0,002 |
Dépenses publiques | 0,925* | 1,88 | 0,060 |
Volatilité de l’inflation | -0,078* | -1,93 | 0,054 |
Constante | 1,306*** | 2,79 | 0,005 |
Nombre d’observations | 35 | ||
R2 centré | 0,3453 | ||
R2 non centré | 0,7356 | ||
RMSE | 1,998 | ||
Statistique de Fisher (3,35) | 5,26*** | 0,001 | |
Tests d’identification | |||
Statistique rk LM de Kleibergen-Paap | 9,000** | 0,0111 | |
Statistique J de Hansen | 0,321 | 0,5711 | |
Test d’endogénéité | 4,989** | 0,0255 | |
Test d’hétéroscédasticité de Pagan-Hall | |||
utilisant les niveaux des IV46 | 3,451 | 0,7505 | |
utilisant les niveaux et les carrés des IV | 4,643 | 0,9689 | |
utilisant les niveaux et les produits croisés des IV | 13,984 | 0,9814 |
Les résultats de l’estimation de l’équation de demande [47]
Les résultats de l’estimation de l’équation d’offre [48]
Variable dépendante : inflation | |||
---|---|---|---|
Variables | Coefficients | Z-statistique | P-value (z) |
Inflation future prévue | 0,109 | 0,73 | 0,468 |
Inflation retardée | 0,344*** | 3,54 | 0,000 |
Activité économique courante | 0,617* | 1,50 | 0,132 |
Taux de change | 0,041** | 2,26 | 0,024 |
Prix mondial du pétrole | 0,026** | 2,00 | 0,046 |
Constante | -0,521 | -0,35 | 0,725 |
Nombre d’observations | 34 | ||
R2 centré | 0,4141 | ||
R2 non centré | 0,6153 | ||
RMSE | 4,027 | ||
Statistique de Fisher (4,34) | 4,42*** | 0,004 | |
Tests d’identification | |||
Statistique rk LM de Kleibergen-Paap | 7,985** | 0,0463 | |
Statistique J de Hansen | 0,937 | 0,6259 | |
Test d’endogénéité | 4,371** | 0,0366 | |
Test d’hétéroscédasticité de Pagan-Hall | |||
utilisant les niveaux des IV47 | 11,758 | 0,1088 | |
utilisant les niveaux et les carrés des IV | 13,609 | 0,4792 | |
utilisant les niveaux et les produits croisés des IV | 16,721 | 0,9917 |
Les résultats de l’estimation de l’équation d’offre [48]
Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation pour λ = 1
Poids | Coefficients | Variabilités en % | Classification | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
λ = 1 | it–1 | (πt – 2%) | (yt – 2,9%) | Inflation | Activité | Intérêt | Perte en % | Rang |
Règle de Taylor 1 | 3,319 | 1,809 | 1,16 | 1,30 | 5,36 | 0,0304396 | 1 | |
Règle Forward-Looking 1 | 3,593 | 4,127 | 1,30 | 1,26 | 5,00 | 0,0329114 | 3 | |
Règle Backward-Looking 1 | 2,391 | 3,823 | 1,30 | 1,29 | 5,05 | 0,0336188 | 5 | |
Règle de Taylor 2 | 0,504 | 2,066 | 0,907 | 1,22 | 1,31 | 3,57 | 0,0322253 | 2 |
Règle Forward-Looking 2 | 0,952 | 2,341 | 1,958 | 1,34 | 1,29 | 2,94 | 0,0346443 | 6 |
Règle Backward-Looking 2 | 0,023 | 2,401 | 3,863 | 1,30 | 1,29 | 5,07 | 0,0335969 | 4 |
Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation pour λ = 1
Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation pour λ = 0,5
Poids | Coefficients | Variabilités en % | Classification | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
λ = 0,5 | it–1 | (πt – 2%) | (yt – 2,9%) | Inflation | Activité | Intérêt | Perte en % | Rang |
Règle de Taylor 1 | 3,971 | 1,935 | 1,13 | 1,34 | 6,08 | 0,0216849 | 1 | |
Règle Forward-Looking 1 | 4,203 | 4,679 | 1,29 | 1,28 | 5,51 | 0,0247106 | 3 | |
Règle Backward-Looking 1 | 3,146 | 4,085 | 1,28 | 1,33 | 5,57 | 0,0252195 | 4 | |
Règle de Taylor 2 | 0,572 | 2,128 | 0,865 | 1,22 | 1,33 | 3,65 | 0,0237010 | 2 |
Règle Forward-Looking 2 | 1,009 | 2,385 | 1,868 | 1,34 | 1,30 | 2,91 | 0,0265133 | 6 |
Règle Backward-Looking 2 | 0,419 | 2,622 | 2,944 | 1,31 | 1,36 | 4,63 | 0,0264990 | 5 |
Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation pour λ = 0,5
Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation pour λ = 0
Poids | Coefficients | Variabilités en % | Classification | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
λ = 0 | it–1 | (πt – 2%) | (yt – 2,9%) | Inflation | Activité | Intérêt | Perte en % | Rang |
Règle de Taylor 1 | 6,147 | 2,402 | 1,08 | 1,51 | 8,89 | 0,0116640 | 1 | |
Règle Forward-Looking 1 | 6,400 | 6,754 | 1,26 | 1,37 | 7,55 | 0,0159092 | 3 | |
Règle Backward-Looking 1 | 5,488 | 4,933 | 1,27 | 1,48 | 7,54 | 0,0160568 | 4 | |
Règle de Taylor 2 | 0,704 | 2,252 | 0,808 | 1,22 | 1,37 | 3,84 | 0,0148548 | 2 |
Règle Forward-Looking 2 | 1,112 | 2,464 | 1,730 | 1,35 | 1,32 | 2,88 | 0,0182645 | 5 |
Règle Backward-Looking 2 | 0,462 | 2,255 | 1,339 | 1,38 | 1,44 | 3,88 | 0,0191655 | 6 |
Les coefficients optimaux des règles de ciblage de l’inflation pour λ = 0
Choc des dépenses publiques sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Choc des dépenses publiques sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Choc de taux de change sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Choc de taux de change sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Choc de prix mondial du pétrole sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Choc de prix mondial du pétrole sur l’inflation, le taux d’intérêt nominal et l’activité
Bibliographie
Références
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Mots-clés éditeurs : ciblage de l’inflation, BCEAO, simulations stochastiques, règle optimale de politique monétaire, UMOA
Mise en ligne 05/02/2019
https://doi.org/10.3917/edd.322.0005Notes
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[1]
Union monétaire ouest-africaine, regroupant le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
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[2]
Qu’elles fonctionnent avec des objectifs multiples à court terme ou des mandats législatifs pour la stabilité des prix, pratiquement toutes les banques centrales ont reconnu leur désir de réaliser la stabilité des prix à tout instant (Kahn, 1996).
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[3]
Depuis de nombreuses années, le débat de politique monétaire s’est focalisé sur l’opposition entre une politique de règle ou un comportement discrétionnaire de la banque centrale. Via l’argument de l’incohérence temporelle, la plupart des débats générés par cette ligne de théorie depuis la fin des années 1970 ont stigmatisé la politique discrétionnaire des autorités monétaires dans les pays industrialisés et mis en évidence la nécessité d’un mécanisme d’engagement sous la forme de règles comme la plus simple solution pour réduire le biais inflationniste de la politique monétaire (Kydland et Prescott, 1977 ; Barro et Gordon, 1983 ; Taylor, 1993).
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[4]
Ces pays considèrent le ciblage de l’inflation comme un moyen de maintenir ce taux.
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[5]
Pour de tels pays, l’adoption du ciblage de l’inflation est un moyen de réduire l’inflation jusqu’à son objectif de long terme.
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[6]
Le FOMC a annoncé qu’une inflation de 2 % est plus cohérente avec le mandat statutaire de la Réserve fédérale ; la Banque centrale européenne a adopté une fourchette de cible d’inflation explicite en réponse au mandat de stabilité des prix dans le traité de Maastricht.
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[7]
Une banque centrale indépendante, une infrastructure humaine et technique développée, un environnement macroéconomique stable et un système financier sain (Debelle, 1997 ; Batini et Laxton, 2006 ; Mishkin et Schmidt-Hebbel, 2007).
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[8]
Cette réforme consolide l’indépendance de la BCEAO et lui donne les moyens de renforcer sa crédibilité et son efficacité. Ainsi, un comité de politique monétaire est créé pour définir la politique monétaire. En contrepartie, de nouvelles obligations en matière de compte rendu aux autorités, de transparence vis-à-vis du marché et d’information du public sont à la charge de la Banque centrale. Celle-ci devra désormais communiquer ses décisions et rendre compte au public, aux acteurs du système financier et aux États des résultats de son action. Cela s’inscrit dans l’objectif de faire comprendre aux agents économiques la cohérence des décisions prises afin de leur permettre de former leurs propres anticipations et prévisions de la façon la plus rationnelle possible. Le choix des instruments de politique monétaire ainsi que la fixation de l’objectif d’inflation sont désormais clairement mentionnés.
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[9]
Depuis décembre 2010, il a été procédé à une uniformisation des coefficients de réserves obligatoires applicables aux banques des États membres de l’Union. Le coefficient de réserves obligatoires a d’abord été porté à un niveau unique de 7 % puis à 5 % depuis mars 2012 et à 3,5 % depuis mars 2017.
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[10]
Cet objectif s’inscrit dans le souci d’une préservation de la valeur interne et externe de la monnaie de l’Union.
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[11]
L’utilisation de l’expression « règle de ciblage d’inflation » ne signifie pas que nous limitons le ciblage de l’inflation à une règle, mais nous parlons de la règle de politique monétaire qui accompagne la mise en œuvre d’une stratégie de ciblage de l’inflation.
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[12]
Ces études s’orientent principalement sur la détermination de la règle optimale ; les plus importantes se sont faites sur la base d’une comparaison des règles optimales et/ou forward-looking contre la règle de Taylor, entre le ciblage de l’inflation strict et le ciblage de l’inflation flexible ou, encore, entre le ciblage de l’inflation domestique et le ciblage de l’inflation-IPC. Les résultats de ces études ont été résumés sous la forme de fonctions de réponses impulsionnelles, d’estimations des coefficients des fonctions de réaction, de variabilités inconditionnelles des objectifs, de comparaisons des niveaux de perte et d’évolutions des taux d’intérêt obtenus en simulant les fonctions de réaction optimales.
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[13]
Tenou (2002), Shortland et Stasavage (2004a, 2004b), Bationo (2015).
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[14]
Dans les fonctions de perte des autorités monétaires retenues dans la littérature, le lissage du taux d’intérêt n’est pas systématique. Les fonctions de perte les plus anciennes soutenaient que les banquiers centraux n’avaient que l’inflation et la croissance comme objectifs. Ainsi, la présence de l’instrument de politique monétaire dans la fonction de perte était inutile. Cette conclusion a été remise en cause par la littérature sur les règles de politique monétaire dans la mesure où il a été montré empiriquement que les règles les plus efficaces en termes de stabilisation de l’inflation et de la production sont susceptibles de générer de très fortes variabilités du taux d’intérêt. La description du comportement des banques centrales en ces termes est alors complètement déraisonnable (Penot et al., 1999). Selon Woodford (1999), l’intégration de l’instrument de politique monétaire dans la fonction objectif de la banque centrale est une manière de corriger la forte volatilité des taux d’intérêt provenant des règles les plus efficaces.
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[15]
L’inflation est stabilisée autour d’une cible tandis que la production est stabilisée autour du niveau naturel. Les écarts de l’inflation et de la production à leurs objectifs respectifs sont au carré, rendant les écarts indésirables indépendamment du signe (c’est-à-dire que les objectifs d’inflation et de production sont symétriques). La cible d’inflation et le niveau naturel de production sont exogènes (Clark et al., 1999). Ces formes de fonctions de perte ont habituellement été introduites dans les modèles de politique monétaire optimale d’une manière ad hoc (Nessén et Vestin, 2005). Cette fonction de perte montre que l’objectif implicite des autorités de la banque centrale pour la production est le taux naturel de production de l’économie. Ainsi, avec cette spécification, le biais inflationniste classique dû à l’incohérence temporelle disparaît (Walsh, 2009).
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[16]
Dans la littérature sur les équations d’offre et de demande, certains auteurs ont fait référence à des agents économiques dont les anticipations reposent sur le passé alors que d’autres ont mis en exergue le caractère rationnel des anticipations, fondées sur toute l’information disponible.
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[17]
Les variables εt et ut sont supposées iid.
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[18]
Cette formulation, qui associe inertie et anticipations rationnelles, répond aux problèmes de vraisemblance des spécifications intégralement prospectives, du type Kerr et King (1996) ou McCallum et Nelson (1997). Cette mixité peut se justifier par l’introduction d’une rigidité imputable à un niveau de consommation de référence (Fuhrer, 2000).
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[19]
Les dépenses budgétaires en investissement et en formation de capital humain (surtout en matière d’éducation, de santé, d’infrastructures de qualité, …) peuvent encourager l’investissement privé et promouvoir l’activité économique. Analysées sous l’angle du fonctionnement de l’administration publique, les dépenses publiques n’affectent pas directement la productivité des facteurs mais entraînent des distorsions sur les décisions privées.
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[20]
La volatilité de l’inflation est utilisée comme un indicateur d’instabilité macroéconomique qui est susceptible d’être nuisible pour le progrès économique.
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[21]
Le taux d’intérêt réel est défini comme la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’inflation observé sur la période qui s’achève (équation de Fisher). Il s’agit du taux d’intérêt réel ex post par opposition au taux d’intérêt réel ex ante que l’on calcule à l’aide du taux d’inflation attendu sur la même période.
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[22]
Les analyses standards de la courbe de Phillips sont basées sur les modèles sous dépendance temporelle à la Calvo (1983) dans un contexte de concurrence monopolistique qui donne aux entreprises le pouvoir de fixer les prix, de rationalités dans le processus de formation des anticipations inflationnistes et de rigidités des prix entraînant une incapacité des entreprises à ajuster les coûts aux prix désirés à toutes les dates.
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[23]
Le degré du caractère prospectif dépend des valeurs des paramètres β1 et β2. Le taux d’inflation anticipé pour la période t+1 est estimé à partir de la période t. Les paramètres β1 et β2 représentent l’impact des anticipations inflationnistes : une hausse des anticipations se traduit par une inflation plus élevée. Ainsi, un signe positif est anticipé pour ces paramètres.
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[24]
En effet, une appréciation du dollar par rapport au franc CFA pourrait augmenter les coûts des produits énergétiques et alimentaires importés et entraîner une inflation importée plus significative. De même, une flambée des prix du pétrole sur le marché mondial est source de tensions inflationnistes dans l’Union, que ce soit par l’intermédiaire d’une hausse des produits énergétiques et alimentaires acquis par les ménages ou par celui d’une augmentation du coût des matières premières énergétiques. Ces coefficients sont donc anticipés être positifs.
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[25]
Cela repose sur l’hypothèse selon laquelle une production élevée induit une demande également forte des biens produits. Dans ce cas, les entreprises avec des prix flexibles établissent leurs prix à un niveau élevé, ce qui induit une hausse du niveau général des prix. L’impact du niveau de la production sur celui des prix est fonction de la proportion des entreprises dont les prix sont flexibles.
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[26]
Cette règle simple assure la fonction de transparence, c’est-à-dire de crédibilité et de contrôlabilité, dans la mesure où il serait plus facile pour la banque centrale d’expliquer la conduite de la politique monétaire en suivant une règle simple, rendant ainsi plus facile pour le public d’évaluer la performance de l’autorité monétaire.
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[27]
Plus précisément, le taux d’intérêt est ajusté à la hausse si les autorités monétaires considèrent que l’inflation est assez élevée et il devrait être en mesure de réduire les pressions inflationnistes en ralentissant la demande. Alternativement, le taux d’intérêt est ajusté à la baisse pour stimuler les dépenses si la production et l’inflation sont faibles.
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[28]
Elle correspond au niveau de production obtenu avec une parfaite flexibilité des prix et sans distorsions cycliques sur le marché du travail.
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[29]
Ici la banque centrale ajuste l’instrument en réponse à la fois à l’écart de production et à la déviation de la prévision d’inflation par rapport à la cible. L’instrument doit être réglé de telle sorte que la prévision d’inflation pour un horizon correspondant au délai de transmission soit toujours égale à la cible d’inflation ou se rapproche progressivement de l’objectif d’inflation à long terme. Ainsi, tout choc provoquant un écart entre la prévision d’inflation conditionnelle et la cible d’inflation devrait ensuite être pris en charge par une adaptation de l’instrument qui élimine l’écart progressivement. Ici, les écarts de la prévision d’inflation par rapport au niveau cible sont l’indicateur principal. Ainsi, si la prévision d’inflation est supérieure (inférieure) à la cible d’inflation, la banque centrale adopte une orientation restrictive (expansionniste) de la politique monétaire, en fixant le taux d’intérêt au-dessus (en-dessous) de son taux naturel ou en déplaçant le taux d’intérêt vers ce taux objectif.
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[30]
Certains auteurs trouvent que l’horizon optimal de la prévision est au moins d’un an et demi (Batini et Nelson, 2001 ; Leitemo, 2006a).
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[31]
Cette composante d’inertie du taux d’intérêt s’avère nécessaire dans la mesure où elle permet à la banque centrale d’orienter les anticipations d’une manière qui facilite son objectif de stabilisation, en raison de la réduction de l’incertitude (Annicchiarico et Rossi, 2013).
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[32]
Les chiffres après chaque règle supposent que les règles [9], [10] et [11] sont respectivement Règle de Taylor 1, Règle Forward-looking 1 et Règle Backward-looking 1.
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[33]
Il s’agit de la nomenclature UEMOA depuis 1998.
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[34]
Moyenne des Brent du Royaume-Uni (léger), Dubai (moyen) et Texas (lourd) (pondération égale) ($/baril).
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[35]
Les données utilisées dans ce travail sont de fréquences annuelles sur la période 1980-2016 contrairement à la plupart des recherches empiriques sur la politique monétaire qui utilisent des données trimestrielles. Cela est dû à la non disponibilité de données trimestrielles pour les PIB réels des pays de l’UMOA et au souci de ne pas en créer par un filtrage trimestriel pouvant procurer des données non fiables. En outre, l’élément central de la cible d’inflation est l’inflation annuelle plutôt que trimestrielle car l’inflation annuelle est moins volatile que l’inflation trimestrielle.
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[36]
La statistique du test d’endogénéité a une valeur de probabilité de 0,02, suggérant que les données rejettent massivement l’utilisation de l’estimateur des MCO en faveur de l’estimateur des variables instrumentales. L’étape suivante de l’estimation des variables instrumentales consiste à vérifier la validité des instruments. Pour cela, deux tests sont effectués, à savoir le test de sur-identification de Hansen (statistique J de Hansen) et le test LM de sous-identification (statistique rk de Kleibergen-Paap). Avec une probabilité supérieure à 5 %, le test de Hansen révèle une validité des instruments utilisés. La probabilité de 0,01 (inférieure à 0,05) de la statistique rk de Kleibergen-Paap signifie que l’équation de demande est correctement identifiée. D’autre part, les résultats de la statistique du test de Pagan-Hall indiquent la présence d’hétéroscédasticité, justifiant ainsi l’utilisation de l’estimateur GMM. Cette étape consiste à vérifier si l’estimateur GMM est l’estimateur approprié. En présence d’hétéroscédasticité, l’estimateur GMM est plus efficace que l’estimateur IV simple. Cependant, en l’absence d’hétéroscédasticité, l’estimateur GMM n’est pas asymptotiquement pire que l’estimateur IV.
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[37]
Les tests de validité des instruments, les tests J de Hansen et LM Kleibergen-Paap, suggèrent que les instruments sont valables et que l’équation est identifiée. Le test de Pagan-Hall indique la présence de l’hétéroscédasticité.
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[38]
Définie à 2% par le Comité de politique monétaire de la BCEAO.
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[39]
Elle est mesurée en prenant simplement la moyenne de l’échantillon sous l’hypothèse que la production fluctue au voisinage de son potentiel et qu’elle est estimée à 2,9 % pour la période 1980-2016. Cette valeur peut être le reflet des faibles niveaux de croissance économique enregistrés dans la zone.
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[40]
Ces règles ont été calibrées par une règle de Taylor avec des coefficients de 1,5 sur l’écart d’inflation et de 0,5 sur l’écart de production.
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[41]
Nous nous sommes appuyés sur le manuel de Juillard (2011).
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[42]
Ce sont des cas particuliers si l’on considère l’infinité de règles de politique monétaire optimales potentiellement existantes. Les tableaux 3 et 4 (en annexe) indiquent l’importance des paramètres de préférence dans la détermination des coefficients optimaux des règles de politique monétaire. Avec la baisse des préférences de la Banque centrale pour la stabilisation de la croissance de la production, la plupart des coefficients ont changé et, plus particulièrement, les fonctions de réaction sont devenues plus agressives. Les résultats des tableaux 5 et 6 (en annexe) correspondent à des variantes d’une stratégie de ciblage flexible de l’inflation pour lesquelles la Banque centrale peut être considérée comme ayant un mandat « dual ou hiérarchique » de stabilisation de l’inflation et de la croissance. En revanche, le dernier cas correspond à une stratégie de ciblage strict de l’inflation.
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[43]
Dans la littérature, la frontière d’efficience est connue sous le nom de « courbe de Taylor (1979) ».
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[44]
Dans ce cas, ces équations vont servir à boucler le modèle.
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[45]
En effet, cette règle décrit la façon dont les principales variables endogènes du modèle évoluent au fil du temps en réponse à divers chocs que peut subir l’économie. Cette évaluation se fait à travers une analyse des fonctions de réponses impulsionnelles. Particulièrement, nous utilisons les résultats des estimations du modèle structurel pour résoudre le modèle macroéconomique dans le contexte d’équilibre général dynamique stochastique et évaluer la dynamique d’ajustement des variables endogènes aux chocs exogènes. Pour ce faire, nous nous concentrons sur les effets des chocs de demande globale, de dépenses publiques, de volatilité de l’inflation, d’offre globale, de taux de change, de prix mondial du pétrole et de taux d’intérêt. Les chocs de demande globale, d’offre globale et de taux d’intérêt sont représentés par les résidus des équations.
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[46]
Les fonctions de réponses impulsionnelles liées à des chocs sur les dépenses publiques, le taux de change nominal et le prix mondial du pétrole se trouvent en annexe (figures 10, 11 et 12). Les réactions sont identiques à celles obtenues pour les chocs de demande et d’offre mais les ampleurs sont différentes.
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[47]
Variables instrumentales.
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[48]
Variables instrumentales.