Notes
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Musée de Patrimoine et de Société de la Kabylie. Voir le site : http://www.ath-waghlis.com
1Les zawiyya-instituts (timεemmert en kabyle) de la vallée de la Soummam ont joué un rôle fondamental dans l’enseignement et l’activité intellectuelle en Algérie. Le terme apparaît pour la première fois au xiie siècle, à propos du lieu d’enseignement (à Béjaia) du célèbre jurisconsulte Yahia Abu Zakariyya Zwawi (m. 1215). C’est cependant aux xive-xve siècles que se mettent en place les premières institutions de la province : Wedris à Ilboulen Oumalou par le muphti Ahmed Ben Idris, Tamokra par le savant soufi Yahia al-Aydli...
2Après la destruction de Béjaia (Bgayet, Bougie, Bugia, Buzzea) par les Espagnols au début du xvie siècle, les ulémas de la ville vont se réfugier dans la province. C’est de cette époque que date le prestige des zawiyya-instituts de la Kabylie. Dans une étude publiée il y a une douzaine d’années (Aïssani, 2005), nous avons analysé l’importance de la zawiyya-institut de Chellata, tout en évoquant ses rapports avec la zawiyya-institut de Taslent (Aïssani, 2005). Spécialisée en jurisprudence (fiqh), cette dernière, selon un ancien élève, « était en Algérie centrale et orientale la meilleure de toutes les zawiyya de ces trois derniers siècles » (al-Hafnaoui, 1991).
3Cet article doit beaucoup à la consultation de manuscrits et documents originaux ainsi que de témoignages divers. C’est sur la base des informations ainsi recueillies et eu égard à l’analyse de toutes ces pièces que nous allons présenter l’historique, le fonctionnement et l’audience de « l’un des centres de diffusion des sciences, de la théologie, de la grammaire, de l’astronomie et de l’arithmétique les plus importants de tout le pays zwawa, jusqu’à Constantine à l’est, Laghouat au sud et Médéa à l’ouest » (cf. El Hafnaoui, 1991, le fameux Ta`rif publié pour la première fois en 1907).
4Ajoutons que cette esquisse est annonciatrice d’une étude beaucoup plus élaborée, à paraître bientôt, sur l’institution religieuse du village de Taslent et qui est le résultat d’une recherche-action, que nous menons depuis quelques années avec des chercheurs de différents profils très au fait du savoir et de l’histoire locale. Dans le cadre de cette investigation, nous nous sommes attelés collectivement à un intéressant dossier relatif au qanoun de Taslent (cf. Aïssani et alii, 2018). Et nous considérons que la mise en lumière de la zawiyya-institut Ouboudaoud et de cette charte villageoise, recueillie en son temps par le capitaine Hanoteau dans son Essai de grammaire kabyle publié en 1858 (Hanoteau, 1906 : 324-338), sont une contribution essentielle à l’action globale initiée ces dernières années pour la reconstitution et la réhabilitation du patrimoine matériel et immatériel de la vallée de la Soummam [2].
1. Les zawiyya-instituts de la vallée de la Soummam
5La vallée de la Soummam a très tôt joué un rôle particulier dans l’instruction, la formation et la diffusion des connaissances depuis le xie siècle. En effet, elle se trouvait sur Tariq as-Sultan qui reliait les deux capitales du Royaume Berbère des Hammadites.
6C’est justement à Béjaia, à l’époque des « Princes de la science », qu’est pour la première fois évoqué un établissement spécifique : la zawiyya. Nous sommes à la fin du xiie siècle et c’est à propos du cheikh kabyle Abu Zakariya Yahia az-Zwawi, né chez les Béni Aïssi et mort à Béjaïa en 1215. Rappelons ici que, selon la légende, Ibn Arabi lui avait rendu visite lors de son séjour à Béjaïa. En tout cas, il lui a consacré une notice élogieuse dans ses Futuhat (Aïssani, 2018).
7De nombreux savants de la vallée de la Soummam feront carrière à Béjaia. C’est le cas des savants des Ath Waghlis. D’autre part, certains maîtres prestigieux de la cité auront des liens étroits avec la province. Ainsi, le muphti Ahmed Ben Idris (m. 1360) ira fonder à Illoula (près d’Azzazga) la zawiyya de Wedris. Ces liens vont se renforcer bien avant que la ville ne perde complètement son éclat. Sa science se réfugie alors dans les montagnes kabyles où se sont, depuis le xive-xve siècles, toute une série de zawiyya. C’est le cas par exemple de l’une des toutes premières d’entre elles, la zawiyya-institut de Tamokra (37 Kilomètres d’Akbou), grâce à l’action efficace du savant soufi Yahia al-Aydli. Ses nombreux disciples, notamment chez les Aït Aydal, Ath Yâla, Ath Wartilan et les Ath Frawsen ont grandement contribué à faire de la province kabyle un pôle de la culture musulmane.
8La destruction de Béjaïa par les Espagnols au xvie siècle va contraindre de nombreux ulémas de cette ville à « émigrer » vers la province. C’est ainsi que certains centres d’enseignement vont devenir de véritables institutions fort influentes. Cette réputation va d’ailleurs dépasser le cadre de la Kabylie, et ce, pendant plusieurs siècles (Aïssani et Mechehed, 2008).
2. Le prestige des zawiyya kabyles
9Dès le xvie siècle, les zawiyya kabyles vont jouir d’un prestige inégalé. Ainsi, le célèbre savant constantinois Ibn al-Feggoun (988h./1581- 1073h./1663), dans son ouvrage Manchour al-Hidaya, affirme que de nombreux savants constantinois émigraient en pays kabyle pour se spécialiser en sciences des lectures coraniques. Les lettrés arabophones continueront à fréquenter les écoles-instituts de la Kabylie jusqu’au milieu du xixe siècle. Ainsi, Muhammad b. Abi l-Qasim séjourna à la zawiyya-institut Ouboudaoud (Taslent, Akbou) avant d’aller fonder à El Hamel (Bou Saada), l’une des zawiyya les plus florissantes de l’Algérie orientale.
10Les réseaux de zawiyya relativement denses datent donc du xve-xvie siècles avec l’émergence des lignages religieux. Cependant, le xvie siècle semble également avoir été la grande époque de la propagation des confréries orientales-mères. Les confréries (turuq) sont le mode d’architecture sociale dont le Tassawuf s’est revêtu à un certain moment de son histoire. À ce sujet, il y a lieu de ne pas confondre la présence ou l’absence de tasawuf du phénomène de vitalité ou de décadence des turuq.
11Le xviie siècle est considéré comme crucial dans l’histoire du Maghreb. Houari Touati (Aïssani, 2018) estime que ce siècle a permis à des processus multi-séculaires de mutation dans le sacré local de se consolider institutionnellement. C’est notamment l’époque où la Kabylie a clarifié la place de ses propres règlements coutumiers, les fameux qanoun, par rapport à la légalité islamique, la Shari`a. Quant au xviiie siècle, il a été le témoin de l’apparition des premiers ordres locaux, puis de leur constitution de façon stable (Aïssani, 2018).
12Parmi les zawiyya-instituts de la vallée de la Soummam, celles de la région d’Akbou occupent une place particulière. Dans Aïssani et alii (2018), nous avons brièvement évoqué les plus prestigieuses, en mettant l’accent sur leurs particularités, à savoir leurs spécialisations et les ouvrages de référence qui y ont été rédigés. C’est le cas de la jurisprudence (fiqh) pour Taslent, de l’astronomie (`ilm al-falak) pour Chellata, des lectures coraniques (qira’at) pour Boudjellil, de la science du Soufisme (tasawuf) pour Tamokra et Seddouk ou Fella... Les Talebs effectuaient donc des cycles dans plusieurs zawiyya-instituts pour atteindre le niveau exigé.
3. De la zawiyya-mosquée à la zawiyya-institut
13La zawiyya-institut de Taslent a été considérée à la fin du xixe siècle par le bio-bibliographe al-Hafnaoui, célèbre auteur du livre Ta`rif al-khalef, comme étant « la mère des zawiyya scientifiques des trois derniers siècles » (al-Hafnaoui, 1991).
14Initialement, la zawiyya-mosquée avait été fondée au ixe/xve siècle au lieu-dit Sidi Slimane (village entre Mechta et Béni Selam). Donc, Sidi Slimane Ouboudaoud (Ibn Abi Daoud) est le fondateur historique de la zawiyya-mosquée. Jusqu’à nos jours, les villageois et les khouans (adeptes) y organisent une tsveyitha (veillée) deux fois par an (en automne et au printemps).
15La zawiyya va par la suite évoluer et changer de statut. Elle va devenir une zawiyya-école et son siège sera transféré sur le site de Aït Boudaoud (à 800 mètres de Taslent). À la fin du xviiie siècle, et sous l’impulsion de cheikh Saïd (1762-1830), elle va devenir zawiyya-institut. Son siège sera transféré vers Akham n’Cheikh – Taslent (pour les activités sociales et scientifiques) et Aguelmime (pour les activités pédagogiques). Une zawiyya-institut est un établissement d’enseignement supérieur. Celui de Taslent avait une personnalité propre. Nous allons donner quelques informations sur Saïd Ouboudaoud, l’artisan de la transformation de l’institution établie à Taslent.
16Saïd Ouboudaoud avait perdu son père, cheikh Abderrahmane (m. 1774), alors qu’il avait 12 ans. Il a reçu une éducation dispensée par les anciens élèves de son père. Ceci lui a permis d’avoir des rapports privilégiés avec des chouyoukh de différentes régions. C’est cet environnement qui l’a incité à se déplacer à Tizi Rached (Grande-Kabylie) pour poursuivre ses études à la zawiyya-institut Hocine Ben Arab. Cette dernière était à l’époque, l’une des plus célèbres de la Kabylie. Son fondateur, Hocine Ben Arab (né au xviiie siècle), avait étudié en Egypte auprès d’al-Karkhi, célèbre commentateur du fameux traité de Sidi Khlil. Il y avait étudié le fiqh (jurisprudence) sur la base de ce fameux traité (voir le paragraphe suivant qui est consacré au projet pédagogique). En plus du texte original, il va y assimiler les principaux shourouh ou commentaires (al-Hattab, ad-Dasouki, ad-Dardir et al-Karkhi). Cependant, sa préférence ira au sharh-commentaire de son maître al-Karkhi.
17Mohammed Ben Abderrahmane al-Guejtouli (mort vers 1794), fondateur de la tariqa tarehmanite-rahmaniya, avait précédé Saïd Ouboudaoud à la zawiyya-institut de Tizi Rached. Par la suite, al-Guechtouli ira poursuivre ses études en Egypte (problablement sur recommandation du maître). Chez al-Khalwati, il aurait côtoyé ad-Dardir. Ce serait al-Guejtouli qui aurait introduit en Algérie le Sharh d’ad-Dardir. De retour au Maghreb, il fonde la zawiyya d’Ath Smaïl. Nous avons des éléments sur le niveau scientifique de cette institution, grâce à la découverte de la fameuse copie du manuscrit Sharh al-hawfi du Tlemcénien al-Uqbani (Aïssani et alii, 2018). Cheikh Saïd va devenir akhouni (adepte) de la tariqa tarehmanite/rahmaniyya. Mais, il s’agissait de Dhikr al-awrad, pour Said seulement. La zawiyya-institut qu’il mettra en place à Taslent (à Akham n’Cheikh) et à Aguelmime va demeurer indépendante de toute affiliation aux confréries, contrairement à celle de Chellata affiliée, elle, à la Qadiriyya ou bien celle de Seddouk affiliée à la Rahmaniyya.
18Il semble que Said Ouboudaoud ait par la suite poursuivi ses études à Ath Smaïl. Il serait issu de la même promotion que cheikh Ben Azouz al-Bordji (Tolga) et cheikh Abderrahmane al-Bachtarzi (Constantine).
19De retour dans la vallée de la Soummam, Saïd Ouboudaoud avait compris qu’il fallait faire évoluer la zawiyya-école de ses ancêtres. C’est ainsi qu’il choisit un nouveau site, Taslent, pour le pan social et scientifique et Aguelmime, pour les activités pédagogiques. Très rapidement, Taslent va devenir un carrefour. Mohamed Ben Abderrahmane al-Guejtouli s’y était rendu lors d’un séjour en Petite Kabylie. De nos jours encore, il existe une pièce à Akham n’ Cheikh que l’on dénomme al-Azhariyya.
4. De l’enseignement et de la spécialisation
20Dans la silsila (chaîne de transmission) des gestionnaires de la zawiyya Ouboudaoud (et de l’arbre généalogique de la famille), nous avons commencé par cheikh Abderrahmane (m. 1774), car à cette époque l’institution avait déjà le statut de zawiyya-école et surtout parce qu’elle accueillait déjà de nombreux talebs venus de différentes régions du Maghreb central. C’est le cas par exemple de cheikh Abdelbaqi al-Djelani, qui fondera la fameuse maâmra de Ouled Djellal.
21Les gestionnaires de la zawiyya qui avaient précédé cheikh Abderrahmane (à savoir, Mohamed Oulhadj, Ahmed, Mohamed) avaient enseigné le fiqh en utilisant le livre at-Tahdhib d’al-Buradai. Les enseignements concernaient le premier niveau qui permettait aux talebs d’obtenir une idjaza (diplôme), de devenir cheikh et de pouvoir exercer le métier d’Imam dans les nombreux villages de Kabylie. Puis, le niveau de référence en fiqh (jurisprudence) pour le premier niveau deviendra la maîtrise du traité de Abu Zayd al-Qayrawani. Dans la vallée de la Soummam, il fallait également maîtriser le traité al-Waghlisiyya (du jurisconsulte `Abderrahmane Awaghlis, mort en 1384).
22La fréquentation de ces institutions prestigieuses va lui permettre d’acquérir un niveau supérieur. Il comprend alors qu’il faut réformer l’enseignement et surtout donner à l’institution une dimension scientifique.
23Rappelons que le traité de Sidi Khlil a joué un rôle essentiel dans l’enseignement en Kabylie. Son auteur est Diya ad-Din (l’éclat flamboyant de la religion) Khalil Ibn Ishaq al-Misri (m. 767h./1365), célèbre jurisconsulte du madhab maliki, surnommé al-jundi (le militaire). Il est l’auteur d’un Sharh (commentaire) en six volumes du traité d’Ibn al-Hadjib (m. 1225). Cet ouvrage d’Ibn Hadjib avait été introduit à Béjaia par Nasir Din al-Mashdali (xiiie siècle), et à partir de là, diffusé dans tout le Maghreb. Khalil s’est donc d’abord efforcé de retrouver les sources d’Ibn al-Hadjib. Par la suite, il a rédigé son fameux Mukhtasar (le Précis), connu sous le nom de Mukhtasar Khalil (ou bien en Kabylie Sidi Khlil). Il s’agit de l’ouvrage de base des principes de législation musulmane civile et religieuse selon le rite malékite. Il semble que Khalil a mis 25 ans à le rédiger. Très rapidement, le traité de Sidi Khlil occulte la Mudawwana de Sahnoun et le Mukhtasar d’Ibn al-Hadjib et ce, dès le xve siècle.
24Jusqu’à une période récente, on continuait de célébrer aux zawiyya de Wedris et de Sidi Abderrahmane une cérémonie de sortie de promotion, à la fin de l’étude de ce traité. On l’appelle Khatma Sidi Khlil.
25Quelles étaient les particularités de ce Sharh d’al-Karkhi ? Il a clairement exposé la jurisprudence universellement suivie, en évitant tous les points controversés, tout en étant on ne peut plus concis. Le livre contient de très nombreuses questions de jurisprudence. L’ouvrage a reçu plus de cent commentaires par les plus illustres juristes malékites. Il semble qu’en raison de sa difficulté, le texte était quasiment incompréhensible sans commentaires.
5. Pratiques pédagogiques
26C’est donc Saïd Ouboudaoud (1762-1830) qui a fait de l’institution une zawiyya-institut, c’est-à-dire un établissement d’enseignement supérieur. Il commencera par transférer le siège à Taslent pour Akham n’Cheikh et Ldjama` (pour les actions sociales et les activités scientifiques), alors que les activités pédagogiques et d’enseignement seront concentrées à Aguelmime.
27Cheikh Saïd a géré la zawiyya pendant 50 ans. Il a lui-même assuré des enseignements de nnahu, d’astronomie et de sciences du calcul. Il a formé 600 élèves à un haut niveau. Ces talebs étaient originaires de différentes régions, notamment de Diss (Bou Saada).
28Nous avons une idée précise du projet pédagogique de cette institution à la fin du xviiie siècle. En fiqh, les élèves étudiaient le traité de Khalil (al-Matn) lors de la première année, puis le Sharh et le Matn la deuxième année. Puis de nouveau le Matn et le Sharh durant la troisième année. Le taleb se nomme alors mu`awad. Enfin, en quatrième année, on l’appelle musabaq, car il commence à enseigner aux nouveaux talebs avant que le maître ne les prenne en charge.
29Il y a ici des dispositions spécifiques à la zawiyya pour être diplômé (voir al-Sahnouni, 1991 : 11)). En effet, en obtenant son diplôme (idjaza), le taleb devient cheikh, faqih et imam.
30Cheikh Saïd enseignait le fiqh sur la base du Sharh al-Kharshi, suivant la Nasaya (recommandation) de Hocine Ben Arab. Pourquoi ce Sharh, plutôt que celui de Dardir, de Hattab ou bien d’ad-Dasouki ? Tout simplement car il contenait des expressions simples. Le commentaire ne réduisait pas la portée du texte. Il reprend le texte en l’indiquant par le terme (sad). Puis il présente l’explication en l’indiquant par le terme (shin), pour différentier les deux.
31La spécificité des enseignements et de l’activité pédagogique de manière générale dispensée à la zawiyya-institut peut être appréciée à travers la production de cheikh Saïd. Parmi ses ouvrages originaux, citons (cf. Aïssani et alii, 2018) :
- Nadhm, ouvrage en fiqh (pour les élèves : apprentissage), ou il évoque 30 situations. La copie du manuscrit a été réalisée par Sidi Mohamed Ameziane (m. 1925), sur la base d’un manuscrit copié par un taleb de la zawiyya. Il avait essayé de répertorier les idées en fiqh de cheikh Saïd Ouboudaoud (m. 1830).
- Sharh al-Adjroumiyya (1re partie). La deuxième partie a été commentée par le poète cheikh Mohamed Ben Abderrahmane ad-Dissi à Taslent (il avait alors 19 ans). Ce manuscrit existe aujourd’hui à Diss et une association s’est constituée pour éditer cet ouvrage, ainsi que l’œuvre du cheikh ad-Dissi. Malgré sa cécité, il a produit 32 ouvrages.
- Qasa’id `an `ilm al-falak (dont Sharh as-Susi). Une autre sur `Ilm al-falak pour les talebs. Ce dernier texte sera par la suite commenté par son petit-fils Ahmed, maître d’al-Qasimi al-Hamili
- Qasida `an madh an-Nabi. Le titre était : Ghawssiyya, ou bien Rab sala `ala khayr al-muslimin. Ce texte était lu par les talebs chaque matin.
6. Des productions intellectuelles
33La khizana (bibliothèque) de la zawiyya d’El Hamel (Bou Saada) conserve plusieurs correspondances concernant les cheikhs de la zawiyya de Taslent (au xixe siècle) et qui peuvent être exploitées pour préciser le fonctionnement de l’institution. Parmi ces correspondances, citons celles de : Tayeb Ben Ibrahim (1840-1909), Ahmed Ben Abi Daoud (m. 1280h./1880), Mohand Ameziane (xixe siècle), Abu al-Qassem Ben Ahmed (1891), Mohamed Tayeb Ben Ahmed (1898), Mohamed Larbi Ben Ahmed (1898).
34Parmi les œuvres produites, disons quelques mots sur la Ghawssiyya. C’est une qasida bien spécifique à la zawiyya-institut de Taslent et à ses annexes. Elle était récitée tous les matins par les talebs, pour débuter les cours. Elle est attribuée à cheikh Saïd Ouboudaoud (1762-1830). Il s’agit d’une louange au Prophète Mohamed. Le manuscrit conservé au niveau de la famille (Ahmed Daoudeddine, Ahmed Hallil...) date probablement des années 1960. Le type de papier et l’écriture sont récents. Nous donnons ici les trois premiers vers de la qasida :
7. Audience et influence de la zawiyya Ouboudaoud de Taslent
35De nombreuses sources écrites mettent l’accent sur le prestige, l’audience et l’influence de la zawiyya-institut de Taslent. C’est le cas par exemple de cette citation du célèbre bio-bibliographe al-Hafnaoui (cf. Ta`rif, 1907) : « En ce qui concerne la zawiyya Ouboudaoud, elle est la mère des zawiyya de ces trois derniers siècles. C’est dans cette dernière que se développèrent le fiqh, le nahw, al-falak, al-hisab au pays Zwawa et dans les régions environnantes jusqu’à Constantine à l’Est et Laghouat au Sud. » (al-Hafnaoui, 1991).
36On a aujourd’hui une idée assez précise de l’influence et de l’audience qu’a eu la zawiyya-institut de Taslent grâce à divers témoignages : « De Constantine (à l’est) à Médéa par Sough-el-Ghozlane (à l’ouest) et Djelfa (au sud) » (ibid.). Et al-Hafnaoui ad-Dissi de souligner : « Ahl Diss wa Ouled Ben Nacer (Mansourah) sont les piliers de la zawiyya de Taslent. » Diss se trouve à 10 km de Bou Saada. Oui, des talebs de toutes les régions ont fait leurs études à Taslent. Parmi les élèves qui ont eu le plus d’influence, citons :
- Cheikh Abdelbaki, fondateur de la maâmra (zawiyya) d’Ouled Djellal (Zab). Cette dernière existe toujours. Elle se trouve à Hay Sahan (qui est une sorte de ksour) au centre de Ouled Djellal. Al-Hafnaoui a dit : « Sa zawiyya était réputée par son niveau d’enseignement. Tout le monde la connaissait. »
- Abu al-Qassim ad-Dissi, connu sous le nom d’Ibn Arus. C’est le père d’al-Hafnaoui. Il est mort en 1311h./1893 et enterré à Bou Saada. Hafnaoui rapporte que d’après son père, leurs ancêtres étaient tous cultivés. Ils avaient appris le Coran et le fiqh. Sur les manuscrits appartenant à la famille (et se trouvant à Diss), on trouve beaucoup d’annotations et de commentaires.
- Mohamed Ben Abderrahmane ad-Dissi. Poète, il était aveugle et auteur de 32 ouvrages. Il fut l’élève de Sidi Mohamed Tayeb (vers 1858-1860). Son premier livre, Durat `aqd al-djid, en tawhid, a été écrit à Taslent alors qu’il avait 19 ans. Il a rédigé le sharh de la deuxième partie d’al-Adjrumiyya. Ce manuscrit est disponible à Diss, où une association a été créée pour éditer les ouvrages du cheikh.
38Par ailleurs, les enfants des Ouboudaoud ont obtenu des idjaza dans les zawiyya édifiées par des anciens élèves. C’est le cas de la zawiyya de cheikh Mohamed Ben Abderrahmane ad-Dissi, élève de la zawiyya al-Berkaouia (enterré à El Hamel), ou bien la zawiyya Qasimiyya à El Hamel.
8. Quelques élèves célèbres de la zawiyya (al-Hamili, al-Hafnaoui...)
39Parmi les centaines d’élèves formés à la zawiyya-institut Ouboudaoud, plusieurs d’entre eux sont devenus célèbres, pour avoir apporté leur contribution au développement de la connaissance, à la diffusion du savoir, ou bien à la structuration d’institutions devenues prestigieuses. C’est le cas ici de la zawiyya-institut d’El Hamel (Bou Saada) fondée aux portes du désert par le cheikh al-Hamili.
40Muhammad b. Abī al-Qāssam est né en 1824 à al-Ḥammādia dans la wilaya d’al-Djelfa. Vers la fin du mois d’octobre 1840, l’état précaire du pays ne l’empêche pas, alors qu’il est âgé de 16 ans de se rendre à la zawiyya du cheikh Sa‛īd Ibn Abī Dāwūd de Taslent (Akbou). Il suivi ses études auprès du petit fils du cheikh fondateur, Aḥmad b. Abī al-Qāssim b. Sa’īd bū-Dāwūd (1819-1863), qui lui a parfaitement inculqué, en plus de la jurisprudence malékite, la science des héritages et l’astronomie. Il perfectionna son instruction également dans les disciplines suivantes : grammaire, philosophie, logique. Après avoir obtenu son idjaza (diplôme) en 1844/1845, il se rend à El Hamel et commence à enseigner.
41Au cours de sa vie, cheikh Muhammad b. Abī al-Qāssam fut témoin de l’expansion coloniale et des premières révoltes populaires. Les lettres qui lui ont été adressées à son époque par l’élite intellectuelle et des meneurs du mouvement insurrectionnel montrent qu’il jouissait d’une grande réputation. Après le décès du cheikh fondateur en 1897, la zawiyya d’El Hamel a eu la particularité d’être dirigée par une femme, à savoir sa propre fille Zaynab, de 1897 à 1905.
42Située au sud-ouest du Hodna, la ville de Bou Saada, surnommée également « la porte du désert » parce qu’elle était une station importante de commerce caravanier ; elle reliait le Nord au Sud-Est, et elle était construite autour d’une grande palmeraie arrosée par l’oued Bou Saada. En remontant cette rivière, à 12 km au sud-est de Bou Sâada, on arrive à un village paisible installé au pied du mont Omrane. Sur l’une des collines, se dresse la zawiyya-institut d’El Hamel, une véritable citadelle de savoir et un lieu de mémoire qui n’a de cesse d’attirer des étudiants et des visiteurs de toutes contrées, ainsi que des chercheurs avides de savoir. Cette zawiyya de la confrérie Rahmaniya conserve jalousement entre ces murs un trésor inestimable : une bibliothèque de manuscrits
43C’est vers 1845 qu’al-Qassimi initia le processus qui aboutira à la fondation de la fameuse zawiyya-institut qui dispensait de nombreuses disciplines dont l’apprentissage du Coran, la jurisprudence, l’astronomie, la philosophie. Cette zawiyya a connu un essor sans précédent dans la région. De nombreuses personnalitées y ont fait leurs études, tel que le prolifique astronome Muhammad El-Mekki ben ‘Azzouz (1854-1916). De nos jours, elle continue à accueillir un afflux considérable d’étudiants et de visiteurs.
44La bibliothèque de manuscrits al-Qāsimiya, de la zawiyya d’El Hamel, est l’une des plus importantes en Algérie. Cette collection, qui contient actuellement plus de mille manuscrits, a été réunie par le fondateur de la zawiyya lui-même, Muhammad ben Abī al-Qāssam, et a été complétée par ses successeurs. Le premier inventaire des manuscrits de cette bibliothèque (qui comprenait alors que 52 titres) a été réalisé par l’orientaliste René Basset en 1897. Plus tard, après son enrichissement, de nombreux catalogues ont étaient réalisés, mais le plus complet est sans aucun doutes celui de Mohammed Fouad al-Khalil, réalisé en 2006. Dans cette bibliothèque, on trouve de très rares manuscrits, tel que les trois ouvrages du grand soufi de Béjaia Abū al-Ḥasan al-Ḥirālī (m. 1241), et notamment sa fameuse exégèse du Coran intitulé Miftāḥ albāb al-muqfal li-fahm al-qur’ān al-munzal (Aïssani et alii, 2018).
45De tous les documents conservés, il convient de citer un manuscrit en astronomie pratique (ᶜIlm al-Mīqāt) intitulé Nathm matrūkāt as-sūsī (versification des œuvres d’as-Sūsī̎) attribué au fondateur de la zawiyya Ouboudaoud, Sa‛īd ban Abī Dāwūd (m. 1830). Le manuscrit de quatre pages en papier, d’écriture maghrébine, et copié en 1909. Plus tard, son petit-fils, Aḥmad ben Abī Dāwūd l’a commenté sous le titre : Taᶜlīq mūjaz ᶜala nathm matrūkāt as-sūsī.
46La présence du premier manuscrit dans la khizana de la zawiyya, et le commentaire qui s’ensuit, prouve l’intérêt que portent les Ouboudaoud à l’astronomie.
47Parmi les autres élèves célèbres de Taslent, citons le bio-bibliographe al Hafnaoui ad-Dissi (1852-1942), auteur de Ta`rif al-Khalef. Il avait débuté ses études à la zawiyya de Tolga, avant d’entrer à celle d’El Hamel, dans les disciplines : usul al-fiqh, al-tawhid et la littérature. Il y a probablement connu le fondateur, cheikh al-Qasimi (qui avait obtenu en 1844 une idjaza de cheikh Ahmed Ouboudaoud à Taslent). C’est son premier maître, Sid Ali Ben Amar, patron de la zawiyya de Tolga, qui lui avait conseillé d’aller poursuivre ses études à Taslent : Wa qad achara li qabl at-ta`lim. « J’étais parmi ceux qui ont bénéficié du savoir de Taslent, affirme-t-il, et j’ai obtenu une idjaza d’enseignement de la main de notre maître Sidi Abi al-Qassim Ben Saïd ». Al-Hafnaoui d’ajouter : « Après avoir appris par cœur le Coran à Tolga, je suis parti au Djebel Nour, où j’ai côtoyer Ibn Abi Daoud (cf. probablement Abi al-Qassim). Puis, je suis allé à la zawiyya de Chellata. Sidi Ali b. Amar (al-Tolgui) m’a demandé de prendre en charge son fils (durant mon séjour dans cette zawiyya) et j’ai accepté » (al-Hafnaoui, 1991).
48La durée de ce séjour sera de six ans. « Je lui ai enseigné le fiqh (Mukhtassar khalil), la grammaire (al-Adjrumiyya), al-tawhid (`Aqaid al-Sanussiyya), al-mantiq (Sullam et Isaghugi), les mathématiques (Durra al-bayda, et al-Qalasadi al-seghir et al-kabir)... »
49Par la suite, il va se rendre à Nefta (Tunisie) chez Mekki Ibn Azzouz (1854- 1915). Ce dernier avait obtenu une idjaza de la zawiyya d’El Hamel. Al-Hafnaoui va d’ailleurs réaliser un Sharh de l’Urdjuza du quadrant Sinus d’El-Mekki.
50De retour en Algérie, il est en poste à Diss (près de M’sila), donc dans la zone d’influence de la zawiyya de Taslent. Vers 1883, il monte à Alger avec un astrolabe et un traité d’astronomie des anciens. Il cherche à entrer en contact avec le milieu intellectuel d’Alger. C’est ainsi qu’il va rencontrer les ulémas, qui avaient l’habitude de se retrouver dans une dukan (boutique) de Sid Ali Ibn Haddad. Selon les témoignages, personne n’est capable de répondre aux questions qu’il pose (en rapport avec l’astronomie...).
51Installé à Alger, il devient rapidement une figure très connue du milieu intellectuel. Il rencontre Ali Ben Hadj Moussa, Abdelhalim Ben Semaya, Muhammad Saïd Ben Zekri, Ali al-‘Ammal, Muhammad Kemal, Abdelkader el-Medjaoui, et Muhammad Ben Cheneb. C’est cet environnement qui va l’encourager à participer à la création de l’imprimerie al-Th’alibiya en 1896. La connaissance parfaite du droit et de la théologie islamique lui permettra d’occuper le poste de professeur de droit musulman à la grande mosquée d’Alger. Il s’occupera également de la Fetwa al-malikiya en 1936.
52En 1907, al-Hafnaoui participe à la fondation de l’Association ar-Rachidiyya et y donne des conférences. C’est précisément l’époque où il entre en contact avec les Français. Il apprend la langue auprès de M. Arnaud, directeur du journal al-Moubacher. Al-Hafnaoui précise qu’il avait été son secrétaire durant 12 ans. Il l’a beaucoup aidé à approfondir ses connaissances. En particulier, il avait été son maître dans les sciences modernes.
53Al-Hafnaoui a été un collaborateur du Moubacher, un journal officiel du Gouvernement général (paraissant en arabe et en français), de 1884 à 1926. Dans ce cadre, il rédige de nombreuses notices. En particulier, il a rencontré le célèbre orientaliste Jean-Dominique Luciani (1851-1932), responsable du Bureau des affaires indigènes au Gouvernement général.
9. La khizana-tarma (bibliothèque de manuscrits) de la zawiyya-institut de Taslent
54Nous n’avons que peu d’informations sur la constitution de la khizana-tarma de la zawiyya-institut Ouboudaoud (Ibn Abi Daoud). Cependant, à l’instar des autres zawiyya-institut exposées aux conflits, elle sera fermée en 1957 et son fond documentaire brulé et dispersé.
55Nous avons analysé les documents qui demeurent actuellement aux mains de la famille Daoudeddine. La khizana comprend une quarantaine de manuscrits, quelques ouvrages lithographiés, ainsi qu’une collection de livres anciens (parmi lesquels des sources bio-bibliographiques de la maison d’édition Fahrasat Ibn Nadim, considérée comme l’une des plus anciennes maisons d’édition). Parmi les manuscrits identifiés, on dénombre : 2 de science de calcul, 1 en fiqh, 3 en linguistique, 1 en transaction, 2 de `aqida, 1 de hadith, 1 de logique, 1 d’astronomie, 4 de tefsir, 2 de tasawuf, 1 de balagh, ainsi que 2 copies de Coran.
56En particulier, citons les ouvrages de référence suivants : le traité de science du calcul Bughyat at-tullab du mathématicien Ibn Ghazi (1437-1513), celui d’astronomie al-Muqni` d’Abi Miqra (copie datée de 1194h./1780), le manuscrit de tasawuf et de dhikr d’al-Djazouli (m. 1465) et originaire de Jazoula, territoire d’une tribu berbère se situant à l’extrême Sous), la Qasida al-Burda de l’imam al Boussairi (1212-1296), dont l’origine remonte à la grande tribu berbère des Sanhadja, présente aussi bien au Maroc qu’en Algérie.
57Quant au manuscrit de science du calcul d’Ibn Malek az-Zwawi, il s’agit d’un ouvrage du xixe siècle. Il était très répandu car il figure dans plusieurs khizanat [Afniq n’Ccix Lmuhub, khazina de la zawiyya de cheikh Ouamara, khizana de la mosquée de Sidi Soufi...]. La copie en a été réalisée par cheikh Saïd Ouboudaoud en 1973. On constate que l’auteur a eu accès à certains ouvrages occidentaux, car on y rencontre les opérations classiques. Pour avoir une idée du niveau, il serait intéressant de comparer le contenu de cet ouvrage avec ceux de l’enseignement dans les collèges des années soixante (avant l’introduction des mathématiques modernes).
10. Le colonel Amirouche à la zawiyya Ouboudaoud de Taslent
58La zawiyya Ouboudaoud a joué un rôle particulier lors de la révolution armée, en raison de son influence sur la vallée de la Soummam et du Sud-Est de l’Algérie (M’Sila, Bou Saada, Djelfa). De fait, ses activités militantes allaient de pair avec l’organisation du village de Taslent et du douar Ighram dans la conduite de l’action armée locale.
59Lorsque le colonel Amirouche se déplaçait dans la vallée de la Soummam, il se réfugiait souvent à la zawiyya Ouboudaoud. Il profitait de cette halte pour tenir des séances de travail, prendre des contacts, rédiger son courrier... Avec la mort au champ d’honneur des frères Si Tayeb et Si Baha et le départ forcé de Si Saïd pour Tunis, la zawiyya de Taslent cessera de fonctionner. Après l’indépendance, Si Saïd reprendra le flambeau de l’institution, selon les traditions héritées de ses ancêtres. Cependant, le contexte du début des années soixante-dix conduira à sa fermeture définitive.
Bibliographie
Références bibliographiques
- Abrous, Dahbia et Bellil, Rachid, 2015, « Qanun (Kabylie) », Encyclopédie Berbère, vol. XXXIX, pp. 6661-6671.
- Aissani, Djamil, 2005, « Timεemmert n’Ichelaten : un institut supérieur au fin fond de la Kabylie », Awal, no 32, pp. 75-91.
- Aissani, Djamil, 2018, « Mille ans de Pensée soufie en Kabylie (xie-xxie siècles) », Libyca, CNPRAH (à paraître).
- Aissani, Djamil et alii, 2018, « Il était une fois timεemmeṛt Ouboudaoud à Djebel Nour », Mémoire, no 3, pp. 36-96.
- Aissani, Djamil, Mechehed, Djamel-Eddine, 2008, « Usage de l’écriture et Production des Savoirs dans la Kabylie du xixe siècle », REMMM, no 121-122, pp. 239-259.
- Al-Hafnaoui, 1991, T’arif al Khalaf bi Ridjal es-Salaf, Alger, ENAG.
- Al-Sahnûnî, Amokrane Ali, 1991, « Cheikh Saïd Ben `Abderrahmane Ben Abi Daoud : al-Mudjahid, al-Mu`alim... al-Rajoul al-Ladhi `Asha Mouhajiran fi Khidmat al-`Ilm », al-`Aqida, édition du 11/12/1991, p. 11.
- Bekli, Mohamed Reda, Aissani, Djamil, et Chadou, Ilhem., 2014, Jawānib min Tiqniyāt at-Tawqīt wa Adwāt ar-Raṣd fī al-Maghrib al-Islāmī, Suhayl : International Journal for the History of the Exact and Natural Sciences in Islamic Civilisation, vol. 13, pp. 7-44. (Barcelone).
- Bernard Augustin et Milliot, Louis, 1933, « Les qanoun kabyles dans l’ouvrage de Hanoteau et Letourneux », Revue des Études Islamiques, t. 7 (I), pp. 1-44.
- Hanoteau Adolphe, 1906, Essai de Grammaire Kabyle, Alger, Jourdan, 2e édition.
Notes
-
[2]
Musée de Patrimoine et de Société de la Kabylie. Voir le site : http://www.ath-waghlis.com